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En premier lieu, le rôle de "gendarme des marchés" de l’État s’est étendu dès la
seconde moitié du XIXe siècle. Le souci de promouvoir une concurrence équitable et d’éviter
une concentration excessive des activités économiques, puis de protéger l’information et la
liberté de choix des consommateurs expliquent la mise en place des premières lois anti-trust
aux États-Unis en 1890 et 1914. Les économistes néoclassiques justifient théoriquement cette
extension du rôle économique de l’État de la manière suivante : en bon gendarme, l’État doit
intervenir pour créer, puis faire respecter les conditions d’une concurrence pure et parfaite
(libre entreprise, liberté de déplacement du capital et du travail, transparence de l’information,
comparabilité des produits et présence de suffisamment de producteurs et d’acheteurs sur
chaque marché pour que les prix s’imposent aux agents économiques, ce qui suppose
notamment l’absence de monopole). Par ailleurs, les développements de la micro-économie,
suggérèrent un accroissement du rôle de l’État. Ainsi, avant la Première Guerre mondiale, les
économistes de l’Ecole du bien-être, comme Alfred Marshall (1842-1924) et Cecil Pigou
(1877-1959), ont considéré que l’État devait intervenir, par le biais de taxes, de subventions
ou de réglementations, en présence d’effets ("externalités") négatifs comme la pollution, ou
positifs comme la recherche. Mais aussi, que l’État devait financer par l’impôt certains biens
ou services, comme les "biens publics" tels que l’éclairage des rues, qui ne pourraient être
spontanément produits par le marché.
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En second lieu, l’expérience de la crise de 1929, a donné un écho particulier aux
analyses de John Maynard Keynes (1883-1946). D’après lui, les mécanismes d’auto-
ajustement du marché ne conduisent pas forcément à une allocation optimale des ressources.
Ainsi, dans des économies caractérisées par la rigidité des prix et par l’incertitude, le seul
fonctionnement des marchés peut, sous l’effet des anticipations pessimistes des
consommateurs et des entreprises, conduire durablement à un chômage élevé. Il incombe
alors à l’État de soutenir la croissance, stimuler l’économie afin de parvenir au plein-emploi,
notamment par des politiques conjoncturelles de relance de la demande et en engageant des
dépenses publiques supplémentaires.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’État s’est transformé à partir des ordonnances
d’octobre 1945 fondant la Sécurité sociale en France en un "État-Providence" protégeant
contre les grands "risques" de la vie (chômage, maladie, vieillesse) et redistribuant les revenus
au profit des familles et des plus pauvres. L’État avait cependant répondu, dès la fin du XIXe
siècle, à une aspiration au progrès social, en intervenant, en tant qu’"instituteur du social" (P.
Rosanvallon), dans les rapports sociaux (cf. la loi de 1889 sur les accidents du travail). L’État
s’est également vu reconnaître en France à partir de 1945, compte-tenu des coûts
d’acquisition de l’information pour les entreprises, et de la réticence des banques comme des
entreprises à engager des investissements à long terme, un rôle de planification et de "grand
ordonnateur de la croissance" (P. Rosanvallon).
L’État est donc ainsi devenu un producteur, au travers notamment des entreprises
publiques, l’employeur de plus d’un quart des salariés et un consommateur important, via les
marchés publics, dans le cadre de missions que Richard Musgrave a rassemblé en 1959 en
trois grandes "fonctions" : allocation des ressources, stabilisation de l’économie et
redistribution.
en premier lieu, la légitimité de l’action de l’État a été remise en cause, notamment par
les économistes de l’École des choix publics, qui ont montré que l’action publique répondait
parfois davantage aux intérêts électoraux ou personnels des décideurs publics (responsables
politiques, fonctionnaires) qu’à l’intérêt général ;
en second lieu, l’efficacité de l’action de l’État a été contestée tant à l’échelle
macroéconomique (ralentissement de la croissance à partir de 1973, puis difficultés de la
Sécurité sociale), qu’à l’échelle microéconomique (gestion des entreprises publiques et de ses
ressources humaines) ;
enfin, la "mondialisation", la construction européenne et les impératifs de
modernisation de l’économie ont conduit l’État à renoncer à certains de ses instruments,
comme le contrôle des changes, le blocage des prix ou l’encadrement du crédit, tandis que
d’autres étaient confiés à des institutions supranationales (l’Union européenne, la Banque
centrale européenne, l’organisation mondiale du commerce) ou à des autorités administratives
indépendantes.
En dépit de ces multiples remises en cause, les attentes à l’égard de l’État n’ont pas
diminué. Les citoyens-consommateurs demandent ainsi de plus en plus à l’État de la
"rassurance", c’est-à-dire de les rassurer et, le cas échéant, de les assurer contre des risques
qui étaient autrefois largement perçus comme des fatalités (ex : catastrophes climatiques ou
aléas thérapeutiques) et surtout contre les nouveaux risques issus du développement industriel
(pollutions, contaminations alimentaires, etc.).Confrontés à un environnement complexe et en
mutation rapide, les agents économiques privés (ménages, entreprises) attendent aussi, plus
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généralement de l’État, qu’il soit "réducteur d’incertitudes", c’est-à-dire qu’il soit un "État
stratège", chargé de la préparation de l’avenir. Pour cela, il doit financer des dépenses comme
l’éducation, mais également exercer un rôle de veille, d’évaluation et de prospective. Un État
"stratège" doit aussi coordonner des initiatives privées, via par exemple leur mise en réseaux,
un discours mobilisateur en faveur de projets stratégiques, comme le fut la diffusion
d’Internet, ou la tentative de construction de "pactes sociaux".
" L’État ne fait pas le bonheur. Le marché ne fait pas le bonheur ", tels sont deux titres
parmi les émissions animées par Jacques Généraux sur France Culture et repris dans la revue
Alternatives Économiques.
Nous voyons bien que le bien-être de l’économie qui est un objectif primordial se
trouve face à un dilemme. Dépend-il du marché ou de l’État ? La réponse n’est pas évidente,
mais toujours est-il qu’aujourd’hui la liberté d’entreprendre semble dominante dans
l’économie capitaliste que nous connaissons. Si l’économie de marché est un système où
l’activité s’autorégule d’elle-même, il apparaît cependant que le marché ne puisse pas tout
internaliser et donc qu’une force extérieure, " détachée des contingences matérielles " comme
disait Keynes, intervienne, à savoir l’État.
Ainsi, en 1929, après le krach boursier du " jeudi noir ", l’État jouera un rôle
indispensable dans l’économie. En effet, en 1936, John Maynard KEYNES dans sa " Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie " lui confère un rôle central. Selon lui, seule
l’intervention de l’État permettra à l’économie de sortir de la situation de sous-emploi dans
laquelle elle se trouve. Les politiques de relance vont bon train, et la France connaît la période
mythique des Trente Glorieuses. Cependant, dans les années 70, les politiques keynésiennes
s’avèrent inefficaces pour la reprise de l’économie après le premier choc pétrolier. En réaction
à cela un renouveau libéral voit le jour avec deux économistes fondamentaux, Friedrich von
HAYEK de l’école autrichienne et Milton FRIEDMAN, chef de file des monétaristes. Ainsi,
les années 70 permettent à HAYEK de connaître une certaine consécration, une revanche par
rapport à 1936 où sa pensée fut éclipsée par celle de KEYNES.
Ces deux économistes libéraux ainsi que beaucoup d’autres par la suite prônent la non-
intervention de l’État au profit d’un marché libre et spontané qui assure l’équilibre de
l’économie.
Le débat entre les keynésiens et les libéraux semble donc bien ancré dans la réalité,
mais n’y a-t-il pas des situations économiques particulières qui nécessitent l’intervention de
l’État ? Celui-ci permet-il une amélioration de l’activité économique ?
Pour tenter d’y répondre, nous verrons dans un premier temps que l’intervention de
l’État est une nécessité en période de crise puis nous montrerons cependant que l’État peut
perturber l’équilibre naturel, " spontané " du marché et ainsi qu’il ne permet pas une
allocation optimale des ressources.
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I- L’INTERVENTION DE L’ÉTAT : UNE NÉCESSITÉ EN PÉRIODE DE CRISE
Ce rôle que certains économistes attribuent à l’État s’insère dans l’économie du Bien-
être. En effet, le marché ne peut pas tout internaliser. Celui-ci étant fondé sur le principe de la
libre propriété privée et de la responsabilité des individus comme le dit Pascal SALIN,
l’intervention de l’État peut se révéler utile pour pallier les insuffisances du marché à
plusieurs niveaux.
Ainsi tout d’abord, selon l’économiste britannique Arthur Cecil PIGOU, c’est à l’État
de gérer les externalités, une externalité étant un acte de consommation ou de production
commis par un agent qui agit de façon positive ou négative sur l’utilité d’un autre agent, sans
que cette interaction ne transite pas le mécanisme des prix c’est-à-dire par le marché.
Arthur PIGOU distingue alors le produit marginal net privé du produit marginal net
social et explique que quand le second est inférieur au premier cela signifie qu’un agent
produit des externalités négatives supportées par d’autres agents. Nous comprenons alors que
quand les deux produits marginaux sont égaux, il n’y a pas d’externalités, tout est internalisé
par le marché.
Lorsqu’une externalité existe, PIGOU proposera une solution qui ne règle pas le
conflit entre les agents puisque, selon lui, il faut taxer celui qui émet une externalité négative.
Cette solution sera critiquée plus tard par Ronald COASE qui préconisera, lui, une solution
contractuelle. L’État peut décider d’attribuer par exemple une rivière, soit à l’usine qui pollue
et, à ce moment-là, les riverains pourront réduire le niveau de pollution moyennant un
dédommagement à l’usine. L’État peut attribuer la rivière aux riverains et à ce moment-là,
l’usine pourra polluer la rivière à condition de compenser les effets de la pollution par des
versements aux riverains. Le fait de donner la propriété de la rivière à l’une des parties ouvre
la possibilité de négociations contractuelles, et donc de trouver une solution.
Par ailleurs, l’État est indispensable pour s’occuper des biens collectifs purs, c’est-à-
dire des infrastructures. Adam SMITH le prévoyait déjà en 1776 dans " La richesse des
Nations " en plus de ses fonctions régaliennes.
En effet, il existe des biens indispensables à la société comme les routes ou les phares
par exemple, mais qui ne peuvent pas être pris en charge par un seul individu car la dépense
serait trop importante. Dès lors, il appartient à l’État, à travers les impôts, de financer ses
biens.
Par ailleurs, l’État intervient aussi dans le domaine des monopoles naturels. En effet
dans certains domaines une seule entreprise est plus rentable que plusieurs, plus rentable
" qu’une myriade d’entreprises " comme disait SCHUMPETER. (Ndp, tous les économistes
ne s’accordent pas pour en conférer le contrôle à la puissance publique, voir notamment
Pascal SALIN ou encore BAUMOL, PANZAR et WILLIG.
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Nous avons donc vu que le marché n’était pas capable de tout internaliser et que
l’intervention de l’État était nécessaire dans certains domaines.
Si l’État intervient en tant que suppléant du marché, il s’avère aussi être un instrument
efficace de reprise économique.
Par ailleurs, plus la propension à consommer est forte et plus l'effet multiplicateur sera
efficace ; dès lors il faut augmenter les bas salaires car leurs détenteurs ont une plus forte
propension à consommer. En effet, ceux qui ont un revenu élevé consacrent une part de leur
revenu à la consommation moins importante que ceux qui ont un faible revenu. C'est ce que
KEYNES appelle la loi psychologique fondamentale, la consommation augmente avec le
revenu mais à un niveau rythme, c'est-à-dire que la propension marginale à consommer est
positive mais elle serait décroissante.
Ensuite, KEYNES explique que l'épargne a un rôle néfaste pour l'économie car c'est
une fuite. Les effets du multiplicateur sont de moins en moins efficaces car tous les revenus
distribués ne sont pas réinjectés dans le circuit économique puisqu'une partie est épargnée. Il
ne faut pas omettre qu'en économie ouverte, une partie des revenus sert à payer les
importations et qu'ainsi le multiplicateur est moins efficace.
Par son investissement autonome, l'État va donc distribuer des revenus qui permettent
d'augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs, les entreprises face à l'augmentation de la
demande devront produire plus et donc embaucheront. Pour KEYNES, cela est possible car
l'offre est infiniment élastique jusqu'à la situation de plein-emploi des facteurs de production.
En effet, celle-ci peut augmenter car tous les facteurs de production ne sont pas utilisés. Selon
cet auteur, il existe une demande globale de plein-emploi et c'est ce niveau que l'économie
doit atteindre.
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Ainsi, lorsque la demande est inférieure à la demande globale de plein-emploi, on est
en situation de sous-emploi, dans le cas où elle serait supérieure, on se trouve en situation
d'inflation. C'est ce que KEYNES nomme l'écart inflationniste. En injectant de la monnaie
dans l'économie nous comprenons donc que, selon lui, l'inflation paraît être la condition
permissive pour assurer le plein-emploi.
Nous voyons donc que pour KEYNES il n'y a pas de dichotomie entre la sphère réelle
et la sphère monétaire, les variations d'épargne liquide que conservent les ménages influent
sur l'activité. Ainsi, l'État permet donc de relancer l'activité économique par une stimulation
de la demande. Il est évident que le rôle de la puissance publique apparaît ici très bénéfique
mais comme l'explique Jean-Pierre FOIRRY, l'État peut aussi bien être bienveillant que
congloméral. Dès lors, nous voyons que l'État peut, pour diverses raisons, apparaître néfaste
pour certains économistes.
L'idée de la primauté du marché dans l'économie a surtout été défendue par HAYEK,
pou qui, seul le marché permet la réalisation des intérêts individuels et de la civilisation.
HAYEK voit le capitalisme comme un "ordre spontané" qui se régule tout seul par
l'intermédiaire du système de prix. Ainsi, pour HAYEK, les prix et notamment les salaires
doivent être totalement flexibles. Selon lui, les syndicats sont la cause du chômage car ils
empêchent un juste équilibrage des salaires
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FRIEDMAN évoque alors les encaisses réelles desquelles on a enlevé l'inflation, et le
revenu permanent. Pour FRIEDMAN, en situation de sous-emploi les encaisses réelles
peuvent ramener au niveau du plein-emploi. En effet, si les prix baissent plus vite que les
salaires, les agents verront leur pouvoir d'achat augmenter et stimuleront la demande. Il n'y a
donc pas besoin de l'intervention de l'État.
Par ailleurs, le revenu permanent est le revenu présent plus la somme des revenus
futurs actualisé. FRIEDMAN explique que les individus déterminent leur revenu permanent
en fonction de leur passé, de leur histoire. Ils font des anticipations adaptatives en calant leur
consommation sur leur revenu permanent. Toute variation autour de ce revenu permanent,
appelée revenu transitoire se traduit alors par une variation de l'épargne. Ce thème sera repris
plus tard par Robert LUCAS, fondateur de la nouvelle macroéconomie classique avec la
notion d'anticipations rationnelles. Les individus peuvent anticiper la politique économique
envisagée et ainsi de la contrecarrer.
Par ailleurs, certains économistes se sont opposés à KEYNES sur le rôle central qu'il
accorde à la demande. En effet les théoriciens de l'offre, notamment Arthur LAFFER,
reprennent la loi de SAY et expliquent que tout part de l'offre. Il faut la stimuler pour stimuler
l'activité économique. Les objectifs sont de baisser les taux d'intérêt et d'augmenter la
profitabilité des entreprises par une politique favorable à l'épargne et en créant son esprit
d'entreprise. Ainsi, les "supply-siders" n'expliquent pas la crise par une insuffisance de la
demande mais par une stagnation de la production. C'est là qu'intervient la thèse de LAFFER
selon laquelle un taux d'imposition trop élevé décourage les individus à travailler et entraîne
donc un ralentissement de l'activité économique. Il faut donc diminuer les impôts, notamment
les impôts progressifs car ils touchent les personnes aux revenus les plus élevés qui épargnent
le plus et donc dynamisent l'économie. Cette thèse sera mise en œuvre par Ronald REAGAN
en 1978 dans le cadre de la proposition 13 qui aboutira à une réduction de 57 % des impôts
fonciers dans l'État de Californie.
Nous avons vu que pour de nombreux économistes libéraux l'intervention de l'État est
néfaste à l'économie. Par la suite l'école du "public choice" montrera que l'État ne prend pas
toujours des décisions dans l'intérêt de la population. Cette école économique remet
radicalement en cause les fondements de l'action collective.
Cette idée fondamentale a été défendue par "l'école des choix publics" qui montre que
les gouvernants n'agissent pas toujours dans l'intérêt des citoyens, mais souvent dans leur
propre intérêt. Il y a plusieurs explications qui sont données, nous allons les passer en revue.
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Ainsi la théorie des cycles politico-économiques explique qu'à l'approche des élections
la nature des politiques économiques change. Ainsi, avant les élections, il y a en général une
augmentation des dépenses publiques pour relancer l'activité économique. Les gouvernants,
par l'augmentation des dépenses, pensent favoriser leur réélection, en postulant que le climat
économique et social sont des facteurs déterminant pour le résultat des élections.
La thèse de l'électeur médian, par ailleurs, démontre que les hommes politiques
cherchent à attirer l'électeur qui hésite entre deux grandes tendances politiques ; ainsi, ils
chercheraient à satisfaire l'électeur médian de manière à capter les voix du plus large éventail
possible de l'électorat.
Enfin, le paradoxe d'OLSON montre qu'un individu peut faire des choix contraires à sa
volonté et que ce que choisit la puissance publique n'est pas forcément ce qu'il veut.
Cependant, plus un groupe est nombreux et moins un de ses membres n'a envie de passer à
l'action car sa contribution est marginale et qu'il y a de nombreux passagers clandestins. C'est
tout le contraire pour les petits groupes dans lesquels les membres se surveillent en évitant
ainsi les comportements de "free rider" et ont intérêt à agir de manière très déterminée.
Les techniques de vote influent, elles aussi, sur le choix final des électeurs, cela
dépend de la manière et de l'ordre dans lesquels sont posées les questions. Enfin, la théorie de
la rente explique que certains groupes de pression s'attribuent des rentes de situation grâce à
l'État.
Marché ou État ? Nous avons vu que la réponse n'était pas facile à trouver et que
chaque type d'organisation avait ses avantages. Sil le marché peut être efficace pour satisfaire
des choix individuels, l'intervention de l'État paraît indispensable pour mener à bien
l'organisation de services collectifs tels que la santé, l'éducation ou encore pour dégager des
externalités positives, tel est le sens de l'apport de la théorie de la croissance endogène.
Nous voyons donc que le dilemme n'est pas prêt d'être tranché. Aussi comme
l'explique Olivier WILLIAMSON, fondateur de "la nouvelle économie institutionnelle", la
solution entre la décentralisation (privatisation et primat du marché) et la centralisation
(intervention active de l'État) semble être une entente contractuelle.