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LE GROUPEMENT D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE

Ordonnance n° 67-821 du 23 septembre 1967


Décret n° 69-109 du 2 février 1968
Loi n° 89-337 du 13 juin 1989
Textes codifiés au sein des articles L. 251-1 et suivants du Code de commerce

I. CONSTITUTION
A. Objet social
Le but du groupement est de faciliter ou de développer l'activité économique de ses
membres, d'améliorer ou d'accroître les résultats de cette activité. Il n'est pas de
réaliser des bénéfices pour lui-même1.

Son activité doit se rattacher à l'activité économique de ses membres et ne peut avoir
qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci2.

Il en résulte que l’objet du G.I.E. doit présenter 3 caractères :

 un caractère économique : son activité peut être industrielle, commerciale,


agricole, artisanale ou libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire ou
dont le titre est protégé 3 . Il faut rappeler que le G.I.E. peut être civil ou
commercial selon l’activité qu’il exerce réellement (voire en vertu de son objet
statutaire4, sans que l’immatriculation emporte une présomption de
commercialité5 ;

 un caractère auxiliaire : l’activité propre du G.I.E. se situe nécessairement


dans le prolongement de celle de ses membres et elle ne saurait lui être étrangère,
sous peine de requalification du groupement en société. Si l’activité du GIE un
caractère autonome par rapport à celle de ses membres 6, celle-ci peut consister en
des actes de commerce pour son propre compte, de manière habituelle et à titre
principal7 ;

 un caractère intéressé : le but du groupement est de faciliter ou de


développer l'activité économique de ses membres, d'améliorer ou d'accroître les
résultats de cette activité. Comme un G.I.E. ne peut pas réaliser des bénéfices pour
lui-même, les bénéfices qu’il pourrait réaliser le sont donc pour les membres. Une
partie des résultats provenant de ses activités peut toutefois être mise en réserve

1
Article L. 251-1 alinéa 2 du Code de commerce.
2
Article L. 251-1 alinéa 3 du Code de commerce.
3
Article L. 252-2 du Code de commerce.
4
Cass. Com., 15 juin 2010, n° 09-15.130.
5
Contrairement aux personnes physiques – Article L. 123-7 du Code de commerce.
6
Cass. civ. 2ème, 17 mars 2010, n° 09-11.963.
7
Article L. 251-4 du Code de commerce.
dans les comptes du groupement pour les besoins de la réalisation de son objet
légal8.

B. Associés
Un G.I.E. peut être constitué entre deux ou plusieurs personnes physiques ou morales
pour une durée déterminée9.

Les personnes exerçant une profession libérale soumise à un statut législatif ou


réglementaire ou dont le titre est protégé peuvent constituer un groupement d'intérêt
économique ou y participer10.

Il résulte des textes que le législateur :


- n’autorise pas la constitution de G.I.E. unipersonnels ;
- ne fixe aucun nombre maximum de membres ;
- autorise les associés personnes physiques et personnes morales (de droit privé ou
public…)
-admet la réunion d’associés exerçant des professions libérales réglementées

C. Capital social
Le groupement d'intérêt économique peut être constitué sans capital 11. Dans cette
hypothèse, les tiers étant protégés par la responsabilité indéfinie et
solidaire des membres et le G.I.E. se financera par les cotisations de ses
membres.

Les droits de ses membres ne peuvent être représentés par des titres négociables 12. Si
le G.I.E. est constitué avec un capital social, celui-ci sera composé des apports en
nature (pour lesquels aucune procédure d’évaluation par un tiers n’est prévue) et en
numéraire de ses membres. Comme le capital social ne peut pas être représenté par
des titres négociables, le capital social du G.I.E. ne peut être représenté que par des
parts sociales.

Toute clause contraire est réputée non écrite13.

D. Transformation
Toute société ou association dont l'objet correspond à la définition du groupement
d'intérêt économique peut être transformée en un tel groupement sans donner lieu à
dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle14.
8
Cass. com., 19 janvier 2016, n° 14-19.796 ; Cass. com., 6 mai 2014, n° 13-11.427
9
Article L. 251-1 du Code de commerce.
10
Article L. 251-2 du Code de commerce.
11
Article L. 251-3 alinéa 1er du Code de commerce.
12
Article L. 251-3 alinéa 2 du Code de commerce.
13
Article L. 251-3 alinéa 3 du Code de commerce.
14
Article L. 251-18 alinéa 1er du Code de commerce.
E. Formalités
La rédaction du contrat constitutif - Le contrat de groupement d'intérêt
économique détermine l'organisation du groupement, sous réserve des dispositions du
présent chapitre. Il est établi par écrit et publié selon les modalités fixées par décret
en Conseil d'Etat15.
Le contrat contient notamment les indications suivantes16 :
 la dénomination du groupement ;
 les nom, raison sociale ou dénomination sociale ;
 la forme juridique ;
 l'adresse du domicile ou du siège social ; et, s'il y a lieu,
 le numéro d'identification de chacun des membres du groupement, ainsi que selon
le cas ;
 la ville où se situe le greffe où il est immatriculé ou la ville où se situe la chambre
des métiers où il est inscrit ;
 la durée pour laquelle le groupement est constitué ;
 l'objet du groupement ;
 l'adresse du siège du groupement.

Toutes les modifications du contrat sont établies et publiées dans les mêmes
conditions que le contrat lui-même. Elles ne sont opposables aux tiers qu'à dater de
cette publicité17.

Il sera ici nécessaire de retenir que :


 comme pour les sociétés, un écrit est nécessaire ;
 contrairement aux sociétés, aucune durée minimale ou maximale n’est imposée.

La publicité du contrat 18- Le groupement d'intérêt économique jouit de la


personnalité morale et de la pleine capacité à dater de son immatriculation au registre
du commerce et des sociétés, sans que cette immatriculation emporte présomption de
commercialité du groupement19. Le groupement d'intérêt économique dont l'objet est
commercial peut faire de manière habituelle et à titre principal tous actes de
commerce pour son propre compte. Il peut être titulaire d'un bail commercial20.

Reprises des actes conclus au cours de la période de formation du G.I.E. - Les


personnes qui ont agi au nom d'un groupement d'intérêt économique en formation
avant qu'il ait acquis la jouissance de la personnalité morale sont tenues,
solidairement et indéfiniment, des actes ainsi accomplis, à moins que le groupement,
15
Article L. 251-8, I du Code de commerce.
16
Article L. 251-8, II du Code de commerce.
17
Article L. 251-8, III du Code de commerce.
18
Article L. 251-4 du Code de commerce.
19
Contrairement aux personnes physiques.
20
Contrairement aux sociétés civiles.
après avoir été régulièrement constitué et immatriculé, ne reprenne les engagements
souscrits. Ces engagements sont alors réputés avoir été souscrits dès l'origine par le
groupement.

Il peut ici être relevé que :


 contrairement aux sociétés, aucun texte ne prévoit les modalités de reprise des
actes ;
 contrairement au régime de reprise des actes conclus au cours de la période de
formation d’une société, la responsabilité des personnes qui agissent au nom du
G.I.E. est solidaire, même si son activité revêt un caractère civil.

F. Sanction des irrégularités


La nullité du groupement d'intérêt économique ainsi que des actes ou délibérations de
celui-ci ne peut résulter que de la violation des dispositions impératives des articles
L. 251-1 à L. 251-23 du Code de commerce, ou de l'une des causes de nullité des
contrats en général21.

L'action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d'exister le jour où
le tribunal statue sur le fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur
l'illicéité de l'objet du groupement22.

Les articles 1844-12 à 1844-17 du Code civil sont applicables aux groupements
d'intérêt économique23.

II. FONCTIONNEMENT
A. Le G.I.E.

Émission d’obligations24 - Le groupement d'intérêt économique peut émettre des


obligations, aux conditions générales d'émission de ces titres par les sociétés, s'il est
lui-même composé exclusivement de sociétés qui satisfont aux conditions prévues
par le présent livre pour l'émission d'obligations.

Le groupement d'intérêt économique peut également émettre des obligations aux


conditions générales d'émission de ces titres prévues par la loi n° 85-698 du 11 juillet
1985 autorisant l'émission de valeurs mobilières par certaines associations s'il est lui-
même composé exclusivement d'associations qui satisfont aux conditions prévues par
cette loi pour l'émission d'obligations.

21
Article L. 251-5 alinéa 1er du Code de commerce.
22
Article L. 251-5 alinéa 2 du Code de commerce.
23
Article L. 251-5 alinéa 3 du Code de commerce.
24
Article L. 251-7 alinéa du Code de commerce.
Documents25 - Les actes et documents émanant du groupement et destinés aux tiers,
notamment les lettres, factures, annonces et publications diverses, doivent indiquer
lisiblement la dénomination du groupement suivie des mots : " groupement d'intérêt
économique " ou du sigle : " GIE ".

Transformation - Un groupement d'intérêt économique peut être transformé en


société en nom collectif sans donner lieu à dissolution ni à création d'une personne
morale nouvelle26.
Toute société ou association, tout groupement d'intérêt économique peut être
transformé en un groupement européen d'intérêt économique sans donner lieu à
dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle27.

B. Les membres du G.I.E.


1. Statut des membres
a. Entrées et sorties de membres
Entrée28 - Le groupement, au cours de son existence, peut accepter de nouveaux
membres dans les conditions fixées par le contrat constitutif. Tout membre du
groupement peut se retirer dans les conditions prévues par le contrat, sous réserve
qu'il ait exécuté ses obligations.

Retrait29 - Le groupement, au cours de son existence, peut accepter de nouveaux


membres dans les conditions fixées par le contrat constitutif. Tout membre du
groupement peut se retirer dans les conditions prévues par le contrat, sous réserve
qu'il ait exécuté ses obligations.

b. Responsabilité des membres


Responsabilité à l’égard du GIE - Les membres doivent classiquement
libérer les apports promis et verser les cotisations éventuellement
prévues. Même en l’absence de disposition contractuelle, le membre
semble tenu d’une obligation de non concurrence. Les conventions
conclues entre un groupement et l’un de ses membres ne font pas l’objet
de dispositions particulières : il n’y a aucune procédure de contrôle des
conventions réglementées. Si l’origine contractuelle des obligations
permet de sanctionner leur inexécution par la mise en jeu de la
responsabilité contractuelle, le contrat peut aussi prévoir d’autres
sanctions et notamment, l’exclusion du membre 30 La décision d’exclusion
25
Article L. 251-17 du Code de commerce.
26
Article L. 251-18 alinéa 2 du Code de commerce.
27
Article L. 252-8 du Code de commerce.
28
Article L. 251-9 du Code de commerce.
29
Article L. 251-9 du Code de commerce.
30
Sur la validité d’une telle clause : Cass. com., 21 novembre 1989, n° 87-15.332.
se doit de respecter, non seulement la procédure prévue, mais également
les droits de la défense et notamment le principe du contradictoire 31.
L’exclu peut être indemnisé dans les conditions prévues au contrat, par la
reprise de ses apports ou par le remboursement de ses droits. A défaut
de clause statutaire ou de décision d'assemblée en ce sens, le membre
du groupement d'intérêt économique est exclu ne peut obtenir le
remboursement de sa part dans les réserves régulièrement constituées 32.

Responsabilité à l’égard des tiers33 - Les membres du groupement sont tenus des
dettes de celui-ci sur leur patrimoine propre. Toutefois, un nouveau membre peut, si
le contrat le permet, être exonéré des dettes nées antérieurement à son entrée dans le
groupement. La décision d'exonération doit être publiée. Ils sont solidaires, sauf
convention contraire avec le tiers cocontractant.

Les créanciers du groupement ne peuvent poursuivre le paiement des dettes contre un


membre qu'après avoir vainement mis en demeure le groupement par acte
extrajudiciaire.

Ainsi la responsabilité civile personnelle des membres du G.I.E. est :

 indéfinie ;

 subsidiaire (la mise en demeure suppose un acte extra-judiciaire ; et

 solidaire (sauf clause contraire)

Celui qui a payé le créancier a un recours contre les autres membres tenus.

2. La consultation des membres


Décisions collectives34 - Afin de prendre les décisions les plus importantes au sein du
G.I.E. :

 Les associés sont réunis en assemblée qui statue sur toutes les décisions que le
contrat constitutif fait relever de sa compétence ;

 L'assemblée est obligatoirement réunie à la demande d'un quart au moins des


membres du groupement ;

 Les associés décident des modalités de :


- quorum ;
- représentation ;
- répartition des voix ;
- majorité ; et
31
Cass.com., 26 sept. 2018, n° 16-25.
32
Cass. com., 19 janvier 2016, n° 14-19.796.
33
Article L. 251-6 du Code de commerce
34
Article L. 251-10 du Code de commerce.
- autres…

 Dans le silence du contrat :


- chaque membre dispose d’une voix ; et
- les décisions sont prises à l’unanimité

Le mode de fonctionnement est ainsi particulièrement souple et les règles supplétives


assurent un mode de fonctionnement démocratique.

C. Les dirigeants du G.I.E.


Désignation des administrateurs35 - Le groupement est administré par une ou
plusieurs personnes. Une personne morale peut être nommée administrateur du
groupement sous réserve qu'elle désigne un représentant permanent, qui encourt les
mêmes responsabilités civile et pénale que s'il était administrateur en son nom propre.

Responsabilité des administrateurs36 - Le ou les administrateurs du groupement, et


le représentant permanent de la personne morale nommée administrateur sont
responsables individuellement ou solidairement selon le cas, envers le groupement ou
envers les tiers, des infractions aux dispositions législatives et réglementaires
applicables aux groupements, de la violation des statuts du groupement, ainsi que de
leurs fautes de gestion. Si plusieurs administrateurs ont coopéré aux mêmes faits, le
tribunal détermine la part contributive de chacun dans la réparation du dommage.

Statut des administrateurs37 - Sous réserve des règles venant d’être évoquées, le
contrat de groupement ou, à défaut, l'assemblée des membres organise librement
l'administration du groupement et nomme les administrateurs dont il détermine les
attributions, les pouvoirs et les conditions de révocation.

Pouvoirs des administrateurs38 - Dans les rapports avec les tiers, un administrateur
engage le groupement par tout acte entrant dans l'objet de celui-ci. Toute limitation
de pouvoirs est inopposable aux tiers.

D. Le contrôle du G.I.E.
Contrôle de la gestion et des comptes39 - Le contrôle de la gestion, qui doit être
confié à des personnes physiques, et le contrôle des comptes sont exercés dans les
conditions prévues par le contrat constitutif du groupement.

Contrôle de la gestion40 - Lorsqu'un groupement émet des obligations dans les


conditions prévues à l'article L. 251-7, le contrôle de la gestion doit être exercé par
une ou plusieurs personnes physiques nommées par l'assemblée. La durée de leurs

35
Article L. 251-11 alinéa 1er du Code de commerce.
36
Article L. 251-11 alinéa 1er du Code de commerce.
37
Article L. 251-11 alinéa 1er du Code de commerce.
38
Article L. 251-11 alinéa 1er du Code de commerce.
39
Article L. 251-12 aliéna 1er du Code de commerce.
40
Article L. 251-12 aliéna 2 du Code de commerce.
fonctions et leurs pouvoirs sont déterminés dans le contrat.

Contrôle des comptes - Le contrôle des comptes dans les groupements visés à
l'alinéa précédent et dans les groupements qui comptent cent salariés ou plus à la
clôture d'un exercice doit être exercé par un ou plusieurs commissaires aux comptes
choisis sur la liste visée à l'article L. 822-1 et nommés par l'assemblée pour une durée
de six exercices. Les dispositions du présent code concernant les incompatibilités,
les pouvoirs, les fonctions, les obligations, la responsabilité, la récusation, la
révocation, la rémunération du commissaire aux comptes des sociétés anonymes
ainsi que les sanctions prévues par l'article L. 242-27 sont applicables aux
commissaires des groupements d'intérêt économique, sous réserve des règles propres
à ceux-ci.

Dans les groupements qui répondent à l'un des critères définis à l'article L. 232-2 du
Code de commerce41, les administrateurs sont tenus d'établir une situation de l'actif
réalisable et disponible, valeurs d'exploitation exclues, et du passif exigible, un
compte de résultat prévisionnel, un tableau de financement en même temps que le
bilan annuel et un plan de financement prévisionnel42. Un décret en Conseil d'Etat
précise la périodicité, les délais et les modalités d'établissement de ces documents.

Mission d’alerte du commissaire aux comptes43 - Lorsque le commissaire aux


comptes relève, à l'occasion de l'exercice de sa mission, des faits de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation du groupement, il en informe les
administrateurs, dans des conditions qui sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
Ceux-ci sont tenus de lui répondre sous quinze jours. La réponse est communiquée au
comité d'entreprise. Le commissaire aux comptes en informe le président du tribunal.
En cas d'inobservation de ces dispositions, ou s'il constate qu'en dépit des décisions
prises la continuité de l'exploitation demeure compromise, le commissaire aux
comptes établit un rapport spécial et invite par écrit les administrateurs à faire
délibérer la prochaine assemblée générale sur les faits relevés. Ce rapport est
communiqué au comité d'entreprise. Si, à l'issue de la réunion de l'assemblée
générale, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne permettent
pas d'assurer la continuité de l'exploitation, il informe de ses démarches le président
du tribunal et lui en communique les résultats.

III. DISSOLUTION
A. Les causes de dissolution
Les causes de dissolution - Le groupement d'intérêt économique est dissous44 :
 par l'arrivée du terme ;
 par la réalisation ou l'extinction de son objet ;
 par la décision de ses membres dans les conditions prévues à l'article L. 251-10 ;
41
Les sociétés commerciales qui, à la clôture d'un exercice social, comptent trois cents salariés ou plus
ou dont le montant net du chiffre d'affaires, à la même époque, est égal ou supérieur à 18 000 000
euros.
42
Article L. 251-13 du Code de commerce.
43
Article L. 251-15 du Code de commerce.
44
Article L. 251-19 du Code de commerce
 par décision judiciaire, pour de justes motifs ;
 par le décès d'une personne physique ou par la dissolution d'une personne morale,
membre du groupement, sauf stipulation contraire du contrat.

Si l'un des membres est frappé d'incapacité, de faillite personnelle ou de l'interdiction


de diriger, gérer, administrer ou contrôler une entreprise commerciale, quelle qu'en
soit la forme, ou une personne morale de droit privé non commerçante, le groupement
est dissous, à moins que sa continuation ne soit prévue par le contrat ou que les autres
membres ne la décident à l'unanimité45.
B. Les effets de la dissolution
Principe de la liquidation 46 - La dissolution du groupement d'intérêt économique
entraîne sa liquidation, pour les besoins de laquelle la personnalité du groupement
subsiste.

Modalités de la liquidation47 - La liquidation s'opère conformément aux dispositions


du contrat. A défaut, un liquidateur est nommé par l'assemblée des membres du
groupement ou, si l'assemblée n'a pu procéder à cette nomination, par décision de
justice. Après paiement des dettes, l'excédent d'actif est réparti entre les membres
dans les conditions prévues par le contrat. A défaut, la répartition est faite par parts
égales.

45
Article L. 251-20 du Code de commerce
46
Article L. 251-21 du Code de commerce
47
Article L. 251-22 du Code de commerce
LE GROUPEMENT EUROPÉEN
D'INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
Règlement du 25 juillet 1985 du Conseil des Communautés Européennes
Loi n° 89-377 du 13 juin 1989

Article L. 252-1 du Code de commerce


Les groupements européens d'intérêt économique immatriculés en France au registre
du commerce et des sociétés ont la personnalité juridique dès leur immatriculation.

Article L. 252-2 du Code de commerce


Les groupements européens d'intérêt économique ont un caractère civil ou
commercial selon leur objet. L'immatriculation n'emporte pas présomption de
commercialité d'un groupement.

Article L. 252-3 du Code de commerce


Les droits des membres du groupement ne peuvent être représentés par des titres
négociables.

Article L. 252-4 du Code de commerce


Les décisions collégiales du groupement européen d'intérêt économique sont prises
par l'assemblée des membres du groupement. Toutefois, les statuts peuvent stipuler
que ces décisions, ou certaines d'entre elles, peuvent être prises sous forme de
consultation écrite.

Article L. 252-5 du Code de commerce


Le ou les gérants d'un groupement européen d'intérêt économique sont responsables,
individuellement ou solidairement selon le cas, envers le groupement ou envers les
tiers, soit des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables
au groupement, soit des violations des statuts, soit de leurs fautes de gestion. Si
plusieurs gérants ont coopéré aux mêmes faits, le tribunal détermine la part
contributive de chacun dans la réparation du dommage.

Article L. 252-6 du Code de commerce


Une personne morale peut être nommée gérant d'un groupement européen d'intérêt
économique. Lors de sa nomination, elle est tenue de désigner un représentant
permanent qui encourt les mêmes responsabilités civile et pénale que s'il était gérant
en son nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale
qu'il représente.

Article L. 252-7 du Code de commerce


Les dispositions du chapitre précédent applicables aux groupements d'intérêt
économique de droit français relatives aux obligations comptables, au contrôle des
comptes et à la liquidation sont applicables aux groupements européens d'intérêt
économique.

Article L. 252-8 du Code de commerce


Toute société ou association, tout groupement d'intérêt économique peut être
transformé en un groupement européen d'intérêt économique sans donner lieu à
dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle.
Un groupement européen d'intérêt économique peut être transformé en un
groupement d'intérêt économique de droit français ou une société en nom collectif,
sans donner lieu à dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle.

Article L. 252-9 du Code de commerce


La nullité du groupement européen d'intérêt économique ainsi que des actes ou
délibérations de celui-ci ne peut résulter que de la violation des dispositions
impératives du règlement n° 2137-85 du 25 juillet 1985 du Conseil des Communautés
européennes, ou des dispositions du présent chapitre ou de l'une des causes de nullité
des contrats en général.
L'action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d'exister le jour où
le tribunal statue sur le fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur
l'illicéité de l'objet du groupement.
Il est fait application des articles 1844-12 à 1844-17 du code civil.

Article L. 252-11 du Code de commerce


L'utilisation dans les rapports avec les tiers de tous actes, lettres, notes et documents
similaires ne comportant pas les mentions relatives au groupement européen d'intérêt
économique prescrites à l'article 25 du règlement (CEE) n° 2137/85 du Conseil du 25
juillet 1985 relatif à l'institution d'un groupement européen d'intérêt économique
(GEIE) peut faire l'objet d'une injonction, le cas échéant sous astreinte, dans les
conditions prévues à l'article L. 238-3.

Article L. 252-12 du Code de commerce


L'appellation : " groupement européen d'intérêt économique " et le sigle : " GEIE " ne
peuvent être utilisés que par les groupements soumis au règlement (CEE) n° 2137/85
du Conseil du 25 juillet 1985 précité. Le ministère public ou toute personne
intéressée peut demander au président du tribunal compétent statuant en référé
d'interdire, le cas échéant sous astreinte, l'emploi illicite de cette appellation.
Le président du tribunal peut, en outre, ordonner la publication de la décision, son
affichage dans les lieux qu'il désigne, son insertion intégrale ou par extraits dans les
journaux et sa diffusion par un ou plusieurs services de communication au public en
ligne qu'il indique, le tout aux frais des dirigeants du groupement ayant illégalement
utilisé cette appellation ou ce sigle.
EXERCICES

1. Commentez l’arrêt suivant : Cass. com., 7 janvier 1997, n° 95-12.603

Attendu, selon l'arrêt partiellement confirmatif attaqué (Grenoble, 10 janvier 1995), que la
société Gabriel Gay, qui exploite des bijouteries dans diverses localités a conçu et réalisé
diverses opérations commerciales sous la marque " Club des joailliers créateurs ", groupe
composé de la société Gabriel Gay et des clients auxquels elle offrait des prestations
d'ordre publicitaire dont les sociétés Bijouterie Lepage exploitant, elles aussi, des magasins
dans le secteur de la bijouterie-joaillerie ; qu'à la suite d'un différend, la société Gabriel
Gay a mis fin à ses relations commerciales avec la société Bijouterie Lepage de Nice ; que
les sociétés Bijouterie Lepage ont assigné la société Gabriel Gay pour faire reconnaître la
qualification de groupement d'intérêt économique (GIE) créé de fait au " Groupement des
joailliers créateurs ", en reddition des comptes dudit GIE ou d'un contrat de mandat
individuel conclu avec la société Gabriel Gay et en réparation du préjudice résultant de
leur éviction ;

Sur le premier moyen, pris en ses trois branches :

Attendu que les sociétés Bijouterie Lepage font grief à l'arrêt d'avoir rejeté leurs demandes
tendant notamment à ce que soit constatée l'existence d'un GIE créé de fait et qu'en
conséquence la société Gabriel Gay soit condamnée à rendre des comptes, alors, selon le
pourvoi, d'une part, que la mise en place d'actions publicitaires, qui est de nature à faciliter
ou à développer l'activité économique des membres du groupement, répond à l'objet d'un
GIE tel que défini à l'article 1er de l'ordonnance du 23 septembre 1967 ; qu'en décidant le
contraire, la cour d'appel a commis une violation de la loi ; alors, d'autre part, que les
obligations que peuvent souscrire les membres vis-à-vis du groupement ne sont que la
conséquence de l'existence du groupement ; qu'en s'attachant à l'absence de définition des
obligations des membres vis-à-vis du groupement pour statuer sur l'existence de ce
groupement, les juges du fond ont à nouveau violé l'article 1er de l'ordonnance du 23
septembre 1967 et alors, enfin, que, si même elle estimait devoir s'attacher aux obligations
des membres vis-à-vis du groupement, il appartenait à la cour d'appel, en application de
l'article 12 du nouveau Code de procédure civile, d'appliquer les règles appropriées pour
déterminer ces obligations ; qu'en statuant comme ils l'ont fait, les juges du fond ont violé
les articles 12 du nouveau Code de procédure civile et 1er de l'ordonnance du 23
septembre 1967 ;

Mais attendu qu'ayant retenu par motifs adoptés, non critiqués par le pourvoi, qu'à aucun
moment le groupe n'avait manifesté le besoin de mettre en place une structure juridique
assurant pour l'avenir son fonctionnement, sa cohérence et sa pérennité, ce dont il résultait,
que la commune intention des membres du groupe des joailliers créateurs n'avait pas été de
constituer un GIE, la cour d'appel, par ce seul motif, a pu statuer comme elle a fait ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé en aucune de ses trois branches ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.

2. Répondez aux questions suivantes :

 Quelle est la durée maximale pour laquelle un G.I.E. peut être constituée ?

 L’adhésion à un G.I.E. ayant une activité commerciale confère-t-elle la qualité


de commerçant à ses adhérents ?

 Le caractère solidaire de la responsabilité des membres d’un G.I.E. peut-elle


être écartée dans le contrat qui lie le créancier au membre du G.I.E. ?

 Existe-t’il une procédure de contrôle des conventions réglementées dans les


G.I.E. ?

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