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MASTER : DROIT DES AFFAIRES

MATIÈRE : DROIT DE RESTRUCTURATION DES


ENTREPRISES

Le groupement d’intérêt
économique

Préparé par : Mariem BEN EL MADANI

Encadré par : Mr El Mernissi

2017-2018
Introduction

«... Avec le GIE, on mutualise les moyens, on réalise des économies d’échelle, on est
donc forcément gagnant. Beaucoup de PME n’ont pas les moyens de réaliser des études, de
faire de la communication, de prendre en charge des frais de prospection à l’étranger, le GIE
permet de mutualiser, partager ses dépenses-là. Le GIE qui est pratiqué ici est un GIE de
commerce, une forme qui n’est pas possible avec une structure associative »1.

Après avoir étudié les techniques de concentration sociétaires qui repose


essentiellement sur le droit des sociétés, il importe d’étudier également les autres techniques
de concentration basées sur le droit des contrats, à savoir tout d’abord les groupements
d’intérêt économique avant de traiter la gérance libre du fonds de commerce qui constitue le
thème de l’exposé qui va être présenté par la suite.

Le GIE n’est pas une société, il constitue un cadre juridique intermédiaire entre la
société et l’association pour la mise en commun de certaines activités par des entreprises.
Donc il est constitué entre des personnes morales en vue de mettre en œuvre tous les moyens
propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres et améliorer ou
accroître les résultats de cette activité.

La règlementation de ce type de groupements découle de la loi 13.97 relative aux


groupements d’intérêt économique, formant Dahir n° 1-99-12 du 18 chaoual 1419 (5 février
1999)2. Tout ce qui n'est pas régi par cette loi y est fait application des dispositions du dahir
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et contrats et des dispositions
relatives aux sociétés en nom collectif contenues dans la loi n° 5-96 sur la société en nom
collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à
responsabilité limitée et la société en participation, dans la mesure où elles ne sont pas

1
Issam El Maguiri. Débat sur le thème : « Groupements d’Intérêt Economique, GIE : aspects juridiques,
comptables et fiscaux » organisé par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM)
et sa Commission Juridique, Fiscale et Sociale. Le mercredi 4 mars 2015 à Casablanca.

2
Publié au Bulletin officiel n° 4678 du 14 hija 1419 (1er avril 1999).
incompatibles avec les dispositions de la loi 13.97 et avec la nature et l'objet des groupements
d'intérêt économique3.

Le premier article de la loi 13.97 prévoit que « deux ou plusieurs personnes morales
peuvent constituer entre elles pour une durée déterminée ou indéterminée un groupement
d'intérêt économique (G.I.E.) en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter ou
à développer l'activité économique de ses membres, et à améliorer ou accroître les résultats de
cette activité. L'activité du groupement doit se rattacher à l'activité économique de ses
membres et ne peut avoir qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci. Le but du
groupement n'est pas de réaliser des bénéfices pour lui-même».

De ce qui précède, il importe de s’interroger sur les moyens permettant d’atteindre la


vocation du GIE ? Et les raisons de sa nullité et/ou de sa dissolution ?

Dès lors, il y a lieu de diviser ce sujet en deux parties comme suit :

I. La vocation du groupement d’intérêt économique à travers sa formation et son


fonctionnement

A) la formation du groupement d’intérêt économique

B) le fonctionnement du groupement d’intérêt économique

II La disparition du groupement d’intérêt économique

A) la disparition du groupement d’intérêt économique à cause de la dissolution

B) la disparition à cause de la nullité du contrat du groupement d’intérêt


économique

I. La vocation du groupement d’intérêt économique à travers sa


formation et son fonctionnement

Créer un GIE ou Groupement d’Intérêt Economique ne revient pas véritablement à


« créer une entreprise » mais plutôt à permettre le « développement d’entreprises déjà

3
Article 71 de la loi 13.97
existantes ». Il permet en effet à plusieurs entreprises de se regrouper pour faciliter ou
développer leur activité économique, tout en conservant leur indépendance. C’est souvent
pour cette raison que de nombreuses entreprises marocaines choisissent cette option pour
exporter. En outre, cette structure est utilisée auxiliairement par des entreprises dans le but de
conduire certaines opérations en communs : service informatique commun, réalisation de
campagnes publicitaires en commun…

Le GIE présente des caractéristiques qui lui sont propres :

 c’est tout d’abord une entité qui n’a pas vocation à réaliser des bénéfices (ce qui ne
l’empêche pas d’en réaliser),
 ce groupement peut être constitué sans forcément prévoir de capital social.
 c’est enfin un outil d’une grande souplesse juridique.
 Le GIE est désigné par une dénomination sociale qui doit être suivie de la mention
«groupement d’intérêt économique » ou du sigle GIE.
 Le GIE ne peut être constitué au moyen d’un appel à l’épargne
 La durée est en générale liée à l’objectif du GIE qui peut être ponctuel ou continu.

 Une personne morale peut être administrateur à condition qu’elle désigne un


représentant permanent qui a les mêmes responsabilités civiles et pénales que s’il
exerçait ces fonctions en son nom propre.

Un certain formalisme doit être observé pour procéder à la création d’un GIE (chapitre
1), afin de commencer son fonctionnement (chapitre 2).

A) la formation du groupement d’intérêt économique

Le GIE est créé par un contrat constitutif résultant d'un accord entre les différentes
personnes morales concernées. C'est ce contrat qui définit les critères de participation et
d'intervention des différents membres.

Les conditions de fond :

Les membres : Toute personne morale, justifiant d’une activité économique (société,
association, établissement public, autre groupement d’intérêt économique membre d’une
profession libérale), peut adhérer au GIE. Les membres au groupement d’intérêt économique,
doivent être deux personnes morales au minimum. Ils peuvent avoir la qualité de commerçant
comme ils peuvent être des non commerçants. Ce sont tenus des dettes de groupement sur
leurs patrimoines propres, ainsi qu’ils sont solidaires, sauf convention contraire avec le tiers
contractant.

L’objet : il doit se rattacher à l’activité économique de ses membres, il ne peut avoir


qu’un caractère accessoire par rapport à celle-ci. Bien que l’objet de GIE ne soit pas de
réaliser des bénéfices pour lui même, un GIE peut donc en réaliser sans que son objet soit
pour autant la réalisation des bénéfices. Il est nécessaire de soigner la définition de l’objet
dans le contrat constitutif. L’objet peut être civil (exemple d’un bureau d’étude) ou
commercial sa nature aura une influence sur le caractère du groupement d’intérêt économique
(civil ou commercial), son immatriculation au registre de commerce ne constitue pas une
présomption de commercialité.

Le but de GIE est de faciliter ou à développer l'activité économique de ses membres, et


à améliorer ou accroître les résultats de cette activité, celle-ci se rapportant à la production, à
la distribution et à la consommation des richesses, les activités philanthropiques sont exclues
du champ d’action de GIE.

Le capital : Il peut être créé sans capital. S’il y on a un, plusieurs types d’apports sont
concevables, aussi bien les apports en numéraire, en nature qu’en industrie. Il est possible
d’introduire en contrat une clause de variabilité du capital, ce qui permettra le retrait des
membres et l’arrivée de nouveaux membres.

En l’absence d’apport, le financement du GIE se fait par des avances en compte


courant, ou par des cotisations.

Les conditions de forme :

La constitution d’un groupement d’intérêt économique nécessite :

 Un écrit qui peut être sous la forme authentique (notarié) ou sous seing privé.
 Le dépôt au greffe de deux exemplaires du contrat constitutifs dans un délai de
trente jours à partie de la date du contrat (article 48)
 La demande d’immatriculation au registre de commerce, même si le
groupement a un objet social
 L’insertion d’un extrait du contrat au bulletin officiel et au journal d’annonce
légal (article 49).4

Le groupement d’intérêt économique a la personnalité morale à dater de son


immatriculation au registre de commerce.

La reprise des actes des fondateurs ne peut se faire que par une délibération des
membres après l’immatriculation du GIE.

Par contre le législateur français, le législateur marocain exige que seules les
personnes morales qui peuvent être membres au GIE au Maroc (article 1 de la loi 13.97).

L’article 10 de la loi 13.97 dispose que le contrat du GIE doit contenir les mentions
suivantes :

1) Dénomination du groupement ;
2) L’objet du groupement
3) Durée du groupement ;
4) Siège du groupement ;
5) la raison sociale ou dénomination sociale, la forme juridique, l'adresse du
siège social de chacun des membres du groupement, l'indication du numéro
d'immatriculation au registre du commerce, s'il y a lieu, de chacun de ses
membres, ainsi que la date de leur entrée dans le groupement s'ils y ont été
admis après sa constitution, avec mention, le cas échéant, de l'exonération qui
leur a été consentie de toute responsabilité relative aux dettes du groupement
antérieures à leur admission.
6) le cas échéant, le montant et la nature des apports devant constituer le capital
ainsi que le montant de celui-ci

Il s’avère que le GIE est une catégorie intermédiaire entre société et association dans
la mesure où la recherche et le partage de bénéfices ne sont pas à proprement parler la finalité
de GIE, mais les éventuels bénéfices peuvent être répartis entre les membres.

Alexis Constantin. « Droit des sociétés ».


4
Quel est donc l’intérêt de cette structure ? Prenons l’exemple de plusieurs associations
éditant chacune des bulletins ou des publications. Elles peuvent constituer un GIE d’édition et
de diffusion qui leur permettra d’obtenir des avantages financiers (impression, distribution,
routage). L’intérêt de cette formule réside donc pour une association dont une partie de
l’activité revêt un caractère économique, dans le fait qu’elle conserve à son activité
associative un caractère indiscutablement non lucratif, en exerçant son activité économique
dans le cadre de GIE.

Le GIE est une superstructure qui peut convenir à une association souhaitant
s’affranchir des contraintes à cause de son caractère non lucratif, dans un but de gestion plus
efficace de ses activités. Toutefois rappelons que les membres du GIE sont indéfiniment
responsables et solidaires des dettes du groupement.5

La nullité du groupement d'intérêt économique

La nullité du groupement d'intérêt économique ainsi que des actes ou délibérations de


celui-ci ne peut résulter que de la violation des dispositions impératives de la loi 13.97, ou de
l'une des causes de nullité des contrats en général (article 55 et article 56).

L'action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d'exister le jour où le
tribunal statue sur le fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur l'illicéité de
l'objet du groupement.

B) le fonctionnement du groupement d’intérêt économique

Le GIE a pour objectif de faciliter l’activité économique de ses membres par la


création d’une structure juridique tierce, mais il n’a pas vocation à réaliser des bénéfices
«pour lui-même ». Son activité pourra donc être civile, commerciale ou agricole et se situe à
mi-chemin entre l’activité associative et la société.

L’administration du GIE

5
Cabinet SEDDIK. « Le guide marocain des associations ».
http://www.fcs.ma/wp-content/uploads/2016/01/Guide-Marocain-des-Associations.pdf.
L’administration du GIE est organisée librement par ses membres. Il convient
simplement de nommer un ou plusieurs administrateurs, choisis parmi ses membres ou en
dehors d’eux6.

Les pouvoirs sont également fixés librement et les administrateurs, en cas de fautes,
d’infractions ou autres, sont responsables :

individuellement envers le GIE,


solidairement à l’égard des tiers.

Une personne morale peut être nommée administrateur sous réserve qu'elle désigne un
représentant permanent qui est soumis aux mêmes conditions et obligations et qui encourt les
mêmes responsabilités civile et pénale que s'il était administrateur en son propre nom, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'il représente.

Si pour quelque cause que ce soit le groupement se trouve dépourvu d'administrateurs,


tout membre du G.I.E. ou le cas échéant, le ou les commissaires aux comptes, agissant
ensemble ou séparément, sont tenus de réunir les membres du groupement dans les plus brefs
délais ou de procéder à leur consultation écrite en vue de nommer au moins un nouvel
administrateur7.

Continuité de l'exploitation et obligations du commissaire aux comptes

Lorsque le commissaire aux comptes relève, à l'occasion de l'exercice de sa mission,


des faits de nature à compromettre la continuité de l'exploitation du groupement, il en informe
les administrateurs, dans des conditions qui sont fixées par le contrat. Ceux-ci sont tenus de
lui répondre sous quinze jours. La réponse est communiquée au comité d'entreprise.

Le commissaire aux comptes en informe le président du tribunal.


En cas d'inobservation de ces dispositions, ou s'il constate qu'en dépit des décisions prises la
continuité de l'exploitation demeure compromise, le commissaire aux comptes établit un
rapport spécial et invite par écrit les administrateurs à faire délibérer la prochaine assemblée
générale sur les faits relevés. Ce rapport est communiqué au comité d'entreprise.

6
Articles 21 et 22 de la loi 13.97.

7
Article 21 de la loi 13.97.
Si, à l'issue de la réunion de l'assemblée générale, le commissaire aux comptes
constate que les décisions prises ne permettent pas d'assurer la continuité de l'exploitation, il
informe de ses démarches le président du tribunal et lui en communique les résultats8.

Les assemblées des membres :

Les membres du GIE se réunissent en assemblée pour prendre toutes les décisions que
le contrat du GIE a décidé d’attribuer à l’assemblée. C’est également dans cet acte que les
modalités de l’assemblée sont fixées (majorité, organisation…).

Les conditions relatives à l’entrée de nouveaux membres dans le GIE, à leur sortie ou
à leur éventuelle exclusion figurent dans le contrat du GIE. A défaut, les décisions de
l’assemblée sont prises à l’unanimité de tous les membres9.

L’assemblée est obligatoirement réunie à la demande d’un quart au moins des


membres du groupement.

L’éventuel solde bénéficiaire à la clôture de l’exercice comptable est réparti entre les
membres suivant les modalités fixées dans le contrat du GIE.

La comptabilité du GIE

Le GIE ne génère pas d’argent en lui-même. Il ne fait qu’encaisser le montant de la


prestation pour le reverser au membre concerné (hors frais éventuels).

Ainsi, le Groupement d’Intérêt Économique est soumis à des règles comptables


comme toute autre entreprise. Dans ce cadre, un contrôleur de gestion est désigné par
l’assemblée des membres du GIE.

Il est à noter que le GIE peut déduire la TVA sur ses éventuels achats (notamment si
l’un des membres est auto-entrepreneur, par exemple).

La fiscalité du Groupement d’Intérêt Économique (GIE)

8
« LES GROUPEMENTS D'INTERET ECONOMIQUE ». http://www.lexinter.net/JF/gie-geie.htm

9
Article 30 de la même loi.
Le GIE n’est pas imposable en tant que tel. Chaque membre est imposé au titre de la
part des bénéfices qui lui revient selon son régime d’imposition. Selon la qualité du membre
(personne physique ou personne morale), il sera imposé à l’impôt sur le revenu ou bien à
l’impôt sur les sociétés.

S’il reste du bénéfice dans le GIE à la clôture des comptes, chaque membre sera
imposé fiscalement sur la quote-part de bénéfice lui revenant (un même pourcentage pour tous
les membres ou un pourcentage si l’apport en capital est différent pour chacun).

Les statuts de GIE

Comme déjà précisé concernant les apports, le fonctionnement du GIE est assez
souple, puis qu’il est possible de réaliser les trois types d’apports, et les statuts déterminent
leurs modalités de libération et de souscription.

Les statuts déterminent également, les modalités de prises de décisions par les
membres du GIE lors des assemblées générales. En l’absence de mention à ce sujet, les
décisions sont prises à l’unanimité. Le mode d’administration du Groupement d’Intérêt
Économique (durée du mandat des administrateurs, mode de nomination...) est fixé à sa
création ou lors d’une assemblée générale.

Le contrôle du GIE

Le contrôle de la gestion Le contrôle est confi à des personnes physiques qui veillent à
la régularité et opportunité de la gestion. Les conditions du contrôle (pouvoirs, fonctions,
nomination, rémunérations, …) sont fixées contractuellement. Le contrôle des comptes Le
contrôle de la régularité et la sincérité des comptes est fixe dans les dispositions contractuelles

La transformation du GIE

L’article 41 de la loi 13.97 dispose que, toute société ou association dont l'objet
correspond à la définition du groupement d'intérêt économique peut être transformée en un tel
groupement sans donner lieu à dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle.

Un groupement d'intérêt économique peut être transformé en société en nom collectif,


sur décision unanime de ses membres, sans donner lieu à dissolution ni à création d'une
personne morale nouvelle.
II. La disparition du groupement d’intérêt économique

La disparition du groupement d’intérêt économique peut être la cause directe de sa


dissolution, comme elle peut être à cause de sa liquidation judiciaire.

A) la disparition du groupement d’intérêt économique à cause de la


dissolution

La loi 13.97 a consacré tout un chapitre (chapitre X) à la dissolution du groupement


d’intérêt économique, vu son importance extrême, et ses résultats néfastes sur cette entité
juridique.

L’article 42 de la loi 13.97 prévoit que : « Sous réserve d'autres causes de dissolution
prévues par le contrat, le groupement d'intérêt économique est dissous :

1) par l'arrivée du ternie lorsque celui-ci est déterminé ;

2) par la réalisation ou l'extinction de son objet ;

3) par la volonté de ses membres dans les conditions prévues à l'article 30 ci-dessus;

4) par décision judiciaire pour de justes motifs.»

L’article 43 dispose également « Lorsque toutes les parts se trouvent réunies entre les
mains d'un seul membre, ce dernier dispose d'un délai d'un an pour régulariser la situation.

A défaut de régularisation à l'expiration de ce délai, le groupement est dissous de plein


droit». De ces dispositions on peut diviser les causes de dissolution comme suit :

La dissolution pour des causes traditionnelles : arrivée du terme, réalisation ou


extinction de l'objet social, décision de dissolution anticipée prononcée par l’assemblée, ou à
cause d’une décision judiciaire de dissolution pour juste motif.

Causes particulières : décès ou dissolution de l'un de ses membres, incapacité ou


faillite ou interdiction de diriger (administrer ou contrôler) d'un membre sauf clause contraire,
voire réduction à un seul membre.
A noter qu'en cas de dissolution du GIE, les excédents d'actifs seront redistribués selon
les termes prévus par la convention constitutive.

En outre, l’article 44 prévoit que « La dissolution du groupement d'intérêt économique


entraîne sa liquidation, la personnalité morale du groupement subsiste pour les besoins et
jusqu'à la clôture de cette liquidation. La loi et le contrat continuent à régir le groupement
pendant les opérations de liquidation ».

La dissolution entraîne la liquidation du GIE, donc la personnalité subsiste pour les


besoins de la liquidation, sous les conditions contractuelles.

B) la liquidation comme corollaire à la dissolution du groupement d’intérêt


économique

D’autre part, la liquidation entraîne la dissolution indirecte du groupement d’intérêt


économique. Dans ce cas, un liquidateur est nommé par l'assemblée ou à défaut par décision
de justice. En revanche, tout le processus de liquidation doit s’opérer selon les dispositions
prescrites dans le contrat du GIE. C’est ce qui fait de la liquidation du GIE une procédure
spécifique à lui, c’est à dire que le processus de liquidation de GIE n’est pas le même par
rapport à la procédure de liquidation des entreprises.

Dans ce sens, l’article 45 prévoit que « la liquidation s'opère conformément aux


dispositions du contrat. A défaut, un liquidateur est nommé par l'assemblée des membres ou si
l'assemblée n'a pu procéder à cette nomination, par ordonnance du président du tribunal,
statuant en référé, à la demande de l'un des membres ou de toute personne intéressée. Après
paiement des dettes et s'il y a lieu, reprise des apports et remboursement des droits d'entrée,
l'excédent d'actif est réparti entre les membres dans les conditions prévues à l'article 34 ci-
dessus».

Primo, une règle de la survie de la personnalité du GIE pour les besoins de la


liquidation est retenue. Cette règle est très importante dans la mesure où elle entraîne des
conséquences pratiques :

Le patrimoine du groupement demeure distinct de celui des membres : il reste le gage


des créanciers du groupement, à l’exclusion des créanciers personnels des membres du
groupement ;
- les droits des membres du groupement demeurent des droits mobiliers, quelle que
soit la nature des biens dépendant du groupement ; ces droits peuvent être cédés dans les
mêmes conditions qu’avant la dissolution ;

- le groupement conserve son siège qui peut être transféré en cours de liquidation ;

- le groupement conserve sa dénomination. À la différence de ce qui est prévu pour les


sociétés commerciales, la dénomination ne doit pas être obligatoirement suivie de la mention
« en liquidation ». Il est cependant nécessaire que, de façon directe ou indirecte, la situation
juridique du groupement apparaisse clairement. Il nous semble indispensable à cet égard que
le signataire de la correspondance émanant du GIE fasse précéder ou suivre immédiatement sa
signature de l’indication de sa qualité de « liquidateur du groupement »10.

La survie de la personnalité morale du groupement est limitée aux besoins de la


liquidation. On distingue traditionnellement la continuation des affaires en cours (rentrant
dans les pouvoirs du liquidateur) de l’engagement d’opérations nouvelles (qui lui sont
interdites) ; mais cette distinction est en fait très délicate à opérer en pratique et peut donner
lieu à controverses lorsque la liquidation ne concerne pas un groupement déjà en sommeil.

À la différence des sociétés, la liquidation des GIE ne comporte ni assemblée de


clôture ni publication dans un journal d’annonces légales, elle s’opère conformément aux
statuts. Il semble que ce soit la radiation au registre du commerce et des sociétés qui constitue
le terme de la personnalité morale, et non la décision de clôture.

Secundo, la désignation du liquidateur est obligatoire (article 45), en effet, il ne paraît


pas possible de faire coexister les fonctions d’administrateur et celles de liquidateur. Le
liquidateur peut être désigné à l’avance par le contrat qui stipule, par exemple, que
l’administrateur du groupement en fonction lors de la dissolution sera le liquidateur du GIE.
Dans ce cas, l’intéressé perd sa qualité d’administrateur et exerce des fonctions nouvelles
dans le cadre d’un groupement en liquidation qui ne survit que pour les besoins de cette
liquidation.

10
Transfert de l’activité, dissolution et liquidation du GIE.
http://revuefiduciaire.grouperf.com/guide/20134/20131001122548960.html
Dans le silence du contrat, il convient de procéder à la nomination d’un liquidateur par
l’assemblée des membres ou, si l’assemblée n’a pu procéder à cette nomination, par décision
de justice à la requête de tout intéressé (membre du groupement dissous ou créancier).

Le liquidateur nommé par les membres du groupement est un mandataire révocable


par l’assemblée des membres dans les conditions fixées par le contrat. Lorsqu’il a été nommé
en justice, il ne peut être révoqué que judiciairement. Sauf cause de cessation anticipée du
mandat (décès, révocation…), les fonctions du liquidateur prendront fin avec l’assemblée de
clôture.

Les pouvoirs du liquidateur sont fixés par le contrat ou, à défaut, par l’acte de
désignation. Très généralement, il est stipulé que « le ou les liquidateurs ont les pouvoirs les
plus étendus pour mettre fin à toutes les opérations engagées au nom du groupement ainsi
qu’à l’effet de réaliser l’actif du groupement et d’acquitter le passif ». Mais, il est à noter que
les tiers appelés à traiter avec les liquidateurs d’un GIE, lors de la cession des éléments
d’actif, pourront avoir intérêt à leur demander la justification de leurs pouvoirs et à vérifier si
la désignation du liquidateur a été publiée au RC. À défaut, celui-ci ne peut faire appel d’un
jugement rendu en défaveur du groupement (cass. com. 22 novembre 1998, n° 87-10604).
BIBLIOGRAPHIE

Les références générales

 Alexis Constantin. « droit des sociétés ». DALLOZ. 5ème édition.


 GUIRAMAND France, HERAUD Alain. « droit des sociétés ». CAMPUS DUNOD,
Paris, 12ème édition.2005. Pages 380 et S.

Les références spéciales

 Le GIE : création et fonctionnement.www.lecoindesentrepreneurs.fr/groupement-


dinteret-economique-gie/.
 Hassan EL nnement.https://ARIF « GIE: La greffe ne prend
pas».http://www.leconomiste.com/article/1003940-gie-la-greffe-ne-prend-pas.
 Ursil
LELO-DI-MAKUNGU.https://www.memoireonline.com/10/07/666/m_capitalisation-
groupement-interet-economique-ohada-rdc23.html.
 Groupement d’intérêt économique. https://www.l-expert-comptable.com/a/532451-le-
gie-groupement-d-interet-economique.html.
 « LES GROUPEMENTS D'INTERET ECONOMIQUE ».
http://www.lexinter.net/JF/gie-geie.htm

 Transfert de l’activité, dissolution et liquidation du GIE.


http://revuefiduciaire.grouperf.com/guide/20134/20131001122548960.html

Jurisprudence

Arrêt rendu par la cour de cassation commerciale. 22 novembre 1998, n° 87-10604.


http://revuefiduciaire.grouperf.com/guide/20134/20131001122548960.html.

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