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ANALYSE COMPARATIVE
LES VILLES EUROPÉENNES
ANALYSE COMPARATIVE
Céline Rozenblat
Patricia Cicille
La coordination scientifique de cette étude a été réalisée par Céline Rozenblat, maître
de conférences à l’université Paul Valéry de Montpellier, et Patricia Cicille, ingénieure
de recherche CNRS, UMR ESPACE 6012, Montpellier.
PRÉFACE .................................................................... ?
ANNEXES .................................................................... 77
Il y a plus de dix ans, la Datar publiait l’étude Elle s’inspire des principales options
dirigée par Roger Brunet sur les villes « européennes » méthodologiques du travail réalisé en 1989 mais en
qui constituait alors la première tentative pour décrire renouvelle la portée par un choix différent d’indi-
et hiérarchiser de façon quantifiée le système des cateurs de rayonnement.
grandes villes européennes. Cette commande permet-
tait de situer les villes françaises en Europe, dans un Les indicateurs retenus mettent notamment
contexte d’intégration économique et politique en l’accent sur les fonctions métropolitaines qui aujour-
pleine accélération. d’hui caractérisent et différencient les grandes villes.
Ils traduisent pour une partie d’entre eux le potentiel
Illustrant la concentration et la puissance des des villes à développer un environnement propice au
fonctions métropolitaines sur la dorsale européenne, développement (en matière universitaire, culturelle
ce travail avait d’emblée marqué les esprits, donnant ou par leurs fonctions d’accueil) et insistent sur les
naissance à l’image de la « banane bleue ». phénomènes d’intégration aux différents types de
réseaux (de transport, de recherche, de connaissance,
La place occupée au sein du système des etc.) à partir desquels se construit de plus en plus la
villes européennes demeurant un objet de questionne- production des richesses et donc la puissance des
ment, une nouvelle recherche sur ce sujet a été villes.
entreprise dans un contexte où les concurrences entre Quelles images et quelles leçons en tirer, en
villes ont tendance à s’exacerber et où l’attractivité particulier évidemment pour les villes françaises ?
des territoires, en particulier urbains, est un élément
déterminant de la compétitivité économique du pays. Si l’on s’en tient aux principaux résultats
d’ensemble, c’est un constat plutôt positif de la place
Cet exercice, mené selon une méthodologie de nos villes françaises qui tirent sans conteste « leur
rigoureuse - loin des « palmarès » que produisent avec épingle du jeu » de cette comparaison européenne.
plus ou moins de bonheur, les principaux titres de la
presse hebdomadaire -, peut être un outil partagé de Il faut s’en féliciter : on a trop longtemps
diagnostic et d’appui pour les acteurs publics qui voulu croire au fameux désert français pour ne pas
agissent en faveur des métropoles françaises. aujourd’hui constater le dynamisme des grandes
métropoles de province et leur reconnaître un rôle
J’engage chacun à s’en saisir et à lire ce singulier, avec Paris qui continue de se placer parmi
travail comme une contribution pour un débat les toutes premières capitales mondiales, dans le
renouvelé sur la place européenne de nos grandes rayonnement et le poids de la France en Europe.
villes.
Alors qu’il y a une dizaine d’années, seule
Lyon paraissait en mesure d’accrocher le peloton de
Portant sur 180 villes de plus de 200 000
tête des premières villes européennes, les grandes
habitants, cette étude représente un travail
métropoles que sont Marseille, Toulouse ou encore
systématique et extrêmement complet réalisé par la
Lille, Strasbourg, Bordeaux ou Nantes sont
Maison de la géographie de Montpellier, sous la
désormais en bonne place au regard de nombreux
coordination scientifique de Mmes Céline Rozenblat
critères d’attractivité.
et Patricia Cicille.
Pour autant, ce travail de comparaison montre La présente étude ayant pour point d’entrée
également que nos grandes villes sont plus fortes de les agglomérations européennes, une approche des
leurs fonctions de rayonnement culturel et universi- « régions-métropoles » pourra d’ailleurs utilement
taire qu’elles ne le sont des grandes fonctions compléter ce travail, les relations entre villes,
économiques directement créatrices de valeur (la régions urbaines et collectivités régionales consti-
finance, la recherche, les grands groupes, les foires et tuant sans aucun doute un aspect majeur du dévelop-
salons, etc.). pement des villes et de leur capacité à rayonner.
3 500
Villes de la
80 zone d'étude
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: GEOPOLIS, 1993
11
Les villes européennes
villes ; d’autre part leur spécialisation urbains. C’est donc un cadre assez
relative issue de développements locaux, pertinent pour les mesures et les
régionaux, nationaux ou de réseaux, pla- comparaisons nationales et inter-
çant certaines villes en position originale nationales du poids économique des
par rapport à l’ensemble. villes. C’est, sans doute, la raison pour
L’étude caractérise ce qui fait l’origi- laquelle l’Organisation des Nations
nalité de chacune des plus grandes unies et différentes organisations
agglomérations européennes. Elle internationales préconisent, depuis plus
permet d’identifier les niveaux de rayon- de 30 ans, d’utiliser cette définition dans
nement des agglomérations et la spécia- chaque pays.
lisation de leur insertion dans les
réseaux européens. C’est là l’ambition Les régions urbaines regroupent
principale de cette étude face à laquelle toutes les zones (même rurales) qui sont
il faut rester modeste et développer des dépendantes d’un centre urbain, en
interprétations qui demeurent limitées à particulier pour l’emploi. Elles sont, le
ce cadre. plus souvent, définies à partir d’un
certain seuil de population active se
rendant à la ville centre (ou dans
LE CONCEPT DE LA VILLE EN EUROPE l’agglomération) pour exercer une
activité. La plupart du temps, cette
Comparer les villes européennes définition est moins utilisée pour isoler
nécessite de s’attarder sur le concept de une entité urbaine que pour effectuer
ville à retenir, afin de délimiter les villes une régionalisation autour des pôles
de la même manière et de choisir les principaux. Ces régions urbaines sont,
villes à prendre en compte dans l’étude. en effet, particulièrement pertinentes
La mesure de l’objet urbain a été pour suivre l’étalement urbain. Toute-
longuement traitée dans la littérature fois, cette délimitation n’existe pas dans
spécialisée (Pumain et al. 1991). On peut tous les pays, car elle est bien plus
en extraire trois grands groupes de difficile à mettre en œuvre que les deux
méthodes de délimitation comparables précédentes. En Europe, elle n’est
des villes qui correspondent à des enjeux appliquée par les Instituts nationaux de
différents. statistiques qu’en France, en Italie, en
Suisse, en Belgique, au Luxembourg et
Les collectivités urbaines sont définies aux Pays-Bas. En France, l’INSEE a
par des limites administratives ou par réalisé, en 1997, à partir des navettes
leur statut juridique (ville, communauté entre lieux de travail et de résidence
urbaine, district urbain…). La ville, (1990), un zonage en 361 aires urbaines.
ainsi délimitée, est le plus souvent Refait en 2001, à partir des résultats du
étudiée sous l’aspect de sa gestion recensement de 1999, le zonage obtenu
(finances urbaines, équipements et ne comporte plus que 354 aires urbaines.
organisation des pouvoirs dans la ville), Une aire urbaine est constituée d’un pôle
ce qui renvoie à la gouvernance urbaine. urbain et des communes de la couronne
périurbaine, dans lesquelles au moins
Les agglomérations urbaines sont 40 % des actifs résidents vont travailler
définies d’après la continuité du bâti. dans l’aire urbaine.
Cette partie agglomérée des villes Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui
regroupe en Europe une grande part des ont tendance à vouloir privilégier les
activités, des fonctions et des emplois régions urbaines pour définir les villes.
13
Les villes européennes
1. Dans la suite du texte, les termes « agglomération » et « ville » sont employés indifféremment.
14 2. Luxembourg faisait partie de l’étude Les Villes européennes de 1989.
Comparer les villes européennes
Tampere
Turku Helsinki
Oslo Stockholm
Göteborg
Copenhague
Malmö
Glasgow
Édimbourg
Newcastle
Belfast Middlesbrough Rostock
Kiel
Preston
Blackpool Leeds Kingston Lubeck
Liverpool Amsterdam Hambourg
Dublin Sheffield Brême
Derby Haarlem Utrecht Hanovre
Manchester Berlin
Nottingham Leiden Nimègue Osnabrück Brunswick
Stoke-on-T. Leicester La Haye Arnhem Magdebourg
Birmingham Coventry Enschede Halle
Rotterdam Munster Leipzig Dresde
Cardiff Bristol Luton Southend- Breda Dusseldorf
Essen Kassel
Londres on-Sea Cologne
Swansea Chatham Anvers Eindhoven Erfurt Chemnitz
Aldershot Bielefeld
Bournemouth Gand Bruxelles Heerlen
Brighton Lille Aix-la-Ch. Coblence
Liège
Béthune Charleroi Francfort
Portsmouth Lens Mons Darmstadt
Plymouth Southampton Valenciennes Wiesbaden Nuremberg
Le Havre
Luxembourg Sarrebruck Mannheim Vienne
Rouen Karlsruhe
Metz Augsburg Linz
Reims
Paris Nancy Stuttgart
Brest Strasbourg Munich Salzbourg
Rennes Fribourg Graz
Orléans Mulhouse
Angers
Dijon Bâle Zurich
Tours Berne
Nantes
Lausanne Venise Trieste
Genève Bergame Padoue
Clermont-Ferrand Lyon Milan
Brescia Vérone
Saint-Étienne Turin
Grenoble Bologne
Bordeaux Gênes
Nice Carrare Florence
Gijon Saint- Montpellier
Santander Sébastien
Toulouse
La Corogne Cannes
Bilbao Marseille Salonique
Toulon
Vigo Vitoria Rome Bari
Pampelune Caserte
Valladolid Tarente
Saragosse Salerne
Porto Barcelone Naples
Tarragone
Athènes
Madrid Palma de
Majorque Cagliari
Valence Messine
Lisbonne Palerme
Catane
Alicante
Cordoue Murcie
Séville
Grenade
0 350 km
Cadix Malaga
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2001
1. Luxembourg et Metz ont moins de 200 000 habitants, mais figurent dans la sélection.
Seul le nom de la ville principale est mentionné pour les conurbations suivantes: Cologne-Bonn, Essen-Dortmund-Duisbourg,
Düsseldorf-Wuppertal, Wiesbaden-Mainz, Sarrebruck-Forbach ; Genève-Annemasse ; Grasse-Cannes-Antibes, Lille-Roubaix-Tourcoing,
Marseille-Aix-en-Provence ; Gijon-Oviedo ; Massa-Carrare-Viareggio ; Enschede-Gronau ; Leeds-Bradford.
15
Les villes européennes
16
Les 180
agglomérations :
analyse
comparative
Les villes européennes
1. LE SEMIS DES VILLES EUROPÉENNES nationaux (par exemple, quel que soit le
mode de transport, les échanges intrana-
La hiérarchie des agglomérations tionaux entre villes dominent les
européennes forme une pyramide à large échanges internationaux). L’histoire
base, c’est-à-dire qu’il y a peu de très politique de chaque pays explique des
grandes villes et un grand nombre de hiérarchies urbaines plus ou moins pro-
villes moyennes. Paris et Londres, avec noncées selon la forme du pouvoir terri-
respectivement 9,5 et 7,3 millions d’habi- torial. La primauté absolue de certaines
tants en 2000, se détachent nettement capitales (Paris, Londres, Vienne ou
au niveau supérieur d’une hiérarchie Athènes) n’a pas permis la croissance
urbaine répartie en 6 classes. d’autres très grandes villes nationales.
Paris et Londres, proches l’une de Au niveau infranational, on constate
l’autre (400 km), contrebalancent les de fortes concentrations de population
fortes concentrations urbaines de dans certaines métropoles régionales.
l’Europe médiane où Essen est la plus C’est le cas de Lyon et Marseille, mais
grande conurbation (4,7 millions). Dans aussi de Munich et Hambourg. Dans des
la même classe que Essen, cinq autres régions moins denses, on trouve encore
villes sont capitales politiques ou écono- de plus fortes concentrations relatives
miques de leurs pays : Madrid et comme Toulouse, Bordeaux, Nantes,
Barcelone en Espagne, Milan en Italie, Clermont-Ferrand, Dijon, Porto, Va-
Berlin en Allemagne et Athènes en lence, Séville, Naples, Copenhague,
Grèce. Berlin et Stuttgart. À l’inverse, les
Dans la troisième classe (1,5 à 3 mil- régions traditionnellement les plus
lions), la France n’a aucune aggloméra- denses ont un semis de grandes villes
tion, alors que l’Allemagne en a quatre fortement concurrentes. Ces régions
(Cologne, Düsseldorf, Hambourg et s’étendent de la Grande-Bretagne à la
Munich), le Royaume-Uni en a trois Lombardie, en passant par le Benelux, la
(Manchester, Birmingham et Leeds), Ruhr et les Alpes.
l’Italie, deux de même taille (Rome et Un dernier trait, banal mais pourtant
Naples). C’est dans cette même classe majeur, de l’urbanisation est son déve-
qu’apparaissent quatre capitales : Bru- loppement le long des axes (notamment
xelles, Lisbonne, Vienne, et Stockholm. fluviaux et côtiers). Si ce caractère est
Dans la quatrième classe, les plus historique, il se voit aujourd’hui renforcé
grandes agglomérations des autres pays par les voies rapides qui les doublent,
n’ont que de 1 à 1,4 million : Rotterdam permettant aux villes des échanges plus
et Amsterdam aux Pays-Bas, Copen- fréquents et plus nombreux qui renfor-
hague au Danemark, Dublin en Irlande, cent leur position relative.
Helsinki en Finlande.
Zurich en Suisse, et Oslo, capitale de
la Norvège, n’apparaissent que dans la
cinquième classe (500 000 à 1 million),
qui compte 36 villes. La centaine de
villes de moins de 500 000 habitants,
forme la sixième classe.
1. La population en 2000
Population en 2000
(en milliers d'habitants)
9 500
3 000
81
Population en 2000
(en milliers d'habitants)
Classes
Plus de 7 000 1
3 190 à 4 700 2
1 640 à 2 860 3
1 040 à 1 420 4
490 à 960 5
80 à 460 6
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002
19
Les villes européennes
9 300
3 000
110
140
100
60
1950 1960 1970 1980 1990
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: GEOPOLIS, 1993
3. LES VILLES, italien qui assure pour une grande part les
PORTS DE COMMERCE MARITIME relations européennes de marchandises
avec les îles (Corse, Sardaigne, Sicile) et le
Nous avons traité le transport mari- Maghreb. Gênes, Trieste, Tarente et
time sans tenir compte du transport flu- Venise se situent toutefois plus loin dans
vial dont le poids est bien moindre dans le classement, dans des ordres de gran-
les échanges. De plus, les ports fluviaux, deur comparables. Le Havre, 5e port euro-
dans leur très grande majorité, sont péen, doit ses forts trafics au port fluvial
situés hors des grandes villes ou bien de Paris et, malgré son trafic d’un tiers
comme à Duisbourg (conurbation d’Essen) plus faible que celui de Marseille, il le
ou à Paris, ce sont en fait des agrégats de devance de loin pour le trafic par conte-
très nombreux ports linéaires répartis sur neurs en se plaçant au 8e rang européen
des kilomètres de fleuve. Par ailleurs, les (16e pour Marseille). Parmi nos villes, le
grands ports maritimes, tels Rotterdam, premier port méditerranéen pour le trafic
Anvers et Le Havre ont de très forts tra- de conteneurs est Barcelone. Amsterdam
fics fluviaux. et Londres (respectivement 6e et 7e) doi-
Les grandes villes européennes, ports vent aussi leurs trafics à leur développe-
de commerce maritime (trafic annuel ment urbain. Londres, considéré
supérieur à 2 millions de tonnes) ne sont aujourd’hui comme port maritime, main-
qu’une cinquantaine. L’importance de leur tient une forte activité portuaire malgré la
trafic est étroitement dépendante du déve- baisse générale des trafics britanniques
loppement de leur arrière-pays. C’est, en (notamment à Southampton et Liverpool).
effet, des fortes densités rhénanes et de la Les autres trafics portuaires sont plus dis-
Randstad que découle historiquement la persés et variés, montrant des ports en
taille du port de Rotterdam, aujourd’hui relation avec des économies moins puis-
encore premier port mondial. Sa puis- santes : ports espagnols et scandinaves.
sance multiséculaire lui a permis de En Scandinavie, les ports sont nombreux
capter des trafics européens sur des por- et dédiés plus qu’ailleurs au transport de
tées géographiques de plus en plus passagers.
grandes, à mesure que sa taille grandis- La contribution de l’activité portuaire à
sait et que les économies d’échelle se fai- l’économie urbaine est très variable d’un
saient de plus en plus évidentes. Cette port à un autre. Cette relation dépend
croissance cumulative a empêché tout beaucoup du type de marchandises et de
autre port européen de se développer de l’intégration spatiale des sites portuaires
façon similaire. Le trafic du port de dans la ville. C’est pourquoi de nombreux
Rotterdam est presque trois fois plus élevé grands ports européens sont abrités par
que celui d’Anvers qui se place au des villes de moins de 200 000 habitants,
deuxième rang des ports européens, donc hors de cette étude. On peut, par
relayant Rotterdam au sud, et dont l’ar- exemple, citer Dunkerque et Caen en
rière-pays s’étend jusqu’à Lyon. Marseille France, Bruges en Belgique, Grimsby en
obtient sa troisième place grâce aux Grande-Bretagne, Algésiras en Espagne,
hydrocarbures qui irriguent par oléoducs ou encore Bergen en Norvège. Chacun a
l’Europe rhénane, à partir du site de Fos. un trafic équivalent à celui de Marseille.
Hambourg (4e place) organise la circula- On peut citer également Felixstowe
tion entre les rives de la mer Baltique — (Grande-Bretagne) et Gioia Tauro (Italie),
second axe de circulation maritime en ports sans développement urbain notable,
Europe, au-delà de la mer du Nord. Le qui totalisent un trafic de conteneurs
troisième axe est constitué par le littoral supérieur à celui de Gênes.
22
Les 180 agglomérations : analyse comparative
85
<2
Millions de tonnes
Classes
Plus de 300 1
60 à 116 2
44 à 56 3
18 à 36 4
2 à 14 5
Moins de 2 ou
ville non portuaire 6
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Journal de la Marine marchande, décembre 2000; ESPO 2001
Les plus grands ports pour le trafic Les plus grands ports pour le trafic Les plus grands ports pour le trafic
total de marchandises en millions de conteneurs en milliers d’EVP fluvial intérieur en millions
de tonnes en 2000 (équivalent 20 pieds) en 1999 de tonnes en 2000
Rotterdam (NL) 322 Rotterdam (NL) 6 343 Duisbourg (DE) 46
Anvers (BE) 116 Hambourg (DE) 3 738 Paris (FR) 20
Marseille (FR) 94 Anvers (BE) 3 614 Liège (BE) 18
Hambourg (DE) 85 Felixstowe (GB) 2 697 Cologne (DE) 12
Le Havre (FR) 67 Gioia Tauro (IT) 2 259 Strasbourg (FR) 11 23
Source des tableaux : European Sea Ports Organisation, 2003
Les villes européennes
Nombre de passagers
en 2001 (millions)
110
30
< 0,2
Nombre de passagers
en 2001 (millions)
Classes
Plus de 70 1
18 à 50 2
5 à 16 3
2à5 4
Munster-
Osnabrück
0,2 à 2 5
Halle-
Leipzig < 0,2 6
Metz-
Nancy
Bâle-
Mulhouse-
Fribourg
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: ACI 2002 et aéroports
25
Les villes européennes
60
<5
Nombre de points* Classes
207 1
127 à 187 2
150 à 164 3
101 à 148 4
50 à 98 5
2 à 49 6
* Fonction du nombre d'allers
et retours vers des villes nationales
et des villes étrangères
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Amadeus; Sociétés de chemin de fer, 2002
Florence, Halle, Dresde, Leipzig, Rennes, La mise en place des réseaux transeuro-
Leeds, Nottingham, Eindhoven, Bilbao, péens par la commission européenne
Valence, Bordeaux, Linz, Nantes et devrait atténuer ces disparités d’accessibi-
Newcastle. Les villes les moins accessibles lité, en proposant notamment des lignes
sont pour beaucoup des petites villes qui ferroviaires à grande vitesse couplées au
ne possèdent pas d’aéroport international. réseau aéroportuaire transeuropéen.
27
Les villes européennes
20
Aucun
Classes*
1
2
3
4
5
6
* Fonction du nombre de groupes
et des chiffres d'affaires
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Forbes, The International 500, 2002
usine (Lingotto) en centre culturel. Le rôle pleine mutation économique qui s’appuie sur
joué par les qualités urbaines et sociales des d’anciennes bases industrielles et surtout
villes explique sans doute que la mobilité urbaines. Les sièges sociaux sont toujours
des sièges est moins forte qu’on pourrait présents dans les anciennes villes indus-
l’imaginer. trielles de la Ruhr. Ces villes accueillent éga-
La carte met en évidence le cœur déci- lement des entreprises nouvelles : banques
sionnel de la production européenne en et assurances, nouvelles technologies.
29
Les villes européennes
Nombre de banques
internationales
500
150
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: The Bankers' almanac ; FESE, 2002
Nombre de nuitées
touristiques en 1999
(en millions)
44,0
13,5
<0,5
Nombre de nuitées
touristiques en 1999
(en millions)
Classes
36 à 44 1
10 à 15 2
4à9 3
2à4 4
0,5 à 2 5
Moins de 0,5 6
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002
33
Les villes européennes
Nombre de foires
et salons en 2002
85
25
<5
Classes*
1
2
3
4
5
6
* Fonction du nombre de foires
et des salons réservés
aux professionnels
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: CCIP, 2002
10. LES CONGRÈS INTERNATIONAUX les congrès de sociétés ainsi que les réu-
nions de comités d’experts, qui, pour la
Les associations nationales et inter- plupart, sont d’un niveau intergouverne-
nationales organisent des congrès inter- mental et se tiennent souvent dans les
nationaux touchant tous les domaines de villes sièges d’organisations non gouver-
la vie scientifique et sociale : sciences, nementales comme Genève, Rome
médecine, sciences sociales, corpora- Bruxelles et Vienne pour l’Europe.
tions, syndicats, cultes, arts ou jeux. Les Paris, première ville du monde en
lieux de rencontre peuvent changer matière d’accueil de congrès, se place
d’une année à l’autre, mais leur choix sans conteste largement devant toutes
correspond toujours à la culture de l’as- les autres avec en moyenne 300 congrès
sociation, à ses préoccupations, et internationaux par an. Dans la deu-
dépend des thèmes des rencontres et des xième classe, Londres, Vienne, Bruxelles
personnes concernées. Les congrès totalisent chacune environ 200 congrès
jouent ainsi un rôle particulier dans le par an. Ces quatre premières villes de
processus d’internationalisation. Avec congrès d’Europe occupent également
souvent une périodicité régulière, ils ras- les quatre premières place au niveau
semblent et mettent en relation, par dis- mondial, devançant toutes les villes
cipline ou secteur d’activité, des américaines et asiatiques. Les villes
spécialistes venant de tous pays. Ces européennes jouent dans leur ensemble
rencontres sont à la fois l’expression du un rôle majeur pour l’accueil de congrès,
processus d’internationalisation et le fer- puisque 25 d’entre elles sont parmi les
ment de ce processus. Ces réunions exi- 50 premières mondiales.
gent des infrastructures d’accueil que Dans la troisième classe, on trouve
toutes les villes ne peuvent pas proposer. Genève et Amsterdam (environ 120 par
Toutes les grandes villes cherchent à an) puis Berlin et Madrid avec une cen-
attirer les congrès internationaux afin de taine de congrès.
profiter des revenus induits. Une très Dans les éléments déterminant le
bonne accessibilité, notamment aérienne, nombre de congrès, l’attrait touristique
est une condition sine qua non pour l’or- vient renforcer l’effet des infrastruc-
ganisation de congrès internationaux. tures, comme c’est le cas de Paris,
Des infrastructures performantes, notam- Londres, Vienne, Amsterdam ou Berlin.
ment un centre de congrès bien équipé et Des fonctions politiques et institution-
une capacité hôtelière pouvant accueillir nelles européennes ou internationales
plusieurs centaines (voire milliers) de (Union européenne, Conseil de l’Europe,
personnes en même temps sont une autre Nations unies) confortent les infrastruc-
condition impérative, mais leur maintien tures économiques favorisant l’accueil
nécessite en contrepartie une excellente de congrès à Genève, Bruxelles et
régularité des congrès. La fonction d’ac- Strasbourg qui reçoivent un nombre
cueil des congrès est ainsi très sélective et particulièrement élevé de congrès au
très concentrée, principalement dans les regard de leur poids démographique.
pôles économiques majeurs qui intègrent En dehors de notre zone d’étude, on
au moins ces deux conditions. Seulement trouve en 2000 en Europe centrale et de
36 villes européennes accueillent an- l’Est, Budapest au 9e rang européen,
nuellement plus de 15 congrès interna- entre Copenhague et Madrid, Prague au
tionaux répertoriés par l’Union des 14e rang, entre Strasbourg et Munich, et
associations internationales. Ces données à l’extrême Est, Istanbul au 27e rang
excluent les congrès purement nationaux, derrière Lyon.
36
Les 180 agglomérations : analyse comparative
130
< 50
Classes**
1
2
3
4
5
6
* Congrès d'au moins 3 jours avec
au moins 300 participants dont 40%
d'étrangers de 5 nationalités différentes
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source : UAI, 2002
37
Les villes européennes
Nombre de musées
en 2002
200
60
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: sites nationaux spécialisés, 2002
39
Les villes européennes
100
< 10
Classes*
1
2
3
4
5
6
* Fonction du nombre de sites,
de leur renommée
et des grandes manifestations
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Michelin, 2002
41
Les villes européennes
13. LES ÉTUDIANTS DES VILLES déjà fort des plus grandes métropoles.
Pour toutes ces raisons, les plus grandes
Les organisations des structures uni- villes européennes sont en haut du clas-
versitaires nationales sont très diffé- sement : Paris en tête avec 350 000 étu-
rentes d’un pays à l’autre. En Suisse, en diants, devant Londres (300 000), Milan
Allemagne et en Belgique, les agglomé- (280 000), Madrid (260 000) et Rome
rations de plus de 200 000 habitants ne (230 000).
concentrent qu’entre 50 et 60% de l’en- La mégalopole européenne apparaît
semble des étudiants de chaque pays. Il peu, sauf dans le Nord de l’Italie, qui
y a plusieurs exemples dans ces pays de semble prolonger le Sud de la France
villes universitaires renommées telles dont les villes comme Toulouse,
que Neuchâtel en Suisse, Louvain en Montpellier, Lyon et Marseille/Aix-en-
Belgique et Heidelberg en Allemagne. Provence sont particulièrement bien
En Grande-Bretagne, les deux univer- dotées de structures universitaires
sités les plus prestigieuses que sont fortes. L’Italie compte cinq grandes villes
Oxford et Cambridge s’appuient sur de universitaires : Rome, Milan, Bologne,
très petites villes, malgré tout assez pro- Naples et Turin.
ches de Londres. La représentation des Une spécialisation universitaire des
étudiants dans les grandes villes euro- villes peut être mesurée par le nombre
péennes ne reflète qu’une partie de l’en- d’étudiants rapporté à la population
seignement supérieur. totale des agglomérations. Dans ce cas,
Le nombre d’étudiants dans les uni- les villes avec la plus forte proportion
versités ou dans des grandes écoles d’étudiants sont Bologne et Montpellier
montre la capacité des villes à offrir aux (30 %), les deux plus anciennes univer-
jeunes un niveau de formation élevé leur sités d’Europe. On peut également noter
permettant de s’adapter plus aisément Grenade, Munster et Toulouse avec un
au marché du travail. Il représente aussi peu plus de 20 % des étudiants par rap-
un potentiel important d’innovation et port à la population totale. Paris et
de recherche pour la ville. Selon une Londres n’arrivent alors qu’en milieu de
enquête faite à Toulouse, deux tiers des classement avec environ 4 % d’étudiants.
scientifiques de la ville seraient origi- Les villes du Nord-Ouest de la mégalo-
naires de la région ou y auraient fait pole européenne se positionnent assez
leurs études (Grossetti, 1998). Cette pro- bas selon ce critère.
portion est sans doute très variable selon
les villes, mais montre bien la ressource
que créent les universités en termes de
potentiel de main-d’œuvre qualifiée.
La masse démographique des grandes
métropoles favorise le développement
des universités, non seulement grâce à
leur forte attraction générale, mais aussi
en grande partie grâce à leur niveau de
qualification, généralement plus élevé
qu’ailleurs, qui aurait tendance à se
reproduire au fil des générations.
L’attraction d’un centre universitaire
plus grand, offrant des formations plus
diversifiées et pointues, renforce le poids
42
Les 180 agglomérations : analyse comparative
Nombre d'étudiants
en 2001 (en milliers)
350
95
10
Classes*
1
2
3
4
5
6
* Fonction du nombre d'étudiants
et de leur proportion dans la
population
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002
43
Les villes européennes
Nombre de revues
scientifiques éditées
500
130
<2
Nombre de revues
scientifiques éditées
Classes
Plus de 380 1
Amsterdam 141 à 253 2
72 à 94 3
Berlin
Rotterdam 19 à 48 4
1 à 13 5
Aucune 6
Londres
Paris Stuttgart
Bâle
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: ISI, 2002
45
Les villes européennes
610
1
Nombre d'unités de recherche
publiques et privées
participant au 5e PCRDT
Classes
1 450 et 2 346 1
518 à 960 2
207 à 475 3
99 à 194 4
20 à 97 5
Moins de 20 6
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: Cordis, 2002
d’organisation de foires, mais aussi d’ac- Lyon, Marseille et Toulouse. Lyon se dis-
cueil de tourisme. En Allemagne, Berlin tingue notamment par l’accueil de nom-
concentre de nombreuses fonctions cultu- breuses foires, Marseille par son port, et
relles et un tourisme développé, tandis Toulouse par sa dynamique démogra-
que Munich se distingue plutôt par l’ac- phique et sa spécialisation universitaire.
cueil de sièges sociaux de grandes multi- Les trois villes sont mal classées pour
nationales, par une forte insertion dans l’accueil de sièges sociaux de grandes
les réseaux de recherche, ainsi que par un multinationales, très concentrées à
fort trafic de passagers. Paris, mais aussi pour l’organisation des
La classe 4 (15 villes bénéficiant de congrès internationaux et l’édition de
42 à 50 points) comprend, à l’exception revues scientifiques.
de Luxembourg et de Berne, toutes les Les quatre villes allemandes pré-
autres capitales (Athènes, Copenhague, sentes dans cette classe ont des profils
Dublin, Helsinki et Oslo). D’un rang très différents. Francfort allie à sa
européen inférieur aux capitales des place financière puissante un fort trafic
classes précédentes, elles fondent pour de passagers aériens. Düsseldorf
beaucoup leur rayonnement sur leur couple l’organisation de foires et salons
fonction de capitale, alors qu’elles sont et une bonne accessibilité. Hambourg a
parfois, comme Copenhague, Dublin et un rayonnement européen légèrement
Oslo les seules grandes métropoles de inférieur aux deux précédentes et
plus de 200 000 habitants de leur pays. comme principal atout d’être une ville
Les trois plus grandes villes fran- portuaire.
çaises après Paris sont présentes dans Zurich, tout comme Milan en Italie,
cette classe dans l’ordre de leur taille : est non seulement la ville de Suisse la
plus peuplée, mais également sa capitale
économique et financière. Elle réunit, en
Tableau 2. Répartition des villes par pays et par classe effet, des fonctions financières de haut
Classes
niveau, des sièges d’entreprises multina-
Total par
tionales et un fort trafic aérien de passa-
Pays 1 2 3 4 5 6 7 gers. Par ailleurs, la seule ville italienne
pays
Allemagne 2 4 4 7 17 34 de cette classe, Florence, bénéficie de son
Autriche 1 2 1 4 attrait touristique tant pour ses musées
Belgique 1 1 1 3 6 que pour ses foires.
Danemark 1 1
Espagne 1 1 6 6 8 22 La classe 5 (31 à 40 points) compte 34
Finlande 1 2 3 villes qui, toutes, sans atteindre le
France 1 3 7 9 10 30 niveau de rayonnement européen des
Grèce 1 1 2 villes des classes précédentes, sont sou-
Irlande 1 1 vent réputées grâce à la présence d’au
Italie 1 1 1 4 7 8 22 moins une fonction de niveau européen.
Luxembourg 1 1 La France compte sept villes dans cette
Norvège 1 1 classe, montrant une solide armature
Pays-Bas 1 2 2 7 12 urbaine aux réelles potentialités, même
Portugal 1 1 2 si leur hiérarchie ne suit pas leur rang
Royaume-Uni 1 5 3 22 31 selon la taille démographique. La plus
Suède 1 1 1 3 grande agglomération, Lille, conurbation
Suisse 2 1 2 5 transfrontalière, n’arrive qu’après Stras-
Total par classe 2 3 8 15 34 39 79 180 bourg et Bordeaux. Montpellier se classe
51
Les villes européennes
Tableau 3. Points obtenus par les 180 agglomérations sur les 15 indicateurs
Points Rang
Classe 1
Paris 81 1
Londres 76 2
Classe 2
Madrid 62 3
Amsterdam 59 4
Milan 57 5
Classe 3
Barcelone, Berlin, Rome 55 6
Bruxelles, Vienne 53 9
Munich, Stockholm 52 11
Lisbonne 51 13
Classe 4
Athènes, Cologne 50 14
Copenhague 49 16
Dublin, Lyon 47 17
Francfort 46 19
Düsseldorf, Helsinki, Zurich 45 20
Florence, Hambourg, Marseille 44 23
Genève, Oslo 43 26
Toulouse 42 28
Classe 5
Naples, Rotterdam, Stuttgart 40 29
Bologne 39 32
Edimbourg, Turin 38 33
Birmingham, Manchester, Strasbourg, Valence 37 35
Anvers, Bilbao, Bordeaux, Essen, Lille, Nice, Séville 36 39
Bâle, Glasgow, Göteborg, Montpellier, Nuremberg 35 46
Hanovre, Luxembourg, Venise 34 51
Leeds, Nantes, Porto, Salonique 33 54
Grenade, Palma de Majorque, Utrecht 32 58
Grenoble, Malaga 31 61
Classe 6
Cannes, Rennes, Salzbourg, Vérone 30 63
Alicante, Bari, Gènes, Trieste 29 67
Dresde, La Haye, Munster, Nancy, Saragosse 28 71
Brême, Bristol, Dijon, Gand, Gijon, Leipzig, Padoue, Pampelune, Rouen 27 76
Aix-la-Chapelle, Angers, Cadix, Clermont-Ferrand, Eindhoven, Lausanne, Mulhouse, Palerme,
26 85
Southampton, Tarragone, Wiesbaden
Berne, Brest, Cagliari, Fribourg, Graz, Liverpool 25 96
Classe 7
Belfast, Cardiff, Catane, Cordoue, Karlsruhe, Leiden, Luton, Malmö, Mannheim, Rostock, Saint-Sébastien,
24 102
Santander, Tampere, Tours, Valladolid, Vigo
Brunswick, Coventry, Darmstadt, Liège, Metz, Newcastle-upon-tyne, Nottingham, Reims, Toulon, Turku,
23 118
Vitoria-Gasteiz
Brescia, La Corogne, Murcie 22 129
Augsburg, Bergame, Bielefeld, Bournemouth, Brighton, Halle, Le Havre, Leicester, Lübeck, Messine,
21 132
Orléans, Portsmouth, Salerne, Tarente
Aldershot, Arnhem, Carrare, Charleroi, Enschede, Kassel, Kiel, Linz, Nimègue, Osnabrück 20 146
Blackpool, Breda, Coblence, Haarlem, Heerlen, Saint-Étienne, Sarrebruck, Sheffield, Swansea 19 156
Caserte, Kingston, Middlesbrough, Preston, Southend-on-Sea 18 165
Chatham, Chemnitz, Derby, Erfurt, Magdebourg, Plymouth, Stocke-on-trent, Valenciennes 17 170
52
Béthune, Lens, Mons 16 178
Rayonnement et spécialisations
Stockholm Plus de 76 1
57 à 62 2
Copenhague
51 à 55 3
Hambourg 42 à 50 4
Dublin Amsterdam
Berlin
31 à 40 5
Londres
Dusseldorf
Cologne 25 à 30 6
Bruxelles Francfort
16 à 24 7
Vienne
Paris
Munich * Le nombre de points dépend des rangs
obtenus pour chacun des 15 indicateurs
précédents. Les villes classées dans la
Zurich 1re classe obtiennent 6 points, celles de
Genève la seconde classe 5 points, et ainsi de suite.
Le maximum théorique est de 90.
Lyon
Milan
Toulouse Florence
Marseille Rome
Barcelone
Madrid
Athènes
Lisbonne
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002
53
Les villes européennes
2 (aucune) 2 (aucune)
Tableau 13. Écart entre le classement selon les indicateurs et le classement selon la population en 2000
Écart Villes
3 Amsterdam
2 Genève, Grenade, Luxembourg, Montpellier
Aix-la-Chapelle, Fribourg, Munich, Munster, Graz, Salzbourg, Vienne, Bruxelles, Gand, Palma de Majorque, Pampelune,
Tarragone, Helsinki, Angers, Brest, Cannes, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lyon, Marseille, Mulhouse, Nancy,
1
Nantes, Nice, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Dublin, Bologne, Cagliari, Florence, Milan, Trieste, Venise, Vérone, Oslo,
Eindhoven, Utrecht, Lisbonne, Edimbourg, Stockholm, Bâle, Berne, Lausanne, Zurich
Linz, Anvers, Mons, Copenhague, Alicante, Bilbao, Cadix, Cordoue, La Corogne, Gijon, Madrid, Malaga, Santander,
Séville, Saint-Sébastien, Valladolid, Vitoria, Tampere, Turku, Béthune, Bordeaux, Le Havre, Lens, Metz, Orléans, Paris,
Reims, Rouen, Saint-Étienne, Tours, Salonique, Brescia, Caserte, Carrare, Messine, Padoue, Rome, Tarente, Porto,
0 Aldershot, Blackpool, Bournemouth, Bristol, Cardiff, Derby, Glasgow, Kingston, Leicester, Londres, Luton, Chatham,
Plymouth, Preston, Stoke-on-trent, Southampton, Swansea, Göteborg, Berlin, Brunswick, Chemnitz, Coblence,
Darmstadt, Erfurt, Francfort, Halle, Hambourg, Hanovre, Kassel, Kiel, Leipzig, Lübeck, Magdebourg, Nuremberg,
Osnabrück, Rostock, Stuttgart, Wiesbaden, Arnhem, Breda, Enschede, Heerlen, Leiden, Nimègue
Augsburg, Brême, Dresde, Karlsruhe, Cologne, Mannheim, Sarrebruck, Düsseldorf, Charleroi, Liège, Barcelone, Murcie,
-1 Saragosse, Valence, Vigo, Lille, Toulon, Valenciennes, Athènes, Bari, Bergame, Gênes, Palerme, Salerne, Turin, Haarlem,
La Haye, Rotterdam, Birmingham, Brighton, Coventry, Leeds, Middelsbrough, Portsmouth, Southend-on-Sea, Malmö
-2 Belfast, Bielefeld, Catane, Liverpool, Manchester, Naples, Newcastle, Nottingham, Sheffield
-3 Essen
56
Rayonnement et spécialisations
Population en 2000
(en milliers d'habitants)
9 500
3 000
81
Écart entre le classement sur
les 15 indicateurs, et celui
selon la population
Écart de points
+3
Villes
surclassées +2
+1
0
–1
Villes
sous-classées –2
–3
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002
57
Les villes européennes
Tableau 14. Répartition des villes par classe selon La plupart des villes françaises sont
les indicateurs et selon la population également surclassées. Pour compenser
Classe selon les indicateurs le réseau urbain national fortement hié-
Classe selon rarchisé, elles semblent avoir davantage
1 2 3 4 5 6 7 Total
la population développé de fonctions en comparaison
1 2 2 de villes de même taille dans les autres
2 1 1 1 3 pays.
Toutes les villes suisses voient leur
3 1 2 3 2 8
position surclassées par rapport à leur
4 5 3 6 1 15
taille.
5 1 8 12 7 6 34
6 1 10 9 19 39 À l’inverse, une cinquantaine de villes
7 3 22 54 79 obtiennent des classements inférieurs à
Total 2 3 8 15 34 39 79 180
ce que l’on pourrait attendre compte
tenu de leur taille.
Les plus forts écarts sont observés
Parmi la cinquantaine de villes qui se dans neuf villes : Bielefeld, Belfast,
trouvent plus modestement surclassées, Liverpool, Manchester, Nottingham,
Milan est la seule très grande aggloméra- Sheffield, Newcastle, Catane et Naples.
tion (près de 4 millions d’habitants en La présence de six villes britanniques
2000). Capitale financière de l’Italie, ville dans ce groupe est certainement un des
de foires, c’est également une ville uni- reflets de la forte métropolisation londo-
versitaire au fort potentiel de recherche. nienne. Manchester, la plus grande
Dans la classe de taille inférieure, d’entre elles et seconde ville du
Munich est la seule, parmi les cinq villes Royaume-Uni, n’atteint un réel niveau
de cette classe (Bruxelles, Lisbonne, de rayonnement européen pour aucun
Vienne, Stockholm et Munich), à ne pas des indicateurs.
avoir le statut de capitale politique.
Son rayonnement dépasse le cadre
Tableau 15. Nombre de villes selon l’écart entre
national dans les domaines économique
le classement sur les 15 indicateurs
et financier, mais également dans celui et le classement de la population en 2000
de la recherche et du tourisme d’affaires.
Classes population 2000*
Parmi les villes surclassées dont la
Écart** 1 2 3 4 5 6 7 Total
population approche ou dépasse légère-
ment le million d’habitants, se trouvent 3 1 1
encore trois capitales de pays (Helsinki, 2 1 3 4
Dublin et Oslo). 1 1 5 8 10 22 46
La trentaine d’autres villes de cette 0 2 1 2 3 12 9 54 83
classe, de taille plus modeste (entre
-1 1 3 6 7 19 36
500 000 et 200 000 habitants), ont toutes
une spécificité qui justifie ce léger sur- -2 2 1 6 9
classement. Pour ne citer que quelques -3 1 1
exemples : Clermont-Ferrand, Lausanne Total 2 3 8 15 34 39 79 180
et Eindhoven abritent les sièges sociaux * Le classement de la population en 2000 comporte le même nombre
de très grands groupes européens ; de classes et le même nombre de villes par classe que le classement
Salzbourg est une ville de foires ; général.
** Classe obtenue au classement général sur les 15 indicateurs moins
Bologne, une ville universitaire ; Palma
la classe obtenue au classement de la population en 2000.
de Majorque, une ville touristique…
58
Rayonnement et spécialisations
Tableau 16. Écart des 34 agglomérations allemandes Tableau 20. écart des 22 agglomérations italiennes
-3 Essen -2 Catane, Naples
-2 Bielefeld -1 Bari, Bergame, Gênes, Palerme, Salerne, Turin
Augsburg, Brême, Dresden, Karlsruhe, Cologne, Brescia, Caserte, Carrare, Messina, Padoue, Rome,
-1 0
Mannheim, Sarrebruck, Düsseldorf Tarente
Bologne, Cagliari, Florence, Milan, Trieste, Venise,
Berlin, Brunswick, Chemnitz, Coblence, Darmstadt, 1
Vérone
Erfurt, Francfort, Halle, Hambourg, Hanovre, Kassel,
0
Kiel, Leipzig, Lubeck, Magdebourg, Nuremberg,
Osnabrück, Rostock, Stuttgart, Wiesbaden
1 Aix-la-Chapelle, Fribourg, Munich, Munster Tableau 21. écart des 17 agglomérations du Bénélux
-1 Charleroi, Liège, Haarlem, La Haye, Rotterdam
Anvers, Mons, Arnhem, Breda, Enschede, Heerlen,
0
Tableau 17. écart des 32 agglomérations Leiden, Nimègue
britanniques 1 Bruxelles, Gand, Eindhoven, Utrecht
Belfast, Liverpool, Manchester, Nottingham, Sheffield,
-2 2 Luxembourg
Newcastle
3 Amsterdam
Birmingham, Brighton, Coventry, Leeds,
-1
Middelsbrough, Portsmouth, Southend-on-Sea
Aldershot, Blackpool, Bournemouth, Bristol, Cardiff,
Derby, Glasgow, Kingston, Leicester, Londres, Luton,
0 Tableau 22. écart des 9 agglomérations
Chatham, Plymouth, Preston, Stoke-on-trent,
Southampton, Swansea autrichiennes et suisses
0 Linz
1 Édimbourg, Dublin
1 Graz, Salzbourg, Vienne, Bâle, Berne, Lausanne, Zurich
2 Genève
2 Montpellier
Les villes du Sud de l’Italie ont ici largement amplifié du fait que l’ag-
presque toutes un rayonnement bien en glomération se compose non seulement
deçà de ce que l’on attendrait de leur de trois villes de plus de 500 000 ha-
taille démographique. L’opposition nord- bitants chacune, mais également de
sud de l’Italie est encore bien visible. Bochum qui compte près de 400 000
habitants, ainsi que de trois villes de
Dix villes qui ont une population plus de 200 000 habitants.
supérieure au million d’habitants se
trouvent légèrement sous-classées :
Barcelone, Athènes, Cologne, Düssel- ÉLÉMENTS DE SPÉCIALISATION
dorf, Birmingham, Leeds, Rotterdam, DANS LA MISE EN RÉSEAU DES VILLES
Turin, Valence et Lille.
La plus peuplée, Barcelone, est sans Les indicateurs de l’étude montrent
conteste une grande ville européenne de des aspects de l’ouverture et de la mise
par sa taille et son rayonnement, mais en réseau des villes dont les objectifs
reste, avant tout, la seconde ville sont très divers. C’est plus dans l’inter-
d’Espagne. Athènes, malgré sa taille, son action des fonctions que dans leur
rôle de capitale de pays, son patrimoine somme que les villes se développent. La
historique et culturel et son fort poten- typologie présentée révèle des profils de
tiel de recherche, apparaît comme une villes selon ces fonctions. Il en résulte
ville au rayonnement européen relative- une grande diversité des modèles
ment faible. urbains qui apparaissent à travers
Quatre villes de ce groupe n’ont que l’éventail de leurs fonctions stratégiques
peu d’atouts leur permettant de d’ouverture internationale.
dépasser un rayonnement national. Beaucoup de ces fonctions participent
Valence est une ville au fort dynamisme à des phénomènes cumulatifs liés à la
démographique, mais n’a pas, hormis les taille des villes. Leur poids relativisé
foires, de fonctions de niveau européen. par la taille de chaque ville constitue
C’est également le cas de Turin, même si alors un bon indicateur de spécialisation
son potentiel de recherche s’est déve- relative. C’est pourquoi nous avons rap-
loppé ces dernières années. Birmingham porté l’ensemble des fonctions mesurées
a pour seul atout d’accueillir de nom- dans notre étude au poids démogra-
breuses foires et Rotterdam d’être le pre- phique des agglomérations, afin de pro-
mier port mondial. poser une analyse synthétique des
Les autres villes de ce groupe sont en profils spécifiques des villes dans leur
fait des conurbations : Lille-Roubaix- mise en réseau.
Tourcoing, Cologne-Bonn, Düsseldorf- De manière générale, les villes locali-
Wüppertal, Leeds-Bradford. Les villes sées à la périphérie de l’Europe dévelop-
de ces agglomérations multipolaires ont pent moins de spécialisations que les
chacune leur histoire, leur centre-ville villes plus centrales. Les villes des deux
et n’ont pas toujours la même vision de premières classes sont très proches du
leur développement, entraînant parfois profil moyen du développement de ces
des rivalités qui peuvent desservir l’in- fonctions dans les villes européennes.
térêt général. Très certainement pour Cela veut dire que dans les mouvements
les mêmes raisons, la conurbation de transformation globale des villes,
d’Essen-Duisbourg-Dortmund est l’ag- leurs niveaux de fonctions se sont déve-
glomération la plus sous-classée au loppés comme partout ailleurs, mais
regard de sa taille. Le phénomène est sans dominante particulière.
60
Rayonnement et spécialisations
Population en 2000
(en milliers d'habitants)
9 500
3 000
81
Spécialisation dominante :
Types d'après une classification
ascendante hiérarchique (CAH)
sur 13 indicateurs
1 Peu spécialisée
2 Peu spécialisée avec
peu de sièges sociaux
3 Portuaire
4 Aéroportuaire
5 Touristique
6 Universitaire
7 Fort potentiel de recherche
8 Congrès internationaux
9 Spécialisée dans l’édition scientifique
10 Fonctions économiques et d’échanges
11 Toutes les fonctions
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002
63
Les villes européennes
Les villes ont été classées en cinq grands types de pôle économique, selon les fonctions urbaines qu’elles exercent.
Un pôle économique diversifié est une ville à l’économie urbaine diversifiée, cumulant plusieurs fonctions : tertiaire (fonction
administrative, financière, recherche…), commerciale, industrielle, touristique et culturelle.
Un pôle économique à dominante industrielle est une ville dont l’activité économique reste fortement liée à sa tradition
industrielle ; même si, dans la plupart des cas, les activités industrielles se sont renouvelées et diversifiées.
Un pôle économique à dominante d’échanges est, généralement, une ville portuaire — port maritime ou fluvial — dont
l’activité économique dépend étroitement du port ; dans quelques cas, ce sont les échanges des produits de l’agriculture de
proximité (viticulture, horticulture…) qui domine l’économie.
Un pôle économique à dominante touristique est une ville dont l’activité économique est fortement dépendante du tourisme
(en général, ville disposant d’un patrimoine historique ou offrant de nombreuses activités culturelles et de loisirs).
Un pôle économique à dominante tertiaire est une ville dont l’activité économique est dominée par des fonctions
administratives, les services aux entreprises et parfois les centres de recherche. C’est souvent une place financière.
64
Rayonnement et spécialisations
Niveau de rayonnement
Helsinki
Oslo Stockholm
Copenhague
4
Hambourg Berlin
Amsterdam 5
Dublin
6
Cologne 7
Francfort
Bruxelles
Londres Pôle économique
Vienne
Paris diversifié
Munich
à dominante industrielle
Zurich à dominante d'échanges
Genève
à dominante touristique
Lyon
Milan à dominante tertiaire
Toulouse
Florence
Marseille Rome
Barcelone Athènes
Madrid
Lisbonne
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002
65
Les villes européennes
Tableau 27. Répartition des villes par pôle d’activité et niveau de rayonnement
Niveau de rayonnement selon le classement sur les 15 indicateurs
Pôle économique 1 2 3 4 5 6 7 Total
diversifié 2 2 8 12 18 17 26 85
à dominante industrielle 10 10 37 57
à dominante d’échanges 2 7 9 18
à dominante touristique 1 3 3 5 12
à dominante tertiaire 1 2 1 2 2 8
Total 2 3 8 15 34 39 79 180
des bandes magnétiques, sont les deux soit de céramique comme à Derby,
seules à ne pas avoir d’autres secteurs Utrecht et Stoke-on-Trent. L’industrie
présents. L’industrie agroalimentaire ou chimique, la métallurgie et la fabrication
la métallurgie sont les autres secteurs d’équipements électriques et électroni-
les plus fréquents : conjointement ques sont les trois autres secteurs que
comme, par exemple, à Nancy, Haarlem l’on trouve dans plus d’une ville sur
ou Santander ; alors qu’à Malaga et deux. La Haye et Sarrebruck cumulent
Pampelune seule l’industrie alimentaire les quatre secteurs.
(sucre et vins) est présente. Les 17 agglomérations du type 6 ont
Les 13 villes du type 5 fabriquent toutes des raffineries de pétrole. Ce
toutes des produits minéraux non métal- groupe ne comprend que des villes por-
liques. Il s’agit soit de verrerie, comme à tuaires où l’industrie alimentaire, l’in-
Charleroi, Darmstadt, Essen et La Haye, dustrie chimique, la métallurgie et la
construction navale sont également sou- cinq secteurs sont, par exemple, présents
vent présentes, parfois conjointement à Birmingham au côté de la métallurgie
comme à Hambourg, Marseille, Gênes ou et à Turin, ville de Fiat, mais où l’on
Rotterdam. trouve également de l’industrie agroali-
Le type 7 regroupe 12 agglomérations mentaire (fabrication de pâtes) et l’in-
qui ont toutes des industries du caout- dustrie textile.
chouc et des matières plastiques. La plus Le type 8 comprend 27 aggloméra-
connue dans ce domaine est sans tions dans lesquelles l’industrie alimen-
conteste Clermont-Ferrand, ville de taire (distillerie à Murcie, brasserie à
Michelin. La fabrication de machines, de Cordoue) et l’industrie textile (soie,
matériels de transports, d’équipements feutre et dentelle à Tarragone) sont
électriques et électroniques ou encore la presque toujours présentes. Mais la plu-
chimie sont les autres secteurs les plus part (deux sur trois) fabriquent du
souvent présents dans ce groupe. Les papier (Onasbrück) ou font de l’édition
70
Rayonnement et spécialisations
Niveau de rayonnement
Helsinki
1
2
Oslo Stockholm
3 4
5 6
7
Copenhague
Types d'après une classification
ascendante hiérarchique
Hambourg Berlin sur la présence ou l'absence
Amsterdam
Dublin d'activités industrielles
1
2
Cologne
Francfort 3
Bruxelles
Londres 4
Vienne 5
Paris
Munich 6
Zurich 7
Genève 8
Lyon 9
Milan
10
Toulouse
Florence
Marseille Rome
Barcelone Athènes
Madrid
Lisbonne
0 350 km
©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002
71
Les villes européennes
Tableau 31. Répartition des villes par type d’activité industrielle du plus spécialisé au plus diversifié (selon la carte 20)
Type d’industrie Villes
Alicante, Angers, Belfast, Bergame, Brighton, Cadix, Cardiff, Coventry, Dublin,
1. très spécialisée Eindhoven, Halle, Luton, Manchester, Metz, Montpellier, Nice, Nottingham,
Portsmouth, Southampton, Southend-on-Sea, Toulouse, Turku
Aix-la-Chapelle, Augsbourg, Bielefeld, Breda, Brescia, Brunswick, Kassel, La Corogne,
2. spécialisée Lübeck, Malmö, Mulhouse, Munster, Preston, Reims, Rennes, Saint-Étienne, Salerne,
Salonique, Saragosse, Sheffield, Stuttgart, Vitoria
Berne, Bordeaux, Brest, Bristol, Cannes, Catane, Chemnitz, Cologne, Dijon,
3. peu diversifiée avec industrie
Düsseldorf, Erfurt, Glasgow, Heerlen, Kiel, Kingston, Leeds, Leicester, Londres,
chimique
Newcastle, Orléans, Plymouth, Rostock, Tarente, Toulon, Valenciennes
4. peu diversifiée avec industrie Arnhem, Athènes, Bâle, Caserte, Gand, Haarlem, Lens, Linz, Luxembourg,
chimique et textile Magdebourg, Malaga, Nancy, Pampelune, Salzbourg, Santander, Valence
5. peu diversifiée avec produits Charleroi, Darmstadt, Derby, Essen, La Haye, Mannheim, Rome, Saint-Sébastien,
minéraux non métalliques Sarrebruck, Stoke-on-trent, Swansea, Utrecht, Wiesbaden
6. diversifiée avec raffineries de Bari, Brême, Cagliari, Gênes, Gijon, Hambourg, Le Havre, Lisbonne, Liverpool,
pétrole Marseille, Messine, Naples, Rotterdam, Rouen, Trieste, Venise, Vigo
7. diversifiée avec industries du Barcelone, Birmingham, Clermont-Ferrand, Enschede, Florence, Hanovre, Karlsruhe,
caoutchouc et des matières plastiques Liège, Nantes, Padoue, Porto, Turin
Amsterdam, Anvers, Berlin, Bilbao, Bologne, Bruxelles, Coblence, Copenhague,
Cordoue, Dresde, Édimbourg, Genève, Grenoble, Helsinki, Lausanne, Leipzig, Lille,
8. diversifiée
Milan, Munich, Murcie, Nuremberg, Osnabrück, Séville, Tarragone, Tours, Vienne,
Zurich
Francfort, Fribourg, Göteborg, Graz, Grenade, Lyon, Madrid, Oslo, Palerme, Palma de
9. très diversifiée
Majorque, Paris, Tampere, Valladolid, Vérone
10. complètement diversifiée Stockholm, Strasbourg
72
VERS UNE « VILLE GLOBALE » EUROPÉENNE ?
L’analyse comparative des villes euro- gouvernances urbaines des années 1990,
péennes a établi leurs positions relatives par lesquelles chaque ville, visant à
selon certains des aspects majeurs de accroître son rayonnement international,
leur développement et de leur ouverture se dote des infrastructures et services
européenne. Ces positions relatives nécessaires à ses ambitions. Toutefois,
déterminent leurs chances de développe- même pour ces fonctions devenues
ment respectif dans le système qu’elles presque banales, les économies d’agglo-
forment et qui constitue l’armature du mération et de réseaux créent des pro-
territoire européen. Les indicateurs ont cessus de renforcement mutuel
été sélectionnés de manière à couvrir la entraînant leur développement polarisé
plupart des différents aspects du déve- dans les plus grandes villes. La taille et
loppement urbain, et à permettre des l’héritage historique des structures
comparaisons directes. On pourrait com- urbaines et de leurs réseaux apparais-
pléter et enrichir le corpus d’indicateurs, sent toujours comme primordiales pour
mais il est probable que cela n’entraîne- la présence significative de ces fonctions.
rait pas de bouleversement majeur dans Une hiérarchie articulant le niveau
les résultats trouvés, tout au plus des national et les niveaux urbains à l’inté-
nuances. Le but de l’analyse n’était pas rieur de chaque pays, discrimine les
de donner une description exhaustive, villes et leur insertion dans le système
mais bien d’identifier les composantes urbain majeur européen.
d’une organisation de l’ensemble du sys- Des fonctions de commandement ou
tème de villes. d’organisation plus sélectives, comme les
Une hiérarchie fonctionnelle se dégage sièges sociaux des grandes entreprises,
à partir de la fréquence et du niveau de les places financières, la recherche et
dispersion des fonctions qui favorisent le l’édition scientifique, renforcent ce phé-
rayonnement européen. Certaines sont nomène de polarisation et de hiérarchi-
représentées à tous les niveaux de la hié- sation tout en spécialisant les plus
rarchie urbaine. Presque toutes les villes grandes métropoles dans des domaines
de plus de 200 000 habitants accueillent complémentaires. Mises à part Londres
au moins quelques fonctions peu sélec- et Paris, toutes les grandes villes bénéfi-
tives et donc très diffuses à ce niveau du ciant d’un fort rayonnement se spéciali-
système urbain comme des foires et des sent dans des secteurs particuliers
salons spécialisés, des congrès, du tou- (finances et grands groupes, foires et
risme urbain, des sites culturels de salons ou congrès et tourisme urbain…).
renommée, des centres universitaires, Quelques villes moins grandes, par-
des aéroports… Cette diversification fois même de moins de 200 000 habi-
générale des fonctions des grandes villes tants, sont très spécialisées dans des
est en grande partie due au développe- fonctions portuaires ou universitaires et
ment des transports et des échanges. Elle de recherche, ou touristiques ou encore
a également été amplifiée par des politi- d’accueil de grandes institutions. Si la
ques volontaristes issues des nouvelles spécialisation trop poussée freine le
73
Les villes européennes
renouvellement des structures urbaines, Si l’on n’y prend pas garde en effet, la
car les secteurs stratégiques d’au- dynamique spontanée du système
jourd’hui deviendront matures ou obso- urbain européen peut s’orienter vers une
lètes dans l’avenir, elle est peu « ville globale » européenne n’intégrant
prononcée pour les villes de notre étude. qu’un nombre limité de villes et où
Le maintien d’une certaine diversité seules des classes de population privilé-
dans les fonctions de chaque ville facilite giées participeraient aux activités du
le renouvellement plus régulier de struc- réseau dominant. Ce serait comme si la
tures urbaines ainsi plus flexibles. ville globale autour de New York, Tokyo
Aucun des modèles de développement et Londres décrite par S. Sassen (1996)
urbain n’est meilleur qu’un autre, et le se reproduisait à l’échelle de l’Europe.
réseau urbain européen tire sa dyna- Les villes petites et moyennes sont
mique de la réunion de cette diversité de menacées par cette concentration crois-
villes. Chaque type de ville possède un sante des fonctions internationales.
rôle variable dans l’émergence des Même si l’approche développée dans
inventions, la diffusion des innovations notre étude se limite à l’étude du réseau
ou dans le maillage de la desserte du ter- urbain majeur, les autres échelles des ter-
ritoire, ceci dans les différents domaines ritoires, qui participent à créer et soutenir
et à plusieurs échelles. Même si les villes ces réseaux, observent des processus
tirent leur singularité des contextes his- similaires de cloisonnement. À l’intérieur
toriques propres à chacune, il est certain même des agglomérations, malgré la mise
qu’aucune d’entre elles ne fonctionne iso- en place d’organisations politiques visant
lément. Plus que jamais aujourd’hui, à leur cohésion, les systèmes locaux sont
elles puisent les sources de leurs souvent très fragmentés, voire concur-
richesses dans leur insertion dans les rents. Le développement des réseaux doit
réseaux et de la dynamique du système pouvoir se penser et s’articuler à toutes
urbain européen dans son ensemble. Le les échelles depuis l’intraurbain jusqu’à
développement de ces réseaux ne se l’interurbain entre villes proches et loin-
décrète toutefois pas, mais il peut être taines, en passant par les réseaux régio-
soutenu à travers les politiques secto- naux des villes moyennes et petites. Les
rielles réticulaires et l’aménagement des contiguïtés par les réseaux ne doivent
voies de communication et d’échanges. pas s’opposer aux continuités spatiales
L’accessibilité est un facteur majeur de proximité qui évitent les fragmenta-
du développement de l’intégration dans tions et les discontinuités, mais au
le système des villes. Les périphéries ne contraire les renforcer. De nombreuses
se situent pas forcément aux marges du réflexions depuis dix ans (Datar, 1991),
territoire européen, et en son cœur semblent commencer à transformer les
même existent des villes encore mal outils politiques qui tentent de les
reliées avec l’ensemble. L’accessibilité réguler, car le polycentrisme ne doit pas
oppose les très grandes métropoles euro- rester qu’un concept vide, mais traiter à
péennes, très bien reliées entre elles, et la fois des développements locaux, de
un réseau d’autres villes moins bien leurs échanges et de leurs interfaces.
connectées à cette armature centrale. Penser les réseaux de villes et de terri-
Des lignes transversales plus perfor- toires articulés à toutes les échelles, ou
mantes, à travers notamment le projet même penser de nouveaux « territoires
de réseau de transport transeuropéen, réticulaires » est un des enjeux du déve-
devraient en partie rééquilibrer et com- loppement équilibré des villes euro-
pléter cette mise en réseau. péennes.
74
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75
Annexes
Les villes européennes
79
Les villes européennes
représentant les autorités, les associa- Allemagne Deutsche Bahn, Travel Service
tions et les administrations portuaires Autriche ÖBB
vis-à-vis de l’Union européenne. Ces The Belgian National Railways
données ont été vérifiées et complétées Belgique
(NMBS/SNCB)
par les trafics publiés sur les sites
Danemark Rejseplanen, The Journey Planner (DSB)
Internet de chaque port, notamment
celui du port de Rotterdam qui publie Espagne RENFE
régulièrement des statistiques sur les Finlande VR Ltd, Finnish Railways
principaux ports de la mer du Nord, plus France SNCF
Le Havre.
Grèce Hellenic Railways Organisation
83
Les villes européennes
(50 points), bourse de niveau européen à 5 sont représentées par des cercles
(20 points) et enfin d’un nombre de identiques.
points égal au nombre de banques. Le classement est fonction du nombre
de foires et salons (premier classement)
Classes Nombre de points Nombre de villes et du pourcentage de foires et salons
1 358 à 579 3 réservés aux professionnels (second clas-
2 224 à 267 6 sement). Les rangs obtenus ont été addi-
tionnés et divisé par 2 pour obtenir le
3 90 à 191 16
classement final.
4 41 à 72 21
5 25 à 39 33
Classes / au
6 5 à 24 101 Classes /
% de foires Nombre de
Classes nombre de
réservées aux villes
foires
professionnels
Les nuitées touristiques 1 1 2 1
Les cercles représentent le nombre de 2 2à4 1à3 9
nuitées touristiques en hébergement 3 3à5 1à3 16
marchand. Les valeurs inférieures à
4 2à4 4à5 23
500 000 sont représentées par des cer-
5 5 4à5 27
cles identiques.
Le classement est fonction du nombre 6 6 6 103
de nuitées.
Rang mondial
Nombre Rang moyen Rang moyen Nombre
Classes organisation
de congrès européen mondial de villes
internationale
1 288 1 1 1 1
2 177 à 191 3 3 entre 2 et 4 3
3 106 à 130 entre 6 et 8 entre 6 et 12 entre 7 et 9 4
4 65 à 85 entre 11 et 19 entre 15 et 33 entre 13 et 34 10
5 (50) entre 23 et 48 entre 36 et 63 entre 30 et 54 33
6 (10) 101
86
Annexes
88
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE .................................................................. 5
PRÉFACE .................................................................... ?
ANNEXES .................................................................... 77
Le recueil de données ..................................................... 78
Les sources de données ................................................... 80
Les méthodes pour classer les villes ...................................... 84
90
TABLE DES CARTES
91
Les villes européennes
Carte 18. Éléments de spécialisation dans la mise en réseau des villes ..... 63
92
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 3. Points obtenus par les 179 agglomérations sur les 15 indicateurs . 52
Tableau 13. Répartition des villes par classe selon les indicateurs
et selon la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Tableau 27. Répartition des villes par pôle d’activité et niveau de rayonnement 66
94