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FICHE N°2 – LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES DÉCENTRALISÉES

La création des services décentralisées poursuivent des objectifs différents des services de déconcentration.
L’expression “collectivité territoriale” s’est substituée à l’expression “collectivité locale”. Les CCT sont des
personnes morales de droit public dont les compétences sont géographiquement et matériellement limitées et
définies par la Constitution et la loi.
Elles sont régies par le titre XII de la Constitution (article 72 à 75-1) et par le volumineux Code général des
collectivités territoriales (CGT)

I) Sources et principes de la décentralisation.

Il y a mille façons de définir la décentralisation. Celle que nous proposons paraîtra peut être sommaire, mais se
veut simple : la décentralisation est un transfert de compétences d’une personne publique ayant une compétence
générale à une personne publique ayant une compétence spéciale (la centralisation étant le phénomène inverse).
En l’élargissant un peu, on peut considérer que la décentralisation consiste aussi à permettre à la personne
décentralisée d’exercer ses compétences plus librement qu’auparavant. Lorsque le transfert se fait de l’état vers les
collectivités territoriales, on parle de décentralisation territoriale (ou géographique).

La décentralisation est une technique administrative car consiste en un transfert de compétences vers des autorités
locales distinctes de lui, ces autorités disposent d’une plus grande autonomie, sont titulaires de la personnalité
juridique et donc ne sont pas pas soumises au pouvoir hiérarchique. Cette décentralisation n’a pas entraîné le
fédéralisme.

La décentralisation suit une logique politique avec le principe de subsidiarité (art. 72 alinéa 2) en ce qu’elle vise à
favoriser la démocratie et les autorités locales. Elle vise a exprimer les intérêts locaux. Sous la IIIe République, on
a déjà entamé la décentralisation et à l’époque le préfet possédait une véritable tutelle. En 1982, la gauche arrive
au pouvoir. La décentralisation obéit à une certaine logique du pouvoir politique. Initialement, la décentralisation
est une conception politique de l’ordre de l’État. La li du 2 mars 1982 supprime la tutelle exercé par le préfet :
cette loi constitue l’acte I de la décentralisation.
L’acte II est constitué de la loi de 2003 inscrivant la décentralisation à l’article 1 er de la C°. Et la loi de 2004
répartie les compétences.
L’acte III a commencé en 2013 et est toujours en cours. La loi MAPTAM de 2014 a clarifié le statut des
métropoles. La loi NOTRe de 2015 a supprimé les clauses générales de compétences. La loi 3DS de 2022. Il y a
un mouvement législatif très important.

La décentralisation territoriale est le transfert de compétence de l’état vers des CT. Ces dernières ont donc la
personnalité morale, distincte de l’état.
Il n’y a pas un pouvoir de tutelle.

distinction décentralisation et déconcentration ! Définition de la décentralisation / de la


déconcentration : La déconcentration se distingue de la décentralisation dans la mesure où
il s'agit d'un système de délégation vers des échelons inférieurs internes ne possédant dès
lors pas de personnalité morale propre, tandis qu'une décentralisation délègue à des
collectivités territoriales possédant une personnalité morale propre.

A) Sources de la décentralisation
Les CCT sont des personnes morales de droit public dont les compétences sont géographiquement et
matériellement limitées et définies par la Constitution et la loi.

état unitaire = CT rend acte administratif !

Article 1er de la Constitution : Pose le principe d’unité et d’indivisibilité de la république. Cela implique que l’état
exerce un contrôle sur les CT via le déféré préfectorale.

Article 72 de la Constitution : le principe de libre administration des CT. Ce principe à valeur


constitutionnelle.

Article 73 de la Constitution : La reconnaissance des CT d’outre-mer (principe d’identité administrative et


d’adaptation).

Liste des collectivités territoriales :

CT de droit commun :

Les communes, départements et régions : Depuis la loi du 1er janvier 2023, il y a


34 943 communes, 95 départements et 12 régions en métropoles. loi du 2 mars
1982 : les régions sont des CCT (avant établissements publics).

Les collectivités dérogatoires : Lyon, Marseille sont des communes composées


d’arrondissements. Ces derniers ont certaines attributions déléguées par la
commune. DOM-ROM comme la Réunion : article 73 de la Constitution
(principe d’identité législative et d’adaptation selon le territoire).

La collectivité européenne d’Alsace : c’est un département dérogatoire mais il


est soumis à des règles qui lui sont propres (décret du 27 février 2019 et loi du
2 août 2019). Ce département est issu de la fusion de deux départements et
exerce des compétences que les autres ne possèdent pas comme la gestion des
routes, qui appartient normalement à l’état (art. L. 3114-1 et s. du CGCT).

CT à statut particulier (ces dernières sont crées par la loi) :


La Corse : devient une collectivité à statut particulier avec la loi du 13 mai 1991.
On parle de “collectivité de Corse” (Corse du Sud et Nord) depuis la Notre du 7
août 2015, elle possède un statut particulier (cumul de compétences des
départements de la Corse). De plus, elle possède une organisation particulière : un
conseil “assemblée” et un exécutif collégiale. La collectivité de Corse possède une
responsabilité politique de son conseil exécutif vis à vis de l’Assemblée ; art. L.
4421-1 du CGCT.

Les collectivités uniques de la Guyane et de la Martinique : Depuis la loi du 27


juillet 2011, elles sont des collectivité à statut particulier alors qu’avant elles
étaient des DOM-ROM (fusion en une seule collectivité).

La Métropole de Lyon : En principe, métropole correspond à un établissement


publique ! Depuis la loi du 27 janvier 2014 “Loi MAPTAM” elle possède un
statut particulier (suppression du département du Rhône). Ainsi, la métropole
exerce les compétences du département et d’une communauté urbaine.

La Ville de Paris : elle est née par la Loi du 28 février 2017 et regroupe les
compétences d’une commune et d’un département. Le Conseil de Paris possède
les fonctions d’un conseil municipal et du maire.

B) Le principe de libre administration.

Le principe fondamental régissant par l’activité des CT. Afin de garantir l’autonomie : le principe de libre-
administration.

Le CE, Fédération national des Elus républicains a considéré que ce principe était un principe général de droit en
1968. Et le CC°, Territoire de NC, 23 Mai 1979 donne valeur constitutionnelle.

CE, 18 janvier 2001, Commune de Venelles : la libre administration est une des libertés fondamentales protégées
par la procédure du référé liberté.

Article 72 de la Constitution : le principe de libre administration des CT. Ce principe à valeur


constitutionnelle.

On appelle "libre administration", un principe de niveau constitutionnel qui donne aux collectivités
territoriales la possibilité de s'administrer librement, sans être soumises à des contraintes excessives, et sans
interférer avec les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

L'article 72 de la Constitution prévoit que les collectivités territoriales s'administrent librement par des conseils
élus, dans les conditions prévues par la loi et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs
compétences.
Ce principe répond à deux exigences : ces CT doivent bénéficier d’un ensemble de compétences et de moyens
nécessaires pour exercer ces compétentes. Les CT s’administrent par un conseil élu, disposent d’un pouvoir
réglementaire et ont une autonomie financière = les 3 principes de la libre-administration. Or il est interdit pour
une CT d’exercer toute forme de tutelle sur une autre CT. L’autonomie est donc à la fois horizontale et verticale.
Cela n’empêche pas les CT de prendre des décisions en collaboration avec d’autres CT.

- Un conseil élu au SU. La décentralisation vise à favoriser la démocratie (Article 71-1).


- Les CT bénéficient d’un pouvoir réglementaire permettant de déroger (à titre expérimental, tester de nouvelles
règles) à certaines règles (Art. 72 alinéa 4) dans les cas où la loi ou le décret lui permet. Si l’expérimentation est
concluante, la règle sera généralisée sur l’ensemble du territoire.
- L’autonomie financière expressément consacré par l’article 72-2. Le principe de périquation doit être respectée
afin de garantir l’équité financière des CT : avec une dimension horizontale (CT riche va partager avec CT
pauvre) ey verticale (l’État fait des dotations).

LES LIMITES :

La loi détermine les ressources des CT. Le préfet et le législateur peuvent poser des limite à cette libre-
administration. En vertu de l’article 72 alinéa 3 que le CT est soumis à la loi concernant la libre administration +
article 34.

Le préfet s’est vu reconnaître par l’article 72 alinéa 5 d’opérer à un contrôle administratif. Avant 1982, le préfet
avait un pouvoir de tutelle. Aujourd’hui, le préfet ne contrôle plus le fond de l’acte il ne peut que formuler un
recours contre l’acte et saisir le juge administratif afin qu’il contrôle la légalité de l’acte. Le déféré est prévu par la
Constitution.

Les CT doivent transmettre les actes :


• Art. 2131-2 pose une liste exhaustive de tout les actes qui …
• Art. 2131-3
• Article 2131-4
Tout les actes ne deviennent exécutoires que lorsque les actes sont communiqués au préfet.

Le délai = le juge doit être saisi dans un délai de deux mois à compter de la transmission mais le préfet doit avoir
demander la transmissions dans les deux mois à compter de la date à laquelle l’acte est devenu exécutoire. Le juge
peut statuer en 1 mois mais dans le cadre d’un service public, le juge doit statuer dans un délai de 48H. (Doc. 8 ET
9).

Le recours du préfet peut être accompagné d’une demande de suspension (Article 2131-6).

CC, décision 25 février 1982 : Le Conseil constitutionnel, dans sa décision n° 82- 137 du 25 février
1982, a considéré que le représentant de l'État doit être en mesure de connaître la teneur des actes
émanant des collectivités territoriales au moment où ils sont rendus exécutoires et puisse, s'il y a lieu,
saisir sans délai la juridiction administrative. Toutes lois qui auraient soit pour effet ou objet
l’empêchement du contrôle du préfet est inconstitutionnel.

CC, décision du 26 avril 2013 “Commune de Couvrot”: Dans ce document, la Commune de Couvrot
conteste une disposition législative l'obligeant à rejoindre un établissement public de coopération
intercommunale issu d'une fusion, même si elle préférait rejoindre un autre établissement. La commune
soutient que cette obligation viole le principe de libre administration des collectivités territoriales
énoncé à l'article 72 de la Constitution. Cependant, la Cour constitutionnelle estime que le législateur
peut imposer de telles obligations aux collectivités territoriales dans l'intérêt général, notamment pour
rationaliser l'intercommunalité. Par conséquent, les griefs de la commune sont rejetés, et les
dispositions contestées sont jugées conformes à la Constitution.

Le principe de libre administration a été reconnu par le CE comme étant une des libertés
fondamentales protégé par la procédure du référé liberté = arrêt Venelles.

II) Le contrôle de l’état : le déféré préfectoral.

Déféré préfectoral : recours par lequel le préfet demande au tribunal administratif d'annuler, pour cause
d'illégalité, certaines décisions des collectivités locales (commune, département, région…)
Le déféré peut ne pas être exercé dans le cas où une CT demande un avis (rescrit préfectoral), le préfet peut
donner son avis (prise de position formelle) et si l’acte est conforme, le préfet ne pourra plus saisir le juge (Article
2116) sauf en cas de changement de circonstances ou dans le cas où le préfet peut refuser sans motifs donc n’est
pas obligé de saisir le juge (or le refus de saisir de le juge peut mettre en cause la responsabilité de l’État = CE, St
Florent).
Une personne physique ou morale peut demander au préfet de saisir le juge administratif lorsque l’acte est soumis
au principe de transmission obligatoire. Mais la personne peut formuler un recours direct au juge administratif.
Art. 2161-8.

le contrôle de l’état sur le CT se fait par le biais du préfet, notamment avec le déféré
préfectoral !

CC, Décision Loi organique relative à la simplification des expérimentations : Le Conseil constitutionnel a
examiné la loi organique relative à la simplification des expérimentations menées sous l'article 72 de la
Constitution. Il a conclu qu'aucune exigence constitutionnelle n'oblige à rendre les actes des collectivités
territoriales exécutoires uniquement après leur transmission au représentant de l'État. La garantie des droits, telle
que prévue dans l'article 16 de la Déclaration de 1789, est assurée tant que les personnes concernées peuvent saisir
le juge administratif et que le représentant de l'Etat peut exercer un contrôle de légalité. Le législateur a le pouvoir
de permettre au représentant de l'État de remplir ses missions, y compris en utilisant des procédures d'urgence.

CE, 28 février 1997, Commune du Port : Dans cet arrêt, le CE étend le contrôle du préfet. En effet, le préfet peut
former un recours en annulation à l’encontre des actes des CT.

CE, 15 avril 1996 , Syndicat CGT des hospitaliers de Bédarieux : le préfet peut annuler un acte préparatoire (avant
même qu’il soit mis en place).

Question du silence du préfet/demande de prise de position formelle du préfet :


Article L.1116 du CGT. Silence = absence avis formelle
III) La répartition des compétences.

La multiplication des CT à statut particulier fait l’objet de débat incessant. Il y a des considérations économiques,
politique, sociales.

La loi NOTRe, adoptée en 2015, retient le principe de spécialisation des compétences des régions et des
départements. Elle fait suite à plusieurs réformes visant à clarifier les compétences de chaque collectivité
territoriale.

Le statut des CT :

Les CT de droit commun (communes, départements et régions) qui sont composées d’une autorité délibérante et
d’une autorité exécutive.
Le Maire : en tant qu’autorité exécutif exécute les décisions municipales et a des pouvoirs de police administratif.
D’une part le maire exécute les décisions et par délégation exercer certains pouvoirs du conseil (article 3114-1) =
Doc. 15 et 16. Le maire ne peut agir que sur autorisation préalable. Il y a des compétences que le conseil
municipal ne peut jamais déléguer. Dans l’exercice de ces compétences, le maire ne peut pas souscrire à un acte
trop imprécis. De manière générale, le maire ne peut engager la commune dans des prestations concernant les
finances. Le maire ne peut définir les termes de la prestation car il engagerait la commune.

Il existe des CT de droit commun à statut particulier comme la NC qui peuvent adopter des « lois du pays »
(article 73). Des CT de droit commun ont été menacé de suppression. La NC répond à une question de droit
international, aujourd’hui c’est un territoire autonome. Elle bénéficie du droit à l’autonomie des peuples. A partir
des 60’, la norme est apparu et est discutable aujourd’hui. Ce principe concerne les territoires non-autonomes qui
ne s’administrent pas par eux-même mais sont distinct de l’autorité administratrice. On peut consulter les
habitants sur l’avenir du territoire. Le principe d’autodétermination = accord de NOUMEA.

-DOM-ROM = ces CT peuvent adopter des règles dérogatoires avec des autorités délibérentes qui leur sont
propres.
- En 2014 est crée la métropole de Lyon avec des compétences de développement économique, d’aménagement.
La création de métropole mène un objectif stratégique car la concentration des moyens à un échelon territorial
plus avancé. Les métropoles sont souvent accusées de creuser le fossée des in≠ ;
- La ville de Paris
- La Corse dispose etc...

Crise des Gilets jaunes a mené à un débat concernant une plus grande proximité des institutions dirigeantes.
Deux grands principes : principe de subsidiarité (article 72 al.2 qui est la seule indication concernant la
répartition) = CC° fait un contrôle souple limité à l’erreur manifeste d’appréciation ; La clause générale de
compétence.

A) La clause générale de compétences.


La clause générale de compétence est un principe selon lequel une collectivité territoriale dispose d’une capacité
d’intervention générale lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :

• il existe un intérêt public local ; cela peut être une compétence partagée.

• le domaine d'intervention ne relève pas d'une compétence exclusive de l'État ou d'une autre
collectivité territoriale.

Seules les communes peuvent se prévaloir de ce principe.

CE, 29 juin 2001, Commune de Mons en Baroeul : Le Conseil d´Etat reconnaît aux communes la possibilité de
créer des aides à l´insertion sociale et d'exiger en contrepartie des travaux d'intérêt général uniquement au
niveau local !

La clause générale de compétence a été supprimée pour les départements et les régions à travers la loi NOTRe en
2015 : leurs attributions sont énumérées par la loi.

CC, décision n°2016-565 QPC du 16 septembre 2016 : le Conseil Constitutionnel estime que la disparition de la
clause de compétence générale des départements n'est pas contraire à la constitution selon le motif que d'une part,
l'article 72 de la Constitution n'implique nullement d'octroyer au département une compétence pour les domaines
qui ne relèveraient d'aucune autre personne publique, et d'autre part, que compte tenu des domaines compétences
particulièrement élargies des départements qui sont reconnus par la loi, cette disposition n'a pas pour effet de
réduire le champ de leurs compétences.

L’éducation est une compétence partagée entre toutes les CT et l’État.

B) La répartition des compétences entre le maire et le conseil municipal

Chaque collectivité territoriale est dotée d’un organe délibérant et d’un organe exécutif conseil municipal et maire
pour la commune, conseil départemental et président du conseil départemental pour le département, conseil
régional et président du conseil régional pour la région.

CE, 13 octobre 2004, Commune de Montélimar : Le maire d'une commune a été autorisé par son conseil
municipal à conclure un marché négocié de maîtrise d'oeuvre, en application de l'article 314 bis du Code des
marchés publics alors applicable. La délibération l'autorisait à passer le marché, sans indication de son montant ni
de son titulaire.QUESTION : Une telle procédure est-elle régulière ? REPONSE : Non. Il résulte de l'article
L.2121-29 du Code général des collectivités territoriales que le maire ne peut souscrire un marché au nom de la
commune sans y avoir été autorisé par une délibération expresse du conseil municipal. Celui-ci doit se prononcer
sur les éléments essentiels du contrat (objet précis, montant exact, identité de l'attributaire, notamment). La
circonstance que le Code des marchés publics reconnaisse au maire la qualité de personne responsable du marché
est sans influence sur cette obligation.
CE, 10 janvier 2007, Sté des pompes funèbres : Le conseil municipal est-il également tenu de disposer des
éléments essentiels du contrat au moment il habilite le maire à souscrire une telle convention au nom de la
commune ? Le Conseil d’Etat a répondu positivement à cette question en reprenant dans les mêmes termes le
principe posé par la jurisprudence « commune de Montélimar ».

I. Sources et principes de la décentralisation

A) Sources de la décentralisation

- Document 1 – Articles 1er, 72, 72-1, 72-2, 72-3, 73 et 74 de la Constitution de 1958

Le document présente les articles 1er, 72, 72-1, 72-2, 72-3, 74 et 75 de la Constitution française de 1958, qui
énoncent les principes fondamentaux de la République et les dispositions relatives aux collectivités territoriales.
Ces collectivités comprennent les communes, les départements, les régions, les collectivités à statut particulier et
les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Les collectivités territoriales ont le pouvoir de prendre des
décisions pour les compétences relevant de leur échelon, s'administrent librement par des conseils élus et
disposent d'un pouvoir réglementaire. Elles bénéficient de ressources définies par la loi et tout transfert ou
création de compétences doit être accompagné de ressources équivalentes. Les collectivités d'outre-mer ont des
statuts spécifiques définis par une loi organique, avec des adaptations possibles des lois et règlements en fonction
de leurs particularités, et la possibilité de participer à l'exercice des compétences de l'État sous certaines
conditions.

- Document 2 – Extraits du Code général des collectivités territoriales

Le document présente des extraits du Code général des collectivités territoriales en France, détaillant la création
de collectivités à statut particulier, conformément à l'article 72 de la Constitution. Ces collectivités incluent la
Ville de Paris, la Métropole de Lyon et la Collectivité de Corse. Ces entités remplacent respectivement la
commune et le département de Paris, la communauté urbaine de Lyon et le département du Rhône, ainsi que la
collectivité territoriale de Corse et les départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Chacune de ces
collectivités est dotée d'une administration libre et exerce des compétences spécifiques sur son territoire, avec des
organes délibérants tels que le conseil de Paris, le conseil de la métropole et l'Assemblée de Corse, dirigés
respectivement par le maire de Paris, le président du conseil de la métropole et le président du conseil exécutif de
Corse.

B) Le principe de libre administration

- Document 3 – CC, Décision n° 82-137 DC du 25 février 1982, Loi relative aux droits et libertés des
communes, des départements et des régions

Ce document concerne une décision du Conseil constitutionnel français datant du 25 février 1982, concernant la
loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions. Les auteurs des saisines
contestent certains articles de la loi, affirmant qu'ils sont contraires à l'article 72, alinéas 2 et 3 de la Constitution,
qui garantit le principe de libre administration des collectivités territoriales.
L'article 72, alinéa 2 de la Constitution dispose que les collectivités territoriales s'administrent librement par des
conseils élus et dans les conditions prévues par la loi, tandis que l'alinéa 3 précise que le délégué du
Gouvernement a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois.
Le Conseil constitutionnel considère que la loi contestée permet au représentant de l'État de soumettre au contrôle
juridictionnel les actes des autorités territoriales. Cependant, il critique le fait que certains articles de la loi rendent
ces actes exécutoires de plein droit avant même leur transmission au représentant de l'État, ce qui empêche
temporairement ce dernier d'exercer ses prérogatives constitutionnelles.
En résumé, le document met en lumière un cas où des dispositions législatives ont été jugées non conformes à la
Constitution en raison de leur interférence temporaire avec le principe de libre administration des collectivités
territoriales, tel que défini dans l'article 72 de la Constitution française.

- Document 4 – CC, Décision nº 2013-315 du 26 avril 2013, Commune de Couvrot

Dans ce document, la Commune de Couvrot conteste une disposition législative l'obligeant à rejoindre un
établissement public de coopération intercommunale issu d'une fusion, même si elle préférait rejoindre un autre
établissement. La commune soutient que cette obligation viole le principe de libre administration des collectivités
territoriales énoncé à l'article 72 de la Constitution. Cependant, la Cour constitutionnelle estime que le législateur
peut imposer de telles obligations aux collectivités territoriales dans l'intérêt général, notamment pour rationaliser
l'intercommunalité. Par conséquent, les griefs de la commune sont rejetés, et les dispositions contestées sont
jugées conformes à la Constitution.

- Document 5 – CE, Sect., 18 janvier 2001, Commune de Venelles

La libre administration est une notion abstraite qui ne permet pas d’emblée de déterminer ce que peuvent faire les
collectivités territoriales. Il s’agit d’un principe de protection à l’égard des empiétements de l’État, qui permet
de garantir un espace de liberté dans lequel les collectivités territoriales peuvent agir.
C’est la loi qui précise le contenu de la libre administration, sous le contrôle du Conseil constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel la classe parmi les droits et libertés invocables dans le cadre de la question prioritaire
de constitutionnalité (décision n°2010-12 QPC du 2 juillet 2010, Commune de Dunkerque). Il n’a censuré
qu’assez peu de dispositions législatives ou de lois qui l’ont méconnue, ne sanctionnant que les "atteintes
excessives du législateur" (par exemple : décision n° 2010-618 DC du 9 décembre 2010, Loi de réforme des
collectivités territoriales instituant le conseiller territorial).
Pour le Conseil d’État, la libre administration est une des libertés fondamentales protégées par la procédure du
référé-liberté (CE, 18 janvier 2001, Commune de Venelles).
La libre administration se limite à des compétences "administratives" et exclut les compétences régaliennes
(édiction de lois, justice, diplomatie). Les actes des collectivités sont contrôlés par le juge administratif.

II. Le contrôle de l’État : le déféré préfectoral

- Document 6 : CC, Décision nº 2021-816 DC du 15 avril 2021, Loi organique relative à la simplification des
expérimentations mises en œuvre sur le fondement du quatrième alinéa de l’article 72 de la Constitution

Le Conseil constitutionnel a examiné la loi organique relative à la simplification des expérimentations menées
sous l'article 72 de la Constitution. Il a conclu qu'aucune exigence constitutionnelle n'oblige à rendre les actes des
collectivités territoriales exécutoires uniquement après leur transmission au représentant de l'État. La garantie des
droits, telle que prévue dans l'article 16 de la Déclaration de 1789, est assurée tant que les personnes concernées
peuvent saisir le juge administratif et que le représentant de l'État peut exercer un contrôle de légalité. Le
législateur a le pouvoir de permettre au représentant de l'État de remplir ses missions, y compris en utilisant des
procédures d'urgence.

- Document 7 : Extraits du Code général des collectivités territoriales


Ce document présente les dispositions du Code général des collectivités territoriales concernant les actes pris par
les autorités communales. Selon l'article L. 2131-1, ces actes sont exécutoires dès qu'ils sont portés à la
connaissance des intéressés ou qu'ils sont transmis au représentant de l'État. Les décisions individuelles doivent
être notifiées aux personnes concernées, tandis que les actes réglementaires et autres décisions font l'objet d'une
publication électronique ou sur papier, selon le choix du conseil municipal.
L'article L. 2131-2 énumère les types d'actes qui doivent être transmis au représentant de l'État, y compris les
délibérations du conseil municipal et les décisions du maire relevant du pouvoir de police. Le représentant de
l'État peut demander communication des actes non mentionnés dans cet article. Il peut déférer ces actes au tribunal
administratif s'il les estime contraires à la légalité, dans les deux mois suivant leur transmission.
En cas de litige, toute personne lésée par un acte mentionné dans les articles L. 2131-2 et L. 2131-3 peut
demander au représentant de l'État de déférer l'acte au tribunal administratif. Cette demande ne prolonge pas le
délai de recours contentieux du représentant de l'État.

- Document 8 : CE, 28 février 1997, Commune du Port

L’ancien maire de la commune du Port a bénéficié d'indemnités pour des fonctions qu'il n'avait pas exercées. Son
successeur refuse implicitement de répondre à l'injonction du préfet de La Réunion de poursuivre le
remboursement des sommes illégalement accordées. Le préfet de La Réunion défère la décision implicite de refus
du maire du Port au tribunal administratif. Celui-ci l'annule. Le maire du Port interjette appel du jugement devant
le Conseil d’État et demande le rejet du déféré du préfet devant le tribunal administratif. Le Conseil d’État rejette
sa demande.

La question se pose de savoir si le préfet peut contrôler la légalité d'une décision implicite d'une collectivité
territoriale.
De plus, quelle est l'étendue du pouvoir du maire dans la gestion des ressources de sa commune ?

L'arrêt « commune du Port » - 28 février 1997, reconnaît ainsi au préfet une faculté générale de former un
recours en annulation à l'encontre de tous les actes des collectivités territoriales.

- Document 9 : CE, 15 avril 1996, Syndicat CGT des hospitaliers de Bédarieux

Le préfet a la possibilité de demander au juge l’annulation d’un acte préparatoire d’une collectivité territoriale
« Les délibérations à caractère préparatoire des collectivités territoriales et de leurs établissements publics ne
sont pas susceptibles de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir, même à raison des vices propres dont
elles seraient entachées. Toutefois, les dispositions de la loi du 2 mars 1982 font exception à cette règle en faveur
du préfet, qui est ainsi recevable à déférer de telles délibérations au juge administratif. »

- Document 10 : Article L.1116 du CGCT

L'article L.1116 du Code général des collectivités territoriales permet aux collectivités territoriales, à leurs
groupements et à leurs établissements publics de solliciter l'avis formel du préfet sur la légalité d'un acte
susceptible d'être contesté devant le tribunal administratif. La demande doit être écrite, précise et complète,
incluant la question de droit et le projet d'acte. Si le préfet ne répond pas dans les trois mois, son silence équivaut à
une absence d'avis formel. Si l'acte est en conformité avec l'avis du préfet, il ne peut pas être contesté devant le
tribunal administratif, sauf en cas de changement de circonstances. Les détails d'application de cet article sont
précisés par un décret en Conseil d'État. Ce mécanisme permet donc un contrôle préalable de la légalité des actes
des collectivités territoriales par l'État.

III. La répartition des compétences

A) La clause générale de compétences

- Document 11 : CE, 29 juin 2001, Commune de Mons en Baroeul


Les communes peuvent créer, de leur propre initiative, des aides dont l’objectif est de favoriser l’insertion sociale
des bénéficiaires et assortir celles-ci d’une condition de participation à des activités d’intérêt général. C’est ce que
vient de décider le Conseil d’Etat dans un arrêt du 29 juin. Le tribunal administratif de Lille et la cour
administrative d’appel de Nancy avaient jugé illégale l’allocation municipale d’habitation que voulait créer la
commune de Mons-en-Barœul en estimant que les actions d’insertion « répondaient à un impératif d’intérêt
national » et ne présentaient pas le caractère d’affaires communales. Le Conseil d’Etat a jugé que la loi relative au
Rmi permettait aux communes d’avoir une action d’insertion autonome.

- Document 12 : Extraits du Code général des collectivités territoriales

Le document présente les extraits du Code général des collectivités territoriales en France, définissant les
compétences des conseils municipaux, départementaux et régionaux. Le conseil municipal règle les affaires de la
commune, émet des avis requis par la loi et peut émettre des vœux sur des sujets locaux. Le conseil départemental
a des compétences liées à la prévention, l'aide sociale, l'accès aux droits et services, et la promotion de la solidarité
territoriale. Le conseil régional a des compétences pour le développement économique, social, culturel et
scientifique de la région, le logement, la politique de la ville, l'éducation, et peut proposer des modifications
législatives ou réglementaires. Ces compétences respectent l'intégrité et l'autonomie des niveaux inférieurs de
gouvernement, notamment des communes.

- Document 13 : CC, Décision nº 2016-565 QPC du 16 septembre 2016, Assemblée des départements de
France

Le Conseil Constitutionnel s’est prononcé le 16 septembre 2016 sur la compatibilité avec la constitution de
l’article L.3211-1 du Code général des collectivités territoriales modifié par la loi n°2015-991 du 7 août 2015
portant nouvelle organisation territoriale de la République. Cet article modifie le champ de compétence des
départements et prévoit désormais que :
« Le conseil départemental règle par ses délibérations les affaires du département dans les domaines de
compétences que la loi lui attribue ». Les départements sont donc uniquement compétents pour agir sur les
domaines prescrits par la loi. Cet article avait été fortement contesté par l’Assemblée des départements de France
et le Conseil Constitutionnel avait été saisi en juin 2016 pour se prononcer sur la constitutionnalité de cette
disposition.
Dans sa décision n°2016-565 QPC du 16 septembre 2016, le Conseil Constitutionnel estime que la disparition de
la clause de compétence générale des départements n’est pas contraire à la constitution selon le motif que d’une
part, l’article 72 de la Constitution n’implique nullement d’octroyer au département une compétence pour les
domaines qui ne relèveraient d’aucune autre personne publique, et d’autre part, que compte tenu des domaines
compétences particulièrement élargies des départements qui sont reconnus par la loi, cette disposition n’a pas pour
effet de réduire le champ de leurs compétences.
Les départements sont donc contraints d’agir dans les domaines que leur réserve la loi et ne peuvent adopter de
décision hors de leur champ de compétences.

B) La répartition des compétences entre le maire et le conseil municipal

- Document 14 : Extraits du Code général des collectivités territoriales

Dans ce document, la Cour constitutionnelle examine une question de constitutionnalité portant sur l'article L.
3211-1 du code général des collectivités territoriales, qui régit les compétences des conseils départementaux.
L'association requérante conteste la suppression de la clause de compétence générale accordée aux départements,
arguant que cela viole le principe de libre administration des collectivités territoriales. Cependant, la Cour conclut
que la Constitution ne nécessite pas que les collectivités territoriales aient le pouvoir d'intervenir dans tous les
domaines non attribués par la loi à d'autres entités publiques. De plus, étant donné l'étendue des compétences déjà
dévolues aux départements par la législation en vigueur, la Cour estime que les dispositions contestées ne privent
pas les départements de pouvoirs effectifs. Ainsi, le grief de violation du principe de libre administration des
collectivités territoriales est rejeté.

- Document 15 : CE, 13 octobre 2004, Commune de Montélimar

- Document 16 : CE, 10 janvier 2007, Sté des pompes funèbres

- Document 17 : Extraits du Code général des collectivités territoriales

Dissertation : les pouvoirs du maire

I. autorité déconcentrée
A. Une autorité administrative subordonnée au préfet
B. Une ‘’ judiciaire subordonné au procureur de la république

II. autorité décentralisée


A. Une autorité assurant l’action du Conseil municipalesB.B.
B. Une autorité garantissant l’ordre public

Diversité des pouvoirs du maire. Quelle est la place du Maire au sein de l’organisation administrative française ?

Cas pratique :

1. Un maire, dans le cadre de ses pouvoirs municipales, envisage par un arrêté (acte préparatoire) d’interdire toute
circulation dans la rue principale. Cependant, un commerçant pense saisir le JA une fois l’arrêté adopté. Avant que
cela n’arrive.

• Distinction maire / CM
définition maire et CM. Son rôle

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