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REPUBLIC OF CAMEROON

REPUBLIQUE DU CAMEROUN Peace-Work-Fatherland


Paix-Travail-Patrie *******
******* MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR *******
WALYA HIGHER INSTITUTE
*******
INSTITUT SUPÉRIEUR WALYA DE YAGOUA
*******
BP.32 Yagoua
Tél. 699 87 50 29/ 696 515 374 /697 98 87 95
Email : institutsuperieurwalya@gmail.com

MODULE 1 : sociologie et économie

Première partie : sociologie

Unité dispensée par : Dr Mbere Wangba


Sociologue ruraliste ; politologue

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OBJECTIF GENERAL DU MODULE
 Situer son action dans le contexte économique et social du pays
OBJECTIFS spécifiques
Ce cours de Sociologie a pour objectifs généraux :
 Connaître le pays et les spécificités socioculturelles,
 De situer l’action du TSA dans un contexte socioéconomique et culturel,
 De maîtriser l’environnement social et humain dans lequel on doit s’insérer,
 De maîtriser les habitudes sociales quotidiennes de la population d’accueil (voir le
concept d’Habitus de Pierre BOURDIEU dans : « Entre dans les valeurs sociales »).

BUT
Ce cours a pour but :
 De mobiliser de manière pratique / théorique les connaissances de base en
Sociologie pour permettre à l’apprenant de cerner l’environnement
socioéconomique, sociopolitique, sociohistorique et socioculturel global afin de
faciliter ses interventions / actions auprès des communautés d’accueil.

RESULTATS ATTENDUS DE LA FORMATION


 A l’issu de cet enseignement, l’apprenant doit être apte à s’intégrer et à intégrer son
programme et son projet agropastoral, son projet de développement
socioéconomique en tenant compte d’un certain nombre de paramètres spécifiques
liés à l’environnement global du pays et du milieu d’accueil ou du territoire local
d’une part et des techniques/stratégiques de son intégration dans la culture et la
dynamique paysanne locale d’autre part,
 Aussi l’apprenant doit être à mesure de saisir toutes les particularités et aptitudes
sociologiques d’approcher son territoire et ses producteurs sans préjugés,
 Enfin, à la fin de cet enseignement, l’apprenant doit être capable de réaliser une
véritable rupture épistémologique et de s’armer d’un bagage et d’un dispositif
socioculturel et politique pour servir et se mettre au service des producteurs qui ne
sont jamais une table rase ni un panier trop plein.

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INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : DE LA SOCIOLOGIE AUX DETERMINANTS HISTORIQUES,


GEOGRAPHIQUES ET SOCIAUX DU PAYS

CHAPITRE 2 : DISPOSITIFS DU DEVELOPPEMENT ET LE DEVELOPPEMENT


DES ZONES RURALES

CHAPITRE 3 : SOCIOLOGIE DU MILIEU PAYSAN : DE LA


SOCIALISATION A L’INTEGRATION DANS LES SOCIETES RURALES

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Introduction

Comme le suggère l’intitulé, cet enseignement vise la matière à étudier, la sociologie,


et plus précisément la sociologie rurale par le truchement d’une démarche intellectuelle autre
que celle qu’habituellement, l’on tient pour propre, voire naturelle au sociologue. Suivant le
sillon tracé par les pères fondateurs, il ne s’agira pas de questionner la sociologie rurale non en
elle-même mais en dialogue avec la réalité sociale qui, d’un côté en nourrit la production et de
l’autre en détermine le destin.

Le TSA développera la prédisposition utile tant pour le théoricien que pour le praticien
de la sociologie, à une évaluation de l’efficacité et de l’efficience sociale de la sociologie. Il
apprendra à se montrer attentif à la nature de la discipline comme pratique. Il saura s’attacher,
surtout, à la vocation essentiel, unique et nécessaire de la sociologie, comme instrument
d’analyse de la réalité sociale. Les objectifs déclinés sont poursuivis en deux parties, qui ont
cependant pour préoccupation commune de répondre, chacune à partir d’une perspective
spécifique, à la question de savoir qu’est-ce que la sociologie et singulièrement la sociologie
rurale.

CHAPITRE 1 : DE LA SOCIOLOGIE AUX DETERMINANTS HISTORIQUES,


GEOGRAPHIQUES ET SOCIAUX DU PAYS

Première partie : Sociologie générale

Cette première partie est constituée de quatre sections qui, toutes, cherchent à définir la
discipline sociologique.

Section I : Contexte d’émergence et grands classiques (précurseurs et pères fondateurs)


de la sociologie

L’idée sociologique née des révolutions (politique, industrielle et scientifique) et elle s’affirme
comme science à travers les grands classiques.

A- Sociologie : fille des révolutions

Le point de vue sociologique ne s’affirme réellement qu’à la fin du 18ès et tout au long du 20ès
suite à la concurrence et le changement décisif qui marque l’Europe. Il s’agit d’abord des
évènements des sciences tels que la biologie et la chimie qui ont fait émerger le nouveau schéma

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d’analyse donc l’influence a été notable sur la sociologie naissante. Il s’agit aussi et surtout de
l’évolution politique et industrielle dont les rôles ont été plus importants encore dans la lente
maturité de la discipline.

1- La révolution politique

La pensée sociale voit ses bases posées à un moment de crise politique profonde. En
effet, l’ancien régime reposant sur le triptyque (noblesse, clergé et tiers-état) et royauté
héréditaire cède la place à un type de société nouvelle : la société bourgeoise. Ces mutations
marquent non pas un simple changement de régime, mais le passage d’un type de société
féodale fortement hiérarchisée à mobilité réduite à un modèle de société bourgeoise à mobilité
ouverte. Ces bouleversements donnent matière à réflexion pour un fait social entre autres : Saint
Simon avec sa physique sociale ; Auguste comte avec sa philosophie positive ou Emile

Durkheim l’un des fondateurs de la discipline. Cette tourmente révolutionnaire et les


réformes qui l’accompagnent donnent lieu à un affrontement idéologique entre conservateurs
libéraux et révolutionnaires. La crise fait en effet planer le risque d’un éclatement de la société
qui amène les penseurs sociaux à juger d’opportunité le rôle d’une science de l’homme donc
l’objectif fondamental est de prôner un ordre stable.

2- La révolution industrielle

La révolution industrielle du 19ès dans ses origines économiques consacre l’émergence du


projet sociologique qui tient également aux progrès enregistrés dans les domaines scientifiques
et techniques avec l’invention de la machine à vapeur de James Watt. Cette révolution a eu des
répercussions importantes sur le tissu social, dans la mesure où le passage d’un système féodal
assis sur la propriété foncière à une économie capitaliste a entraîné des transformations que les
penseurs sociaux ont regroupé sous le vocable « question sociale ». Le geste artisanal étant
brutalement disqualifié au profit de la division du travail et de la spécialisation des tâches, de
nouveaux systèmes économiques contrôlés par la bourgeoisie ont généré une exploitation des
travailleurs et une situation où les familles pauvres sont obligées de faire travailler, très tôt,
leurs enfants pour survivre. Par ailleurs, l’urbanisme consécutif et l’industrialisation ont
entraîné un relâchement de la cohésion sociale avec pour corollaire l’émergence de
l’individualisme et le bouleversement tant des techniques que des mœurs.

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Ces progrès techniques et les mutations qu’ils ont entrainées, ont attiré l’attention des hommes
de science qui ont trouvé nécessaire de promouvoir une science sociale capable d’analyser la
situation à l’aide d’une méthode scientifique.

3- La révolution scientifique

Au plan scientifique, la biologie, la chimie et la physique ont fait l’objet de


transformation importante et se sont vu appliquer la forme de technologie industrielle et
médicale (pénicilline). La montée de la biologie, de la chimie particulièrement ont inspiré un
certain nombre de modèles explicatifs très figurants, un certain nombre de théories
sociologiques.

C’est dans ce contexte qu’est né par exemple l’organicisme ou le systémisme. C’est


ainsi que Saint Simon en France, Henri Spencer en Angleterre, Fernand Tönnes en Allemagne
et bien d’autres vont se lancer dans ce qui a été nommé la « physiologie comparée » et fournir
un modèle à l’organicisme bien que les solutions envisagées à cette époque dépendaient des
possibilités d’application des sciences nouvelles dans ce contexte.

La sociologie tire donc ses fondements d’une longue mutation qui trouve ses origines
dans un contexte de triple révolution. C’est ce qui fait dire d’elle qu’elle est « fille des
révolutions ».

B- Evolution de la pensée sociologique

La sociologie s’est affirmée comme science à travers une succession idéologique des
grands auteurs. Parmi ceux-ci, nous les classons en précurseurs et pères fondateurs.

1- Les précurseurs

L’idée sociologique a été émise par plusieurs grands classiques avant qu’elle ne
s’impose comme science. Il s’agit de Montesquieu, Marx, Comte, Tocqueville…

a- Montesquieu (1689-1755)

Précurseur de la sociologie, l’idée qui retient l’attention chez Montesquieu c’est celle
qu’il fait de la loi. Comme l’esprit des lois est aussi célébré comme une des Bibles de la
politique humaniste et libérale, cette œuvre ne peut manquer d’intriguer le sociologue qui
cherche à la placer dans la lignée des fondateurs, ou des précurseurs. Il en donne une vue qui
doit être tenue pour naturaliste et laïque en dépit de la référence de Montesquieu à Dieu : « les

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rapports nécessaires qui découle de la nature des choses». On peut voir dans cette formule
l’annonce de la fameuse maxime durkheimienne selon laquelle il faut « traiter les faits sociaux
comme les choses». Un autre aspect qui retient l’attention du sociologue dans l’œuvre de

Montesquieu est l’interprétation qu’il suggère du changement social où il ne tombe ni du côté


des tenants du progrès linéaire ni du côté des tenants linéaires accélérés.

b- Auguste comte (1798-1857)

Auguste Comte est salué comme précurseur de la sociologie. Le mérite de Comte serait
double. Il aurait découvert la spécificité du social ; il aurait également établi la suprématie de
la sociologie sur toutes les autres branches du savoir. La conception comtiste de l’ordre social
annonce sur bien des points celle que développe Durkheim. Pour lui, la société est présentée,
comme un ensemble, ou un système d’autosubsistance dont la vie et la survie ne devrait rien
aux intentions des acteurs. La loi des trois états rend compte du passage qui conduirait les
connaissances et les institutions humaines de l’âge théologique à l’âge positif en passant par
l’âge métaphysique. Pour lui, puisque la sociologie est la science de la « dynamique sociale »,
puisqu’elle explicite l’actualité de l’ordre dans le progrès, elle est la reine des sciences.

C- Alexis de Tocqueville (1805-1859)

Honoré et reconnu de son vivant comme un des observateurs les plus sagaces de son
temps, A. de Tocqueville tombe, du moins en sociologie malgré quelques références à son
œuvre chez Durkheim, dans une sorte d’oubli, dont il ne sortira qu’après la deuxième guerre
mondiale. Raymond Aron fait remarquer dans Les Etapes de la pensée sociologique, P 224 que
d’ordinaire, Tocqueville ne figure pas parmi les inspirateurs de la sociologie. Sur sa nature, le
fonctionnement, le développement de la société moderne ou industrielle, Tocqueville nous
propose une interprétation cohérente et originale, concernant le passage de la société
traditionnelle à ordre et états à la société moderne caractérisée par la concurrence entre des
individus mobiles et statutairement égaux. On remarque la modernité de la problématique de
Tocqueville sur l’étude des effets politiques de développement socioéconomique. Bien
qu’inachevé, l’Ancien régime de la révolution, méditation sur la décadence de l’aristocratie et
sur la centralisation, constitue une puissance réflexion sociologique. En montrant qu’au-delà de
certains traits structurels communs aux sociétés modernes, il y a une pluralité de régime
politique possible. Les sociétés démocratiques peuvent être libérales ou despotique selon des
caractères différents suivant les contextes. R Aron peut en conclure que Tocqueville est « par

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excellence le sociologue comparatiste, qui essaie de dégager ce qui est important, par
confrontation des espèces de sociétés appartenant à un même genre ou un même type »

2- Les pères fondateurs

Deux grands auteurs ont été à la base de l’affirmation de la sociologie comme science.
Il s’agit E. Durkheim et de Max Weber.

a- Emile Durkheim (1858-1917)

Il est unanimement considéré comme le père de la sociologie française. Philosophe de


formation, il a fait de la sociologie une science sociale à part entière en posant les bases
méthodologiques de cette discipline, puis en regroupant autour de sa revue l’année sociologique
une équipe de recherche, et enfin en l’enseignant à l’université. La réflexion méthodologique
de Durkheim est concentrée dans trois ouvrages : les règles de la méthode sociologique ou il
s’attache à définir l’objet de la sociologie « le fait social ». Dans la division du travail social,
l’auteur pose cette question « comment l’accroissement de la taille des sociétés et la
spécialisation de plus en plus grande des groups et des individus, au lieu d’aboutir à l’éclatement
de la collectivité en une multitude de groupe et d’intérêt contradictoire, permettent la
coexistence et la cohésion sociale ? » Durkheim trouve la réponse dans la division du travail
social. Celle-ci produit le lien social, la solidarité et l’intégration de l’individu dans un groupe
social. Si dans les communautés archaïques, l’absence de différenciation des fonctions sociales
crée la solidarité mécanique, dans les sociétés modernes, la solidarité devient organique.

b- Max weber (1864-1920)

Père fondateur de la sociologie allemande, Max Weber a vu le premier l’importance de


la notion d’action. Il en indique clairement dans sa définition de la sociologie comme « science
qui se propose de comprendre par interprétation l’activité sociale et par là d’expliquer
causalement son déroulement et ses effets ». L’action ou l’activité sociale est immédiatement
précisée par celle d’interaction, puisque le sens visé se rapporte au comportement d’autrui par
rapport auquel s’oriente son déroulement. La sociologie compréhensible procède par
construction. C’est cet aspect de sa méthode que souligne weber quand il parle de notions d’ «
idéal types » qui est une représentation simplifier de la réalité construite en négligeant tout ce
qui n’est pas caractéristique du phénomène étudié. La fameuse typologie de légitimité
notamment traditionnelle, charismatique et légale rationnelle permet d’illustrer la procédure
wébérienne.

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Section II : La scientificité de la sociologie : objet et méthodes

Pour obtenir son autonomie vis-à-vis des autres sciences sociales, la sociologie se dote
d’un objet d’étude et des méthodes d’analyse déterminées.

A- Objet d’étude de la sociologie

Au tournant du XIX ès, M. Weber et E. Durkheim ont défini deux grandes conceptions du social
et de la sociologie. La première raisonne en termes d’individu, la deuxième en termes de
variables sociologiques mais tous deux sont deux faces d’une même pièce.

1- L’action sociale ou activité sociale


L’action sociale constitue pour M. Weber l’objet d’étude de la sociologie. Elle est définie
en deux temps notamment l’action et action sociale:

Une action ou activité est un comportement humain qui a un sens aux yeux de celui ou celle
qui l’adopte, c’est-à-dire que ce comportement n’est pas purement réflexe (comme le fait
d’éternuer), mais a une signification particulière pour l’individu : par exemple, alors que je suis
en train de marcher dans la rue, j’ouvre mon parapluie parce qu’il s’est mis à pleuvoir.

Une action est une action sociale si le sens que je lui donne se rapporte au comportement
d’autrui, c’est-à-dire qu’à un certain degré, cette activité est influencée par la situation des
autres, par ce que font les autres autour de moi. Par exemple, lorsque j’assiste à une cérémonie
religieuse de mariage ou d’enterrement, il s’agit d’une activité sociale car elle est orientée vers
autrui : je cherche à partager ma joie ou ma tristesse avec les autres. Pour Weber, la sociologie
se propose de « comprendre par interprétation l’activité sociale » : en conformité avec la
définition de l’activité sociale, il s’agit donc de comprendre le sens que les individus assignent
à leurs actions.

2- Le fait social

Objets de la sociologie pour Durkheim, les faits sociaux sont définis comme « des manières
d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de
coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui » (Émile Durkheim, Les règles de la méthode
sociologique, p.18-19). Le fait social a trois principales caractéristiques : il est collectif,
extérieur à l’individu, et contraignant. La sociologie a une ambition d’explication des faits
sociaux. A ce sujet, Durkheim souligne que « la cause déterminante d'un fait social doit être
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cherchée parmi les faits sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle
». Pour expliquer le suicide par exemple, il ne faut pas interroger des individus qui ont tenté de
se donner la mort mais rechercher les variables sociologiques (âge, sexe, situation
matrimoniale) qui favorise ce comportement.

Durkheim Distingue la conscience individuelle qui est l’ensemble des goûts et aptitudes
strictement individuelle de la conscience collective est formé des normes et des valeurs
communes à l’ensemble du groupe social. Pour l’auteur, préférer le bleu ou le vert relève de la
conscience individuelle, alors que préférer la démocratie à la dictature est du domaine de la
conscience collective.

B- Les méthodes de la sociologie (confer M1 Méthodes d'enquêtes et d'analyse de


données)
Pour expliquer un phénomène social quelconque, la sociologie met en œuvre deux
méthodes différentes. Toutefois, la triangulation est relativement importante d’un certain point
de vu selon la méthodologie liée au fondamental.

1- Les méthodes qualitatives

Elles consistent à chercher la cause d’un phénomène sans faire intervenir de données
statistiques. Elles permettent d’établir les relations logiques entre deux phénomènes puis de les
comparer afin de dégager les caractéristiques de l’un et de l’autre.

a- Entretien

Un entretien sociologique est une interaction verbale entre le chercheur et une personne
sollicitée par lui, dans l’objectif explicite d’une étude sociologique, sur un thème précis en
relation avec cette étude. Les questions posées par le chercheur sont des questions ouvertes, qui
attendent des réponses libres et assez développées de la part de la personne interviewée.

Les types d’entretiens sont notamment l’entretien direct, semi directif, non directif ou libre…
b- Observation

Méthode d’enquête par laquelle le chercheur observe directement, par sa présence sur
le «terrain», les phénomènes sociaux qu’il cherche à étudier. Les observations peuvent être
ponctuelles ou de longue durée. Elle repose sur les techniques telles que l’observation
participante, l’observation directe.

c- Analyse de contenu
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C’est une technique d’analyse des données qualitatives. Elle consiste en un examen
systématique et méthodique des documents textuels ou visuels. L’analyse de contenu nécessite
la sélection des documents, la lecture, la classification et l’interprétation de ces documents.

2- Les méthodes quantitatives

Elles sont des techniques de recherche se fondant sur une épistémologie positiviste,
utilisant des outils d’analyse mathématiques et statistique en vue de décrire, d’expliquer et de
prédire des phénomènes par le biais de concept opérationnalisé sous forme de variable
mesurable. L’enquête quantitative repose sur des supports tels que :

a- Le questionnaire

Elle implique l’élaboration d’un échantillon de la population à étudier, l’élaboration du pré-


test du questionnaire et l’administration du questionnaire. Le questionnaire est constitué des
questions fermées, ouvertes, préformées, directes, d’opinion, de fait…

b- Analyses des statistiques


Il s’agit de l’analyse des statistiques préétablies telles que les statistiques agricoles, pastorales,
cynégétiques. Elle est réalisée à base des logiciels tels qu’Excel, SPSS…

SECTION III : Les grands courants de pensée sociologique

A la suite des travaux des deux pères fondateurs de la sociologie que sont E. Durkheim
et M. Weber, la sociologie moderne reste durablement traversée par une tension entre deux
approches du social : l’une holiste, qui accorde le primat à l’étude des structures sociales et des
phénomènes collectifs, et l’autre individualiste, qui part d’une analyse de l’action individuelle
pour comprendre la société.

A- Les courants classiques ou le holisme

Encore appelé sociologie de l’ordre, il se décline en courant culturaliste, structuraliste


et fonctionnalisme…

1- Le culturalisme

Le culturalisme est un terme appartenant à l’anthropologie mais transposable à la


sociologie. Il tire ses origines des travaux d’anthropologues M. Mead et Ruth Benedict qui ont
montré que les personnalités des hommes et des femmes sont différentes selon qu’on passe
d’une société à une autre. Le culturalisme est un courant de pensée qui a dominé la sociologie

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américaine des années 1930 jusqu’ aux années 1950. A partir de la notion centrale de culture,
les culturalistes entendent rendre compte de la manière donc les sociétés composées d’individus
divers et différents parviennent à assurer leur cohésion et leur intégration. La lecture culturaliste
est fondée sur un ensemble de proposition dont l’accent peut être mis sur l’un ou l’autre.

La première soutient l’idée selon laquelle, la structure de la personnalité est étroitement


dépendante de la culture caractéristique d’une société particulière, entendant par culture
notamment le système de valeurs fondamentales de la société. Par cette proposition, les
culturalistes tendent dans leurs analyses des systèmes sociaux à accorder un poids décisif à la
socialisation par laquelle les valeurs fondamentales d’une société se transmettent d’une
génération à l’autre. La deuxième stipule que chaque société tend à constituer une totalité
culturelle originale Les personnalités de base dépendent en conséquence de spécificité de
chaque culture. Comme le remarque Linton, un voyageur qui, débarque en Norvège, confie à
un porteur le soin de changer un billet de banque est un peu près assuré de voir le porteur revenir
avec la monnaie. En Italie, il est un peu près sûr de ne jamais le revoir. La culture en effet, est
l’ensemble des habitudes et des attitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une
société. Tout compte fait, le culturalisme permet d’analyser et de décrire des individus intégrer
dans les groupes sociaux stables et harmonieux tout autant qu’il permet de comprendre cette
intégration à travers la socialisation.

2- Le structuralisme

Ce vocable désigne un mouvement d’idées diffus et complexe qui s’est développé dans
le domaine des sciences sociales au cours des années 1960. Le structuralisme, en sociologie,
est né de l’ambition de Claude Levy Strauss de surmonter le morcellement des monographies
produites dans le cadre des recherches sur le système de relation sous-jacent qui les organisent.
Considérant que la société est structurée au même titre qu’un langage, C.L. Strauss reprend à
son compte la méthode d’analyse inaugurée par F. De Saussure et fonde un paradigme construit
autour de la notion de structure. Il définit la structure comme « une combinaison d’éléments
telles que la modification quelconque de l’un d’entre eux entraine la modification de tous les
autres ». Ainsi, on peut analyser les institutions sociales de manière descriptive. Mais on peut
aussi s’interroger sur la structure du système constitué par l’ensemble des institutions d’une
société. Cette perspective, qu’on peut appeler structurelle, est par exemple celle qu’adopte
Montesquieu dans l’Esprit des lois. Les régimes politiques, institution juridique, organisation
sociale et familiale tendent, selon Montesquieu, à former un tout cohérent, des « structures »

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comme on dirait aujourd’hui, excluant nombre de combinaisons possibles d’un point de vue
strictement combinatoire, mais difficilement concevables d’un point de vue sociologique. Dès
lors, dans la logique du structuralisme, les sociétés humaines mieux les structures qui les
composent et vice versa par le truchement des relations qui s’instaurent entre eux. Pour le dire
autrement, le structuralisme considère la totalité stable comme produit des relations entre
éléments ou composantes sans pour autant que la structure soit la somme des actions
individuelles.

3- Le fonctionnalisme

Le mot fonctionnalisme fait son apparition en 1930 dans les travaux des anthropologues
et ethnologue chez Malinowski et Radcliffe-Brown. Le fonctionnalisme est un courant
théorique élaboré par Robert King Merton et Talcott Parsons qui postule, dans sa forme
radicale, que « les éléments d’une société forment un tout indissociable, jouent un rôle vital
dans le maintien de l’équilibre d’ensemble et sont donc indispensables […]. » Ce courant
présuppose donc la stabilité et l’intégration des systèmes sociaux, et tend à ramener
l’explication des faits sociaux à la mise en évidence de leurs fonctions. La notion de fonction
désigne de façon générale en sociologie « la contribution d’une institution sociale au maintien
du système au sein duquel elle est en interaction avec d’autres ». Robert King Merton établit
une distinction entre fonction manifeste et fonction latente, qu’il présente de la façon suivante
: Les fonctions manifestes sont les conséquences objectives qui contribuent à l’ajustement ou à
l’adaptation du système, sont comprises et voulues par les participants du système. […] Les
fonctions latentes sont celles qui ne sont ni comprises, ni voulues. Exemple la fonction
manifeste de l’école est la socialisation tandis que la fonction latente est la reproduction des
classes.

B- Les courants contemporains

Les sciences sociales ont essayé de rendre compte, d'analyser et d'interpréter la condition
moderne. Cela transparait à travers moult théories élaborées par différents auteurs.

1- L’individualisme méthodologique ou théorie du choix rationnelle

En réaction contre les sociologies holistes, les théoriciens du choix rationnel, ou individualistes
méthodologiques, proposent d’expliquer les phénomènes sociaux comme des produits
émergents, c’est-à-dire comme produits de l’agrégation d’actions individuelles. Ces actions
peuvent toutes être comprises comme rationnelles au moins dans leurs intentions, si ce n’est

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dans leurs effets, souvent imprévus. Raymond Boudon réagit contre ce qu’il appelle le
sociologisme, c’est-à-dire une forme d’explication des phénomènes sociaux qui considère les
individus comme des agents passifs, agis par les structures sociales.

L’individualisme méthodologique suppose d’analyser la relation entre les actions, les


croyances et les attitudes individuelles d’une part, et les effets que leur agrégation engendre au
niveau collectif d’autre part. Raymond Boudon montre qu’il peut exister des décalages entre
d’une part les objectifs visés par les individus et d’autre part les effets collectifs résultant de
l’agrégation des comportements individuels : R. Boudon parle d’ «effet d’agrégation» ou «effet
émergent» pour désigner ces effets collectifs non recherchés par les individus. La notion d’effet
pervers vise à rendre compte du cas où l’effet engendré au niveau collectif est indésirable pour
les individus : «il y a effet pervers lorsque deux individus (ou plus) en recherchant un objectif
donné engendrent un état de choses non recherché, et qui peut être indésirable du point de vue
soit de chacun des deux, soit de l’un d’entre eux». Dès lors, l’individualisme méthodologique
repose sur le postulat suivant :

« Pour expliquer un phénomène social quelconque que celui-ci relève de la démographie,


de la science politique, de la sociologie ou de toute autre science sociale particulière, il est
indispensable de reconstruire la motivation des individus concernés par le phénomène en
question, et d’appréhender ce phénomène comme le résultant de l’agrégation des
comportements individuels dictés par ces motivations »
On parle quelquefois de l’individualisme structurel selon Wippler et de l’individualisme
institutionnel selon Bourricaud. Ces derniers indiquent au contraire que, pour expliquer l’action
d’un individu, il est en général nécessaire de déterminer les données structurelles en
institutionnelles qui les balisent le champ d’action à l’intérieure duquel il se meut, ainsi que les
effets de la socialisation à laquelle il a été exposé et que les ressources dont ils disposent.

2- La sociologie dynamique
Elle met l’accent sur l’étude des changements sociaux, du devenir de la société. Il faut
d’emblée souligner que cette préoccupation relative au devenir des sociétés est congénital à la
sociologie qui dès ses prémices se donne pour objet la « dynamique sociale ». Dans le contexte
actuel, la sociologie dynamique se définit en deux orientations théoriques correspondant à deux
champs d’observation : L’Afrique avec la sociologie générative de G. Balandier qui remet en
cause l’immobilisme des sociétés primitive et le monde industrialisé avec la sociologie de
l’action d’Alain Touraine. Pour lui, «les sociétés en développement en présence des

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configurations sont toujours en voie de se faire et de se défaire». Autrement dit avec la
décolonisation, les sociétés africaines sont en transformation puisqu’elles passent d’un système
politico économique colonial à un système d’autonomie politique. Ainsi donc, les sociétés
africaines en particulier prêtent attention aux « dynamiques du dedans » qui est défini
trivialement comme facteurs internes du changement et aux «dynamiques du dehors» qui sont
le contraire.
3- La théorie de la reconnaissance

Elle est élaborée par Axel Honneth qui part de l’observation du phénomène de
l’exclusion et des marginaux dont son objectif est de voir leur comportement. Il cherche à voir
comment ces derniers vont lutter pour la reconnaissance. Dans son ouvrage la théorie de la
reconnaissance, A. Honneth explique que depuis la nuit des temps les sociétés humaines sont
en permanence l’objet de construction et de déconstruction parce que les marginaux et les
exclus engagent des tactique des stratégies, des comportements pour être reconnus. C’est une
théorie des valeurs notamment de justice sociale de valeur du bien être de vérité sociale. Elle
stipule qu’aujourd’hui, du fait des polarisations et des inégalités sociales, le comportement des
victimes et leur réaction se manifestent en mouvement.

SECTION IV : Les différentes branches de la sociologie

A- Sociologie «une boite à outils»

La sociologie est définie comme science qui étudie la société dans sa globalité et dans son
dynamisme. A cet effet, elle s’applique à tous les phénomènes sociaux observables dans la
société. Sociologie telle que comprise ne renvoie à rien si et seulement si l’histoire renvoie à
l’étude scientifique des faits historiques, la géographie à l’homme dans son rapport avec la
nature. La sociologie est donc un support sur lequel on s’appuie pour construit un domaine
spécifique. Raison pour laquelle on parle de sociologie de : travail, famille, sociologie du
mauvais cœur. Toutefois, nous nous attelons sur une branche particulière qui la sociologie rural.
Celle-ci intéresse particulièrement le TSA dans la mesure où, il est appelé à parcourir le milieu
paysan dans l’optique de l’arrimer à la modernité.

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Deuxième partie : DETERMINANTS HISTORIQUES, GEOGRAPHIQUES ET
SOCIAUX DU PAYS
I- Sociohistoire du Cameroun
1- Le Cameroun précolonial
Avant la découverte du Cameroun, le territoire et les peuples qui l’occupent aujourd’hui
existaient mais le territoire n’était pas défini à travers le tracé des frontières et ne disposait
d’aucune forme de gouvernement. Bref le Cameroun n’était pas un Etat. Toutefois, les peuples
identifiables par leur langue et leur culture, avaient une organisation socioéconomique et
politique remarquable. C’était le Cameroun des villages, des tribus et des royaumes.

Ainsi, le nom du Cameroun et l’établissement de l’entité géopolitique, des frontières et du


gouvernement sont des créations européennes. En effet, c’est en 1472 que le navigateur
portugais Fernando Póo découvre l’estuaire du Wouri, qu’il baptise rio dos Camaroẽs (« rivière
des crevettes »), donnant ainsi son nom au pays. Les Européens attendent cependant le XVIIe
siècle pour créer sur la côte camerounaise des comptoirs commerciaux, d’où sont exportés vers
l’Europe et le Nouveau Monde ivoire, bois précieux et esclaves.

Les Doualas étaient alors bien établis sur le littoral. Au nord, les pasteurs peuls constituent
à cette époque des chefferies indépendantes, après avoir refoulé les Kirdi de la plaine du
Diamaré, entre le Logone et la Bénoué. Lorsque Ousman dan Fodio, réformateur musulman et
fondateur de l’empire de Sokoto, conquiert le Nord de l’actuel Nigeria, il envoie Adama, l’un
de ses guerriers, islamiser les plateaux du Sud qui prennent le nom d’Adamaoua. Le royaume
bamoun quant à lui, a lutté contre l’expansion peule. Mais, au seizième, le roi Njoya, intronisé
en 1895 s’est converti à l’islam.

2- Le Cameroun coloniale
Le Cameroun n’a pas subi la colonisation comme tous les autres pays d’Afrique. Toutefois,
il a été sous protectorat allemand, sous mandat de la SDN et sous tutelle de l’ONU
Le protectorat allemand : En 1884, Nachtigal, prenant de vitesse les Britanniques mais
aussi les Français, signe avec les chefs doualas une série de traités de protectorat parmi lesquels
le traité germano douala du 12 juillet 1884. L’autorité allemande sur la région est consacrée à
la conférence de Berlin, l’année suivante.
En 1902, l’Allemagne a étendu son influence jusqu’au lac Tchad. En 1912, après l’incident
d'Agadir, elle obtient de la France la cession d’un vaste territoire à l’est des régions qu’elle
contrôle déjà, en échange de la reconnaissance du protectorat français au Maroc.

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En 1919, le pays, dans ses frontières antérieures à 1911, est placé sous mandat de la Société
des Nations (SDN). Celle-ci en confie les 4/5 à la France ; le reste échoit à la Grande-Bretagne
et est rattaché au Nigeria. La partie britannique, située à l’ouest, est partagée en deux zones
séparées par une bande de 72 km, le long de la Bénoué. D’une part Le Northern cameroon et
d’autre part le Southern cameroon.
En 1945, l’ensemble des territoires camerounais passent sous tutelle de l’Organisation des
Nations unies (ONU). Le Cameroun oriental obtient son autonomie interne en 1958, dans le
cadre de la Communauté française, puis accède à l’indépendance en 1960.
3- Le Cameroun indépendant
La réunification : Le Cameroun occidental se scinde en deux après un référendum
d’autodétermination organisé le 11 février 1961. Les populations du Nord, musulmanes,
choisissent de rester nigérianes tandis que les habitants du Sud, chrétiens ou animistes,
demandent leur rattachement au Cameroun. La même année le 1er octobre est formée une
république fédérale du Cameroun, sous la présidence d’Ahmadou Ahidjo, avec John Ngu
Foncha comme vice-président de la république et premier ministre du Cameroun occidental
La recherche de l’unité nationale : En 1963, le président Ahmadou Ahidjo réprime la
révolte des militants de l’Union du peuple camerounais (UPC), un parti révolutionnaire et
nationaliste opposé au centralisme de Yaoundé. Trois ans plus tard (c’est-à-dire en sept 1966),
les principaux partis camerounais (UC, BDC, KNDP, CPNC…) sont contraints de fusionner
dans le parti unique l’union nationale camerounaise (UNC). Le 20 mai 1972, Ahidjo organise
un référendum qui transforme l’État fédéral en une république unie du Cameroun. C’est
pourquoi Le 20 mai de chaque année, on célèbre la fête nationale de l’unité au Cameroun.
Confirmé dans ses fonctions en 1975 et en 1980, le président Ahidjo démissionne pour raisons
de santé en novembre 1982. Il est remplacé par Paul Biya, son ancien Premier ministre, un
chrétien du Sud. Celui-ci écarte du pouvoir les proches d’Ahidjo et particulièrement les
nordistes ; Ahidjo est contraint à l’exil en juillet 1983 à Dakar au Sénégal où il décède le 18
novembre 1989.
Paul Biya, élu pour un premier mandat complet en janvier 1984 et réélu en 1988,
promulgue une nouvelle Constitution. Elle institue un régime présidentiel fort, au sein duquel
la fonction de Premier ministre est supprimée. La même année, une tentative de coup d’État est
mise en échec tandis que le premier plan d’ajustement voit le jour, à la demande du Fonds
monétaire international (FMI).

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En 1990, le refus du gouvernement de légaliser le Front démocratique social (Social
Democratic Front, SDF), provoque des manifestations dans le nord-ouest du pays. Dans le
même temps, la crise économique suscite le mécontentement de tout le pays. Le président Paul
Biya est obligé d’ouvrir le pays au multipartisme.

Les premières élections pluralistes sont organisées sous la pression de la population de


Douala, après une grève générale ensanglantée par la répression de l’armée en avril 1991. Elles
se déroulent, en mars 1992, dans un contexte de violence, marqué au nord par des affrontements
intercommunautaires. Les élections présidentielles de 1997, 2004 et 2011 sont toutes
remportées par le Président Paul Biya. Même si les observateurs internationaux relèvent des
dysfonctionnements à chaque élection, ils n’ont jamais remis en cause la validité des scrutins.

II- Point sur la géographique du Cameroun


1- Les traits physiques généraux du Cameroun
Au cœur de l’Afrique, le Cameroun est un pays très représentatif du continent, par sa taille
et l’extrême variété de ses traits physiques. On y trouve toutes les nuances du relief, du climat
et de la flore du continent. On passe très rapidement du domaine équatorial au domaine tropical
avec les diverses nuances que comporte chacun d’eux. Les sols et l’hydrographie sont le reflet
des climats.
a- Situation et dimensions :
Le Cameroun est un pays de l’Afrique centrale ; depuis le golfe de Guinée (golfe du
Biafra), il s’étire vers le nord jusqu’au lac Tchad du 2ème au 13ème degré de latitude Nord et
s’étale en largeur du 9ème au 16ème degré de longitude Est. Il forme un triangle de 475 442 km²
de superficie, qui relie l’Afrique équatoriale et l’Afrique occidentale. Cette superficie comparée
à celle des autres pays du continent se situe dans la moyenne des Etats africains : 22 pays sur
55 que compte l’Afrique ont une superficie supérieure à celle du Cameroun. La distance
extrême Nord-Sud est de 1200km et celle Ouest-Est 800km.
b- Le relief et les régions géographiques
Le trait dominant de son relief est le massif de l’Adamaoua, un arc montagneux qui
sépare le nord et le sud du pays. Ses plateaux, à une altitude moyenne de 1 370 m, dominent les
plaines de la Bénoué, au nord et à l’ouest, le long de la frontière avec le Nigeria. Plus redressé
au nord et à l’ouest, où il s’élève jusqu’à 2 460 m, l’Adamaoua se prolonge au sud-ouest par de
hautes montagnes d’origine volcanique où culmine le mont Cameroun à 4 095 m. Le Cameroun
se divise en plusieurs régions géographiques :

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 La plaine côtière
 Le plateau sud camerounais (altitude moyenne 600m)
 Les hauts plateaux de l’Ouest (altitude moyenne 1500-3000m)
 Le plateau de l’Adamaoua (altitude moyenne1100m)
 La cuvette de la Bénoué
 La plaine du Diamaré
 Les monts Mandara (altitude moyenne 900 m)
c- Végétation
Au sud, la plaine côtière et l’intérieur des terres sont couverts d’épaisses forêts équatoriales
tandis qu’en direction du nord celles-ci font place à la savane puis à la steppe
soudanosahélienne, qui se termine par des marécages (les Yaérés) en bordure du lac Tchad.
a- L’Hydrographie
L’Adamaoua détermine l’orientation hydrographique du Cameroun. Le Logone s’écoule
vers le nord, du plateau central vers le bassin du Tchad. La Bénoué y prend également sa source
et relie l’est et le nord du plateau au vaste réseau fluvial du Niger à l’ouest (Nigeria). Vers le
sud, le massif donne naissance à de nombreux fleuves côtiers nationaux, dont la Sanaga et le
Nyong, qui se jettent dans l’Atlantique. Ses sources alimentent aussi le bassin du fleuve Congo
(Sangha), à l’est.
b- Climat
Le Cameroun possède deux domaines climatiques notamment le climat équatorial et le
climat tropical. Le domaine équatorial est partagé entre deux types de climat. Le climat de type
Guinéen qui règne sur le plateau Sud Camerounais. Il se caractérise par des pluies abondantes
plus de 1.500mm d’eau par an. La température est constante 26° en moyenne. Ce type de climat
est rythmé par quatre saisons dont deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Le climat de
type Camerounais qui règne sur le haut plateau de l’Ouest et la région du mont Cameroun. Il se
Caractérise par un climat à deux saisons : une longue saison de pluie et une courte saison sèche ;
l’existence de deux variétés sous climats notamment un climat camerounais d’altitude avec des
pluies peux importantes (haut plateau de l’Ouest) ; le climat Camerounais maritime avec des
pluies très abondantes (kribi limbé). Dans le Sud et sur les côtes (3 890 mm), avec des pluies
abondantes d’avril à novembre, et presque toute l’année dans les montagnes du Sud-Ouest (10
000 mm/an, Par exemple Debunsha est l’une des régions les plus pluvieuses dans le monde).

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Le domaine équatorial recèle deux variantes. Le climat tropical soudanien il règne sur
l’Adamaoua et sur la cuvette de la Bénoué. Il se caractérise par l’existence de deux saisons, les
pluies sont peux abondantes entre 900 et 1500 mm ; la température y est assez élévée au tour
de 28° ; l’existence de deux sous climats : le climat Soudanien d’altitude (plateau de
l’Adamaoua), le climat soudanien de plaines (6 mois de pluies et 6 mois de saisons sèches à
Garoua avec une température élevée ; enfin de climat tropical sahélien qui règne dans la cuvette
de la Bénoué caractérisé par l’existence de deux saisons avec une longue et vigoureuse saison
sèche supérieure à 7 mois, précipitation très faible, sécheresse accentuée. A Maroua, au mois
d’Avril, on a des maxima de 33° et de minima de 25,9° au mois de décembre.

III. LES CARACTERISTIQUES SOCIALES


1- Le peuplement
Le Cameroun est une véritable mosaïque de peuples, on compte plus de 200 groupes ethniques.
Selon la théorie linguistique de Joseph H. Greenberg, 1963 (linguiste et anthropologue
américain à qui l'on doit la classification exhaustive des langues africaines en quatre familles,
dont les grandes lignes sont désormais reconnues et admises par la plupart des spécialistes),
« La zone couvrant le sud-ouest de l’actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria serait le
berceau des peuples bantous au Ier millénaire avant notre ère. Les Tikar, les Bamoun et les
Bamiléké s’installent ensuite sur les hauts plateaux camerounais. Au Nord, la civilisation des
Sao, mal connue, se développe dans le bassin du lac Tchad. Cette région passe au xvi e siècle
sous le contrôle de l’empire de Kanem-Bornou »

Dans le sud vivent principalement les peuples de langue bantoue, en majorité


christianisés. On distingue les fang-beti et les bassas. Les forêts du Sud constituent l’un des
derniers refuges pour les Pygmées.

A l’ouest ce sont les peuples dits bantoïdes ou semi bantous : bamoun, Tikar, Nso,
Wimbum, Widikum, bamiléké… la communauté la plus importante est celle des Bamiléké.

Au nord on a les Soudanais animistes appelés kirdi mêlés aux foulbé et aux arabes choa
islamisés. Toutefois on distingue

-les paléo-soudanais (Mandara, Mofou, kapsiki, Guidar…d’une part installés autour des
monts mandara et d’autre part Mboum, Dii, Laka, Mbéré, koutine…installés dans la cuvette de
la bénoué et une partie de l’Adamaoua)

-les néo-soudanais (Massa, Mousgoum, Kotoko…) installés dans la vallée du Logone

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2- Quelques chiffres sur la population camerounaise
Evaluée à 17 123 688 habitants lors du troisième Recensement Général de la Population et
de l’Habitat de novembre 2005 avec un taux de croissance démographique de 2,7% par an, la
population du Cameroun est estimée à 19,5 millions d’habitants en 2009. Celle-ci atteindrait
26,5 millions en 2020. Cette population est essentiellement jeune, les moins de quinze ans
représentent 45% de la population contre 3% pour les personnes âgées de plus de soixante-cinq
ans. Les femmes constituent environ 50,5 % de la population.

 Population en 2008 : environ 20 millions habitants


 Densité de population : 42 habitants/km2
 Taux de fécondité : 4,4 enfant(s) /femme
 Taux de mortalité : 12,4 %
 Taux de mortalité infantile : 64,6 %
 Taux de croissance de la population 2,22 %
 Espérance de vie: hommes : 52 ans ; femmes : 54 ans
 Population par tranches d’âge : moins de 25 ans : 62 % ; 25-64 ans : 34,8 %; plus de
65 ans : 3,2 %
 Taux d'urbanisation: 52,9 %
 Taux d'alphabétisation hommes : 86,2 % femmes : 76,1 %

Population (en million 2005 2010 2015 2020

Femmes 8,6 10 ,1 11,6 13,4


Hommes 8,5 9,9 11,4 13,1
Total 17,1 20,0 23,0 26,5

Travaux dirigés

Les spécificités du Cameroun


Groupe 1 : les zones agro écologiques du Cameroun
Groupe 2 : La spécialisation agricole au Cameroun
Groupe 3 : Le pouvoir dans les sociétés traditionnelles du Cameroun
Groupe 4 : La configuration ethnique au Cameroun
Groupe 5 : Anthropologie alimentaire des régions du Cameroun
Groupe 6 : Environnement écologique du Cameroun

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