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L’ Unité d ’Enseignement (UE) ECO


205

UE :

ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023

Chargés du cours :
Dr LAWSON Dzidzogbé Hechely & Dr GBONOUGBE K. Ata-Jeff

1 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


INTRODUCTION GENERALE
L’histoire économique se fonde essentiellement sur des faits économiques et sociaux dont
l’agencement facilite la compréhension de l’évolution des sociétés humaines, la maîtrise de la
connaissance des sciences économiques.
L’histoire économique étudiée s’appuie sur les données de l’histoire universelle qui en facilitent
la compréhension.
L’histoire économique contribue beaucoup à l’enrichissement des connaissances scientifiques et
techniques pour peu qu’elle appréhende les faits dans leur globalité.
Analyser l’histoire des faits économiques et sociaux constitue une tâche difficile, vu l’importance
des faits économiques et sociaux du point de vue de leur nombre et aussi du point de vue de la
période que cette histoire couvre. Etudier cette histoire revient à l’associer à l’histoire de la
pensée économique à celle des idées.
On n’arrive pas à établir une préséance entre les deux histoires car les deux réagissent l’une
sur l’autre par interaction. Tel fait économique ou social a motivé telle idée ou pensée
économique ou sociale. Telle idée économique s’est matérialisée ultérieurement par un fait
économique. D’où l’intérêt représenté par le thème que nous approfondirons, du fait qu’il s’agit
d’en faire l’histoire en remontant aussi loin que possible dans le temps.
Même si la véritable histoire des faits économiques et sociaux commence avec la véritable
révolution industrielle, il n’en demeure pas moins vrai que sa valeur dépend de la connaissance
de la situation antérieure à cette révolution industrielle. Cette répartition ‘’diptyque’’ de
l’histoire des faits économiques et sociaux répond au souci de considérer les faits de la première
époque comme diffus et ceux de la deuxième époque comme caractéristiques.
Aussi les événements économiques de l’Antiquité à l’avènement de la Révolution industrielle
représentent-ils des éléments mineurs tandis que les événements économiques, de l’avènement
de la révolution industrielle à nos jours, constituent-ils des éléments majeurs dont les
manifestations pèsent de tout leur poids sur les évènements récents.
La répartition diptyque de l’histoire économique se présente dès lors comme suit :

Révolution
Industrielle
Antiquité (- 8000) 0 Faits caractéristiques (majeurs)

Faits diffus (mineurs) JC nos jours (…2022)

1750

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Cette répartition facilite l’analyse historique car elle permet de considérer l’époque antérieure à
la révolution industrielle (1750) comme celle durant laquelle l’histoire économique constituait
ses bases (fondements) tandis que l’époque après la révolution industrielle amorçait la
dynamique de la véritable histoire économique.
Toute l’histoire économique de l’humanité s’est déroulée comme si avant la révolution
industrielle le caractère statistique des faits économiques et sociaux qui entraînera des
bouleversements profonds dans l’organisation des sociétés humaines.
La révolution industrielle va entraîner des bouleversements et des mutations jamais
constatées auparavant et charger la physionomie non seulement des économies nationales
mais aussi des relations économiques internationales.
Elle permettra de propulser au-devant de la scène mondiale les puissances industrielles qui ont
bénéficié des bienfaits de la science et de technique pour réaliser leur progrès économique et
social.

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TITRE PREMIER : FONDEMENT DE
L’HISTOIRE ECONOMIQUE
CHAPITRE 1. Définition et Genèse de l’histoire des
faits économiques et sociaux

L’histoire économique ou histoire des faits économiques est définit comme comme l’étude et
l’analyse des phénomènes économiques du passé grâce aux méthodes des sciences historiques
(analyse de documents, récits, archives, prix, sources diverses) mais aussi naturellement des
sciences économiques : analyse économique (au sens des méthodes issues de l’ensemble des
théories économiques : classique, marxiste, néoclassique, keynésienne, institutionnaliste, etc.) et
analyse quantitative (économétrie et modélisation).
La compréhension de l’histoire économique nécessite l’assimilation des concepts qu’elle prend
en compte (fait économique, fait social, pensée économique) à travers leur définition, leur
dimension et leur insertion dans les différentes étapes de l’histoire économique de l’homme.
L’histoire économique se trouve, comme son nom l’indique, au carrefour de deux grands
domaines de la connaissance, l’histoire et l’économie.
La genèse comporte les éléments qui fondent l’histoire économique (HFES) qui justifient sa
pertinence et surtout son importance dans l’évolution des sociétés humaines.

1 DEFINITION DES CONCEPTS ET INTERACTIONS

✓ Signification de la notion de fait économique


Un fait économique caractérise un évènement qui se produit dans l’univers ou la vie
économique et dont les manifestations bouleversent le comportement de la société.
Le fait économique provient ou fait partie du fait social et ne peut se concevoir sans celui-ci.
Dans les sociétés humaines, la concomitance des évènements économiques et sociaux se
manifeste régulièrement si bien qu’il est difficile parfois de faire la différence entre ce qui
apparait comme un fait économique et ce qui se manifeste comme un fait social.

Signification du concept de fait social


Un fait social caractérise toute forme d’activité, tout acte, toute combinaison, toute formule
adaptée par l’individu en vue d’aménager ses rapports avec la communauté dont il fait partie. Il

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constitue un évènement de même genre que le fait économique avec cependant un champ
d’application plus étendu
Un fait économique ne peut se produire sans impact sur un fait social. L’économie prenant
naissance dans une société organisée ou qui s’organise, le fait social engendre le fait
économique et vice-versa.
Préséance entre Fait Economique et Fait social

Fait économique et fait social se confondent et quelle que soit l’économie que l’on étudie, la
référence à l’un n’exclut pas celle de l’autre.
Pour l’Antiquité, le moyen-âge et l’époque préindustrielle, loin de nous cantonner dans l’analyse
de ces phénomènes, nous décrirons l’organisation économique propre à chacune des périodes.

2 L’ECONOMIE ANTIQUE ET MEDIEVALE


Situer l’Antiquité dans le temps nécessite le retour à l’origine des sociétés. Sa délimitation
difficile contraste avec celle du Moyen-âge ; les historiens voient son origine autour de l’an 8000
avant Jésus-Christ et son terme vers les années 476 après Jésus-Christ ; la fin de l’Empire romain
(476) marque le début du Moyen-Age qui s’étendra jusqu’en 1450, date de la prise de
Constantinople par les Turcs. Nombreuses sont les organisations économiques (systèmes ou
régimes) qui ont marqué ces deux époques historiques.
Rappel :
Economie Antique :-8000 à 450
Economie Moyen-Médiévale : 450 – 1450
Economie de transition : 1450 – 1500
Economie Préindustrielle : 1500 – 1750
Economie Industrielle : 1750 – Nos jours
2.1 L’ECONOMIE ANTIQUE

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Régime économique et pensée économique s’entremêlent lorsqu’on s’intéresse à l’économie
antique. Deux sortes d’organisations économiques antiques : l’économie primitive et l’économie
fermée de famille et de manoir.

2.1.1 L’économie primitive


La cueillette, la chasse, la pêche constituent ce qu’on dénomma la première étape de l’économie
primitive. L’homme se comporte en véritable nomade. Il en sera ainsi pour la deuxième étape
dite pastorale ou l’activité de berger prend le pas sur toutes les autres formes d’activités1

Fatigué par cette vie nomade l’homme s’adonnera à l’agriculture. Cette étape fait de l’homme
un sédentaire, étape dénommée communément agricole.
La découverte de l’agriculture et de la domestication des animaux ont été appelées par bon
nombre d’économistes, la première grande révolution économique dont l’effet immédiat
fut la création d’une brèche dans la continuité du développement historique.
Cette révolution agricole n’intervient que par suite de changements profonds dans les niveaux de
culture (progrès de la pensée, du comportement, etc.) et des conditions naturelles du milieu.
Tout compte fait, il n’y a pas de véritable fait économique dans l’économie primitive.

2.1.2 L’économie fermée de famille et de manoir


L’agriculture a fixé l’homme sur sa terre. Celle-ci lui procure tout ce dont il a besoin. Cette étape
coïncide avec la formation des groupes sociaux que l’on retrouve dans presque toutes les sociétés
anciennes : famille, clan, tribu, village.
La famille devient le véritable noyau économique qui vit en cercle “fermé” sur la base de
l’autoconsommation. Il n’y a aucun surplus dans la production
L’économie antique est caractérisée par la stagnation des techniques, de l’esclavage et de faits
économiques diffus.

2.1.3 Caracéristique de l’économie antique


L’importance économique de l’esclavage

Elle représente l’énergie à l’état brut et ses sources sont variées. Les guerres alimentaient
l’esclavage et l’acquisition d’esclaves ce qui constitua un des profits majeurs des guerres
antiques.

GUITTON Henri, Economie politique – T.1.-., Précis Dalloz, Paris, 1967, p.19. (Sixième édition).
1

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Quelles que soient les sources de l’esclavage, ce dernier fait l’objet de commerce régulier.
L’esclave constitue une marchandise, une chose dont la valeur ne diffère pas de celle des bêtes.

➢ La stagnation des techniques

Les techniques propres à l’économie antique de type familial sont caractérisées par les moyens
de production très archaïques. L’existence de machines ne se substitue pas à l’effort de l’homme
mais permet à celui-ci de s’appliquer avec une plus ou moins grande efficacité.
Mais du fait que les techniques utilisées pour les réaliser sont demeurées les mêmes durant des
siècles, l’on a pu parler de stagnation des techniques de l’économie antique.

a) Faits économiques diffus

Les évènements économiques qui caractérisent l’antiquité se révèlent à des échanges par i le troc
et la monnaie.
L’âge du troc
Toutes les civilisations utilisaient le troc comme système d’échange. Avec un collier, l’on peut
obtenir une paire de sandales ; quelques grammes de produits jardiniers permettaient d’obtenir
du pain. La génération de ce système économique incomba aux Phéniciens qui échangeaient les
produits de l’agriculture contre les objets fabriqués par l’artisanat. Si les produits faisant l’objet
de troc dépassent une certaine quantité, l’on recoure à une unité de compte constituée par diverses
sortes de métaux précieux.
Cette pratique marque la fin du système de troc et l’aube d’un autre système : la constitution d’un
système monétaire. Tandis que chez les Assyriens les échanges les plus importants s’effectuaient
par l’intermédiaire des lingots, chez les Egyptiens un étalon de cuivre servait de référence pour
les prix mais à titre subsidiaire. Nous touchons là la notion de monnaie symbole.
L’âge de la monnaie
L’importance des marchandises faisant l’objet de troc a introduit l’utilisation d’unité de compte
qui a amené à l’âge de la monnaie.
La monnaie devient le lingot de métal précieux dont le poids, la puissance d’achat sont garantis
par le type qui s’y trouve empreint.
Le système monétaire se généralisera rapidement. De la Grèce, il touchera tout le bassin
méditerranéen et les Etats en feront le signe de leur puissance.
Il donnera bientôt l’impulsion aux échanges qu’il rendit cependant complexes au 16e siècle par
suite de la rivalité et de la vanité des sites, ce que corrobore la prolifération des étalons
monétaires.

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L’émission de la monnaie s’inscrit dans les mœurs et l’autorité légale s’en réserve la frappe ou
l’émission que ce soit en Grèce ou en Rome.
Tels ont été les faits économiques diffus qui ont marqué l’économie antique et vis-à-vis desquels
les penseurs de l’Antiquité ne demeurent pas indifférents.

2.1.4 Les penseurs de l’Antiquité


Trois courants de pensée se dessinent et s’affirment : le courant de pensée hébraïque, le
courant de pensée grec, le courant de pensée romain
2.1.4.1 Le courant de pensée hébraïque
Il caractérise une pensée religieuse qui condamne la richesse. L’argent et l’or, en d’autres termes
la richesse, ne représentent rien a côté de la noblesse d’âme.
2.1.4.2 Le courant de pensée grec
Il définit l’organisation de la vie dans les cités. Deux auteurs dominent le courant de pensée
grecque : Platon et Aristote.
Pour Platon (427-348 ou 347 J.C.), la vie sociale de l’homme doit être organisée en vue de la
vie future. La vie actuelle n’est que le reflet de la vie future et l’organisation économique
sert d’instrument au salut des âmes. Platon recherche une définition de la justice dans la société
et dans l’individu.
La cellule sociale de base : la famille monogamique s’appliquera sous le contrôle de l’Etat qui
édictera des lois appropriées. Les inégalités éventuelles trouvent leurs atténuations dans une
fiscalité qui rétablira l’égalité économique. La véritable égalité et la véritable justice
nécessiteront un système démocratique de désignation des dirigeants.
Pour Aristote, 384-322, l’organisation de la vie économique constitue un élément adapté à la
finalité propre de l’être humain. Il s’oppose à tout point de vue à Platon dont il combat le
communisme. Il considère que le partage de la vie d’autrui, la mise en commun des biens
représente une entreprise difficile. Il épouse le principe de la propriété privée et accepte la
communauté de l’usage de la propriété. Autant il condamne le communisme, autant il enseigne
la ‘’répudiation’’ de la recherche illimitée de la richesse, du profit, de gain matériel. De ce fait,
il condamne le commerce et les activités financières qui éloignent du bonheur,
Aristote considère que l’esclavage constitue une institution acceptable et dans l’organisation
économique de la cité, il trouve normal que les esclaves, c’est-à-dire les sous-hommes –
s’occupent du travail et de la production des biens. L’esclavage se justifie par l’infériorité
congénitale de certains hommes qui doivent produire pour la satisfaction des intérêts des
membres libres de la collectivité. Les esclaves qui possèdent la nature d’hommes libres
constituent une exception

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Dans sa tentative de représentation de l’organisation économique Aristote définit les modes
naturels d’acquisition des biens : c’est l’agriculture, l’élevage, la pêche, la chasse. La
condamnation du commerce par Aristote s’explique par le fait qu’il considère cette activité
comme un moyen artificiel d’acquisition des biens. Il accepte volontiers la pratique du troc mais
condamne l’usage de la monnaie, base du commerce qui en s’introduisant dans la cité corrompt
toutes les activités humaines.

2.1.4.3 Le courant de pensée romain


Héritiers des Grecs, les Romains ont moins marqué l’Histoire par l’Économie que par le Droit.
L’absence de véritable pensée économique romaine s’explique par les révoltes nombreuses
d’esclaves, dictature du pouvoir, inégalités sociales et par une mauvaise organisation
économique.
Vers le 2e siècle, l’État favorise la concentration des exploitations agricoles et développe
l’exploitation de type esclavagiste, ce qui freine l’essor des techniques de production et de la
productivité du travail. Les premières crises monétaires et fiscales apparaissent et aggravent le
déficit de la balance commerciale. L’inflation s’installe et avec elle les troubles sociaux se
multiplient.
Toute tentative d’insurrection aristocratique ou paysanne est mâtée. L’économie stagne et le
système d’économie fermé réapparaît à nouveau. Devant toute cette politique incohérente faite
d’anarchie, de dictature, de difficultés économiques, les penseurs se détournent de l’histoire des
faits économiques et sociaux.
Avec l’économie antique, l’étape de la vie nomade et pastorale a conduit à celle de la vie
sédentaire et agricole qui a débouché sur l’étape de la formation des groupes sociaux. La
période qui suivra demeurera très riche en événements.

2.2 L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE


Elle se caractérise par un contraste avec la période antérieure. L’activité commerciale de trouve
perturbée dès le 6e siècle par suit des invasions barbares.
A la décadence sociale et politique, à la décadence économique centrée sur la disparition de
tout système monétaire et commerciale fera suite deux siècles plus tard, une renaissance du
commerce dont l’essor s’explique par la complexité grandissante de la monnaie et l’apparition
progressive des techniques nouvelles destinées à promouvoir le développement harmonieux du
système de charge bancaire. Cette évolution se fera de façon lente.

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Le commerce renaît au 8e siècle avec l’importation des produits venus d’Orient à des prix élevés
et l’exportation de produits (des draps et des armes) des pays voisins de la mer du nord. Juifs,
Scandinaves et Lombards excellent dans ce commerce.
La monnaie et la réforme monétaire vont donner l’impulsion aux échanges.

3 L’ÉCONOMIE PRÉINDUSTRIELLE DU 16e AU 18e SIECLE


Le capitalisme commercial des 12e et 13e siècles cèdera la place au capitalisme commercialo-
financier du 16e siècle dont la poussée annonce le capitalisme moderne.
3.1 LES CARACTÉRISTIQUES
Loin d’être une économie véritablement industrielle, les économies des 16e, 17e et 18e siècles
présentent un aspect commercial et financier avec les tendances industrialisantes d’où
l’appellation d’économie préindustrielle. Les techniques nouvelles appliquées au Moyen-âge
trouveront leur généralisation à partir du 16e siècle. Les pratiques bancaires (assurances, lettres
de charge en aval ou endossement) s’inscrivent dans les mœurs.

3.2 LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE


La fin du Moyen-âge amène l’organisation d’États territoriaux autour des cités dans lesquelles,
les hommes d’affaires jouent un rôle de premier plan.
Ces deniers constitueront une classe sociale dite bourgeoisie d’affaires. Ils érigent avec le
concours de penseurs, un système économique basé sur le mercantilisme et le capitalisme
commercial et financier s’étalant entre le 16e et 18e siècles.
3.2.1 Le mercantilisme
La doctrine mercantiliste ou mercantilisme apparut ente la fin du 15e siècle et le début du 18e
siècle. Il recommande à l’État l’utilisation de la puissance en vue de la défense des intérêts
nationaux.
La vie politique et l’activité économique ne peuvent être réglées que par l’État, le contrôle
du secteur primaire, secondaire, tertiaire conduirait à une meilleure solution.
En conséquence, il faut maintenir dans l’État la quantité d’or et d’argent nécessaire à la
satisfaction des besoins nationaux (payement des fonctionnaires, de l’armée, goût de luxe du
peuple, les facilités d’échanges, etc.).
Le nationalisme naissant fit que chaque pays européen adopta la politique commerciale qui
cadrait le mieux avec ses réalités et objectifs, cependant que des faits économiques importants
apparaissent partout ailleurs.
3.2.1.1 La diversité de mercantilisme
Trois formes de mercantilisme sillonnèrent l’Europe avec tout ce que cela implique comme
conséquences découlant de leur application.

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a) Le Bullionisme
Il coïncide avec la découverte de l’or dans le Nouveau Monde. L’Espagne et le Portugal en
tirèrent largement profit. La garantie de la toute-puissance étatique découlait de l’accumulation
d’or et d’argent dont il fallait faciliter et pénaliser ou interdire l’exportation.

L’Industrialisme ou le colbertisme
Il s’applique en France et englobe l’ensemble des mesures susceptibles de favoriser l’expansion
du commerce et de l’industrie au profit de l’exportation. Pour Colbert, le mercantilisme est un
système économique empirique au service de l’État, dû aux conditions générales du 17 e siècle.
En France, le mercantilisme industriel amène le développement des manufactures, et le blocage
des importations.

Le Commercialisme
Il constitue l’apanage de la Grande-Bretagne. Les mesures de politique économique se fondent
sur la base du système des contrats et de la balance du commerce. Le premier système stipule
qu’une partie de la valeur des ventes anglaises à l’étranger doit être rapatriée et que celle des
achats étrangers en Grande-Bretagne ne doit pas quitter le pays.
Le deuxième voudrait que la balance commerciale d’un pays soit favorable. Ainsi la valeur
des exportations dépassera celle des importations et l’excédent se règlera en monnaie nationale.
Pour ce faire, une « dévaluation déguisée » s’impose. Ce que fit la Grande-Bretagne
Quel que soit le pays concerné, le mercantilisme engendra en Europe l’inflation. Il circule plus
de métal précieux dans les économies qu’il n’en faut. L’enrichissement des uns entraînent
l’appauvrissement. Les convoitises réciproques engendrent des conflits qui de part et d’autre ont
des répercussions profondes : la lutte entre les divers impérialismes maritimes.

3.2.2 Les faits économiques marquants


L’unité dans le domaine commercial aux 16e, 17e, 18e siècles se résume en un mot : mercantilisme
qui occasionna des fluctuations de prix liées à l’abondance ou à la pauvreté du stock monétaire.
Baisse et hausse des prix se sont succédé dans le temps et dans l’espace.
Les techniques financières se perfectionnent. Aussi verre-t-on apparaître aux Pays-Bas à
Amsterdam en 1609, la première banque publique de grande envergure. La Banque d’Angleterre
suivra en 1694. Toutes ces institutions financières jouent à la fois le rôle de banque de dépôt, de
crédit, de payement et de change.

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A la fin du 18e siècle, des tendances libéralisantes (théorie classique), naissent sous la plume de
certains auteurs tel qu’Adam Smith, Turgot et Quesnay. Au moment où les révolutions grondent
en Europe, l’Amérique-se prépare à se soustraire de la domination européenne qu’acceptent
difficilement la colonie et les entreprises coloniales.

3.2.3 Le capitalisme commercial et financier


Le mercantilisme joue un rôle transitoire entre l’économie inorganisée et l’économie organisée.
Vers la fin du 18e siècle, le régime économique qui s’installe est de type commercial et financier.
Commercial par suite du rôle prépondérant des marchands dont les commandes vont soit
aux artisans soit aux manufactures.
Financier car les banques financent le développement des échanges. Des dépenses
grandioses découlent de l’élargissement des affaires.
Partout, le libéralisme progresse mais lentement avec parfois des regains de
protectionnisme consécutifs à la baisse générale du niveau des prix.
Les transformations de l’époque de l’économie préindustrielle des 16e, 17e et 18e siècle ont
marqué le domaine des idées et des faits. Leurs tendances tracent une situation évolutive. Tous
les pays connaîtront des situations identiques.
L’époque contemporaine avec des faits économiques réels se profile. Le contour du monde
se précise. Les auteurs ne joueront plus un rôle déterminant dans l’apparition des
événements. Ceux-ci s’imposent du fait de la structure du système mis en place.
CONCLUSION DU CHAPITRE

Les époques antiques et médiévale couvrent la plus longue période de l’histoire économique et
demeurent riches en événements économique et sociaux spécifiques à l’évolution attendue des
sociétés humaines.
La période antique a permis à l’homme de prend conscience de sa destinée et commence par recourir
beaucoup à la raison qu’à l’instinct.Les structures économiques et sociales s’affirmaient, les moyens
d’échange se perfectionnaient, et les courants d’échanges s’effectuaient malgré les vicissitudes de
la politique qui restait basée sur l’instinct de conquête et de domination.

Grâce à l’esprit créatif de l’homme, à sa capacité d’adaptation aux nouvelles conditions, la transition
de l’antiquité vers le Moyen-âge s’est inscrite dans la continuité, source d’enrichissement et de
progrès.

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Les frontières auparavant inexistantes se constituaient dans des espaces géographiques bien
délimités que le pouvoir politique s’acharnait à la sauvegarde mais surtout à étendre que restreindre
car l’appétit du pouvoir s’installait dans les mœurs politiques de l’époque.

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CHAPITRE 2. LES FORMES DE SOCIETES DE
L’HISTOIRE ECONOMIQUE

Les formes d’organisations économiques mises en place pour l’être humain durant son évolution
ont occasionné l’installation de formes de sociétés dans lesquelles s’organise et se déroule la vie
humaine dont le souci essentiel est la mise en œuvre d’une activité économique.

1 L’ÉCONOMIE DES SOCIÉTÉS ANTIQUES


Elle s’étend à toutes les sociétés qui, historiquement, font partie de l’antiquité depuis l’Égypte
ancienne jusqu’à la Rome antique en passant par la Mésopotamie et les cités méditerranéennes.

1.1 L’ÉGYPTE ANCIENNE


L’économie de l’Égypte ancienne est de type esclavagiste, terrien, massif et étatisée. Elle profite
de conditions géo climatiques favorables avec la vallée du Nil, riche et propice à l’agriculture et
à la politique de grands travaux d’aménagement. L’agriculture constitue l’activité fondamentale
de la population. A côté du secteur agricole, l’Égypte ancienne exploite les gisements de mines
du Sinaï.
1.2 LA MÉSOPOTAMIE
Le pays jouit d’une économie terrienne et contrôlée, possède des conditions géo climatiques
identiques à celles de l’Égypte. Le sous-sol du pays est moins riche que celui de l’Égypte mais
dans le domaine agricole, la richesse et la fertilité du sol permettent en Mésopotamie d’avoir
une agriculture plus productive.
Le développement agricole donne l’impulsion aux fonctions bancaires.
Le troc des métaux précieux se réalise avec l’instauration du système bimétalliste. L’économie
mésopotamienne évolua identiquement à une économie de type libéral moderne et facilita une
certaine stratification sociale qui profite à la classe aisée moins nombreuse.
La construction du pays sur le plan politique et économique fut freinée par les invasions hittites
ou Assyriennes. Les dégâts causés par ces invasions eurent sur la Mésopotamie des répercussions
profondes.

1.3 LES CITÉS MÉDITERRANÉENNES


Les cités méditerranéennes telles que la Phénicie, les cités helléniques, les cités romaines, se
caractérisent économiquement par un quasi-capitalisme commercial avec une spécificité propre
à chaque cité. Ce qui justifie leur étude distincte et succincte.

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1.3.1 La Phénicie
Cette ancienne contrée de l’Asie antérieure possède une côte étroite et aride peu propice à
l’agriculture. La mer offre le terrain d’activité privilégié facilitant ainsi le passage de convois
divers. Les populations s’adonnent surtout au commerce de blé, d’huile, de bois servant à la
construction de flottes pour lesquelles elles fondent des ports vivant comme de véritables
principautés autonomes unies par une étroite solidarité commerciale.
Les Phéniciens s’érigeront en véritables courtiers entre l’Occident et l’Orient, créeront des
comptoirs tout autour de la Méditerranée pour permettre à leurs navires de placer les produits de
leurs industrie (bronze, pourpre, verre, bijoux, meubles, tissus).
L’activité économique de la Phénicie consiste en l’achat et revente de produits, en
contrefaçon d’articles grecs.

1.3.2 Les Cités grecques


L’histoire économique des cités grecques s’étend sur une longue période allant de l’an 2000 à
1200 avant J.C
Au Ier millénaire avantJ.C, une civilisation brillante s’étend autour de la Méditerranée, la
civilisation grecque.
Les grecs vivent sur des plaines étroites, sur le littoral ou à l’intérieur des terres, dans un espace
où la montagne est omniprésente. La mer est essentielle pour leurs communications.
L’agriculture occupe près de 80% de la population, les céréales, l’olivier et la vigne sont les
productions essentielles avec l’élevage des ovins et caprins.
Le monde grec est divisé depuis le VIIIème siècle A.J.C. en une multitude de cités (petit état
indépendant regroupant une ville principale et les campagnes alentours). Les cités fondent des
colonies.
1.3.3 Des cités indépendantes
A partir du VIIIème siècle et jusqu’au VIème siècle A.J.C. les cités grecques fondent des
colonies (Cité fondée par des Grecs hors de Grèce) qui deviennent indépendantes.
La guerre fait partie des relations habituelles entre les cités et certains conflits peuvent durer
plusieurs dizaines d’années.

1.4 L’ÉCONOMIE ROMAINE


Pour comprendre l’économie de la Rome antique, il faut placer la cité dans son cadre historique.
Les diverses recherches ont révélé les traces de civilisation dès l’âge de fer près du Tibre qui
arrose Rome. Celle-ci, fondée vers -750, s’organise sur une base tribale, s’adonne à une activité
pastorale d’où l’on a pu parler d’économie familiale ou tribale fermée.

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En fait, de l’économie pastorale des origines, on est passé à l’économie agricole.
L’organisation économique romaine varie selon les époques où elle se situe.

2 LE SYSTEME DOMANIAL ET ARTISANAL


L’économie médiévale ou féodale couvre la période du Moyen-âge, âge de transition et de
mutation, doté d’une originalité propre. Les auteurs situent le début du Moyen-âge théoriquement
à la chute de l’Empire d’Occident (4emeau 5eme)siècle après Jésus-Christ et son terme à la fin du
14e siècle après Jésus-Christ.
L’économie européenne ne s’installe véritablement dans le nouveau système que vers le 11 e
siècle puisqu’avant ce siècle, le centre économique du monde connu se déplaça vers le nord.
Deux systèmes caractériseront cette période : le système domanial et le système artisanal. Dans
les lignes qui suivront l’on essayera d’approcher les traits caractéristiques de chacun d’entre eux.

2.1 LE SYSTEME DOMANIAL


L’avènement de ce système découle des invasions. L’effet de celles-ci fut de morceler les terres
en vue d’en donner aux envahisseurs, de créer l’insécurité qui favorise le regroupement et le
patronage, d’insuffler lentement des pratiques simples rendant impossible la continuation du
système économique de l’empire romain à son apogée.

2.1.1 –Caractéristiques du système


Le fondement de ce système est l’économie de subsistance dans laquelle on assure les besoins
vitaux de la population et où le profit ne motive plus les individus. Cette économie totalement
fermée comporte des unités assurant chacune leur subsistance. Le système domanial donnant
naissance à ce que d’aucuns appellent l’économie terrienne.
Le fondement du système est le domaine, sorte d’étendue généralement grande en un seul ou
plusieurs tenants au hasard des domaines représente une unité juridique dont le propriétaire peut
être le roi, le prince ou le comte, une unité économique au niveau de laquelle se fait l’adéquation
des besoins et ressources.

Le système domanial consacre la rupture complète avec l’économie antique en ce sens qu’il
constitue un système économique agricole, artisanal avec des opérations de transport et
d’échange réduit au minimum.
Le système domanial possède une organisation cohérente et stable en ses structures puisque les
tenures et les réserves fonctionnent dans l’interdépendance. La réserve vit des manses (terre
agricole, avec une maison, de taille suffisante pour faire vivre une famille, au moyen âge) et ces
derniers n’existent que pour elles.

16 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Le système domanial correspond effectivement au système politique de la féodalité.
Les principes d’unité juridique et d’unité économique justifient l’appellation de domaine qui
comporte deux types d’exploitation : les tenues et la réserve.
Les tenures

Elles s’apparentent aux lots concédés à des catégories d’individus tels que les colons libres,
les colons affranchis, certains esclaves. Ils prennent diverses dénominations selon les pays.
Ainsi en Angleterre on les appelle les ‘’hide’’, en France les ‘’manses’’ et en Scandinave les
‘’bols’’.
Leur superficie égale la quantité de terre labourable par une charrue en un an. Ce qui nécessite
120 journées de labour soit 40 dans chaque saison. Le Seigneur, au cours de la distribution de
terre procède autrement. Il affecte les terres suivant la superficie nécessaire à une famille.
Le rôle économique de tenures se limite à la nourriture de la famille, à la couverture des
redevances des tenanciers au Seigneur, redevances qui se versent en nature ou en espèces.
Souvent, le tenancier doit des corvées agricoles et entretien les chemins qui desservent les
domaines.

La réserve

Elle constitue une terre dirigée personnellement par le propriétaire. Ce dernier recourt, pour ce
travail, à l’utilisation d’une main-d’œuvre composée de moins en moins d’esclaves et de plus en
plus d’hommes libres. En contrepartie, il les entretient et les rémunère.
Les logements du propriétaire, des travailleurs, les greniers, les granges, les fours et le pressoir
se trouvent sur la réserve ainsi que les artisans travaillant les matières premières remises par les
tenanciers. A cette époque du Moyen-âge, dans les réserves, la main d’œuvre féminine s’occupe
des travaux textiles.
La rémunération de la femme ajoutée à celle de l’homme, occasionne une situation acceptable à
la cellule familiale.

2.2 LE SYSTEME ARTISANAL


Ce système se caractérise par sa vocation locale et internationale avec une certaine
prépondérance, de la vocation locale sur la vocation internationale. Le système artisanal profita
d’une poussée démographique exceptionnelle qui favorisa l’urbanisme et la création de pôles de
consommation.

17 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


On peut distinguer dans ce système deux types de cités. D’abord, les villes de prévôtés où le
seigneur exerce directement son autorité. Ensuite, les villes de consulat dont se dégagent des
communes jurées qui versent des redevances aux villes de consulat.
Les communes jurées se distinguent de celles-ci par le fait qu’elles ont imposé leur liberté.
Le système artisanal profitera également de la stabilisation des grandes masses humaines et de
l’orientation commerciale de certains peuples expansionnistes : normands et musulmans.
Du point de vue économique, l’agriculture permet la création de marché de consommation et de
fournitures artisanales ; la réserve perd son intérêt, les tenures s’étendent et les corvées
disparaissent ; la pratique agricole commune se généralise avec l’alternance des cultures.
Les populations pratiquent les défrichements pour accroître la production par la volonté des
propriétaires et de celle des suzerains ; l’accroissement de la production provient aussi de la
colonisation des pays de l’est.
L’organisation économique dépend de règles strictes entre autres la réglementation corporative
ferme, la règlementation urbaine pour paysans que facilitent les échanges villes campagnes et
crée des marchés urbains et des foires locales.
Le commerce, dans le système artisanal, reste l’activité internationale caractéristique ;
l’économie locale absorbe les productions agricoles et artisanales, ce qui nécessite la création
d’une industrie spéciale pour le commerce.
L’activité industrielle se limite à la draperie, à la métallurgie, à la verrerie, aux mines. Sa
réalisation utilise le travail par artisans séparés et successifs sur commandes des entrepreneurs.
La forme évoluée de l’organisation industrielle est la manufacture où travaillent des ouvriers sous
la direction de l’entrepreneur. Ce dernier est un marchand qui trouve les débouchés, recherche
les sources d’approvisionnement en matière première qu’il fournit aux artisans ou à ses
manufactures, se procure des capitaux nécessaires par voie de contact.
Les artisans groupés en coopératives s’ingèrent au système puisque les marchands se regroupent
souvent en corporation, sorte de cartels qui achètent les matières premières, écoulent les produits,
fixent les conditions de production. Seul l’entrepreneur échappe à la réglementation corporative.
Le système artisanal crée des phénomènes sociologiques caractéristiques du capitalisme. La
liberté des prix et des salaires pour marchand entrepreneur entraîne d’une part, la prolifération
des ouvriers ou des compagnons des artisans, d’autre part, la prolifération des maîtres eux-
mêmes.
Ce même système crée aussi des phénomènes d’aliénation caractéristiques, en ce sens que le
produit échappe complètement au producteur et les travailleurs subissent intégralement les
contrecoups des mouvements économiques.

18 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Le système artisanal a favorisé les flux d’échange, au niveau de la Méditerranée, au niveau des
pays nordiques, entre les régions méridionales et septentrionales. Les supports des échanges
ressemblent de beaucoup à ceux propres aux économies précapitalistes.
C’est pourquoi ce système qui s’instaura entre le 11e et le 16e siècle marque la transition avec
l’époque d’économie véritablement capitaliste, la monnaie s’enracine dans l’économie des pays
d’Europe.
Les systèmes domanial et artisanal ont dominé l’économie médiévale la relative stabilité
qu’ils e occasionnèrent sera remise en cause vers la fin du 17e siècle où on nota des
manifestations de dépression telles que la destruction et l’abandon des terres, la
dépréciation monétaire consécutive à la diminution des stocks de métaux, les mouvements
erratiques des prix, l’interruption du commerce qui se limitera aux anciens pôles, les heurs
sociaux divers occasionnés par les mouvements de révoltes paysannes.
3 LE SYSTEME PRÉCAPITALISTE
La fin du Moyen-âge a fait entrer dans une période de mutations consécutive à un nouvel
environnement intellectuel dominé par la pensée humaniste, la prise en compte par l’homme de
son propre destin sans interférence avec les dogmes religieux, la remise en cause des diverses
entraves à la liberté individuelle.
Cette période qui va du milieu du 15e siècle au milieu du 18e siècle ou à la fin du 18e siècle intègre
la phase de l’économie de transition qui annonce l’apogée de l’économie agricole et l’ouverture
à l’économie d’échange où les produits issus de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat feront
l’objet de commerce entre les espaces géographiques constitués.
La période préindustrielle coïncide avec la naissance et l’affirmation des États territoriaux sous
l’impulsion d’hommes politiques, véritables conquérants et bâtisseurs d’États qui tentent de faire
émerger des Etats-nations confinés dans des frontières réelles qui les différenciaient des anciens
espaces géographiques, étendus sans limite et englobant des peuplades diversifiées.
Les premières recherches dans des domaines variés de la science et de la nature débouchent sur
des inventions scientifiques et techniques et les découvertes pluridisciplinaires révolutionnent
l’espace économique et social. Ce nouvel environnement scientifique et technique permettra à
certains pays d’amorcer leur processus d’industrialisation comme les Pays-Bas ex Provinces
Unies d’abord et la Grande Bretagne ensuite.
De son caractère timide l’évolution économique de l’époque antérieure passe à un caractère
volontaire et dynamique sous l’impulsion des Etats-nations qui recourent au système
mercantiliste mis en place grâce à l’effort conjoint des politiques, des hommes d’affaires et des
marchands. C’est l’ère mercantiliste et physiocratique qui jette les bases réelles d’une économie
nationale et de la naissance de l’économie politique comme science.

19 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


L’État esclavagiste, l’État féodal et l’État marchand, dans la continuité historique, s’effacent au
profit de l’État précapitaliste qui opère les premières accumulations de capital qui donneront aux
nations en voie d’industrialisation leur toute puissance de conquête, de domination en renforçant
leur esprit expansionniste.
L’économie préindustrielle connaîtra les premiers efforts de transformation industrielle des
produits de l’agriculture, d’organisation du secteur artisanal tirant profit du phénomène
d’urbanisation et de regroupent des grandes masses humaines, de développement des échanges
par suite des progrès dans les techniques de la navigation.
La diffusion des effets bienfaisants du progrès scientifique sera sans limite et l’organisation
économique se fonde sur la productivité, l’efficacité et la rentabilité que des penseurs en sciences
économiques théoriseront pour jeter les bases de la science économique.
L’économie précapitaliste s’analyse comme la résultante de l’économie de prédation, de
l’économie féodale (agricole), de l’économie commerciale, de l’économie artisanale en s’ouvrant
progressivement à l’industrialisation. C’est cette mutation qui la caractérisera d’économie
préindustrielle, c’est-à-dire, celle dans laquelle se manifestent des tendances industrialisantes.
La phase de l’histoire économique qui va de l’époque antique à l’époque médiévale est riche en événements,
certes mineurs mais néanmoins déterminants pour l’orientation des phases ultérieures de l’évolution des
sociétés humaines. Elle a inauguré une forme originale d’économie dite économie de prédation, sorte de mode
d’alimentation consistant à capturer, à tuer et à dévorer des proies animales ou végétales, à laquelle fit suite
la domestication des animaux et la découverte de l’agriculture ouvrant la voie à la première révolution
économique.
L’économie domaniale, artisanale débouchera sur l’économie de transition faite de mutations profondes dans
les structures économiques de 1450 à 1500. La période qui commence avec le 16e siècle et qui s’achève à la
révolution industrielle annonce le précapitalisme, coïncide avec la naissance et le développement du
mercantilisme, le passage de l’économie locale urbaine à l’économie nationale, la modification de la propriété
foncière, l’apparition d’un nouveau type de capitalistes.
La véritable histoire économique débute avec la deuxième révolution économique en 1750, où les
événements économiques et sociaux deviennent caractéristiques.

20 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


TITRE DEUXIEME : DYNAMIQUE DE LA VÉRITABLE
HISTOIRE ECONOMIQUES DE 1750 A NOS JOURS
L’époque contemporaine couvre la période qui va du milieu du 18e siècle (1750) jusqu’à nos
jours et porte en elle des éléments de mutations que les époques précédentes n’avaient jamais
connus.
Les faits économiques et sociaux de l’époque contemporaine seront abordés en quatre parties
distinctes à savoir l’histoire économique durant la première moitié du 19e siècle, l’histoire
économique de 1850 au début de la première guerre mondiale (1914), l’histoire économique de
l’entre-deux guerres 1914-1945 et l’histoire économique de l’après-guerre (1945 à nos jours).

-l’histoire économique durant la première moitié du 19e siècle


-l’histoire économique de 1850 au début de la première guerre mondiale (1914)
-l’histoire économique de l’entre-deux guerres 1914-1945
-l’histoireéconomique de l’après-guerre (1945 à nos jours).

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PREMIÈRE PARTIE : HISTOIRE ÉCONOMIQUE
DURANT LA PREMIÈRE MOITIÉ DU 19ème SIÈCLE
CHAPITRE 3. L’ENVIRONNEMENT
ECONOMIQUE AU DEBUT DU 19e SIECLE
LE MONDE EUROPÉEN
Le monde européen subit une double révolution : politique et économique. La révolution
politique découle des crises sociales engendrées par la situation difficile du monde paysan.
Née en France, elle touche presque toute l’Europe et apporte la notion de liberté que loueront des
auteurs de talent.
Par la révolution scientifique et technique, le peuple européen prend conscience de la notion
de bien-être social qui contraste avec la situation qu’il a vécu et subie auparavant.
SECTION II- LE MONDE AMÉRICIAN
Considéré comme nouveau monde, celui-ci contribua au développement et à l’enrichissement de
l’Europe.
Au 19e siècle, au moment où le contient européen subissait des mutations profondes consécutives
aux bouleversements politiques, économiques et sociales induis par la révolution scientifique et
technique entraînant et un progrès économique social certain et une cristallisation des disparités
ente entités sociales, le monde américain contribua à l’amélioration du paysage économique
mondial, et alimenta l’économie européenne comme une colonie réservée. Le déclin européen
sera contenu par la prospérité américaine.
Le centre du monde se déplace progressivement vers l’ouest mettant fin à l’européocentrisme.

SECTION III – LE MONDE ASIATIQUE


Ce continent constitue la zone de prédilection du colonialisme européen et d’expérimentation de
l’idéal ou de l’esprit de domination des nations de souche judéo-chrétienne ou européenne.
Le premier groupe de pays connaît déjà une intense activité économique coloniale ou
autocentrée. Il s’agit de l’Inde, de l’Indonésie, du Japon.
Le deuxième groupe de pays englobe la Chine et les pays d’Asie centrale. La Chine d’abord
possède sa propre histoire aussi vieille que le monde.

SECTION IV- LE MONDE AFRICAIN

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La situation économique de l’Afrique aux alentours de 1800 est le fruit d’une longue et lente
évolution. Cette dernière vivait sur les vestiges de certains grands empires où domine encore
l’économie de subsistance.

I- LES CENTRES D’ACTIVITÉS


Développement des échanges entre les arabes du nord (produits fabriqués) et le sud du
Sahara(les matières du sud : sel, or, etc.)
Le même courant d’échange s’établira sur la côte est africaine et ouest africains. A l’est, les
asiatiques développent une activité commerciale intense. A l’ouest, les Européens consolident
les comptoirs datant de quelques siècles auparavant.

II- LES CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES


Le retard économique de l’Afrique provient du fait que le seul lien qu’elle possède avec l’Europe
et le reste du monde est l’économie de traite, noyau du commerce triangulaire.
L’Amérique (main d’œuvre pour l’exploitation des plantations et les besoins
d’industrialisation).
Les européens (vont la lui fournir d’une façon spéciale).
l’Afrique (bateaux chargés de bricoles à destination de l’Afrique).
Sur la côte, ils échangent leurs divers objets contre des esclaves livrés par les chefs de tribus
barbares dont la seule activité consiste à organiser de véritables ‘’razzias’’ pour satisfaire les
besoins des ‘’Négriers’’. Ceux-ci, chargés de leurs marchandises, repartent pour l’Amérique où
les planteurs prennent livraison des esclaves moyennant une forte rémunération qui enrichit bien
des armateurs, des banquiers et de aristocrates européens.

Transport de Europe
revenus
Transport de
marchandises

Échange contre
esclave par Economie
Afrique razzias
Amérique
L’Afrique mettra du temps à se remettre de cette saignée humaine organisée au profit du Nouveau
Transport
Monde. Placée dans le contexte actuel, cette pratique constitue un véritable crime contre
d’esclaves
l’humanité.

23 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


SECTION V – LE MONDE OCÉANIEN
Le dernier espace géographique connu des explorateurs dénommé Océanie est le cinquième
continent immense zone de l’Océan Pacifique. Il regroupe l’Australie, la Nouvelle Zélande et les
innombrables îles du Pacifique sud d’inégale dimension mais stratégiqe pour la géographie
régionale et mondiale.
Ce Nouveau Monde d’Océanie, avec des immenses ressources et la faiblesse numérique de sa
population, est convoité sous la vigilance américano britannique.

En définitive, le paysage économique vers le début du 19e siècle permet d’entrevoir que la
période 1800-1850 va être dominée par la lutte contre la tradition, le développement des
sciences et les améliorations techniques.
Ces dernières se révèlent surtout dans le domaine de l’industrie comme le machinisme, la
grosse industrie, les sociétés anonymes. Il en découlera une grande concentration ouvrière.
Parmi les pays de l’époque, l’Angleterre seule connaîtra une évolution pacifique en économie :
l’installation du système libre échangiste. Ce n’est que vers la fin de cette première moitié du
19e siècle que les mouvements révolutionnaires venus des autres pays l’inquiéteront. Ces
mouvements découleront des crises économiques qui ébranleront toutes les branches de
l’activité économique.

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CHAPITRE 4. LA REVOLUTION ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE

Le 19e siècle constitue un tournant dans l’évolution économique de l’Europe. Si, au milieu du
18e siècle, on notait une évolution discrète contenue dans des structures traditionnelles et
dominée par des attitudes orthodoxes, à partir du début du 19e siècle, l’on peut constater une
accélération du rythme des changements qui caractérisent le départ de l’économie
contemporaine.
L’appellation d’économie contemporaine tire sa justification du découpage historique qui situe
l’époque contemporaine à partir de 1750, début supposé de la révolution industrielle. Cette
révolution a amené des bouleversements profonds à tous les niveaux de la société et de la vie
économique.
1 LES DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
Les données de population jouent un rôle essentiel dans le processus de développement d’un
pays. Elles constituent un moteur de la croissance économique si elles sont maîtrisées et
peuvent être un frein si elles ne sont pas maîtrisées.
Au début du 19e siècle ces données découlent de l’accroissement naturel en engendrant des
mouvements migratoires.
L’accroissement naturel suppose un phénomène interne à un pays alors que le mouvement
migratoire met en rapport deux ou plusieurs pays ou des régions d’un même pays.
Les progrès de la médecine, de la santé publique, de l’hygiène individuelle, l’amélioration de
l’alimentation, le développement des transports permettent d’alimenter en nourriture des régions
menacées de famine, justifient ce recul de la mortalité.
La natalité affectée par ces changements profonds de structures socio-économiques, de
comportement humain, tire profit du développement économique. Le changement des structures
de la production et l’apparition d’emplois pour le sexe féminin, l’urbanisation des villes explique
la stabilité de la natalité.
La baisse de la mortalité et la stabilité de la natalité tiennent au fait que la fécondité, beaucoup
plus que la mortalité, dépend de coutumes et d’attitudes séculaires, lesquelles ne changent que
fort lentement.
L’augmentation de la population eut pour conséquence l’augmentation du nombre des
producteurs et des consommateurs, l’urbanisation des villes, l’accentuation des craintes de type
malthusien.
II- LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES

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Ils se manifestent avec l’évolution rapide de la population. Les mouvements migratoires
internes ou exode rural, ont contribué au développement des villes mais aussi au
développement des campagnes. La ville offre plus d’attraits que la campagne, plus d’emplois
et de moyens de satisfaire les besoins.
Les mouvements migratoires externes se justifient par suite de rythme de développement
d’un pays étranger. Le même phénomène qui joue dans le cadre de la ville et de la campagne,
jouera dans le cadre de deux pays. L’Amérique, pays neuf, doté d’immenses possibilités voit le
développement rapide de l’immigration. Celle-ci permit une politique dynamique, facilita la
politique de la pénétration du Far West.
2 LES TRANSFORMATIONS DES TECHNIQUES
Le développement de l’activité économique s’effectue à partir de facteurs de production que sont
la terre, le travail et le capital. Les découvertes scientifiques et techniques du milieu du 18e siècle
vont trouver un terrain d’application dans le secteur économique pour imprimer une dynamique
nouvelle au processus de développement des pays.
Les transformations scientifiques et techniques qui s’opèrent vont avoir des effets de diffusion
dans tous les secteurs de l’activité économique quel que soit le pays intéressé.

2.1 LA RÉVOLUTION AGRICOLE


Le défrichement des terres incultes, la généralisation de l’assolement, la pratique du grand
élevage (moutons surtout) représentent, à la fin du 18e siècle, les éléments essentiels de progrès
technique ; une autre philosophie agricole, industriel, celui des transformations scientifiques et
techniques qui s’opèrent vont avoir des effets de diffusion dans tous les secteurs de l’activité
économique quel que soit le pays intéressé.
2.2 LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Le progrès de la science joue le rôle catalyseur d’une véritable révolution industrielle. De la
technique industrielle empirique, on passe à la technique industrielle mécanique, base de
l’énergie. L’ère de l’instrument mathématique s’ouvre, les investissements scientifiques relèvent
de l’esprit de synthèse. Les inventions2 marquent le secteur industriel.
2.3 LA RÉVOLUTION DES TRANSPORTS
L’état des moyens de communications contraste avec le développement agricole et industriel qui
se fait. Bientôt les transports deviendront les plus grands bénéficiaires du progrès économique.
Le domaine des communications, par son développement, rétrécit les distances en
favorisant une meilleure connaissance des contrées, rapproches les peuples en mettant en
évidence les aptitudes de chacun.

2
Pour une meilleure connaissance des découvertes et inventions du début de l’ère industrielle, se
reporter à l’annexe IV.

26 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


2.4 LA RÉVOLUTION SOCIALE
La situation économique détermine la situation sociale qui reflète la stratification sociale du
moment. Le bouleversement économique qui a surgi tend à créer une société moderne avec
ses avantages et ses inconvénients.
La valeur, critère de mérite, se concentre autour de l’argent. Ce dernier devient le
fondement du système capitaliste. Aussi va-t-on passer de l’aristocratie foncière à la
bourgeoisie capitaliste dont la doctrine peut se résumer en ces termes : l’individualisme
libéral, le libéralisme économique.

La révolution scientifique a fourni à l’homme des instruments conceptuels de conquêtes de nouvelles


d’énergie. L’évolution culturelle de l’homme, fruit d’une certaine renaissance coïncide avec un déficit
dans l’une des formes traditionnelles d’énergie-le bois de chauffage.

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CHAPITRE 5. : LES CRISES MAJEURES DE LA
PREMIERE MOITIÉ DU 19eSIÈCLE
1 LA CRISE DE 1816
Elle est née des conséquences de la défaite française à Waterloo. La chute de Napoléon
occasionna une vive spéculation sur le marché financier due à l’émission excessive de billets.
La main-d’œuvre libérée également ne trouvait pas à s’employer car, le développement du
machinisme et la division du travail durant la guerre ont créé une surcapacité de production.
Il en découla une baisse de prix agricoles ; faute de demande, les entreprises fermaient, la
circulation monétaire diminuée et l’arrêt de la spéculation amenaient des faillites en cascade.
Si aux États-Unis la crise découlait de troubles monétaires, en France, elle fut plus agricole
qu’industrielle. On pouvait caractériser cette crise de conséquence des lendemains de Waterloo.

2 LA CRISE DE 1825
La Grande-Bretagne connaît la première grande crise boursière de l’histoire. La Bourse de
Londres s’effondre après le dégonflement de la bulle spéculative sur les investissements en
Amérique latine.
Bientôt, l’offre des biens dépasse la demande des biens, ce qui déclencha en 1825 une chute des
prix.
De boursière, la crise prendra bientôt une tournure monétaire. Les banques engagées dans les
opérations spéculatives firent faillite. Les secteurs industriels et commerciaux dépendant des
banques furent à leur tour touchés.
Les États-Unis par contre en subirent les conséquences car le pays restait dépendant de la Grande-
Bretagne. Ce fut la première des crises dites industrielles.
3 LA CRISE DE 1836-1839
Elle peut être assimilée aux contagions anglo-américaines. En effet, en Angleterre même, une
vive prospérité s’ouvrit en 1833 et l’accroissement des sociétés par action dans les chemins de
fer constituèrent pour l’industrie du fer et l’extraction de la houille (charbon), l’expansion des
villes et l’augmentation de la construction immobilière dans les régions textiles, créèrent une
situation de surchauffe.
Les prix temporairement élevés peu avant 1836 baissèrent brusquement à cette date ; la balance
commerciale accusa un déficit substantiel avec drainage externe de l’or auquel succédèrent
Ainsi la révolution industrielle a mené à premières défaillances du système capitaliste.
La crise s’apprécie compte tenu de l’amplitude et de la durée de concentration de l’activité
économique.

28 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


4 LA CRISE DE 1847
Elle se veut d’abord économique ; l’ouverture du marché chinois à l’industrie anglaise, l’ampleur
des investissements à caractère spécifique dans les chemins de fer, les difficultés ponctuelles de
la production agricole, allaient créer les conditions d’une augmentation des exportations du crédit
et des prix. Ce qui arrangeait beaucoup les spéculateurs.
Mais la bonne récolte en 1847 fera chuter les prix, sèmera la panique au niveau des spéculateurs.
Ces perturbations nées en Angleterre, gagnèrent d’autres pays, notamment la France ; dans ce
pays, la misère des masses consécutive au ralentissement de l’activité fut l’une des causes de la
révolution de février 1848. La crise eut peu d’effets aux Etats-Unis et en Allemagne.
5 LES DIFFERENTS TYPES DE CRISES
-Les crises industrielles : Elles sont dues au capitalisme naissant, caractérisées par la saturation
de la production
- Les crises de spéculation : Elles sont dues à l’incapacité des spéculateurs à faire face aux
mesures de contrôle initiées sur les produits de spéculations.
-les crises de déflation : consécutives aux resserrements de crédits qui suivent une politique
antérieure expansionniste de crédits
-la crise importée : elle s’explique par l’interdépendance des économies due à la politique de
libre échange
-la crise de confiance : elle constitue une remise en cause de la crédibilité des structures
internationales ou nationales
CONCLUSION DU CHAPITRE

Les espaces géographiques constitués qui dominèrent l’économie mondiale durant la première
moitié du 19e siècle sont ceux-là qui se sont organisés pour tirer profit des bienfaits de la science
et de la technique, pour jeter les bases structurelles de leur promotion économique, sociale et
entrepreneuriale.
Ils se sont organisés pour mettre en place des institutions appropriées, s’adonnaient à des
échanges dans le but de s’approprier les avancées technologiques du concurrent et lançaient les
premiers programmes d’instruction et de formation pour se doter des compétents dont dépendait
le processus de développement économique durable.
En définitive, sur le plan économique, la période de 1800 à 1850 aura été celle des trends
décroissants de prix, du bimétallisme et de la production élevée d’argent. Le niveau du stock
monétaire restait faible. La première moitié du 19e siècle aura révélé les premières perturbations
du système capitaliste.

29 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


DEUXIÈME PARTIE : HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE
1850 À LA FIN DE LA 1ère GUERRE MONDIALE
1919
La période qui s’ouvre sera riche en événements économiques et sociaux appréciables pour
l’histoire économique car elle coïncide avec l’apparition de premières crises économiques
d’origine financière, la révélation du rôle grandissant de la monnaie dans le circuit des
activités économiques.
Le deuxième événement se présentera dans les crises économiques qui allaient se multiplier et
faire tache d’huile et déclenchera des évolutions ou crises sociales et politiques. Le système
économique souffrira des effets dès l’envahissement monétaire.
Tout ceci laissera apparaître les faiblesses du capitalisme que l’on essayera d’apprécier à
travers l’évolution des grands secteurs d’activités, le soubassement de l’économie et
l’économie des puissances.

CHAPITRE 6. SOUBASSEMENT DES


ÉCONOMIES DURANT LA MOITIÉ DU 19e
SIÈCLE ET L’ECONOMIE DES PUISSANCES

Le soubassement de l’économie durant la période de 1858 à 1919 s’appréciera-t-il au triple


niveau de la dynamique financière, de dynamique sociale et de la dynamique cyclique.
1 LA DYNAMIQUE FINANCIÈRE
La vie économique au cours de la 2e moitié du 19e siècle s’est transformée d’une façon radicale
avec l’affirmation de l’ère du charbon, l’apparition des nouvelles formes d’énergie ébranlant
l’hégémonie de la valeur, entrée en scène de l’automobile et de l’avion grâce au pétrole.
1.1 LA MONNAIE
Dans ce système dominé par le capitalisme, la monnaie et les signes monétaires affirmant leur
caractère économique.
L’activité économique s’articule autour des trois formes de monnaies qui servent aux opérations
et opérateurs économiques : Le métal précieux, le billet de banque et la monnaie scripturale.

1.2 LE SYSTEME BANCAIRE


La seconde moitié du 19e siècle coïncida avec le développement des banques, des opérations
bancaires, du système bancaire. Banque de dépôts, de crédit par escompte, par acceptation, du
commerce extérieur, d’affaires, se multiplièrent.

30 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


1.3 LES SOCIETES PAR ACTIONS
D’émanation légale, ces sociétés groupaient des actionnaires qui n’apparaissaient pas devant les
créanciers éventuels mais ne s’exposaient que dans la mesure de leurs participations.
Elles constituaient des sociétés anonymes soumises à l’autorisation préalable.
1.4 LA BOURSE
Elle s’assimilait au marché des valeurs mobilières ou épargnants composaient ou recomposaient
leur épargne. L’intéressé se libérait de son épargne pour obtenir des titres et vice-versa en cas de
besoin de liquidités.
Son rôle s’intensifiait avec le développement des sociétés par actions. Des spéculateurs entrèrent
dans le jeu en achetant les titres à bas prix pour les revendre à des prix élevés. D’où l’apparition
d’une véritable jungle au niveau de la bourse.

2 LA DYNAMIQUE CYCLIQUE
Au cours de la première moitié du 19e siècle, les crises avaient une origine purement agricole. A
partir de 1850, l’entrée des pays dans l’ère de l’économie industrielle ou la finance jouait le rôle
primordial va conférer aux crises une origine financière et monétaire.
Leur succession à un rythme constant et a un intervalle régulier a poussé les économistes à parler
de dynamique cyclique.

2.1 LA CRISE DE 1857 ET SES PROLONGATIONS INTERNATIONALES


La découverte des gisements d’or en Californie en 1848-49, en Australie en 1851 amena une
expansion économique sans précèdent. La quantité d’or en circulation augmenta d’un tiers en 8
ans dans le monde et contribua à une diminution des taux d’intérêt et occasionna le
développement de mouvements internationaux de capitaux et de marchandises.
L’expansion était facilitée par des institutions financières qui fondèrent et financèrent les grandes
entreprises industrielles, lesquelles réalisaient d’importants investissements dans la construction
(bateaux à vapeur en fer), dans le développement des réseaux télégraphiques, dans la croissance
des villes.
La liquidité du système financier diminua de façon substantielle. Partout la crise amena une
tension sociale inquiétant. C’est en fait une crise américaine a prolongation anglaise, française et
allemande. Cette période a correspondu avec la guerre de Crimée.
2.2 LA CRISE DE 1866 ET L’OVEREND ET GURNEY
Son origine se trouve dans le déclanchement de la guerre de sécession. A cause de celle-ci, les
Etats-Unis ralentirent leurs achats en Europe notamment en Grande-Bretagne qui vit se fermer
son plus grand débouché de marchandises.

31 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


La reprise économique se fit par le développement des chemins de fer, la multiplication des
navires à vapeur, la construction résidentielle, que plusieurs sociétés par actions, créées à cet
effet, aidèrent. Ces sociétés déguisaient des prêts à long tenue sous forme de crédits à court terme

2.3 LA CRISE DE 1873 OU LES REVERS D’UNE VICTOIRE


L’établissement, en 1867, d’une double monarchie austro-hongroise après une longue lutte
interne, les conséquences favorables de la guerre franco prussienne, l’ouverture du Canal de Suez
au tarif international, l’achèvement du réseau britannique du chemin de fer, les retombées
économiques de la première liaison ferrée transcontinentale aux Etats-Unis, ont créé les
conditions favorables à une spéculation financière dont le centre d’intérêt était l’Allemagne.
L’Allemagne principale bénéficiaire, parvenait à l’équilibre économique tout en dégageant des
capitaux en quête de nouveaux placements. Les sociétés par actions se mettaient en place et des
banques spécialisées dans le lancement d’investissement s’orientèrent vers le placement d’action.
La spéculation justifiée par la hausse des dividendes et les facilites de crédits de banques.

2.4 LA CRISE DE 1882-1884 DE LA CHUTE DE L’UNION GENERALE A LA PANIQUE DES


CHEMINS DE FER
La France, épargnée par la crise précédente connut une expansion remarquable après 1878 ou, la
politique libérale de crédit de la 3e République eut des effets bénéfiques dans les chemins de fer,
les cuivres, la métallurgie, les industries de base, de consommation.
L’utilisation de nouveaux procédés entrainait l’extension du réseau de chemin de fer, la
production de l’acier et l’apparition des navires en acier qui commençaient à sillonner les mers.
Le boom français aidait à la reprise en Europe et en Amérique
Mais l’Union Générale, banque française, de renommée internationale, spécialisée dans le
financement d’entreprises industrielles, par suite d’une spéculation et de manœuvres
imprudentes, fit banqueroute en 1882.
Cette chute occasionna un ralentissement dans tous les domaines d’activités à savoir mines,
métallurgie et bâtiments et entraina une augmentation de chômage, la baisse des salaires, le
développement de la criminalité et de la misère.
La panique financière gagna ensuite les Etats-Unis selon le même processus, en 1884, car l’Union
Pacific chargée des constructions ferroviaires, vit les cours de ses actions baisser comme ceux
des autres valeurs du même genre. Pour cette raison, la crise franco-américaine de 1882-84 fut
caractérisée de la panique des chemins de fer.

2.5 LA CRISE DE 1890-1893 – LA CRISE BARING ET SES SUITES


Après la dépression de 1882, le système financier se réorganisa rapidement. L’activité
économique reprit vigoureusement après les années 1885 et 1886 avec la croissance de la

32 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


production de l’acier, l’augmentation substantielle de la marine marchande, la production
d’énergie électrique et les industries chimiques, le début de la construction des tramways ; les
investissements britanniques se firent à l’intérieur comme à l’extérieur.
Des banques se spécialisèrent dans les placements de fonds d’Etat, de valeurs de sociétés
étrangères et coloniales. Ce qui explique en Angleterre, la spécialisation des Baring Brothers
dans le financement des investissements en Amérique Latine.
La panique fut de courte durée et suivi d’une dépression qui se prolongea jusqu’en 1895. Elle
atteignit les Etats-Unis 3 ans après ; ce qu’on explique par des perturbations monétaires
découlant de la politique d’achat d’argent des Etats-Unis, la formation des pools de producteurs,
la création des trusts et l’existence des pratiques discriminatoires.

2.6 LA CRISE DE 1900-1903 DE LA CRISE ELECTRIQUE A LA PANIQUE DES RICHES


A partir de 1895, l’économie mondiale entrait dans une phase de modernisation à outrance.
L’expansion économique provenait d’une production accrue d’énergie électrique aux fins
d’éclairage et d’usage industriel, de l’extension du système téléphonique, du développement des
constructions de tramways, du début de la construction du chemin de fer souterrain, de la
généralisation des industries chimiques. Une intense fièvre financière alimentait ces opérations.
Le nombre de sociétés opérant dans le domaine électrique fut augmenté considérablement. Les
entreprises réalisaient des fusions par intégration horizontale ou verticale, les unités de
production et de vente se cartellisaient pour bénéficier du marché de l’acier, du charbon et de la
construction navale.
Bientôt il s’opéra une baisse des valeurs mobilières à partir d’avril 1900 et les valeurs de sociétés
d’industrie électrique furent les premières frappées. Cette crise apparut du fait de l’impossibilité
du système financier à nourrir toutes les activités.
La Russie a été la première victime lorsque durant l’automne 1899 une panique boursière et
financière se produisit en inaugurant une période de récession.
L’Allemagne suivit aussitôt après ainsi que la France ou la crise fut modérée, le Royaume-Uni
ou elle n’occasionna ni panique ni perturbation prolongée.
Les Etats-Unis échappèrent à cette crise considérée comme européenne ; on la caractérisa de
crise électrique débouchant sur la panique des riches.
2.7 LA CRISE DE 1907 ET LA SPECULATION SUR LE CUIVRE
Cette crise d’origine américaine essentiellement a été assimilée à la spéculation sur le cuivre.
Ainsi à l’automne 1900, le manque de capitaux se fit sentir. Le ralentissement de la population
qui s’ensuivit entraina une crise monétaire.
La propagation de cette crise se fera en Europe aussi rapidement. En Allemagne, elle fut violente ;
en Angleterre, elle fut modérée mais ponctuée par des grèves ouvrières et même patronales. En

33 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


France, la répercussion de la crise internationale ne se fit sentir qu’à la fin de 1907 et la dépression
industrielle fut légère

2.8 LA CRISE DE 1911-1913 OU LES DIFFICULTES DE L’INDUSTRIALISATION ALLEMANDE


Cette crise a été liée aux difficultés de l’industrialisation allemande. Or, les banquiers allemands
investissaient à long terme une partie des capitaux reçus à court terme. Lorsque le système
financier américain les réclama, le système financier allemand ne put répondre : Ce fut
l’effondrement.

MISE AU POINT

L’économie de cette période a été celle du capitalisme financier sous toutes ses formes. Nourrie
par un système de crédit conçu pour les besoins d’une économie moderne, pour la satisfaction
des besoins d’une population de plus en plus grande, l’économie de la seconde moitié du 19e
siècle comportait déjà les contradictions du système d’économie de marche.
Les contradictions inhérentes à ce système se manifestaient par les tensions sociales et les crises
économiques. Sur ce dernier plan, il y a lieu de souligner la différence visible avec la période
antérieure.
De 1800 à 1850, le capitalisme s’organisa dans une économie ou l’agriculture jouait encore un
rôle prépondérant, ou le bimétallisme s’inscrivait dans les habitudes sauf en Grande-Bretagne.
Les crises n’atteignaient pas une ampleur dramatique. De 1850 à 1914, le capitalisme s’édifia
dans une économie industrielle, ou le bimétallisme s’affirmait avec une politique de crédit libéral
qui causait des perturbations régulières dans les activités économiques.
Ainsi grosso modo, les monétaires ont pu estimer que le trend des prix fut croissant au cours de
la période antérieure et déclinant de 1873 jusqu’à la fin du siècle.
L’accroissement annuel moyen du stock mondial d’or monétaire de 1873 à 1895 était estime à
1,6% soit moins de la moitié du taux des vingt-cinq années précédente.
Vers la fin du siècle, le trend décroissant des prix laissa graduellement la place à des trends
croissant. La production de l’or s’éleva par suite des découvertes de l’or en République sud-
africaine et l’amélioration des méthodes d’extraction des métaux.
C’est pourquoi de 1895 à 1913, l’accroissement annuel moyen du stock mondial d’or monétaire
atteignit 3,7% soit plus du double, le taux de la période 1873 – 1895.
Dans l’ensemble, les phénomènes de crise durant tout le 19e siècle se manifestaient de la même
manière selon le schéma suivant :
- période de prospérité de trois à quatre ans
- période de dépression de deux à trois ans

34 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


- période de reprise de trois à quatre

trend
Économique
Cycle

0 Prospérité Crise Reprise Année

Ces trois périodes duraient 8 a10 ans au moins et revenaient régulièrement. Aussi parla-t-on de
cycle économique. Celui-ci caractérisait la période de temps séparant deux crises économiques.
Cette période comportait une phase de crise proprement dite, une phase de dépression, un pallier,
puis une phase d’expansion. Ce fut Clément Juglar (1818-1905) qui constata la périodicité des
crises économiques.

35 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


L’ECONOMIE DES PUISSANCES
Trois faits ont modifié au cours de la période 1850-1919 la structure de l’économie des
puissances de l’époque : Angleterre, France, Allemagne et Etats-Unis. Il s’agit:
• du début de l’âge de l’acier,
• De la concentration industrielle,
• du problème de débouchés.
La France a opté pour un régime de petites et moyennes entrepriseslivrant des objets de qualité
à une minorité de consommateurs.
L’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon ont, en revanche, pratiqué la politique de l’industrie
nouvelle avec l’expansion de la production, la constitution de cartels, la recherche de débouchés.
Les Etats-Unis ont, quant à eux, oriente leur économie vers une production de masses de biens
de consommation pour un marché intérieur déjà vaste.
L’économie nationale a essayé au cours de la même époque de modifier l’équilibre des relations
économiques interétatiques, chaque pays essayant de se tailler une place de plus ou moins
importante dans l’économie internationale ou le commerce colonial prendra une tournure
inquiétante.

1 L’ECONOMIE NATIONALE
Elle révèle l’émergence de nouveaux espaces géographiques à côté des anciens qui occupaient
l’échiquier mondial. La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, continuent
d’affirmer leur hégémonie.
Mais, d’autres entités géographiques comme la Russie et le Japon entrent sur la scène mondiale.
Les économies nationales s’organisent pour se tisser une place dominante dans l’économie
internationale.
2 L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE
A l’origine le commerce international représentait une activité accessoire inhérente aux
économies agricoles et basée sur des opérations portant sur les objets de valeur.
Vers la fin du 18e siècle, il apparaissait déjà une certaine spécialisation dans les relations
économiques internationales ; des produits primaires s’échangeant contre des produits élaborés.
2.1 LA POLITIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL
Le commerce international qui s’opère met face à face des acteurs et des produits.

2.1.1 Les systèmes en présence


La seconde moitié du 19e siècle fut dominée par la Grande-Bretagne sur le plan financier
et monétaire. Sa suprématie industrielle ne commença par décliner qu’à partir de 1870.

36 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Les autres États qui participaient aux échanges internationaux dépendaient des mouvements
généraux des prix (variations cycliques et variations séculaires).
Aussi la politique de la libération des échanges coïncida-t-elle avec la période de 1850-1877 et
celle du protectionnisme avec la période de 1877-1913

2.1.1.1 Le libre-échange 1850-1877


Jusqu’à la fin du 18e siècle, le protectionnisme était de règle. Celui-ci s’aggrava par suite des
guerres de Napoléon. Aussi durant la première moitié du 19e siècle les prix agricoles ont-ils
atteint un niveau élevé en Grande-Bretagne facilitant par voie de conséquence l’enrichissement
des propriétaires fonciers, la prospérité de la bourgeoisie industrielle, la prolétarisation des
ouvriers.
Les prix des produits atteignirent des niveaux raisonnables, contribuant à l’amélioration de
conditions ouvrières et paysannes.

2.1.1.2 Le protectionnisme 1877-1913


Le protectionnisme s’installa dès lors pour faire face à une situation nationale. Cette politique
était dans la nature des peuples et découlait d’une entreprise collective, lente et opiniâtre.
Longtemps libre-échangistes, les États-Unis furent gagnés par le protectionnisme après la défaite
des Etats du sud.

Le contenu du commerce international

L’accroissement des échanges au cours de cette période fut considérable. Les importations ont
augmenté beaucoup plus rapidement que les exportations en Europe, entraînant un déséquilibre
de leur balance commerciale. Aux périodes d’inflation correspondait un accroissement des
échanges et aux périodes de déflation correspondait un ralentissement des échanges.

La part de la Grande-Bretagne demeura relativement importante dans le commerce mondial tout


au long de la deuxième moitié du 19e siècle.
Les États-Unis et l’Allemagne progressivement se rapprochaient d’elle avant la première guerre
mondiale.
La priorité européenne s’effritait au profit des pays neufs qui utilisaient des équipements
modernes pour augmenter la productivité.

2.2 L’ÉCONOMIE COLONIALE


Le développement du commerce international ne pouvait se réaliser sans la recherche d’un
certain espace économique.

37 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Dès lors, l’expansion commerciale des puissances alla de pair avec l’expansion géographique.
Pour l’Occident, les colonies sont condamnées à servir de débouchés à leurs produits industriels
et à fournir les matières premières.
2.2.1 Les zones d’influence
L’époque à l’étude fut celle de la conquête et du partage colonial. Les entreprises militaires, les
activités commercialesont constitué les deux moyens de pénétration dans les pays neufs.
Les zones d’influence se partageaient selon le principe simple que la terre appartient au premier
occupant.

2.2.2 Les pays colonisateurs


Les besoins de l’industrialisation, la recherche de profit, le désir de conquête, etc., ont poussé la
plupart des pays industriels de l’époque à sortir de leur cadre national et s’implanter dans des
pays neufs.
Les oppositions de certaines tribus locales et de certaines sociétés organisées à cette pénétration
étaient réprimées par la force.
Les massacres de populations, la destruction de villages et d’ensembles urbains permettaient aux
colonisateurs de signifier aux colonisés qu’ils ne reculeraient devant aucun moyen pour maintenir
leur présence ; mais des éventualités de conflits ou des conflits émergeaient en cas de deux ou
plusieurs conquérants convoitant le même pays.

2.2.3 La justification de la politique coloniale


La colonisation, support de l’impérialisme, était d’abord le fait des compagnies coloniales,
ensuite des politiciens que suivait peu l’opinion publique.

En France, Jules Ferry expliquait le fondement de la colonisation par la création d’un débouché
car, la politique coloniale était la fille de la politique industrielle.
Dans sa conception de la politique de colonisation, il insistait sur un droit de races supérieures
vis à vis des races inférieures.
En Grande-Bretagne, l’opinion dans sa totalité acceptait l’aventure coloniale dont les compagnies
demeuraient l’élément dynamique.
En Belgique, le roi avait de la colonisation une conception spéciale. Pour lui l’histoire
contemporaine enseignait que les colonies entraient pour une bonne part dans ce qui composait
la puissance des Etats et leur prospérité.

2.2.4 Les conséquences


De timide et camouflée qu’elle était à ses origines, la colonisation devint ouverte, légale et
mondiale ; ouverte parce que beaucoup de pays y participèrent dès à présent ; mondiale car les

38 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


zones d’influence s’étendaient à tous les continents ; légales par suite de la tenue de la conférence
de Berlin en 1855.

Cette longue période de l’histoire économique a été déterminante pour l’économie mondiale, les
relations économiques internationales.
Elle a révélé le développement de la révolution industrielle qui entra dans sa deuxième phase, la
promotion des grands secteurs d’activités (démographie, agriculture, industrie, transports, société),
la confirmation des États dans leur nouvel espace géographique.
Elle a mis aussi en évidence la pratique des politiques appropriées des échanges mondiaux compte
tenu des intérêts nationaux, l’amorce et la permanence d’une politique spécifique de financement
de l’économie selon les principes et règles du libéralisme.
Une phase de l’histoire économique s’achève, une autre phase s’ouvre et avec elle l’épreuve de la
première guerre mondiale.

39 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


TROISIÈME PARTIE : HISTOIRE DES FAITS ÉCONOMIES
DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES
Cette phase de l’histoire économique couvre une période allant du début de la première guerre
mondiale (1914) à la fin de la deuxième mondiale (1945). Elle est riche en conflits armés
généralisés ou localisés, ce qui lui donne une phase importante dans les événements économiques
et sociaux qui marqueront le 20e siècle.
La première guerre mondiale a modifié la carte politique du monde, l’appareil de production
a subi des dégâts incommensurables du fait de la guerre, bien des pays ont connu une situation
financière précaire par suit des conséquences de la guerre, des crises de 1920/21, de 1929.

De 1914 à 1939, les relations économiques internationales, le commerce mondial ont vu leur
structure se modifier de fond en comble. Des pays neufs sont entrés en force dans le
commerce international suscitant ainsi une nouvelle division internationale du travail sur
le plan agricole et industriel.
L’économie capitaliste a été durement éprouvée au cours de cette période corroborant à juste titre
les analyses de penseurs anticapitalistes. L’économie socialiste a fait son apparition et a mis en
place ses structures pour la première fois dans l’histoire.
L’attention sera portée sur les contours de l’économie de guerre d’une part et sur les principales
crises de l’après-guerre, surtout la crise de 1929 et ses prolongements.

CHAPITRE 7. L’ÉCONOMIE DE GUERRE


La première et la deuxième guerre mondiale, les guerres localisées d’ampleur inégalée durant le
20e siècle, ont fait naître une notion nouvelle dans la science économique à savoir l’économie de
guerre. Celle-ci prend corps quand un pays mobilise l’essentiel de ses potentialités en vue
d’affronter un conflit majeur.

Sorte d’économie dirigée, l’Economie de Guerre s’articule autour de la production


industrielle orienté vers l’armement et le matériel militaire, de la production agricole dirigé
vers la nourriture des soldats et de la société civile, de la prise en charge de la distribution des
biens par l’Etat qui impose le rationnement. Elle a pour conséquence l’interruption des circuits
d’échanges traditionnels, l’enregistrement de mutations économiques et sociales profondes.

1 L’ECONOMIE DES BELLIGÉRANTS

40 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


La guerre qui éclate en 1914 et qui durer 5 ans a opposé deux camps : les Etats alliés d’un côté
regroupant le Royaume-Uni, la France, la Russie, les Etats-Unis ; le camp adverse de l’autre
englobant l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.
Elle sera la première guerre qui va mettre en ligne plusieurs nations de plusieurs continents,
recourir à des soldats de diverses nationalités et conférer à la guerre un statut nouveau permettant
de percevoir la science économique sous une autre dimension.
La situation économique des belligérants au conflit demeure variable selon les camps et entraîne
des effets et conséquences différenciées.

1.1 LA SITUATION ÉCONOMIQUE DES ALLIÉS


Elle vise essentiellement à faire le point de l’état des économies nationales intéressées du fait du
conflit mondial et apprécier les évolutions constatées.
Le camp des Alliés regroupe les pays suivants : la G-B, la Fr, les EU, la Russie, l’Italie.

1.2 LE CAMP ADVERSE


Il regroupait essentiellement l’Allemagne et l’Autriche qui furent à l’origine de la première
guerre mondiale. Le blocus dont ils étaient frappés ne les inquiétait pas car, elles avaient édifié
une industrie puissante.
Le cas de l’Allemagne fut éloquent sur ce point. L’économie allemande s’organisa
exclusivement sur sa production, sur la transformation dans le domaine de la chimie, sur
la limitation des importations. L’économie de l’Allemagne était une économie de guerre.
La coalition des Alliés lui fit perdre la guerre mais elle a conservé l’habitude de tirer le
maximum d’elle-même. En effet, la guerre terminée, les gouvernements allemands ont organisé
les industries démantelées, transforme les structures des entreprises ; l’affaiblissement des cartels
par l’inflation a conduit à une intégration verticaledes unités de production dans les mines,
la sidérurgie, l’industrie mécanique, l’automobile.

2 LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE


-Les répercussions économiques du conflit furent incalculables du point de vue humain, matériel,
financier, politique, doctrinal.
-La France et la Belgique ont le plus souffert de la guerre compte tenu de leur position
géographique.
-En Europe, les empires se sont disloqués ; l’exemple de l’Autriche-Hongrie demeura historique
dans ce domaine.
-Le nombre de pays douaniers s’est accru et le commerce international s’organisa dans un
système de concurrence internationale vive avec un renforcement de protectionnisme.

41 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


-Les nouveaux Etats se sont volontairement orientes vers un renforcement de la production
nationale et une acquisition d’indépendance économique véritable.
Nous pouvons résumer les conséquences de la guerre par l’apparition de nouvelles formes de
dédommagements imposées à l’Allemagne par les Alliés et la situation de crise apparue à
partir de 1920.

2.1 LES REPARATIONS DE LA GUERRE


Au moment où la fin des hostilités approchait, les Alliés se posaient déjà des questions sur les
dommages de guerre à recevoir des vaincus. Sur le principe il n’existait pas de désaccord mais
les modalités de règlements suscitaient une mésentente car deux thèses s’affrontaient :
-Le payement en espèces était avancé par certains Alliés, ce qui posait néanmoins le problème
de l’origine de l’argent nécessaire au créancier.
-Le payement en nature préconisé par d’autres Alliés écartait l’aspect difficulté monétaire.
Entre ces deux modalités, les ministres des finances des Alliés ont choisi le remboursement en
espèces.
Ainsi, le traité de Versailles fixa les indemnités de guerre que l’Allemagne devait payer à
plus de 130 milliards de marks payables à brève échéance. Keynes qui faisait partie de la
délégation anglaise dénonça l’absurdité de cette modalité et abandonna la délégation de son pays.
Les thèses de l’économiste furent consignées dans un petit livre qu’il publia. ‘’ Les conséquences
économiques de la paix ‘’.
Pour Keynes, les difficultés monétaires de l’Allemagne, après la guerre ne permirent pas à ce
pays de payer ses dettes.
Les Alliés furent contraints de réduire le montant des réparations par les Plans Daves en 1924 et
Young en 1929.
Les banques allemandes gonflées de capitaux s’en servaient pour rembourser les Alliés
français et anglais qui, à leur tour, utilisaient les remboursements allemands pour payer
leurs dettes à l’égard des Etats-Unis. En définitive les Etats-Unis aidaient indirectement
l’Allemagne à rembourser ses dettes.

2.2 LA CRISE DE 1920-1921 ET LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA PAIX


Au lendemain de la première guerre mondiale, les économistes prévoyaient une sous-
production générale consécutive aux dégâts militaires et économiques
La faiblesse de la demande globale et la poursuite de politique de facilités monétaires pratiquées
durant la guerre, créa une situation inflationniste intenable au Japon qui dut recourir au
relèvement du taux d’escompte, aux Etats-Unis où les Trusts adoptèrent une politique de baisse

42 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


radicale des prix, en Angleterre où fut instaurée la politique de déflation, en France ou la
secousse fut brève mais sévère, l’on recourut aux mesures de resserrement du crédit.
L’inflation était telle que les Etats, à partir de 1920, commençaient par limiter les dépenses
militaires en freinant l’octroi de crédits ; la mise en œuvre d’une politique déflationniste
systématique conduisit à une dépression longue et durable toute l’année 1921. Au plus fort
de l’inflation, le niveau des prix américains était deux fois plus élevé par rapport à l’année 1913.
Cette crise qui a révélé la robustesse de récupération des pays occidentaux, pouvait être identifiée
à une suspension provisoire de la croissance.
Ce fut moins une dépression qu’une récession. Pour cette raison, elle a été cataloguée comme les
conséquences économiques de la paix.

2.3 LES IMPLICATIONS ECONOMIQUES DE LA GUERRE


La première guerre mondiale a occasionné la montée de l’interventionnisme étatique, en
mettant à jour les manifestations de la volonté de la puissance politique
L’on passe du régime économique du ‘’laisser-faire, laissez-passer’’ à l’ère de l’Etat
Providence.
Cette étape ne sera effectivement atteinte qu’avec la crise de 1929 et qu’après le conflit mondial
(1939-1945). L’Etat alors s’arrogera tous les pouvoirs qui lui permettront d’être le maître du jeu.
A ce titre, il s’autorise des fonctions multiples qui mettent entre parenthèse le libéralisme :
• Il se veut arbitre entre les différentes composantes de la vie sociale ;
• Il s’impose industriel pour le contrôle du secteur énergétique (eau, électricité, gaz,
charbon), du secteur des communications et des transports (télécommunication, air, mer,
terre, fer, etc.), du secteur stratégique ou de pointe (automobile, aérospatiale), en
recourant aux nationalisations ;
• Il s’érige banquier par le contrôle des institutions financières qu’il crée ou
s’approprie par des nationalisations, et par l’intervention directe sur le marché financier
et monétaire ;
• Il s’attribue un rôle de consommateur en important des biens et services par le
truchement de l’administration, du secteur public et parastatal qu’il développe à sa
guise ;
• Il s’arroge une fonction sociale en développant la Sécurité Sociale, offrant diverses
prestations (allocations vie, sante, vieillesse, chômage, accidents, etc.) et en améliorant
le cadre de vie des citoyens.
CONCLUSION DU CHAPITRE

43 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


L’économie de guerre du premier conflit mondial s’applique également à celle du deuxième
conflit mondial qui a éclaté en 1939 et qui a opposé la coalition de l’Allemagne nazie et de l’Italie
fasciste à l’ensemble de la coalition des démocraties occidentales européennes. La deuxième
guerre mondiale a duré 6 ans.
Les crises de l’après-guerre ont révélé les contradictions du système capitaliste. La prospérité qui
s’ouvrit au monde dès 1925, allait de pair avec une nouvelle tournure du partage colonial du
monde.
Mais durant l’entre-deux-guerres, en plus de l’économie de guerre, l’épreuve la plus
déterminante attendait les économies capitalistes qui s’en relèveront difficilement : la grande
dépression économique de 1929.

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CHAPITRE 8. LA GRANDE DEPRESSION DE
1929
A la fin de la première guerre mondiale, la plupart des pays impliqués dans le conflit
rencontrèrent beaucoup de difficultés pour leur reprise économique. Les Etats-Unis ont constitué
une exception et étaient en passe de devenir une économie dominante.
Ils basèrent leur politique économique internationale sur le refus d’abaissement des barrières
douanières et sur l’élaboration d’une politique d’investissements à court et long terme, tant à
l’intérieur du pays qu’à l’étranger, alors que les conditions de la pratique d’une telle politique
n’existaient pas.
Les Etats-Unis investissaient en Allemagne qui utilisait les capitaux reçus pour payer les
dommages de guerre dus aux Alliés. Ces derniers, de leur côté, employaient cet apport financier
au remboursement des dettes contractées à l’égard des Etats-Unis au cours de la guerre.
L’aide américaine (prêts gouvernementaux, investissements privés) retournait dans la mère patrie
et se gonflait de capitaux européens refugiés aux Etats-Unis durant la guerre.
La conjonction de ces deux sources financières alimentait la spéculation boursière et, en 1929.
Analysons les signes d’identification de la crise faits d’éléments de force et d’éléments de
faiblesse.

1 LES SIGNES D’IDENTIFICATION


Les indicateurs de crise sont des paramètres macroéconomiques dont le comportement traduit la
manifestation attendue d’un état donne.
Ils peuvent se présenter sous deux aspects : l’un positif, l’autre négatif mais dont la conjonction
produit l’effet attendu. Ils prennent corps dans tous les secteurs de l’activité économique,
interviennent dans les strates de la société et sont susceptibles d’engendrer des bouleversements
nuisibles à l’environnent économique et social.
Pour toute crise, le premier signe annonciateur demeure la prospérité avant la crise. En effet,
l’effondrement économique des années 1929-1930 fut précédé d’une certaine prospérité.

1.1 LA PROSPERITE

Elle se manifesta dans divers domaines, les importants de l’activité économique, à savoir le
domaine industriel, commercial et financier.
Ces trois aspects intervinrent dans les éléments positifs annonciateurs de la dépression
économique.

45 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Les éléments positifs

Ils se manifestèrent par une expansion industrielle surtout aux Etats-Unis, avec l’augmentation
de la production du bâtiment et des industries chimiques. Les nouvelles méthodes de gestion :
rationalisation, conservation, permettaient un accroissement de la production.
Dans les autres pays capitalistes, après les réparations de la guerre, l’on a recouru à la publicité
pour conquérir les marchés, à la généralisation de la vente à crédit, à la politique des bas salaires.
Ainsi vers les annees1929, leurs économies montraient l’allure suivante : augmentation de la
production de 25% en Allemagne, de 28% en France, de 33% en Belgique. D’autres pays
jusqu’alors non compétitifs entraient dans le circuit. Il s’agissait de l’Autriche, de l’Inde, du
Japon. Le Brésil amorçait son industrialisation.
A l’expansion industrielle faisait suite l’expansion commerciale. Les échanges connurent une
certaine euphorie dans la décennie qui suivit la fin de la première guerre mondiale. L’expansion
commerciale se doubla de l’expansion financière. L’économie mondiale se développa sur la base
du capital financier (direct ou de portefeuille). Conséquence de l’expansion de la finance : la
spéculation. Ainsi de janvier 1925 à janvier 1929, la capitalisation boursière évolua de 27 à
67 milliards de dollars si bien qu’en 1929, le volume de capitaux des pays autres que l’URSS
avait quintuplé.
B – Les éléments négatifs

Ils ont joué un rôle restrictif pour l’activité économique. Leur ampleur expliquait, pour une large
part, l’importance de la crise économique.
Ils consistaient en surproduction agricole, en hausse des prix, en malaise britannique et en
démembrement du marché mondial

1 – La surproduction agricole

L’effort de production des Alliés qui voulaient rompre avec les vestiges du passé faisait
augmenter la production agricole dans des proportions inquiétantes. Malgré une certaine
baisse de la production agricole américaine (blé, coton, maïs) qui perdit ses marchés extérieurs,
la demande intérieure des Etats-Unis et la production agricole européenne firent augmenter la
production agricole mondiale.
Le financement de l’agriculture passa par le préfinancement, le recours au crédit et à
l’emprunt.

2 – L’inflation

46 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


La hausse généralisée, cumulative et continue du niveau général des prix provenait de
l’émission du papier monnaie.
Les pays, pour financer le développement, pratiquaient le déficit budgétaire en faisant jouer
la planche à papier d’où la dépréciation monétaire conduisant souvent à des dévaluations.
Cette inflation poussa les entrepreneurs à investir et les banques à accorder beaucoup plus
d’attention à la politique de crédit.
Entrepreneurs et banquiers tiraient profit de cette spéculation et s’enrichissaient au détriment des
ouvriers, des créanciers, des personnes privées ou collectivités publiques dont les revenus ne
suivaient pas la hausse.
1- Le malaise britannique

Elle consistait en la perte de la suprématie internationale de la Grande-Bretagne. En effet,


la livre britannique fut dévaluée de 80% au temps de la guerre.
Il en découla l’augmentation du déficit de la balance commerciale britannique. Cette
tendance inquiéta bon nombre de pays amis des britanniques qui consentirent à aider la Grande-
Bretagne à retrouver son prestige de puissance respectée.

Le démembrement du marché mondial

Elle entra dans les faits par la politique délibérée de barrières douanières que les pays
pratiquaient. L’entrée de nouveaux Etats sur le marché mondial remettait en cause la division
antérieure du travail.
Le recours au protectionnisme reprit avec plus de vigueur, surtout pour la Grande-Bretagne et
la France qui, pour rattraper le retard commercial dû à la guerre érigeaient le
protectionnisme en système de politique commerciale.
L’importance des éléments négatifs de la prospérité annonçait l’effondrement du système établi.

2 L’EFFONDREMENT

La crise suit toujours une séquence qui commence par un processus suivi d’effets immédiats et
entraînant des conséquences.

A- De la situation aux conséquences : le processus

La crise de 1929 provient de la spéculation boursière consécutive à la prospérité américaine


qui occasionna une fièvre d’investissement. De janvier à septembre 1929, la capitalisation

47 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


boursière passa de 67 à 87 milliards, ce qui rendait la spéculation délirante et optimale. En
Juillet 1630,elle tombe à 15 milliards.
Le 24 octobre 1929, certains porteurs de valeurs mobilières se débarrassèrent de leurs actions et
obligations par les ventes massives
Les dégâts de la crise furent aussi importants que son processus d’apparition.

B-De l’évaluation des manifestations de la crise : les dégâts

Partout on notait une chute généralisée des prix, du revenu, de l’emploi et de la production. Ces
indicateurs du niveau de l’activité économique reflétaient l’ampleur d’une situation, donnaient
une idée sur l’effondrement.
Il apparut dans toutes les économies européennes, américaines, un effondrement des exportations
et des prix, une extension du chômage, un développement du marasme agricole.
La recherche d’une solution à cette situation a conduit au renforcement du protectionnisme, au
déclin du commerce international. Les armes utilisées furent le tarif douanier ; le contrôle des
changes.
Au protectionnisme douanier s’ajouta le protectionnisme monétaire. Les balances s’équilibraient
bilatéralement par voie de troc car en fait, le contrôle des changes frappait aussi bien la fuite des
capitaux que celle de marchandises. Il en découla une régression de la division internationale du
travail.
La crise de 1929 eut deux conséquences majeures : économique (remise en cause du
libéralisme, du laisser-faire, laisser-passer) et doctrinale (conflit entre capitalisme et
communisme). La conséquence économique mettrait en branle le libéralisme économique
classique.
En effet,
-En 1936, J.M. Kenynes dans sa ‘’Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie’’,
recommandait à l’Etat un rôle interventionniste. Le déficit budgétaire pouvait constituer un
remède à divers problèmes.
La pensée de Kennes marqua la fin de la politique du laisser-faire a vécu ce que vécurent les
œuvres fragiles l’espace de trois siècles.
-La conséquence doctrinale faisait renaître les conflits entre capitalisme et communisme.
Les Marxistes voyaient dans la crise de 1929 les manifestations des contradictions du système
capitaliste.
Les corporatistes prônaient le retour au régime ancien qui seul, pouvait garantir un
développement harmonieux.

48 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


-Le libéralisme politique se trouvait taillé en brèche au profit du fascisme et du communisme.
Tout cela préfigurait les mesures radicales à adopter en vue d’enrayer la crise (la dictature).
3 LES MESURES SALVATRICES : LE REDRESSEMENT

Chaque pays adopta des mesures cadrant le mieux avec ses intérêts. Des mesures radicales
allaient de pair avec ceux moyennement atteints.

I – LES ÉTATS-UNIS

La crise battait son plein quand Hoover arriva au pouvoir. Ses premières mesures visaient à
rétablir l’équilibre budgétaire par le relèvement du taux de la fiscalité et la compression
des dépenses budgétaires.
En fait, il se conformait à l’orthodoxie ancienne, ce qui n’aboutit à aucun résultat si bien qu’en
1932, une équipe démontre avec Roosevelt (F.D) arriva au pouvoir et entreprit le programme dit
du New Deal.
Dans le domaine monétaire, le dollar fut dévalué d’où le renchérissement des prix intérieurs. La
dévaluation se fit en deux temps avec des taux défiant l’imagination.Dans l’agriculture, l’Acte
d’Ajustement Agricole (A.A.A.) préconisait la restriction de la production moyennant des
indemnités compensatrices fixées par taxes, la règlementation du commerce agricole visait
L’enrayement de la concurrence.
Dans l’industrie, l’Acte National de Redressement (N.R.A) tendait à limiter la concurrence, à
augmenter le pouvoir d’achat ouvrier.
Dans le domaine social, le gouvernement créa l’Administration des Travaux Civils qui enrôle
les chômeurs sur des chantiers d’intérêt public.

II- LA GRANDE-BRETAGNE

Très touchée par la crise alors qu’elle se remettait difficilement de la première guerre mondiale,
la Grande-Bretagneadopta des mesures drastiques en 1931. La reprise économique apparut
avec l’augmentation de la production, la diminution du chômage.
L’économie britannique se mettait à l’heure du 20e siècle par la modernisation et la
rationalisation mues par l’intermédiaire étatique (nationalisation).

III- L’ALLEMAGNE

L’Allemagne liée aux banques anglo-saxonnes fut la plus touchée par la crise. Elle a vu
l’effondrement des petites et moyennes entreprises, la ruine du monde rural très endetté,
l’aggravation du chômage.

49 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Par une démagogie anticapitaliste et anticommuniste, le nazisme d’Hitler regroupa les masses.
Arrivé à la chancellerie en 1933, en moins de six mois Hitler instaure la dictature nazie fondée
sur le racisme. L’antisémitismeet l’antiparlementarisme devinrent le fer de lance de la politique
nazie.
IV-L’ITALIE

L’Italie intégrée au système capitaliste n’échappa pas à la crise qui par conséquent l’atteignit
aussi en 1931-1932 ; les banques firent faillite.
Le mouvement syndical ne pouvait défendre la détérioration de la condition salariale des
ouvriers puisqu’en 1927, la promulgation d’une charte de travail imposait l’arbitrage
obligatoire et interdisait les grèves.
Le système pseudo corporatif italien assainit la situation. Mussolini commença à songer dès lors
à l’expansion géographique corollaire de l’impérialisme hitlérien.
Le gouvernement annexa l’Ethiopie en mai 1936 et quitta la S.D.N. (Société des Nations) au
moment où Hitler remilitarisait la Rhénanie démilitarisée et intervenait ouvertement dans la
guerre d’Espagne.
V- LE JAPON

Économiquement dépendant du commerce international, le Japon fut atteint par la crise qui le
secoua fortement. Ses importations de matières, l’économie nipponne se tournait vers
l’économie capitaliste, lourde et de guerre.
La période de l’entre -deux guerres fut pour le Japon celle de l’affirmation de son capitalisme,
de la relance économique, du renforcement des grands monopoles (Zaïbatsu), de la
cartellisation et de la véritable économie de guerre industrielle et conquérante.

VI- LA FRANCE
Au moment où la crise frappait les autres pays capitalistes, la France était la moins touchée
économiquement. Les affaires avaient certes diminué de volume mais le chômage était moins
chronique.
La France, dirigée par la gauche, créa ’’la zone franc’’ étendue aux possessions d’outre-mer
afin d’avoir un monopole de débouchés.
La droite, de retour au pouvoir en 1934, aligna sa politique sur celle des prédécesseurs. Les
déflations successives ont affaibli l’économie française mais le franc par suite des dévaluations
du dollar et de la livre devint une monnaie refuge. La France comblait son déficit commercial
par un excédent de la balance des capitaux.

SECTION III – LA CRISE DE 1931

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La crise de 1929 dura plus que prévue. Elle désarticula l’économie capitaliste qui, pour la
première fois fut secouée dans ses principes fondamentaux.
Les pays issus de la monarchie austro-hongroise et l’Allemagne introduisirent des moratoires sur
les obligations de payements à l’étranger et adoptèrent des systèmes de contrôle des changes qui
s’apparentaient aux systèmes de rationnement en devises étrangères.
Sur le continent, le contrôle des changes se répandit aussi, des politiques commerciales prirent
une allure restrictive en faveur d’une compensation des exportations et des importations, dans le
but d’éviter des déficits des balances de payements et des transferts de capitaux.
Les pays ne prirent aucune mesure pour équilibrer les taux de change entre eux. Bien plus, au
moment où les Britanniques introduisaient des tarifs douaniers avec traitements préférentiels
pour les pays du Commonwealth, des américains augmentaient leurs tarifs douaniers.
En conséquence, il découla de toutes ces dispositions un lent et incomplet rétablissement du
commerce mondial après 1933.

SECTION IV – LA CRISE DE 1937-1938 OU LES CONSÉQUENCES


DE L’ISOLATIONNISME

Les conséquences de la crise de 1929 n’avaient pas complètement disparu au moment où des
menaces pesaient sur la politique internationale.
La puissance de l’Allemagne se confirmait et les alliances entre dictatures auguraient une
situation explosive.
L’équipe démocrate au pouvoir aux Etats-Unis poursuivait une politique économique basée
sur une réduction du déficit des finances publiques.
Il découla une crise qui occasionna une baisse de la production industrielle de 30%, l’aggravation
du chômage de 22%, repli des cours en bourse.
Malgré la baisse du taux d’escompte de 0,5% en vue d’encourager l’emprunt et l’amélioration
les rendements des investissements, la morosité dominait toujours dans les affaires. Il fallut en
conséquence accentuer, dès 1939, le déficit budgétaire pour qu’une tendance à la reprise
s’amorce.
CONCLUSION DU CHAPITRE

La période d’entre-deux guerres fut riche en événements économiques et sociaux. La première


guerre mondiale fit apparaître les faiblesses et les capacités d’adaptation du système capitaliste,
contribua au renforcement et au triomphe des politiques nationales.

51 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Elle a vu apparaître la crise économique la plus grave que le monde capitaliste ait jamais connue
durant la première moitié du 20e siècle et même durant les périodes antérieures de l’histoire des
faits économiques, a vu l’échec de la sécurité collective prévue par la Société des Nations et la
montée des dictatures fascistes.
L’histoire économique de la seconde moitié du 20e siècle se profile à l’horizon avec des
événements majeurs imprimant une dynamique nouvelle à la science économique.
Une époque se termine, une autre s’ouvre pour l’ensemble de l’économie mondiale.

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QUATRIÈME PARTIE- HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE
L’APRÈS-GUERRE : DE 1945 A NOS JOURS
La deuxième guerre mondiale a fait plus de dégâts que la première guerre mondiale. Les données
de l’économie mondiale changent complètement. Les Etats-Unis sont devenus économiquement
le pays le plus puissant. Le capitalisme suit sa voie dominée par la puissance américaine.
Le socialisme d’Etat révèle ses structures véritables en Union Soviétique et en Chine ainsi que
dans les démocraties populaires. Les pays anciennement colonisés sont parvenus soit par la lutte
armée, soit par la procédure pacifique de décolonisation, à l’acquisition de leur indépendance
politique.
Les crises récentes apparues entre 1945 et 1975 ont eu pour terrain de manifestation l’économie
libérale, compte tenu du principe qui gouverne son système économique consécutive à la crise
de l’énergie en 1974, constituent deux aspects essentiels de ces crises.
Le Tiers-monde regroupait des pays en voie de développement a joué depuis la fin de la deuxième
guerre mondiale, un rôle essentiel dans la recherche d’un nouvel ordre économique international.
Cette période caractéristique de l’histoire économique a présenté une certaine physionomie, dont
les grandes puissances ont tiré profit, sans accorder beaucoup d’intérêt aux faits majeurs
spécifiques aux pays non industriels et qui hypothèquent leur développement économique et
social.

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CHAPITRE 9. LA PHYSIONOMIE DE
L’ÉCONOMIE MONDIALE DE LA SECONDE
MOITIÉ DU 20e SIÈCLE
La première guerre mondiale, les crises de 1920/21 et de1929, l’avènement du socialisme en
Russie, la deuxième guerre mondiale, les luttes de libération nationale, l’instauration de
démocratie populaire en Europe, la réussite de la révolution chinoise, la décolonisation, etc. font
que les économies contemporaines ne croient plus au maintien du même économique
international après 1945.
Chaque pays ou groupe de pays essaie de baser l’édification de son économie sur les systèmes
prédominants à savoir le libéralisme ou le collectivisme dominés par les Etats-Unis d’une part et
l’Union soviétique d’autre part.

SECTION I – LES ÉCONOMIES CAPITALISTES

Les erreurs et les échecs de la période de 1919-1939, la confirmation de l’hégémonie américaine


due à l’adoption systématique du système libéral, ont permis de nouveaux développements
remarquables aux pays industrialisés après la 2e guerre mondiale.

I – LES FONDEMENTS DU SYSTÈME

L’importance de la demande privée, de la demande publique, l’effort de recherche,


l’accumulation de capital tant décrire par Karl Marx alimentent la croissance économique des
pays à capitalisme évolué. Les pays d’Europe occidentale appliquent par mimétisme le
libéralisme économique intégral ou souple.

A- Les États-Unis

Aux Etats-Unis, le système économique reste fondé sur la prédominance de l’entreprise privée
dans le domaine économique sur la subordination de l’initiative publique, sauf en cas de force
majeure.
Les sources de financement de l’accumulation du capital public sont l’épargne des ménages
canalisés par les marchés financiers, l’autofinancement, le capital public, les connaissances
scientifiques, et techniques, etc. la pratique des prix administrés devient la loi du marché car le
fabricant principal fixe le prix et celui-ci s’impose aux autres concurrents.

54 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Pour éviter l’anarchie dans le libre jeu de la concurrence, le capitalisme américain subit le
contrôle indirect des pouvoirs publics. Ce contrôle apparaît dans la multiplication des organes de
la politique économique pour lesquels il existe des mécanismes de coordination.
L’intervention de l’Etat touche les secteurs d’utilité publique. Les Etats-Unis demeurent le
bastion du capitalisme traditionnel.

B- L’Europe

L’économie européenne aidée par la puissance économique des Etats-Unis réalise des progrès du
point de vue de la production et du niveau de vie pour se rapprocher le plus du modèle américain.
Les secteurs clés de l’économie sont nationalisés ; une planification souple et indicative guide
l’expansion économique. Il est intéressant de souligner que la politique de nationalisation adoptée
par certains pays d’Europe, l’introduction d’une planification dans leur politique économique
après la deuxième guerre mondiale, constituent deux faits économiques d’importance
incommensurable car ils représentent une entorse au système de capitalisme traditionnel.

II – LES DONÉES DE LA CROISSANCE

A- Les agrégats économiques

La reprise de la croissance économique après la guerre a été stimulée par forte demande privée
consécutive à l’accroissement démographique. Celui-ci s’appuie sur la baisse continue de la
mortalité et la forte natalité.

La relance de l’industrialisation et la mécanisation des campagnes entraînent l’exode rural et un


mouvement poussé d’urbanisation.

La croissance économique des dépenses des pays européens provient de l’augmentation de la


quantité des facteurs de production et de l’amélioration du rendement de ces facteurs.

B- Les supports de la croissance

L’évolution constatée a été facilitée par l’environnement crée, les mesures de politiques
économiques prises, les organisations mises en place. Ces éléments constituent des faits
économiques contemporains car, leur existence permet l’accélération de la croissance
économique.
1- L’aide Marshall

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Pour permettre la reconstruction de l’Europe, les Etats-Unis ont mis en place un plan d’aide
dénommé plan Marshall. Cette aide transite par l’Organisation Européenne de Coopération
Economique (O.E.C.E) créée la 3 avril 1948 ; l’O.E.C.E. est chargée de la répartition de l’aide
américaine et de la coordination des reconstructions nationales.
L’importance du plan Marshall pour l’histoire des faits économiques est que le principe d’aide
sous forme de dons collectifs à des pays anciennement développés est posé.
Le plan Marshall a donné l’impulsion aux regroupements économiques régionaux.

2- Les regroupements économiques

Les Unions économiques renforcent les économies nationales en leur donnant une dimension
mondiale, créent un espace économique susceptible de faciliter l’intégration des entreprises,
permettent d’éviter la guerre car l’intégration économique doit conduire plus tard à l’intégration
politique.
La complémentarité mis en place est le Benelux (Belgique, Nederland, Luxembourg), sorte
d’association économique destiné à promouvoir le développement économique des pays
membre.
La complémentarité des économies, la diversification des activités dans le domaine agricole et
industriel et le renforcement des structures portuaires constituent des aspects positifs de ce
regroupement.
Ensuite, pour éviter la reconstruction des cartels de charbon et de l’acier, certains gouvernements
lancent en avril 1951 la C.E.C.A (Communauté Economique du Charbon et de l’Acier), dotée de
structure à la mesure de l’entreprise. En réalité le 23 juillet 1952 la CECA est entrée en vigueur
pour une durée de 50 ans. Elle n »existe plus depuis le 22 juillet 2002.

Enfin en vue d’éviter un marché commun destiné à promouvoir le développement harmonieux


des activités économiques nationales, les Etats du Benelux, l’Allemagne, l’Italie, la France créent
la C.E.E. (Communauté Economique Européenne)le 25 mars 1957.

Les dispositions de la C.E.E prévoient, à terme la suppression des contingentements, la réduction


des droits de douanes devant conduire à l’édification d’un tarif extérieur commun, la réalisation
d’une politique commerciale commune.
La C.E.E se veut communauté de bien-être social ; son succès a occasionné son élargissement.
Ainsi, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark en font aujourd’hui partie intégrante comme
Etats membres.

3- Le renouveau du commerce international

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La deuxième guerre mondiale a perturbé les relations économiques internationales. En vue de
supprimer les entraves au commerce mondial, sur l’initiative de l’ONU, le GATT (Accord
Général sur le Tarifs et le Commerce) est mis en place en 1947 l’U.E.P. (Union Européenne de
Payements) à laquelle succédèrent en décembre 1958 l’A.M.E. (Accord Monétaire Européen) et
la B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux).
Précurseurs de tous ces organismes, le F.M.I (Fonds Monétaire International) et la B.I.R.D.
(Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) institués à Bretton-Woods
en juillet 1944 consentent des prêts aux pays pour résoudre les difficultés liées au déficit de la
balance des payements (cas du F.M.I.).
L’I.D.A. (Association Internationale de Développement) consent des prêts de longues durées au
taux d’intérêt de 1%. Par ailleurs, pour pallier le manque de liquidités internationales, des droits
de tirages spéciaux ont été institués sur le F.M.I. Ainsi, un pays en difficulté peut recourir à cette
facilité non remboursable automatiquement, moyennant une contribution annuelle
supplémentaire versée dans sa monnaie.
L’économie capitaliste reste dominée par les Etats-Unis et certains pays d’Europe Occidentale.

SECTION II – LES ÉCONOMIES SOCIALISTES

Le rôle de l’URSS durant la deuxième guerre mondiale, l’instauration de régimes socialistes dans
plusieurs pays d’Europe et d’Asie après la guerre, révèlent au monde l’existence d’une nouvelle
conception de système économique.
A l’opposé du système libéral qui prône la propriété privée des moyens de production, le système
socialiste préconise la propriété publique des moyens de production.
A la base du système se trouvent la collectivisation et un système de planification économique
souvent impérative.
Plusieurs pays vont pratiquer ce système :
- la Russie (sur le plan agricole, industriel, commercial, structurel)
-La Chine (mise en place de l’ordre économique nouveau fondé sur la révolution culturelle)
L’URSS regroupe la Russie, les pays d’Europe Centrale et qui sont les satellites de la
Russie.L’économie collectiviste met en place un regroupement économique qui est le Conseil
d’Aide Economique et Réciproque (le COMECON)

I- LES TENTATIVES DE REGROUPEMENT ÉCONOMIQUE DU


SYSTÈME COLLECTIVISTE : LE COMECON3

3
Le COMECON groupe l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la RDA, la
Roumanie, l’URSS.

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Certains pays d’Europ Centrale ont suivi la voie socialiste après la deuxième guerre mondiale.
Cependant il existe un cadre où leurs économies évoluent et qui représentent un certain intérêt
pour l’histoire des faits économiques.
Il s’agit du Conseil d’Aide Economique Réciproque (COMECON) signé en janvier 1949 entre
l’URSS et les démocraties populaires sauf la Yougoslavie.
Cet accord de coopération économique internationale vise une harmonisation des plans de
développement, un troc des matières premières des démocraties populaires avec des crédits
soviétiques.
De 1949 à 1953, malgré le retard de l’agriculture, on constate un certain décollage industriel dans
les pays membres du COMECON ; on parvient à une harmonisation des économies par un
partage international du travail.
Le COMECON est à l’Europe communiste ce que la CEE est à l’Europe capitaliste.
L’effondrement de l’URSS à partir de 1989 à 1990 a remis en cause cette organisation.

SECTION III- LES ÉCONOMIES SOUS-DÉVELOPPÉES

Après la deuxième guerre mondiale, l’opinion internationale constate l’existence de deux types
de pays. Les pays riches et les pays pauvres où se posent les problèmes de la faim, de la misère,
de la maladie, de l’ignorance.
Les économistes font une distinction entre les pays riches capitalistes, les pays riches développés
socialistes et un troisième ensemble de pays assimilés au Tiers-monde et sous-développement
s’identifient.
Aujourd’hui, le Tiers-monde pèse sur la politique internationale par ses prises de positions, par
les problèmes que pose son développement, par les moyens d’action dont il dispose.
I – LES CARACTERISTIQUES DU SOUS-DEVELOPPEMENT

La plupart des auteurs occidentaux considèrent un certain nombre de facteurs socio-économique


comme critère conférant le caractère de sous-développement.
Dans le secteur rural, l’on se réfère à la faiblesse de la production agricole, à la forte proportion
d’agriculteurs, à la baisse de la productivité, au caractère archaïque des techniques culturales etc.
Dans le secteur industriel, l’on prend en compte un phénomène industriel incomplet, incohérent
avec un secteur moderne non intégré à l’activité économique, à l’inarticulation de branches
industrielles, etc.

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Dans le domaine démographique, l’on avance comme argument l’augmentation rapide d’une
population déjà importante, l’insuffisance alimentaire quantitative qui entraîne de graves
déficiences à la population, le sous-emploi et le chômage, etc.
Dans le domaine commercial, l’on se limite à l’importation massive de produits vivriers et
d’autres produits de consommation alimentaire.
Dans le domaine social, l’on met l’accent sur la violence des inégalités sociales, la faiblesse du
niveau de vie, la persistance de structures traditionnelles, etc.
A tous ces critères viennent s’ajouter la sous exploitation des ressources naturelles et des moyens
de productions, l’hypertrophie du secteur tertiaire. La dépendance économique vis-à-vis des pays
développés, l’insuffisance de l’infrastructure sanitaire et scolaire, etc.
D’où il ressort que le développement constaté d’une nation dépend de plusieurs éléments dont
le développement humain, le revenu par habitant, la liberté politique, en étroite corrélation ou au
travers de l’intégrité physique de l’individu, la primauté du droit, la liberté d’expression, la
participation politique, l’égalité des chances, la liberté politique, l’échelle de mesure va de 1 à
10.

II – L’AIDE EXTÉRIEURE

A l’instar des pays développés reconstruits par l’aide Marshall, de la Chine aidée par l’URSS au
cours de sa première phase d’application d’économie collectiviste, les pays riches pensent
résoudre le problème du sous-développement par l’aide extérieure.
L’aide extérieure prend la forme de coopération technique, de coopération financière et
économique. La coopération technique vise à contribuer à la formation des cadres, à mettre à la
disposition des pays, des experts pour servir dans tous les domaines de l’activité économique.
La coopération économique touche les secteurs d’échange ou les pays développés et les sous-
développés trouvent chacun leur intérêt en ce sens que les matières premières du Tiers-monde
alimentent les activités économiques du monde développé et que les produits élaborés du monde
développé servent à satisfaire certains besoins du monde sous-développé.

III- TENTATIVE DE REMÈDE AU SOUS-DÉVELOPPEMENT : LA C.N.U.C.ED.

Les pays non industrialisés majoritaires à l’ONU demandent en 1964 l’institution d’un véritable
débat mondial entre eux et le reste du monde. C’est pourquoi l’ONU convoqua, en mars 1964,
une conférence générale sur le commerce et le développement.
Ainsi naquit la C.N.U.C.E.D. (Conférence de Nations Unies sur le Commerce et le
Développement) à Genève.

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Le tiers-monde met en cause les structures du commerce et de l’aide entre : les pays développés
et les pays en voie de développement. Le Tiers-monde pour affirmer sa cohésion, se constitue en
groupe de 77 et l’une des recommandations de la conférence a été de préconiser que l’aide des
pays développés aux pays sous-développés atteigne 1% de leur revenu national.

CONCLUSION DU CHAPITRE

Les économies capitalistes, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ont pris du poids dans
les relations économiques internationales, grâce à des échanges entre pays développés. Elles ont
procédé souvent à des dévaluations pour remettre de l’ordre dans leurs économies.
Les économies collectives s’intègrent peu à peu à un système économique mondial, en ce sens
qu’elles s’ouvrent plus que par le passé aux économies sous-développées et augmentent leur part
dans le commerce mondial.
Malgré les politiques menées en leur faveur, la seconde moitié du 20e siècle n’a pas permis
l’amorce de leur décollage économique. Bien au contraire, la persistance des effets pervers de
certains phénomènes économiques aggrave leur situation et amène l’apparition d’un quart
monde.

CHAPITRE 10. LES GRANDES PUISSANCES


DE LA SECONDE MOITIE DU 20e SIÈCLE

La deuxième guerre mondiale s’est achevée dans le désastre en laissant au monde une situation
apocalyptique. Les civilisations se sont effondrées avec leurs valeurs et les sociétés observent
avec indignation ce que la bêtise et la barbarie humaine peuvent engendrer.
La volonté de reconstruction a été induite par le désir de retrouver le bien-être social antérieur à
la guerre et tous les pays allaient s’y employer chacun à sa manière et avec son génie créateur.
Les vainqueurs se sont organisés pour maintenir leur acquis, conserver leurs prérogatives et leurs
privilèges ; les vaincus se sont efforcés de reconquérir leurs positions anciennes, pour faire
oublier un passé gênant et assurer une revanche non plus militaire mais économique dans un
monde en mutation permanente.
A partir de 1970, les vaincus ont commencé par tirer profit de leur patience pour émerger et
inquiéter, imposant par voie de conséquence une nouvelle carte du monde. Non seulement les
pays s’affirment mais également, ils créent des ensembles qui agissent dans le même sens.

60 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


SECTION I- LES ÉCONOMIES NATIONALES DOMINANTES
Chaque année, depuis le milieu de la décennie 1970, se tient une réunion dite des pays les plus
industrialisés communément dénommés le groupe des 7 à savoirs les Etats-Unis, le Royaume-
Uni, la France, le Japon, l’Allemagne, le Canada et l’Italie.
Seulement cinq des sept pays méritent ici notre attention parmi lesquels trois vainqueurs de la 2e
guerre mondiale (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) et deux vaincus de cette dernière
(Allemagne et Japon) parce que dominant les échanges mondiaux.

SECTION II – LES UNIONS ÉCONOMIQUES MAJEURES

Le vingtième siècle a connu des ensembles politiques qui ont disparu avec la première puis la
deuxième guerre mondiale.
En observant aujourd’hui l’économie mondiale, il y a lieu de constater que ce sont les grands
ensembles qui la dominent : l’ensemble nord-américain, l’ensemble ouest-européen, l’ensemble
est asiatique. Aucun avenir durable n’est possible aux nations en dehors de ce cadre.
Dès 1945, les américains l’ont compris c’est pourquoi, pour le bénéfice de l’aide Marshall en vue
de la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre, les américains ont suggéré la mise en place
de l’Organisation Européenne de Coopération Economique (3/4/1948) qui deviendra plus tard
l’Organisation Commune de Développement Economique (OCDE).
C’est la même préoccupation qui a gouverné la création le 18 avril 1958 de la Communauté
Européenne de Charbon et de l’Acier. Il a fallu attendre le 25 mars 1957 pour voir naître la
Communauté Economique Européenne.
L’acte unique européen qui est entré en vigueur le 1er juillet 1987, a donné aux autorités
communautaires les moyens institutionnels d’actions pour atteindre l’objectif. Les communautés
européennes sont les seules unions d’envergure ayant établi des conventions avec les pays
d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Ces accords continuent et s’adapteront avec le temps
aux nouvelles règles édictées par l’organisation mondiale du commerce (OMC)
Du temps de l’existence des pays de l’Est (1945-1990), l’Union des Républiques Socialistes
Soviétiques (URSS) a mis en place avec ses satellites le Conseil d’Aide Economique Réciproque
(COMECON) qui prévoyait l’harmonisation des plans de développement et la fourniture de
matières premières contre des crédits soviétiques.
Dans le même sens l’Association européenne de Libre Echange qui regroupait la Norvège, la
Suède, le Danemark, l’Autriche, la Suisse et le Portugal, née au traité de Stockholm en novembre

61 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


1959, avait tenté de créer une union douanière et non économique, sans liens établies avec les
pays d’outre-mer.

CONCLUSION DU CHAPITRE

L’économie mondiale s’est considérablement transformée depuis la 2e guerre mondiale. Les


puissances nées du mercantilisme (Espagne et Portugal) entre les 16e et 17e siècles, les
grandes nations conquérantes des 18e et 19e siècles (Angleterre, France), ont cédé la place à des
superpuissances économiques (États-Unis, Japon, Allemagne) au 20e siècle.
La troisième révolution industrielle se déroula de façon accélérée, accentuant les déséquilibres
entre pays industriels et pays non industriels. La nouvelle carte du monde rompt complètement
avec l’ancienne distribution, en alignant des pays en voie de superindustrialisation, des pays
industrialisés, de nouveaux pays industrialisés, des pays non industrialisés. La force des uns et
des autres réside dans leur capacité productive avec les génies créateurs respectifs.
Avec la seconde moitié du 20e siècle, le monde est entré dans l’économie du savoir (informatique,
électronique, cybernétique, etc.). L’information de la première vague (effet de masses) a cédé la
place à celle de la seconde vague (poste, télégraphe, téléphone) qui a son tour s’éclipsa au profit
de celle de la troisième vague (radio, télévision, télécopie).
Le 21e siècle fait entrer le monde de plain-pied le monde dans l’information de la quatrième
vague avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication où excellent les
puces électroniques, Internet, les téléphones cellulaires, les ordinateurs portatifs, etc.
Ainsi se comprend l’effort des politiques d’accélérer le processus d’intégration régionale par
grands ensembles économiques comme la naissance effective de l’Union européenne (UE) le
1/11/1993, l’émergence de l’association de libre échange de l’Amérique du Nord (ALENA) le
17/11/93, la création de l’association économique des nations du sud est asiatique (ASENAN)
en 1994 et le lancement de l’Union africaine en 2000.

62 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


CHAPITRE 11. LES CLIGNOTANTS
CONJONCTURELS DE LA SECONDE MOITIÉ
DU 20e SIÈCLE

La reconstruction de l’après-guerre s’est achevée plus tôt que prévue et dans de très bonnes
conditions. La capacité d’adaptation de l’économie capitaliste s’est confirmée et l’alternative née
du collectivisme commence par porter ses fruits avec l’extension de sa zone d’influence.
Trois pôles distincts se constituent en bloc en vue de peser sur les relations internationales, de
profiter de la faveur des rapports de force pour s’attirer la clientèle. Les enjeux deviennent de ce
fait, planétaires. Le bloc occidental, le bloc collectiviste, le bloc du Tiers-monde affirment
leurs antagonismes que les signes d’espoir non réalisé n’arrangent guère.
Mais malgré les stratégies de développement mises en place par l’ONU, de 1960 à 1989, le
retard des pays pauvres s’accentue en élargissant le fossé entre les pays riches et les pays
pauvres. Le coup de poignard sera porté à ceux-ci par la décision américaine de 1971 de
suspendre la convertibilité du dollar en or.

La fin de la stabilité monétaire annonce les premières difficultés de l’économie mondiale


qui ne profitera qu’aux pays à structures organisées. Les différentes crises apparues depuis,
confirment cette tendance en poussant à la psychose de l’effondrement général.
La crise de l’énergie, la crise des matières premières, le krach boursier de la 2nd moitié de
la décennie 1990, etc. réservent encore bien des surprises à l’approche du 21e siècle. Le monde
vit donc des problèmes graves auxquels il faut trouver des solutions urgentes au risque de
déboucher sur une autre guerre fatale à l’humanité.
L’échec des solutions pour résoudre les maux de société que rencontrent les Etats en croissance
lente, trouvera son aboutissement dans la crise financière de 1987 et de la réduction tendancielle
de l’aide au développement en provenance des pays financiers.
Dans ces conditions, ne seront abordés que les éléments d’intérêt de notre époque comme faits
de société regroupés dans la consistance des faits, les tentatives de solution et de la crise de 1987
et ses prolongements.
SECTION I – LA CONSISTANCE DES FAITS
La seconde moitié de 20e siècle induira des événements économiques durables dont les
conséquences marqueront plus particulièrement les économies en voie de développement que les
économies développées.

63 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


I – LA DÉTERIORATION DES TERMES DE L’ÉCHANGE

L’indépendance des économies a, peu à peu, conduit à une certaine spécialisation où les pays
développés produisent les biens élaborés et où les pays en voie de développement offrent des
biens primaires.

L’inconvénient de cette répartition est que la baisse des cours des produits primaires se
conjugue avec la hausse des cours des produits élaborés, créant un fossé de plus en plus
large entre les deux groupes de pays.
L’échange inégal qui profite aux nations industrielles et qui pénalisent les nations non
industrielles a constitué une stratégie de détournement de ressources au profit des nations
conquérantes qui compte conserver leur rente de situation patiemment acquise par des pratiques.
On ne peut plus douteuse.
Durant la seconde moitié du 20e siècle, la tendance fut à la pérennisation de la détérioration des
termes de l’échange va hypothéquer l’avenir économique de bon nombre de pays.

II – LA CRISE DE L’ÉNERGIE
Les pays membres de l’organisation, les pays exportateurs de pétrole ont pris conscience de
l’exploitation dont ils étaient l’objet et ont décidé de rétablir la vérité des prix en ce qui concerne
leurs principales sources de revenu.
Cette décision prise en 1973 occasionnera une crise d’une amplitude incommensurable
renchérissant les coûts de production de par le monde, perturbant les programmes
d’investissement et de développement.
Elle s’appliquera de façon graduelle selon la volonté des puissances pétrolières. Les deux chocs
pétroliers (1973) et (1978) donnent une consistance à la crise de l’énergie et font entrer les pays
de l’OPEP dans le groupe des pays à revenu intermédiaire.

III- LES PROBLEMES DE L’INFLATION


La flambée des prix sur les marchés s’analyse comme une conséquence de la crise de
l’énergie et du renchérissement des cours d’autres matières premières.
L’inflation par les coûts se double d’une inflation par la demande. Elle s’explique par les prix
constamment élevés des produits intermédiaires utilisés dans la production des biens, par
l’amélioration des techniques de production, par la faiblesse de l’offre face à une demande
potentielle forte.

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Le recours à la politique monétaire par l’utilisation du crédit bancaire pour financer les déficits
de balance des payements contribuera à l’aggravation du phénomène inflationniste.
Les implications internes et externes de l’utilisation de cet instrument feront dire à certains
économistes que les perdants du jeu des échanges mondiaux demeurent les pays en voie de
développement qui n’ont ni l’autonomie de leur politique économique, ni l’indépendance de leur
décision monétaire.

IV – LE PHENOMENE D’ENDETTEMENT
La situation économique préoccupante inhérente aux faits économiques précédant pousse la
plupart des pays frappés par la crise à rechercher des moyens de survie.
L’aide extérieure qui devait fournir l’appoint complémentaire se raréfie du fait des difficultés
spécifiques aux donateurs habituels.
Au moment de l’amélioration des cours de certains produits primaires, certains pays en
développement ont lancé des programmes d’investissement publics onéreux basés sur des
emprunts extérieurs.
Les remboursements de ceux-ci vont contractés pour faire face à ces échéances, accentuant le
processus d’endettement lancinant.
La conséquence de cette action consentie d’accord parties est l’enrichissement du riche et
l’appauvrissement du pauvre.

SECTION II- LES TENTATIVES DE SOLUTION


Les défis apparus, dès les années 50, risquaient de remettre en cause le nouvel ordre
économique international, où toutes les parties concernées perdraient des mesures, si des
mesures n’étaient pas prises.
Tous les pays s’évertueront dès lors, dans un cadre bilatéral ou multilatéral, à rechercher des
voies et moyens pour contenir les phénomènes, infléchir les rapports de forces dans un sens
équilibré.
Les conférences internationales, les conventions et accords internationaux constitueront les
cadres idéaux pour ces concertations destinées à résoudre les problèmes.

I – LA SIGNATURE D’ACCORDS ET CONVENTIONS


La solution catastrophique de la plupart des pays en voie de développement amènera ces
derniers à négocier avec les pays industriels, soit individuellement ou collectivement, des
accords ou conventions à caractère financier, économique, technique ou commercial dans
le but d’assurer un développement sans à coup de leur économie.

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L’exemple le plus complet de ces arrangements concerne les relations liant les Etats d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique à la Communauté Economique Européenne, soit 61 pays en voie de
développement et 12 pays développés.Relation ACP-CEE
L’expérience a commencé avec la convention de Yaoundé I et d’Arusha (1964-1965), de
Yaoundé II (1968-1969) et s’est poursuivie avec les conventions de Lomé I, II, III, IV, le 28/2 /
1975, le 31/ 10/ 1979, le 8 /12/ 1984 et le 15/12/1989. Leur durée est de cinq (5) ans
renouvelables.

II – L’ORGANISATION DES CONFÉRENCES INTERNATIONALES


Elle est également destinée à rechercher les voies et moyens grande équité dans les relations
économiques internationales.
Elle prend la forme soit de concertation horizontale ou de concertation verticale qui sont des
rencontres permanentes de haut niveau entre décideurs politiques et opérateurs économiques.

A- Les conférences verticales


Elles associent conjointement les pays développés et les pays en voie de développement. La
conférence sur la Coopération Economique Internationale ou dialogue Nord-Sud tenu à
Paris tenue du 1er au 14 septembre 1981, (1ère Conférence PMA) et du 3 au 14 septembre
1990 à Paris (2e conférence PMA), les conférences des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement dans le but de promouvoir les échanges mondiaux et établir de saines règles de
conduite internationales en ce domaine.
Avec l’avancée de la mondialisation et de la globalisation, l’OMC a succédé au GATT et aux
actions menées dans le cadre des CNUCED. Les différentes conférences qui se sont tenues
depuis lors n’ont pas réussi à rapprocher les positions respectives des pays industrialisés et
des pays non industrialisés.

B- Les conférences horizontales


Elles regroupent entre elles les pays se trouvant dans les mêmes conditions ou états de
développement. Ainsi les pays industrialisés du monde ont inauguré leurs concertations dès les
années 1980 à Ottawa au Canada.
Malgré tous les efforts entrepris pour limiter les effets néfastes des événements majeurs de
la deuxième moitié du 20e siècle, la situation est demeurée préoccupante jusqu’à la décennie
1980 qui verra apparaître le spectre de crise économique.

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CHAPITRE 12. DYNAMIQUE DES FAITS
SPECIFIQUES AU TIERS-MONDE DURANT
LA 2e MOITIÉ DU 20e SIÈCLE
La période de 1960 à 1969 a été considérée, par les Nations-Unies comme celle de la stratégie
du développement des jeunes nations. Cette première décennie coïncide effectivement avec celle
de la recherche des voies de développement et celle de l’accumulation du capital, de
l’amélioration du bien-être des populations de ces nations nouvellement indépendantes.
Les résultats ont été satisfaisants. C’est pourquoi, la période de 1970 à 1979 va être considérée
comme celle de la 2e stratégie des Nations Unies pour le développement qui doit voir
l’affirmation et le renforcement des acquis antérieurs.
Malheureusement, cette phase posera le plus de problèmes, non seulement aux pays en
développement mais aussi aux pays développés car, elle coïncide avec la crise de l’énergie qui
secoue les fondements de l’économie mondiale.
Il en découlera la remise en cause de l’ancien ordre économique mondialet la recherche du
nouvel ordre économique international. Les solutions recherchées à cette situation enrichissent
l’histoire des faits économiques et sociaux.

SECTION I – LA CONFÉRENCE SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES AV – MAI 1974

Les problèmes de la misère dans le monde, la démographie galopante dans le Tiers-monde,


l’augmentation des dépenses militaires, le gaspillage des ressources naturelles, le désordre
monétaire international, la crise de l’énergie, se posent avec acuité à partir de la fin de l’année
1973.
Pour le Tiers-monde, cette conférence des Nations Unies sur les matières premières tenue du
9 avril au 1er mai 1974 vise l’instauration d’un nouvel ordre économique international et du
programme d’action qui doit y conduire. Désormais, les relations économiques internationales
doivent se fonder sur l’équité, l’égalité souveraine ; l’indépendance, l’intérêt commun, la
coopération entre tous les États.

SECTION II- LA CONVENTION ACP/CEE DE LOME : 28 FÉVRIER 1975

Elle tisse des liens de coopération verticale entre certains pays développés (la CEE) et certains
pays en voie de développement (le groupe ACP), en vue de répondre aux incertitudes
économiques du monde.

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I – LE RÉGIMES DES ÉCHANGES
Il règle les rapports commerciaux entre la CEE et les pays ACP en les organisant dans un cadre
juridique unique.

1- Le principe de non-réciprocité

La CEE accepte l’application du principe de non-réciprocité des obligations commerciales entre


elle et les États ACP.
Des concertations sont prévues pour résoudre les problèmes que soulèveraient les autres
obligations internationales des parties contractantes.

2- L’accès des produits ACP au marché de la CEE


Les produits ACP accèdent au marché de la CEE, en exemption de droits de douane et de taxes
d’effets équivalents et sans application de restrictions quantitatives ou de mesures d’effets
équivalents.

Néanmoins, ce principe de libre accès et illimité ne concerne pas le régime d’importation de


certains produits agricoles relavant directement ou indirectement de la politique agricole
commune de la CEE.

3- L’accès des produits d la CEE aux marchés des États ACP


Les États ACP acceptent, de ne pas discriminer entre les États membres et accorder à la CEE un
traitement de faveur comme celui accordé à la nation la plus favorisé, sauf avec d’autres pays en
voie de développement.
4- Les autres problèmes de politique commerciale
Ils ont trait aux procédures mutuelles d’information et de consultation qui permettront aux parties
intéressées d’avoir des discussions sur n’importe quel sujet qui peut affecter la coopération
commerciale.
La sauvegarde des intérêts des ACP et de la CEE sur le plan international, en matière de mesures
tarifaires ou non tarifaires, jouit d’un cadre institutionnel permettant des échanges de vue
approfondis.

5- La promotion commerciale
Elle complète la coopération en matière d’échange et met l’accent sur l’amélioration de la

coopération entre les opérateurs économiques de la communauté et ceux des pays ACP, en

prévoyant des structures de liaison aptes à favoriser cette coopération.

68 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


II- LA STABILISATION DES RECETTES D’EXPORTATION

Les effets auxquels il faut remédier sont dus aux fluctuations des recettes d’exportation qui
compromettent la planification des investissements, du fait de la rigidité des structures, qui
faussent l’équilibre interne des finances publiques, celui de la balance des payements.
En conséquence, il s’impose une politique destinée à stabiliser les recettes d’exportation et qui
doit agir sur les structures de l’économie du pays exportateur et pallier les difficultés
conjoncturelles des agents économiques (producteurs et États).

1- Le bénéfice du STABEX (le produits qui permettent de bénéficier de l’atténuation des


déficits lies aux recettes d »exportation des produits agricoles
Il répond à un critère dit de dépendance. Ainsi, le produit éligible doit avoir représenté durant
l’année qui précède chaque année d’application au moins 7,5% des recettes totales d’exportation
de biens.
Ce pourcentage est ramené à 5% pour le sisal et à 2,5% pour les moins développés enclavés ou
insulaires.

2- Le mécanisme
Il impose d’abord l’obtention du niveau de référence qui est le seuil de dépendance constitué par
la moyenne mobile des recettes d’exportation procurées à chaque État ACP en cause par ses
exportations à destination de la CEE au cours des 4 années qui précèdent chaque année
d’application.

Ensuite, il faut pour jouir d’un transfert STABEX, que les recettes effectives d’une année soient
inférieures au niveau de référence et que cette différent soit supérieurs au seuil de déclenchement,
de fléchissement ou de fluctuation fixé à 7,5% (2,5% pour les pays les moins développées,
enclavés ou insulaires).
Les différences entre le niveau de référence et les recettes effectives constituent la base du
transfert.
III- LA COOPÉRATION INDUSTRIELLE

Elle s’assigne des objectifs de promotion de développement industriel des ACP reconnus comme
une priorité impérieuse.
C’est le développement d’un secteur de l’économie des ACP qui est visé en tant que vecteur du
développement.

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Le financement des projets d’investissement productif du secteur industriel est assuré, en priorité,
par les prêts de la Banque européenne d’Investissement et par les capitaux à risque.
La coopération industrielle a mis en place de structures adéquates à savoir un comité de
coopération industrielle et un centre de développement industriel.

IV- LES INSTITUTIONS


La convention ACP/CEE a créé des organes mixtes pour la mise en œuvre de cet accord
exemplaire ; il s’agit :
1) Du Conseil des Ministres dont les réunions sont annuelles.
Il regroupe les ministres des États membres et de la commission et les ministres ACP. Cet
organe dispose du pouvoir de décision au sujet de tout ce qui touche la convention.
2) Du Comité des ambassadeurs
Il est un organe d’appui et d’assistance du Conseil des Ministres dans ses tâches. Il a souvent
une délégation permanente de pouvoirs.

3) De l’Assemblée Consulaire

Elle est composée paritairement des membres du parlement européen pour la CEE et des
représentants désignés par les États ACP.

Son rôle est de donner des avis et d’ajouter des résolutions sur les matières couvertes par la
convention.
SECTION III – LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES POUR LE COMMERCE
ET LE DÉVELOPPEMENT (4e CNUCED) MAI 1976

Les difficultés économiques apparues au cours des premières années de la décennie 1970, ont
poussé des pays en développement à rechercher rapidement l’instauration du nouvel ordre
économique international.

L’accent a été mis sur la réglementation du marché des matières premières et des produits de
base par une méthode intégrante, une indexation des prix des exportations des produits de base
et des matières premières des pays en voie de développement sur les prix de leurs importations
en provenance des pays développés, sur l’accès des matières premières des produits de base et
des articles manufacturés et semi-finis des pays en voie de développement aux marchés des pays
développés. La science et la technique.

Le rôle plus accru du système des Nations Unies dans cette approche nouvelle qu’il s’agisse de
la CNUCED, de l’UNESCO, de l’ONUDI et de l’OMPI.

70 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


La quatrième session de la CNUCED était attendue avec beaucoup d’intérêt et apparaissait
comme une occasion, pour la communauté internationale de faire un progrès en développement
et les pays développés.

SECTION IV – LE DIALOGUE NORD-SUD : DECEMBRE 1975 – JUILLET 1977

Les difficultés économiques nées de la crise de l’énergie dans le courant de l’année 1973 ont
poussé la France à proposer, en octobre 1974, l’organisation d’une réunion tripartite sur les
problèmes de l’énergie. Cette réunion sera l’amorce de la conférence sur la coopération
économique internationale qui sera dénommée plus tard le dialogue Nord-Sud.

Les Etats de l’organisation des pays exportateurs de pétrolerejettent cette idée restrictive et
préconisent l’approche globale incluant l’énergie et les autres problèmes économiques et
politiques du Tiers-monde (les matières premières, amélioration des termes de l’échange au profit
du Tiers-monde, des transferts de ressources, le redéploiement industriel en faveur des P.V.D.,
la limite au développement des capacités de transformation primaire dans les P.D., des sociétés
transnationales)

SECTION V– LA CONVENTION ACP/CEE DE LOMÉ II : 31 OCTOBRE 1979


La nouvelle convention entre la Communauté Économique Européenne et les pays d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique apparaît pour la suite du dialogue Nord-Sud.
La CEE, par cette convention, résout le problème de la sécurité maximale de ses sources
d’approvisionnement en matières premières et énergétiques.
Les ACP, par ces accords, profitent de la technique, de la technologie et de l’assistance financière
européenne. Les deux parties (CEE et ACP) confirment par-là un choix de politique et un mode
de relations interrégionales entre elles dans une perspective dynamique.

SECTION VI- LES PAYS LES MOINS AVANCÉS DANS L’ÉCONOMIE MONDIALE
(Conférence de Paris du 1er au 14 septembre 1981)

Le monde traverse une crise aigüe depuis 1973, crise qui fait disparaitre les espoirs de croissance
et de développement de bon nombre de pays.
Si les industriels arrivent à contenir les conséquences de ce phénomène permanent, si les pays en
développement exportateurs de pétrole parviennent à se suffire et à maintenir un taux satisfaisant
de croissance, il n’en est pas de même des pays en développement non exportateurs de pétrole.

71 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


C’est pour chercher un remède aux problèmes que pose le développement de ceux-ci, que la
conférence de Paris du 1er au 14 septembre s’est tenue, dans le cadre de la poursuite du
dialogue Nord-Sud.

I – LES CRITÈRES DE SÉLECTION


Pour pouvoir se situer sur la liste des pays les moins avancés des pays en voie de développement,
il faut que l’économie concernée ait des indicateurs économiques et sociaux possédant les
caractéristiques suivantes :

1. Le PIB par tête d’habitant inférieur à 200 dollars.


2. Le secteur agricole prédominant utilisant plus de 80% de la population et fournissant plus
des 2/3 des recettes d’exportation.
3. La faible consommation par habitant, l’insécurité alimentaire, l’insuffisante productivité
de l’agriculture.
4. La part de l’industrie extravertie dans le P.I.B. représentant moins de 10%.
5. La lente progression du secteur manufacturier.
6. La faible consommation énergétique.
7. La grave difficulté de payement.
8. Le manque d’influence sur les cours des matières premières.
9. La détérioration constante des termes de l’échange.
10. Le niveau des importations par habitant faible par rapport à celui du groupe des P.V.D.
11. Le retard dans les services de santé, d’éducation faible taux d’alphabétisation.

III- LES REMÈDES

La conférence de Paris a insisté sur l’aggravation de la situation de ces pays si une action
internationale concertée n’est pas menée rapidement.
Le succès de ce programme d’action nécessitela mise en place d’un organe de contrôle
régulierconfié à la CNUCED et à des organismes compétents de l’Organisation des Nations
Unies, la reprise des négociations plus générales tant sur le plan financier (initiatives relatives à
des taxes internationales, vente d’or du F.M.I. établissement d’un lien entre l’aide au
développement et la création de droits de tirage spéciaux), que sur le plan commercial (accords
de produits et de compensation de perte de recettes d’exportation).Le DTS est un instrument
monétaire crée par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays
membres

72 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


CONCLUSION DU CHAPITRE

La prise de conscience de la complémentarité économique des espaces géographiques constitués


sur la planète terre est aujourd’hui une réalité qui fait que certains facteurs qui peuvent constituer
des éléments perturbateurs et sources potentiels de conflits futures ne sont plus ignorés.
Les autorités investies des pouvoirs politiques s’emploient à anticiper les événements
économiques et sociaux et à créer des cadres de concertation pour réfléchir sur les opportunités
de solutions qui s’offrent ou à envisager.
C’est dans ce cadre qu’il faut situer les différents sommets qui se sont tenus sur les problèmes
environnementaux.
Par ailleurs, en réaction à la concertation annuelle des pays industrialisés, une partie du Tiers-
monde regroupant des pays émergents et des pays les moins avancés ont mis en place le Groupe
des quinze ou G-15 qui se réunit également annuellement et parallèlement à la réunion du G-
8.G15 : Mvt Non Alignes crée du 4 au 7 sept 1989 en Yougoslavie pour concurrencer (OMC,
G8) pour défendre les intérêts des Etats membres. En 2005, ils représente 20% du PIB mondial.
Pop : 34% pop mondiale

• Pour l’Afrique : l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigéria, le Zimbabwe et


l’Egypte ; Sénégal
• Pour les Amériques : l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Jamaïque, le Pérou et le
Venezuela ;
• Pour l’Asie : l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie.Sri Lanka, Iran

Son rôle est proposé des solutions alternatives à toutes recommandations ou résolutions du G-8
qui n’iraient pas le sens des intérêts du monde africain, américain et asiatique.
Autant de préoccupations événementielles qui donnent toute leur dimension aux événements
économiques et sociaux contemporains.
En 2001, un économiste de Goldman Sachs, Jim O’neill, affirmait que les économies du Brésil,
de la Russie, de l’Inde et de la Chine étaient appelées à connaitre un développement rapide,
donnant ainsi naissance à l’acronyme BRIC, qui s’enrichira de la lettre S suite à l’inclusion de
l’Afrique du Sud en 2011.
La place des BRICS dans l’économie globale ne cesse de croître. En 1990, leur poids dans le
PIB mondial atteignait à peine 10 % contre 25,5 % en 2018. Aujourd’hui, elles totalisent un
PIB de près de 20 000 milliards d’euros et comptent près de 3,1 milliards d’habitants, soit 42,1

73 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


% de la population mondiale. Une ascension confirmée par la place désormais occupée par les
BRICS dans le classement des pays les plus puissants au monde réalisé tous les ans par le Fonds
Monétaire International (FMI) sur la base de leur PIB. En 2018, la Chine y occupe la deuxième
place, suivie de près par l’Inde (7e place), le Brésil (9e place) et la Russie (12e place). L’Afrique
du Sud occupe quant à elle la 32e place. Dans ce classement, la France se situe à la 6e place
derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Le 16 juin 2009, pour le premier sommet des B.R.I.C., à Ekaterinbourg, en Russie. À l'issue de
cette rencontre, les quatre dirigeants affirment leur volonté de mettre en place un monde
multipolaire, qui ne serait plus seulement dirigé par les pays riches.
Lors du troisième sommet, qui se tient à Sanya, en Chine, le 14 avril 2011, les dirigeants
soutiennent une réforme du système monétaire international. Lors de cette rencontre, le groupe
s'élargit, en accueillant en son sein l'Afrique du Sud. Les B.R.I.C deviennent les B.R.I.C.S. (le
« S » pour South Africa).

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TITRE TROISIÈME : L’AFRIQUE DANS
L’HISTOIRE ÉCONOMIQUE

CHAPITRE 13. LES FAITS ÉCONOMIQUES


ET SOCIAUX PRÉCONTEMPORAINS EN
AFRIQUE

L’Afrique a été longtemps le théâtre des convoitises étrangères. Mais celles-ci se limitaient
essentiellement à la côte car l’intérieur du continent était considéré comme non sûr du fait du
caractère sauvage du paysage.
Et pourtant, des peuples y vivaient avec leur civilisation. Les navigateurs européens de la fin
du moyen-âge au cours de leurs récits sur l’Afrique, parlaient de royaumes organisés que leurs
descendants ne trouvaient plus aux mêmes lieux qu’en état de ruine et de terreur. Ce
phénomène se justifie car les civilisations naissent, se développent et meurent.
Après le moyen-âge, l’Afrique s’ouvrit au monde en attirant des commerçants dont l’unique
motivation était le profit. Cette époque vit la traite des noirs qui vida l’Afrique de ses meilleurs
fils.
Au MOYEN-AGE : Commerce, Traite des Noirs
SECTION I- LES DONNÉES HISTORIQUES
Les phases de l’histoire économique africaine s’apparentent, à bien des égards, à celle de
l’histoire économique du reste du monde.
I –L’ÉCONOMIE ANTIQUE AFRICAINE
Avant l’ère chrétienne, les diverses sociétés que connut l’Afrique s’adonnèrent à des pratiques
économiques que l’histoire a retenus. L’Egypte ancienne avait découvert très tôt l’agriculture et
l’élevage (vers 4000 avant Jésus-Christ).
Toute cette période fut enrichissante et permit de reconnaître la valeur de la civilisation africaine
qui vit la prolifération des gravures rupestres au Sahara.ANTIQUITE : Pratiques économiques,
Agriculture, Elevage (Egypte), prolifération des gravures rupestres (réalisées par l'Homme sur
des rochers, le plus souvent en plein air.) au Sahara

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II- L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE AFRICAINE
Elle est dominée par le commerce entre l’Arabie, l’Inde et la côte orientale de l’Afrique, la forte
influence musulmane qui impose un tribut en esclaves à la Nubie, l’amorce du commerce entre
la Chine et l’Afrique Orientale, le début de la traite des noirs par les Européens en Afrique de
l’Ouest, les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires constituant l’activité principale des
souverains et autres princes ; dans l’ensemble, jusqu’à la fin du moyen-âge, le Sahara fut la voie
de passage privilégiée par laquelle les influences méditerranéennes atteignaient l’Afrique
occidentale et parfois Equatoriale.
La vallée du Sahara aujourd’hui asséchée, regorge d’outils en pierre, de fragments très abondants
de poterie attestant la présence à une époque reculée de noirs, ancêtre des habitants de l’Afrique
centrale.
L’histoire des faits économiques africains de l’époque ancienne s’avère aujourd’hui riche
d’enseignement grâce aux progrès accomplis depuis la fin du 19e siècle.
Les fouilles ont dégradé des stations néolithiques sans métal, laissant apparaître les premiers
agriculteurs qui ont taillé des haches en pierre polie, labouré la terre, semé des produits tels que
le blé et l’orge, moissonné à l’aide de faucilles en silex, conservé le grain dans les silos spéciaux,
MEDIEVALE commerce (l’Arabie, l’Inde et la côte orientale de l’Afrique), forte influence
musulmane (tribut en esclaves à la Nubie), commerce (Chine -l’Afrique Orientale), début de la
traite des noirs (Européens - Afrique de l’Ouest), activité principale des souverains et autres
princes (les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires)

SECTION II- LES INSTRUMENTS D’ÉCHANGES


Le commerce intra africain se faisait à base de troc au moment où les communautés vivaient en
économie autarcique. Ainsi, les cultivateurs échangeaient les céréales contre des poteries, les
artisans en métaux proposaient des flèches et des ares contre des animaux, les pêcheurs et les
chasseurs présentaient de la viande ou du poisson contre des grains ou des objets manufacturés.
Ces pratiques changèrent peu à peu avec l’amorce d’un véritable trafic entre le littoral et
l’intérieur de l’Afrique sous la poussée des influences extérieures.1- Le TROC ( Céréales-
Poteries, flèches-animaux , viandes ou poissons- grains, objets manufacturés)

I – LES CAURIS
Du 11e au 15e siècle, les cauris ont servi comme instrument d’échange sur les marchés de l’empire
du Ghana, du Bas Sénégal, du Dahomey.
Lorsque le commerce arabo-africain devint important, les arabes importateurs de cauris furent
vivement concurrencés par les Anglais, les Hollandais, les Français, les Hambourgeois qui en
amenaient par cargaisons.

76 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Concurrences entre les arabes et européens suite à agrandissement du commerce arabo-africain.
II – LE SEL
Cette denrée de luxe faisait l’objet d’un échange contre son poids d’or depuis l’époque du
commerce silencieux.
Son importance a motivé l’attitude des habitants de l’Afrique du Nord et les exploitants des
salines du littoral Atlantique qui entrèrent en contact avec les orpailleurs du Haut Sénégal et du
Haut Niger en vue d’assurer le monopole du sel pour celui du métal précieux.
Divers conflits locaux naissaient à la suite des tentatives de certains souverains pour s’emparer
des gisements.Echange entre l’Afrique du Nord et les exploitants de la côte avec naissance des
conflits pour s’accaparer des gisements

III- LE CUIVRE (Maghreb et le soudan)

Durant le moyen-âge, le Maghreb exploitait les gisements de cuivre du sol maghrébin et envoyait
le métal du soudan, en échange de produits locaux très diversifiés, compte tenue de la diversité
des Etats couverts.

Les produits de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat sont les plus concernés.

IV-L’OR

L’Afrique occidentale fournissait régulièrement de l’or à la Berbérie et à l’Egypte. Le trafic de


ce métal, lorsque son caractère de réserve de valeur eut été confirmé, revint aux monarques
mêmes.

La quantité d’or extraite, une fois les fuites exclues constituaient intégralement la propriété des
souverains qui en faisaient ce qu’ils voulaient. Ainsi, en 1324, l’on raconte que l’empereur du
Manding Mansa Moussa en visite au Caire était porteur d’une telle quantité de métal précieux
que ses prodigalités perturbèrent profondément le marché de l’or dans toute l’Egypte.

V- LES NOIX DE PALME

Son rôle économique n’apparut que vers la fin du 15e siècle. Ce fut très apprécié des africains a
fait et continue de faire l’objet de trafic entre la région sylvestre et les Soudanais et Sahéliens.
Les poissons secs, les graisses végétales, les bandes de coton, les produits de l’artisanat local,
s’échangeait contre l’huile de palme et les fruits blancs et rouges du colatier. Bien sûr, ces
opérations n’étaient pas loin du troc mais la valeur qu’on accordait aux noix de cola, au moment
de l’échange, donnait à celles-ci un rôle économique proche d’une unité de compte.

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SECTION III- L’ÉCONOMIE COLONIALE

L’Afrique a été la zone de prédilection de l’aventure coloniale depuis la révolution industrielle.


Son état de sous-développement n’a pas été seulement le fait de la traite négrière mais aussi de
la philosophie sous-jacente à la politique coloniale.

Par principe, la colonie n’a pas d’existence propre ; elle n’intéresse que si son économie est
complémentaire de celle de la puissance colonisatrice. Celle-ci s’est adonnée non seulement à
une exploitation matérielle (ressources minières, agricoles, vivrières ou de rente, produits de
cueillette) mais également humaine (travaux forcés, traite).
La stratégie fut la recherche de l’autonomie financière coloniale par le jeu de l’impôt et des
emprunts. Un appui circonstancié était dès lors fourni par les notables et chefs locaux au
colonisateur pour la perception fiscale et le recrutement de la main d’œuvre servile.
Les colonies ont joué un rôle privilégié dans l’expansion économique des puissances coloniales
qui ont édifié de véritables empires coloniaux.
Aussi pour éviter une véritable libération économique des colonies, la décolonisation sera-t-elle
lancé, à partir de 1950, par le truchement de la coopération, formule plus subtile et plus élégante
de colonisation.
L’économie coloniale été un fait majeur de notre temps.
CONCLUSION DU CHAPITRE

Vers la fin du 19e siècle, l’Afrique a subi les méfaits de la colonisation. La conférence de Berlin,
en 1885, a légalisé le partage colonial de l’Afrique.
A partir de ce moment, l’histoire des faits économiques et sociaux africains s’identifia à cette du
monde impérialiste. Les divers événements que ce dernier subissait s’y répercutaient car,
l’Afrique était devenue une réserve de matières premières, un débouché de produits élaborés, un
champ d’expériences scientifiques avec pour objet l’homme noir.
L’époque préindustrielle a vu l’Afrique répartie en quatre zones : l’Afrique du Nord et du Nord-
Est, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Est et du Sud, où les faits
économiques et sociaux auront un caractère spécifique et agissant de façon synergique pour la
cohésion spatiale.
Au 20e siècle, les guerres mondiales ont accru la prise de conscience des masses africaines qui
constatèrent qu’elles n’étaient pas moins civilisées que le laissait croire le monde occidental.
Par la décolonisation politique ou armée, l’Afrique d’aujourd’hui a repris peu à peu sa place dans
le concert des nations.

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CHAPITRE 14. LES FAITS ÉCONOMIQUES
ET SOCIAUX CONTEMPORAINS AFRICAINS

SECTION I – LA COOPÉRATION HORIZONTALE

Elle s’intéresse aux relations qui s’établissent entre des Etats situés dans une même zone, ayant
les mêmes affinités et parvenus presque au même niveau de développement.

I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION RÉGIONALE

Divers principes gouvernent la mise en œuvre d’une politique de coopération régionale à savoir :
1- Faciliter l’utilisation optimale de facteurs de production
2- Accélérer l’intégration économique des États
3- Garantir l’indépendance économique et l’autonomie collective
4- Renforcer l’unité politique
5- Améliorer le niveau de vie des populations

II – LES INSTRUMENTS DE LA COOPÉRATION RÉGIONALE

Les institutions sont, soit d’orientation sectorielles, soit plurisectorielle. Le point d’intérêt réside
dans le fait que ces institutions peuvent couvrir une sous-région africaine ou toute l’Afrique.
Leur intérêt peut se porter que sur un secteur de l’agriculture (sucre, cacao, riz, viande, prieurs,
ignames, arachide, blé, café, etc.), de l’éducation, formation et recherche (administrative, etc.),
de l’industrie (études industrielles, propriété industrielle), industries alimentaires.
De même, ces institutions se préoccupent des domaines de la monnaie et des banques (banque
centrale, banque de développement), des ressources naturelles (études hydraulique, étain, cuivre,
plomb, zinc, caoutchouc, bois, pétrole, énergie électrique), de santé (grande endémie), de
Tourisme (opérations de tourisme, développement, hôtelier et touristique), des transports et
communications (aviations, postes et télécommunications, navigation et ports, chemin de fer,
routes), d’autres secteurs (cartographie, promotion commerciale, levées et cartes, normalisation
et métrologie).

1- Au niveau plurisectoriel l’attention peut être portée sur :

• Le comité permanent consultatif du Maghreb (CPCM) mis en place le 1er octobre 1964,
• La communauté de l’Afrique Orientale (CAO), aujourd’hui disparu, créée le 6 juin 1967
et péronnelle le 1er décembre 1967,

79 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


• La communauté Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) instituée le 17 avril 1973,
• L’Union Douanière et Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) instituée le 8
décembre 1964,
• L’Union des Etats de l’Afrique Centrale dont la charte a été signée le 2 avril 1968,
• La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) créée le 28
mai 1975 et qui entrée en vigueur au mois de mars 1976,
• L’Union du Maghreb Arabe (UMA) en 1988.
Toutes ces organisations qui s’étendent à plusieurs pays d’une même région africaine, tente en
définitive de réaliser les objectifs contenus dans les principes développés au précédent.

2- Au niveau sectoriel, l’accent peut être porté sur :


• L’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique (ADRAO) mise en
vigueur le 28 juin 1971,
• L’Organisation Africaine et Malgache du Café (OAMCAF) crée le 7 décembre 1960,
• L’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) dont l’acte de création date du 7 décembre
1960.
• L’Association Africaine pour l’Administration publique et la Gestion (AAAPG) créée
en mars 1971,
• Le Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative (CAPRA) établi le 18
décembre 1967,
• L’Institut pour le Développement Economique et la Planification (IDEP) installé en
1964,
• L’Office Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août 1963 et entrée en vigueur
le 10 septembre 1962,
• La Banque Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août 1963 et entrée en vigueur
le 10 septembre 1964,
• L’Association des Institutions de Financement Africaines en vue du Développement
(AIDFAD) créée le 30 septembre 1975.

III- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION RÉGIONALE : LA BAD ET LA CEDEAO

1- La banque Africaine de Développement


Création : 4 août 1963 à Khartoum au Soudan et mise en vigueur le 10 septembre 1964,

80 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Mission : En général, elle favorise l’investissement en Afrique de capitaux publics et privés,
fournit l’assistance nécessaire aux études, à la préparation, au financement et à l’exécution des
projets et programmes de développement.
Sur son initiative, en relation avec la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique,
ont été créés la SIFIDA (Société Internationale Financière pour les Investissements et le
Développement en Afrique) et le Fonds Africain de Développement (FAD).

2- La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

Elle a été instituée le 28 mai 1975 à Lagos entre tous les pays de la région ouest africaine.
Principal objectif : promouvoir la coopération et le développement dans le domaine de l’activité
économique, plus particulièrement de l’industrie des transports, des télécommunications, de
l’énergie, des ressources naturelles du commerce, de l’agriculture, des questions monétaires et
de paiement, dans le domaine des affaires sociales et culturelles.
La CEDEAO fonctionne sous l’autorité de la Conférence des chefs d’Etats, du Conseil des
Ministres et du Secrétaire Exécutif.
Avec le retrait de la Mauritanie, il ne reste à ce jour que 15 pays membres

SECTION II- LA COOPÉRATION VERTICALE

Elle s’établit entre un pays, un groupe de pays de la périphérie et un pays ou groupe de pays du
centre et répond à une philosophie bien définies.

Ses raisons remontent à l’époque coloniale où les pays colonisateurs ont essayé d’entraîner dans
leur mouvance, les pays colonisés et les maintenir dans l’état d’indépendance où ceux-ci
demeurent des réserves de matières premières et de débouchés de produits manufacturés.

L’acuité des problèmes économiques actuels, la persistance du dérèglement du système


monétaire international, dont les conséquences bouleversent les données de l’économie mondiale
où les pays riches et les pays pauvres sont parties prenantes, le fossé grandissant entre les pays
du monde développé et ceux en voie d’émergence font ressortir les bénéfices à tirer d’une réelle
coopération verticale.
Le dialogue Nord-Sud en constitue aujourd’hui un exemple vivant.

I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION VERTICALE

81 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Le maintien des liens entre les pays riches et les pays pauvres comportes des éléments d’intérêt
pour les deux parties tant sur le plan de la théorie économique que sur le plan de la stratégie de
développement.

A- Buts de cette coopération


Pour les pays de la périphérie comme ceux d’Afrique, la poursuite d’une collaboration verticale
répond à diverses considérations.

1- Assurer sans à coup (de façon continue) le processus de développement


Il est difficile de remettre en cause l’ordre établi sans préjudice pour l’évolution future. Les
adaptations, certes, s’imposent mais selon un processus patient, rationnel et programmé.

2- Permettre le transfert de technique et de technologie


L’accélération de l’histoire économique actuelle est celle de la science et de la technologie ;
L’avance acquise par les pays du centre, leur expérience en matière de recherche, l’application
industrielle, doivent profiter aux pays en développement qui espèrent suivre la même voie.

3- Lutter contre la détérioration des termes de l’échange.


La situation économique difficile que traversent les pays d’Afrique a été le fait de l’héritage
colonial.
La colonisation a imposé une monoculture à nos pays et les produits subissent souvent des
méventes sinon sont échangés à des cours inférieurs aux coûts de production.
4- Obtenir des débouchés sûrs et durables pour les matières premières et les produits
élaborés ou finis d’une industrialisation jeune.
L’interdépendance du monde actuel, la complémentarité des économies fait que l’autarcie n’est
plus possible.
5-Œuvrer réellement pour le nouvel ordre économique international

Il s’agit de mobiliser les ressources indispensables à toute œuvre de développement.

B- Sur le plan pratique


Les pays du centre ont un avantage certain en maintenant des liens de coopération avec les pays
de la périphérie.
Ils ont besoin des matières aujourd’hui épuisées dans leur zone et de débouchés pour leurs produits
élaborés dont la production demeure abondante.

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II- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION VERTICALE : LES CONVENTIONS
ACP/CEE DE LOME
La période coloniale en a connu, comme la première convention d’association entre les Etats
Africains et Malgache associés à la Communauté Economique Européenne qui a eu des
prolongements par la deuxième convention de Yaoundé.
Même de façon bilatérale, certains pays du Maghreb ont signé des accords du même genre avec
la CEE. Bon nombre de pays, de façon bilatérale établissent des liens verticaux pour répondre
aux mêmes préoccupations analysées au précédent.
La conférence sur la coopération économique internationale, les participants aux organisations
internationale d’orientation économique, commerciale, monétaire et financière ou se retrouvent
pays de centre et pays de la périphérique constituent des exemples vivants de cette coopération.
Mais en Afrique, l’intérêt se trouve encore plus sur les conventions de Lomé I à Lomé IV,
fondement du groupe économique des Etats de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Le groupe ACP a pour objectif :
1. De consolider et renforcer la solidarité horizontale entre les Etats membres.
2. D’encourager les relations commerciales et économiques plus étroites entre les pays du
groupe.
3. D’échanger des renseignements sur la technologie, l’industrie, les ressources humaines.
4. Promouvoir une coopération régionale et interrégionale efficace entre les pays membres.
5. Faire en sorte que la convention de Lomé contribue pleinement à la réalisation des
aspirations communes des pays du monde en développement et ceux du monde
développé, aspiration qui n’est autre chose que l’instauration du nouvel ordre économique
international.
Le groupe ACP et la CEE ont opéré depuis 1975 pour la coopération verticale renouvelée chaque
cinq ans. L’accord porte sur les problèmes de commerce, d’aide et de coopération et cherche à
créer des rapports économiques nouveaux entre certains pays du Nord et certains pays du Sud.

SECTION III- LA CONFÉRENCE EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ÉTAT ET DE


GOUVERNEMENT DE L’OUA A LAGOS 28-29 AVRIL 1980
Les difficultés inhérentes à l’amorce d’un développement économique réel de l’Afrique ont pussé
les hauts responsables du continent à se réunir en session extraordinaire pour la deuxième fois à
Lagos du 28 au 29 avril 1980, en vue d’approuver le plan d’action pour la mise en œuvre de la
stratégie de Monrovia pour le développement économique de l’Afrique.
L’acte final de cette conférence a convenu d’un programme et de ses modalités de mise en œuvre.
I – LE PROGRAMME

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Il consiste essentiellement en la création de structures régionales et en renforcement de celles
déjà existantes en vue de l’établissement ultérieur d’un marché commun africain, prélude à une
communauté économique africaine.
II – LES MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE
Deux décennies s’avèrent nécessaires et indispensables pour atteindre cet objectif ; il s’imposera
un renforcement des communautés dans les zones non encore couvertes, un renforcement de
l’intégration sectorielle, une harmonisation de l’action des regroupements économiques dans le
sens de la mise en œuvre progressive du marché commun africain.
III- LES DOMAIENS D’ACTIONS
Ils couvrent essentiellement : L’alimentation et l’agriculture, l’industrie, Les ressources
naturelles, les ressources humaines,
La science et la technologie, les transports et communications, les questions commerciales et
financiers, la coopération économique, les problèmes environnementaux.

L’importance de la planification du développement

Toute cette stratégie vise, en fait, à assurer le bien-être des populations africaines. Le Plan
d’Action de Lagos prend le pari de mener les économies à une effective intégration économique
au début du 3è millénaire et préparer ainsi l’ère industrielle du 21e siècle.
Ce que confirmera le sommet de l’OUA tenu à Abuja, en juin 1991 où fut signée la Charte
Economique Africaine.
Au sommet économique de Lagos en avril 1980, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont
recommandé la voie de la CEDEAO comme seule valable pour nous sortir du sous-
développement et assurer notre place dans l’ère industrielle du début du 3e millénaire.
Sur le plan économique, les Etats Continents émergent pour créer les véritables économies
mondes dont les centres de propulsion sont les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Une nouvelle
carte politique du monde se dessine à l’aube du 3e millénaire et dans la nouvelle société qui se
profile à l’horizon n’auront de place que les Etats responsables faisant passer la stratégie
collective de promotion régionale avant toute stratégie industrielle de promotion nationale.

CONCLUSION DU CHAPITRE

Le continent africain a constitué pour les économies industrielles un espace géographique


stratégique de par l’immensité de ses ressources naturelles non encore exploitées, la jeunesse de
sa population toujours en augmentation par suite de la disponibilité nouvelle qu’elle peut offrir
pour l’application des nouvelles technologies aux fins de développement durable.

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L’époque contemporaine qui commença en 1750 à peu à peu fait oublier l’humiliante traite
négrière fondée sur le commerce triangulaire mais aussi la cupide colonisation directe du 19e
siècle qui mit fin à la dynamique interne de développement endogène amorcé sous la conduite
de grands bâtisseurs d’empires.
Malgré les échecs de différentes stratégies de l’Organisation des Nations Unies pour le
Développement, la prise de conscience des dirigeants et les nouveaux défis de société a poussé
les autorités à opter pour la politique d’intégration régionale pour sortir le contiennent de son état
de sous-développement.

85 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


CHAPITRE 15. LA PANDEMIE COVID19
Le coronavirus qui cause la maladie Covid-19 constitue l’archétype d’un choc
exogène en sciences économiques. Ces événements improbables peuvent
parfois être qualifiés de cygne noir (black swan). Par ses conséquences sur la
mortalité et la santé des populations, la réaction des autorités pour l’endiguer et,
au final, les conséquences sur l’activité, il s’impose comme un événement
marquant de l’histoire économique du XXIe siècle.

1 LES CHOCS EXOGÈNES EN PERSPECTIVE HISTORIQUE


L’histoire économique montre que sans être très fréquents, les chocs exogènes sont
relativement nombreux. Ils peuvent être de plusieurs ordres : météorologiques, sismiques,
pandémiques, énergétiques… Un choc doit avoir un caractère violent. Depuis la Révolution
industrielle, à titre d’exemples, nous pouvons citer : le mildiou et la pluie en Irlande à
l’origine d’une famine en 1845, les tsunamis en Indonésie (2004) et au Japon (2011), le choc
pétrolier de 1973-1974 à la suite de la guerre du Kippour, le choc pétrolier de 1979 à la suite
de la révolution iranienne, l’épidémie de grippe espagnole en 1918-1919. Les chocs se
différencient par l’intensité de leur impact sur l’activité. Ils peuvent être communs à plusieurs
pays ou propres à une économie nationale.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une pandémie désigne la propagation mondiale
d’une nouvelle maladie. L’épidémie de coronavirus est devenue une pandémie le 11 mars
2020 lorsque plus de 100 pays ont été infectés dans toutes les zones du globe. Épidémies et
pandémies scandent l’histoire et ont des conséquences économiques très variables. Les
précédents historiques récents comme l’épidémie de Sras de 2003 et le virus Ebola de 2014
n’ont pas eu de conséquences économiques significatives.

2 2. LE PRÉCÉDENT DE LA GRIPPE DITE ESPAGNOLE


Historiquement, l’épisode de la grippe espagnole reste le plus marquant en histoire
contemporaine. Cette pandémie grippale particulièrement virulente s’est répandue à travers
le monde de 1918 à 1919. Bien qu’étant d’abord apparue aux États-Unis, puis en France, elle
a été appelée « grippe espagnole » car l’Espagne, restée neutre dans le conflit, était le seul
pays à publier librement les informations à cette épidémie. Cette pandémie aurait fait entre
50 millions et 100 millions de morts (entre 3 et 6 % de la population de la planète, qui était
alors de 1,8 milliard d’habitants) soit beaucoup plus que le Première Guerre mondiale. Les
pays les plus touchés ont été l’Inde et la Chine. Selon l’historien Niall Johnson qui se base
sur la fourchette basse, le nombre de morts en Inde aurait atteint 18,5 millions (soit 6 % de la
population) ; en Chine, il se situerait entre 4 et 9,5 millions de morts (soit 0,8 à 2 % de la
population). Pour l’Europe occidentale, le nombre de morts est estimé à 2,3 millions

86 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


(soit 0,5 % de la population) et pour les États-Unis entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48
à 0,64 % de la population. Pour les pays riches, la mortalité liée à la grippe a été inférieure à
1 % de la population totale. Les effets sur l’activité ont été obscurcis par les circonstances du
passage d’une économie de guerre à une économie de marché. Des travaux conduits sur des
pays restés neutres, comme la Suède, suggèrent que, malgré le terrible bilan humain, les effets
économiques ont été réduits.

3 . LE COVID EN TANT QUE PANDÉMIE


Les travaux des scientifiques datent l’apparition du coronavirus qui cause la maladie Covid-
19 de la mi-novembre 2019 dans la ville de Wuhan (11 millions d’habitants) au sein de la
province du Hubei. Un premier cas humain avéré aurait été observé dès le 17 novembre dans
le Hubei. Le 8 janvier, l’Organisation mondiale de la Santé reconnaît qu’un nouveau
coronavirus peut causer une épidémie de pneumonie d’origine inconnue.
Dès lors, le virus se diffuse à l’échelle de la planète et devient une pandémie. Les autorités
réagissent par des mesures de confinement des populations plus ou moins dirigistes, la
promotion de gestes dits « barrières »… L’industrie pharmaceutique fait de la recherche d’un
traitement et d’un vaccin contre le virus une priorité et parvient à mettre au point des vaccins
en un temps record.
Une économie de guerre sanitaire est installée pour endiguer la propagation de la pandémie
et pour soutenir l’activité économique. Certaines économies subissent de longs confinements,
à l’instar de la France (du 17 mars au 11 mai 2020, puis du 30 octobre au 15 décembre 2020,
et enfin du 3 avril au 3 mai 2021). Les mesures massives d’aides des gouvernements via la
politique budgétaire ont permis de soutenir la demande des ménages et la survie des
entreprises au sein des économies les plus avancées. Les progrès de la digitalisation ont offert
à certaines entreprises la possibilité de continuer leur activité (télétravail, visioconférences,
click and collect, marketplace...).

4 BILAN ET LEÇONS
Fin 2021, le virus a contaminé environ 250 millions de personnes à travers le monde et a
causé environ 5 millions de décès. En France, il a fait environ 120 000 victimes ; 750 000
aux États-Unis pour une population totale cinq fois plus nombreuse. Aucune société n’a
échappé à ce virus. La lutte contre la pandémie est passée dans une certaine mesure par une
coopération internationale.
En 2020, l’impact du choc sur la croissance a été particulièrement fort. À l’échelle mondiale,
le PIB réel a reculé de 3,3 %. En France, la chute a été de près de 8 %. L’impact différencié
s’explique pour partie par des stratégies sanitaires différentes (confinements,
vaccinations…).
Cet événement a démontré une résilience des sociétés (capables de produire un vaccin dans
des délais brefs et d’organiser une solidarité interne). Elle a accéléré la transition digitale des
sociétés et ainsi fait évoluer le rapport au travail et à la mobilité. Elle a eu pour effet
d’accroître une dette publique déjà élevée et d’accentuer le sentiment que les administrations
étaient capables de protéger les individus des périls les plus graves, quoi qu’il en coûte.

87 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023


Taux de croissance du PIB réel dans plusieurs zones entre 2016 et 2021

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 1. DEFINITION ET GENESE DE L’HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX ...... 4


CHAPITRE 2. LES FORMES DE SOCIETES DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE ...................................... 14
CHAPITRE 3. L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU DEBUT DU 19E SIECLE ............................... 22
CHAPITRE 4. LA REVOLUTION ECONOMIQUE CONTEMPORAINE ............................................... 25
CHAPITRE 5. : LES CRISES MAJEURES DE LA PREMIERE MOITIÉ DU 19ESIÈCLE ........................... 28
CHAPITRE 6. SOUBASSEMENT DES ÉCONOMIES DURANT LA MOITIÉ DU 19E SIÈCLE ET
L’ECONOMIE DES PUISSANCES ......................................................................................................... 30
L’ECONOMIE DES PUISSANCES ......................................................................................................... 36
CHAPITRE 7. L’ÉCONOMIE DE GUERRE ...................................................................................... 40
CHAPITRE 8. LA GRANDE DEPRESSION DE 1929 ........................................................................ 45
CHAPITRE 9. LA PHYSIONOMIE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20E
SIÈCLE ............................................................................................................................. 54
CHAPITRE 10. LES GRANDES PUISSANCES DE LA SECONDE MOITIE DU 20 E SIÈCLE ....................... 60
CHAPITRE 11. LES CLIGNOTANTS CONJONCTURELS DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20 E SIÈCLE ........ 63
CHAPITRE 12. DYNAMIQUE DES FAITS SPECIFIQUES AU TIERS-MONDE DURANT LA 2E MOITIÉ DU
20E SIÈCLE ............................................................................................................................. 67
CHAPITRE 13. LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX PRÉCONTEMPORAINS EN AFRIQUE .......... 75
CHAPITRE 14. LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX CONTEMPORAINS AFRICAINS .................. 79
CHAPITRE 15. LA PANDEMIE COVID19 ........................................................................................ 86

88 Dr LAWSON/Dr GBONOUGBE HFES@FASEG2022_2023

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