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Sociologie

1. Présentation :
1.1. 30h de cours 5-6 séances
Le cours risque d’évoluer et donc diffère des autres années
Influence importante de la vision de Pierre Bourdieu (à connaître)
La matière d’examen porte sur le contenu vu en présentiel et pas seulement
sur le syllabus.
L’examen consistera en un QCM à cotation négative (1 point perdu par 5
mauvaises réponses ?)
Deux types de documentation donnés :
- De base, utile
- Approfondissement réflexif

1.2. Qu'est-ce la modernité ?


La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son
temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme «
dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent
principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de
« moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne
» est entré dans le langage usuel.

1.3. Où en est-on dans la réalité sociétale ?


● « Postmodernité » et « hypermodernité », avatars de la modernité
● Désenchantement du monde ou sacralisation de la technique
● La collapsologie, « fuite en avant » de la modernité
● L'individualisme confinitaire

2. Origine de la sociologie :

2.1. Le contexte :
Le début de la sociologie date du 18ème siècle dans le cadre d’examens à
prétention scientifique sur les faits sociaux.
Il faut se dire qu’à l’époque, les canaux de diffusion étaient limités, cela a eu
une incidence non négligeable sur l’évolution de la sociologie.

La sociologie a été influencée par trois contextes particuliers :


- Politique (2.2.1)
- Economique (2.2.2)
- Scientifique (2.2.3)
2.1.1. Contexte politique :
La révolution française est la référence en matière d’évolution, elle
débouche notamment sur la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen (4 août 1789).
Le pouvoir de La Noblesse, du Clergé et du Tiers-Etat (une royauté
héréditaire) , se voit contesté par une nouvelle classe politique : la
bourgeoisie.

2.1.2. Contexte Industriel :


A travers le développement des industries du verre, du textile, de la
sidérurgie, des mines,... on voit émerger des cités ouvrières, des
corons. Dans ce contexte de rassemblement de main-d'œuvre,
d’ouvriers apparaissent des paysages de misère sociale à travers les
territoires (dont le Hainaut) et donne ainsi naissance à la question
sociale sur les conditions de vie et du travail.

Lire l’article de la Libre sur la sidérurgie => Lecture obligatoire


Le prof trouve que l’extrait “glas d’une société traditionnelle…" est trop
caricatural. Pour lui, tout ne disparaît jamais complètement, le futur
est toujours imprégné du passé.

2.1.3. Contexte scientifique :


Le siècle des lumières apporte la vision d’un monde où raison et
classement prévaut aux croyances.

2.2. Les précurseurs:


Le prof attache une importance particulière à Auguste Comte en particulier.

2.2.1. Saint-Simon (1760-1825) :


Il ne le considère pas réellement comme un sociologue

2.2.2. Adolphe Quételet (1796-1874) :


Démographe et statisticien, à travers ses recensement, il définit
l’importance des questions sociales dans l’élaboration des lois

2.2.3. Alexis de Tocqueville (1805-1859) (pas vu au cours, c’est juste dans le


syllabus)

2.2.4. Auguste Comte (1798-1857) => Le plus important à connaître :


Il donne naissance au terme de sociologie dans les années 1830 qui a
alors pour définition: « désigner par un nom unique cette partie
complémentaire de la philosophie naturelle qui se rapporte à l’étude
positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux
phénomènes sociaux ».
Il est aussi le père fondateur du positivisme.
2.2.4.1. Positivisme :
Doctrine selon laquelle les sciences positives sont appelées à
fonder la philosophie et à être le principal organisateur de la
société.
Elle repose sur trois états :
- Théologique :
L'homme recherche, d'une manière presque exclusive, l'origine
de toutes choses, la cause essentielle, soit première, soit
finale, des divers phénomènes qui l'affectent, dans la volonté
des dieux ou des esprits.
- Métaphysique : aussi appelé état abstrait, désigne le siècle
des Lumières et notamment les encyclopédistes. Les agents
surnaturels sont remplacés par des entités abstraites (Eglise,
institution,...)
- Scientifique : L’individu cherche à expliquer les événements
par l'usage unique du raisonnement et de l'observation les lois
effectives de la nature.

2.3. Les fondateurs :


2.3.1. Karl Marx (1818-1883) :
Pas vraiment sociologue mais à l’origine de la Lutte des classes qui
est une expression qui désigne les tensions dans une société
hiérarchisée et divisée en classes sociales, chacune luttant pour sa
situation sociale et économique, et un modèle théorique qui explique
les enjeux de cet affrontement.

2.3.2. Emile Durkheim (1858-1917) :


Considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne, c’est
par lui que la sociologie fut reconnue comme une discipline à part
entière (au niveau universitaire) tant au niveau de l’enseignement que
dans la recherche.
Il devient le premier sociologue à exercer et à être rémunéré comme
tel.
L'apport de Durkheim à la sociologie est fondamental, puisque sa
méthode, ses principes et ses études exemplaires, comme celle sur le
suicide (considéré par le prof comme une idée de génie) ou la religion,
constituent toujours les bases de la sociologie moderne.
Il réalise une étude sur le lien social et met en exergue l’importance
de la solidarité. Les créations de solidarité ouvrière à la base de la
sécurité sociale seront institutionnalisées par la suite.
Il fait du suicide un fait social qu’il explique au travers de statistiques.
A travers celles-ci, il essaie de donner un sens aux choses, faire
ressortir l’importance de l’environnement et du lien social dans ces
faits.
* Approche distante de l’individu

2.3.3. Max Weber (1864-1920) :


Il est considéré comme le fondateur de la sociologie compréhensive.
Celle-ci est une méthode qui pose le sens subjectif des conduites des
acteurs comme le fondement de l'action sociale. Ses interrogations
portent sur les changements opérés sur la société avec l'entrée dans
la modernité. Il part du principe que le comportement et
l’investissement personnel sont induits par l’objectif. L’économie
capitaliste sera mise en exemple à travers ses analyses.
* Approche intimiste de l’individu

3. Qu’est-ce que la sociologie ?


3.1. Evolution de la définition :
3.1.1. Conception domaniale ou de territoire :
Au début du siècle passé, le fait social est une réalité irréductible à
toute autre type de réalités, qu’elles soient d’ordre psychologique,
biologique, physique, etc. Cette réalité coïncide donc avec le domaine
d’investigation sociologique
3.1.2. Point de vue ou perspective :
Aujourd’hui, la sociologie s’intéresse à n’importe quel processus
humain mais d’un point de vue particulier. C’est ce point de vue ou
cette perspective qui définit son originalité

3.2. Une sous catégorie :


« cherche à partir d'un domaine spécifique d'objets et de pratiques à produire
une connaissance des processus sociaux. En ce sens, on peut dire qu'elle
est d'abord de la sociologie. Son but est la connaissance de la vie sociale.
L'art ou les arts, les productions et pratiques culturelles y sont compris
comme des phénomènes sociaux parmi d'autres, ayant certes leurs
spécificités (ce qui justifie la spécialisation interne à la sociologie) sans les
isoler des autres objets de la sociologie avec lesquels les recherches se
croisent : travail, genre, éducation, famille, consommation, politique ou
économie, ou encore connaissance, etc. »

4. La démarche sociologique
4.1. Il existe deux démarches sociologiques :
4.1.1. La sociologie spontanée :
Elle se base sur les commentaires des réalités sociales, sur les
discussions ouvertes, la “toutologie”,... Elle est donc superficielle et
souvent faite de préjugés.
On parle de savoir profane
4.1.2. La sociologie scientifique :
Elle correspond à un état d’esprit que l’on peut qualifier de
scientifique.
Il peut y avoir un enrichissement du scientifique par le spontané dont les
observations peuvent se transformer en savoir. Le savoir scientifique doit
rester à l’écoute des savoirs “non-experts”. La proximité avec le sujet d’étude
est la difficulté de la sociologie. Comment prendre la bonne distance d’étude
sociologique.

Comment passer de l’une à l’autre ?


Instaurer une rupture avec le sens commun, ce qui implique une certaine
impartialité face aux faits examinés. Il doit éviter le piège de l’ethnocentrisme.

Exemple :
Le féminicide est une question sociale récente :
- Définir : On commence par définir le fait de société en faisant attention à ce
que la définition soit applicable
- Comptabiliser, mobiliser et agir : On produit des données quantitatives afin
d’objectiver, de comptabiliser, de quantifier les faits. Ces données
d’information permettent alors d’agir et de faire pression pour mettre en place
des mesures, des recommandations,... Elles peuvent ainsi donner
naissances à des lois, des arrêtés,...

Sur cette question il est intéressant (et obligatoire) d’écouter l’interview de


Lauren Bastide et sommes invités si l’on en a l’occasion à lire son livre (cf.
Slide photographié) :
https://alumniumonsac-my.sharepoint.com/personal/503748_umons_ac_be/_l
ayouts/15/onedrive.aspx?id=%2Fpersonal%2F503748%5Fumons%5Fac%5F
be%2FDocuments%2FLauren%20Bastide%20interview%20extrait%2Emp3&
parent=%2Fpersonal%2F503748%5Fumons%5Fac%5Fbe%2FDocuments&o
riginalPath=aHR0cHM6Ly9hbHVtbml1bW9uc2FjLW15LnNoYXJlcG9pbnQuY
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VF9hOU9tb1FHTGlIMXphRUJVNl9IZHg0S2N3SkFTREZmeDBUcjhBP3J0a
W1lPU9rMXlPdEdBMlVn => Fichier téléchargé dans le drive
Le militantisme est abordé car le cliché est de penser qu’une femme est
d’office militante alors que l’homme sera juste considéré comme un penseur.
La légitimité de parole est aussi importante

4.2. Piège de l’ethnocentrisme


Ethnocentrisme : Posture qui se base sur la hiérarchie entre civilisé et non
civilisé. Cette approche tente de justifier le colonialisme, la discrimination
ethnique ou la pensée raciale.

4.3. La sociologie, ça sert à quoi ?


La sociologie sert à :
- Soigner/intervenir : Elle permet de traiter les problèmes sociétaux et aide au
bon fonctionnement de la société
- Décrire : Par son analyse, elle permet de mettre en exergue des faits de
société et de les définir plus précisément
- Comprendre : L’analyse et la comptabilisation permet de mieux comprendre
la nature et l’importance d’un fait sociétal
- Dénoncer par l’engagement politique, s’engager au travers de débats,
militer,...
5. Les niveaux d’analyses :
On peut regarder la société soit globalement, « d’en haut », soit à l’inverse, «
d’en bas », du point de vue des individus.

Ainsi peut-on distinguer trois points de vue sociologiques :


5.1.1. Macrosociologie :
se rapporte principalement aux recherches à propos des grands
groupes sociaux
ex : peuples, nations, civilisations.
ex 2 : le langage et les « civilisations »
ex 3 : Politique d’enseignement
5.1.2. Microsociologie : est l'étude des liaisons sociales élémentaires, à
savoir les interactions sociales et les relations entre des petits
groupes sociaux.
ex : la famille, le couple, les pairs, etc.
ex 2 : le langage
ex 3 : classe ou groupe d’élèves
5.1.3. Mésosociologie : Niveau intermédiaire qui observe le fonctionnement
d’un groupe.
ex : niveau politique ou organisationnel
ex 2 : le langage et les groupes sociaux
ex 3 : université

6. Les deux grands paradigmes opposés :


Paradigme : Point de vue, vision des choses,...

Holiste >< Individualiste (atomiste) :


6.1.1. Holisme (Approche de Bourdieu) :
La société : elle est d’une nature différente de celle des individus la
composant.
Les individus : Le comportement des individus est régi par les lois,
discours ou règles de la société.
La sociologie : elle étudie les faits sociaux qui s’imposent aux
individus et les contraignent souvent à leur insu.
Approche quantitative.

6.1.2. Individualisme (atomiste) :


La société : elle est le produit des actes des individus et de leurs
interactions.
Les individus : ils sont acteurs de leurs choix, sont des êtres de
décisions et influent sur le fonctionnement de la société.
La sociologie : étudie des actions individuelles qui en se combinant
produisent le social.
Approche qualitative.
7. Vers un nouveau paradigme : le constructivisme
Mixte de l’holisme et de l’individualisme.
Les réalités sociales sont appréhendées comme des constructions
historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs

Historicité :
- le monde social se construit à partir du passé
- il y a à la fois reproduction et invention
- le passé et le présent ouvrent un champ de possibles

8. La complexité :

Edgar Morin : Sociologue réputé dans les médias actuels


Voir la vidéo (obligatoire) : https://www.youtube.com/watch?v=Wsc0uDmwV6U =>
Téléchargée dans le drive
Lire l’article (conseillé) :
https://www.franceculture.fr/sociologie/autoportrait-dedgar-morin-jai-ete-tres-longtem
ps-un-chercheur-tout-fait-marginal-au-cnrs
Il met l’accent sur le concept de complexité dans les paradigmes sociologiques.
Ce concept exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque
domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au
sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble »,
dans un enchevêtrement d'entrelacements.

“Un tel dessein, on l’aura compris, ne s’accommode guère d’une méthode réductrice
et simplificatrice, d’une méthode qui entend isoler les phénomènes de leur
environnement, éliminer l’observateur de l’observation, exclure de la science tout ce
qui n’entre pas dans le schéma linéaire pris pour modèle par Descartes : l’aléatoire,
l’incertain, l’anormal, le compliqué. Il s'agit, au contraire, d’adopter le paradigme de
complexité qui permette de concevoir comme lié ce qui, jusqu’ici, était considéré
comme disjoint. Et l’auteur de battre en brèche les cloisonnements et alternatives
dont l’histoire de la philosophie a fait de véritables dogmes : dualisme de l’homme et
de la nature, de la matière et de l’esprit, du sujet et de l’objet, de la cause et de
l’effet, du sentiment et de la raison, de l’un et du multiple…”

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