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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL LIBERTE PATRIE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

UE :

HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

DEPUIS L’ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS

ANNEE ACADEMIQUE 2020-2021

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QUATRIÈME PARTIE - HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE L’APRÈS-
GUERRE : DE 1945 A NOS JOURS

La deuxième guerre mondiale a fait plus de dégâts que la première guerre mondiale.
Les données de l’économie mondiale changent complètement. Les Etats-Unis sont
devenus économiquement le pays le plus puissant. Le capitalisme suit sa voie
dominée par la puissance américaine.
Le socialisme d’Etat révèle ses structures véritables en Union Soviétique et en Chine
ainsi que dans les démocraties populaires. Les pays anciennement colonisés sont
parvenus soit par la lutte armée, soit par la procédure pacifique de décolonisation, à
l’acquisition de leur indépendance politique.
Les crises récentes apparues entre 1945 et 1975 ont eu pour terrain de manifestation
l’économie libérale, compte tenu du principe qui gouverne son système économique
consécutive à la crise de l’énergie en 1974, constituent deux aspects essentiels de ces
crises.
Le Tiers-monde regroupait des pays en voie de développement a joué depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale, un rôle essentiel dans la recherche d’un nouvel ordre
économique international.
Cette période caractéristique de l’histoire économique a présenté une certaine
physionomie, dont les grandes puissances ont tiré profit, sans accorder beaucoup
d’intérêt aux faits majeurs spécifiques aux pays non industriels et qui hypothèquent
leur développement économique et social.

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CHAPITRE XI -LA PHYSIONOMIE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20e SIÈCLE

La première guerre mondiale, les crises de 1920/21 et de1929, l’avènement du


socialisme en Russie, la deuxième guerre mondiale, les luttes de libération nationale,
l’instauration de démocratie populaire en Europe, la réussite de la révolution chinoise,
la décolonisation, etc. font que les économies contemporaines ne croient plus au
maintien du même économique international après 1945.
Chaque pays ou groupe de pays essaie de baser l’édification de son économie sur les
systèmes prédominants à savoir le libéralisme ou le collectivisme dominés par les
Etats-Unis d’une part et l’Union soviétique d’autre part.

SECTION I – LES ÉCONOMIES CAPITALISTES

Les erreurs et les échecs de la période de 1919-1939, la confirmation de l’hégémonie


américaine due à l’adoption systématique du système libéral, ont permis de nouveaux
développements remarquables aux pays industrialisés après la 2e guerre mondiale.

PARAGRAPHE I – LES FONDEMENTS DU SYSTÈME

L’importance de la demande privée, de la demande publique, l’effort de recherche,


l’accumulation de capital tant décrire par Karl Marx alimentent la croissance
économique des pays à capitalisme évolué. Les pays d’Europe occidentale appliquent
par mimétisme le libéralisme économique intégral ou souple.

A- Les États-Unis

Aux Etats-Unis, le système économique reste fondé sur la prédominance


de l’entreprise privée dans le domaine économique sur la subordination
de l’initiative publique, sauf en cas de force majeure.
Les sources de financement de l’accumulation du capital public sont
l’épargne des ménages canalisés par les marchés financiers,
l’autofinancement, le capital public, les connaissances scientifiques, et
techniques, etc. la pratique des prix administrés devient la loi du marché
car le fabricant principal fixe le prix et celui-ci s’impose aux autres
concurrents.

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Pour éviter l’anarchie dans le libre jeu de la concurrence, le capitalisme
américain subit le contrôle indirect des pouvoirs publics. Ce contrôle
apparaît dans la multiplication des organes de la politique économique pour
lesquels il existe des mécanismes de coordination.
L’intervention de l’Etat touche les secteurs d’utilité publique. Les Etats-Unis
demeurent le bastion du capitalisme traditionnel.

B- L’Europe

L’économie européenne aidée par la puissance économique des Etats-


Unis réalise des progrès du point de vue de la production et du niveau de
vie pour se rapprocher le plus du modèle américain.
Les secteurs clés de l’économie sont nationalisés ; une planification
souple et indicative guide l’expansion économique. Il est intéressant de
souligner que la politique de nationalisation adoptée par certains pays
d’Europe, l’introduction d’une planification dans leur politique
économique après la deuxième guerre mondiale, constituent deux faits
économiques d’importance incommensurable car ils représentent une
entorse au système de capitalisme traditionnel.

PARAGRAPHE II – LES DONÉES DE LA CROISSANCE

A- Les agrégats économiques

La reprise de la croissance économique après la guerre a été stimulée par


forte demande privée consécutive à l’accroissement démographique.
Celui-ci s’appuie sur la baisse continue de la mortalité et la forte natalité.
La relance de l’industrialisation et la mécanisation des campagnes
entraînent l’exode rural et un mouvement poussé d’urbanisation.
La croissance économique des dépenses des pays européens provient de
l’augmentation de la quantité des facteurs de production et de
l’amélioration du rendement de ces facteurs.

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B- Les supports de la croissance

L’évolution constatée a été facilitée par l’environnement crée, les


mesures de politiques économiques prises, les organisations mises en
place. Ces éléments constituent des faits économiques contemporains car,
leur existence permet l’accélération de la croissance économique.
1- L’aide Marshall

Pour permettre la reconstruction de l’Europe, les Etats-Unis ont mis en


place un plan d’aide dénommé plan Marshall. Cette aide transite par
l’Organisation Européenne de Coopération Economique (O.E.C.E) créée
la 3 avril 1948 ; l’O.E.C.E. est chargée de la répartition de l’aide
américaine et de la coordination des reconstructions nationales.
L’importance du plan Marshall pour l’histoire des faits économiques est
que le principe d’aide sous forme de dons collectifs à des pays
anciennement développés est posé.
Le plan Marshall a donné l’impulsion aux regroupements économiques
régionaux.

2- Les regroupements économiques

Les Unions économiques renforcent les économies nationales en leur


donnant une dimension mondiale, créent un espace économique
susceptible de faciliter l’intégration des entreprises, permettent d’éviter la
guerre car l’intégration économique doit conduire plus tard à l’intégration
politique.
La complémentarité mis en place est le Benelux (Belgique, Nederland,
Luxembourg), sorte d’association économique destiné à promouvoir le
développement économique des pays membre.

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La complémentarité des économies, la diversification des activités dans le
domaine agricole et industriel et le renforcement des structures portuaires
constituent des aspects positifs de ce regroupement.
Ensuite, pour éviter la reconstruction des cartels de charbon et de l’acier,
certains gouvernements lancent en avril 1951 la C.E.C.A (Communauté
Economique du Charbon et de l’Acier), dotée de structure à la mesure de
l’entreprise. En réalité le 23 juillet 1952 la CECA est entrée en vigueur
pour une durée de 50 ans. Elle n »existe plus depuis le 22 juillet 2002.

Enfin en vue d’éviter un marché commun destiné à promouvoir le


développement harmonieux des activités économiques nationales, les
Etats du Benelux, l’Allemagne, l’Italie, la France créent la C.E.E.
(Communauté Economique Européenne) le 25 mars 1957.

Les dispositions de la C.E.E prévoient, à terme la suppression des


contingentements, la réduction des droits de douanes devant conduire à
l’édification d’un tarif extérieur commun, la réalisation d’une politique
commerciale commune.
La C.E.E se veut communauté de bien-être social ; son succès a
occasionné son élargissement.
Ainsi, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark en font aujourd’hui
partie intégrante comme Etats membres.

3- Le renouveau du commerce international

La deuxième guerre mondiale a perturbé les relations économiques


internationales. En vue de supprimer les entraves au commerce mondial,
sur l’initiative de l’ONU, le GATT (Accord Général sur le Tarifs et le
Commerce) est mis en place en 1947 l’U.E.P. (Union Européenne de
Payements) à laquelle succédèrent en décembre 1958 l’A.M.E. (Accord

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Monétaire Européen) et la B.R.I. (Banque des Règlements
Internationaux).
Précurseurs de tous ces organismes, le F.M.I (Fonds Monétaire
International) et la B.I.R.D. (Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement) institués à Bretton-Woods en juillet
1944 consentent des prêts aux pays pour résoudre les difficultés liées au
déficit de la balance des payements (cas du F.M.I.).
L’I.D.A. (Association Internationale de Développement) consent des
prêts de longues durées au taux d’intérêt de 1%. Par ailleurs, pour pallier
le manque de liquidités internationales, des droits de tirages spéciaux ont
été institués sur le F.M.I. Ainsi, un pays en difficulté peut recourir à cette
facilité non remboursable automatiquement, moyennant une contribution
annuelle supplémentaire versée dans sa monnaie.
L’économie capitaliste reste dominée par les Etats-Unis et certains pays
d’Europe Occidentale.

SECTION II – LES ÉCONOMIES SOCIALISTES

Le rôle de l’URSS durant la deuxième guerre mondiale, l’instauration de


régimes socialistes dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie après la
guerre, révèlent au monde l’existence d’une nouvelle conception de
système économique.
A l’opposé du système libéral qui prône la propriété privée des moyens
de production, le système socialiste préconise la propriété publique des
moyens de production.
A la base du système se trouvent la collectivisation et un système de
planification économique souvent impérative.
Plusieurs pays vont pratiquer ce système :
- la Russie (sur le plan agricole, industriel, commercial, structurel)
-La Chine (mise en place de l’ordre économique nouveau fondé sur la
révolution culturelle)

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L’URSS regroupe la Russie, les pays d’Europe Centrale et qui sont les
satellites de la Russie. L’économie collectiviste met en place un
regroupement économique qui est le Conseil d’Aide Economique et
Réciproque (le COMECON)

PARAGRAPHE I- LES TENTATIVES DE REGROUPEMENT


ÉCONOMIQUE DU SYSTÈME COLLECTIVISTE : LE COMECON1

Certains pays d’Europ Centrale ont suivi la voie socialiste après la


deuxième guerre mondiale.
Cependant il existe un cadre où leurs économies évoluent et qui
représentent un certain intérêt pour l’histoire des faits économiques.
Il s’agit du Conseil d’Aide Economique Réciproque (COMECON) signé
en janvier 1949 entre l’URSS et les démocraties populaires sauf la
Yougoslavie.
Cet accord de coopération économique internationale vise une
harmonisation des plans de développement, un troc des matières
premières des démocraties populaires avec des crédits soviétiques.
De 1949 à 1953, malgré le retard de l’agriculture, on constate un certain
décollage industriel dans les pays membres du COMECON ; on parvient
à une harmonisation des économies par un partage international du
travail.
Le COMECON est à l’Europe communiste ce que la CEE est à l’Europe
capitaliste.

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Le COMECON groupe l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la RDA, la
Roumanie, l’URSS.

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L’effondrement de l’URSS à partir de 1989 à 1990 a remis en cause cette
organisation.

SECTION III- LES ÉCONOMIES SOUS-DÉVELOPPÉES

Après la deuxième guerre mondiale, l’opinion internationale constate


l’existence de deux types de pays. Les pays riches et les pays pauvres où
se posent les problèmes de la faim, de la misère, de la maladie, de
l’ignorance.
Les économistes font une distinction entre les pays riches capitalistes, les
pays riches développés socialistes et un troisième ensemble de pays
assimilés au Tiers-monde et sous-développement s’identifient.
Aujourd’hui, le Tiers-monde pèse sur la politique internationale par ses
prises de positions, par les problèmes que pose son développement, par
les moyens d’action dont il dispose.
PARAGRAPHE I – LES CARACTERISTIQUES DU SOUS-
DEVELOPPEMENT

La plupart des auteurs occidentaux considèrent un certain nombre de


facteurs socio-économique comme critère conférant le caractère de sous-
développement.
Dans le secteur rural, l’on se réfère à la faiblesse de la production
agricole, à la forte proportion d’agriculteurs, à la baisse de la productivité,
au caractère archaïque des techniques culturales etc.
Dans le secteur industriel, l’on prend en compte un phénomène industriel
incomplet, incohérent avec un secteur moderne non intégré à l’activité
économique, à l’inarticulation de branches industrielles, etc.
Dans le domaine démographique, l’on avance comme argument
l’augmentation rapide d’une population déjà importante, l’insuffisance
alimentaire quantitative qui entraîne de graves déficiences à la
population, le sous-emploi et le chômage, etc.

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Dans le domaine commercial, l’on se limite à l’importation massive de
produits vivriers et d’autres produits de consommation alimentaire.
Dans le domaine social, l’on met l’accent sur la violence des inégalités
sociales, la faiblesse du niveau de vie, la persistance de structures
traditionnelles, etc.
A tous ces critères viennent s’ajouter la sous exploitation des ressources
naturelles et des moyens de productions, l’hypertrophie du secteur
tertiaire. La dépendance économique vis-à-vis des pays développés,
l’insuffisance de l’infrastructure sanitaire et scolaire, etc.
D’où il ressort que le développement constaté d’une nation dépend de
plusieurs éléments dont le développement humain, le revenu par habitant,
la liberté politique, en étroite corrélation ou au travers de l’intégrité
physique de l’individu, la primauté du droit, la liberté d’expression, la
participation politique, l’égalité des chances, la liberté politique, l’échelle
de mesure va de 1 à 10.

PARAGRAPHE II – L’AIDE EXTÉRIEURE

A l’instar des pays développés reconstruits par l’aide Marshall, de la


Chine aidée par l’URSS au cours de sa première phase d’application
d’économie collectiviste, les pays riches pensent résoudre le problème du
sous-développement par l’aide extérieure.
L’aide extérieure prend la forme de coopération technique, de
coopération financière et économique. La coopération technique vise à
contribuer à la formation des cadres, à mettre à la disposition des pays,
des experts pour servir dans tous les domaines de l’activité économique.
La coopération économique touche les secteurs d’échange ou les pays
développés et les sous-développés trouvent chacun leur intérêt en ce sens
que les matières premières du Tiers-monde alimentent les activités
économiques du monde développé et que les produits élaborés du monde
développé servent à satisfaire certains besoins du monde sous-développé.
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PARAGRAPHE III- TENTATIVE DE REMÈDE AU SOUS-
DÉVELOPPEMENT : LA C.N.U.C.ED.

Les pays non industrialisés majoritaires à l’ONU demandent en 1964


l’institution d’un véritable débat mondial entre eux et le reste du monde.
C’est pourquoi l’ONU convoqua, en mars 1964, une conférence générale
sur le commerce et le développement.
Ainsi naquit la C.N.U.C.E.D. (Conférence de Nations Unies sur le
Commerce et le Développement) à Genève.

Le tiers-monde met en cause les structures du commerce et de l’aide


entre : les pays développés et les pays en voie de développement. Le
Tiers-monde pour affirmer sa cohésion, se constitue en groupe de 77 et
l’une des recommandations de la conférence a été de préconiser que
l’aide des pays développés aux pays sous-développés atteigne 1% de leur
revenu national.

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Les économies capitalistes, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale,


ont pris du poids dans les relations économiques internationales, grâce à
des échanges entre pays développés. Elles ont procédé souvent à des
dévaluations pour remettre de l’ordre dans leurs économies.
Les économies collectives s’intègrent peu à peu à un système économique
mondial, en ce sens qu’elles s’ouvrent plus que par le passé aux
économies sous-développées et augmentent leur part dans le commerce
mondial.
Malgré les politiques menées en leur faveur, la seconde moitié du 20 e
siècle n’a pas permis l’amorce de leur décollage économique. Bien au
contraire, la persistance des effets pervers de certains phénomènes
économiques aggrave leur situation et amène l’apparition d’un quart
monde.

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