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CODE DES COLLECTIVITE LOCAL

LE NOUVEAU
REPUBLIQUE DU SENEGAL
………
Un Peuple-Un But-Une Foi

Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013


portant Code général des Collectivités locales

Exposé des motifs

Dès son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a opté pour une politique de décentralisation
prudente, progressive et irréversible. Cette option a été confirmée au cours des différentes phases qui ont marqué
cette politique.

La première réforme majeure de 1972 pose l’acte précurseur de libertés locales plus affirmées, avec la création des
communautés rurales, la promotion de la déconcentration et la régionalisation du plan.

La deuxième réforme majeure, réalisée en 1996 « dans le souci d’accroitre la proximité de l’Etat et la
responsabilité des collectivités locales », consacre la régionalisation avec, notamment, l’érection de la région en
collectivité locale, la création de communes d’arrondissement.

La réforme de 1996 a constitué un tournant décisif dans le processus sénégalais de décentralisation puisqu'elle
modifie, fondamentalement, les relations entre l'Etat et les collectivités locales en renforçant l'autonomie de
gestion par, entre autres, la libre administration et l’allègement du contrôle, ainsi que les compétences de ces
dernières dans neuf domaines. Elle a, également, été marquée par l'institution de nouveaux dispositifs destinés au
renforcement des moyens financiers, humains et matériels des collectivités locales afin qu'elles puissent assurer
une bonne gestion de leurs compétences.

Cependant, malgré les progrès et acquis enregistrés, beaucoup de faiblesses et de contraintes pèsent encore sur la
mise en œuvre de la politique de décentralisation.

La politique de décentralisation au Sénégal se heurte, en effet, à beaucoup de limites, à savoir, notamment :

- les faiblesses objectives du cadre organisationnel et fonctionnel de la décentralisation pour la promotion


d’un développement territorial ;
- le manque de viabilité des territoires et de valorisation des potentialités de développement des territoires ;
- la faiblesse de la politique d’aménagement du territoire limitée par une architecture territoriale rigide ;
- la faiblesse de la gouvernance territoriale accentuée par une multiplicité d’acteurs avec des logiques et
des préoccupations parfois différentes ;
- l’incohérence et l’inefficience des mécanismes de financement du développement territorial ;
- la faiblesse de la coproduction des acteurs du développement territorial qui induit fortement l’inefficacité
des interventions.

Le contexte et la faiblesse des politiques et stratégies de développement appliquées jusque-là, nécessitent, en


conséquence, d’initier des alternatives susceptibles de corriger les déficiences et de produire simultanément des
progrès significatifs à l’échelle nationale et un développement local harmonieux.

Dans cette perspective, l’option est prise de construire, dans le cadre d’un dialogue consensuel et prospectif, le
renouveau de la modernisation de l’Etat, à travers une décentralisation cohérente dans ses principes, et
performante dans sa mise en œuvre.

Aussi, le Gouvernement envisage-t-il la refondation majeure de l’action territoriale de l’Etat, à travers le


projet de réforme de la décentralisation.

L’objectif général, visé par cette réforme, baptisée « l’Acte III de la décentralisation », est d’organiser le Sénégal
en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable.
Cette réforme plonge ses racines dans une véritable politique d’aménagement du territoire et oriente la
concrétisation des aspirations et des espoirs des acteurs territoriaux, en vue de bâtir un projet de territoire. Elle
offre l’espace adéquat pour construire les bases de la territorialisation des politiques publiques.

Elle se décline en quatre objectifs fondamentaux :

- un ancrage de la cohérence territoriale pour une architecture administrative rénovée ;


- une clarification des compétences entre l’Etat et les collectivités locales ;
- un développement de la contractualisation entre ces deux niveaux décisionnels ;

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- une modernisation de la gestion publique territoriale, avec une réforme des finances locales et une
promotion soutenue de la qualité des ressources humaines.

Compte tenu de sa complexité et de son contenu décisif pour l’avenir de notre pays, l’Acte III de la
décentralisation sera mis en œuvre progressivement et s’effectuera en deux phases.

Il s’agira, dans une première phase :
- de supprimer la région collectivité locale ;
- d’ériger les départements en collectivités locales ;
- de procéder à la communalisation intégrale par l’érection des communautés rurales et des communes
d’arrondissement en communes ;
- de créer la ville en vue de mutualiser les compétences des communes la constituant ;
- de répartir les neuf domaines de compétences jusqu’ici transférées entre les deux ordres de
collectivités locales que sont le département et la commune.

La première phase doit se dérouler dans le respect des limites territoriales actuelles des entités administratives
concernées.

La mise œuvre d’une telle réforme justifie l’adoption d’un nouveau Code général des Collectivités locales qui
abroge et remplace les lois n° 96-06 portant Code des Collectivités locales, n° 96-07 portant transfert de
compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales et n° 96-09 du 22 mars 1996 fixant
l’organisation administrative et financière de la commune d’arrondissement et ses rapports avec la ville.
Ce nouveau dispositif est articulé comme suit :
Livre premier : Cadre organisationnel et financier des collectivités locales :

Titre premier : de la libre administration des collectivités locales et de la
participation citoyenne ;
Titre II : du Département ;
Titre III : de la Commune ;
Titre IV : de l’administration locale et des services locaux ;
Titre V : du contrôle de légalité des collectivités locales ;
Titre VI : des représentants de l’Etat ;
Titre VII : des organismes de suivi ;
Livre II : Transferts de compétences :
Titre premier : des principes fondamentaux et des modalités du transfert des
compétences ;
Titre II : des compétences des collectivités locales ;
Titre III : de la compensation et du Fonds de Dotation de la Décentralisation.

Tel est l’objet du présent projet de loi.

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
………
Un Peuple-Un But-Une Foi
Loi n° 2013-10
portant Code général des Collectivités
locales

L’Assemblée nationale a adopté, en sa séance du jeudi 19 décembre 2013,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

LIVRE PREMIER :
CADRE ORGANISATIONNEL ET FINANCIER DES COLLECTIVITES LOCALES
TITRE PREMIER : DE LA LIBRE ADMINISTRATION DES
COLLECTIVITES LOCALES ET DE LA PARTICIPATION CITOYENNE

Chapitre premier : Dispositions générales

Section 1 : Libre administration des collectivités locales

Article premier.- Dans le respect de l'unité nationale et de l'intégrité du territoire, les collectivités locales de la


République sont le département et la commune.

Les collectivités locales sont dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elles s'administrent


librement par des conseils élus au suffrage universel.

Article 2.- Les collectivités locales sont créées, supprimées, scindées ou fusionnées dans les conditions prévues


par le présent code.

Article 3.- Les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des


actions de développement économique, social et environnemental d’intérêt local.

Les collectivités locales sont seules responsables, dans le respect des lois et règlements, de l'opportunité de leurs


décisions.

Elles associent en partenariat, le cas échéant, à la réalisation des projets de développement économique, social et
environnemental, les mouvements associatifs et les groupements à caractère communautaire dans le respect de


l’équité de genre.


Article 4.- La loi détermine les compétences des collectivités locales.

Tout transfert de compétence à une collectivité doit être accompagné du transfert concomitant par l'Etat à celle-ci,


des ressources et moyens nécessaires à l'exercice normal de cette compétence.

Article 5.- Aucune collectivité locale ne peut délibérer en dehors de ses réunions légales, ni sur un objet étranger à
ses compétences, sous peine de se voir appliquer les sanctions administratives et pénales prévues aux articles 30 et


88 du présent code.

Section 2 : Participation citoyenne


Article 6.-Toute personne physique ou morale peut faire, au président du conseil départemental et au maire, toutes
propositions relatives à l'impulsion du développement économique et social de la collectivité locale concernée et à


l'amélioration du fonctionnement des institutions.

Tout habitant ou contribuable a le droit de demander, à ses frais, communication, de prendre copie totale ou
partielle des procès-verbaux du conseil départemental ou du conseil municipal, des budgets et des comptes, ainsi


que des arrêtés pris par l’autorité locale.

Article 7.- En vue de garantir une bonne participation des populations dans la gestion des affaires publiques,
l’organe exécutif local peut instituer, au sein de la collectivité locale, un cadre de concertation consulté sur :
- les plans et les projets de développement local ;


- les conventions de coopération et les contrats plans.


Le cadre de concertation peut, en outre, être consulté sur toute autre matière d’intérêt local.

Un décret détermine la composition, les modalités d’organisation et de fonctionnement du cadre de concertation.


Chapitre II : Organisation, fonctionnement et contrôle des Collectivités locales

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Article 8.- Le conseil de chaque collectivité locale élit en son sein un organe exécutif dont la composition est fixée
par le présent code.
Article 9.- Les collectivités locales disposent de budgets et de ressources propres.
Article 10.- La préparation, l'adoption, l'exécution et le contrôle de l'exécution du budget des collectivités locales
s'effectuent dans les conditions prévues par le présent code et dans le respect des règles de la comptabilité
publique.
Article 11.- Pour accomplir leurs missions, les collectivités locales disposent de services propres et peuvent
s'appuyer sur les services déconcentrés de l'Etat.
Article 12.- Les élus des collectivités locales ont droit à une formation adaptée à leur fonction.
Les collectivités locales disposent de personnels dont le statut est déterminé par la loi.
Tout recrutement de personnel par une collectivité locale doit être prévu et inscrit à son budget.
Article 13.- Le domaine public et privé d'une collectivité locale se compose de biens meubles et immeubles acquis
à titre onéreux ou gratuit.
L'Etat peut transférer à une collectivité locale la gestion d'une partie de son domaine public. Il peut également
cogérer avec une collectivité locale ou lui affecter ou céder, à titre onéreux ou gratuit, des biens de son domaine
privé se trouvant dans le ressort territorial de celle-ci.
Pour des motifs d'intérêt général, l'Etat se réserve le droit de reprendre tout ou partie de ces biens à charge d'en
rembourser les impenses conformément aux lois et règlements.
Les règles relatives au classement, au déclassement, au transfert, à l'affectation, à la désaffectation et à l'aliénation
du domaine d'une collectivité locale sont fixées par la loi.
Article 14.- Les actes des collectivités locales font l'objet d'un contrôle de légalité exercé par les représentants de
l'Etat.
Les délégations de services publics, les marchés publics et les conventions de partenariat public - privé des
collectivités locales sont passés conformément aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur.
Les contrats souscrits par l'organe exécutif local sont autorisés par le conseil de la collectivité locale qui peut en
fixer les conditions, selon les modalités et limites prévues au Titre IV du Livre premier du présent code.
La Cour Suprême est juge du contentieux né de l'exercice du contrôle de légalité.
La Cour des comptes est juge des comptes des collectivités locales.
Chapitre III : Coopération et solidarité
Article 15.- Les collectivités locales sont d’égale dignité. Aucune collectivité locale ne peut établir ou exercer de
tutelle sur une autre.
Article 16.- Les collectivités locales peuvent entreprendre, suivant des modalités fixées par décret, des actions de
coopération entre elles, avec l’Etat ou toute autre structure appropriée en vue de la promotion et de la coordination
des actions de développement dans des domaines spécifiques.
Article 17.- Les collectivités locales peuvent, individuellement ou collectivement, entreprendre avec l'Etat la
réalisation de programmes d'intérêt commun.
Article 18.- Dans le respect du principe de libre administration, l'Etat garantit et organise le principe de solidarité
entre les collectivités locales. A cet effet, il peut mettre en place des mécanismes d’incitation.
Article 19.- Dans les conditions prévues par le présent code, les collectivités locales peuvent, dans le cadre de
leurs compétences propres, entreprendre des actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec des
collectivités locales de pays étrangers ou des organismes internationaux publics ou privés de développement.

TITRE II : DU DEPARTEMENT
Article 20.- Le département est une collectivité locale, personne morale de droit public. Il est administré par un
conseil départemental élu au suffrage universel direct.
Le conseil départemental par ses délibérations, le président du conseil départemental par l'instruction des affaires
et l'exécution des délibérations concourent à l'administration du département.
Article 21.- La création et l'organisation du département ne peuvent porter atteinte ni à l'unité nationale ni à
l'intégrité du territoire.
Chapitre premier : Dénomination et limites du département
Article 22.- Le département est créé par décret.
Le décret détermine le nom du département, en situe le chef-lieu et en fixe le périmètre.

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Article 23.- Pour transférer le chef-lieu d'un département ou modifier les limites territoriales de plusieurs
départements, le Ministre chargé des Collectivités locales prescrit une enquête.
Pour rattacher à un département, une collectivité locale ou une portion de collectivité locale, l'avis du conseil de la
collectivité locale intéressée est requis.
Article 24.- Les modifications des limites territoriales des départements, les fusions de deux ou plusieurs
départements, la désignation des nouveaux chefs-lieux, sont décidées par décret.
Ces modifications entraînent rectification semblable des circonscriptions administratives concernées.
Article 25.- Les fusions et modifications de départements prennent effet à compter de la date d'ouverture de la
première session du nouveau conseil départemental de l'entité nouvellement créée, à moins que le décret
constitutif en dispose autrement.
Dans ce dernier cas, ledit décret prévoit la dissolution du ou des conseils départementaux concernés.
Article 26.- Les biens appartenant à un département rattaché à un autre deviennent la propriété du département de
rattachement.
Les biens appartenant à un département rattaché à une portion de département érigé en département distinct
deviennent la propriété de ce nouveau département.
Les habitants du département ou de la portion territoriale du département rattaché à un autre conservent la
jouissance des biens dont les fruits sont perçus en nature.
Le décret portant fusion ou modification des limites territoriales d’un département en détermine expressément
toutes les autres conditions y compris la dévolution des biens.
Un décret détermine notamment les conditions d'attribution soit au département ou aux départements de
rattachement soit à l'Etat :
- des terrains ou édifices faisant partie du domaine public.
- de son domaine privé.
- des libéralités avec charges faites en faveur du département supprimé.
Chapitre II : Compétences du département.
Article 27.- Le conseil départemental règle par ses délibérations les affaires du département.
Le département a compétence pour promouvoir le développement économique, éducatif, social, sanitaire, culturel
et scientifique, pour réaliser les plans départementaux de développement et organiser l'aménagement du territoire
dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des attributions des autres collectivités locales.
Il peut engager des actions complémentaires de celles de l'Etat et des autres collectivités locales situées dans la
région circonscription administrative, dans les domaines et les conditions fixés par la loi.
Le Département peut passer des conventions avec l'Etat ou avec d'autres collectivités locales ou leurs
groupements, pour mener avec eux des actions relevant de leur compétence, dans le strict respect de leurs
attributions.
Il peut proposer aux communes du ressort du département toutes mesures tendant à favoriser la coordination des
investissements locaux et des actions de développement, sous réserve des dispositions de l'article 15 du présent
code.
Article 28.- A titre dérogatoire, les attributions dévolues au conseil départemental par le présent code sont
exercées, le cas échéant, par la ville si son périmètre correspond au territoire du département.
Article 29.- Dans le respect de la Constitution et dans les conditions fixées par le Titre V du présent code, le
département peut passer des conventions de coopération décentralisée avec des collectivités locales, des
organismes publics ou privés étrangers ou internationaux.
Article 30.- Lorsque le conseil départemental délibère en dehors de ses réunions légales, le représentant de l'Etat
prend toutes les mesures nécessaires pour que l'assemblée se sépare immédiatement.
Dans le cas où le Conseil départemental délibère sur un objet étranger à ses compétences, publie des
proclamations et adresses, émet des vœux politiques menaçant l'intégrité territoriale et l'unité nationale ou se met
en communication avec un ou plusieurs conseils locaux hors des cas prévus par la loi, les actes pris sont
considérés comme inexistants.
Dans les cas prévus à l'alinéa 2 ci-dessus, le représentant de l'Etat prend un arrêté motivé qu'il transmet au
Procureur de la République du ressort pour l'application de la loi pénale.
En cas de condamnation, les membres de la réunion sont déclarés, par la décision, exclus du conseil départemental
et sont inéligibles pendant les trois années suivant le prononcé.
Chapitre III : Organes du département
Section 1 : Formation des organes du département

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Article 31.- Le conseil départemental est composé de conseillères et de conseillers départementaux élus pour cinq
ans conformément au Code électoral. Il est l'organe délibérant du département.
Dans les formes et conditions prévues à l'article 42 du présent code, le conseil élit en son sein un bureau composé
d'un président, d'un premier vice-président, d'un second vice-président et de deux secrétaires.
Les membres du bureau, en raison des responsabilités qui leur sont dévolues, doivent savoir lire et écrire dans la
langue officielle.
Après le président et les membres du bureau dans l'ordre de leur élection, les conseillers départementaux prennent
rang dans l'ordre du tableau.
L'ordre du tableau est déterminé :
1. par la date la plus ancienne des élections intervenues depuis le dernier renouvellement intégral des conseils
locaux.
2. entre conseillers élus le même jour, par la priorité d'âge.
Article 32.- Le président du conseil départemental et les membres du bureau sont élus pour la même durée que le
conseil départemental.
A l'occasion des cérémonies officielles et des circonstances solennelles, le président et les membres du bureau
portent en ceinture une écharpe aux couleurs nationales, avec franges dorées pour le président et franges argentées
pour les membres du bureau.
Article 33.- Le conseil départemental peut déléguer l'exercice d'une partie de ses attributions au bureau, à
l'exception de celles visées aux articles 43 et 46 du présent code. Cette décision doit faire l'objet d'une délibération
déterminant l'étendue et la durée de la délégation. A l'expiration de la durée de la délégation, compte en est rendu
au conseil départemental.
Le conseil départemental désigne parmi ses membres des délégués appelés à siéger au sein d'organismes extérieurs
dans les cas et conditions prévus par les textes régissant ces organismes. La fixation par les textes précités de la
durée des fonctions assignées à ces membres ou délégués ne fait pas obstacle à ce qu'il puisse être procédé, à tout
moment et pour le reste de cette durée, à leur remplacement.
Article 34.- Le président du conseil départemental est l'organe exécutif du département. Il prépare et exécute les
délibérations du conseil départemental.
Il est l'ordonnateur des dépenses du département et prescrit l'exécution des recettes, sous réserve des dispositions
particulières du Code général des Impôts relatives au recouvrement des recettes fiscales des collectivités locales.
Il est le chef des services décentralisés du département. Il peut, sous sa surveillance et sous sa responsabilité,
donner délégation de signature aux membres du bureau.
Dans les mêmes conditions, il peut aussi déléguer sa signature au secrétaire général du département, ainsi qu’aux
responsables desdits services.
Le président du conseil départemental gère le domaine du département. A ce titre, il exerce les pouvoirs de police
afférents à cette gestion, notamment en ce qui concerne la circulation sur ce domaine, sous réserve des attributions
dévolues aux représentants de l’Etat et aux maires.
Article 35.- Pour la préparation et l'exécution des délibérations du conseil départemental, son président peut
disposer, le cas échéant, des services déconcentrés de l'Etat dans le cadre d'une convention signée avec le
représentant de l'Etat, précisant les conditions de prise en charge par le département de ces missions.
Il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, donner délégation de signature aux chefs desdits services pour
l'exécution des missions qu'il leur confie, en application de l'alinéa précédent.
Les conditions et les modalités de l'utilisation par le département de ces services, sous forme de conventions-
types, sont fixées par décret.
Article 36.- Pour l'application du présent code, les agents de l'Etat chargés de l'exécution de tâches
départementales, sont affectés auprès du président du conseil départemental et sont placés, pour l'exercice de leurs
fonctions, sous l'autorité de celui-ci.
Ces personnels restent régis par les statuts qui leur sont applicables lors de l'entrée en vigueur de la présente loi.
En outre, tout engagement d'un agent par le département s’effectue selon les modalités de recrutement, de
rémunération et de déroulement de carrière applicables aux emplois de l'Etat équivalents.
Article 37.- Le secrétaire général du département est nommé par le président du conseil départemental, après avis
consultatif du représentant de l'Etat, parmi les agents et fonctionnaires de la hiérarchie A de la fonction publique,
ou de niveau équivalent dans les conditions précisées par décret.
Il assiste aux réunions de bureau avec voix consultative.
Le président du conseil départemental met fin à ses fonctions dans les mêmes formes.
Article 38.- La coordination entre l'action des services du département et celle des services de l'Etat dans le
département est assurée par le représentant de l'Etat en rapport avec le président du conseil départemental.

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Le représentant de l'Etat réunit une conférence d'harmonisation au moins deux fois par an sur les programmes
d'investissement de l'Etat et du département
La réunion est co-présidée par le Préfet du département et le président du conseil départemental.
Article 39.- Les départements d’une même région circonscription administrative constituent en commun, avec les
communes, une Agence régionale de Développement (ARD).
Cette agence a pour mission d'apporter aux collectivités locales une assistance gratuite dans tous les domaines
d'activités liés au développement. Les modalités de création, d'organisation et de fonctionnement de cette agence
sont précisées par décret.
Le représentant de l'Etat assiste de droit aux réunions du conseil d’administration de cette agence ou s'y fait
représenter.
INDEMNITES
Article 40.- Les fonctions de président, de membre du bureau, de conseiller départemental, de président et de
membre de délégations spéciales, donnent lieu sur le budget du département au paiement d’indemnités ou
remboursement de frais que nécessite l’exécution des mandats qui leur sont confiés.
Les conseillers départementaux ont droit, pendant les sessions ou lors de missions fixées par le président, à une
indemnité journalière et à des frais de déplacement pour participation aux travaux du conseil départemental. Les
montants de cette indemnité et de ces frais sont fixés par décret.
Le conseil départemental peut voter, sur les ressources ordinaires du département, des indemnités au président,
pour frais de représentation. En cas de dissolution, ces indemnités sont attribuées au président de la délégation
spéciale suivant les modalités fixées par décret.
Ce décret fixe les modalités d’attribution ainsi que les taux maxima des indemnités et frais visés au présent article.
Article 41.- La charge de la réparation du préjudice résultant d’un accident survenu dans l’exercice des fonctions
de Président, vice-présidents, et membres de bureaux, de président et vice-présidents de délégation spéciale,
incombe au département.
Dans l’exercice de leurs fonctions, ils bénéficient de protection conformément aux dispositions du code pénal et
des lois spéciales.
Les conseillers départementaux et les membres de la délégation spéciale bénéficient de la même protection
lorsqu’ils sont chargés de l’exécution d’un mandat spécial. Dans ce cas, ils bénéficient également de la garantie
prévue à l’alinéa premier ci-dessus.
Section 2 : Fonctionnement des organes du département.
Article 42.- Le conseil départemental a son siège au chef-lieu du département.
La première réunion du conseil départemental nouvellement élu se tient de plein droit dans les quinze jours qui
suivent la proclamation officielle des résultats. Elle est convoquée par le représentant de l'Etat.
Au cours de cette réunion, présidée par son doyen d'âge, le plus jeune membre faisant office de secrétaire, le
conseil départemental élit son président.
L'élection a lieu au scrutin secret et à la majorité absolue des membres du conseil départemental.
Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de
scrutin et l'élection a alors lieu à la majorité relative. En cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est déclaré élu.
Le conseil départemental ne peut, dans ce cas, délibérer que si les deux tiers de ses membres sont présents. Si cette
condition n'est pas remplie, la réunion est convoquée de plein droit huit jours plus tard. La réunion peut alors avoir
lieu sans condition de quorum.
Aussitôt après l'élection du président, et sous sa présidence, le conseil départemental complète son bureau en
élisant ses deux vice-présidents et ses deux secrétaires. Chaque membre du bureau est élu dans les mêmes
conditions que le président et pour la même durée.
Les pouvoirs du conseil sortant expirent à l’ouverture de cette première réunion.
Article 43.- Après l'élection de son bureau, le conseil départemental forme ses commissions, procède à la
désignation de ses membres ou de ses délégués pour le représenter au sein d'organismes extérieurs.
Article 44. - Le conseil départemental se réunit, une fois par trimestre, en session ordinaire. La durée de chaque
session ne peut excéder quinze jours, sauf la session budgétaire qui peut durer un mois.
Article 45.- Le conseil départemental est également réuni en session extraordinaire, pour une durée qui ne peut
excéder trois jours, sur un ordre du jour déterminé à la demande :
- du président ;
- du tiers des membres du conseil départemental, un même conseiller départemental ne pouvant être
signataire de plus d'une demande de réunion par année ;
- du représentant de l'Etat.

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Article 46.- Le conseil départemental forme de droit 4 commissions :
1. Commission des affaires administratives, juridiques et du règlement intérieur ;
2. Commission de l'éducation, de la santé et de la population, des affaires sociales et culturelles, de la
jeunesse et des sports ;
3. Commission des finances, du plan et du développement économique ;
4. Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire, des domaines, de l'urbanisme et de
l'habitat.
Toute autre commission peut être créée ou dissoute par délibération du conseil départemental, sur demande de son
président ou sur proposition d'au moins 1/3 des membres du conseil départemental.
Article 47.- Les séances du conseil départemental sont publiques sauf si le conseil en décide autrement à la
majorité absolue des membres présents ou représentés.
Le vote a lieu au scrutin public. Les délibérations du conseil départemental sont prises à la majorité simple. En cas
d’égalité de voix, celle du président est prépondérante. Les prénoms et noms des votants, avec l’indication de leur
vote, sont insérés au procès-verbal.
Toutefois, à la demande du quart des membres présents, le scrutin est secret.
Article 48.- Le conseil départemental ne peut délibérer que si la majorité absolue de ses membres en exercice est
présente à l'ouverture de la session.
Si ce quorum n’est pas atteint, la réunion est convoquée de plein droit, huit jours plus tard. Dans ce cas, les
délibérations ne sont valables que si, au moins, le quart des membres du Conseil sont présents.
Article 49.- Quinze jours au moins avant la réunion du conseil départemental, le président adresse aux conseillers
départementaux un rapport sur chacune des affaires qui doivent leur être soumises.
Chaque année, au mois de janvier de l'année suivant la fin de la gestion, le président présente au conseil
départemental un rapport spécial sur la situation du département notamment sur les matières transférées, l'activité
et le fonctionnement des différents services du département et des organismes qui relèvent de celui-ci, ainsi que les
crédits qui leur sont alloués.
Le rapport précise également l'état d'exécution des délibérations du conseil départemental et la situation financière
du département. Ce rapport donne lieu à un débat. Il est transmis pour information au représentant de l'Etat. Il est
rendu public.
Article 50.- La présence du représentant de l'Etat ou de son délégué dûment mandaté aux séances du conseil
départemental est de droit. Chaque fois qu'il le demande, le représentant de l'Etat ou son délégué est entendu, mais
ne peut ni présider les séances ni participer au vote. Ses déclarations sont portées au procès-verbal des
délibérations.
Une fois par an, le représentant de l'Etat expose, devant le conseil départemental, par un rapport spécial, présenté
au mois de janvier de l'année suivant la fin de la gestion, l'activité des services de l'Etat dans le département. Ce
rapport donne lieu à un débat en sa présence.
Article 51.- Un conseiller départemental, empêché, peut donner procuration écrite de vote avec signature certifiée
conforme à un autre conseiller départemental, pour la réunion à laquelle il ne peut assister.
Un même conseiller départemental ne peut recevoir plus d’une seule procuration.
Chapitre IV : Dissolution du conseil, substitution, suppléance, cessation de fonctions.
Article 52.- Lorsque le fonctionnement d'un conseil départemental se révèle durablement impossible, sa
dissolution peut être prononcée par décret, après avis de la Cour suprême.
La dissolution ne peut être prononcée par voie de mesure générale.
Article 53.- En cas de dissolution du conseil départemental, de démission de tous ses membres ou d'annulation
devenue définitive de l'élection de tous ses membres, une délégation spéciale de sept membres est nommée par
arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales.
Le bureau de la délégation spéciale est composé d’un président et de deux vice-présidents.
La délégation spéciale a les mêmes attributions que le conseil départemental.
Toutefois, elle ne peut :
1. aliéner ou échanger des propriétés du département ;
2. augmenter l'effectif budgétaire ;
3. créer des services publics ;
4. voter des emprunts.
Une nouvelle élection du conseil départemental est organisée dans un délai maximum de six mois.

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Le délai visé à l’alinéa précédent peut être prorogé pour une, deux, ou au plus, trois périodes de six mois par
décret motivé.
Le représentant de l'Etat convoque le conseil élu pour la première réunion, dont il fixe la date, l'heure et le lieu.
Article 54.- Dans le cas où le président du conseil départemental refuse ou néglige d'accomplir un des actes qui lui
sont prescrits par la loi ou les règlements ou qui s'imposent absolument dans l'intérêt du département, le Ministre
chargé des Collectivités locales, après mise en demeure, peut y faire procéder d'office.
Cette mise en demeure doit être faite par écrit et indiquer le délai imparti au président pour répondre au Ministre
chargé des Collectivités locales.
Si la mise en demeure est restée vaine dans le délai imparti, ce silence équivaut à un refus.
Lorsqu'il s'agit d'une mesure présentant un intérêt commun à deux ou plusieurs départements, le Ministre chargé
des Collectivités locales peut se substituer, dans les mêmes conditions, aux présidents des conseils départementaux
intéressés.
Article 55.- Le président du conseil départemental qui, pour une cause postérieure à son élection, ne remplit plus
les conditions requises pour être président ou qui se trouve dans un des cas d'inéligibilité prévus par la loi, doit
cesser immédiatement ses fonctions. Le ministre chargé des Collectivités locales l'enjoint de se démettre aussitôt
de ses fonctions sans attendre l'installation de son successeur. Si le président refuse de démissionner, le Ministre
chargé des Collectivités locales décide par arrêté sa suspension pour un mois. Il est ensuite mis fin à ses fonctions
par décret.
Article 56.- Le président du conseil départemental nommé à une fonction incompatible avec son mandat est tenu
de faire une déclaration d'option dans un délai de trente jours. Passé ce délai, il peut être invité par le Ministre
chargé des Collectivités locales à abandonner l'une de ses fonctions. En cas de refus ou quinze jours après cette
mise en demeure, le président est déclaré démissionnaire par décret.
Article 57.- La démission du président du conseil départemental est adressée au Ministre chargé des Collectivités
locales par lettre recommandée avec accusé de réception. Elle est définitive à partir de son acceptation par le
Ministre chargé des Collectivités locales ou un mois après envoi d'une nouvelle lettre recommandée.
Article 58.- Les dispositions du Code pénal sont applicables à tout président de conseil départemental qui aura
délibérément donné sa démission dont l'objet serait d'empêcher ou de suspendre soit l'administration de la justice,
soit l'accomplissement d'un service quelconque.
Article 59.- Lorsque le président du conseil départemental ou tout autre conseiller départemental est condamné
pour crime, sa révocation est de droit.

Les présidents, vice-présidents et tout autre conseiller départemental, après avoir été entendus ou invités à fournir
des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par un arrêté du Ministre
chargé des collectivités locales pour un temps qui n’excède pas un mois et qui ne peut être porté à trois mois que
par décret.

Ils ne peuvent être révoqués que par décret.
L’arrêté de suspension et le décret de révocation doivent être motivés
La durée de la suspension ne peut excéder un mois.
Article 60.- La révocation emporte de plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président et de conseiller pour une
durée de dix ans.
Article 61.- Sans que la liste soit limitative, les faits énumérés ci-dessous peuvent entraîner l'application des
dispositions de l'article 59 du présent code :
1. faits prévus et punis par la loi instituant la Cour des comptes ;
2. utilisation des deniers publics du département à des fins personnelles ou privées ;
3. prêts d'argent effectués sur les recettes du département ;
4. faux en écriture publique authentique visés au Code pénal ;
5. faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et certificats visés au Code
pénal ;
6. concussion ou corruption ;
7. spéculation sur l'affectation ou l'usage des terrains publics et autres biens meubles et immeubles.
8. refus de signer et de transmettre au représentant de l'Etat une délibération du conseil départemental.
Dans les sept premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites judiciaires.
Article 62.- Dans le cas où le président du conseil départemental, les membres du bureau, le président ou les
membres de la délégation spéciale ont commis l'une des irrégularités prévues par la loi instituant la Cour des
comptes, ils sont passibles de poursuites devant cette Cour.

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Article 63.- Le président du conseil départemental, les membres du bureau, le président et les vice-présidents de la
délégation spéciale qui se sont irrégulièrement immiscés dans le maniement des fonds du département sont
assimilés à des comptables de fait et peuvent, à ce titre, être déférés devant les juridictions compétentes.
Article 64.- En cas de décès, de démission acceptée, de révocation, de suspension, d'absence ou de tout autre
empêchement dûment constaté par le bureau et sous réserve des dispositions de l'article 65 alinéa 2 du présent
code, le président est provisoirement remplacé par un membre du bureau dans l'ordre d’élection et, à défaut, par un
conseiller départemental pris dans l'ordre du tableau.
A la session ordinaire suivante, il est procédé au remplacement du président définitivement empêché. Le bureau
est complété en conséquence s'il y a lieu.
Article 65.- Lorsque le président décède, démissionne, est suspendu ou révoqué, son remplaçant exerce la
plénitude de ses fonctions.
En cas d’absence ou d’empêchement, le suppléant du président est uniquement chargé de l'expédition des affaires
courantes. Il ne peut ni se substituer au président dans la direction générale des affaires du département ni modifier
ses décisions.
Article 66.- Tout membre du conseil départemental, dûment convoqué, qui, sans motifs légitimes, a manqué à
trois sessions successives, peut être, après avoir été invité à fournir ses explications, déclaré démissionnaire par le
président, après avis du conseil départemental. La décision, dont copie doit être envoyée à l'intéressé et au
représentant de l'Etat, est susceptible de recours dans les deux mois de la notification devant la juridiction
compétente.
Le conseiller déclaré dans ces conditions démissionnaire ne peut à nouveau poser sa candidature à l'élection
départementale, partielle ou générale, qui suit la date de sa démission d'office.
Article 67.- Tout membre du conseil départemental qui, sans excuse valable, a refusé de remplir une des fonctions
qui lui sont dévolues par les lois et règlements peut être déclaré démissionnaire par le Ministre chargé des
Collectivités locales après avis du conseil départemental. Le refus résulte soit d'une déclaration écrite adressée à
qui de droit ou rendue publique par son auteur, soit de l'abstention persistante après mise en demeure du Ministre
chargé des Collectivités locales.
Article 68.- Les démissions volontaires sont adressées par lettre recommandée au président du conseil
départemental, avec copie au représentant de l'Etat. Elles sont définitives à partir de leur accusé de réception par le
président du conseil départemental ou un mois après un second envoi de la démission par lettre recommandée.
Article 69.- Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise ou service, membres d'un conseil
départemental, le temps nécessaire pour participer aux séances plénières de ce conseil ou aux travaux des
commissions qui en dépendent. La suspension de travail prévue au présent article ne peut être une cause de rupture
par l'employeur du contrat de louage de services et ce à peine de dommages et intérêts au profit du salarié.
Article 70.- En temps de guerre, le président et les conseillers départementaux pris individuellement peuvent être,
pour des motifs d'ordre public ou d'intérêt général, suspendus par décret jusqu'à la cessation des hostilités. Les
membres du conseil ainsi suspendus ne sont pas remplacés numériquement pendant la durée normale du mandat
du conseil.
Toutefois, si cette mesure doit réduire d'un quart au moins le nombre des membres du conseil, le même décret


institue une délégation spéciale habilitée à suppléer le conseil départemental.

TITRE III : DE LA COMMUNE


Article 71.- La commune est une collectivité locale, personne morale de droit public. Elle regroupe les habitants
du périmètre d'une même localité composé de quartiers et/ou de villages unis par une solidarité résultant du
voisinage, désireux de traiter de leurs propres intérêts et capables de trouver les ressources nécessaires à une action
qui leur soit particulière au sein de la communauté nationale et dans le sens des intérêts de la nation.
Les quartiers et les villages constituent les cellules administratives de base dont le statut est déterminé par décret.
Le conseil municipal par ses délibérations, le maire par ses décisions, par l'instruction des affaires et l'exécution
des délibérations, concourent à l'administration de la commune.
Chapitre premier : Dénomination et limites des communes.
Article 72.- La commune est créée par décret.
Ce décret détermine le nom de la commune, en situe le chef-lieu et en fixe le périmètre.
Article 73.- Ne peuvent être constituées en communes que les localités ayant un développement suffisant pour
pouvoir disposer des ressources propres nécessaires à l'équilibre de leur budget.
Aucune commune ne peut être instituée qui ne comprenne une population totale d'au moins mille habitants.
Article 74.- Lorsque, pendant quatre années financières consécutives, le fonctionnement normal d'une commune
est rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, sa suppression peut être prononcée par décret, après avis
de la Cour suprême.

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Le décret qui prononce la suppression de la commune peut décider de son rattachement à une ou à d'autres
communes.
Article 75.- Le changement de nom, les modifications du ressort territorial des communes, les fusions de deux ou
plusieurs communes, la désignation de nouveaux chefs-lieux sont prononcés par décret.
Article 76.- Pour transférer le chef-lieu d'une commune, en modifier les limites territoriales, fusionner plusieurs
communes en une seule, ou distraire d'une commune une portion de son territoire, soit pour la rattacher à une
autre, soit pour l'ériger en commune distincte, le représentant de l'Etat prescrit une enquête.
Le représentant de l'Etat doit ordonner cette enquête lorsqu'il est saisi d'une demande à cet effet, soit par le conseil
municipal de l'une des communes intéressées, soit par le tiers des électeurs inscrits de la commune ou de la portion
de territoire en question. Il peut aussi l'ordonner d'office.
Article 77.- Si le projet concerne le détachement d'une portion du territoire d'une commune, soit pour la rattacher
à une autre commune, soit pour l'ériger en commune séparée, le représentant de l'Etat peut, par arrêté, créer une
commission qui donne son avis sur le projet.
Article 78.- Après accomplissement des diverses formalités prévues aux articles 76 et 77 ci-dessus, les conseils
municipaux intéressés donnent obligatoirement leurs avis.
Article 79.- Les biens appartenant à une commune rattachée à une autre deviennent la propriété de la commune de
rattachement.
Les biens appartenant à une commune rattachée à une portion de commune érigée en commune distincte
deviennent la propriété de cette nouvelle commune.
Les habitants de la commune ou de la portion territoriale de la commune rattachée à une autre conservent la
jouissance des biens dont les fruits sont perçus en nature.
Le décret portant fusion ou modification des limites territoriales d’une commune en détermine expressément
toutes les autres conditions y compris la dévolution des biens.
Un décret d’application détermine notamment les conditions d'attribution soit à la commune ou aux communes de
rattachement, soit à l'Etat :
- des terrains ou édifices faisant partie du domaine public ;
- de son domaine privé ;
- des libéralités avec charges faites en faveur de la commune supprimée.
L'excédent d'actif est attribué à l'Etat après que la ou les communes de rattachement ont reçu les ressources
nécessaires pour faire face aux dépenses supplémentaires qui résultent du rattachement.
Article 80.- Dans les cas de fusion de communes réalisée par application de l'article 74 alinéa 2 du présent code,
sont seuls dissous de plein droit les conseils municipaux des communes supprimées. Les conseils municipaux des
communes de rattachement demeurent en fonction.
Chapitre II : Compétences de la commune
Article 81.- Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune.
Il doit assurer à l'ensemble de la population, sans discrimination, les meilleures conditions de vie. Le conseil
municipal donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis par les lois et règlements ou à la demande du
représentant de l'Etat.
Il peut émettre des vœux, par écrit, sur toutes les questions ayant un intérêt local, notamment sur celles concernant
le développement économique et social de la commune.
Il est tenu informé de l'état d'avancement des travaux et des actions financés par la commune ou réalisés avec sa
participation.
En outre, sous réserve des dispositions du chapitre V du présent titre, il exerce les compétences suivantes :
1. les modalités d'exercice de tout droit d'usage pouvant s'exercer à l'intérieur du périmètre communal, sous
réserve des exceptions prévues par la loi ;
2. le plan général d'occupation des sols, les projets d'aménagement, de lotissement, d'équipement des
périmètres affectés à l'habitation, ainsi que l'autorisation d'installation d'habitations ou de campements;
3. l'affectation et la désaffectation des terres du domaine national ;
4. la création, la modification ou la suppression des foires et marchés ;
5. l'acceptation ou le refus des dons et legs ;
6. le budget de la commune, les crédits supplémentaires ainsi que toutes modifications du budget ;
7. les projets locaux et la participation de la commune à leur financement ;
8. les projets d'investissement humain ;
9. les acquisitions immobilières et mobilières, les projets, plans, devis et contrats de constructions neuves, de
reconstructions, de grosses réparations ou de tous autres investissements ;
10. le classement, le reclassement, l'ouverture, le redressement, l'alignement, le prolongement, l'élargissement
ou la suppression des voies et places publiques ainsi que l'établissement, l'amélioration, l'entretien des

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pistes et chemins non classés ;
11. la création, la désaffection ou l'agrandissement des cimetières ;
12. la protection de la faune et de la flore et la lutte contre les déprédateurs et braconniers ;
13. la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture ;
14. la nature et les modalités d'exécution des clôtures et des défenses limitant les fonds et protégeant les
récoltes pendantes individuelles ou collectives ;
15. les servitudes de passage et la vaine pâture ;
16. le régime et les modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute nature ;

17. la création, la délimitation et la matérialisation de chemins de bétail à l'intérieur de la commune, à
l'exception des voies à grande circulation qui relèvent de la compétence du représentant de l'Etat ;
18. l'organisation de l'exploitation de tous les produits végétaux de cueillette et des coupes de bois.
Article 82.- Le conseil municipal désigne ceux de ses membres appelés à siéger dans les conseils, commissions et
organismes dans lesquels la représentation de la commune est prévue par les lois et règlements en vigueur.
Article 83.- Des citoyens ou des représentants d’associations d’un quartier ou d’un village peuvent se constituer
en un conseil consultatif. Ces conseils sont consultés par le maire et peuvent faire des propositions sur tout dossier
intéressant le quartier ou le village.
Un arrêté du Ministre chargé des collectivités locales en détermine les attributions ainsi que les modalités de
fonctionnement.
Article 84.- Les délibérations du conseil municipal sont exécutoires dans le cadre fixé par les dispositions du Titre
V du Livre premier du présent code.
Article 85.- Aucune création de services ou d'emplois nouveaux ne peut être opérée sans l'ouverture préalable d'un
crédit au chapitre correspondant du budget.
Nulle décision tendant, en cours d'année financière, à des créations ou transformations d'emplois dans les services
existants ne peut être prise que si les suppressions ou transformations d'emplois permettent d'annuler des crédits
pour un montant équivalent à ceux nécessaires aux créations envisagées.
Article 86.- Outre ses compétences générales, le conseil municipal prend des décisions dans tous les domaines de
compétences transférées aux communes par la loi.
Article 87.- Le conseil municipal délibère sur les budgets et comptes administratifs qui sont annuellement
présentés par le maire conformément au Titre V du Livre premier du présent code.
Il entend le rapport du maire, en débat et examine les comptes de gestion du receveur sauf règlement définitif
réservé au juge des comptes.
Il délibère sur les comptes de gestion-matière établis par le maire au plus tard à la fin du quatrième mois de l'année
financière suivant celle à laquelle ils se rapportent.
Article 88.- Lorsque le conseil municipal délibère en dehors de ses réunions légales, le représentant de l'Etat prend
toutes les mesures nécessaires pour que l'assemblée se sépare immédiatement.
Dans le cas où le Conseil municipal délibère sur un objet étranger à ses compétences, publie des proclamations et
adresses, émet des vœux politiques menaçant l'intégrité territoriale et l'unité nationale ou se met en communication
avec un ou plusieurs conseils municipaux hors des cas prévus par la loi, les actes pris sont considérés comme
inexistants.
Dans les cas prévus à l'alinéa 2 ci-dessus, le représentant de l'Etat prend un arrêté motivé qu'il transmet au
Procureur de la République du ressort pour l’application de la loi pénale.
En cas de condamnation, les membres de la réunion sont déclarés, par la décision, exclus du conseil municipal, et,
inéligibles pendant les trois années suivant le prononcé.
Article 89.- La nullité des actes et des délibérations pris en violation du précédent article est prononcée dans les
formes indiquées au Titre V du Livre premier du présent code.
Article 90.- Sont nulles de plein droit les délibérations prises en violation d'une loi ou de la réglementation en
vigueur.
Article 91.- Sont annulables les délibérations auxquelles ont pris part des membres du conseil intéressés, soit en
leur nom personnel, soit comme mandataires, à l'affaire qui en fait l'objet.
Chapitre III : Organes de la commune
Section 1 : Formation des organes de la commune.
Article 92. - Le conseil municipal, composé de conseillères et de conseillers municipaux élus pour cinq ans au
suffrage universel direct, conformément au Code électoral, est l'organe délibérant de la commune.
Il élit, en son sein, le maire et un ou plusieurs adjoints. Son bureau est composé du maire et des adjoints élus.
Les membres du bureau, en raison des responsabilités qui leur sont dévolues, doivent savoir lire et écrire dans la
langue officielle.

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Après le maire et les adjoints dans l'ordre de leur élection, les conseillers municipaux prennent rang dans l'ordre du
tableau.
L'ordre du tableau est déterminé :
1. - par la date la plus ancienne des élections intervenues depuis le dernier renouvellement intégral du conseil
municipal ;
2. - entre conseillers élus le même jour, par la priorité d'âge.
DES MAIRES ET DES ADJOINTS DESIGNATION - INDEMNITES
Article 93.- Le maire est l'organe exécutif de la commune. Il est assisté par les adjoints dans l'ordre de leur
élection.
Le maire et les adjoints doivent résider dans la commune ou en être obligatoirement contribuables.
Le nombre des adjoints est le suivant :
- communes de 1 000 à 2500 habitants : 1 ;
- communes de 2501 à 10.000 habitants : 2 ;
- communes d'une population supérieure à 10.000 habitants, 1 adjoint de plus par tranche
supplémentaire de 30.000 habitants sans que le nombre des adjoints puisse dépasser 10.
Article 94.- Lorsqu'un obstacle quelconque ou l'éloignement rend difficiles, dangereuses ou momentanément
impossibles les communications entre le chef-lieu et une fraction de la commune, un poste d'adjoint spécial peut
être institué par délibération motivée du conseil municipal.
Cet adjoint spécial est élu parmi les conseillers résidant dans cette fraction de la commune et, à défaut ou s'il est
empêché, parmi les habitants de cette fraction de commune. Il remplit les fonctions d'officier de l'état civil et il
peut être chargé de l'exécution des lois et règlements de police dans cette fraction de la commune. Il n'a pas
d'autres attributions.
Article 95.- Le conseil municipal élit le maire et les adjoints parmi ses membres sachant lire et écrire dans la
langue officielle.
Le conseil municipal est convoqué par le représentant de l'Etat dans les quinze jours qui suivent la date de la
proclamation des résultats.
L'élection du maire et de ses adjoints a lieu au scrutin secret et à la majorité absolue.
Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de
scrutin et l'élection a alors lieu à la majorité relative. En cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est déclaré élu.
Article 96.- La séance au cours de laquelle il est procédé à l'élection du maire est présidée par le plus âgé des
membres du conseil municipal, le secrétariat étant assuré par le plus jeune.
Pour toute élection du maire ou des adjoints, les membres du conseil municipal sont convoqués à la diligence du
représentant de l'Etat. La convocation contient la mention spéciale de l'élection à laquelle il doit être procédé.
Article 97.- Les élections sont rendues publiques, au plus tard vingt-quatre heures après la proclamation des
résultats, par voie d'affiche à la porte de la mairie. Elles sont, dans le même délai, notifiées au représentant de
l'Etat.
Article 98.- Le maire et les adjoints sont élus pour la même durée que le conseil municipal.
Lors des cérémonies officielles et dans les circonstances solennelles de l'exercice de leurs fonctions, le maire et les
adjoints portent, en ceinture, une écharpe aux couleurs nationales, avec glands à franges dorées pour le maire et
glands à franges argentées pour les adjoints.
Article 99.- L'élection du maire et des adjoints peut être arguée de nullité dans les conditions et formes prescrites
au code électoral pour les réclamations contre les élections du conseil municipal. La requête doit être formulée
dans un délai de cinq jours qui commence à courir vingt quatre heures après l'élection.
Lorsque l'élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le maire ou les adjoints ont cessé leurs fonctions, le
conseil est convoqué pour procéder au remplacement dans le délai d'un mois.
INELIGIBILITES ET INCOMPATIBILITES
Article 100.- Ne peuvent être maires ou adjoints, ni en exercer même temporairement les fonctions :
- les agents et employés des administrations financières de la commune où ils exercent;
- les ambassadeurs en poste dans les représentations ou fonctions diplomatiques ;
- les présidents de conseil départemental.
INDEMNITES

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Article 101.- Les fonctions de maire, de membres du bureau, de conseiller municipal, de président et de membre
de délégation spéciale, donnent lieu au paiement d'indemnités ou remboursement des frais que nécessite
l'exécution des mandats qui leur sont confiés.
Article 102.- Les conseils municipaux peuvent voter sur les ressources ordinaires de la commune, des indemnités
aux maires et adjoints, pour frais de représentation. En cas de dissolution, ces indemnités sont attribuées au
président et au vice-président de la délégation spéciale.
Article 103.- Un décret fixe les modalités d'attribution ainsi que les taux maxima des indemnités et frais visés aux
articles 101 et 102 du présent code.
Article 104.- La charge de la réparation du préjudice résultant d'un accident survenu dans l'exercice des fonctions
des maires, des adjoints, des présidents de délégation spéciale, incombe à la commune.
Les conseillers municipaux et les membres de la délégation spéciale bénéficient de la même garantie lorsqu'ils
sont chargés de l'exécution d'un mandat spécial.
Article 105.- Les maires, les adjoints et les présidents de délégation spéciale sont protégés par le Code pénal et les
lois spéciales contre les menaces, outrages, violences, injures ou diffamations dont ils peuvent être l'objet dans
l'exercice de leurs fonctions.
Les conseillers municipaux et les membres de la délégation spéciale bénéficient de la même protection lorsqu'ils
sont chargés de l'exécution d'un mandat spécial.



Section 2 : Fonctionnement des organes de la commune
Sous-section 1 : Attributions et pouvoirs du maire.
Article 106. - Le maire est le représentant de la collectivité locale. A ce titre, il est chargé, sous le contrôle du
conseil municipal :
1. de conserver, d'entretenir et d'administrer les propriétés et les biens de la commune et de faire, en
conséquence, tous actes conservatoires de ses droits ;
2. de gérer les revenus, de surveiller les services communaux et la comptabilité communale ;
3. de préparer et de proposer le budget, d'ordonnancer les dépenses et de prescrire l'exécution des recettes ;
4. de diriger les travaux communaux ;
5. de veiller à l'exécution des programmes de développement financés par la commune ou réalisés avec sa
participation ;
6. de pourvoir aux mesures relatives à la voirie municipale ;
7. de souscrire les marchés, de passer les baux des biens et les adjudications des travaux communaux selon
les règles établies par les lois et règlements ;
8. de passer, selon les mêmes règles, les actes de vente, d'échange, de partage, d'acceptation de dons ou legs,
d'acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été autorisés par le conseil municipal ;
9. de représenter la commune en justice ;
10. de prendre, à défaut des propriétaires ou des détenteurs du droit de chasse préalablement mis en demeure,
toutes les mesures nécessaires à la destruction d'animaux déclarés nuisibles par les lois et règlements, et
éventuellement de requérir les habitants avec armes et chiens propres à la chasse de ces animaux, de
surveiller et d'assurer l'exécution des mesures ci-dessus et d'en dresser procès-verbal;
11. de veiller à la protection de l'environnement, de prendre en conséquence les mesures propres, d'une part, à
empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d'autre part, à assurer la protection des espaces verts
et, enfin, à contribuer à l'embellissement de la commune;
12. de nommer aux emplois communaux ;
13. d'apporter assistance aux lieux de culte ;
14. et, d'une manière générale, d'exécuter les décisions du conseil municipal.
Le maire ou son délégué représente l'administration communale dans tous les conseils, commissions et organismes
dans lesquels sa représentation est prévue par les lois et règlements en vigueur.
Article 107.- Dans sa circonscription, le maire est le représentant du pouvoir exécutif auprès de la population. A ce
titre, il est chargé sous l'autorité du représentant de l'Etat :
1. de la publication et de l'exécution des lois, des règlements et des décisions du pouvoir exécutif ;
2. de l'exécution des mesures de sûreté générale ;

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3. des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois et règlements.
Article 108.- Le maire est Officier de l'état civil.
Conformément aux dispositions du code la famille et à l’article 110 du présent code, il peut sous sa surveillance et
sa responsabilité, déléguer ses attributions à un adjoint ou en cas d'absence ou d'empêchement des adjoints, à un
membre du conseil municipal ou à un ou plusieurs agents communaux âgés d'au moins vingt et un ans.
L'arrêté portant délégation est transmis au représentant de l'Etat, au receveur municipal, au président du tribunal
départemental et au procureur de la République près le tribunal régional dans le ressort duquel se trouve la
commune intéressée.
L’officier de l’état civil délégué pour la réception des déclarations des naissances et des décès, la célébration ou la
constatation des mariages, la rédaction des actes, la conservation des registres et la délivrance toutes copies,
extraits et bulletins d’actes d'état civil quelle que soit la nature des faits d’état civil exerce valablement cette
fonction, telle que prévue par cet article.
Le Ministre chargé des Collectivités locales peut créer par arrêté et, le cas échéant, sur proposition du maire des
centres secondaires d'état civil dans les communes. Ces centres sont rattachés au centre principal.
Les fonctions d'officier de l'état civil y sont exercées par toute personne désignée par le maire après avis conforme
du représentant de l'Etat.
Ampliations des arrêtés de création des centres secondaires et des arrêtés de désignation des officiers de l'état civil
sont transmises au président du tribunal départemental et au procureur de la République près le tribunal régional
dans le ressort duquel se trouve la commune intéressée.
Les fonctions d'officier de l'état civil dans les centres principaux et secondaires donnent droit au paiement d'une
indemnité dont les modalités d'attribution ainsi que les taux sont fixés par décret.
Article 109.- Le maire, l'adjoint ou le conseiller expressément délégué est tenu de légaliser toute signature
apposée en sa présence par l'un de ses administrés connu de lui, ou accompagné de deux témoins connus, de même
qu'à la demande du signataire toute signature conforme à la signature type déposée par l'intéressé sur un registre
spécial tenu à la mairie.
L'apposition des empreintes digitales n'est pas susceptible de légalisation. Toutefois, le maire ou son délégué peut
certifier qu'elle a lieu en sa présence.
Les signatures manuscrites données par les magistrats municipaux dans l'exercice de leurs fonctions
administratives valent dans toutes circonstances, sans être légalisées, si elles sont accompagnées du sceau de l'Etat
au timbre de la mairie.
Article 110.- Le Maire peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses
attributions à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ses adjoints, à des
membres du Conseil municipal.

Ces délégations subsistent tant qu'elles ne sont pas rapportées. Toutefois, elles cessent sans être expressément
rapportées lorsque le Maire de qui elles émanent est décédé, suspendu, révoqué ou déclaré démissionnaire.
Le Maire est responsable de la mise en œuvre dans sa commune de la politique de développement économique et
sociale définie par le gouvernement.
Article 111.- Le maire est secondé par ses adjoints qui forment avec lui le bureau municipal.
Le bureau municipal donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les lois et règlements ou qu'il est
demandé par le représentant de l'Etat.
Le bureau est notamment chargé :
- de l'établissement de l'ordre du jour des séances du conseil ;
- de l'assistance aux services administratifs et techniques dans la conception et la mise en œuvre des
actions de développement et plus particulièrement en ce qui concerne les actions de participation
populaire ;
- de surveiller la rentrée des impôts, taxes et droits municipaux, de prendre ou de proposer les mesures
propres à améliorer le recouvrement ;
- de la détermination du mode d'exécution des travaux communaux, notamment tâcheronnat,
investissements humains, entreprises, régies.
Article 112.- Le secrétaire municipal est nommé par le maire, après avis consultatif du représentant de l'Etat,
parmi les agents et fonctionnaires de la hiérarchie A ou B de la fonction publique, ou de niveau équivalent, dans
des conditions précisées par décret.
Il assiste aux réunions du bureau, avec voix consultative.
Le maire met fin à ses fonctions dans les mêmes formes.

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Article 113.- Dans le cas où les intérêts particuliers du maire se trouvent en opposition avec ceux de la commune,
le conseil municipal désigne un autre de ses membres pour représenter la commune, soit en justice, soit dans les
contrats.
Article 114.- Le maire ou son adjoint, à défaut le représentant de l'Etat, pourvoit d'urgence à ce que toute personne
décédée soit ensevelie et inhumée décemment, sans distinction de culte ni de croyance.
Article 115.- Le maire prend des arrêtés à l'effet :
1. d'ordonner les mesures locales sur les objets confiés par les lois à sa vigilance et à son autorité ;
2. de publier à nouveau les lois et les règlements de police et de rappeler les habitants à leur observation.
Le maire est tenu d'assurer le respect des prescriptions de police qu'il édicte.
Article 116.- Les décisions et les arrêtés sont immédiatement adressés au représentant de l'Etat qui en assure le
contrôle dans les conditions prévues au Titre V du Livre premier du présent code.
Article 117.- Les décisions et les arrêtés du maire ne sont exécutoires qu'après avoir été portés à la connaissance
des intéressés, par voie de publication et d'affichage, toutes les fois qu'ils contiennent des dispositions générales et,
dans les autres cas, par voie de notification individuelle.
La publication est constatée par une déclaration certifiée par le maire.
La notification est établie par le récépissé de la partie intéressée ou, à défaut, par l'original de la notification
conservé dans les archives de la mairie.
Les actes pris par le maire sont enregistrés à leur date dans un registre spécial tenu à la mairie. Il en est fait dépôt à
la préfecture.
POLICE MUNICIPALE
Article 118.- Le maire est chargé, sous le contrôle du représentant de l'Etat, de la police municipale et de
l'exécution des actes de l'Etat qui y sont relatifs.
La création d'un service de police municipale est autorisée par décret qui en fixe les attributions, les moyens et les
règles de fonctionnement.
Article 119.- La police municipale a, sous réserve des dispositions de l'article 123 du présent code, pour objet
d'assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publics.
Ses missions comprennent notamment :
1. la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce qui comprend le
nettoiement, l'éclairage, l'enlèvement des encombrements, la démolition ou la réparation des édifices
menaçant ruine, l'interdiction de ne rien exposer aux fenêtres ou autres parties des édifices qui puisse
causer des dommages ou des exhalaisons nuisibles. Les modalités de mise en œuvre des missions relatives
au nettoiement et à la salubrité dans les collectivités locales de la région circonscription administrative
abritant la capitale sont déterminées, en tant que de besoin, par les dispositions particulières fixées par
décret ;
2. le mode de transport des personnes décédées, des inhumations et exhumations, le maintien du bon ordre et
de la décence dans les cimetières, sans qu'il soit permis d'établir des distinctions et des prescriptions
particulières à raison des circonstances qui ont accompagné la mort ;
3. l'inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure, et sur la salubrité
des denrées comestibles exposées en vente ;
4. la prévention, par des précautions convenables, et l'intervention, par la distribution des secours nécessaires,
en cas d'accidents et de fléaux calamiteux, tels que les incendies, les inondations ou tous autres accidents
naturels, les maladies épidermiques ou contagieuses, les épizootiques, la mise en œuvre de mesures
d'urgence en matières de sécurité, d'assistance et de secours et s'il y a lieu, le recours à l'intervention du
représentant de l'Etat auquel il est rendu compte des mesures prescrites ;
5. les mesures nécessaires contre les aliénés dont l'état pourrait compromettre la morale publique, la sécurité
des personnes ou la conservation des propriétés ;
6. l'intervention pour obvier ou remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la
divagation des animaux quels qu'ils soient.
Les missions de la commune énumérées aux points 1 et 2 ci-dessus sont, le cas échéant, exercées par le maire de la
ville.
Article 120.- Les attributions confiées au maire en cas de danger grave ou imminent visé à l'article 119 du présent
code ne font pas obstacle au droit du représentant de l'Etat, dans le département où se trouve la commune, de
prendre toutes mesures de sûreté exigées par les circonstances.
Article 121.- Le maire exerce la police des routes dans l'intérieur des agglomérations, mais seulement en ce qui
concerne la circulation sur lesdites voies.

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Il peut, moyennant le paiement de droits fixés par un tarif dûment établi, donner des permis de stationnement ou
de dépôt temporaire sur la voie publique, sur les rivières, ports et quais fluviaux et autres lieux publics, sous
réserve que cette attribution puisse avoir lieu sans gêner la voie publique, la navigation et la circulation.
Il accorde les permissions de voirie, à titre précaire et essentiellement révocable, sur les voies publiques dans des
conditions précisées par les lois et règlements. Ces permissions ont pour objet, notamment, l'établissement dans le
sol de la voie publique, des canalisations destinées au passage ou à la conduite de l'eau, du gaz, de l'énergie
électrique ou du téléphone.
Article 122.- Le maire peut prescrire aux propriétaires usufruitiers, fermiers ou à tous les autres possesseurs ou
exploitants d'entourer d'une clôture suffisante les puits et les excavations présentant un danger pour la sécurité
publique, ainsi que les terrains insalubres présentant un danger pour la santé publique.
Article 123.- Les représentants de l'Etat exercent les pouvoirs de :
1 - réprimer les atteintes à la tranquillité, telles que le tumulte excité dans les lieux d'assemblée publique, les
attroupements, les bruits et rassemblements nocturnes qui troublent le repos des habitants et tous actes de nature à
compromettre la tranquillité publique.
2 - maintenir le bon ordre dans les endroits où se font de grands rassemblements d'hommes, tels que les foires,
marchés, réjouissances et cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés, lieux de culte et autres lieux publics.
Article 124.- Les pouvoirs qui appartiennent au maire, en vertu des articles 118 à 122 du présent code ne font pas
obstacle au droit du représentant de l'Etat de prendre, pour toutes les communes d'une circonscription ou pour une
ou plusieurs d'entre elles, et dans tous les cas où il n'y aurait pas été pourvu par les autorités municipales, toutes
mesures relatives au maintien du bon ordre, de la sécurité, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité
publiques.
Ce droit ne peut être exercé par le représentant de l'Etat à l'égard d'une seule commune qu'après une mise en
demeure au maire restée sans résultat.
Article 125.- Toute commune peut avoir plusieurs chefs de cellule administrative de base nommés dans des
conditions fixées par décret.
Article 126.- Les maires peuvent nommer des agents assermentés, chargés, sous le contrôle du service d'hygiène,
de fonctions relatives à la police sanitaire de la commune
Article 127.- En matière de police municipale, le conseil municipal peut émettre des vœux et avis mais n'a, en
aucun cas, qualité pour adresser des injonctions au maire.
SUBSTITUTION, SUPPLEANCE, CESSATION DE FONCTIONS DES MAIRES ET ADJOINTS
Article 128.- Dans le cas où le maire refuse ou néglige de faire des actes qui lui sont prescrits par la loi ou les
règlements, le Ministre chargé des Collectivités locales saisi par le représentant de l'Etat, après mise en demeure,
peut y faire procéder d'office.
Article 129.- Lorsqu'il s'agit d'une mesure présentant un intérêt intercommunal, le Ministre chargé des
Collectivités locales, saisi par le représentant de l'Etat, peut se substituer, dans les mêmes conditions, aux maires
des communes intéressées ou au président du comité du groupement urbain, si la mesure à prendre entre, par son
objet, dans les attributions d'un groupement urbain.
Article 130.- La mise en demeure visée aux articles 128 et 129 du présent code doit être faite par écrit.
Elle doit indiquer le délai imparti aux maires et aux présidents des comités intéressés pour répondre au
représentant de l'Etat.
Si aucune réponse n'est intervenue à l'expiration du délai imparti, ce silence équivaut à un refus.
Article 131.- Le maire ou l'adjoint qui, pour une cause postérieure à son élection, ne remplit plus les conditions
requises pour être maire ou qui se trouve dans un des cas d'incompatibilité ou d'inéligibilité prévus par l'article 100
du présent code doit cesser ses fonctions.
Le Ministre chargé des Collectivités locales, saisi par le représentant de l'Etat, l'enjoint de transmettre
immédiatement ses fonctions à son remplaçant désigné conformément aux dispositions de l'article 136 du présent
code, sans attendre l'installation de son successeur. Si le maire ou l'adjoint refuse de démissionner, le Ministre
chargé des Collectivités locales prononce sa suspension pour un mois. Il est mis fin à ses fonctions par décret.
Article 132.- Le maire nommé à une fonction incompatible avec son mandat municipal est tenu de faire une
déclaration d'option dans un délai de trente jours. Passé ce délai, il peut être invité par le représentant de l'Etat à
abandonner l'une de ses fonctions.
En cas de refus ou quinze jours après cette mise en demeure, le maire est déclaré démissionnaire par décret.
Article 133.- Les démissions des maires et adjoints sont adressées au Ministre chargé des Collectivités locales par
lettre recommandée avec accusé de réception. Elles sont définitives à partir de leur acceptation par le Ministre
chargé des collectivités locales ou un mois après l’envoi d’une nouvelle lettre recommandée.
Jusqu’à l’installation de leurs successeurs, les maires et adjoints démissionnaires continuent d’exercer leurs
fonctions à l’exception de celles prévues aux dispositions des articles 99, 121, 135 et 136 du présent code.

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Toutefois, en cas de renouvellement intégral, les fonctions de Maire et d’adjoints sont, à partir de l’installation du
nouveau conseil jusqu’à l’élection du Maire et de ses adjoints exercées par les conseillers municipaux dans l’ordre
du tableau.
Article 134.- Les dispositions du code pénal sont applicables à tout Maire qui aura délibérément donné sa
démission, dont l’objet serait d’empêcher ou de suspendre soit l’administration de la justice soit
l’accomplissement d’un service quelconque.
Article 135.- Lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de
droit.

Les Maires et adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur
sont reprochés, peuvent être suspendus par un arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales pour un temps
qui n’excède pas un mois et qui ne peut être porté à trois mois que par décret.

Ils ne peuvent être révoqués que par décret.

L’arrêté de suspension et le décret de révocation doivent être motivés.

Article 136.- La révocation emporte, de plein droit, la perte du mandat de conseiller municipal et l’inéligibilité
aux fonctions de conseiller jusqu’à la fin du mandat, à dater du décret de révocation, à moins qu’il ne soit procédé
auparavant au renouvellement général des conseils municipaux.

Article 137.- En cas de décès, de démission acceptée, de révocation, de suspension, d’absence ou de tout autre
empêchement dûment constaté par le bureau, et sous réserve des dispositions de l’article 138 alinéa 2 du présent
code, le maire est provisoirement remplacé par un adjoint dans l’ordre de l’élection et, à défaut d’adjoint, par un
conseiller municipal pris dans l’ordre du tableau.

Dans ce dernier cas, le conseil municipal peut, dans les huit jours, désigner un de ses membres pour assurer la
suppléance.

Article 138.- Lorsque le maire démissionne, décède, est révoqué ou suspendu, son remplaçant exerce la plénitude
de ses fonctions.
Dans le cas d’absence ou d’empêchement, son remplaçant est uniquement chargé de la liquidation des affaires
courantes. Il ne peut se substituer au maire dans la direction générale des affaires de la commune ni modifier des
décisions.
Article 139.- En temps de guerre, le maire et les conseillers municipaux pris individuellement peuvent être, pour
des motifs d’ordre public ou d’intérêt général, suspendus par décret jusqu’à la cessation des hostilités. Les
membres du conseil ainsi suspendus ne sont pas remplacés numériquement pendant la durée normale du mandat
de l’assemblée.
Toutefois, si cette mesure devait réduire d’un quart au moins le nombre des membres du conseil, une délégation
spéciale est constituée conformément aux dispositions de l’article 162 du présent code.
Article 140.- Sans que la liste soit limitative, les fautes énumérées ci-dessous peuvent entraîner l’application des
dispositions de l’article 135 du présent code :
1. fait prévu et puni par la loi instituant la Cour des comptes ;
2. utilisation des deniers publics de la commune à des fins personnelles ou privées ;
3. prêts d’argent effectués sur les recettes de la commune ;
4. faux en écriture publique authentique visés au Code pénal ;
5. faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et certificats visés au Code
pénal ;
6. concussion ;
7. spéculation sur l’affectation des terrains publics, les permis de construire ou de lotir ;
8. refus de signer ou de transmettre au représentant de l’Etat une délibération du conseil municipal.
Dans les sept premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites judiciaires.
Article 141.- Dans le cas où le maire, le président ou les membres de délégation spéciale ont commis l’une des
irrégularités prévues par la loi instituant la Cour des Comptes, ils sont passibles de poursuites devant cette Cour.
Article 142.- Le maire, le président ou les membres de la délégation spéciale qui se sont irrégulièrement immiscés
dans le paiement des fonds communaux sont assimilés à des comptables de fait, et peuvent, à ce titre, être déférés
devant les juridictions compétentes.
Sous-section 2 : Fonctionnement du conseil municipal

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Article 143.- Le conseil municipal siège à l'hôtel de ville. Toutefois, le maire peut décider de le réunir dans des
locaux annexes de la mairie, lorsque l'ordre du jour le justifie.
Article 144.- Le conseil municipal se réunit en session ordinaire une fois par trimestre.
La durée de chaque session ne peut excéder quinze jours, sauf la session budgétaire qui peut durer trente jours.
Pendant les sessions ordinaires, le conseil municipal peut traiter de toutes les matières qui entrent dans ses
attributions.
Article 145.- Le représentant de l'Etat peut demander au maire de réunir le conseil municipal en session
extraordinaire. Le maire peut également réunir le conseil municipal en session extraordinaire chaque fois qu'il le
juge utile. Il est tenu de la convoquer quand une demande motivée lui en est faite par la majorité des membres en
exercice du conseil municipal.
La convocation précise un ordre du jour déterminé et le conseil ne peut traiter d'autres affaires.
Article 146.- Toute convocation est faite par le maire. Elle est mentionnée au registre des délibérations, affichée à
la porte de la mairie et adressée par écrit et à domicile, trois jours francs au moins avant celui de la réunion. En cas
d'urgence, ce délai est ramené à 24 heures.
Elle comporte l'ordre du jour de la réunion du conseil municipal.
Article 147.- Le conseil municipal ne peut siéger que lorsque la majorité de ses membres en exercice assiste à la
session.
Quand, après une convocation régulièrement faite, le quorum n'est pas atteint, toute délibération votée après la
seconde convocation, à trois jours au moins d'intervalle, est valable si le quart au moins du conseil est présent.
En cas de mobilisation générale, le conseil municipal délibère valablement après une seule convocation lorsque la
majorité de ses membres non mobilisés assistent à la séance.
Article 148.- Un conseiller municipal empêché peut donner à un collègue de son choix procuration écrite légalisée
pour voter en son nom. Un même conseiller municipal ne peut être porteur que d'une seule procuration qui est
toujours révocable. Sauf cas de maladie dûment constatée, elle ne peut être valable pour plus de trois séances
consécutives.
Les séances du conseil municipal sont publiques sauf si le conseil en décide autrement à la majorité absolue des
membres présents ou représentés.
Le vote a lieu au scrutin public. Les délibérations du conseil municipal sont prises à la majorité simple. En cas
d’égalité de voix, celle du président est prépondérante. Les prénoms et noms des votants, avec l’indication de leur
vote, sont insérés au procès-verbal.
Toutefois, le scrutin est secret à la demande du tiers des membres présents, ou lorsqu’il s’agit de procéder à une
nomination ou à une représentation.
Dans ces derniers cas, après deux tours de scrutin secret, si aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue, il
est procédé à un troisième tour de scrutin, et l'élection a lieu à la majorité relative. A égalité des voix, l'élection est
acquise au plus âgé.
Article 149.- Le maire ou celui qui le remplace préside le conseil municipal.
Dans les séances où les comptes administratifs du maire sont débattus, le conseil municipal élit son président.
Dans ce cas, le maire peut, même s'il n'est plus en fonction, assister à la discussion mais il doit se retirer au
moment du vote.
Le président adresse directement la délibération au représentant de l'Etat.
Article 150.- Au début de chaque session et pour sa durée, le conseil municipal nomme un ou plusieurs de ses
membres pour remplir les fonctions de secrétaire.
Il peut leur adjoindre des auxiliaires pris en dehors de ses membres, parmi le personnel municipal. Ces auxiliaires
assistent aux séances, mais ne participent pas aux délibérations.
La présence du représentant de l'Etat, ou de son délégué dûment mandaté, est de droit. Il est entendu toutes les fois
qu'il le demande, mais ne peut ni participer au vote, ni présider le conseil municipal. Ses déclarations sont portées
au procès-verbal des délibérations.
Le conseil municipal peut, s'il le juge nécessaire, demander au représentant de l'Etat à entendre des fonctionnaires
ou agents de l'Etat ou des collectivités publiques. Il peut également entendre toute autre personne.
Article 151.- Les séances du conseil municipal sont publiques. Sur la demande du maire ou du tiers des membres,
le conseil municipal, sans débat décide s'il délibère à huis clos.
Le huis clos est de droit quand le conseil municipal est appelé à donner son avis sur les mesures individuelles et
les matières suivantes :
- secours scolaire ;
- assistance médicale gratuite ;

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- assistance aux vieillards, aux familles, aux indigents et aux sinistrés ;
- assistance aux lieux de culte;
traitement des questions visées à l'article 157 ci-dessous.
-

Article 152.- Le président de séance a seul la police de l'assemblée.


Un règlement intérieur en déterminera les modalités d'application.
Article 153.- L'outrage et l'injure commis envers le maire ou le président de séance dans l'exercice de leurs
fonctions sont passibles des peines prévues au Code pénal.
Article 154.- Le compte rendu de la séance est, dans la huitaine, affiché par extraits à la porte de la mairie.
Certification de l'affichage du compte-rendu est faite par le maire et mentionnée au registre des délibérations.
Les délibérations sont inscrites par ordre de date sur un registre côté et paraphé par le représentant de l'Etat.
Elles sont signées par tous les membres présents à la séance, ou mention est faite de la cause qui les a empêchés de
signer.
Article 155.- Tout habitant ou contribuable a le droit, à ses frais, de demander communication sans déplacement,
de prendre copie totale ou partielle des procès-verbaux du conseil municipal, des budgets et des comptes de la
commune, des arrêtés municipaux.
Chacun peut les publier sous sa responsabilité.
Article 156.- Le conseil municipal ne peut déléguer ses attributions. Cependant, il peut former, au cours de la
première session annuelle, des commissions pour l'étude des questions entrant dans ses attributions.
Ces commissions peuvent se réunir pendant la durée et dans l'intervalle des sessions. La participation à ces
commissions est gratuite.
Les commissions sont convoquées par le maire, dans les huit jours qui suivent leur constitution ou, à plus bref
délai, sur la demande de la majorité des membres qui les composent. Dans cette première réunion, les
commissions désignent, chacune, un président et un vice-président. Le président convoque et préside les réunions
de la commission. En cas d’absence, il est suppléé par le vice-président.
Le président ou son remplaçant peut faire appel à toute personne dont la compétence peut éclairer les travaux de la
commission.
Chapitre IV : Démission - Suspension - Dissolution du conseil municipal
Article 157.- Tout membre du conseil municipal dûment convoqué qui, sans motifs légitimes a manqué à trois
sessions successives, peut, après avoir été invité à fournir ses explications, être déclaré démissionnaire par le maire
après avis du conseil municipal. La décision, dont copie doit être envoyée à l'intéressé et au représentant de l'Etat,
est susceptible de recours, dans les deux mois de la notification, devant la juridiction compétente.
Article 158.- Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise ou service, membres d'un conseil
municipal, le temps nécessaire pour participer aux séances plénières de ce conseil ou des commissions qui en
dépendent.
La suspension de travail prévue au présent article ne peut être une cause de rupture par l'employeur du contrat de
louage de services, sous peine de dommages et intérêts au profit du salarié.


Article 159.- Tout membre du conseil municipal qui, sans excuse valable, a refusé de remplir une des fonctions
qui lui sont dévolues par les lois et règlements peut être déclaré démissionnaire par le Ministre chargé des
Collectivités locales après avis du conseil municipal. Le refus résulte soit d'une déclaration écrite adressée à qui de
droit ou rendue publique par son auteur, soit de l'abstention persistante après mise en demeure du Ministre chargé
des Collectivités locales.
La décision est susceptible de recours dans les deux mois de la notification devant la juridiction compétente.
Article 160.- Les démissions volontaires sont adressées par lettre recommandée au maire avec copie au
représentant de l'Etat, elles sont définitives à partir de l'accusé de réception par le maire ou un mois après un
nouvel envoi de la démission constatée par lettre recommandée.
Article 161.- Lorsque le fonctionnement du conseil municipal se révèle durablement impossible, sa dissolution
peut être prononcée par décret après avis de la Cour suprême.
La dissolution ne peut être prononcée par voie de mesure générale.
Article 162.- En temps de guerre, le conseil municipal peut être, pour des motifs d'ordre public ou d'intérêt
général, suspendu par décret, jusqu'à la cessation des hostilités.
Le même décret constitue une délégation spéciale habilitée à prendre les mêmes décisions que le conseil
municipal.

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Article 163.- En cas de dissolution d'un conseil municipal ou de démission de tous ses membres en exercice et
lorsqu'un conseil municipal ne peut être constitué, une délégation spéciale en remplit les fonctions.
Dans les huit jours qui suivent la dissolution ou l'acceptation de la démission, cette délégation spéciale est
nommée par arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales qui désigne le président et les deux vice-présidents.
Le nombre de membres qui la composent est fixé à trois dans les communes où la population ne dépasse pas
50.000 habitants. Ce nombre peut être porté à sept dans les communes d'une population supérieure.
La délégation a les mêmes attributions que le conseil municipal.
Toutefois, elle ne peut :
1. aliéner ou échanger des propriétés communales ;
2. augmenter l'effectif budgétaire ;
3. créer des services publics ;
4. voter des emprunts ;
5. affecter et désaffecter les terres du domaine national, à l’exception de celles destinées aux projets et
programmes d’investissements validés par le ministre concerné.
Article 164.- En cas de mobilisation, lorsque les élections au conseil municipal sont ajournées, la délégation
spéciale est habilitée à prendre les mêmes décisions que le conseil municipal.
Toutes les fois que le conseil municipal a été dissous, ou que, par application de l'article précédent, une délégation
spéciale a été nommée, il est procédé à la réélection du conseil municipal dans les six mois à dater de la
dissolution ou de la dernière démission.
Le délai visé au deuxième alinéa du présent article, peut être prorogé pour une, deux ou au plus trois périodes de
six mois par décret motivé.
Article 165.- Les fonctions de la délégation spéciale expirent de plein droit dès que le conseil municipal est
reconstitué.
Article 166.- Au cas prévu et réglé par l'article 163 du présent code, le président remplit les fonctions de maire et
les vice-présidents celles d'adjoints au maire.
Leurs pouvoirs prennent fin dès l'installation du nouveau conseil municipal.
Chapitre V : Dispositions relatives à la ville
Article 167.- Une Ville peut être instituée, par décret, pour mutualiser les compétences de plusieurs communes
qui présentent une homogénéité territoriale.
Ce décret détermine le nom de la ville, en situe le chef-lieu et en fixe les limites qui sont celles des communes
constitutives.
Les compétences de la ville, ses ressources financières et ses rapports avec les communes qui la constituent sont
déterminés par le présent chapitre.
La ville a le statut de commune.
Section 1 : Formation des organes de la ville
Article 168.- Le conseil de la ville est l'organe délibérant de la ville.
Il est composé des conseillères et des conseillers désignés, pour cinq ans conformément au Code électoral.
Le conseil de la ville élit, en son sein, le maire et les adjoints. Son bureau est composé du maire et des adjoints.
Les membres du bureau, en raison des responsabilités qui leur sont dévolues, doivent savoir lire et écrire dans la
langue officielle.
Après le maire et les adjoints dans l'ordre de leur élection, les conseillers de la ville prennent rang dans l'ordre du
tableau.
L'ordre du tableau est déterminé :
1. - par la date la plus ancienne des élections intervenues depuis le dernier renouvellement intégral du conseil
de la ville
2. - entre conseillers élus le même jour, par la priorité d'âge.
Pour déterminer le nombre d’adjoints, il est fait application de l'article 93 du présent code.

Toutefois, le nombre d’adjoints au maire d'une ville ne peut être supérieur à cinq.

L'élection du maire de la ville qui suit le renouvellement général du conseil de la ville a lieu huit jours après celle
des maires des communes constituant la ville.

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Les fonctions de maire de ville et de maire de commune sont incompatibles.
Section 2 : Compétences de la ville
Article 169.- La ville reçoit les compétences dans les domaines suivants :
1. le plan général d'occupation des sols, les projets d'aménagement, de lotissement, d'équipement des
périmètres affectés à l'habitation ;
2. l'acceptation ou le refus des dons et legs ;
3. le budget de la ville, les crédits supplémentaires ainsi que toutes modifications du budget ;
4. les projets de la ville et la participation de la ville à leur financement ;
5. les projets d'investissement humain ;
6. les acquisitions immobilières et mobilières, les projets, plans, devis et contrats de constructions neuves, de
reconstructions, de grosses réparations ou de tous autres investissements, concurremment avec les
communes ;

7. le classement, le reclassement, l'ouverture, le redressement, l'alignement, le prolongement, l'élargissement
ou la suppression des voies et places publiques ainsi que l'établissement, l'amélioration, l'entretien des
pistes et chemins non classés ;
8. la création, la désaffectation ou l'agrandissement des cimetières énumérés par décret ;
9. la lutte contre les incendies ;
10. l’extension du réseau d’éclairage public ;
11. toute autre compétence décidée par les communes constituant la ville.
Article 170.- Les compétences suivantes sont transférées à la ville :
♦ la gestion des déchets et la lutte contre l’insalubrité ;
♦ la gestion et l’entretien des hôpitaux de niveau 1;
♦ la participation à la couverture maladie universelle ;
♦ la participation à l’organisation des compétitions sportives ;
♦ la surveillance et la conservation des sites et monuments historiques ;
♦ la promotion et la valorisation des sites et monuments historiques ;
♦ la promotion de la culture nationale et locale ;
♦ L’allocation et la répartition de bourses et d’aides scolaires ;
♦ la promotion des langues nationales et de la tradition orale ;
♦ l’élaboration du plan directeur d’urbanisme (PDU), du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme
(SDAU), des plans d’urbanisme de détail des zones d’aménagement concerté, de rénovation urbaine et de
remembrement ;
♦ l’élaboration et l’exécution du plan de développement de la ville (PDV);
♦ la mise en œuvre du contrat plan avec l’État pour la réalisation de projets de développement.
Article 171.- Le maire de la ville est le représentant de la collectivité locale. A ce titre, il est chargé, sous le
contrôle du conseil de la ville :
1. de conserver, d'entretenir et d'administrer les propriétés et les biens de la ville et de faire, en conséquence,
tous actes conservatoires de ses droits ;
2. de gérer les revenus, de surveiller les services et la comptabilité de la ville ;
3. de préparer et de proposer le budget, d'ordonnancer les dépenses et de prescrire l'exécution des recettes ;
4. de diriger les travaux de la ville ;
5. de veiller à l'exécution des programmes de développement financés par la ville ou réalisés avec sa
participation ;
6. de pourvoir aux mesures relatives à la voirie de la ville ;
7. de souscrire les marchés, de passer les baux des biens et les adjudications des travaux de la ville selon les
règles établies par les lois et règlements ;
8. de passer, selon les mêmes règles, les actes de vente, d'échange, de partage, d'acceptation de dons ou legs,
d'acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été autorisés par le conseil de la ville ;
9. de représenter la ville en justice ;
10. de veiller à la protection de l'environnement, de prendre en conséquence les mesures propres, d'une part, à
empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d'autre part, à assurer la protection des espaces verts
et, enfin, à contribuer à l'embellissement de la ville ;
11. de nommer aux emplois de la ville ;
12. d'apporter assistance aux lieux de culte ;
13. et, d'une manière générale, d'exécuter les décisions du conseil de la ville.

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Le maire de la ville ou son délégué représente l'administration de la ville dans tous les conseils, commissions et
organismes dans lesquels sa représentation est prévue par les lois et règlements en vigueur.
Article 172.- Le maire de la ville peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de
ses attributions à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ses adjoints, à des
membres du conseil de la ville.

Ces délégations subsistent tant qu'elles ne sont pas rapportées. Toutefois, elles cessent sans être expressément
rapportées lorsque le maire de la ville de qui elles émanent est décédé, suspendu, révoqué ou déclaré
démissionnaire.
Le maire est responsable de la mise en œuvre dans sa ville de la politique de développement économique et social
définie par le gouvernement.
Article 173.- Le maire est secondé par ses adjoints qui forment avec lui le bureau de la ville.
Le bureau de la ville donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les lois et règlements ou qu'il est
demandé par le représentant de l'Etat.
Le bureau de la ville est notamment chargé :
- de l'établissement de l'ordre du jour des séances du conseil ;
- de l'assistance aux services administratifs et techniques dans la conception et la mise en œuvre des
actions de développement et plus particulièrement en ce qui concerne les actions de participation
populaire ;
- de surveiller la rentrée des impôts, taxes et droits de la ville, de prendre ou de proposer les mesures
propres à améliorer le recouvrement ;
- de la détermination du mode d'exécution des travaux de la ville, notamment tâcheronnat,
investissements humains, entreprises, régies.
Article 174.- Le secrétaire général de la ville est nommé par le maire, après avis consultatif du représentant de
l'Etat, parmi les agents et fonctionnaires de la hiérarchie A de la fonction publique, ou de niveau équivalent, dans
des conditions précisées par décret.
Il assiste aux réunions du bureau, avec voix consultative.
Le maire met fin à ses fonctions dans les mêmes formes.
Article 175.- Dans le cas où les intérêts particuliers du maire se trouvent en opposition avec ceux de la ville, le
conseil désigne un autre de ses membres pour représenter la ville, soit en justice, soit dans les contrats.
Article 176.- Le maire de la ville ou son adjoint, à défaut le représentant de l'Etat, pourvoit d'urgence à ce que
toute personne décédée soit ensevelie et inhumée décemment, sans distinction de culte, ni de croyance.
Article 177.- Le maire de la ville prend des arrêtés à l'effet :
1. d'ordonner les mesures sur les objets confiés par les lois à sa vigilance et à son autorité ;
2. de publier à nouveau les lois et les règlements de police et de rappeler les habitants à leur observation.
Le maire de la ville est tenu d'assurer le respect des prescriptions de police qu'il édicte.
Article 178.- Les décisions et les arrêtés sont immédiatement adressés au représentant de l'Etat qui en assure le
contrôle dans les conditions prévues au Titre V du Livre premier du présent code.
Article 179.- Les décisions et les arrêtés du maire de la ville ne sont exécutoires qu'après avoir été portés à la
connaissance des intéressés, par voie de publication et d'affichage, toutes les fois qu'ils contiennent des
dispositions générales et, dans les autres cas, par voie de notification individuelle.
La publication est constatée par une déclaration certifiée par le maire de la ville.
La notification est établie par le récépissé de la partie intéressée ou, à défaut, par l'original de la notification
conservé dans les archives du siège de la ville.
Les actes pris par le maire de la ville sont enregistrés à leur date dans un registre spécial tenu au siège de la ville. Il
en est fait dépôt à la préfecture.
Article 180.- Le maire de la ville exerce la police des routes dans l'intérieur des agglomérations, mais seulement
en ce qui concerne la circulation sur lesdites voies.
Section 3 : Finances de la ville :
Paragraphe 1 : dispositions générales
I- Budget de la ville
Article 181.- Le budget de la ville prévoit pour une année financière toutes les recettes et les dépenses de la ville
sans contraction entre les unes et les autres.

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Article 182.- Le budget de la ville est présenté dans les conditions qui sont déterminées par les décrets relatifs à la
comptabilité publique.

II- Vote et règlement

Article 183.- Le budget de chaque ville est proposé par le maire, voté par le conseil de la ville et approuvé par le
représentant de l'Etat.

Article 184.- En tout ce qui concerne les modalités d'approbation du budget de la ville, des budgets annexes des
services publics à caractère industriel ou commercial ou des établissements publics de la ville s'appliquent les
dispositions du présent code.
Paragraphe 2 : Recettes
Article 185.- Les recettes de fonctionnement de la ville sont les suivantes :
1. les recettes fiscales :

a) Les produits des impôts directs ci-après, perçus sur le territoire de la ville :
- la contribution des patentes et la taxe complémentaire y afférente ;
- la contribution foncière sur les propriétés bâties.
Toutefois, les recettes citées au point a) sont perçues par la commune si les redevables exercent leurs activités
dans les infrastructures et équipements marchands.
Les modalités d'assiette et de perception de ces impôts ainsi que leurs taux sont déterminés par la loi.
b) Les produits des centimes additionnels à la contribution des patentes perçues par la ville.
L'absence de toute nouvelle proposition vaut reconduction du maximum fixé l'année précédente.
Les centimes visés au paragraphe (b) ci-dessus du présent article sont perçus sur les mêmes rôles que ceux de la
contribution à laquelle ils s'appliquent.
Pour assurer la trésorerie des villes, l'Etat leur consent au début de chacun des deux premiers trimestres de
l'année financière, une avance égale à 25 % des recouvrements effectués au cours de la dernière gestion connue
au titre des impôts directs énumérés au paragraphe 1er du présent article.
c) Les produits de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.

d)
Les produits des taxes sur les distributions d'essence, de gas-oil ou de tous autres carburants.
Ces taxes directes et indirectes, dont les modalités d'assiette et de perception ainsi que les taux maxima sont
déterminés par la loi, sont créées par délibération du conseil de la ville dans les conditions prévues au titre V du
Livre premier du présent code.
2. Les revenus du patrimoine de la ville
Les produits de l'exploitation du domaine et des services de la ville comprennent :
a) les revenus du domaine privé immobilier :
- location de bâtiments ou terrains de la ville ;
- retenues de logement et d'ameublement ;
- location des souks, loges ou stalles de boucherie, restaurants gargotes et cantines.
b) les revenus du domaine public :
- produits des terrains affectés aux inhumations ;
- produits des concessions dans les cimetières.
c) les revenus divers, notamment :
- 60 % du produit des amendes prononcées par les tribunaux correctionnels ou de simple police pour les
contraventions et délits commis sur le territoire de la ville ;
- produits des services de la ville ;
- remboursement des frais d'hospitalisation du personnel ;
- produits des expéditions des actes administratifs ;
- droit de séjour de cercueil au dépositoire ;
- produits des pompes funèbres et tarifs pour l'élévation de monument au cimetière.

3.
Les contributions du fonds de dotation de la décentralisation ;

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4. Les contributions des communes au budget de la ville ;

5. Toutes les autres ressources dont la perception est autorisée par les lois et règlements.
Section 4 : Relations entre la ville et les communes
Article 186.- Le maire de la ville associe le maire de la commune à l’étude des conditions générales de réalisation
et à l’exécution des projets d’infrastructures et d’équipements prévus, en tout ou partie, dans les limites de la
commune.
Le maire de la commune en rend compte à la plus proche séance du conseil municipal.
Le maire de la commune doit aussi informer le maire de la ville des investissements entrepris dans le cadre des
compétences de la commune.
Article 187.- En tout ce qui n’est pas contraire au présent chapitre, les dispositions du présent code relatives à la
commune sont applicables à la ville.

TITRE IV : DE L’ADMINISTRATION LOCALE ET DES SERVICES LOCAUX
Chapitre premier : Budget des collectivités locales
Article 188.- Le budget de chaque collectivité locale prévoit pour une année financière toutes les recettes et les
dépenses de la collectivité locale sans contraction entre les unes et les autres.
Article 189.- Le budget est présenté dans les conditions qui sont déterminées par les décrets relatifs à la
comptabilité publique.
Section 1 : Vote et règlement
Article 190. - L'année financière des collectivités locales commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre.
Article 191.- Le budget est proposé par l'organe exécutif de la collectivité locale, voté par le conseil et approuvé
par le représentant de l'Etat dans les conditions prévues au Titre V du Livre premier du présent code.
Article 192.- Les budgets des services publics à caractère industriel ou commercial sont votés par le conseil de la
collectivité locale et approuvés dans les mêmes conditions que son budget général.
Section 2 : Recettes de fonctionnement
Article 193.- Les recettes ordinaires des collectivités locales proviennent du produit des recettes fiscales, de
l'exploitation du domaine et des services locaux, des ristournes accordées par l'Etat ou d'autres collectivités
publiques sur le montant des impôts et taxes recouvrés à leur profit, et de la répartition annuelle du Fonds de
dotation de la décentralisation.
Sous-section 1 : Recettes de fonctionnement du département
Article 194.- Les recettes de fonctionnement du département proviennent des ressources que lui apporte l'Etat
dans la répartition annuelle du Fonds de dotation de la décentralisation, ainsi que des redevances du domaine, des
produits de l'exploitation de son patrimoine et des redevances pour services rendus.
Toute autre recette de fonctionnement est créée par la loi.
Sous-section 2 : recettes de fonctionnement de la commune
Article 195.- Les recettes de fonctionnement de la commune sont les suivantes :
6. les recettes fiscales qui comprennent :

a) Les produits des impôts directs ci-après, perçus sur le territoire de la commune :
- l'impôt du minimum fiscal ainsi que la taxe représentative de l'impôt du minimum fiscal ;
- la contribution des patentes et la taxe complémentaire y afférente ;
- la contribution foncière sur les propriétés bâties ;
- la contribution foncière sur les propriétés non bâties ;
- la surtaxe foncière sur les propriétés insuffisamment bâties ;
- la contribution des licences ;
Les modalités d'assiette et de perception de ces impôts ainsi que leurs taux sont déterminés par la loi.
e) produits des centimes additionnels à l'impôt du minimum fiscal et à la taxe représentative de l'impôt du
minimum fiscal ;
- à la contribution des patentes ;
- aux droits de licences, perçus sur le territoire de la commune, suivant le nombre de centimes créés par
délibération du conseil municipal dans la limite du maximum déterminé par la loi.

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L'absence de toute nouvelle proposition vaut reconduction du maximum fixé l'année précédente.
Les centimes visés au paragraphe (b) ci-dessus du présent article sont perçus sur les mêmes rôles que ceux de la
contribution à laquelle ils s'appliquent.
Pour assurer la trésorerie des communes, l'Etat leur consent au début de chacun des deux premiers trimestres de
l'année financière, une avance égale à 25 % des recouvrements effectués au cours de la dernière gestion connue
au titre des impôts directs énumérés au paragraphe 1er du présent article.
f) produits des taxes communales directes suivantes
- taxe sur la valeur des locaux servant à l'exercice d'une profession ;
- taxe d'enlèvement des ordures ménagères ;
- taxe de balayage ;
- taxe de déversement à l'égout ;
- licences à la charge des commerçants de boissons en addition au droit de licence ;
- taxe sur les machines à coudre servant à usage professionnel.

g) Les produits des taxes communales indirectes suivantes :


- taxe sur l'électricité consommée ;
- taxe sur l'eau ;
- taxe sur la publicité à l'aide soit de panneaux - réclames, d'affiches, soit d'enseignes lumineuses ;
- taxe sur les établissements de nuit ;
- taxe d'abattage ;
- taxe de visite et poinçonnage des viandes ;
- taxe de visite sanitaire des huîtres et moules ;
- taxe sur les entrées payantes ;
- taxe sur les spectacles, jeux et divertissements ;
- taxe sur les locaux en garnis ;
- taxe sur les distributions d'essence, de gas-oil ou de tous autres carburants.
Ces taxes directes et indirectes, dont les modalités d'assiette et de perception ainsi que les taux maxima sont
déterminés par la loi, sont créées par délibération du conseil municipal dans les conditions prévues au titre V du
Livre premier du présent code.
7. les revenus du patrimoine communal
Les produits de l'exploitation du domaine et des services communaux comprennent:
a) les revenus du domaine privé immobilier
- location de bâtiments ou terrains communaux ;
- retenues de logement et d'ameublement ;
- location des souks, loges ou stalles de boucherie, restaurants gargotes et cantines.
b) les revenus du domaine public
- produits des droits de places perçus dans les halles, foires, marchés, abattoirs et parcs à bestiaux d'après
les tarifs dûment établis ;
- produits des permis de stationnement et de location sur la voie publique ;
- produits des droits de voirie ;
- produits des terrains affectés aux inhumations ;
- produits des concessions dans les cimetières ;
- droits de fourrière ;
- taxe sur les terrasses de cafés, balcons et constructions en saillie ;
c) les revenus divers, notamment
- 60 % du produit des amendes prononcées par les tribunaux correctionnels ou de simple police pour les
contraventions et délits commis sur le territoire de la commune ;
- produits des services communaux ;
- remboursement des frais d'hospitalisation du personnel ;

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- produits des expéditions des actes administratifs et des actes de l'état civil ;
- droit de légalisation ;
- droit de séjour de cercueil au dépositoire ;
- produits des pompes funèbres et tarifs pour l'élévation de monument au cimetière ;
- taxe de désinfection et de désinsectisation.

8. Les ristournes accordées par l’Etat comprennent :


- La quote-part allouée aux communes sur le produit de la taxe sur les véhicules recouvrée par l’Etat ;
- La quote-part revenant aux communes sur le produit de la taxe sur la plus-value immobilière perçue par
l'Etat ;
9. les contributions du fonds de dotation de la décentralisation ;

D'une façon générale, toutes les ressources actuellement perçues par les communes ainsi que celles dont la
perception est autorisée par les lois et règlements.
Section 3 : Recettes d'investissement des Collectivités locales
Article 196.- les recettes d'investissement comprennent :
1. Les recettes temporaires ou accidentelles et notamment
- les dons et legs assortis de charges d'investissements ;
- les fonds de concours,
- les fonds d'emprunt ;
- le produit de la vente de biens, de l'aliénation ou échange d'immeubles ;
- le produit de la vente des animaux ou matériels mis en fourrière et non réclamés dans les délais
réglementaires ;
- le produit des centimes additionnels extraordinaires dûment autorisés.
2. Les crédits alloués par le budget de l'Etat ou par tout autre organisme public sous forme de fonds de concours
pour grands travaux d'urbanisme et de dépenses d'équipement, suivant les devis et plans de campagne
délibérés par le conseil de la collectivité locale.
3. Les prélèvements effectués au profit de la section d'investissement à partir de la section de fonctionnement.

Article 197.- Les fonds de concours de l'Etat dont il n'aura pas été fait emploi par les collectivités locales
bénéficiaires, soit dans l'année qui suit celle pour laquelle ils ont été accordés, soit dans les délais prévus par la
décision d'attribution qui ne saurait être inférieure à une année, sont annulés et reversés à l'Etat.
Il ne pourra être dérogé à ces prescriptions que pour les fonds de concours alloués pour exécution d'un programme
de travaux susceptibles de s'étendre sur plusieurs années.
Article 198.- Les collectivités locales exploitant des équipements marchands peuvent instituer des taxes sur
l'utilisation de ces établissements.
Un décret fixe les taux maxima ainsi que les modalités de perception des taxes visées au présent article.
Section 4 : Avances
Article 199.- L'Etat peut consentir des avances aux collectivités locales qui justifient:
- que leur situation de caisse compromet le règlement des dépenses indispensables et urgentes,
- que cette situation n'est pas due à une insuffisance des ressources ou à un déséquilibre budgétaire.
Section 5 : Dépenses
Article 200.- Les dépenses comprennent les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement.
Les dépenses de fonctionnement ont un caractère permanent et permettent à la collectivité de faire face à ses
charges et obligations courantes.
Les dépenses d'investissement permettent la réalisation des équipements, bâtiments et infrastructures ainsi que
l'acquisition de matériels relatifs à ces travaux.
Article 201.- Les dépenses de fonctionnement sont obligatoires ou facultatives.
Les dépenses obligatoires sont celles qui doivent nécessairement figurer au budget
- soit parce que la loi l'impose à toutes les collectivités locales ou seulement à celles qui remplissent certaines
conditions ;

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- soit parce que, tout en laissant un caractère facultatif à la création de certains services publics ou à la fixation des
programmes de développement, la loi fait obligation aux collectivités locales d'inscrire à leur budget les dépenses
correspondantes, dès lors que ces services ont été créés ou que ces programmes ont été inscrits au plan de
développement.
Les dépenses obligatoires doivent faire l'objet d'ouverture de crédits jugé suffisants par le représentant de l'Etat,
dans les conditions prévues au Titre V du Livre premier du présent code, avant qu'il soit possible à la commune
d'inscrire les dépenses facultatives.
Article 202.- Sont obligatoires, dans les conditions définies par l'article précédent, les dépenses suivantes :
1. l'entretien du siège de la collectivité locale, à l'exclusion des aménagements somptuaires, la location
d'immeuble pour en tenir lieu, l'entretien des bâtiments et des propriétés de la collectivité locale ;
2. Les frais de bureau, de bibliothèque et d'impression pour le service de la collectivité locale, les frais de
conservation des archives, les frais d'abonnement et de conservation des journaux officiels ;
3. les frais de registres et d'imprimés de l'état-civil, les frais d'établissement de la table décennale des actes de
l'état-civil, les frais de fournitures de livrets de famille et les indemnités versées aux officiers de l'état-civil
des centres secondaires ;
4. les frais de perception des taxes locales et des revenus de la collectivité locale;
5. les traitements et salaires du personnel titulaire, à l'exclusion de tout personnel contractuel et journalier, les
indemnités dont l'attribution est autorisée par les textes en vigueur en faveur des fonctionnaires rétribués sur
un autre budget et chargés de service local;
6. les pensions et rentes à la charge de la collectivité locale lorsqu'elles ont été régulièrement liquidées et
approuvées ;
7. la clôture des cimetières, leur entretien et leur translation dans les cas déterminés par arrêté de l'autorité
compétente ;
8. les frais d'établissement et de conservation des plans d'alignement et de nivellement ;
9. les prélèvements établis par les lois sur les biens et revenus de la collectivité locale ;
10. l'acquittement des dettes exigibles notamment les dépenses engagées et non mandatées arrêtées
conjointement à la clôture de la gestion par l'ordonnateur et le comptable de la collectivité locale, ainsi que
les intérêts de la dette et les dépenses de remboursement de la dette en capital ;
11. les dépenses d'entretien et nettoiement des rues, chemins de voirie et places publiques situés sur le territoire
de la collectivité locale et n'ayant pas fait l'objet d'un arrêté de classement les mettant à la charge des budgets
autres que celui de la collectivité locale ;
12. les dépenses des services publics locaux légalement établis et celles à la charge des collectivités locales
résultant d'un acte réglementaire ;
13. les dépenses occasionnées par l'application des articles 128 et 129 du présent code prévoyant l'exécution
d'office, en cas de refus ou de négligence, de la part de l'autorité locale, des actes qui sont prescrits,
14. Les dépenses des services locaux de désinfection et d'hygiène dans les conditions déterminées par la
réglementation en vigueur ;
15. la redevance au titre de participation au fonctionnement du service national de protection contre l'incendie,
dont le taux et le mode de répartition sont fixés par décret ;
16. les dépenses nécessaires à la réalisation des programmes d'investissements ou des actions de développement
délibérés par le conseil et inscrits au plan de développement;
17. la participation au financement des projets locaux proposés par la collectivité locale et adoptés par le comité
permanent de coordination des petites aides et des projets locaux ;
18. les remises accordées aux chefs de village, délégués de quartier et préposés des marchés locaux.
Article 203.- Sont obligatoires les dépenses induites par les transferts de compétences de l'Etat aux collectivités
locales dans les conditions précisées par la loi de transfert.
Article 204.- Sont facultatives toutes les dépenses n'entrant pas dans les catégories obligatoires dont la
nomenclature figurant ci-dessus est limitative.
Une dépense facultative ne peut être inscrite au budget que lorsqu'elle présente un caractère d'intérêt local.
Article 205.- Le conseil de la collectivité locale peut porter au budget un crédit pour les dépenses imprévues.
Dans la première session qui suit l'ordonnancement de chaque dépense, l'exécutif rend compte au conseil, avec
pièces justificatives à l'appui, de l'emploi de ce crédit. Ces pièces demeurent annexées à la délibération.
Ce crédit ne peut être employé que pour faire face à des dépenses urgentes en vue desquelles aucune dotation n'est
inscrite au budget.

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Article 206.- Les créances dont la liquidation, l'ordonnancement et le payement n'ont pu être effectués dans le
délai de quatre ans à partir de l'ouverture de la gestion à laquelle elles appartiennent sont, sans préjudice des
échéances prononcées par les lois antérieures ou consenties par des marchés ou conventions, prescrites et
définitivement éteintes au profit des collectivités locales à moins que le retard ne soit dû au fait de l'administration
ou à l'existence de recours devant une juridiction.
Le délai est de cinq ans pour les créanciers domiciliés hors du territoire national.
Chapitre II : Comptabilité
Section 1 : Comptabilité de l'organe exécutif local et du comptable
Article 207.- Le président du conseil départemental et le maire peuvent seuls délivrer des mandats. Si après mise
en demeure, ils refusent d'ordonnancer une dépense régulièrement autorisée et liquidée, le représentant de l'Etat
prend un arrêté valant mandat, dans les conditions prévues au Titre V du présent code.
Article 208.- Toutes les recettes locales pour lesquelles les lois et règlements n'ont pas prescrit un mode spécial de
recouvrement s'effectuent sur ordre de recette ou de reversement dressé par l'organe exécutif local sous réserve de
l'application des dispositions de l'article 128 du présent code.
Les oppositions sont jugées conformément aux dispositions du code de procédure civile relative à la procédure
fiscale.
Lorsque les créances à recouvrer sont déjà constatées par un titre exécutoire, tel qu'un jugement, un contrat, un
bail, une déclaration ou tout autre titre exécutoire, l'organe exécutif local n'a pas à dresser l'ordre de recette ou de
reversement et la poursuite de la recette se fait en vertu de l'acte même.
Dans ce cas, le receveur local doit être mis en possession d'une expédition en forme du titre et il est autorisé à
demander, au besoin, remise à l'original, sur son récépissé.
Article 209.- Le président du conseil départemental et le maire tiennent la comptabilité des recettes et des
dépenses de la collectivité locale.
Le compte administratif pour la gestion close doit être présenté au conseil qui en délibère.
Article 210.- Les recettes et dépenses de la collectivité locale sont exécutées par un comptable, chargé seul et sous
sa responsabilité :
- de poursuivre la rentrée de toutes les recettes de la collectivité locale et de toutes les sommes qui lui sont
dues ;
- d'acquitter les dépenses ordonnancées par l'organe exécutif local, jusqu'à concurrence des crédits
régulièrement ouverts ;
- d'assurer la garde des fonds et valeurs.
Le comptable public est tenu de transmettre à la collectivité locale sa situation comptable mensuelle et son compte
de gestion annuel.
Article 211.- Les budgets et les comptes restent déposés au siège de la collectivité locale où ils sont à la
disposition du public.
Article 212.- Sans préjudice de l’application des dispositions du Code pénal, toute personne autre que le receveur
du département ou de la commune qui, sans autorisation légale, s'ingère dans le maniement des deniers de la
collectivité locale, est par ce seul fait, constitué comptable de fait. Elle peut, en outre, être poursuivie en vertu des
dispositions du code pénal, comme s'étant immiscée sans titre dans les fonctions publiques.
Article 213.- Les gestions de fait afférentes aux comptes des collectivités locales sont déférées à la Cour des
comptes et jugées par elle. Dans ce cas, les comptes du comptable, partant depuis le début de la gestion de fait,
sont transmis d'office à la Cour des comptes.
Section 2 : Comptabilité des matières
Article 214.- Dans chaque collectivité locale, l'organe exécutif tient une comptabilité matières dans les conditions
fixées par la réglementation en vigueur.
Article 215.- Le conseil de la collectivité locale délibère sur la gestion des biens et sur les opérations immobilières
effectuées par la collectivité locale.
Article 216.- Les baux, les accords amiables et conventions quelconques ayant pour objet la prise en location pour
une durée qui dépasse dix huit ans ainsi que les acquisitions d'immeubles ou de droits immobiliers sont conclus
dans les formes fixées par les règlements en vigueur.
Article 217.- Le prix des acquisitions immobilières effectuées par les collectivités locales est payé dans les
conditions prévues par la réglementation en vigueur pour les opérations analogues effectuées par l'Etat.
Article 218.- La vente des biens appartenant aux collectivités locales est assujettie aux mêmes règles que celles
des biens appartenant à l'Etat.

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Article 219.- Les collectivités locales peuvent être propriétaires de rentes sur l'Etat, notamment par l'emploi, à
l'achat de titres, de capitaux provenant de remboursements faits par des particuliers, d'aliénation, des soultes,
d'échanges, de legs et donations.
Le placement en rentes sur l'Etat s'opère en vertu d'une délibération du conseil de la collectivité locale.
Les capitaux disponibles sont versés au Trésorier général qui doit faire l'achat des rentes et en remettre les
inscriptions ou actions au receveur local chargé de leur conservation.
Les collectivités locales peuvent également faire procéder par le trésorier général ou les receveurs locaux à l'achat
d'obligations qui seraient émises par le trésorier ou d'autres collectivités locales.
Les inscriptions de rentes possédées par les collectivités locales sont considérées comme immeubles.
Chapitre III : Dons et legs
Article 220.- Les délibérations du conseil de la collectivité locale ayant pour objet l'acceptation des dons et legs,
lorsqu'il y a des charges ou conditions, ne sont exécutoires qu'après avis conforme du Ministre chargé des
collectivités locales et du Ministre chargé des Finances.
S'il y a réclamation des prétendants à la succession, quelles que soient la quotité et la nature de la donation ou du
legs, l'autorisation ne peut être accordée que par décret.
Article 221.- L'organe exécutif local peut toujours, à titre conservatoire, accepter les dons ou legs et former avant
l'autorisation toute demande en délivrance.
Le décret prévu à l'alinéa 2 de l'article précédent ou la délibération du conseil qui intervient, ultérieurement, prend
effet du jour de cette acceptation.
L'acceptation doit être faite sans retard et autant que possible dans l'acte même qui constitue la donation. Dans le
cas contraire, elle a lieu par un acte séparé, également authentique et doit être notifiée au donateur conformément
aux dispositions du Code des Obligations civiles et commerciales.
Article 222.- Les collectivités locales et leurs groupements acceptent librement les dons ou legs qui leur sont faits
sans charge, conditions, ni affectation immobilière.
Dans tous les cas où les dons et legs donnent lieu à des réclamations des familles, l'autorisation de les accepter est
donnée par décret.
Article 223.- Dans les cas où le produit de la libéralité ne permet plus d'assurer ces charges, un décret, pris après
avis de la Cour suprême, peut autoriser la collectivité locale à affecter ce produit à un autre objet conforme aux
intentions du donateur ou du testateur.
A défaut, les héritiers peuvent revendiquer la restitution de la libéralité.

Chapitre IV : Biens et droits indivis entre plusieurs collectivités locales
Article 224.- Lorsque plusieurs collectivités locales possèdent des biens ou des droits indivis, un décret institue, si
l'une d'elles le réclame, une commission composée de délégués des conseils des collectivités locales intéressées.
Chacun des conseils élit, en son sein, au scrutin secret, le nombre de délégués fixé par le décret de création.
La commission est présidée par un syndic élu par les délégués parmi eux. Une nouvelle commission est instituée
après chaque renouvellement des conseils concernés.
Les délibérations sont soumises à toutes les règles établies pour les délibérations du conseil des collectivités
locales.
Article 225.- Les attributions de la commission et de son président comprennent l'administration des biens et
droits indivis et l'exécution des travaux qui s'y rattachent.
Ces attributions sont les mêmes que celles des conseils des collectivités locales et de leurs organes exécutifs en
pareille matière.
Les ventes, échanges, partages, acquisitions et transactions demeurent réservés aux conseils qui peuvent autoriser
le président de la commission à passer les actes qui y sont relatifs.
Article 226.- La répartition des dépenses votées par la commission est faite entre les collectivités locales
intéressées par leur conseil.
En cas de désaccord entre les conseils intéressés d'un même département, le représentant de l'Etat compétent y
procède. Si les conseils appartiennent à des départements différents, il est statué par arrêté du Ministère chargé des
Collectivités locales.
La part de la dépense définitivement assignée à chaque collectivité locale est portée d'office aux budgets
respectifs, conformément au Titre V du livre premier du présent code.
Chapitre V : Travaux des Collectivités locales

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Article 227.- Toute construction nouvelle ou reconstruction pour le compte de la collectivité locale ne peut être
faite que sur la production de plans et devis mis à la disposition du conseil de la collectivité locale.
Article 228.- Le budget de la collectivité locale doit comprendre les ressources nécessaires à l'exécution des
travaux neufs, de construction ou de grosses réparations à effectuer au cours de l'année financière pour laquelle il a
été voté.
Le conseil détermine l'ordre de priorité de ces travaux suivant leur caractère d'urgence et de nécessité.
Lorsque la durée des travaux doit excéder une année, le conseil évalue la dépense globale nécessaire à l'exécution
de ces travaux et procède à une répartition de cette dépense par gestion budgétaire.
Chapitre VI : Actions en justice
Article 229.- Le conseil de la collectivité locale délibère sur les actions à intenter ou à soutenir au nom de la
collectivité locale.
Article 230.- L'organe exécutif local, en vertu de la délibération de son conseil, représente en justice la collectivité
locale.
Il peut toujours, sans autorisation préalable du conseil, faire tous actes conservatoires ou interruptifs des
déchéances.
Article 231.- Tout contribuable inscrit au rôle de la collectivité locale a le droit d'exercer, comme demandeur ou
défendeur, à ses frais et risques, avec l'autorisation du représentant de l'Etat, les actions qu'il croit appartenir à la
collectivité locale et que celle-ci, préalablement appelée à en délibérer, a refusé ou négligé d'exercer.
Le contribuable adresse au représentant de l'Etat un mémoire détaillé dont lui est délivré récépissé. Le représentant
de l'Etat transmet immédiatement ce mémoire à l'organe exécutif concerné, en l'invitant à le soumettre à son
conseil, spécialement convoqué à cet effet dans un délai de deux mois. Ce délai de convocation peut être abrégé.
Dans le cas où le conseil refuse d'agir en justice, le représentant de l'Etat peut autoriser le demandeur à s'y
substituer.
La décision du représentant de l'Etat doit être motivée. Elle est susceptible de recours devant le juge administratif.
Article 232.- Aucune action judiciaire autre que les actions possessoires ne peut, à peine d'irrecevabilité, être
intentée contre une collectivité locale qu'autant que le demandeur a préalablement adressé au représentant de
l'Etat, par lettre recommandée avec accusé de réception, un mémoire exposant l'objet et les motifs de sa
réclamation.
L'action ne peut être portée devant les tribunaux qu'un mois après que le représentant de l'Etat eut reçu le mémoire,
sans préjudice des actes conservatoires.
La présentation du mémoire interrompt toute prescription ou déchéance, si elle est suivie d'une demande en justice
dans le délai de trois mois.
Article 233.- Le représentant de l'Etat adresse immédiatement le mémoire à l'organe exécutif concerné avec
l'invitation de convoquer son conseil dans le plus bref délai pour en délibérer.
Article 234.- La partie qui a obtenu une condamnation contre la collectivité locale n'est point passible des charges
ou contributions imposées pour l'acquittement des frais et dommages-intérêts qui résultent du procès.
Article 235.- Le recours à la Cour suprême ou à la Cour d'Appel doit être notifié par leurs auteurs au représentant
de l'Etat qui peut présenter des observations.
Chapitre VII : Création des établissements publics locaux et participation à des sociétés à participation
publique ou à des entreprises privées
Article 236.- Les collectivités locales peuvent créer des établissements publics locaux conformément aux
dispositions légales relatives aux établissements publics, aux sociétés à participation publique et aux personnes
morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique.
Article 237.- Les collectivités locales peuvent, par délibération de leurs conseils, soit acquérir des actions ou
obligations des sociétés chargées d'exploiter des services locaux, soit recevoir à titre de redevance des actions
d'apports ou parts des fondateurs émises par lesdites sociétés, dans les conditions fixées à l'article 245 du présent
code.
Les statuts de ces sociétés doivent stipuler en faveur de la collectivité locale :
1. si elle est actionnaire, l'attribution statutaire en dehors de l'assemblée générale d'un ou de plusieurs
représentants au conseil d'administration ;
2. si elle est obligataire, le droit de faire défendre ses intérêts auprès de la société par un délégué spécial. Les
modifications aux statuts de sociétés susvisées qui intéressent les collectivités locales doivent être
approuvées par les autorités désignées à l'article précédent.
Article 238.- Les titres visés à l'article précédent doivent être mis sous forme nominative ou représentés par des
certificats nominatifs.

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Ils sont conservés par le receveur local même s'ils sont affectés à la garantie de la gestion du conseil
d'administration.
Article 239.- Les titres affectés à la garantie de la gestion du conseil d'administration sont inaliénables.
L'aliénation des autres titres visés à l'article 237 du présent code ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération
approuvée dans les mêmes conditions que la décision d'acquérir.
Article 240.- La responsabilité civile afférente aux actes accomplis en tant qu'administrateur de la société, par le
représentant d'une collectivité locale au conseil d'administration de la société dont elle est actionnaire, incombe à
la collectivité locale, sous réserve d'une action récursoire contre l'intéressé.
Article 241.- La participation des collectivités locales ou du groupement de ces collectivités ne peut excéder 33 %
du capital social des entreprises ou organismes visés à la présente section.
Article 242.- Les sociétés visées à la présente section sont soumises au contrôle de l'Etat dans les conditions
prévues par la législation et la réglementation en vigueur.

TITRE V : DU CONTROLE DE LEGALITE DES COLLECTIVITES LOCALES
Chapitre premier : Contrôle de légalité
Article 243.- Les actes pris par les collectivités locales sont transmis au représentant de l'Etat auprès, du
département ou de la commune, lequel en délivre aussitôt accusé de réception.
La preuve de la réception des actes par le représentant de l'Etat peut être apportée par tout moyen. L'accusé de
réception qui est immédiatement délivré peut être utilisé comme preuve.
Pour les actes ci-dessous énumérés, le représentant de l'Etat dispose d'un délai de quinze jours pour en demander
une seconde lecture. Cette demande revêt un caractère suspensif, aussi bien pour le caractère exécutoire de l'acte
que pour tout délai de procédure contentieuse.
Sont concernés par ces dispositions les actes suivants :
- les délibérations des conseils ou les décisions prises par délégation des conseils ;
- les actes à caractère réglementaire pris par les collectivités locales dans tous les domaines qui relèvent de
leur compétence en application de la loi ;
- les conventions relatives aux marchés ainsi que les conventions de concession ou d'affermage de
services publics locaux à caractère industriel ou commercial ;
- les décisions individuelles relatives à la nomination, à l'avancement de grade ou d'échelon d'agents des
collectivités locales ;
- les décisions individuelles relatives aux sanctions soumises à l'avis du conseil de discipline et au
licenciement d'agents des collectivités locales.
Ces actes sont exécutoires de plein droit, quinze jours après la délivrance de l'accusé de réception, sauf demande
de seconde lecture de la part du représentant de l'Etat, et après leur publication ou leur notification aux intéressés.
Ce délai de quinze jours peut être réduit par le représentant de l'Etat à la demande du président du conseil
départemental ou du maire.
Article 244.- Les décisions réglementaires et individuelles prises par le président du conseil départemental ou le
maire dans l'exercice de leurs pouvoirs de police, les actes de gestion quotidienne pris au nom des collectivités
locales autres que ceux mentionnés à l'article 243 ci-dessus sont exécutoires de plein droit dès qu'il est procédé à
leur publication ou à leur notification aux intéressés, après transmission au représentant de l'Etat.
Article 245.- Par dérogation au caractère exécutoire des actes prévus aux articles 243 et 244 du présent code,
restent soumis à l'approbation préalable du représentant de l'Etat les actes pris dans les domaines suivants :
- les budgets primitifs et supplémentaires ;
- les emprunts et garanties d’emprunts ;
- les plans de développement des collectivités locales ;
- les conventions financières de coopération internationale comportant des engagements d'un montant fixé
par décret ;
- les affaires domaniales et l’urbanisme ;
- les garanties et prises de participation dans des sociétés privées exerçant des activités d'intérêt général à
participation publique ;
- les marchés supérieurs à un montant fixé par décret et les contrats de concession d'une durée supérieure
à trente ans.

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Ces délibérations et décisions sont transmises au représentant de l'Etat, dans les conditions prévues à l'article 243
du présent code. L'approbation du représentant de l'Etat est réputée tacite si elle n'a pas été notifiée à la collectivité
locale dans le délai d'un mois à compter de la date de l'accusé de réception par le représentant de l'Etat.
Ce délai d'un mois peut être réduit par le représentant de l'Etat à la demande du président du conseil
départemental ou du maire.
Article 246.- Le représentant de l'Etat défère à la Cour Suprême les actes mentionnés aux articles 243 et 244 du
présent code qu'il estime entachés d'illégalité, dans les deux mois suivant leur transmission.
Cette juridiction doit se prononcer dans un délai maximum d'un mois.
Ces actes déférés au juge ne sont pas susceptibles de recours hiérarchique.
Sur demande du président du conseil départemental ou du maire, le représentant de l'Etat l'informe de son
intention de ne pas déférer au juge administratif un acte qui lui a été transmis en application de l'article 243 du
présent code.
Lorsque le représentant de l'Etat défère un acte au juge administratif, il en informe par écrit sans délai le président
du conseil départemental ou le maire et lui communique toutes précisions sur les illégalités invoquées à l'encontre
de l'acte incriminé.
Article 247.- Le représentant de l'Etat peut assortir son recours d'une demande de sursis à exécution. Il est fait
droit à cette demande si l'un des moyens invoqués dans la requête paraît, en l'état de l'instruction, sérieux et de
nature à justifier l'annulation de l'acte attaqué.
Lorsque l'acte attaqué est de nature à compromettre l'exercice d'une liberté publique ou individuelle, le Président
de la Cour suprême ou un de ses membres délégué à cet effet prononce le sursis dans les quarante huit heures.
La Cour suprême peut, sur sa propre initiative, prononcer le sursis à exécution pour tout marché public que lui
transmet le représentant de l'Etat aux fins d'annulation.
Article 248.- Le Gouvernement soumet chaque année, à l'Assemblée nationale, qui en débat au cours de sa
première session ordinaire, un rapport sur le contrôle de légalité exercé l'année précédente à l'égard des actes des
collectivités locales.
Article 249.- Le président du conseil départemental ou le maire peut déférer à la Cour Suprême, pour excès de
pouvoir, la décision de refus d'approbation du représentant de l'Etat prise dans le cadre de l'article 245 du présent
code. Ces recours font l'objet de la procédure prévue aux articles 246 et 247 du présent code.
L'annulation de la décision de refus d'approbation par la Cour suprême, équivaut à une approbation dès
notification de l'arrêt à la collectivité locale.
Article 250.- Sans préjudice du recours direct dont elle dispose, si une personne physique ou morale est lésée par
un acte mentionné aux articles 243 et 244 du présent code, elle peut, dans le délai de deux mois à compter de la
date à laquelle l'acte est devenu exécutoire, demander au représentant de l'Etat concerné de mettre en œuvre la
procédure d'annulation prévue aux articles 246 et 247 ci-dessus.
Pour les actes mentionnés à l'article 243 du présent code, cette demande ne peut avoir pour effet de prolonger le
délai de recours contentieux dont dispose le représentant de l'Etat en application de l'article 246 du présent code.
Lorsque la demande d'annulation concerne un acte mentionné à l'article 244 du présent code, le représentant de
l'Etat peut déférer l'acte en cause devant la Cour Suprême dans les deux mois suivant sa saisine par la personne
physique ou morale lésée.
Lorsque la demande d'annulation concerne un acte mentionné à l'article 245 du présent code, au cours du délai
d'approbation du représentant de l'Etat, celui-ci traite cette demande selon la procédure du recours gracieux. Si la
décision est devenue exécutoire, seul le recours direct est possible.
Ces actes déférés ne sont pas susceptibles de recours hiérarchique.
Chapitre II : Contrôle juridictionnel des comptes
Article 251.- Le juge des comptes juge l'ensemble des comptables publics des collectivités locales, ainsi que les
comptes des personnes qu'il a déclarées comptables de fait.
Les comptes des collectivités locales dont la population n'excède pas 15.000 habitants et dont le montant des
recettes ordinaires figurant au dernier compte administratif est inférieur à un montant fixé par décret, font l'objet,
sous réserve des alinéas ci-après, d'un apurement administratif par les trésoriers-payeurs régionaux à l'exception de
leurs propres comptes de gestion.
Les décisions d'apurement assorties, le cas échéant, de toute observation pouvant entraîner la mise en débet du
comptable sont transmises par le trésorier-payeur régional à la Cour des Comptes. La mise en débet du comptable
ne peut être prononcée que par le juge des comptes.
Pour les comptes soumis au régime de l'apurement administratif et qui ne font pas l'objet d'observations sous
réserve des recours éventuels et du droit d'évocation du juge des comptes, les arrêtés des comptes des trésoriers-
payeurs régionaux emportent décharge définitive du comptable.

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Le trésorier-payeur régional adresse au juge des comptes tous les arrêtés de décharge qu'il a pris. Le juge des
comptes peut exercer son droit d'évocation et de réformation sur les arrêtés visés au quatrième alinéa du présent
article dans le délai de six mois à compter de la date de leur notification au comptable. Ce délai peut être prorogé
par le juge compétent une fois sans toutefois excéder six mois.
Pour les collectivités locales dont il assure le jugement effectif des comptes du comptable en application des
alinéas précédents, le juge des comptes vérifie sur pièces et, si nécessaire, sur place la régularité des recettes et
dépenses décrites dans les comptabilités des collectivités locales. Il s’assure de l'emploi régulier des crédits, fonds
et valeurs.
Il peut assurer la vérification des comptes des établissements, sociétés, groupements et organismes, quel que soit
leur statut juridique, auxquels les collectivités locales apportent un concours financier.
Article 252.- Le juge des comptes concourt au contrôle budgétaire des collectivités locales.
Il examine la gestion des collectivités locales. Les observations qu'il présente en ce domaine ne peuvent être
formulées sans un entretien préalable entre le magistrat rapporteur ou le président de la section des comptes et
l'ordonnateur de la collectivité locale concernée. Lorsque des observations sont formulées, elles ne peuvent être
arrêtées définitivement avant que l'ordonnateur ait été en mesure de leur apporter une réponse écrite. Le juge des
comptes prend toutes les dispositions nécessaires pour garantir le secret de ses investigations.
Les observations définitives formulées par le juge des comptes sur la gestion d'une collectivité locale sont
communiquées par l'organe exécutif de la collectivité locale à son assemblée délibérante, dès sa plus proche
réunion. Le juge des comptes en informe le représentant de l'Etat concerné.
Le juge des comptes consacre chaque année une partie de son rapport public à la gestion des collectivités locales.
Le juge des comptes informe le président du conseil départemental ou le maire, des observations relatives à leur
gestion qu'il envisage d'insérer dans ce rapport et les invite à lui faire part de leurs réponses. Celles-ci sont
publiées à la suite de ses observations.
Chapitre III : Règles budgétaires

Section 1 : Dispositions générales
Article 253.- Au moins un mois avant l'examen du budget d'une collectivité locale, un débat a lieu dans son
conseil sur les orientations budgétaires.
Le projet de budget est préparé et présenté par le président du conseil départemental ou le maire, qui est tenu de le
communiquer aux membres du conseil avec les rapports correspondants quinze jours avant l'ouverture de la
première réunion consacrée à l'examen dudit budget.
Le budget et les autorisations spéciales de recettes et de dépenses sont votés par le conseil de la collectivité locale.
Ils se divisent en section de "fonctionnement" et section " d'investissement ".
Article 254.- Dans le cas où le budget de la collectivité locale n'a pas été adopté avant le 1er janvier de l'exercice
auquel il s'applique, le président du conseil départemental ou le maire sont en droit, jusqu'à l'adoption de ce
budget, de mettre en recouvrement les recettes, d'engager, de liquider et de mandater les dépenses de la section de
fonctionnement dans la limite de celles inscrites au budget de l'année précédente. Ils sont en droit de mandater les
dépenses au remboursement en capital des annuités de la dette venant à échéance avant le vote du budget.
En outre, jusqu'à l'adoption du budget ou jusqu'au 31 mars, en l'absence d'adoption du budget avant cette date, ils
peuvent, sur autorisation du conseil, engager, liquider et mandater des dépenses d'investissement, dans la limite du
quart des crédits ouverts au budget de l'exercice précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de
la dette. Les crédits correspondants sont inscrits au budget lors de son adoption. L'autorisation mentionnée au
présent alinéa précise le montant et l'affectation des crédits.
Si le budget n'est pas adopté au 31 mars de l'exercice auquel il s'applique, le représentant de l'Etat règle le budget
et le rend exécutoire dans les quinze jours qui suivent cette date.
Jusqu'au règlement du budget de la collectivité locale par le représentant de l'Etat, le conseil ne peut adopter de
délibération sur le budget de l'exercice en cours.
Les dispositions des alinéas 1 à 4 du présent article ne sont pas applicables quand le défaut d'adoption résulte de
l'absence de communication avant le 15 mars au conseil de la collectivité locale d'informations indispensables à
l'établissement du budget. Dans ce cas, le conseil dispose de quinze jours à compter de cette communication pour
arrêter le budget de la collectivité locale. La liste de ces informations est fixée par arrêté conjoint du Ministre
chargé des Finances et du Ministre chargé des Collectivités locales.
En cas de création d'une nouvelle collectivité locale, son conseil adopte le budget dans un délai de trois mois à
compter de l’installation de ses organes. A défaut, le budget est réglé et rendu exécutoire par le représentant de
l'Etat dans les conditions prévues au troisième alinéa du présent article. Ces dispositions ne sont pas applicables
quand le défaut d'adoption résulte de l'absence de communication au conseil, dans les deux mois et demi suivant
cette création, d'informations indispensables à l'établissement du budget. Dans ce cas, le conseil dispose de quinze
jours après cette communication pour arrêter le budget de la collectivité.

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Article 255.- Le budget d'une collectivité locale est en équilibre réel lorsque la section " fonctionnement " et la
section " investissement " sont respectivement votées en équilibre, les recettes et les dépenses ayant été évaluées
de façon sincère, et lorsque le prélèvement sur les recettes de la section " fonctionnement " au profit de la section "
investissement ", ajouté aux recettes propres de cette section, à l'exclusion du produit des emprunts, et
éventuellement aux dotations des comptes d'amortissement et de provision, fournit des ressources suffisantes pour
couvrir le remboursement en capital des annuités d'emprunt à échoir au cours de l'exercice.
Le prélèvement sur les recettes de la section " fonctionnement " au profit de la section " investissement " doit
représenter une part de ces recettes fixée par décret selon le type de collectivité locale.
Article 256.- Lorsque le budget n'est pas voté en équilibre réel ou que les dispositions ci-dessus n'ont pas été
respectées, le représentant de l'Etat le constate dans un délai de quinze jours à compter de la date de transmission
prévu à l'article 254 du présent Code. Il propose à la collectivité locale, dans un délai de quinze jours suivant sa
constatation, les mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire et demande au conseil une
nouvelle délibération, dans le cadre des dispositions prévues à l'article 243 alinéa 3 du présent code.
La nouvelle délibération du conseil rectifiant le budget initial doit intervenir dans un délai d'un mois à partir de la
communication des propositions du représentant de l'Etat.
Si le conseil n'a pas délibéré dans le délai prescrit, ou si la délibération prise ne comporte pas de mesures de
redressement jugées suffisantes par le représentant de l'Etat qui se prononce sur ce point dans un délai de quinze
jours à partir de la transmission de la nouvelle délibération, le budget est réglé et rendu exécutoire par le
représentant de l'Etat.
A compter de la constatation du déséquilibre budgétaire par le représentant de l'Etat, le conseil ne peut délibérer en
matière budgétaire, sauf pour la délibération prévue au deuxième alinéa du présent article et pour l'application de
l'article 254 du présent code.
Article 257.- Lorsque le budget d'une collectivité locale a été réglé et rendu exécutoire par le représentant de
l'Etat, le vote du conseil sur le compte administratif prévu à l'article 259 du présent code intervient avant le vote du
budget afférent à l'exercice suivant. Lorsque le compte administratif adopté dans les conditions ci-dessus
mentionnées fait apparaître un déficit dans l'exécution du budget, ce déficit est reporté au budget de l'exercice
suivant. Lorsque l'une ou l'autre des obligations prévues par le présent alinéa n'est pas respectée, le représentant de
l'Etat intervient dans les conditions prévues aux alinéas 1 et 3 de l'article précédent.
S'il est fait application de la procédure définie à l'alinéa ci-dessus, les dates fixées au deuxième alinéa de l'article
254 du présent code pour l'adoption du budget sont reportées respectivement aux 1er juin et 15 juin. Dans ce cas, le
délai limite de transmission du compte de gestion du comptable prévu à l'article 259 du présent code est ramené au
1er mai.
Toutefois, pour l'application de ces dispositions, n'est pas considéré comme étant en déséquilibre, le budget dont la
section " fonctionnement " comporte ou reprend un excédent et dont la section " investissement " est en équilibre
réel, après reprise, pour chacune des sections, des résultats apparaissant au compte administratif de l'exercice
précédent.
Article 258.- Sous réserve du respect des dispositions des articles 254 ci-dessus et 259 ci-dessous, des
modifications peuvent être apportées au budget de la collectivité locale par son conseil, jusqu'au terme de
l'exercice auquel elles s'appliquent.
Dans le délai d'un mois suivant la fin de l'exercice budgétaire, le conseil peut, en outre, apporter au budget les
modifications permettant d'ajuster les crédits de la section de fonctionnement pour régler les dépenses engagées
avant le 31 décembre et inscrire les crédits nécessaires à la réalisation des opérations d'ordre de chacune des deux
sections du budget ou entre les deux sections.
Les délibérations relatives aux modifications budgétaires prévues à l'alinéa précédent doivent être transmises au
représentant de l'Etat au plus tard cinq jours après le délai limite fixé pour leur adoption. Les mandatements
découlant des modifications budgétaires ainsi décidées, doivent être achevés au plus tard le 31 janvier suivant
l'exercice auquel ils se rapportent.
Article 259.- L'arrêté des comptes est constitué par le vote du conseil de la collectivité locale sur le compte
administratif présenté par le président du conseil départemental ou le maire après transmission, au plus tard le 1er
juillet de l'année suivant l'exercice, du compte de gestion établi par le comptable de la collectivité locale. Le vote
du conseil arrêtant les comptes doit intervenir avant le 1er octobre de l'année suivant l'exercice.
Le compte administratif est arrêté si une majorité des voix ne s'est pas dégagée contre son adoption.

Article 260.- Lorsque l'arrêté des comptes fait apparaître dans l'exécution du budget un déficit égal ou supérieur à
10 % des recettes de la section " fonctionnement ", le représentant de l'Etat, propose à la collectivité locale, les
mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire, dans le délai de deux mois à compter de cette
proposition.
Si, lors de l'examen du budget primitif suivant, le représentant de l'Etat constate que la collectivité locale n'a pas
pris de mesures suffisantes pour résorber ce déficit, le budget est réglé et rendu exécutoire par le représentant de
l'Etat.

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En cas de mise en œuvre des dispositions des alinéas précédents, la procédure prévue à l'article 257 du présent
code n'est pas applicable.
Article 261.- Le budget de la collectivité locale est transmis au représentant de l'Etat au plus tard quinze jours
après le délai limite fixé pour son adoption par le présent code. A défaut, il est fait application des dispositions du
deuxième alinéa de l'article 254 du présent code.
Article 262.- Le compte administratif est transmis au représentant de l'Etat au plus tard quinze jours à l'expiration
du délai limité fixé pour son adoption par l'article 259 du présent code.
Article 263.- La constatation par le représentant de l'Etat du déséquilibre du budget de la collectivité locale ou du
non respect des proportions légales au titre de l'article 260 du présent code, a pour effet de suspendre l'exécution
de ce budget jusqu'au terme de la procédure. Toutefois, sont applicables à compter de la transmission du budget,
les dispositions du premier alinéa de l'article 254 ci-dessus.
En outre, les dépenses de la section " investissement " de ce budget peuvent être engagées, liquidées et mandatées
dans la limite du quart des crédits inscrits à ce titre.
Section 2 : Inscription des dépenses obligatoires
Article 264.- Lorsque le représentant de l'Etat, de sa propre initiative, ou saisi soit par le comptable public
concerné soit par toute personne y ayant intérêt, constate qu'une dépense obligatoire n'a pas été inscrite au budget
ou l'a été pour une somme insuffisante, il adresse une mise en demeure à la collectivité locale concernée.
Si, dans un délai d'un mois, cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet, le représentant de l'Etat inscrit cette
dépense au budget de la collectivité locale et propose, s'il y a lieu, la création de ressources ou la diminution de
dépenses facultatives destinées à couvrir la dépense obligatoire. Le représentant de l'Etat règle et rend exécutoire
le budget rectifié en conséquence.
Article 265.- A défaut de mandatement, par la collectivité locale concernée d'une dépense obligatoire dans le mois
suivant la mise en demeure qui lui en a été faite par le représentant de l'Etat, celui-ci y procède d'office.
Article 266.- Dans le cadre des commandes publiques, lorsque des intérêts moratoires ne sont pas mandatés en
même temps que le principal, ce dernier étant d'un montant supérieur à un seuil fixé par décret, le comptable
assignataire de la dépense en informe l'ordonnateur et le représentant de l'Etat dans un délai de dix jours suivant la
réception de l'ordre de paiement. Dans un délai de quinze jours, le représentant de l'Etat adresse à l'ordonnateur
une mise en demeure de mandatement de ces intérêts moratoires. A défaut d'exécution dans un délai d'un mois, le
représentant de l'Etat procède d'office, dans un délai de dix jours, au mandatement de la dépense.
Toutefois, si dans le délai d'un mois dont il dispose, l'ordonnateur notifie un refus d'exécution motivé par une
insuffisance de crédits disponibles, ou si, dans ce même délai, le représentant de l'Etat constate cette insuffisance,
celui-ci dans un délai de quinze jours à compter de cette notification ou de cette constatation, procède au
mandatement d'office dans les quinze jours suivant la réception de la délibération inscrivant les crédits ou sa
décision réglant le budget rectifié.
Article 267.- Lorsque le représentant de l'Etat intervient en application des articles 254, 256, 264 et 265 du présent
code, le président du conseil départemental, le maire ou leur représentant peuvent, à leur demande, présenter
oralement leurs observations. Ils peuvent être assistés par une personne de leur choix.

Section 3 : Le comptable de la collectivité locale
Article 268.- Le comptable de la collectivité locale est un comptable direct du trésor ayant qualité de comptable
principal. Il est nommé par le Ministre chargé des Finances.
Il prête serment devant le tribunal régional.
Il est tenu de produire ses comptes à la Cour des comptes qui statue par voie de jugement.
Article 269.- Le comptable ne peut subordonner ses actes de paiement à une appréciation de l'opportunité des
décisions prises par l'ordonnateur. Il ne peut soumettre les mêmes actes qu'au contrôle de légalité qu'impose
l'exercice de sa responsabilité personnelle et pécuniaire. Il est tenu de motiver la suspension du paiement.
Lorsque le comptable notifie sa décision de suspendre le paiement d'une dépense obligatoire, le président du
conseil départemental ou le maire peut lui adresser un ordre de réquisition. Il s'y conforme aussitôt, sauf en cas
d'insuffisance de fonds disponibles, de dépense ordonnancée sur des crédits irrégulièrement ouverts ou insuffisants
ou sur des crédits autres que ceux sur lesquels elle devrait être imputée, d'absence de justification du service fait et
de défaut de caractère libératoire du règlement.
Copie de l'ordre de réquisition est transmise au représentant de l'Etat et à la Cour des comptes.
En cas de réquisition, l'ordonnateur engage sa responsabilité personnelle et pécuniaire.

TITRE VI : DES REPRESENTANTS DE L'ETAT
Article 270.- Les représentants de l'Etat sont les délégués du Président de la République dans leur circonscription.
Ils sont nommés par décret.

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Les représentants de l'Etat veillent à la sauvegarde des intérêts nationaux, au respect des lois, de l'ordre public.
Dans les conditions fixées par le présent code, ils exercent le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire. Ils
veillent en outre à l'exercice régulier, par les collectivités locales, de leurs compétences.
Ils représentent chacun des ministres et ont autorité sur les services déconcentrés de l'Etat dans leur
circonscription sous réserve des exceptions prévues par d’autres textes. Ils sont seuls habilités à s'exprimer au nom
de l'Etat devant les conseils élus de leurs circonscriptions.
Article 271.- Le préfet représente l'Etat auprès du département, de la ville, de la commune chef-lieu de
département et de toutes autres communes qui lui seront rattachées par décret.
Le sous-préfet représente l'Etat auprès des autres communes de son arrondissement.
Article 272.- Dans le cadre d'une large déconcentration, les mesures qui déterminent la répartition des pouvoirs
entre les autorités centrales et les représentants de l'Etat auprès des collectivités locales, font l'objet d'un rapport
annuel à l'Assemblée nationale, après avis du Comité interministériel de l'Administration territoriale prévu au Titre
VII du Livre premier du présent code.
Article 273.- Sur leur demande, le président du conseil départemental et le maire reçoivent des représentants de
l'Etat les informations nécessaires à l'exercice de leurs attributions.
Sur leur demande, les représentants de l'Etat reçoivent du président du conseil départemental et du maire, les
informations nécessaires à l'exercice de leurs attributions.
Le président du conseil départemental et le maire informent leur conseil de tout courrier que les représentants de
l'Etat souhaitent porter à sa connaissance.

TITRE VII : DES ORGANISMES DE SUIVI
Article 274.- Le conseil national de développement des collectivités locales institué par décret, comprend, outre
des représentants de l'Etat, des départements et des communes, des représentants du secteur privé et de la société
civile.
Une fois au moins par an, il est présidé par le Chef de l'Etat pour établir le bilan de l'évolution des départements et
des communes.
Il établit chaque année un état de la coopération décentralisée et formule toutes propositions utiles.
Article 275.- Un comité interministériel de l'administration territoriale est institué par décret.
Il est consulté chaque année sur la conduite de la politique de déconcentration de l'Etat.
Article 276.- Le Comité interministériel d'Aménagement du Territoire, institué par décret, est consulté sur toute
modification des limites territoriales et du nombre des départements, dans le cadre de la procédure prévue par le
présent code.
Article 277.- Une commission nationale d'assistance aux Centres d'Appui au Développement local est instituée
par décret. Elle est consultée sur l'élaboration et la mise en œuvre de la politique et des programmes de
développement à la base, avec l'appui des commissions régionales d'assistance aux centres d'Appui au
Développement local.


LIVRE II :
TRANSFERTS DE COMPETENCES

TITRE PREMIER : DES PRINCIPES FONDAMENTAUX ET DES MODALITES
DU TRANSFERT DES COMPETENCES

Article 278.- Les collectivités locales règlent, par délibérations, les affaires de leurs compétences.
Elles concourent avec l'Etat, à l'Administration et à l'aménagement du territoire, au développement économique,
éducatif, social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection et à la mise en valeur de l'environnement
et à l'amélioration du cadre de vie.
L'Etat exerce les missions de souveraineté, le contrôle de légalité des actes des collectivités locales dans les
conditions fixées par la loi, assure la coordination des actions de développement et garantit la cohésion et la
solidarité nationales ainsi que l'intégrité du territoire.
Article 279.- Les transferts de compétences prévus par la présente loi ne peuvent autoriser une collectivité locale à
établir ou à exercer une tutelle sur une autre.
Toutefois, les collectivités locales peuvent librement entretenir entre elles des relations fonctionnelles et de
coopération en stricte conformité avec les textes législatifs et réglementaires en vigueur.

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Article 280.- La répartition des compétences entre les collectivités locales s'effectue en distinguant celles qui sont
dévolues aux départements et aux communes.
Toutes autres compétences seront progressivement transférées aux collectivités locales par la loi.
Article 281.- Les ressources nécessaires à l'exercice par les collectivités locales de leurs compétences leur sont
dévolues soit par transferts de fiscalité, soit par dotations, ou par les deux à la fois.
Article 282.- Les transferts de compétences par l'Etat doivent être accompagnés au moins du transfert concomitant
aux départements et aux communes des moyens et des ressources nécessaires à l'exercice normal de ces
compétences dans les conditions prévues par le présent code.
Les charges correspondant à l'exercice des compétences transférées font l'objet d'une évaluation préalable au
transfert desdites compétences dans les conditions définies au Titre III du présent Livre.
Toute charge nouvelle incombant aux collectivités locales du fait de la modification par l'Etat, par voie
réglementaire, des règles relatives à l'exercice des compétences transférées doit être compensée par versement
approprié au fonds de dotation de la décentralisation prévu à l'article 324 du présent code ou par d'autres
ressources fiscales suivant des modalités définies par la loi.
L'acte réglementaire ci-dessus cité doit en faire mention.
Dans les cas où l'insuffisance des ressources financières des collectivités locales risque de compromettre la
réalisation et l'exécution des missions des services publics, l'Etat peut intervenir par l'octroi de dotations spéciales
aux collectivités locales concernées.
Article 283.- Lorsqu'un groupement de collectivités locales exerce des attributions dans un domaine faisant l'objet
d'un transfert de compétences, ce transfert s'opère au profit de cet organisme sur décision des organes délibérants
concernés.
Les collectivités locales peuvent s'associer pour l'exercice des compétences d'intérêt commun, conformément à
l'article 279 du présent code, en créant des organismes publics de coopération.
Les collectivités locales peuvent établir entre elles des conventions par lesquelles l'une d'elles s'engage à mettre à
la disposition d'une autre collectivité ses services et moyens afin de faciliter à cette dernière l'exercice de ses
compétences.
Article 284.- Les services des départements et des communes sont organisés conformément aux organigrammes-
types fixés par décret.
Les fonctionnaires et autres agents de l'Etat dont ont besoin les départements et les communes dans
l'accomplissement de leur mission, sont affectés au Ministère chargé des Collectivités locales pour servir dans
lesdites collectivités.
Article 285.- Les conditions d'utilisation de chaque service de l'Etat par les collectivités locales sont déterminées
par des conventions passées entre le représentant de l'Etat et le président du conseil départemental ou le maire.
Les conventions sont établies suivant des modèles-types fixés par décret.
Le président du conseil départemental et le maire donnent, dans le cadre des conventions précitées, toutes
instructions nécessaires pour l'exécution des tâches qu'ils confient auxdits services. Ils contrôlent l'exécution de
ces tâches.
Article 286.- Les agents des services déconcentrés de l'Etat qui ont apporté directement et personnellement leur
concours à une collectivité locale pour la réalisation d'une opération, ne peuvent participer, sous quelque forme
que ce soit, à l'exercice du contrôle de la légalité des actes afférents à cette opération.
Article 287.- Les personnels en service dans les collectivités locales sont régis, soit par le statut de la fonction
publique locale, soit par celui de la fonction publique de l'Etat, soit par des textes législatifs ou réglementaires
spécifiques.
Article 288.- Le département ou la commune voit sa responsabilité dégagée lorsqu'une autorité relevant de l'Etat
s'est substituée en droit ou en fait, au président du conseil départemental ou au maire.
Article 289.- Le transfert d'une compétence entraîne, de plein droit, la mise à la disposition de la collectivité locale
bénéficiaire de l'ensemble des biens meubles et immeubles utilisés, à la date de ce transfert, pour l'exercice de
cette compétence, lorsque lesdits biens ne font pas partie du domaine public.
Ce transfert est constaté par un décret de dévolution, au vu d'un procès-verbal établi contradictoirement entre les
représentants de l'Etat et les autorités exécutives locales.
Article 290.- Les collectivités locales exercent leurs compétences propres dans le respect des sujétions imposées
par la défense nationale.
En application de ce principe, les transferts de compétences prévus par la présente loi ne font pas obstacle à ce que
les autorités de l'Etat puissent prendre, à l'égard des collectivités locales, de leurs établissements publics et de leurs
groupements, les mesures nécessaires à l'exercice de leurs attributions en matière de défense civile ou militaire,
conformément aux lois et règlements en vigueur.

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A ce titre, l'Etat dispose, en tant que de besoin, des services des départements et des communes, de leurs
groupements et de leurs établissements publics.
Article 291.- L'Etat et les collectivités locales peuvent, en tant que de besoin, s'associer sous forme contractuelle
pour la réalisation d'objectifs et de projets d'utilité publique.

TITRE II : DES COMPETENCES DES COLLECTIVITES LOCALES
Chapitre premier : Gestion et utilisation du domaine privé de l’Etat, du domaine public
et du domaine national.
Section 1 : Dispositions générales
Article 292.- Le territoire sénégalais est le patrimoine commun de la nation.
Article 293.- Dans le respect des principes et dispositions de la loi sur le domaine national et du Code du Domaine
de l'Etat, en tout ce qui n'est pas contraire à la présente loi, les compétences transférées aux départements et aux
communes en matière domaniale concernent la gestion et l'utilisation du domaine privé de l'Etat, du domaine
public et du domaine national.
Section 2 : Du domaine privé de l'Etat
Article 294.- L'Etat peut céder aux collectivités locales tout ou partie de ses biens meubles ou immeubles relevant
de son domaine privé, ou passer avec ces collectivités des conventions portant sur l'utilisation desdits biens.
La cession par l'Etat des biens meubles et immeubles cités à l'alinéa premier du présent article notamment des
immeubles bâtis ou non bâtis aux collectivités locales pour leur permettre d'exécuter leurs missions et d'abriter des
agences décentralisées ou des équipements collectifs, peut être opérée, soit à l'initiative des collectivités locales,
soit à l'initiative de l'Etat.
Article 295.- L'Etat peut, conformément aux dispositions de l'article 294 ci-dessus, soit faciliter aux collectivités
locales l'accès à la pleine propriété de tout ou partie des biens meubles et immeubles relevant de son domaine
privé, soit affecter simplement le droit d'usage à ces collectivités locales de certains de ses biens meubles et
immeubles.
Section 3 : Du domaine public
Article 296.- Pour les projets initiés sur le domaine public maritime et le domaine fluvial par les personnes
physiques, les collectivités locales ou toute autre personne morale, il est requis l'autorisation du conseil
départemental, après avis de l’organe délibérant de la commune où se situe le projet.
Cette délibération est soumise à l'approbation du représentant de l'Etat.
Article 297.- Pour les projets ou opérations initiés par l'Etat sur le domaine public maritime et sur le domaine
fluvial, soit dans le cadre de l'exercice de la souveraineté, soit dans l'optique de la promotion du développement
économique et social, l'Etat prend la décision après avis des conseils départemental et municipal sauf impératif de
défense nationale ou d'ordre public. L'Etat communique la décision pour information aux conseils départemental
et municipal.
Article 298.- Dans les zones du domaine public maritime et du domaine public fluvial, dotées de plans spéciaux
d'aménagement approuvés par l'Etat, les compétences de gestion sont déléguées par ce dernier aux départements
et communes concernés respectivement pour les périmètres qui leur sont dévolus dans lesdits plans.
Les redevances y afférentes sont versées aux collectivités locales concernées.
Les actes de gestion qu'elles prennent sont soumis à l'approbation du représentant de l'Etat et communiqués, après
cette formalité, aux départemental et municipal pour information.
Article 299.- Le domaine public artificiel reste géré par l'Etat.
Toutefois, l'Etat peut transférer aux collectivités locales, suivant des modalités de classement qui sont fixées par
décret, la gestion des monuments historiques.
Les communes sont chargées de la gestion de la voirie non classée située à l'intérieur du périmètre communal.
Section 4 : Du domaine national
Article 300.- Les projets ou opérations initiés sur le domaine national par une personne physique, une collectivité
locale où toute autre personne morale distincte de l'Etat, sont établis conformément aux dispositions de la loi sur le
domaine national.
Pour les projets et opérations qu'il initie sur le domaine national, l'Etat prend la décision après avis des conseils
locaux concernés, sauf impératif de défense nationale ou d'ordre public.
Cette décision est communiquée, pour information, aux conseils locaux concernés.
Article 301.- Les terrains du domaine national sis dans les communes peuvent être immatriculés au nom de l'Etat
et affectés aux communes en tant que de besoin, notamment pour servir d'assiette à des projets d'équipements
collectifs.

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La propriété des terrains immatriculés reste à l'Etat dans le cadre des lotissements des terrains du domaine national
des zones urbaines.
Toutefois, la commission d'attribution des parcelles issues de ces lotissements est présidée par le maire. La
composition des membres de cette commission est fixée par décret.
Les décisions de la commission font l'objet d'un acte portant attribution de parcelles aux affectataires. Cet acte est
soumis à l'approbation du représentant de l'Etat.
Article 302.- Pour tout projet ou opération de la compétence de l'Etat dans les zones urbaines, à l'exclusion de
terrains à usage d'habitation, celui-ci prend la décision après avis du conseil départemental et du conseil municipal
concernés.
Cette décision est communiquée au conseil départemental et conseil municipal concernés.
Les terres du domaine national à vocation agricole situées dans les zones urbaines sont gérées conformément aux
dispositions de la loi sur le domaine national concernant les zones urbaines, en tout ce qui n'est pas contraire aux
dispositions de la présente loi.
Article 303.- Lorsque des terres précédemment situées dans des zones pionnières sont reversées dans des zones de
terroir, l'Etat conserve la gestion des parties des zones pionnières ayant fait l'objet d'un aménagement spécial et y
exerce les prérogatives nécessaires quant à leur mode de gestion.
L'Etat peut affecter ou céder tout ou partie de ces zones d'aménagement spécial, suivant des critères fixés par
décret, à des personnes physiques, des collectivités locales ou à toute personne morale, pour la réalisation de
projets de développement économique et social.
Chapitre II : De l'environnement et de la gestion des ressources naturelles
Section 1 : Compétences du département

Article 304.- Le département reçoit les compétences suivantes :

♦ la création et la gestion des forêts, zones protégées et sites naturels d’intérêt départemental;
♦ la délivrance d’autorisation d’amodiation de chasse, après avis du conseil municipal ;
♦ la gestion des eaux continentales à l’exclusion des cours d’eau à statut national ou international ;
♦ l’élaboration et mise en œuvre de plans départementaux d’actions de l’environnement, d’intervention
d’urgence et de prévention des risques ;
♦ la réalisation de pare- feux et la mise à feu précoce, dans le cadre de la lutte contre les feux de brousse ;
♦ l’élaboration et mise en œuvre des plans d’action locale pour l’environnement ;
♦ la protection des eaux souterraines et de surface ;
♦ la répartition des quotas d’exploitation forestière entre les communes ;
♦ la lutte contre les incendies et protection de la nature ;
♦ l’autorisation de défricher après avis du conseil municipal concerné ;
♦ la délivrance de permis de coupe et d’abattage.
Section 2 : compétence de la commune
Article 305.- La commune reçoit les compétences suivantes :
♦ la gestion des forêts de terroirs ;
♦ la gestion des sites naturels d’intérêt local ;
♦ la création et gestion des bois communaux et d’aires protégées ;
♦ la création de mares artificielles et retenues collinaires notamment à des fins agricoles ;
♦ les opérations de reboisement ;
♦ l’élaboration des plans communaux d’action pour l’environnement ;
♦ la gestion des déchets et la lutte contre l’insalubrité ;
♦ la mise en défens.

Chapitre III : De la santé, de la population et de l’action sociale


Section 1 : Compétences du département
Article 306.- Le département reçoit les compétences suivantes :
♦ la gestion et l’entretien des hôpitaux niveaux 1 et 2 ;
♦ la participation à la couverture maladie universelle ;
♦ la participation à l’entretien et à la gestion des centres de promotion et de réinsertion sociale ;
♦ l’appui au financement des projets productifs pour les populations déshéritées ;

Section 2 : compétences de la commune
Article 307.- la commune reçoit les compétences suivantes :

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♦ la construction, la gestion, l’équipement et l’entretien des postes de santé, maternités et cases de santé ;
♦ l’organisation et la gestion des secours au profit des nécessiteux ;
♦ la gestion, l’équipement et l’entretien des centres de santé ;
♦ la mise en œuvre des mesures de prévention et d’hygiène ;
♦ le recrutement et mis à disposition de personnel d’appui ;
♦ la participation à la couverture maladie universelle.

Chapitre IV : De la jeunesse, des sports et des loisirs
Section 1 : Compétences du département
Article 308.- Le département reçoit les compétences suivantes :
♦ la réalisation, la gestion et l’entretien des infrastructures sportives et socio-éducatives à statut départemental
ou régional ;
♦ l’appui aux ligues, à l’Organisme régional de Coordination des Activités de Vacances et au Conseil régional
de la Jeunesse ;
♦ l’autorisation d’ouverture des collectivités éducatives après avis du conseil municipal concerné ;
♦ la réalisation, la gestion et l’entretien des infrastructures à statut départemental ;
♦ le développement d’activités socio-éducatives ;
♦ la promotion des activités physiques et sportives au niveau départemental ;
♦ l’appui aux districts, à l’Organisme départemental de Coordination des Activités de Vacances et au Conseil
départemental de la Jeunesse;
♦ la participation à l’organisation des compétitions sportives.
Section 2 : compétences de la commune
Article 309.- La commune reçoit les compétences suivantes :
♦ la promotion des activités socio-éducatives, sportives et de jeunesse ;
♦ la réalisation d’infrastructures sportives de proximité ;
♦ la construction, gestion et entretien des stades municipaux ;
♦ l’aménagement et gestion d’aire de jeux et parcours sportifs ;
♦ la participation à l’organisation des compétitions sportives ;
♦ l’appui aux associatives sportives et culturelles et au Conseil communal de la Jeunesse ;
♦ le recrutement et la prise en charge des personnels d’appui.
Chapitre V : de la culture
Section 1 : Compétences du département
Article 310.- Le département reçoit les compétences suivantes :

♦ la promotion et la valorisation des sites et monuments historiques ;

♦ la participation à la recherche et à la découverte des vestiges préhistoriques ou historiques ;

♦ la création et la gestion d’un orchestre départemental ;

♦ la gestion d’un musée départemental ;


♦ la création et la gestion d’établissements socioculturels, de bibliothèques ;
♦ la création et la gestion d’orchestres, d’ensembles lyriques traditionnels, de corps de ballets et de troupes de
théâtre ;
♦ la promotion de la culture nationale et locale ;
♦ la conservation des sites et monuments historiques.
Section 2 : compétence de la commune

Article 311.- La commune reçoit les compétences suivantes :

♦ l’organisation de journées culturelles, de manifestations culturelles traditionnelles et de concours littéraires et


artistiques ;
♦ la surveillance et suivi de la conservation des sites et monuments historiques ;
♦ la création et gestion des centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) ;
♦ la collecte de la tradition orale des contes, mythes, proverbes, symboles et valeurs ;
♦ le recrutement et la prise en charge des personnels d’appoint.

Chapitre VI : De l’éducation, de l’alphabétisation, de la promotion des langues nationales et de la formation
professionnelle

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Section 1 : Compétences du département
Article 312.- Le département reçoit les compétences suivantes :
♦ la construction, l’équipement de lycées d’enseignement technique et lycées professionnels ;
♦ la construction de centres d’enseignement technique et de formation professionnelle ;
♦ l’élaboration et la mise en œuvre du plan départemental de développement de l’éducation et de la
formation ;
♦ la création d’une bourse des métiers ;
♦ la participation à l’acquisition de manuels, de fournitures scolaire et de matériels didactiques pour les lycées
d’enseignement technique et professionnels, et les centres de formation professionnelle ;
♦ l’appui au fonctionnement des organes de gestion au niveau régional ;
♦ la promotion du partenariat école/entreprises ;
♦ la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre de la tranche départementale de la carte scolaire
régionale ;
♦ l’équipement et l’entretien des lycées et collèges d’enseignement général et participation à leur gestion par le
biais des structures de dialogues et de concertation
♦ l’élaboration et la mise en œuvre du plan départemental d’élimination de l’analphabétisme
♦ le soutien à la formation professionnelle ;
♦ la participation à l’acquisition de manuels et de fournitures scolaire des lycées et collèges d’enseignement
général ;
♦ l’allocation de bourses et aides scolaires ;
♦ l’autorisation d’exercer comme opérateur en alphabétisation ;
♦ la promotion de l’éducation inclusive ;
♦ la promotion des valeurs civiques et de la citoyenneté active.
Section 2 : compétences de la commune

Article 313.- La commune reçoit les compétences suivantes :

♦ la construction et équipement des écoles élémentaires, préscolaires, écoles communautaires de base et écoles
franco-arabe ;
♦ Participation à la gestion et à l’administration des écoles élémentaires, préscolaires, daaras, écoles
communautaires de base et écoles franco arabes ;
♦ Recrutement de personnels d’éducation et de formation pour les classes préscolaires communautaires et des
centres d’éducation de base des jeunes et des adultes analphabètes ;
♦ l’appui aux Daaras ;
♦ les soutiens scolaires ;
♦ L’allocation et la répartition de bourses et d’aides scolaires ;
♦ le recrutement et prise en charge des personnels d’appoint des écoles élémentaires, préscolaires, des écoles
franco arabes et écoles communautaires de base;
♦ la promotion des langues nationales et de la tradition orale ;
♦ Le recrutement d’alphabétiseurs ;
♦ La formation des formateurs et alphabétiseurs ;
♦ le soutien à la formation professionnelle ;
♦ la participation à l’acquisition de manuels et de fournitures scolaire pour les écoles élémentaires, préscolaires,
écoles communautaires de base et écoles franco-arabe.
♦ élaboration et mise en œuvre du plan communal de lutte contre l’analphabétisme.
Chapitre VII : de la planification
Section 1 : compétence du département

Article 314.-Le département reçoit les compétences suivantes :

♦ l’élaboration et l’exécution du plan départemental de développement (PDD) en articulation avec les stratégies
et les politiques nationales ;
♦ la mise en œuvre du contrat plan avec l’État pour la réalisation de projets de développement.

Section 2 : compétence de la commune

Article 315.- La commune reçoit les compétences suivantes :

♦ l’élaboration et l’exécution du plan de développement communal (PDC), en articulation avec les Plan de
développement de la ville ;
♦ la mise en œuvre du contrat plan avec l’État pour la réalisation de projets de développement.

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Chapitre VIII : de l’aménagement du territoire
Section 1 : compétence du département

Article 316.- Le département élabore et met en œuvre son schéma d’aménagement du territoire.

Section 2 : Compétences de la commune

Article 317.- La commune donne son avis sur le projet du schéma d’aménagement du territoire du département et
en assure l’opérationnalisation des options.

Chapitre IX : De l’urbanisme et de l’habitat


Section 1 : Compétences du département
Article 318.- le département reçoit les compétences suivantes :
♦ l’approbation des schémas directeurs et d’urbanisme (SDAU) ;
♦ le soutien à l’action des communes en matière d’urbanisme et d’habitat.
Section 2 : compétences de la commune

Article 319.- La commune reçoit les compétences suivantes :

♦ l’élaboration du plan directeur d’urbanisme (PDU) du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme
(SDAU), des plans d’urbanisme de détail des zones d’aménagement concerté, de rénovation urbaine et de
remembrement ;
♦ les lotissements, leur extension ou restructuration ;
♦ la délivrance des accords préalables de certificats d’urbanisme ;
♦ la délivrance des autorisations de construire à l’exception de celles délivrées par le ministre chargé de
l’urbanisme ;
♦ la délivrance de permis de démolir et de clôturer ;
♦ l’autorisation d’installation et de travaux divers.


TITRE III : DE LA COMPENSATION ET DU FONDS DE DOTATION DE LA DECENTRALISATION
Chapitre premier : Principes de la compensation
Article 320.- Les charges financières résultant pour chaque département ou commune des transferts de
compétences définies par le présent code font l'objet d'une attribution par l'Etat de ressources d'un montant au
moins équivalent auxdites charges.
Les ressources attribuées sont au moins équivalentes aux dépenses effectuées par l'Etat, pendant l'année précédant
la date du transfert des compétences.
Article 321.- Les autorités déconcentrées de l'Etat, dont les moyens matériels et humains placés sous l'autorité du
représentant de l'Etat sont mis en tant que besoin à la disposition des collectivités locales pour exercer leurs
nouvelles compétences, reçoivent une part des ressources visées à l'article précédent.
Article 322.- A chaque étape du transfert des compétences, le montant des dépenses résultant des accroissements
et diminutions de charges est constaté pour les collectivités locales et pour l'Etat par arrêté conjoint du Ministre
chargé des Collectivités locales et du Ministre chargé des Finances, après avis du Conseil national de
Développement des Collectivités locales.
Article 323.- Les charges visées aux articles précédents sont compensées par le transfert d'une dotation équivalant
à un pourcentage de la taxe sur la valeur ajoutée perçue par l'Etat, sur un fonds de dotation, conformément aux
articles 324 à 328 de la présente loi.
Chapitre II : Fonds de dotation de la décentralisation
Article 324.- Le fonds de dotation de la décentralisation, créé par la loi des finances, reçoit une dotation
équivalant à 3,5% de la Taxe sur la Valeur ajoutée perçue au profit du budget de l'Etat de la dernière gestion
connue.
Ce pourcentage est modifié dans le sens d’une hausse progressive, à chaque fois que de besoin, compte tenu des
compétences des collectivités locales.
Le Conseil national de Développement des Collectivités locales est consulté chaque année pour avis dans des
conditions fixées par décret.
Chapitre III : Critères de répartition du fonds de dotation de la décentralisation

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Article 325.- Les critères de répartition du fonds de dotation sont fixés et modifiés par décret, chaque fois que de
besoin, après avis du Conseil national de Développement des Collectivités locales.
En fonction des compétences transférées progressivement par la loi, le Conseil national de Développement des
Collectivités locales propose, en premier lieu, les critères de répartition du Fonds de dotation entre les parts
réservées respectivement aux départements, aux villes et aux communes, ainsi que le prélèvement effectué en
faveur des autorités déconcentrées de l'Etat pour les activités de leurs services mis à la disposition des collectivités
locales.
Le conseil propose, en second lieu, les critères de répartition des trois parts réservées aux collectivités locales
selon leurs caractéristiques propres.
Chaque critère est affecté par le conseil d'un taux en pourcentage intervenant dans la répartition du fonds.
La dotation effective de chaque collectivité locale, à partir des critères établis selon la procédure ci-dessus
indiquée, est effectuée par arrêté conjoint du Ministre chargé des Collectivités locales et du Ministre chargé des
Finances.
Article 326. - Les dotations des départements, des villes et des communes leur sont affectées globalement.
Article 327.- Le prélèvement effectué pour les services déconcentrés de l'Etat, mis à la disposition des collectivités
locales, figure chaque année dans l’arrêté conjoint du Ministre chargé des Collectivités locales et du Ministre
chargé des Finances.
Article 328.- Le Fonds d'Equipement des Collectivités locales reçoit une dotation équivalant à 2% de la Taxe sur
la Valeur ajoutée au profit du budget de l’Etat de la dernière gestion connue.
Ce pourcentage est modifié dans le sens d’une hausse progressive, à chaque fois que de besoin, compte tenu des
compétences des collectivités locales.
Le Fonds d'Equipement des Collectivités locales est réparti sur la base du principe de la solidarité nationale,
chaque année, par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et du Ministre chargé des Collectivités locales,
entre les différents ordres de collectivités locales.
Les modalités de répartition de ces dotations sont fixées après avis du Conseil national de Développement des
Collectivités locales.
Dispositions transitoires et finales
Article 329.- Pour l'application du présent code, les limites actuelles des départements sont maintenues.
Les communautés rurales et les communes d’arrondissement actuelles sont érigées en communes.
Article 330.- Sauf décision contraire prise par décret, le transfert de compétences de l'Etat aux collectivités locales
ne peut entraîner le transfert aux départements et aux communes des services ou parties de services correspondants
de l'Etat.
Article 331.- Sont abrogées toutes dispositions contraires au présent code, notamment la loi n° 96-06 du 22 mars
1996, modifiée, portant Code des Collectivités locales, la loi n° 96-07 du 22 mars 1996, modifiée, portant transfert
de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales et la loi n° 96-09 du 22 mars 1996 fixant
l'organisation administrative et financière de la commune d'arrondissement et ses rapports avec la ville.
Article 332. - Les dispositions du présent code sont applicables à compter de l'installation des conseils
départementaux et municipaux issus des élections locales qui suivent sa date d'entrée en vigueur.

La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Dakar, le 28 décembre 2013


Par le Président de la République Macky SALL
Le Premier Ministre
Aminata TOURE

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L'ANCIEN CODE

Loi n° 96-06 du 22 mars 1996


portant Code des Collectivités locales

EXPOSE DES MOTIFS

Le Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale, a opté pour une politique
de décentralisation progressive et prudente, mais désormais irréversible.

Quelques dates significatives illustrent cette évolution très volontariste:

- en 1960, le statut de commune de plein exercice est élargi à toutes les


communes;
- en 1966, le Code de l'Administration communale est promulgué par la loi n° 66-64 du 30
juin 1966, réunissant en un texte de référence unique, les différentes lois qui régissaient
l'institution communale;
- en 1972, la loi n° 72-25 du 25 avril 1972 crée les communautés rurales;
- en 1990 enfin, la loi n° 90-35 du 8 octobre 1990 modifie à nouveau le
Code de l'Administration communale et verse les communes à statut spécial dans le droit
commun, la loi n° 90-37 du 8 octobre 1990 retire la gestion des communautés rurales aux
sous-préfets et la remet entre les mains des présidents de conseils ruraux.

Au terme de cette évolution, l'ensemble du Sénégal est couvert par 48 communes et 320
communautés rurales, soit au total 368 collectivités locales.

Cette architecture administrative, qui a l'avantage de ne pas découper le territoire national en


un nombre excessif de communautés humaines trop souvent dépourvues de moyens,
comme c'est le cas dans de nombreux pays dont la géographie et l'histoire sont différentes
des nôtres, a cependant besoin d'évoluer sur deux plans :

1. - Il est temps de mieux répondre à l'exigence du développement économique en créant


entre les administrations centrales de l'Etat et les collectivités locales de base des structures
intermédiaires, les régions destinées à servir de cadre à la programmation du
développement économique, social et culturel, et où puisse s'établir la coordination des
actions de l'Etat et celles des collectivités.
2. - Il est temps de mieux approfondir la décentralisation, en considérant les collectivités
locales comme majeures; ce qui conduit à substituer un contrôle de légalité a posteriori,
rapproché, à l'actuel contrôle d'approbation a priori, centralisé.

Ainsi, avec la réforme institutionnelle de la région, commandée par l'accélération du


développement du pays et le rapprochement des décisions à la base, le Sénégal entame-t-il
une nouvelle phase de sa réforme.

Lorsque les dix régions seront érigées en collectivités locales dotées d'assemblées élues au
suffrage universel et de l'autonomie financière, le Sénégal disposera de 378 collectivités
locales, avec deux niveaux de base, et un niveau intermédiaire.

Cette réforme ne s'adressera pas uniquement aux régions auxquelles elle va confier des
compétences jusqu'ici exercées par l'Etat, mais elle répartira judicieusement celles-ci entre
régions, communes et communautés rurales dans la perspective d'une meilleure harmonie
du développement local.

Code des collectivités locales du Sénégal 1


L'Assemblée nationale vient de voter une réforme de la Constitution qui introduit dans notre
texte fondamental un article 90 précisant que les collectivités locales, s'administrant
librement par des conseils élus, participent de l'organisation même de nos pouvoirs publics
et de nos libertés.

Le moment est venu, en conséquence de fixer l'organisation et le fonctionnement de la


région,de préciser les nouvelles libertés dont bénéficieront les communes et les
communautés rurales, et d'organiser pour ces trois ordres de collectivités locales un mode
de contrôle unique le contrôle a posteriori sera donc désormais la règle, et le contrôle a priori
l'exception, ce qui, en inversant le dispositif, antérieur conduit à mieux préciser le rôle des
représentants de l'Etat et des juridictions dans l'exercice de ce contrôle.

Ce dispositif se présente sous la forme d'un "Code des collectivités locales" partie législative
qui sera complétée par ses textes réglementaires d'application afin que soit rassemblé en un
document unique à l'usage des élus l'ensemble des règles qui organisent la démocratie
locale.

Le principe général qui inspire cette réforme, telle que l'a voulue le Président de la
République, se résume en deux mots, liberté et proximité. Des autorités décentralisées et
proches des citoyens, libres de leurs décisions, des représentants de l'Etat sur le terrain
dotés de pouvoirs déconcentrés, un contrôle de légalité adapté et rapproché.

Le présent code comprend neuf titres.

Le titre premier traite de la libre administration des collectivités locales, principe affirmé par
l'article 90 de la Constitution cité ci-dessus. Il se rapporte à une série d'enjeux qui traduisent
les grands choix politiques opérés par le Chef de l'Etat, impérativement.

Ce titre comprend trois chapitres consacrés aux dispositions générales (1), à l'organisation,
au fonctionnement et au contrôle des collectivités locales (II) ainsi qu'à la coopération et à la
solidarité (III).

Ainsi, sont posés les principes généraux communs aux régions, aux communes et aux
communautés rurales.

Dans les titres suivants, ces principes seront appliqués aux différentes collectivités locales,
en tenant compte des spécificités qui s'attachent à la région, à la commune et à la
communauté rurale.

Le titre Il est consacré à la région, nouvelle collectivité locale dont il a paru utile de préciser
tout d'abord les dispositions relatives à ses limites, à sa dénomination. Il a été précisé que
c'est la loi qui fixe la dénomination de la région et que dans le présent code la région a les
mêmes limites que les circonscriptions administratives régionales créées par la loi n° 72-02
du 1er février 1972 modifiée.

Les autres chapitres traitent des compétences de la région, de la formation de ses organes
de fonctionnement de ses derniers, de la dissolution du conseil régional, de la substitution,
de la cessation de fonction du président du conseil régional et des membres du conseil.

Le dernier chapitre ouvre la possibilité à deux ou plusieurs conseils régionaux de créer des
ententes interrégionales. Il traite également des groupements mixtes que peuvent constituer
les régions, suivant un accord relatif, avec l'Etat ou avec des établissements publics à
caractère administratif, ou avec des communes ou des communautés rurales, l'objectif étant

Code des collectivités locales du Sénégal 2


ici de réaliser en commun une oeuvre ou un service présentant une utilité pour chacune des
parties.
Au titre III, il a été repris en les adaptant au contexte nouveau, les dispositions de la loi n°
66-64 du 30 juin 1966 portant Code de l'Administration communale et qui sont
spécifiquement consacrées à tous les aspects du fonctionnement de l'institution communale.

Dans le même esprit le titre IV intègre, après les modifications jugées utiles, les dispositions
de la loi n° 72-25 du 19 avril 1972 relatives aux communautés rurales.

Il va sans dire que ces trois niveaux de collectivités, même si les missions qui leur sont
assignées ne sont pas toujours identiques en raison de leur situation géographique
respective et de leur position dans l'appareil, n'en jouissent pas moins du même statut de
collectivité locale et sont en conséquence, vis-à-vis de l'Etat, tenues dans la même dignité et
assujetties, au regard des lois et règlements, aux mêmes conditions de fonctionnement.

Voilà pourquoi, les titres V et VI traitent respectivement de dispositions qui leur sont
communes à savoir :
- le fonctionnement de l'administration locale et les services publics (Titre V);
- le contrôle de légalité et le contrôle juridictionnel (titre VI).

Par ailleurs, la notion de tutelle doit désormais disparaître et faire place à celle de contrôle.
La suppression des tutelles administratives, financières et techniques est accompagnée d'un
nouveau dispositif de contrôle.

Ce qui est logique car, à nouveau concept, nouveau dispositif.

Ce contrôle doit s'exercer dans deux domaines : le respect de la légalité et l'orthodoxie


budgétaire et financière.

Il doit se traduire par une nouvelle mission assignée aux représentants de l'Etat auprès des
collectivités locales et au Conseil d'Etat pour le contrôle juridictionnel.

Le titre VII est consacré à ces préoccupations.

Le titre VIII énumère les organismes de suivi dont la création ou la redynamisation


permettront un pilotage efficace de la présente réforme.

Le titre IX indique, d'une part, les textes dont l'abrogation est indispensable, dés l'instant que
leurs dispositions sont contraires au présent Code des Collectivités locales, et d'autre part, le
délai d'application dudit Code fixé à compter de l'installation des conseils régionaux,
municipaux et ruraux issus des élections locales qui suivent sa date d'entrée en vigueur.

Tel est l'objet du présent projet de loi qui vous est soumis portant Code des Collectivités
locales.

L'Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du lundi 5 février 1996;

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

Code des collectivités locales du Sénégal 3


TITRE PREMIER : DE LA LIBRE ADMINISTRATION DES COLLECTIVITES LOCALES

Chapitre premier : Dispositions générales.

Article premier. - Dans le respect de l'unité nationale et de l'intégrité du territoire, les


collectivités locales de la République sont la région, la commune et la communauté rurale.

La région, la commune et la communauté rurale sont dotées de la personnalité morale et de


l'autonomie financière. Elles s'administrent librement par des conseils élus au suffrage
universel.

Article 2. - Les collectivités locales sont créées, supprimées, scindées ou fusionnées dans
les conditions prévues par le présent code.

Article 3. - Les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la


mise en œuvre des actions de développement économique, éducatif, social et culturel
d'intérêt régional, communal ou rural.

Elles associent en partenariat, le cas échéant, à la réalisation des projets de développement


économique, éducatif, social et culturel, les mouvements associatifs et les groupements à
caractère communautaire.

Toute personne physique ou morale peut faire au président du conseil régional, au maire et
au président du conseil rural, toutes propositions relatives à l'impulsion du développement
économique et social de la collectivité locale concernée et à l'amélioration du fonctionnement
des institutions.

Tout habitant ou contribuable a le droit de demander à ses frais communication, de prendre


copie totale ou partielle des procès-verbaux du conseil régional, du conseil municipal ou du
conseil rural, des budgets et des comptes, des arrêtés.

Les collectivités locales sont seules responsables, dans le respect des lois et règlements, de
l'opportunité de leurs décisions.

Article 4. - Aucune collectivité locale ne peut délibérer en dehors de ses réunions légales, ni
sur un objet étranger à ses compétences, sous peine de se voir appliquer les sanctions
administratives et pénales prévues aux articles 27, 94 et 201 du présent code.

Article 5. - La détermination des compétences des régions, des communes et des


communautés rurales, relève de la loi.

Tout transfert de compétence à une collectivité doit être accompagné du transfert


concomitant par l'Etat à celle-ci, des ressources et moyens nécessaires à l'exercice normal
de cette compétence

Chapitre II : Organisation, fonctionnement et contrôle des Collectivités locales.

Article 6. - Le conseil de chaque collectivité locale élit en son sein un organe exécutif dont la
composition est fixée par le présent code.

Article 7. - Les collectivités locales disposent de budgets et de ressources propres.

Code des collectivités locales du Sénégal 4


Article 8. - La préparation, l'adoption, l'exécution et le contrôle de l'exécution du budget des
collectivités locales s'effectuent dans les conditions prévues par le présent code et dans le
respect des règles de la comptabilité publique.

Article 9. - Pour accomplir leurs missions, les collectivités locales disposent de services
propres et s'appuient sur les services déconcentrés de l'Etat. Les élus des collectivités
locales ont droit à une formation adaptée à leur fonction.

Article 10. - Les collectivités locales disposent de personnels dont le statut est déterminé
par la loi.

Tout recrutement de personnel par une collectivité locale, doit être prévu et inscrit à son
budget.

Article 11. - Le domaine public et privé d'une collectivité locale se compose de biens
meubles et immeubles acquis à titre onéreux ou gratuit.

L'Etat peut transférer à une collectivité locale la gestion d'une partie de son domaine public.
Il peut également cogérer avec une collectivité locale ou lui affecter ou céder, à titre onéreux
ou gratuit, des biens de son domaine privé se trouvant dans le ressort territorial de celle-ci.

Pour des motifs d'intérêt général, l'Etat se réserve le droit de reprendre tout ou partie de ces
biens à charge d'en rembourser les impenses conformément aux lois et règlements.

Les règles relatives au classement, au déclassement, au transfert, à l'affectation, à la


désaffectation, à l'aliénation du domaine d'une collectivité locale sont fixées par la loi.

Article 12. - Les actes des collectivités locales font l'objet d'un contrôle de légalité exercé
par les représentants de l'Etat. Le Conseil d'Etat est juge du contentieux né de l'exercice du
contrôle. Il est également juge des comptes.

Chapitre III : Coopération et solidarité

Article 13. - Aucune collectivité locale ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre
collectivité locale.

Article 14. - Les collectivités locales peuvent entreprendre des actions de coopération entre
elles.

Cette coopération peut se traduire par la création d'un groupement de deux ou plusieurs
collectivités ou de toute autre structure appropriée de promotion et de coordination des
actions de développement dans des domaines spécifiques.

Article 15. - Les collectivités locales peuvent individuellement ou collectivement,


entreprendre avec l'Etat la réalisation de programmes d'intérêt commun.

Article 16. - L'Etat garantit et organise le principe de solidarité entre les collectivités locales.
A cet effet, il crée un fonds de dotation alimenté par son budget.

Article 17. - Dans les conditions prévues par le présent code, les collectivités locales
peuvent dans le cadre de leurs compétences propres, entreprendre des actions de
coopération qui donnent lieu à des conventions avec des collectivités locales de pays
étrangers ou des organismes internationaux publics ou privés de développement.

Code des collectivités locales du Sénégal 5


TITRE II : DE LA REGION

Article 18. - La région est une collectivité locale, personne morale de droit public. Elle est
administrée par un conseil régional élu au suffrage universel direct.

Le conseil régional par ses délibérations, le président du conseil régional par l'instruction des
affaires et l'exécution des délibérations concourent à l'administration de la région.

Article 19. - La création et l'organisation de la région ne peuvent porter atteinte ni à l'unité de


la nation ni à l'intégrité du territoire.

Chapitre premier : Limites et dénomination de la région

Article 20. - La dénomination d'une région est fixée par la loi, après avis du conseil régional
concerné.

Pour l'application du présent code, les régions ont les mêmes limites que les circonscriptions
administratives régionales créées par la loi no 72-02 du 1er février 1972 modifiée relative à
l'organisation de l'administration territoriale.

Article 21. - Pour transférer le chef-lieu d'une région ou modifier les limites territoriales de
plusieurs régions, le Ministre chargé des Collectivités locales prescrit une enquête.

Pour rattacher à une région une commune ou une portion de commune, une communauté
rurale ou une portion de communauté rurale, l'avis du conseil municipal ou du conseil rural et
des conseils régionaux intéressés est requis.

Article 22. - Les modifications des limites territoriales des régions, les fusions de deux ou
plusieurs régions, la désignation des nouveaux chefs-lieux, sont décidées par la loi.

Ces modifications entraînent rectification semblable des circonscriptions administratives


concernées.

Article 23. - Les fusions et modifications de régions prennent effet à compter de la date
d'ouverture de la première session du nouveau conseil régional de l'entité nouvellement
créée, à moins que la loi constitutive en dispose autrement.

Dans ce dernier cas, ladite loi prévoit la dissolution du ou des conseils régionaux concernés.

Article 24. - Les biens appartenant à une région réunie à une autre ou à une portion de
région érigée en région séparée, deviennent la propriété de la région à laquelle est faite la
réunion ou de la nouvelle région.

Les habitants de la région ou de la portion territoriale d'une région réunie à une autre
conservent la jouissance des biens dont les fruits sont perçus en nature.

Les actes portant fusion ou distraction de région en déterminent expressément toutes les
autres conditions y compris la dévolution des biens.

Un décret détermine notamment les conditions d'attribution soit à la région ou aux régions de
rattachement soit à l'Etat.

- des terrains ou édifices faisant partie du domaine public.

Code des collectivités locales du Sénégal 6


- de son domaine privé.

- des libéralités avec charges faites en faveur de la région supprimée.

Chapitre II : Compétences de la région.

Article 25. - Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région.

La région a compétence pour promouvoir le développement économique, éducatif, social,


sanitaire, culturel et scientifique de la région, pour réaliser les plans régionaux de
développement et organiser l'aménagement de son territoire dans le respect de l'intégrité, de
l'autonomie et des attributions des communes et des communautés rurales.

Elle peut engager des actions complémentaires de celles de l'Etat, et des autres collectivités
locales situées dans la région, dans les domaines et les conditions qui sont fixées par les lois
portant répartition des compétences prévues à l'article 5 du présent code.

La région peut passer des conventions avec l'Etat ou avec d'autres collectivités locales ou
leurs groupements, pour mener avec eux des actions relevant de leur compétence, dans le
strict respect de leurs attributions.

Elle propose aux collectivités locales de la région toutes mesures tendant à favoriser la
coordination des investissements locaux et des actions de développement, sous réserve des
dispositions de l'article 13.

Article 26. - Dans le respect des dispositions constitutionnelles et dans les conditions fixées
par le Titre VI du présent code, la région peut passer des conventions de coopération
décentralisée avec des collectivités locales, des organismes publics ou privés étrangers ou
internationaux.

Article 27. - Lorsque le conseil régional délibère en dehors de ses réunions légales ou sur
un objet étranger à ses compétences, le représentant de l'Etat prononce par arrêté motivé, la
nullité des actes, prend toutes les mesures nécessaires pour que l'assemblée se sépare
immédiatement.

Il est interdit à tout conseil de délibérer sur un objet étranger à ses compétences, de publier
des proclamations et adresses, d'émettre des vœux politiques menaçant l'intégrité territoriale
et l'unité nationale ou de se mettre en communication avec un ou plusieurs conseils
régionaux hors les cas prévus par la loi.

Dans les cas prévus à l'alinéa 2 ci-dessus, le représentant de l'Etat prend un arrêté motivé
qu'il transmet au Procureur de la République du ressort pour l'exécution des lois et
l'application s'il y a lieu de l'article 226 du Code pénal.

En cas de condamnation, les membres de la réunion sont déclarés, par le jugement, exclus
du conseil régional et inéligibles pendant les trois années qui suivent la condamnation.

La nullité des actes et des délibérations pris en violation du présent article est prononcée
dans les formes indiquées au titre VI du présent Code.

Chapitre III : Organes de la région

Section 1 : Formation des organes de la région

Code des collectivités locales du Sénégal 7


Article 28. - Le conseil régional composé de conseillères et de conseillers régionaux élus
pour cinq ans conformément au Code électoral, est l'organe délibérant de la région.

Dans les formes et conditions prévues à l'article 41 du présent code, le conseil élit en son
sein un bureau composé d'un président, d'un premier vice-président, d'un second vice-
président et de deux secrétaires.

Les membres du bureau, en raison des responsabilités qui leur sont dévolues, doivent savoir
lire et écrire.

Après le président et les membres du bureau dans l'ordre de leur élection, les conseillers
régionaux prennent rang dans l'ordre du tableau.

L'ordre du tableau est déterminé :

1. - par la date la plus ancienne des élections intervenues depuis le dernier renouvellement
intégral du conseil régional.

2. - entre conseillers élus le même jour, par la priorité d'âge.

Article 29. - Le président du conseil régional et les membres du bureau sont élus pour la
même durée que le conseil régional.

A l'occasion des cérémonies officielles et des circonstances solennelles, le président et les


membres du bureau portent en ceinture une écharpe aux couleurs nationales, avec franges
dorées pour le président et franges argentées pour les membres du bureau.

Article 30. - Le conseil régional peut déléguer l'exercice d'une partie de ses attributions au
bureau, à l'exception de celles visées aux articles 43 et 44 du présent code. Cette décision
doit faire l'objet d'une délibération déterminant l'étendue et la durée de la délégation. A
l'expiration de la durée de la délégation, compte en est rendu au conseil régional.

Le conseil régional désigne parmi ses membres des délégués appelés à siéger au sein
d'organismes extérieurs dans les cas et conditions prévus par les textes régissant ces
organismes. La fixation par les textes précités de la durée des fonctions assignées à ces
membres ou délégués ne fait pas obstacle à ce qu'il puisse être procédé, à tout moment et
pour le reste de cette durée, à leur remplacement.

Article 31. - Il est créé par décret, auprès du conseil régional, un comité économique et
social, composé de personnes représentatives des activités économiques, sociales,
culturelles et scientifiques de la région, d'élus locaux ainsi que de personnalités reconnues
pour leur compétence désignées par le Président de la République.

Ces personnes doivent savoir lire et écrire.

Le comité donne son avis sur toute matière soit sur saisine du président du conseil régional,
soit de sa propre initiative, soit à la demande du conseil régional.

Il se réunit au moins une fois par an, sur convocation de son président, le président du
conseil régional étant dûment représenté. Il est obligatoirement consulté pour donner son
avis sur les budgets annuels, le plan de développement régional et les plans d'aménagement
régional, ainsi que sur leur déroulement annuel et sur les propositions d'ententes
interrégionales.

Code des collectivités locales du Sénégal 8


Article 32. - Le président du conseil régional est l'organe exécutif de la Région. Il prépare et
exécute les délibérations du conseil régional.

Il est l'ordonnateur des dépenses de la région et prescrit l'exécution des recettes, sous
réserve des dispositions particulières du Code général des Impôts relatives au recouvrement
des recettes fiscales des collectivités locales.

Il est le chef des services de la région. Il peut, sous sa surveillance et sous sa responsabilité,
donner délégation de signature aux membres du bureau.

Dans les mêmes conditions, il peut aussi déléguer sa signature au secrétaire général de la
région, ainsi qu’aux responsables desdits services.

Le président du conseil régional gère le domaine de la région. A ce titre, il exerce les


pouvoirs de police afférents à cette gestion, notamment en ce qui concerne la circulation sur
ce domaine, sous réserve des attributions dévolues aux représentants de l’Etat, aux maires
et aux présidents de conseil rural.

Article 33. - Pour la préparation et l'exécution des délibérations du conseil régional, son
président peut disposer, le cas échéant, des services extérieurs de l'Etat dans le cadre d'une
convention signée avec le représentant de l'Etat, précisant les conditions de prise en charge
par la région de ces missions.

Il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, donner délégation de signature aux chefs


desdits services pour l'exécution des missions qu'il leur confie, en application de l'alinéa
précédent.

Les conditions et les modalités de l'utilisation par la région de ces services, sous forme de
conventions - types, sont fixées par décret.

Article 34. - Pour l'application du présent code, les agents de l'Etat chargés de l'exécution
de tâches régionales, sont affectés auprès du président du conseil régional et sont placés,
pour l'exercice de leurs fonctions, sous l'autorité de celui-ci.

Ces personnels restent régis par les statuts qui leur sont applicables lors de l'entrée en
vigueur de la présente loi.

En outre, tout engagement d'un agent par la région s'effectue selon les modalités de
recrutement, de rémunération et de déroulement de carrière applicables aux emplois de
l'Etat équivalents.

Article 35. - Le secrétaire général de la région est nommé par le président du conseil
régional, après avis consultatif du représentant de l'Etat, parmi les agents et fonctionnaires
de la hiérarchie A de la fonction publique, ou de niveau équivalent dans les conditions
précisées par décret.

Il assiste aux réunions de bureau avec voix consultative.

Le président du conseil régional met fin à ses fonctions dans les mêmes formes.

Article 36, - La coordination entre l'action des services régionaux et celle des services de
l'Etat dans la région est assurée par le représentant de l'Etat en rapport avec le président du
conseil régional.

Code des collectivités locales du Sénégal 9


Le représentant de l'Etat réunit une conférence d'harmonisation au moins deux fois par an
sur les programmes d'investissement de l'Etat et de la région.

Le président du conseil régional ou son représentant y assiste de droit.

Article 37. - La région constitue en commun, avec les communes et les communautés
rurales, une agence régionale de développement (ARD).

Cette agence a pour mission d'apporter aux collectivités locales une assistance gratuite dans
tous les domaines d'activités liés au développement. Les modalités de création,
d'organisation et de fonctionnement de cette agence sont précisées par décret.

Le président du conseil régional en assure la présidence, le représentant de l'Etat y assiste


de droit ou s'y fait représenter.

La région peut créer toute autre structure régionale concourant à l'efficacité de ses missions,
dans les conditions fixées par décret.

INDEMNITES

Article 38. - Les fonctions de président, de membre du bureau, de conseiller régional, de


président et de membre de délégations spéciales, donnent lieu sur le budget régional au
paiement d’indemnités ou remboursement de frais que nécessite l’exécution des mandats
qui leur sont confiés.

Le conseil régional peut voter sur les ressources ordinaires de la région, des indemnités aux
présidents, pour frais de représentation. En cas de dissolution, ces indemnités sont
attribuées au président de la délégation spéciale.

Un décret fixe les modalités d’attribution ainsi que les taux maxima des indemnités et frais
visés au présent article.

Article 39. - La charge de la réparation du préjudice résultant d’un accident survenu dans
l’exercice de ses fonctions, des Présidents et vice-présidents et membres de bureaux, des
présidents et vice-présidents de délégation spéciale, incombe à la région.

Dans l’exercice de leurs fonctions, ils bénéficient de protection conformément aux


dispositions du code pénal et des lois spéciales.

Les conseillers régionaux et les délégués spéciaux bénéficient de la même protection


lorsqu’ils sont chargés de l’exécution d’un mandat spécial. Dans ce cas, ils bénéficient
également des dispositions de l’alinéa premier ci-dessus.

Section 2 : Fonctionnement des organes de la région.

Article 40.- Le conseil régional a son siège au chef-lieu de la région.

Il se réunit une fois par trimestre en session ordinaire. La durée de chaque session ne peut
excéder quinze jours, sauf la session budgétaire qui peut durer un mois.

Pour les années de renouvellement du mandat des conseillers régionaux, la première


réunion se tient de plein droit dans les quinze jours qui suivent la proclamation officielle des
résultats. Elle est convoquée par le représentant de l'Etat.

Code des collectivités locales du Sénégal 10


Les pouvoirs du conseil sortants expirent à l’ouverture de cette première réunion.

Article 41. - Au cours de la première réunion, le conseil régional présidé, par son doyen
d'âge, le plus jeune membre faisant fonction de secrétaire, élit son président parmi ses
membres.

L'élection a lieu au scrutin secret et à la majorité absolue des membres du conseil régional.

Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé
à un troisième tour de scrutin et l'élection a alors lieu à la majorité relative. En cas d'égalité
de suffrages, le plus âgé est déclaré élu.

Le conseil régional ne peut, dans ce cas délibérer que si les deux tiers de ses membres sont
présents. Si cette condition n'est pas remplie, la réunion est reconvoquée de plein droit huit
jours plus tard. La réunion peut alors avoir lieu sans condition de quorum.

Aussitôt après l'élection du président, et sous sa présidence, le conseil régional complète


son bureau en élisant ses deux vice-présidents et ses deux secrétaires. Chaque membre du
bureau est élu dans les mêmes conditions que le président et pour la même durée.

Article 42. - Après l'élection de son bureau, le conseil régional forme ses commissions,
procède à la désignation de ses membres ou de ses délégués pour le représenter au sein
d'organismes extérieurs.

Article 43. - Le conseil régional est également réuni en session extraordinaire sur un ordre
du jour déterminé à la demande

- du président;

- ou du tiers des membres du conseil régional, pour une durée qui ne peut excéder trois
jours. Un même conseiller ne peut présenter plus d'une demande de réunion par année;

- du représentant de l'Etat.

Article 44. - Le conseil régional forme de droit 4 commissions

1 - Commission des affaires administratives, juridiques et du règlement intérieur.

2. - Commission de l'éducation, de la santé et de la population, des affaires sociales et


culturelles, de la jeunesse et des sports.

3. - Commission des finances, du plan et du développement économique,

4. - Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire, des domaines, de


l'urbanisme et de l'habitat.

Toute autre commission peut être créée ou dissoute par délibération du conseil régional, sur
demande de son président ou sur proposition d'au moins 1/3 des membres du conseil
régional.

Article 45. - Les conseillers régionaux ont droit, pendant les sessions ou lors de missions
fixées par le président, à une indemnité journalière et à des frais de déplacement pour

Code des collectivités locales du Sénégal 11


participation aux travaux du conseil régional. Les montants de cette indemnité et de ces frais
sont fixés par décret.

Les membres du comité économique et social régional, autres que les élus, bénéficient d'une
indemnité fixée par décret.

Article 46. - Une intercommission des conseils régionaux élabore un règlement intérieur sur
convocation du Ministre chargé des Collectivités locales. Sa mise en vigueur est soumise au
Titre VI du présent code.

Article 47. - Les séances du conseil régional sont publiques sauf si le conseil en décide
autrement à la majorité absolue des membres présents ou représentés.

Sauf scrutin secret, pour chaque vote, s'il y a partage des voix celle du président est
prépondérante. Le vote a lieu au scrutin public sur la demande du quart des membres
présents ; les prénoms et noms des votants, avec la désignation de leur vote, sont insérés
au procès-verbal.

Article 48. - Le conseil régional ne peut délibérer que si la majorité absolue de ses membres
en exercice est présente à l'ouverture de la session.

Toutefois, si le conseil régional ne se réunit pas, au jour fixé par la convocation, en nombre
suffisant pour délibérer, la réunion est reconvoquée de plein droit huit jours plus tard et les
délibérations sont alors valables si le quart au moins des membres du Conseil sont présents.

Article 49. - Quinze jours au moins avant la réunion du conseil régional, le président adresse
aux conseillers régionaux un rapport sur chacune des affaires qui doivent leur être soumises.

Chaque année, le président rend compte au conseil régional par un rapport spécial, présenté
au mois de janvier de l'année suivant la fin de la gestion, de la situation de la région, sur les
matières transférées, de l'activité et du fonctionnement des différents services de la région et
des organismes qui relèvent de celle-ci ainsi que des crédits qui leur sont alloués. Le rapport
précise également l'état d'exécution des délibérations du conseil régional et de la situation
financière de la région. Ce rapport spécial donne lieu à un débat. Il est transmis pour
information au représentant de l'Etat. Il est rendu public.

Article 50. - Aux séances du conseil régional, la présence du représentant de l'Etat ou de


son délégué dûment mandaté, est de droit. Chaque fois qu'il le demande, le représentant de
l'Etat ou son délégué est entendu, mais ne peut ni participer au vote, ni présider le conseil
régional. Ses déclarations sont portées au procès-verbal des délibérations.

Une fois par an, le représentant de l'Etat expose, devant le conseil régional, par un rapport
spécial, présenté au mois de janvier de l'année suivant la fin de la gestion, l'activité des
services de l'Etat dans la région. Ce rapport spécial donne lieu à un débat en sa présence.

Article 51. - Un conseiller régional, empêché, peut donner procuration écrite de vote avec
signature certifiée conforme à un autre conseiller régional, pour la réunion à laquelle il ne
peut assister.

Un conseiller régional ne peut recevoir qu'une seule procuration.

Chapitre IV : Dissolution du conseil, substitution, suppléance, cessation de fonctions.

Code des collectivités locales du Sénégal 12


Article 52.- Lorsque le fonctionnement d'un conseil régional se révèle durablement
impossible, sa dissolution peut être prononcée par décret, après avis du Conseil d'Etat.

La dissolution ne peut être prononcée par voie de mesure générale.

Article 53. - En cas de dissolution du conseil régional, de démission de tous ses membres
ou d'annulation devenue définitive de l'élection de tous ses membres, une délégation
spéciale de sept membres est nommée par arrêté du Ministre chargé des Collectivités
locales.

Cette délégation, présidée par le représentant de l'Etat, a les mêmes attributions que le
conseil régional.

Toutefois, elle ne peut :

1. - aliéner ou échanger des propriétés de la région;

2. - augmenter l'effectif budgétaire;

3. - créer des services publics;

4. - voter des emprunts.

Il est procédé à la réélection du conseil régional dans un délai maximum de six mois.

Le représentant de l'Etat convoque le conseil élu pour la première réunion, dont il fixe la
date, l'heure et le lieu.

Article 54. - Dans le cas où le président du conseil régional refuse ou néglige d'accomplir un
des actes qui lui sont prescrits par la loi ou les règlements ou qui s'imposent absolument
dans l'intérêt de la région, le Ministre chargé des Collectivités locales, après l'en avoir mis en
demeure, peut y faire procéder d'office.

Cette mise en demeure doit être faite par écrit et indiquer le délai imparti au président pour
répondre au Ministre chargé des Collectivités locales.

Si la mise en demeure est restée vaine dans le délai imparti, ce silence équivaut à un refus.

Lorsqu'il s'agit d'une mesure présentant un intérêt interrégional, le Ministre chargé des
Collectivités locales peut se substituer, dans les mêmes conditions, aux présidents des
conseils régionaux intéressés.

Article 55. - Le président du conseil régional qui, pour une cause postérieure à son élection,
ne remplit plus les conditions requises pour être président ou qui se trouve dans un des cas
d'inéligibilité prévus par la loi, doit cesser immédiatement ses fonctions. Le ministre chargé
des Collectivités locales l'enjoint de se démettre aussitôt de ses fonctions sans attendre
l'installation de son successeur. Si le président refuse de démissionner, le Ministre chargé
des Collectivités locales décide par arrêté sa suspension pour un mois. Il est ensuite mis fin
à ses fonctions par décret.

Article 56. - Le président du conseil régional nommé à une fonction incompatible avec son
mandat est tenu de faire une déclaration d'option dans un délai de trente jours. Passé ce
délai, il peut être invité par le Ministre chargé des Collectivités locales à abandonner l'une de

Code des collectivités locales du Sénégal 13


ses fonctions. En cas de refus ou quinze jours après cette mise en demeure, le président est
déclaré démissionnaire par décret.

Article 57. - La démission du président du conseil régional est adressée au Ministre chargé
des Collectivités locales par lettre recommandée avec accusé de réception. Elle est définitive
à partir de son acceptation par le Ministre chargé des Collectivités locales ou un mois après
envoi d'une nouvelle lettre recommandée.

Article 58. - Les dispositions de l'article 117 du Code pénal sont applicables à tout président
de conseil régional qui aura délibérément donné sa démission dont l'objet serait d'empêcher
ou de suspendre soit l'administration de la justice, soit l'accomplissement d'un service
quelconque.

Article 59. - Lorsque le président du conseil régional ou tout autre conseiller régional est
condamné pour crime, sa révocation est de droit.

Lorsqu'il a fait l'objet d'une condamnation pour délit ou lorsque son comportement met
gravement en cause les intérêts de la région, sur la base de faits précis qualifiés comme tels
par le conseil et après avoir été entendu ou invité par le Ministre chargé des Collectivités
locales, à fournir des explications écrites sur les faits qui lui sont reprochés, il peut être
révoqué par décret.

A titre conservatoire, et en cas d'urgence, il peut être suspendu par arrêté du Ministre chargé
des Collectivités locales.

La durée de la suspension ne peut excéder un mois.

Article 60. - La révocation emporte de plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président et
de conseiller pour une durée de dix ans.

Article 61. - Sans que la liste soit limitative, les faits énumérés ci-dessous peuvent entraîner
l'application des dispositions de l'article 59 du présent code.

l - faits prévus et punis par la loi instituant la cour de discipline budgétaire;

2 - utilisation des deniers publics de la région à des fins personnelles ou privées;

3 - prêts d'argent effectués sur les recettes de la région;

4 - faux en écriture publique authentique visés aux articles 130 et 133 du Code pénal;

5 - faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et
certificats visés aux articles 137, 138, 140, 142 et 145 du Code pénal;

6 - concussion ou corruption;

7 - spéculation sur l'affectation ou l'usage des terrains publics et autres biens meubles et
immeubles.

8 - refus de signer et de transmettre au représentant de l'Etat une délibération du conseil


régional.

Code des collectivités locales du Sénégal 14


Dans les sept premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites
judiciaires.

Article 62. - Dans le cas où le président du conseil régional, les membres du bureau, le
président ou les membres de la délégation spéciale ont commis l'une des irrégularités
prévues par la loi instituant la cour de discipline budgétaire, ils sont passibles de poursuites
devant cette cour.

Article 63. - Le président du conseil régional, les membres du bureau, le président ou les
membres de la délégation spéciale qui se sont irrégulièrement immiscés dans le maniement
des fonds régionaux sont assimilés à des comptables de fait et peuvent, à ce titre être
déférés devant les juridictions compétentes.

Article 64. - En cas de décès, de démission acceptée, de révocation, de suspension,


d'absence ou de tout autre empêchement dûment constaté par le bureau et sous réserve
des dispositions de l'article 65 alinéa 2 du présent code, le président est provisoirement
remplacé par un membre du bureau dans l'ordre des nominations et à défaut, par un
conseiller régional pris dans l'ordre du tableau.

A la session ordinaire suivante, il est procédé au remplacement du président définitivement


empêché. Le bureau est complété en conséquence s'il y a lieu.

Article 65. - Lorsque le président décède, démissionne ou est révoqué, son remplaçant
exerce la plénitude de ses fonctions.

En cas de suspension ou d'empêchement dûment constaté par le bureau, le suppléant du


président est uniquement chargé de l'expédition des affaires courantes. Il ne peut ni se
substituer au président dans la direction générale des affaires de la région ni modifier ses
décisions.

Article 66. - Tout membre du conseil régional, dûment convoqué, qui, sans motifs légitimes,
a manqué à trois sessions successives, peut être, après avoir été invité à fournir ses
explications, déclaré démissionnaire par le président, après avis du conseil régional. La
décision, dont copie doit être envoyée à l'intéressé et au représentant de l'Etat, est
susceptible de recours dans les deux mois de la notification devant la juridiction compétente.

Le conseiller déclaré dans ces conditions démissionnaire ne peut à nouveau poser sa


candidature à l'élection régionale, partielle ou générale, qui suit la date de sa démission
d'office.

Article 67. - Tout membre du conseil régional qui, sans excuse valable, a refusé de remplir
une des fonctions qui lui sont dévolues par les lois et règlements peut être déclaré
démissionnaire par le Ministre chargé des Collectivités locales après avis du conseil
régional. Le refus résulte soit d'une déclaration écrite adressée à qui de droit ou rendue
publique par son auteur, soit de l'abstention persistante après mise en demeure du Ministre
chargé des Collectivités locales.

Article 68. - Les démissions volontaires sont adressées par lettre recommandée au
président du conseil régional, avec copie au représentant de l'Etat. Elles sont définitives à
partir de leur accusé de réception par le président du conseil régional ou un mois après un
second envoi de la démission par lettre recommandée.

Article 69. - Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise ou service,
membres d'un conseil régional, le temps nécessaire pour participer aux séances plénières

Code des collectivités locales du Sénégal 15


de ce conseil ou aux travaux des commissions qui en dépendent. La suspension de travail
prévue au présent article ne peut être une cause de rupture par l'employeur du contrat de
louage de services et ce à peine de dommages et intérêts au profit du salarié.

Article 70. - En temps de guerre, le président et les conseillers régionaux pris


individuellement peuvent être, pour des motifs d'ordre public ou d'intérêt général, suspendus
par décret jusqu'à la cessation des hostilités. Les membres du conseil ainsi suspendus ne
sont pas remplacés numériquement pendant la durée normale du mandat du conseil.

Toutefois, si cette mesure doit réduire d'un quart au moins le nombre des membres du
conseil, le même décret institue une délégation spéciale habilitée à suppléer le conseil
régional.

Chapitre V : Ententes interrégionales et groupements mixtes

Section 1: Ententes interrégionales

Article 71. - Deux ou plusieurs conseils régionaux peuvent créer entre eux, sur l’initiative de
leur président, des ententes sur des objets d'intérêt régional commun compris dans leurs
attributions.

Les ententes font l'objet de conventions autorisées par les conseils respectifs, signées par
les présidents, et approuvées par décret.

Article 72. - Les questions d'intérêt commun sont débattues dans des conférences où
chaque conseil régional est représenté par une commission spéciale élue à cet effet et
composée de trois membres élus au scrutin secret.

Les commissions spéciales forment la commission administrative chargée de la direction de


l'entente.

Le représentant de l'Etat auprès de chaque région intéressée peut assister aux conférences
visées au premier alinéa du présent article ou s'y faire représenter.

Les décisions qui y sont prises ne sont exécutoires qu'après avoir été ratifiées par tous les
conseils régionaux intéressés et sous réserve des dispositions du Titre VI du présent code.

Article 73. - Si des questions autres que celles prévues à l'article 72 du présent code sont
en discussion, le représentant de l'Etat dans la région où la conférence a lieu déclare la
réunion dissoute.

Section 2. - Groupements mixtes

Article 74. - Des groupements mixtes peuvent être constitués par accord entre des régions
et l'Etat, ou avec des établissements publics à caractère administratif, ou avec des
communes ou des communautés rurales, en vue d'une œuvre ou d'un service présentant
une utilité pour chacune des parties.

Article 75. - Le groupement mixte est une personne morale de droit public. Il est autorisé et
supprimé par la loi.

Un décret approuve les modalités de fonctionnement du groupement. Il détermine les


conditions d'exercice du contrôle administratif, financier ou technique.

Code des collectivités locales du Sénégal 16


Les lois et règlements relatifs aux établissements publics sont applicables aux groupements
mixtes, sous réserve des dispositions du décret prévu à l'alinéa précédent.

Article 76. - Le groupement mixte peut réaliser son objet notamment par voie d'exploitation
directe ou par simple participation financière dans des sociétés ou organismes à participation
publique majoritaire ou organismes dans les mêmes conditions que les collectivités locales.

Les modalités de cette participation sont fixées par les actes constitutifs.

TITRE III : DE LA COMMUNE

Article 77. - La commune est une collectivité locale, personne morale de droit public. Elle
regroupe les habitants du périmètre d'une même localité unis par une solidarité résultant du
voisinage, désireux de traiter de leurs propres intérêts et capables de trouver les ressources
nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein de la communauté nationale et
dans le sens des intérêts de la nation.

Le conseil municipal par ses délibérations, le maire par ses décisions, par l'instruction des
affaires et l'exécution des délibérations, concourent à l'administration de la commune.

Les grandes communes peuvent être divisées par décret en communes d'arrondissement.
Elles prennent alors la dénomination de " Ville ".

La commune d'arrondissement est dotée de la personnalité morale et de l'autonomie


financière.

Les compétences de la commune d'arrondissement, ses ressources financières et ses


rapports avec la ville sont déterminés par la loi.

Chapitre premier : Dénomination et limites des communes.

Article 78. - La commune est créée par décret.

Ce décret détermine le nom de la commune, en situe le chef-lieu et en fixe le périmètre.

Article 79. - Ne peuvent être constituées en communes que les localités ayant un
développement suffisant pour pouvoir disposer des ressources propres nécessaires à
l'équilibre de leur budget.

Aucune commune ne peut être instituée qui ne comprenne une population groupée d'au
moins mille habitants.

Article 80.- Lorsque, pendant quatre années financières consécutives, le fonctionnement


normal d'une commune est rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, sa
suppression peut être prononcée par décret après avis du Conseil d'Etat.

Le décret qui prononce la suppression de la commune peut décider de son rattachement à


une ou à d'autres communes ou communautés rurales.

Article 81. - Le changement de nom, les modifications du ressort territorial des communes,
les fusions de deux ou plusieurs communes, la désignation de nouveaux chefs-lieux sont
prononcés par décret, sur la demande ou après avis du conseil municipal.

Code des collectivités locales du Sénégal 17


Article 82. - Pour transférer le chef-lieu d'une commune, en modifier les limites territoriales,
fusionner plusieurs communes en une seule, ou distraire d'une commune une portion de son
territoire, soit pour la réunir à une autre, soit pour l'ériger en commune séparée, le
représentant de l'Etat prescrit une enquête.

Le représentant de l'Etat doit ordonner cette enquête lorsqu'il est saisi d'une demande à cet
effet, soit par le conseil municipal de l'une des communes intéressées, soit par le tiers des
électeurs inscrits de la commune ou de la portion de territoire en question. Il peut aussi
l'ordonner d'office.

Article 83.- Si le projet concerne le détachement d'une portion du territoire d'une commune,
soit pour la rattacher à une autre commune, soit pour l'ériger en commune séparée, le
représentant de l'Etat peut, par arrêté, créer une commission qui donne son avis sur le
projet.

Lorsqu'il s'agit de rattacher une portion des zones de terroir ou des zones pionnières à une
commune, l'avis du conseil rural intéressé et du conseil régional est requis.

Article 84. - Après accomplissement des diverses formalités prévues aux articles 82 et 83 ci-
dessus, les conseils municipaux et les conseils ruraux intéressés donnent obligatoirement
leurs avis.

Article 85. - Les biens appartenant à une commune rattachée à une autre ou à une portion
communale érigée en commune séparée, deviennent la propriété de la commune à laquelle
est faite la réunion, ou de la nouvelle commune.

Les habitants de la commune ou de la portion territoriale d'une commune rattachée à une


autre, conservent la jouissance des biens dont les fruits sont perçus en nature.

Les décrets qui prononcent des rattachements ou des distractions de communes, en


déterminent expressément toutes les autres conditions y compris la dévolution des biens.

Article 86. - Le décret visé à l'article 81 du présent code est pris après avis d'une
commission dont la composition est fixée par arrêté du représentant de l'Etat, sur la
répartition entre l'Etat et la collectivité de rattachement de l'ensemble des droits et
obligations de la commune supprimée et de la collectivité de rattachement.

Ledit décret détermine notamment les conditions d'attribution soit à la commune ou aux
communes de rattachement, soit à l'Etat

1. - des terrains ou édifices faisant partie du domaine public;

2. - de son domaine privé;

3. - des libéralités avec charges faites en faveur de la commune supprimée.

L'excédent d'actif est attribué à l'Etat après que la ou les communes de rattachement ont
reçu les ressources nécessaires pour faire face aux dépenses supplémentaires qui résultent
du rattachement.

Article 87. - Dans les cas de fusion de communes réalisée par application de l'article 80
alinéa 2 du présent code, sont seuls dissous de plein droit les conseils municipaux des

Code des collectivités locales du Sénégal 18


communes supprimées. Les conseils municipaux des communes de rattachement
demeurent en fonction.

Chapitre II : Compétences de la commune

Article 88. - Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune.

Il doit assurer à l'ensemble de la population, sans discrimination, les meilleures conditions de


vie. Il intervient plus particulièrement dans le domaine de la planification et de la
programmation du développement local et de l'harmonisation de cette programmation avec
les orientations régionales et nationales.

Le conseil municipal donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis par les lois et
règlements ou à la demande du représentant de l'Etat.

Il peut émettre des vœux, par écrit, sur toutes les questions ayant un intérêt local,
notamment sur celle concernant le développement économique et social de la commune.

Il est tenu informé de l'état d'avancement des travaux et des actions financées par la
commune ou réalisées avec sa participation.

Article 89. - Le conseil municipal désigne ceux de ses membres appelés à siéger dans les
conseils, commissions et organismes dans lesquels la représentation de la commune est
prévue par les lois et règlements en vigueur.

Article 90. - Les délibérations du conseil municipal sont exécutoires dans le cadre fixé par
les dispositions du Titre VI du présent code.

Article 91. - Aucune création de services ou d'emplois nouveaux ne peut être opérée sans
l'ouverture préalable d'un crédit au chapitre correspondant du budget.

Nulle décision tendant, en cours d'année financière, à des créations ou transformations


d'emplois dans les services existants ne peut être prise que si les suppressions ou
transformations d'emplois permettent d'annuler des crédits pour un montant équivalent à
ceux nécessaires aux créations envisagées.

Article 92. - Outre ses compétences générales, le conseil municipal prend des décisions
dans tous les domaines de compétences transférées aux communes par la loi.

Article 93. - Le conseil municipal délibère sur les budgets et comptes administratifs qui sont
annuellement présentés par le maire conformément au Titre VI du présent code.

Il entend le rapport du maire, en débat et examine les comptes de gestion du receveur sauf
règlement définitif réservé au juge des comptes.

Il délibère sur les comptes de gestion-matière établis par le maire au plus tard à la fin du
quatrième mois de l'année financière suivant celle à laquelle ils se rapportent.

Article 94. - Lorsque le conseil municipal délibère en dehors de ses réunions légales ou sur
un objet étranger à ses compétences, le représentant de l'Etat prononce par arrêté motivé, la
nullité des actes, prend toutes les mesures nécessaires pour que l'assemblée se sépare
immédiatement.

Code des collectivités locales du Sénégal 19


Il est interdit à tout conseil de délibérer sur un objet étranger à ses compétences, de publier
des proclamations et adresses, d'émettre des vœux politiques menaçant l'intégrité territoriale
et l'unité nationale ou de se mettre en communication avec un ou plusieurs conseils
municipaux hors les cas prévus par la loi.

Dans les cas prévus à l'alinéa 2 ci-dessus, le représentant de l'Etat prend un arrêté motivé
qu'il transmet au Procureur de la République du ressort pour l'exécution des lois et
l'application s'il y a lieu de l'article 226 du Code pénal.

En cas de condamnation, les membres de la réunion sont déclarés, par le jugement, exclus
du conseil municipal et inéligibles pendant les trois années qui suivent la condamnation.

Article 95. - La nullité des actes et des délibérations pris en violation du précédent article est
prononcée dans les formes indiquées au titre VI du présent code.

Article 96. - Sont nulles de plein droit les délibérations prises en violation d'une loi ou de la
réglementation en vigueur.

Article 97. - Sont annulables les délibérations auxquelles ont pris part des membres du
conseil intéressés, soit en leur- nom personnel, soit comme mandataires, à l'affaire qui en
fait l'objet.

Chapitre III : Organes de la commune

Section 1 : Formation des organes de la commune.

Article 98. - Le conseil municipal composé de conseillères et de conseillers municipaux élus


pour cinq ans au suffrage universel direct, conformément au Code électoral, est l'organe
délibérant de la commune.

Il élit en son sein le maire et un ou plusieurs adjoints. Son bureau est composé du maire et
des adjoints élus.

Après le maire et les adjoints dans l'ordre de leur élection, les conseillers municipaux
prennent rang dans l'ordre du tableau.

L'ordre du tableau est déterminé :

1. - par la date la plus ancienne des élections intervenues depuis le dernier renouvellement
intégral du conseil municipal;

2. - entre conseillers élus le même jour, par la priorité d'âge.

DES MAIRES ET DES ADJOINTS DESIGNATION - INDEMNITES

Article 99. - Le maire est l'organe exécutif de la commune. Il est assisté par les adjoints
dans l'ordre de leur élection.

Le maire et les adjoints doivent résider dans la commune ou en être obligatoirement


contribuables.

Le nombre des adjoints est le suivant

Code des collectivités locales du Sénégal 20


- communes de 1 000 à 2500 habitants: 1;

- communes de 2501 à 10.000 habitants: 2;

- communes d'une population supérieure à 10.000 habitants, 1 adjoint de plus par tranche
supplémentaire de 20.000 habitants sans que le nombre des adjoints puisse dépasser 18.

Article 100. - Lorsqu'un obstacle quelconque ou l'éloignement rend difficiles, dangereuses


ou momentanément impossibles les communications entre le chef-lieu et une fraction de la
commune, un poste d'adjoint spécial peut être institué par délibération motivée du conseil
municipal.

Cet adjoint spécial est élu parmi les conseillers résidant dans cette fraction de la commune
et, à défaut ou s'il est empêché, parmi les habitants de cette fraction de commune. Il remplit
les fonctions d'officier de l'état-civil et il peut être chargé de l'exécution des lois et règlements
de police dans cette fraction de la commune. Il n'a pas d'autres attributions.

Article 101. - Le conseil municipal élit le maire et les adjoints parmi ses membres, sachant
lire et écrire. Il est convoqué par le représentant de l'Etat dans les quinze jours qui suivent la
date de la proclamation des résultats.

L'élection du maire et de ses adjoints a lieu au scrutin secret et à la majorité absolue.

Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé
à un troisième tour de scrutin et l'élection a alors lieu à la majorité relative. En cas d'égalité
de suffrages, le plus âgé est déclaré élu.

Article 102. - La séance au cours de laquelle il est procédé à l'élection du maire est présidée
par le plus âgé des membres du conseil municipal, le secrétariat étant assuré par le plus
jeune.

Pour toute élection du maire ou des adjoints, les membres du conseil municipal sont
convoqués à la diligence du représentant de l'Etat. La convocation contient la mention
spéciale de l'élection à laquelle il doit être procédé.

Article 103. - Les élections sont rendues publiques, au plus tard vingt quatre heures après la
proclamation des résultats, par voie d'affiche à la porte de la mairie. Elles sont, dans le
même délai, notifiées au représentant de l'Etat.

Article 104. - Le maire et les adjoints sont élus pour la même durée que le conseil municipal.

Lors des cérémonies officielles et dans les circonstances solennelles de l'exercice de leurs
fonctions, le maire et les adjoints portent, en ceinture, une écharpe aux couleurs nationales,
avec glands à franges dorées pour le maire et glands à franges argentées pour les adjoints.

Article 105. - L'élection du maire et des adjoints peut être arguée de nullité dans les
conditions et formes prescrites au code électoral pour les réclamations contre les élections
du conseil municipal. La requête doit être formulée dans un délai de cinq jours qui
commence à courir vingt quatre heures après l'élection.

Lorsque l'élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le maire ou les adjoints ont
cessé leurs fonctions, le conseil est convoqué pour procéder au remplacement dans le délai
d'un mois.

Code des collectivités locales du Sénégal 21


INELIGIBILITES ET INCOMPATIBILITES

Article 106.

(modifié par la loi n° 2002.14 du 15 avril 2002)

Ne peuvent être maires ou adjoints, ni en exercer même temporairement les fonctions :

- les agents et employés des administrations financières de la commune où ils exercent;

- les ambassadeurs;

- les présidents de conseil régional ou présidents de conseil rural.

INDEMNITES

Article 107. - Les fonctions de maire, de membres du bureau, de conseiller municipal, de


président et de membre de délégation spéciale, donnent lieu au paiement d'indemnités ou
remboursement des frais que nécessite l'exécution des mandats qui leur sont confiés.

Article 108. Les conseils municipaux peuvent voter sur les ressources ordinaires de la
commune, des indemnités aux maires et adjoints, pour frais de représentation. En cas de
dissolution, ces indemnités sont attribuées au président et au vice-président de la délégation
spéciale.

Article 109. - Un décret fixe les modalités d'attribution ainsi que les taux maxima des
indemnités et frais visés aux articles 107 et 108 du présent code.

Article 110. - La charge de la réparation du préjudice résultant d'un accident survenu dans
l'exercice des fonctions des maires, des adjoints, des présidents de délégation spéciale,
incombe à la commune.

Les conseillers municipaux et les délégués spéciaux bénéficient de la même protection


lorsqu'ils sont chargés de l'exécution d'un mandat spécial.

Article 111. - Les maires, les adjoints et les présidents de délégation spéciale sont protégés
par le Code pénal et les lois spéciales contre les menaces, outrages, violences, injures ou
diffamations dont ils peuvent être l'objet dans l'exercice de leurs fonctions.

Les conseillers municipaux et les délégués spéciaux bénéficient de la même protection


lorsqu'ils sont chargés de l'exécution d'un mandat spécial.

Section 2 : Fonctionnement des organes de la commune

Sous-section 1 : Attributions et pouvoirs du maire.

Article 112. - Le maire, organe exécutif de la commune, peut, sous sa surveillance et sa


responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses
adjoints et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ses adjoints, à des membres du
conseil municipal.

Code des collectivités locales du Sénégal 22


Ces délégations subsistent tant qu'elles ne sont pas rapportées. Toutefois, elles cessent
sans être expressément rapportées lorsque le maire de qui elles émanent est décédé,
suspendu, révoqué ou déclaré démissionnaire.

Le maire est responsable de la mise en œuvre dans sa commune de la politique de


développement économique et sociale définie par le gouvernement

Article 113. - Le maire est secondé par ses adjoints qui forment avec lui le bureau
municipal.

Le bureau municipal donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les lois et
règlements ou qu'il est demandé par le représentant de l'Etat.

Le bureau est notamment chargé :

- de l'établissement de l'ordre du jour des séances du conseil;

- de l'assistance aux services administratifs et techniques dans la conception et la mise en


œuvre des actions de développement et plus particulièrement en ce qui concerne les actions
de participation populaire;

- de surveiller la rentrée des impôts, taxes et droits municipaux, de prendre ou de proposer


les mesures propres à améliorer le recouvrement;

- de la détermination du mode d'exécution des travaux communaux, notamment tâcheronnat,


investissements humains, entreprises, régies.

Article 114. - Le secrétaire municipal est nommé par le maire, après avis consultatif du
représentant de l'Etat, parmi les agents et fonctionnaires de la hiérarchie A ou B de la
fonction publique, ou de niveau équivalent, dans des conditions précisées par décret.

Il assiste aux réunions du bureau, avec voix consultative.

Le maire met fin à ses fonctions dans les mêmes formes.

Article 115. - Dans le cas où les intérêts particuliers du maire se trouvent en opposition avec
ceux de la commune, le conseil municipal désigne un autre de ses membres pour
représenter la commune, soit en justice, soit dans les contrats.

Article 116. - Le maire est le représentant de la collectivité locale. A ce titre, il est chargé,
sous le contrôle du conseil municipal :

1 - de conserver, d'entretenir et d'administrer les propriétés et les biens de la commune et de


faire, en conséquence, tous actes conservatoires de ses droits;

2 - de gérer les revenus, de surveiller les services communaux et la comptabilité


communale;

3 - de préparer et de proposer le budget, d'ordonnancer les dépenses et de prescrire


l'exécution des recettes;

4 - de diriger les travaux communaux;

Code des collectivités locales du Sénégal 23


5 - de veiller à l'exécution des programmes de développement financés par la commune ou
réalisés avec sa participation;

6 - de pourvoir aux mesures relatives à la voirie municipale;

7 - de souscrire les marchés, de passer les baux des biens et les adjudications des travaux
communaux selon les règles établies par les lois et règlements;

8 - de passer, selon les mêmes règles, les actes de vente, d'échange, de partage,
d'acceptation de dons ou legs, d'acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été
autorisés par le conseil municipal;

9 - de représenter la commune en justice;

10 - de prendre, à défaut des propriétaires ou des détenteurs du droit de chasse


préalablement mis en demeure, toutes les mesures nécessaires à la destruction d'animaux
déclarés nuisibles par les lois et règlements, et éventuellement de requérir les habitants avec
armes et chiens propres à la chasse de ces animaux, de surveiller et d'assurer l'exécution
des mesures ci-dessus et d'en dresser procès-verbal;

11 - de veiller à la protection de l'environnement, de prendre en conséquence les mesures


propres, d'une part, à empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d'autre part, à
assurer la protection des espaces verts et, enfin, à contribuer à l'embellissement de la
commune;

12 - de nommer aux emplois communaux;

13 - d'apporter assistance aux lieux de culte;

14 - et, d'une manière générale, d'exécuter les décisions du conseil municipal.

Le maire ou son délégué représente l'administration communale dans tous les conseils,
commissions et organismes dans lesquels sa représentation est prévue par les lois et
règlements en vigueur.

Article 117. - Dans sa circonscription, le maire est le représentant du pouvoir exécutif


auprès de la population. A ce titre, il est chargé sous l'autorité du représentant de l'Etat :

1 - de la publication et de l'exécution des lois, des règlements et des décisions du pouvoir


exécutif;

2 - de l'exécution des mesures de sûreté générale;

3 - des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois et règlements.

Article 118. - Le maire est officier de l'état-civil.

Conformément à l'article 112 du présent code, il peut sous sa surveillance et sa


responsabilité, déléguer ses attributions à un adjoint ou en cas d'absence ou
d'empêchement des adjoints, à un membre du conseil municipal.

Il peut, dans les mêmes conditions, déléguer à un ou plusieurs agents communaux âgés
d'au moins vingt et un ans, les fonctions qu'il exerce en tant qu'officier de l'état-civil pour la

Code des collectivités locales du Sénégal 24


réception des déclarations de naissance, de décès, d'enfants sans vie, de reconnaissance
d'enfant naturel, d'adoption, pour la transcription et la mention en marge de tous actes ou
jugements sur les registres de l'état-civil, de même que pour dresser tous les actes relatifs
aux déclarations ci-dessus.

L'arrêté portant délégation est transmis au représentant de l'Etat, au président du tribunal


départemental et au procureur de la République près le tribunal -régional dans le ressort
duquel se trouve la commune intéressée.

Le ou les agents délégués pour la réception des déclarations, la rédaction, la transcription et


la mention en marge des actes de l'état-civil prévus par le présent article, délivrent
valablement, sous le contrôle et la responsabilité de l'officier de l'état-civil, toutes copies,
extraits et bulletins d'état-civil quelle que soit la nature des actes.

Le Ministre chargé des Collectivités locales peut créer par arrêté et, le cas échéant, sur
proposition du maire des centres secondaires de l'état-civil dans les communes. Ces centres
sont rattachés au centre principal.

Les fonctions d'officier de l'état-civil y sont exercées par les citoyens désignés par le maire
après avis conforme du représentant de l'Etat.

Ampliations des arrêtés de création des centres secondaires et des arrêtés de désignation
des officiers d'état-civil sont transmises au président du tribunal départemental et au
procureur de la République près le tribunal régional dans le ressort duquel se trouve la
commune intéressée.

Les fonctions d'officier de l'état-civil dans les centres principaux sont gratuites. Dans les
centres secondaires, elles donnent droit au paiement d'une indemnité dont les modalités
d'attribution ainsi que les taux sont fixés par décret.

Article 119. - Le maire, l'adjoint ou le conseiller expressément délégué est tenu de légaliser
toute signature apposée en sa présence par l'un de ses administrés connu de lui, ou
accompagné de deux témoins connus, de même qu'à la demande du signataire toute
signature conforme à la signature type déposée par l'intéressé sur un registre spécial tenu à
la mairie.

L'apposition des empreintes digitales n'est pas susceptible de légalisation. Toutefois, le


maire ou son délégué peut certifier qu'elle a lieu en sa présence.

Les signatures manuscrites données par les magistrats municipaux dans l'exercice de leurs
fonctions administratives valent dans toutes circonstances, sans être légalisées, si elles sont
accompagnées du sceau de l'Etat au timbre de la mairie.

Article 120. - Le maire ou son adjoint, à défaut le représentant de l'Etat, pourvoit d'urgence à
ce que toute personne décédée soit ensevelie et inhumée décemment, sans distinction de
culte ni de croyance.

Article 121. - Le maire prend des arrêtés à l'effet

1 - d'ordonner les mesures locales sur les objets confiés par les lois à sa vigilance et à son
autorité;

Code des collectivités locales du Sénégal 25


2 - de publier à nouveau les lois et les règlements de police et de rappeler les habitants à
leur observation.

Le maire est tenu d'assurer le respect des prescriptions de police qu'il édicte.

Article 122. - Les décisions et les arrêtés sont immédiatement adressés au représentant de
l'Etat qui en assure le contrôle dans les conditions prévues au Titre VI du présent code.

Article 123. - Les décisions et les arrêtés du maire ne sont exécutoires qu'après avoir été
portés à la connaissance des intéressés, par voie de publication et d'affichage, toutes les fois
qu'ils contiennent des dispositions générales et, dans les autres cas, par voie de notification
individuelle.

La publication est constatée par une déclaration certifiée par le maire.

La notification est établie par le récépissé de la partie intéressée ou, à défaut, par l'original
de la notification conservé dans les archives de la mairie.

Les actes pris par le maire sont enregistrés à leur date dans un registre spécial tenu à la
mairie. Il en est fait dépôt à la préfecture.

POLICE MUNICIPALE

Article 124.- Le maire est chargé, sous le contrôle du représentant de l'Etat, de la police
municipale et de l'exécution des actes de l'Etat qui y sont relatifs.

La création d'un service de police municipale est autorisée par décret qui en fixe les
attributions, les moyens et les règles de fonctionnement.

Article 125.

(modifié par la loi n° 2002.16 du 15 avril 2002 portant dispositions particulières pour la
prise en charge du nettoiement et de la salubrité dans la région abritant la capitale
régionale)

La police municipale a, sous r éserve des dispositions de l'article 129 du pr ésent code, pour
objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques.

Ses missions comprennent notamment

1 - la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce
qui comprend le nettoiement, l'éclairage, l'enlèvement des encombrements, la démolition ou
la réparation des édifices menaçant ruine, l'interdiction de ne rien exposer aux fenêtres ou
autres parties des édifices qui puisse causer des dommages ou des exhalaisons nuisibles.
Les modalités de mise en œuvre des missions relatives au nettoiement et à la salubrité dans
les collectivités locales de la région abritant la capitale sont déterminées, en tant que de
besoin, par les dispositions particulières fixées par décret ;

2 - le mode de transport des personnes décédées, des inhumations et exhumations, le


maintien du bon ordre et de la décence dans les cimetières, sans qu'il soit permis d'établir
des distinctions et des prescriptions particulières à raison des circonstances qui ont
accompagné la mort.

Code des collectivités locales du Sénégal 26


3 - l'inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure, et
sur la salubrité des denrées comestibles exposées en vente.

4 - la prévention, par des précautions convenables, et l'intervention, par la distribution des


secours nécessaires, en cas d'accidents et de fléaux calamiteux, tels que les incendies, les
inondations ou tous autres accidents naturels, les maladies épidermiques ou contagieuses,
les épizootiques, la mise en oeuvre de mesures d'urgence en matières de sécurité,
d'assistance et de secours et s'il y a lieu, le recours à l'intervention du représentant de l'Etat
auquel il est rendu compte des mesures prescrites,

5 - les mesures nécessaires contre les aliénés dont l'état pourrait compromettre la morale
publique, la sécurité des personnes ou la conservation des propriétés,

6 - l'intervention pour obvier ou remédier aux événements fâcheux qui pourraient être
occasionnés par la divagation des animaux quels qu'ils soient.

Article 126. - Les attributions confiées au maire en cas de danger grave ou imminent visé à
l'article 125 du présent code ne font pas obstacle au droit du représentant de l'Etat, dans le
département où se trouve la commune, de prendre toutes mesures de sûreté exigées par les
circonstances.

Article 127. - Le maire exerce la police des routes dans l'intérieur des agglomérations, mais
seulement en ce qui concerne la circulation sur lesdites voies.

Il peut, moyennant le paiement de droits fixés par un tarif dûment établi, donner des permis
de stationnement ou de dépôt temporaire sur la voie publique, sur les rivières, ports et quais
fluviaux et autres lieux publics, sous réserve que cette attribution puisse avoir lieu sans
gêner la voie publique, la navigation et la circulation.

Il accorde les permissions de voirie, à titre précaire et essentiellement révocable, sur les
voies publiques dans des conditions précisées par les lois et règlements. Ces permissions
ont pour objet, notamment, l'établissement dans le sol de la voie publique, des canalisations
destinées au passage ou à la conduite de l'eau, du gaz, de l'énergie électrique ou du
téléphone.

Article 128. - Le maire peut prescrire aux propriétaires usufruitiers, fermiers ou à tous les
autres possesseurs ou exploitants d'entourer d'une clôture suffisante les puits et les
excavations présentant un danger pour la sécurité publique, ainsi que les terrains insalubres
présentant un danger pour la santé publique.

Article 129. - Les représentants de l'Etat exercent les pouvoirs de:

1 - réprimer les atteintes à la tranquillité, telles que le tumulte excité dans les lieux
d'assemblée publique, les attroupements, les bruits et rassemblements nocturnes qui
troublent le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillité
publique.

2 - maintenir le bon ordre dans les endroits où se font de grands rassemblements d'hommes,
tels que les foires, marchés, réjouissances et cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés,
lieux de culte et autres lieux publics.

Article 130. - Les pouvoirs qui appartiennent au maire, en vertu des articles 124 à 128 du
présent code ne font pas obstacle au droit du représentant de l'Etat de prendre, pour toutes
les communes d'une circonscription ou pour une ou plusieurs d'entre elles, et dans tous les

Code des collectivités locales du Sénégal 27


cas où il n'y aurait pas été pourvu par les autorités municipales, toutes mesures relatives au
maintien du bon ordre, de la sécurité, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité
publiques.

Ce droit ne peut être exercé par le représentant de l'Etat à l'égard d'une seule commune
qu'après une mise en demeure au maire restée sans résultat.

Article 131. - Toute commune peut avoir un ou plusieurs délégués de quartiers. Les
délégués de quartier sont nommés par le maire dans des conditions fixées par décret.

Article 132. - Les maires peuvent nommer des agents assermentés, chargés, sous le
contrôle du service d'hygiène, de fonctions relatives à la police sanitaire de la commune

Article 133. - En matière de police municipale, le conseil municipal peut émettre des vœux
et avis mais n'a, en aucun cas, qualité pour adresser des injonctions au maire.

SUBSTITUTION, SUPPLEANCE, CESSATION DE FONCTIONS DES MAIRES ET


ADJOINTS

Article 134. - Dans le cas où le maire refuse ou néglige de faire des actes qui lui sont
prescrits par la loi ou les règlements, le Ministre chargé des Collectivités locales saisi par le
représentant de l'Etat, après mise en demeure, peut y faire procéder d'office.

Article 135. - Lorsqu'il s'agit d'une mesure présentant un intérêt intercommunal, le Ministre
chargé des Collectivités locales, saisi par le représentant de l'Etat, peut se substituer, dans
les mêmes conditions, aux maires des communes intéressées ou au président du comité du
groupement urbain, si la mesure à prendre entre, par son objet, dans les attributions d'un
groupement urbain.

Article 136. - La mise en demeure visée aux articles 134 et 135 du Présent code doit être
faite par écrit.

Elle doit indiquer le délai imparti aux maires et aux présidents des comités intéressés pour
répondre au représentant de l'Etat.

Si aucune réponse n'est intervenue à l'expiration du délai imparti, ce silence équivaut à un


refus.

Article 137. - Le maire ou l'adjoint qui, pour une cause postérieure à son élection, ne remplit
plus les conditions requises pour être maire ou qui se trouve dans un des cas
d'incompatibilité ou d'inéligibilité prévus par l'article 106 du présent code doit cesser ses
fonctions.

Le Ministre chargé des Collectivités locales, saisi par le représentant de l'Etat, l'enjoint de
transmettre immédiatement ses fonctions à son remplaçant désigné conformément aux
dispositions de l'article 143 du présent code, sans attendre l'installation de son successeur.
Si le maire ou l'adjoint refuse de démissionner, le Ministre chargé des Collectivités locales
prononce sa suspension pour un mois. Il est mis fin à ses fonctions par décret.

Article 138. - Le maire nommé à une fonction incompatible avec son mandat municipal est
tenu de faire une déclaration d'option dans un délai de trente jours. Passé ce délai, il peut
être invité par le représentant de l'Etat à abandonner l'une de ses fonctions.

Code des collectivités locales du Sénégal 28


En cas de refus ou quinze jours après cette mise en demeure, le maire est déclaré
démissionnaire par décret.

Article 139. – Les démissions des maires et adjoints sont adressées au Ministre chargé des
Collectivités locales par lettre recommandée avec accusé de réception. Elles sont définitives
à partir de leur acceptation par le Ministre chargé des Collectivités locales ou un mois après
l’envoi d’une nouvelle lettre recommandée.

Ils continuent l’exercice de leur s fonctions sauf les dispositions des articles 105,126, 141 et
142 du présent code, jusqu’à l’installation de leurs successeurs.

Toutefois, en cas de renouvellement intégral, les fonctions de Maire et d’adjoins sont, à partir
de l’installation du nouveau conseil jusqu’à l’élection du Maire et de ses adjoints exercées
par les conseillers municipaux dans l’ordre du tableau.

Article 140. - Les dispositions de l’article 117 du code pénal sont applicables à tout Maire
qui aura délibérément donné sa démission, dont l’objet serait d’empêcher ou de suspendre
soit l’administration de la justice soit l’accomplissement d’un service quelconque.

Article 141.- les Maires et adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des
explications écrites sur les faits qui leurs sont reprochés, peuvent être suspendus par un
arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales pour un temps qui n’excède pas un mois
et qui ne peut être porté à trois mois par décret.

Ils ne peuvent être révoqués que par décret. Les arrêtés de suspension et le décret de
révocation doivent motivés.

Article 142. – La révocation emporte de plein droit, l’inéligibilité aux fonctions de maire et
celles d’adjoints, jusqu’à la fin du mandat, à dater du décret de révocation, à moins qu’il ne
soit procédé auparavant au renouvellement général des conseils municipaux.

Article 143. – En cas de révocation, de suspension, d’absence ou de tout autre


empêchement, et sous réserve des dispositions de l’article 144 alinéa 2 du présent code, le
maire est provisoirement remplacé par un adjoint dans l’ordre des nominations et, à défaut
d’adjoint, par un conseiller municipal pris dans l’ordre du tableau.

Dans ce dernier cas, le conseil municipal peut, dans les huit jours, désigner un de ses
membres pour assurer la suppléance.

Article 144. – Lorsque le maire est révoqué ou suspendu, son remplaçant exerce la
plénitude de ses fonctions.

Dans le cas d’absence ou d’empêchement, son remplaçant est uniquement chargé de la


liquidation des affaires courantes. Il ne peut se substituer au maire dans la direction générale
des affaires de la commune ni modifier des décisions.

Article 145. – En temps de guerre, le maire et les conseillers municipaux pris


individuellement peuvent être, pour des motifs d’ordre public ou d’intérêt général, suspendus
par décret jusqu’à la cessation des hostilités. Les membres du conseil ainsi suspendus ne
sont pas remplacés numériquement pendant la durée normale du mandat de l’assemblée.

Code des collectivités locales du Sénégal 29


Toutefois, si cette mesure devait réduire d’un quart au moins le nombre des membres du
conseil, une délégation spéciale est constituée conformément aux dispositions de l’article
174 du présent code.

Article 146. - Sans que la liste soit limitative, les fautes énumérées ci-dessous peuvent
entraîner l’application des dispositions de l’article 141 du présent code :

1- fait prévu et puni par la loi instituant la Cour de discipline budgétaire ;


2- utilisation des deniers publics de la commune à des fins personnelles ou privées ;
3- prêts d’argent effectués sur les recettes de la commune ;
4- faux en écriture publique authentique visés aux articles 130 et 133 du Code pénal ;
5- faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et
certificats visés aux articles 137, 140 142 et 145 du Code pénal ;
6- concussion ;
7- spéculation sur l’affectation des terrains publics, les permis de construire ou de lotir ;
8- refus de signer ou de transmettre au représentant de l’Etat une délibération du
conseil municipal.

Dans les sept premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites
judiciaires.

Article 147. – Dans le cas où le maire, le président ou les membres de délégation spéciale
ont commis l’une des irrégularités prévues par la loi instituant la Cour de discipline
budgétaire, ils sont passibles de poursuites devant cette Cour.

Article 148. – Le maire, le président ou les membres de la délégation spéciale qui se sont
irrégulièrement immiscés dans le paiement des fonds communaux sont assimilés à des
comptables de fait, et peuvent, à ce titre, être déférés devant les juridictions compétentes.

Sous-section 2 : Fonctionnement du conseil municipal

Article 149. - Le conseil municipal siège à l'hôtel de ville de la commune. Toutefois, le


maire peut décider de le réunir dans des locaux annexes de la mairie, lorsque l'ordre du jour
le justifie.

Article 150. - Le conseil municipal se réunit en session ordinaire une fois par trimestre.

La durée de chaque session ne peut excéder quinze jours, sauf la session budgétaire qui
peut durer trente jours.

Pendant les sessions ordinaires, le conseil municipal peut traiter de toutes les matières qui
entrent dans ses attributions.

Article 151. - Le représentant de l'Etat peut demander au maire de réunir le conseil


municipal en session extraordinaire. Le maire peut également réunir le conseil municipal en
session extraordinaire chaque fois qu'il le juge utile. Il est tenu de la convoquer quand une
demande motivée lui en est faite par la majorité des membres en exercice du conseil
municipal.

La convocation précise un ordre du jour déterminé et le conseil ne peut traiter d'autres


affaires.

Code des collectivités locales du Sénégal 30


Article 152. - Toute convocation est faite par le maire. Elle est mentionnée au registre des
délibérations, affichée à la porte de la mairie et adressée par écrit et à domicile, trois jours
francs au moins avant celui de la réunion. En cas d'urgence, ce délai est ramené à 24
heures.

Elle comporte l'ordre du jour de la réunion du conseil municipal.

Article 153. - Le conseil municipal ne peut siéger que lorsque la majorité de ses membres
en exercice assiste à la session.

Quand, après une convocation régulièrement faite, le quorum n'est pas atteint, toute
délibération votée après la seconde convocation, à trois jours au moins d'intervalle, est
valable si le quart au moins du conseil est présent.

En cas de mobilisation générale, le conseil municipal délibère valablement après une seule
convocation lorsque la majorité de ses membres non mobilisés assistent à la séance.

Article 154. - Les délibérations sont prises à la majorité des votants.

Un conseiller municipal empêché peut donner à un collègue de son choix procuration écrite
légalisée pour voter en son nom. Un même conseiller municipal ne peut être porteur que
d'une seule procuration qui est toujours révocable. Sauf cas de maladie dûment constatée,
elle ne peut être valable pour plus de trois séances consécutives.

En cas de partage des voix, sauf le cas de scrutin secret la voix du président est
prépondérante. Le vote a lieu au scrutin public sur la demande du quart des membres
présents; les prénoms et noms des votants, avec la désignation de leurs votes, sont insérés
au procès-verbal.

Le scrutin secret est de droit toutes les fois que le tiers des membres présents le réclame ou
qu'il s'agit de procéder à une nomination ou à une représentation.

Dans ces derniers cas, après deux tours de scrutin secret, si aucun des candidats n'a obtenu
la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin, et l'élection a lieu à la
majorité relative. A égalité des voix, l'élection est acquise au plus âgé.

Article 155. - Le maire ou celui qui le remplace préside le conseil municipal.

Dans les séances où les comptes administratifs du maire sont débattus, le conseil municipal
élit son président.

Dans ce cas, le maire peut, même s'il n'est plus en fonction, assister à la discussion mais il
doit se retirer au moment du vote.

Le président adresse directement la délibération au représentant de l'Etat.

Article 156. - Au début de chaque session et pour sa durée, le conseil municipal nomme un
ou plusieurs de ses membres pour remplir les fonctions de secrétaire.

Il peut leur adjoindre des auxiliaires pris en dehors de ses membres, parmi le personnel
municipal. Ces auxiliaires assistent aux séances, mais ne participent pas aux délibérations.

Code des collectivités locales du Sénégal 31


La présence du représentant de l'Etat, ou de son délégué dûment mandaté, est de droit. Il
est entendu toutes les fois qu'il le demande, mais ne peut ni participer au vote, ni présider le
conseil municipal. Ses déclarations sont portées au procès-verbal des délibérations.

Le conseil municipal peut, s'il le juge nécessaire, demander au représentant de l'Etat à


entendre des fonctionnaires ou agents de l'Etat ou des collectivités publiques. Il peut
également entendre toute autre personne.

Article 157. - Les séances du conseil municipal sont publiques. Sur la demande du maire ou
du tiers des membres, le conseil municipal, sans débat décide s'il délibère à huis clos.

Le huis clos est de droit quand le conseil municipal est appelé à donner son avis sur les
mesures individuelles et les matières suivantes :

- secours scolaire;

- assistance médicale gratuite;

- assistance aux vieillards, aux familles, aux indigents et aux sinistrés;

- assistance aux lieux de culte;

- traitement des questions visées à l'article 169 ci-dessous.

Article 158. - Le président de séance a seul la police de l'assemblée.

Un règlement intérieur en déterminera les modalités d'application.

Article 159. - L'outrage et l'injure commis envers le maire ou le président de séance dans
l'exercice de leurs fonctions sont passibles des peines prévues aux articles 194 et 262 du
Code pénal.

Article 160. - Le compte rendu de la séance est, dans la huitaine, affiché par extraits à la
porte de la mairie.

Certification de l'affichage du compte-rendu est faite par le maire et mentionnée au registre


des délibérations.

Les délibérations sont inscrites par ordre de date sur un registre côté et paraphé par le
représentant de l'Etat.

Elles sont signées par tous les membres présents à la séance, ou mention est faite de la
cause qui les a empêchés de signer.

Article 161. - Tout habitant ou contribuable a le droit, à ses frais, de demander


communication sans déplacement, de prendre copie totale ou partielle des procès-verbaux
du conseil municipal, des budgets et des comptes de la commune, des arrêtés municipaux.

Chacun peut les publier sous sa responsabilité.

Article 162. - Le conseil municipal ne peut déléguer ses attributions. Cependant, il peut
former, au cours de la première session annuelle, des commissions pour l'étude des
questions entrant dans ses attributions.

Code des collectivités locales du Sénégal 32


Ces commissions peuvent se réunir pendant la durée et dans l'intervalle des sessions. La
participation à ces commissions est gratuite.

Elles sont convoquées par le maire, qui en est le président de droit, dans les huit jours qui
suivent leur constitution ou, à plus bref délai, sur la demande de la majorité des membres qui
les composent. Dans cette première réunion, les commissions désignent un vice-président,
qui peut les convoquer et les présider si le maire est absent ou empêché.

Le président ou son remplaçant peut faire appel à toute personne dont la compétence peut
éclairer les travaux de la commission.

Sous-section III : Personnel communal

Article 163. - Le personnel communal comprend :

• les fonctionnaires régis par le statut de la fonction publique communale ;


• les autres fonctionnaires affectés par l’Etat auprès des communes ;
• le personnel non titulaire régi par le code du travail et les conventions collectives
en vigueur ;
• les agents non fonctionnaires régis par les textes réglementaires.

Article 164. - Le maire recrute, suspend et licencie le personnel régi par le code du travail,
les conventions collectives et par le statut des agents non fonctionnaires.

Il affecte et gère le personnel placé sous son autorité.

Article 165. - Un tableau-type des emplois communaux tenant compte de l’importance


respective des différentes communes, est établi par décret après avis du conseil supérieur
de la fonction publique communale.

Les modes et taux de rémunération des personnels communaux ainsi que les indemnités
auxquelles ils peuvent prétendre sont également déterminés par décret dans les mêmes
conditions de consultation préalable.

Article 166. - Sont illégales les délibérations du conseil municipal accordant au personnel
communal en violation des dispositions de l’article 165 du présent code, des traitements,
salaires, indemnités ou allocations ayant pour effet de créer pour ledit personnel une
situation plus avantageuse que celle des fonctionnaires et agents de l’Etat de niveau
équivalent.

Article 167. - Les dispositions de l’article précédent sont applicables aux décisions prises,
pour le personnel, par les services en régie assurant un service public relevant desdites
collectivités.

Article 168. - Les communes ne peuvent attribuer d’indemnités ou d’avantages quelconques


aux fonctionnaires et agents de l’Etat chargés d’assurer une fonction accessoire dans les
communes.

Des dérogations peuvent toutefois être accordées dans des conditions fixées par décret.

Chapitre IV : Démission - Suspension - Dissolution du conseil municipal

Code des collectivités locales du Sénégal 33


Article 169. - Tout membre du conseil municipal dûment convoqué qui, sans motifs
légitimes a manqué à trois sessions successives, peut, après avoir été invité à fournir ses
explications, être déclaré démissionnaire par le maire après avis du conseil municipal. La
décision, dont copie doit être envoyée à l'intéressé et au représentant de l'Etat, est
susceptible de recours, dans les deux mois de la notification, devant la juridiction
compétente.

Article 170. - Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise ou
service, membres d'un conseil municipal, le temps nécessaire pour participer aux séances
plénières de ce conseil ou des commissions qui en dépendent.

La suspension de travail prévue au présent article ne peut être une cause de rupture par
l'employeur du contrat de louage de services, sous peine de dommages et intérêts au profit
du salarié.

Article 171. - Tout membre du conseil municipal qui, sans excuse valable, a refusé de
remplir une des fonctions qui lui sont dévolues par les lois et règlements peut être déclaré
démissionnaire par le Ministre chargé des Collectivités locales après avis du conseil
municipal. Le refus résulte soit d'une déclaration écrite adressée à qui de droit ou rendue
publique par son auteur, soit de l'abstention persistante après mise en demeure du Ministre
chargé des Collectivités locales.

La décision est susceptible de recours dans les deux mois de la notification devant la
juridiction compétente.

Article 172. - Les démissions volontaires sont adressées par lettre recommandée au maire
avec copie au représentant de l'Etat, elles sont définitives à partir de l'accusé de réception
par le maire ou un mois après un nouvel envoi de la démission constatée par lettre
recommandée.

Article 173. - Lorsque le fonctionnement du conseil municipal se révèle durablement


impossible, sa dissolution peut être prononcée par décret après avis du Conseil d'Etat.

La dissolution ne peut être prononcée par voie de mesure générale.

Article 174. - En temps de guerre, le conseil municipal d'une commune peut être pour des
motifs d'ordre public d'intérêt général, suspendu par décret, jusqu'à la cessation des
hostilités.

Le même décret constitue une délégation spéciale habilitée à prendre les mêmes décisions
que le conseil municipal.

Article 175. - En cas de dissolution d'un conseil municipal ou de démission de tous ses
membres en exercice et lorsqu'un conseil municipal ne peut être constitué, une délégation
spéciale en remplit les fonctions.

Dans les huit jours qui suivent la dissolution ou l'acceptation de la démission, cette
délégation spéciale est nommée par arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales qui
désigne le président et le vice-président.

Le nombre des membres qui la composent est fixé à trois dans les communes où la
population ne dépasse pas 35.000 habitants. Ce nombre peut être porté à sept dans les
communes d'une population supérieure.

Code des collectivités locales du Sénégal 34


La délégation a les mêmes attributions que le conseil municipal.

Toutefois, elle ne peut :

1 - aliéner ou échanger des propriétés communales;

2 - augmenter l'effectif budgétaire;

3 - créer des services publics;

4 - voter des emprunts.

Article 176. - En cas de mobilisation, lorsque les élections au conseil municipal sont
ajournées, la délégation spéciale est habilitée à prendre les mêmes décisions que le conseil
municipal.

Toutes les fois que le conseil municipal a été dissous, ou que, par application de l'article
précédent, une délégation spéciale a été nommée, il est procédé à la réélection du conseil
municipal dans les six mois à dater de la dissolution ou de la dernière démission.

Le délai visé au deuxième alinéa du présent article, peut être prorogé pour une, deux ou au
plus trois périodes de six mois par décret motivé.

Article 177. - Les fonctions de la délégation spéciale expirent de plein droit dès que le
conseil municipal est reconstitué.

Article 178. - Au cas prévu et réglé par l'article 175 du présent code, le président remplit les
fonctions de maire et le vice-président celles d'adjoint au maire.

Leurs pouvoirs prennent fin dès l'installation du nouveau conseil municipal.

Chapitre V : Ententes intercommunales et communautés urbaines

Section 1 : Ententes intercommunales

Article 179. - Deux ou plusieurs conseils municipaux peuvent créer entre eux, à l'initiative
de leurs maires, une entente sur les objets d'intérêt communal commun, compris dans leurs
attributions.

Ces ententes font l'objet de conventions autorisées par les conseils respectifs, signées par
les maires, et approuvées par arrêté du représentant de l'Etat ou par arrêté du ministre
chargé des collectivités locales si les communes sont dans deux régions différentes.

Article 180. - Les questions d'intérêt commun sont débattues dans des conférences où
chaque conseil municipal est représenté par une commission spéciale constituées cet effet
et composée de trois membres élus au scrutin secret.

Les commissions spéciales forment la commission administrative chargée de la direction de


l'entente.

Les représentants de l'Etat dans les régions et dans les départements comprenant les
communes intéressées peuvent toujours assister aux conférences visées au premier alinéa
du présent article ou s'y faire représenter.

Code des collectivités locales du Sénégal 35


Les décisions qui y sont prises ne sont exécutoires qu'après avoir été ratifiées par tous les
conseils municipaux intéressés dans le cadre du Titre VI du présent code.

Section 2 : Communautés urbaines

Article 181. - La communauté urbaine est une personne morale de droit public.

Les lois et règlements relatifs à l'administration communale lui sont applicables, sous réserve
des dispositions de la présente section.

Une communauté urbaine peut être créée

1. - lorsque les conseils municipaux de deux ou plusieurs communes ont fait connaître, par
délibérations concordantes, leur volonté d'associer les communes qu'ils représentent en vue
d'œuvres ou services d'intérêt communal et qu'ils ont décidé de consacrer en commun à ces
œuvres et à ces services les ressources suffisantes;

2. - lorsque, pour la création ou la gestion en commun d'un service public, les conseils
municipaux des deux tiers des communes intéressées représentant plus de la moitié de la
population totale de celles-ci, ou de la moitié au moins des communes intéressées
représentant plus des 2/3 de la population totale, ont fait connaître leur volonté de créer une
communauté urbaine réunissant la totalité des communes intéressées.

Les délibérations prises à cet effet sont autorisées par décret pris sur le rapport du Ministre
chargé des Collectivités locales.

Le décret d'autorisation fixe le siège de la communauté sur proposition des communes


associées. Il détermine, le cas échéant, les conditions de la participation à la communauté
des communes qui ont refusé leur adhésion.

Article 182. - Des communes autres que celles primitivement associées peuvent être
admises à faire partie de la communauté, avec le consentement de son comité. La
délibération du comité doit être notifiée au maire de chacune des communes associées. Les
conseils municipaux doivent être consultés dans un délai de quarante jours à compter de
cette notification.

La décision d'admission est prise dans les mêmes conditions que l'autorisation de création
de la communauté telles que déterminées par l'article 181 ci-7dessus.

Toutefois, il ne peut être passé outre à l'opposition de plus du tiers des conseils municipaux
intéressés.

Article 183. - La communauté urbaine est administrée par un comité. A moins de


dispositions contraires prévues dans le décret d'institution, ce comité est constitué d'après
les règles suivantes.

- les membres sont élus par les conseils municipaux des communes intéressées;

- chaque commune est représentée dans le comité par deux délégués;

- le choix du conseil municipal peut porter sur tout citoyen réunissant les conditions requises
pour faire partie d'un conseil municipal ;

Code des collectivités locales du Sénégal 36


- les délégués sont élus au scrutin secret et à la majorité absolue. Si, après deux tours de
scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour, et
l'élection a lieu à la majorité relative. En cas d'égalité de suffrage, le plus âgé est déclaré élu;

- les délégués du conseil municipal suivent le sort de ce dernier quant à la durée de leur
mandat, mais en cas de suspension, de dissolution, ce mandat continue jusqu'à la
nomination des délégués par le nouveau conseil;

- les délégués sortants sont rééligibles;

- en cas de vacance parmi les délégués, par suite de décès, de démission ou pour toute
autre cause, le conseil municipal pourvoit au remplacement dans un délai d'un mois;

- si un conseil, après une mise en demeure du représentant de l'Etat, néglige ou refuse de


nommer des délégués, le maire et le premier adjoint représentent la commune dans le
comité.

Les communautés urbaines sont responsables des accidents survenus à leur président et
aux membres du comité, dans l'exercice de leurs fonctions.

Article 184. - A moins de dispositions contraires confirmées par la décision d'institution, les
fonctions de receveur de la communauté sont exercées par le receveur municipal de la
commune siège de l'association.

Article 185. - Le comité tient chaque année deux sessions ordinaires en avril et octobre.

Il peut être convoqué en session extraordinaire par son président.

Le président est tenu de convoquer le comité, soit sur l'invitation du représentant de l'Etat,
soit sur demande de la moitié au moins des membres du comité.

Le comité élit en son sein les membres de son bureau. Le mandat des membres du bureau
prend fin en même temps que celui du comité.

Il peut renvoyer au bureau le règlement de certaines affaires et lui conférer, à cet effet, une
délégation dont il fixe les limites. A l'ouverture de chaque session ordinaire du comité, le
bureau lui rend compte de ses travaux.

Pour l'exécution de ses décisions et pour ester en justice, le comité est représenté par son
président.

Le représentant de l'Etat ou son délégué a accès aux réunions du comité et, le cas échéant,
aux réunions du bureau. Il est toujours entendu quand il le demande.

Article 186. - Le budget de la communauté urbaine pourvoit aux dépenses de création,


d'entretien et de gestion des services pour lesquels elle est constituée.

Les recettes de ce budget comprennent :

l - la contribution des communes associées. Celle-ci est obligatoire pour lesdites communes
pendant la durée de l'association et dans la limite des nécessités du service, telles que les
délibérations initiales des conseils municipaux ou le décret prévu à l'article 183 ont déterminé
cette contribution.

Code des collectivités locales du Sénégal 37


Les communes associées peuvent affecter à cette dépense leurs centimes spéciaux,

2 - le revenu des biens meubles et immeubles de l'association;

3 - les sommes qu'elle reçoit des administrations publiques, des associations et des
particuliers, en échange d'un service rendu;

4 - les subventions de l'Etat, de la région et des communes,

5 - les produits des dons et legs,

6 - les produits des taxes, redevances et contributions correspondant aux services assurés,

7 - les emprunts.

Copie de ce budget et des comptes de la communauté sont adressées chaque année, aux
conseils municipaux des communes associées.

Les conseillers municipaux de ces communes peuvent prendre communication des procès-
verbaux des délibérations du comité et celles du bureau.

Les comptes des communautés urbaines sont jugés par le Conseil d'Etat.

Article l87. - Les délibérations par lesquelles les comités de communautés urbaines et les -
commissions administratives chargées de la gestion des services intercommunaux
changent, en totalité ou en partie, l'affectation des locaux ou objets immobiliers ou mobiliers
appartenant à ces services, dans l'intérêt d'un service public ou privé quelconque, ou mettant
à la disposition, soit d'un autre service public ou privé, soit d'un particulier, lesdits locaux et
objets, ne sont exécutoires qu'après avis des conseils municipaux intéressés et en vertu d'un
décret.

Article l88. - La communauté peut organiser des services intercommunaux autres que ceux
prévus à la décision d'institution, lorsque les conseils municipaux des communes associées
se sont mis d'accord pour ajouter ces services aux objets de l'association primitive.
L'extension des attributions ainsi que la modification des conditions initiales de
fonctionnement ou de durée de la communauté doivent être autorisées par décision rendue
dans la même forme que la décision d'institution.

Article l89. - La communauté urbaine est formée, soit sans limitation de durée, soit pour une
durée déterminée par la décision d'institution.

Elle est dissoute, soit de plein droit par l'expiration du temps pour lequel elle a été formée,
soit par le transfert à l'Etat des services en vue desquels elle avait été constituée, soit par le
consentement de tous les conseils municipaux intéressés.

Elle peut être dissoute par un décret pris après avis du Conseil d'Etat dans les formes
requises pour sa création, soit sur la demande motivée de la majorité desdits conseils, soit
d'office.

Article 190. - Une commune peut se retirer de la communauté après délibération motivée de
son conseil municipal. Le comité fixe, en accord avec le conseil municipal intéressé, les
conditions dans lesquelles s'opère le retrait.

Code des collectivités locales du Sénégal 38


Les délibérations prises à cet effet sont autorisées par décret pris sur le rapport du Ministre
chargé des Collectivités locales.

La délibération du comité est notifiée au maire de chacune des communes associées. Les
conseils municipaux sont consultés et la décision est prise dans les conditions prévues à
l'article 181.

Section 3 : Groupements mixtes

Article 191. - Les groupements mixtes auxquels participent les communes sont constitués
dans les mêmes conditions que pour les régions, selon les modalités prévues au Titre II art.
74 à 76 du présent code.

TITRE IV : DE LA COMMUNAUTE RURALE

Article 192. - La communauté rurale est une collectivité locale, personne morale de droit
public, dotée de l'autonomie financière. Elle est constituée par un certain nombre de villages
appartenant au même terroir, unis par une solidarité résultant notamment du voisinage,
possédant des intérêts communs et capables ensemble de trouver les ressources
nécessaires à leur développement.

Le conseil rural par ses délibérations, le président du conseil rural par ses décisions, par
l'instruction des affaires et l'exécution des délibérations, concourent à l'administration de la
communauté rurale.

Chapitre premier : Dénomination et limites de la communauté rurale

Article 193. - La communauté rurale est créée par décret, après avis du conseil régional.
Ce décret détermine le nom de la communauté qui est celui du chef-lieu, et en fixe les
limites.

Les changements de nom des communautés rurales et les modifications de leurs limites sont
prononcés par décret, après avis des conseils ruraux intéressés.

Lorsqu'il s'agit de fusionner une communauté rurale à une autre ou lorsqu'une portion de
communauté rurale est rattachée à une autre communauté ou à une commune, ou érigée en
communauté distincte, l'avis des conseils ruraux, du conseil municipal et du ou des conseils
régionaux intéressés, est requis.

Dans ce cas, le décret qui prononce les fusions ou les distractions de communautés rurales,
en détermine expressément toutes les autres conditions y compris la dévolution des biens
appartenant aux collectivités locales intéressées.

Dans les cas de fusion ou de fractionnement de communautés rurales, les conseils ruraux
sont dissous de plein droit et remplacés par une délégation spéciale. Il est procédé à des
élections dans les six mois à compter de la date de dissolution.

Chapitre 2 : Compétences de la communauté rurale

Article 194. - Le conseil rural règle par ses délibérations les affaires de la communauté
rurale.

Code des collectivités locales du Sénégal 39


Article 195. - Le conseil rural délibère en toute matière pour laquelle compétence lui est
donnée par la loi et notamment sur :

l - les modalités d'exercice de tout droit d'usage pouvant s'exercer à l'intérieur du territoire de
la communauté rurale, sous réserve des exceptions prévues par la loi,

2 - le plan général d'occupation des sols, les projets d'aménagement, de lotissement,


d'équipement des périmètres affectés à l'habitation, ainsi que l'autorisation d'installation
d'habitations ou de campements;

3 - l'affectation et la désaffectation des terres du domaine national;

4 - la création, la modification ou la suppression des foires et marchés;

5 - l'acceptation ou le refus des dons et legs;

6 - le budget de la communauté rurale, les crédits supplémentaires ainsi que toutes


modifications du budget;

7 - les projets locaux et la participation de la communauté rurale à leur financement;

8 - les projets d'investissement humain;

9 - les acquisitions immobilières et mobilières, les projets, plans, devis et contrats de


constructions neuves, de reconstructions, de grosses réparations ou de tous autres
investissements;

10 - le classement, le reclassement, l'ouverture, le redressement, l'alignement, le


prolongement, l'élargissement ou la suppression des voies et places publiques ainsi que
l'établissement, l'amélioration, l'entretien des pistes et chemins non classés;

1l - la création, la désaffection ou l'agrandissement des cimetières;

12 - la protection de la faune et de la flore et la lutte contre les déprédateurs et braconniers;

13 - la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture;

14 - la nature et les modalités d'exécution des clôtures et des défenses limitant les fonds et
protégeant les récoltes pendantes individuelles ou collectives.

15 - les servitudes de passage et la vaine pâture;

16 - le régime et les modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute nature;

17 - la création, la délimitation et la matérialisation de chemins de bétail à l'intérieur de la


communauté rurale, à l'exception des voies à grande circulation qui relèvent de la
compétence du représentant de l'Etat;

18 - l'organisation de l'exploitation de tous les produits végétaux de cueillette et des coupes


de bois;

Les délibérations prises par le conseil rural sont exécutoires dans les conditions prévues au
Titre VI du présent code.

Code des collectivités locales du Sénégal 40


Article 196. - Le conseil rural veille au développement et à la promotion des activités et
services qui concourent à la satisfaction des besoins de la collectivité.

Il aide les familles à élever et à éduquer les enfants dans les meilleures conditions.

Il apporte sa contribution à l'amélioration de la situation dans le domaine de l'habitat.

Il veille à la propreté et à l'aménagement des villages constituant la communauté rurale et


prend toutes dispositions en vue d'assurer l'exécution des mesures de salubrité et de
tranquillité publique.

Article 197. - Le conseil rural élit ceux de ses membres qui sont appelés à siéger dans tous
les comités et organismes dans lesquels la représentation de la communauté rurale est
prévue par les lois et les règlements.

Article 198. - Le Conseil rural élabore le plan local de développement et donne son avis sur
tous les projets de développement concernant tout ou partie de la communauté rurale.

Article 199. - Le conseil rural donne son avis sur:

l - les allocations, secours et subventions de toutes natures lorsqu'ils intéressent un membre


ou un organisme de la communauté, ou l'ensemble de la communauté rurale;

2 - l'organisation du service de l'état-civil dans la communauté rurale;

3 - l'organisation des audiences foraines;

4 - le régime des jachères collectives et leurs modalités de détail, de défrichement et


d'incinération.

Article 200. - Le conseil rural émet des vœux sur toutes mesures réglementaires qu'il juge
utile de voir son président mettre en œuvre et qui sont nécessaires pour l'exploitation des
ressources naturelles et la protection des biens.

Article 201. - Lorsque le conseil rural délibère en dehors de ses réunions légales ou sur un
objet étranger à ses compétences, le représentant de l'état prononce par arrêté motivé
l'annulation des actes, prend toutes les mesures nécessaires pour que l'assemblée se
sépare immédiatement.

Il est interdit à tout conseil de délibérer sur un objet étranger à ses compétences, de publier
des proclamations et adresses, d'émettre des vœux politiques menaçant l'intégrité territoriale
et l'unité nationale ou de se mettre en communication avec un ou plusieurs conseils ruraux
hors les cas prévus par la loi.

Dans les cas prévus à l'alinéa ci-dessus le représentant de l'Etat prend un arrêté motivé qu'il
transmet au Procureur de la République du ressort pour l'exécution des lois et l'application
s'il y a lieu de l'article 226 du Code pénal.

En cas de condamnation, les membres de la réunion sont déclarés, par le jugement, exclus
du conseil rural et inéligibles pendant les trois années qui suivent la condamnation.

La nullité des actes et des délibérations pris en violation du présent article est prononcée
dans les formes indiquées au Titre VI du présent code.

Code des collectivités locales du Sénégal 41


Chapitre III : Organes de la communauté rurale

Section 1 : Formation des organes de la communauté rurale.

Article 202. - Le conseil rural, composé de conseillères rurales et de conseillers ruraux élus
pour cinq ans, conformément au code électoral, est l'organe délibérant de la communauté
rurale.

Il élit en son sein un bureau composé d'un président et de deux vice-présidents.

Le conseil rural ne peut déléguer l'exercice de ses attributions.

LE PRESIDENT ET LES VICE-PRESIDENTS

Article 203. - Le conseil rural, convoqué par le représentant de l'Etat dans les quinze jours
qui suivent la date de proclamation des résultats de l'élection, élit son président et deux vice-
présidents à la majorité absolue et au scrutin secret parmi ses membres.

Les fonctions de président ou de vice-président, de conseillers, de président et membre de


délégation spéciale donnent lieu au paiement d'indemnités ou de remboursement des frais
que nécessite l'exercice de mandats qui leur sont confiés.

La séance dans laquelle il est procédé à l'élection du président est présidée par le doyen
d'âge du conseil rural. Dès son élection, le président préside la séance pour l'élection des
vice-présidents.

Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé
à un troisième tour de scrutin, et l'élection a lieu à la majorité relative. En cas d'égalité, le
candidat le plus âgé est déclaré élu.

Les élections sont rendues publiques au plus tard 24 heures après leur résultat, par voie
d'affiche à la porte de la maison communautaire. Elles sont, dans le même délai, notifiées au
représentant de l'Etat.

Article 204. - Le président et les vice-présidents sont élus pour la même durée que le
conseil rural. Ils résident obligatoirement dans la communauté rurale.

Dans les circonstances solennelles de l'exercice de leurs fonctions, le président et les vice-
présidents portent en ceinture, une écharpe aux couleurs nationales à franges dorées pour
le président et à franges argentées pour les vice-présidents.

Article 205. - Les chefs de village ne peuvent être élus présidents ou vice- présidents, ni en
exercer même temporairement les fonctions.

Article 206. - L'élection du président et celle des deux vice-présidents peuvent être arguées
de nullité dans les conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations contre les
élections du conseil rural.

Lorsque l'élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le président ou les vice-
présidents ont cessé leurs fonctions, le conseil est convoqué par le représentant de l'Etat
pour procéder à leur remplacement dans le délai de trente jours.

Code des collectivités locales du Sénégal 42


Article 207. - Les fonctions de président, de vice-président ou de conseiller rural, de
président ou de membre de délégation spéciale donnent lieu sur le budget du conseil rural
au paiement d'indemnités ou remboursement de frais que nécessite l'exécution des mandats
qui leur sont confiés.

Les modalités d'attribution ainsi que le taux maximal des indemnités et frais visés au présent
article sont fixés par décret.

Les conseillers ruraux ont droit lors des missions fixées par le président à une indemnité
journalière et à des frais de déplacement pour participation aux travaux du conseil rural.

Article 208. - Le président, les vice-présidents du conseil rural et le président de la


délégation spéciale sont protégés par le Code pénal et les lois spéciales contre les menaces,
outrages, violences, injures ou diffamation dont ils peuvent être l'objet dans l'exercice ou en
raison de leurs fonctions.

Les conseillers ruraux et les délégués spéciaux bénéficient de la même protection lorsqu'ils
sont chargés de l'exécution d'un mandat spécial. Dans ce cas, ils bénéficient également des
dispositions de l'alinéa premier ci-dessus.

Section 2 : Fonctionnement des organes de la communauté rurale

Sous-section 1 : Attributions et pouvoirs du Président du conseil.

Article 209. - Le président du conseil rural est l'organe exécutif de la communauté rurale.

Il peut déléguer, sous sa surveillance et sa responsabilité, une partie de ses fonctions aux
vice-présidents, à des membres du conseil rural, ou à un secrétaire, agent public ou
contractuel recruté dans les conditions fixées par décret. Ces délégations subsistent tant
qu'elles ne sont pas rapportées, toutefois, elles cessent sans être expressément rapportées
lorsque le président de qui elles émanent est suspendu, révoqué ou déclaré démissionnaire.

Article 210. - Dans sa circonscription, le président du conseil rural accomplit tous actes au
nom de l'Etat. A ce titre, il est chargé, sous l'autorité du représentant de l'Etat.

l - de la publication et de l'exécution des lois et règlements,

2 - de l'exécution des mesures de police,

3 - de l'exécution des mesures prises par le représentant de l'Etat en vue d'assurer le bon
ordre, la sûreté et la salubrité publique;

4 - des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois et règlements.

Pour l'exécution des attributions qui lui sont confiées par le présent article, le président du
conseil rural a autorité sur les chefs de village de la communauté rurale.

Article 211. - Le président du conseil rural est officier de l'état-civil. Sous sa surveillance et
sa responsabilité, il peut déléguer cette fonction dans les conditions fixées à l'article 209 du
présent code. L'acte de délégation est transmis par le représentant de l'Etat au Procureur de
la République près le tribunal régional dans le ressort duquel se trouve la communauté
rurale intéressée.

Code des collectivités locales du Sénégal 43


Article 212.- Sous réserve des dispositions de l'article 195 du présent code, le président du
conseil rural est chargé d'exécuter les délibérations du conseil rural. Les décisions du
président et les délibérations du conseil sont transmises au représentant de l'Etat dans les
conditions prévues au Titre VI du présent code.

Les décisions ne sont exécutoires qu'après avoir été portées à la connaissance des
intéressés par les meilleurs moyens, toutes les fois qu'elles contiennent des dispositions
générales et, dans les autres cas, par voie de notification individuelle.

Les décisions sont enregistrées par ordre de date sur un registre spécial côté et paraphé par
le représentant de l'Etat et tenu par le président du conseil rural. Leur date de publication ou
de notification doit être inscrite sur le registre, en face des mentions portant enregistrement
des décisions intéressées.

Article 213. - Le président du conseil rural est ordonnateur du budget de la communauté


rurale.

A ce titre, il est chargé

1 - de préparer et de proposer le budget, d'ordonnancer les dépenses et de prescrire


l'exécution des recettes;

2 - de gérer les revenus de la communauté rurale;

3 - de diriger les travaux, de souscrire les marchés, de passer les baux des biens et
adjudication des travaux selon les règles établies par les lois et règlements;

4 - de passer, selon les mêmes règles, des actes de vente, d'échange, de partage,
d'acceptation de dons ou legs, d'acquisition, de transaction lorsque ces actes ont été
autorisés par le conseil rural.

5 - de conserver et d'administrer les propriétés de la communauté et de faire, en


conséquence, tous actes conservatoires de ses droits.

Article 214.- Le président de la communauté rurale représente celle-ci en justice sous le


contrôle du conseil rural.

Article 215. - Le président du conseil rural peut passer convention avec le représentant de
l'Etat pour l'affectation d'agents de l'Etat susceptibles d'assurer, sous son autorité, le
secrétariat de la communauté rurale et le fonctionnement de ses services publics.

SUBSTITUTION, SUPPLEANCE, CESSATION DE FONCTIONS

Article 216.- Lorsque le président du conseil rural refuse ou néglige d'accomplir un acte
prescrit par la loi ou les règlements ou qui s'impose dans l'intérêt de la communauté rurale,
le Ministre chargé des Collectivités locales peut, après l'en avoir requis, y faire procéder
d'office.

La mise en demeure doit être faite par écrit. Elle doit indiquer le délai imparti au président du
conseil rural. Si aucune réponse n'est intervenue à l'expiration du délai imparti, ce silence
équivaut à un refus.

Code des collectivités locales du Sénégal 44


Article 217. - Le président du conseil rural qui, pour une cause postérieure à son élection,
ne remplit plus les conditions requises pour être élu ou qui se trouve dans un des cas
d'inéligibilité prévus par la loi, doit cesser d'exercer ses fonctions.

Le Ministre chargé des Collectivités locales l'enjoint de se démettre immédiatement de ses


fonctions au profit de son vice-président sans attendre l'installation de son successeur. Si le
président refuse de démissionner, le Ministre chargé des Collectivités locales prononce la
suspension pour un mois. Il est ensuite mis fin à ses fonctions par décret.

En cas d'inéligibilité, il en est fait de même pour le vice-président.

Article 218. - Les démissions des présidents et vice-présidents des conseils ruraux sont
adressées au Ministre chargé des Collectivités locales. Elles deviennent définitives à partir
de leur acceptation par le Ministre chargé des Collectivités locales, ou un mois après
renouvellement de la démission par lettre recommandée. Les présidents et vice-présidents
démissionnaires continuent l'exercice de leurs fonctions jusqu'à l'installation de leurs
successeurs.

Article 219. - Les présidents et vice-présidents après avoir été entendus ou invités par le
Ministre chargé des Collectivités locales à fournir des explications écrites sur les faits qui leur
sont reprochés, peuvent être suspendus par le Ministre chargé des Collectivités locales pour
un temps qui n'excède pas un mois mais qui peut être porté à trois mois. Ils peuvent être
révoqués par décret. Les arrêtés de suspension et les décrets de révocation doivent être
motivés.

La révocation emporte de plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président et de vice-


président pendant une période d'une année à dater du décret de révocation à moins qu'il ne
soit procédé auparavant au renouvellement général des conseils ruraux

Article 220. - En cas de décès, de révocation, de suspension, d'absence ou de tout autre


empêchement, et sous réserve des dispositions prévues au dernier alinéa du présent article,
le président est provisoirement remplacé par le vice-président et, à défaut, par le conseiller le
plus âgé.

Dans ce dernier cas, le conseil rural peut, dans les huit jours, désigner un de ses membres
pour assurer la suppléance.

Lorsque le président est suspendu ou révoqué, son remplaçant exerce la plénitude de ses
fonctions.

Dans le cas d'absence ou d'empêchement du Président, le vice-président est chargé des


affaires courantes.

Article 221. - Sans que la liste soit limitative, les fautes énumérées ci-dessous peuvent
entraîner, outre des poursuites judiciaires, l'application des dispositions de l'article 219 du
présent code.

1 - faits prévus et punis par la loi instituant la Cour de Discipline budgétaire;

2 - utilisation des deniers publics de la communauté rurale à des fins personnelles ou


privées;

3 - prêts d'argent effectués sur les recettes de la communauté rurale;

Code des collectivités locales du Sénégal 45


4 - faux en écriture publique authentique visés aux articles 130 et 133 du Code pénal;

5 - faux commis dans certains documents administratifs dans les feuilles de routes et
certificats visés aux articles 137, 138, 140, 142 et 145 du Code pénal,

6 - concussion;

7 - spéculation sur les terres du domaine national, les permis de construire et de lotir;

8 - refus de signer ou de transmettre au représentant de l'Etat une délibération du conseil


rural.

Dans les sept premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites
judiciaires.

Sous-section 2 : Fonctionnement du Conseil rural

Article 222.- Le conseil rural siège au chef-lieu de la communauté rurale.

Le Président du conseil rural peut réunir le conseil aussi souvent qu'il le juge utile.

Toutefois, il est tenu de le réunir

a) - pour la session budgétaire entre 1er octobre et le 31 décembre pour une durée qui ne
peut excéder huit jours.

b) - lorsque le représentant de l'Etat en fait la demande;

c) - lorsque le tiers des membres au moins en fait la demande.

La convocation est faite par le président du conseil rural, par le moyen le plus approprié, cinq
jours au moins avant celui de la réunion.

En cas d'urgence, ce délai peut être réduit à vingt quatre heures.

Article 223. - Le conseil rural ne peut délibérer que lorsque la majorité de ses membres en
exercice assiste à la séance.

Quand, après deux convocations successives régulièrement faites, le quorum n'est pas
atteint toute délibération prise après la troisième convocation à trois jours au moins
d'intervalle est valable, si le quart au moins des membres du conseil est présent.

Article 224. - Sauf dispositions contraires prévues par le présent code, les délibérations,
vœux et avis sont adoptés à la majorité simple des votants. Le vote à lieu au scrutin public.
En cas de partage des voix, celle du président est prépondérante.

Un conseiller rural empêché peut donner, à un collègue de son choix, procuration écrite
légalisée de voter en son nom. Un conseiller rural ne peut être porteur que d'une seule
procuration et celle-ci est toujours révocable. Sauf cas de maladie dûment constatée, elle ne
peut être valable pour plus de trois séances

Article 225.- Le président du conseil rural ou son remplaçant préside les réunions du
conseil.

Code des collectivités locales du Sénégal 46


Les séances du conseil rural sont publiques. Tout habitant de la communauté rurale a le
droit de consulter le registre des procès-verbaux des délibérations. Le président de séance
exerce seul la police de l'assemblée. Il peut faire expulser de l'auditoire toute personne qui
trouble l'ordre public.

Article 226. - Chaque délibération, chaque avis ou vœu est porté et inscrit par ordre de date
sur un registre côté et paraphé par le représentant de l'Etat.

Ce registre est signé par tous les membres présents à la séance, les membres ne sachant
pas signer apposent leur empreinte digitale.

Dans les huit jours qui suivent la date de la réunion du conseil rural, le compte rendu de la
séance est affiché au lieu habituel des réunions du conseil.

Article 227. - Le représentant de l'Etat ainsi que son délégué dûment mandaté ont accès au
conseil rural, il en est de même pour toute autre personne que le conseil désire entendre.
Toutefois, ils ne peuvent ni participer au vote, ni présider la réunion. Les déclarations du
représentant de l'Etat sont portées au procès-verbal des délibérations.

Article 228. - L'outrage et l'injure commis envers le président du conseil ou le président de


séance du conseil rural dans l'exercice de leurs fonctions sont passibles des peines prévues
aux articles 194 et 262 du Code pénal.

Article 229. - Le conseil rural peut former des commissions pour l'étude des questions
entrant dans ses attributions. Il peut également charger l'un ou plusieurs de ses membres
d'instruire les litiges en matière domaniale.

Les commissions et les membres chargés d'instruire les litiges sont tenus de rendre compte
au conseil rural pour décision.

Chapitre IV : Démission - Suspension - Dissolution du conseil rural

Article 230. - Tout membre du conseil rural dûment convoqué qui, sans motifs légitimes
reconnus par le conseil, a manqué à trois convocations écrites successives, peut être, après
avoir été admis à formuler ses explications, déclaré démissionnaire par le président, après
avis du conseil rural, sauf recours dans les délais de deux mois de la notification devant la
juridiction compétente.

Article 231. - Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise ou
service, membres d'un conseil rural, le temps nécessaire pour participer aux séances
plénières de ce conseil ou des commissions qui en dépendent.

La suspension de travail prévue au présent article ne, peut être une cause de rupture par
l'employeur du contrat de louage de services et ce à peine de dommages et intérêts au profit
du salarié.

Article 232. - Tout membre du conseil rural qui, sans excuse valable, a refusé de remplir
une des fonctions qui lui sont dévolues par la loi, , est déclaré démissionnaire par le Ministre
chargé des Collectivités locales, sauf recours dans les délais de deux mois de la notification
devant la juridiction compétente.

Le refus résulte soit d'une déclaration expresse à qui de droit ou rendue publique par son
auteur, soit de l'abstention persistante après avertissement du représentant de l'Etat.

Code des collectivités locales du Sénégal 47


Article 233. - La démission d'office d'un conseiller rural dans les cas visés aux articles 230 et
232 du présent code ne peut intervenir sans qu'au préalable l'intéressé ait été mis à même
de présenter une excuse et sans que le conseil rural ait pu, si elle est produite, en apprécier
la légitimité.

Les conseillers déclarés démissionnaires dans les conditions prévues aux articles 230 et 235
du présent code ne peuvent faire acte de candidature aux élections pour le renouvellement
intégral du conseil suivant la date de leur démission d'office.

La dissolution ne peut être prononcée par voie de mesure générale.

Article 234.- Les démissions volontaires sont adressées au président du conseil rural par
lettre recommandée avec accusé de réception avec copie au représentant de l'Etat. Elles
sont définitives à partir de leur acceptation par le président du conseil rural ou, en cas de
silence, un mois après l'envoi d'une deuxième lettre recommandée.

Article 235.- Lorsque le fonctionnement du conseil rural se révèle durablement impossible,


sa dissolution peut être prononcée par décret après avis du Conseil d'Etat.

S'il y a urgence, le conseil rural peut être provisoirement suspendu par arrêté motivé du
Ministre chargé des Collectivités locales. La durée de la suspension ne peut dépasser un
mois.

Article 236.- En cas de dissolution d'un conseil rural ou de démission de tous les membres
en exercice, et lorsqu'un conseil rural ne peut être constitué, une délégation spéciale en
remplit les fonctions.

Dans les huit jours qui suivent la dissolution ou l'acceptation de la démission, cette
délégation spéciale est nommée par arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales.

Le nombre des membres qui la composent est fixé à trois.

La délégation spéciale a les mêmes attributions que le conseil rural.

Toutefois, elle ne peut

1 - aliéner ou échanger des propriétés de la communauté rurale;

2 - créer des services publics;

3 - contracter des emprunts;

Article 237.- Les fonctions de la délégation spéciale expirent de plein droit dès que le
conseil est reconstitué.

Article 238.- Le président de la délégation remplit les fonctions de président du conseil rural
et le vice-président celles de vice-président du conseil rural.

Leurs pouvoirs prennent fin dès l'installation du nouveau conseil rural.

Chapitre V : Groupements d'intérêt communautaire

Code des collectivités locales du Sénégal 48


Article 239. - Plusieurs communautés rurales peuvent décider de constituer entre elles, ou
avec une ou plusieurs communes, un groupement d'intérêt communautaire ayant pour objet
la gestion ou l'exploitation des terres du domaine national, de bien d'équipements,
d'infrastructures ou de ressources intéressant plusieurs communautés rurales et une ou
plusieurs communes.

Article 240.- Le groupement d'intérêt communautaire est crée par décret sur le vœu des
conseils municipaux et ruraux intéressés, après avis du conseil régional.

Article 241.- Le groupement d'intérêt communautaire peut être créé dans le cas où des
terres du domaine national sises dans les communautés concernées sont normalement
affectées à des personnes n'appartenant pas à ces communautés rurales bien que s'y livrant
à des activités agricoles ou pastorales à titre principal.

Article 242. - Le décret de création définit le rôle du groupement d'intérêt communautaire


ainsi que l'organisation et les modalités de fonctionnement de son conseil. Les attributions
confiées aux présidents et aux conseils de communauté rurale sont exercées par le
président et par le Conseil du groupement d'intérêt communautaire en ce qui concerne l'objet
figurant dans le décret de création, dans les limites de leurs compétences

TITRE V : DE L’ADMINISTRATION LOCALE ET DES SERVICES LOCAUX

Chapitre premier : Budget des collectivités locales

Article 243.- Le budget de chaque collectivité locale prévoit pour une année financière
toutes les recettes et les dépenses de la collectivité locale sans contraction entre les unes et
les autres.

Article 244.- Le budget est présenté dans les conditions qui sont déterminées par les
décrets relatifs à la comptabilité publique.

Section 1 : Vote et règlement

Article 245. - L'année financière des collectivités locales commence le 1er janvier et se
termine le 31 décembre.

Article 246. - Le budget est proposé par l'organe exécutif de la collectivité locale, voté par le
conseil et approuvé par le représentant de l'Etat dans les conditions prévues au Titre VI du
présent code.

Article 247. - Les budgets des services publics à caractère industriel ou commercial sont
votés par le conseil de la collectivité locale et approuvés dans les mêmes conditions que son
budget général.

Section 2 : Recettes de fonctionnement

Article 248. - Les recettes ordinaires des collectivités locales proviennent du produit des
recettes fiscales, de l'exploitation du domaine et des services locaux, des ristournes
accordées par l'Etat ou d'autres collectivités publiques sur le montant des impôts et taxes
recouvrés à leur profit, et de la répartition annuelle du fonds de dotation des collectivités
locales.

Sous-section 1 : Recettes de fonctionnement de la région

Code des collectivités locales du Sénégal 49


Article 249. - Les recettes de fonctionnement de la région proviennent des ressources que
lui apporte l'Etat dans la répartition annuelle du Fonds de dotation, ainsi que des redevances
du domaine, des produits de l'exploitation de son patrimoine et des redevances pour
services rendus.

Toute autre recette de fonctionnement est créée par la loi.

Sous-section 2 : recettes de fonctionnement de la commune

Article 250. - Les recettes de fonctionnement de la commune sont les suivantes

l - les recettes fiscales qui comprennent

a) Les produits des impôts directs ci-après, perçus sur le territoire de la commune :

- l'impôt du minimum fiscal ainsi que la taxe représentative de l'impôt du minimum fiscal;

- la contribution des patentes et la taxe complémentaire y afférente ;

- la contribution foncière sur les propriétés bâties ;

- la contribution foncière sur les propriétés non bâties ;

- la surtaxe foncière sur les propriétés insuffisamment bâties ;

- la contribution des licences ;

Les modalités d'assiette et de perception de ces impôts ainsi que leurs taux sont déterminés
par la loi.

b) les produits des centimes additionnels à l'impôt du minimum fiscal et à la taxe


représentative de l'impôt du minimum fiscal ;

- à la contribution des patentes ;

- aux droits de licences, perçus sur le territoire de la commune, suivant le nombre de


centimes créés par délibération du conseil municipal dans la limite du maximum déterminé
par la loi.

L'absence de toute nouvelle proposition vaut reconduction du maximum fixé l'année


précédente.

Les centimes visés au paragraphe (b) ci-dessus du présent article sont perçus sur les
mêmes rôles que ceux de la contribution à laquelle ils s'appliquent.

Pour assurer la trésorerie des communes, l'Etat leur consent au début de chacun des deux
premiers trimestres de l'année financière, une avance égale à 25 % des recouvrements
effectués au cours de la dernière gestion connue au titre des impôts directs énumérés au
paragraphe 1er du présent article.

c) Les produits des taxes communales directes suivantes

- taxe sur la valeur des locaux servant à l'exercice d'une profession ;

Code des collectivités locales du Sénégal 50


- taxe d'enlèvement des ordures ménagères ;

- taxe de balayage ;

- taxe de déversement à l'égout ;

- licences à la charge des commerçants de boissons en addition au droit de licence ;

- taxe sur les machines à coudre servant à usage professionnel ;

d) Les produits des taxes communales indirectes suivantes :

- taxe sur l'électricité consommée ;

- taxe sur l'eau ;

- taxe sur la publicité à l'aide soit de panneaux - réclames, d'affiches, soit d'enseignes
lumineuses ;

- taxe sur les établissements de nuit ;

- taxe d'abattage ;

- taxe de visite et poinçonnage des viandes ;

- taxe de visite sanitaire des huîtres et moules ;

- taxe sur les entrées payantes ;

- taxe sur les spectacles, jeux et divertissements ;

- taxe sur les locaux en garnis ;

- taxe sur les distributions d'essence, de gas-oil ou de tous autres carburants.

Ces taxes directes et indirectes dont les modalités d'assiette et de perception ainsi que les
taux maxima sont déterminés par la loi, sont créées par délibération du conseil municipal
dans les conditions prévues au titre VI du présent code.

2 - Les revenus du patrimoine communal ;

Les produits de l'exploitation du domaine et des services communaux comprennent:

a) les revenus du domaine privé immobilier

- location de bâtiments ou terrains communaux ;

- retenues de logement et d'ameublement ;

- location des souks, loges ou stalles de boucherie, restaurants gargotes et cantines.

b) les revenus du domaine public

Code des collectivités locales du Sénégal 51


- produits des droits de places perçus dans les halles, foires, marchés, abattoirs et parcs à
bestiaux d'après les tarifs dûment établis ;

- produits des permis de stationnement et de location sur la voie publique ;

- produits des droits de voirie ;

- produits des terrains affectés aux inhumations ;

- produits des concessions dans les cimetières ;

- droits de fourrière ;

- taxe sur les terrasses de cafés, balcons et constructions en saillie ;

c) les revenus divers, notamment :

- 60 % du produit des amendes prononcées par les tribunaux correctionnels ou de simple


police pour les contraventions et délits commis sur le territoire de la commune ;

- produits des services communaux ;

- remboursement des frais d'hospitalisation du personnel ;

- produits des expéditions des actes administratifs et des actes de l'état civil ;

- droit de légalisation ;

- droit de séjour de cercueil au dépositoire ;

- produits des pompes funèbres et tarifs pour l'élévation de monument au cimetière ;

- taxe de désinfection et de désinsectisation.

3 - les ristournes accordées par l'Etat qui comprennent :

a) la part allouée aux communes sur le produit de la taxe sur les véhicules recouvrés par
l'Etat ;

b) la quote-part revenant aux communes sur le produit de la taxe sur la plus-value


immobilière perçue par l'Etat ;

4 - les contributions du fonds de dotation visé à l'article 248 du présent code ;

5 - D'une façon générale, toutes les ressources actuellement perçues par les communes
ainsi que celles dont la perception est autorisée par les lois et règlements.

Sous-section 3 : recettes de fonctionnement de la communauté rurale

Article 251. - Les recettes de fonctionnement de la communauté rurale comprennent:

Code des collectivités locales du Sénégal 52


1- Le produit des impôts, contributions et taxes ci-dessous recouvrés sur le territoire de la
communauté rurale ;

- la taxe rurale ;

- l'impôt du minimum fiscal et la taxe représentative de l'impôt du minimum fiscal ;

- la contribution des licences ;

- la contribution des patentes ;

- la contribution foncière des propriétés bâties et la contribution foncière des propriétés non
bâties.

Les modalités d'assiette et de perception de ces impôts ainsi que leur taux sont déterminés
par la loi.

2 - Les produits des centimes additionnels

- à l'impôt du minimum fiscal ;

- à la contribution des patentes ;

- à la contribution des licences perçus sur le territoire de la communauté rurale suivant le


nombre de centimes créés par délibération du conseil rural.

Le nombre de centimes additionnels que peuvent instituer les conseils ruraux sur l'ensemble
des impôts énumérés au présent paragraphe est fixé à cinquante.

L'absence de toute nouvelle proposition vaut reconduction du taux fixé par le conseil rural,
au cours de l'année ou des années précédentes.

Les centimes visés au deuxième paragraphe du présent article sont perçus sur les mêmes
rôles que ceux de la contribution à laquelle ils s'appliquent.

Pour assurer la trésorerie des communautés rurales, l'Etat leur consent au début de chacun
des deux premiers trimestres de l'année financière, une avance égale à 25 % des
recouvrements effectués au cours de la dernière gestion connue au titre des impôts directs
et des centimes énumérés aux paragraphes 1er et 2ème du présent article.

3 - Le produit des taxes indirectes suivantes :

- taxe d'abattage ;

- taxe sur les distributeurs d'essence, de gas-oil ou de tous autres carburants.

4 - les produits de l'exploitation du domaine et des services :

- produits de l'exploitation du domaine et des services ;

- produits des droits de places perçus dans les halles, marchés, foires, abattoirs et parcs à
bestiaux de la communauté rurale suivant des tarifs dûment établis ;

Code des collectivités locales du Sénégal 53


- produits des permis de stationnement et d'occupation de la voie publique ;

- produits de la location des souks, loges ou stalles de boucherie, restaurants, gargotes,


cantines, notamment :

- produits des droits de voirie ;

- produits des droits de fourrière.

5 - les revenus divers, notamment :

- 60 % du produit des amendes forfaitaires et des amendes prononcées par les juridictions
répressives de droit commun pour les infractions commises sur le territoire de la
communauté rurale ;

- produits des expéditions des actes administratifs et des actes de l'état-civil ;

- droit de légalisation.

Les produits et droits visés au paragraphe 5 sont perçus dans les conditions et suivant les
tarifs fixés par décret.

6 - Les contributions du fonds de dotation visé à l'article 248 du présent code.

Section 3 : Recettes d'investissement des Collectivités locales

Article 252. - les recettes d'investissement comprennent :

1 - les recettes temporaires ou accidentelles et notamment

- les dons et legs assortis de charges d'investissements ;

- les fonds de concours,

- les fonds d'emprunt ;

- le produit de la vente de biens, de l'aliénation ou échange d'immeubles ;

- le produit de la vente des animaux ou matériels mis en fourrière et non réclamés dans les
délais réglementaires ;

- le produit des centimes additionnels extraordinaires dûment autorisés.

2 - Les crédits alloués par le budget de l'Etat ou par tout autre organisme public sous forme
de fonds de concours pour grands travaux d'urbanisme et de dépenses d'équipement,
suivant les devis et plans de campagne délibérés par le conseil de la collectivité locale.

3 - Les prélèvements effectués au profit de la section d'investissement à partir de la section


de fonctionnement.

Article 253. - Les fonds de concours de l'Etat dont il n'aura pas été fait emploi par les
collectivités locales bénéficiaires, soit dans l'année qui suit celle pour laquelle ils ont été

Code des collectivités locales du Sénégal 54


accordés, soit dans les délais prévus par la décision d'attribution qui ne saurait être inférieure
à une année, sont annulés et reversés à l'Etat.

Il ne pourra être dérogé à ces prescriptions que pour les fonds de concours alloués pour
exécution d'un programme de travaux susceptibles de s'étendre sur plusieurs années.

Article 254. - Les collectivités locales exploitant des équipements marchands peuvent
instituer des taxes sur l'utilisation de ces établissements.

Un décret fixe les taux maxima ainsi que les modalités de perception des taxes visées au
présent article.

Section 4 : Avances

Article 255. - L'Etat peut consentir des avances aux collectivités locales qui justifient:

- que leur situation de caisse compromet le règlement des dépenses indispensables et


urgentes,

- que cette situation n'est pas due à une insuffisance des ressources ou à un déséquilibre
budgétaire.

Section 5 : Dépenses

Article 256. - Les dépenses comprennent les dépenses de fonctionnement et les dépenses
d'investissement.

Les dépenses de fonctionnement ont un caractère permanent et permettent à la collectivité


de faire face à ses charges et obligations courantes.

Les dépenses d'investissement permettent la réalisation des équipements, bâtiments et


infrastructures ainsi que l'acquisition de matériels relatifs à ces travaux.

Article 257. - Les dépenses de fonctionnement sont obligatoires ou facultatives.

Les dépenses obligatoires sont celles qui doivent nécessairement figurer au budget

- soit parce que la loi l'impose à toutes les collectivités locales ou seulement à celles qui
remplissent certaines conditions;

- soit parce que, tout en laissant un caractère facultatif à la création de certains services
publics ou à la fixation des programmes de développement, la loi fait obligation aux
collectivités locales d'inscrire à leur budget les dépenses correspondantes, dès lors que ces
services ont été créés ou que ces programmes ont été inscrits au plan de développement.

Les dépenses obligatoires doivent faire l'objet d'ouverture de crédits jugé suffisants par le
représentant de l'Etat, dans les conditions prévues au Titre VI du présent code, avant qu'il
soit possible à la commune d'inscrire les dépenses facultatives.

Article 258. - Sont obligatoires, dans les conditions définies par l'article précédent, les
dépenses suivantes.

Code des collectivités locales du Sénégal 55


l - l'entretien du siège de la collectivité locale (hôtel de région, mairie, maison
communautaire), à l'exclusion des aménagements somptuaires, la location d'immeuble pour
en tenir lieu, l'entretien des bâtiments et des propriétés de la collectivité locale;

2 - Les frais de bureau, de bibliothèque et d'impression pour le service de la collectivité


locale, les frais de conservation des archives, les frais d'abonnement et de conservation des
journaux officiels;

3 - les frais de registres et d'imprimés de l'état-civil, les frais d'établissement de la table


décennale des actes de l'état-civil, les frais de fournitures de livrets de famille et les
indemnités versées aux officiers de l'état-civil des centres secondaires,

4 - les frais de perception des taxes locales et des revenus de la collectivité locale;

5 - les traitements et salaires du personnel titulaire, à l'exclusion de tout personnel


contractuel et journalier, les indemnités dont l'attribution est autorisée par les textes en
vigueur en faveur des fonctionnaires rétribués sur un autre budget et chargés de service
local;

6 - les pensions et rentes à la charge de la collectivité locale lorsqu'elles ont été


régulièrement liquidées et approuvées;

7 - la clôture des cimetières, leur entretien et leur translation dans les cas déterminés par
arrêté de l'autorité compétente;

8 - les frais d'établissement et de conservation des plans d'alignement et de nivellement;

9 - les prélèvements établis par les lois sur les biens et revenus de la collectivité locale;

10 - l'acquittement des dettes exigibles notamment les dépenses engagées et non


mandatées arrêtées conjointement à la clôture de la gestion par l'ordonnateur et le
comptable de la collectivité locale, ainsi que les intérêts de la dette et les dépenses de
remboursement de la dette en capital,

11 - les dépenses d'entretien et nettoiement des rues, chemins de voirie et places publiques
situés sur le territoire de la collectivité locale et n'ayant pas fait l'objet d'un arrêté de
classement les mettant à la charge des budgets autres que celui de la collectivité locale;

12 - les dépenses des services publics locaux légalement établis et celles à la charge des
collectivités locales résultant d'un acte réglementaire;

13 - les dépenses occasionnées par l'application des articles 134 et 135 du présent code
prévoyant l'exécution d'office, en cas de refus ou de négligence, de la part de l'autorité
locale, des actes qui sont prescrits,

14 - Les dépenses des services locaux de désinfection et d'hygiène dans les conditions
déterminées par la réglementation en vigueur;

15 - la redevance au titre de participation au fonctionnement du service national de


protection contre l'incendie, dont le taux et le mode de répartition sont fixés par décret;

16 - les dépenses nécessaires à la réalisation des programmes d'investissements ou des


actions de développement délibérés par le conseil et inscrits au plan de développement;

Code des collectivités locales du Sénégal 56


17 - la participation au financement des projets locaux proposés par la collectivité locale et
adoptés par le comité permanent de coordination des petites aides et des projets régionaux
et locaux;

18 - les remises accordées aux chefs de village, délégués de quartier et préposés des
marchés locaux.

Article 259. - Sont obligatoires les dépenses induites par les transferts de compétences de
l'Etat aux collectivités locales dans les conditions précisées par la loi de transfert.

Article 260. - Sont facultatives toutes les dépenses n'entrant pas dans les catégories
obligatoires dont la nomenclature figurant ci-dessus est limitative.

Une dépense facultative ne peut être inscrite au budget que lorsqu'elle présente un caractère
d'intérêt local.

Article 261. - Le conseil de la collectivité locale peut porter au budget un crédit pour les
dépenses imprévues.

Dans la première session qui suit l'ordonnancement de chaque dépense, l'exécutif rend
compte au conseil, avec pièces justificatives à l'appui, de l'emploi de ce crédit. Ces pièces
demeurent annexées à la délibération.

Ce crédit ne peut être employé que pour faire face à des dépenses urgentes en vue
desquelles aucune dotation n'est inscrite au budget.

Article 262. - Les créances dont la liquidation, l'ordonnancement et le payement n'ont pu


être effectués dans le délai de quatre ans à partir de l'ouverture de la gestion à laquelle elles
appartiennent sont, sans préjudice des échéances Prononcées par les lois antérieures ou
consenties par des marchés ou conventions, prescrites et définitivement éteintes au profit
des collectivités locales à moins que le retard ne soit dû au fait de l'administration ou à
l'existence de recours devant une juridiction.

Le délai est de cinq ans pour les créanciers domiciliés hors du territoire national.

Chapitre II : Comptabilité

Section 1 : Comptabilité de l'organe exécutif local et du comptable

Article 263. - Le président du conseil régional, le maire, le président de la communauté


rurale peuvent seuls délivrer des mandats. Si après mise en demeure, ils refusent
d'ordonnancer une dépense régulièrement autorisée et liquidée, le représentant de l'Etat
prend un arrêté valant mandat, dans les conditions prévues au Titre VI du présent code.

Article 264. - Toutes les recettes locales pour lesquelles les lois et règlements n'ont pas
prescrit un mode spécial de recouvrement s'effectuent sur ordre de recette ou de
reversement dressé par l'exécutif local sous réserve de l'application des dispositions de
l'article 134 du présent code.

Les oppositions sont jugées conformément aux dispositions du code de procédure civile
relative à la procédure fiscale.

Code des collectivités locales du Sénégal 57


Lorsque les créances à recouvrer sont déjà constatées par un titre exécutoire, tel qu'un
jugement, un contrat, un bail, une déclaration ou tout autre titre exécutoire, l'exécutif local n'a
pas à dresser l'ordre de recette ou de reversement et la poursuite de la recette se fait en
vertu de l'acte même.

Dans ce cas, le receveur local doit être mis en possession d'une expédition en forme du titre
et il est autorisé à demander, au besoin, remise à l'original, sur son récépissé.

Article 265. - Le président du conseil régional, le maire, le président de la communauté


rurale tiennent la comptabilité des recettes et des dépenses de la collectivité locale.

Le compte administratif pour la gestion close doit être présenté au conseil qui en délibère.

Article 266. - Les recettes et dépenses de la collectivité locale sont exécutées par un
comptable, chargé seul et sous sa responsabilité:

- de poursuivre la rentrée de toutes les recettes de la collectivité locale et de toutes les


sommes qui lui sont dues;

- d'acquitter les dépenses ordonnancées par l'organe exécutif local, jusqu'à concurrence des
crédits régulièrement ouverts;

- d'assurer la garde des fonds et valeurs.

Le comptable public est tenu de transmettre à la collectivité locale sa situation comptable


mensuelle et son compte de gestion annuel.

Article 267. - Les budgets et les comptes restent déposés au siège de la collectivité locale
où ils sont à la disposition du public.

Article 268. - Sans préjudice des dispositions des articles 152 et 154 du Code pénal, toute
personne autre que le receveur de la région, de la commune ou de la communauté rurale
qui, sans autorisation légale, s'ingère dans le maniement des deniers de la collectivité locale,
est par ce seul fait, constitué comptable de fait. Elle peut, en outre, être poursuivie en vertu
de l'article 226 du code pénal, comme s'étant immiscée sans titre dans les fonctions
publiques.

Article 269. - Les gestions de fait afférentes aux comptes des collectivités locales sont
déférées au Conseil d'Etat et jugées par lui. Dans ce cas, les comptes du comptable partant
depuis le début de la gestion de fait, sont transmis d'office au Conseil d'Etat.

Section 2 : Comptabilité matières

Article 270. - Dans chaque collectivité locale, l'organe exécutif tient une comptabilité
matières dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur.

Article 271. - Le conseil de la collectivité locale délibère sur la gestion des biens et sur les
opérations immobilières effectuées par la collectivité.

Article 272. - Les baux, les accords amiables et conventions quelconques ayant pour objet
la prise en location pour une durée qui dépasse dix huit ans ainsi que les acquisitions
d'immeubles ou de droits immobiliers sont conclus dans les formes fixées par les règlements
en vigueur.

Code des collectivités locales du Sénégal 58


Article 273. - Le prix des acquisitions immobilières effectuées par les collectivités locales est
payé dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur pour les opérations
analogues effectuées par l'Etat.

Article 274. - La vente des biens appartenant aux collectivités locales est assujettie aux
mêmes règles que celles des biens appartenant à l'Etat.

Article 275. - Les collectivités locales peuvent être propriétaires de rentes sur l'Etat,
notamment par l'emploi, à l'achat de titres, de capitaux provenant de remboursements faits
par des particuliers, d'aliénation, des soultes d'échanges, de legs et donations.

Le placement en rentes sur l'Etat s'opère en vertu d'une délibération du conseil de la


collectivité locale.

Les capitaux disponibles sont versés au Trésorier général qui doit faire l'achat des rentes et
en remettre les inscriptions ou actions au receveur local chargé de leur conservation.

Les collectivités locales peuvent également faire procéder par le trésorier général ou les
receveurs locaux à l'achat d'obligations qui seraient émises par le trésorier ou d'autres
collectivités locales.

Les inscriptions de rentes possédées par les collectivités locales sont considérées comme
immeubles.

Chapitre IV : Adjudications et appels d'offres

Article 276. - Lorsqu'il est procédé au dépouillement d'une adjudication publique ou d'un
appel d'offres pour le compte d'une collectivité locale, son organe exécutif est assisté de
deux membres du conseil désignés d'avance par le conseil ou, à défaut de cette désignation,
pris dans l'ordre du tableau.

Le receveur local ou son délégué participe à tous les dépouillements avec voix délibérative.
Toutes les difficultés qui peuvent s'élever sur les opérations préparatoires de l'adjudication
sont résolues, séance tenante, par le Président et ses deux assistants, à la majorité des
voix, sauf recours de droit. En cas d'égalité des voix, la voix du président est prépondérante.

Article 277.- Toute adjudication doit être annoncée un mois à l'avance par des affiches
apposées dans les locaux les plus fréquentés de la collectivité locale et par deux insertions
de quinzaine en quinzaine dans un journal quotidien d'annonces légales, et autres moyens
de diffusion dont dispose l'organe exécutif local.

Le jour, l'heure et le lieu de l'adjudication sont indiqués dans les affiches et dans la
publication du journal.

Pour les autres procédures de passation de contrats, les règles de publicité sont celles
fixées pour les contrats de l'Etat.

Article 278. - Ne peuvent se rendre adjudicataires, ou soumissionnaires, ni par eux-mêmes,


ni par personne interposée, sous peine de nullité, les membres des bureaux des conseils et
les administrateurs des biens de la collectivité locale.

Chapitre V : Dons et legs

Code des collectivités locales du Sénégal 59


Article 279. - Les délibérations du conseil de la collectivité locale ayant pour objet
l'acceptation des dons et legs, lorsqu'il y a des charges ou conditions, ne sont exécutoires
qu'après avis conforme du Ministre chargé de collectivités locales et du Ministre chargé des
Finances.

S'il y a réclamation des prétendants à la succession, quelles que soient la quotité et la nature
de la donation ou du legs, l'autorisation ne peut être accordée que par décret.

Article 280. - L'organe exécutif local peut toujours, à titre conservatoire, accepter les dons
ou legs et former avant l'autorisation toute demande en délivrance.

Le décret prévu à l'alinéa 2 de l'article précédent ou la délibération du conseil qui


interviennent, ultérieurement, ont effet du jour de cette acceptation.

L'acceptation doit être faite sans retard et autant que possible dans l'acte même qui
constitue la donation. Dans le cas contraire, elle a lieu par un acte séparé, également
authentique, mais alors, elle doit être notifiée au donateur conformément aux dispositions du
Code des Obligations civiles et commerciales.

Article 281. - Les collectivités locales, les communautés urbaines, les groupements mixtes
et les groupements ruraux acceptent librement les dons ou legs qui leur sont faits sans
charge, conditions, ni affectation immobilière.

Dans tous les cas où les dons et legs donnent lieu à des réclamations des familles,
l'autorisation de les accepter est donnée par décret.

Article 282. - Dans les cas où le produit de la libéralité ne permet plus d'assurer ces
charges, un décret pris après avis du Conseil d'Etat, peut autoriser la collectivité locale à
affecter ce produit à un autre objet conforme aux intentions du donateur ou du testateur.

A défaut, les héritiers peuvent revendiquer la restitution de la libéralité.

Chapitre VI : Biens et droits indivis entre plusieurs collectivités locales

Article 283. - Lorsque plusieurs collectivités locales possèdent des biens ou des droits
indivis, un décret institue, si l'une d'elles le réclame, une commission composée de délégués
des conseils des collectivités locales intéressées.

Chacun des conseils élit en son sein, au scrutin secret le nombre de délégués fixé par le
décret de création.

La commission est présidée par un syndic élu par les délégués et pris parmi eux. Elle est
renouvelée après chaque renouvellement des conseils concernés.

Les délibérations sont soumises à toutes les règles établies pour les délibérations du conseil
des collectivités locales.

Article 284. - Les attributions de la commission et de son président comprennent


l'administration des biens et droits indivis et l'exécution des travaux qui s'y rattachent.

Ces attributions sont les mêmes que celles des conseils des collectivités locales et de leurs
organes exécutifs en pareille matière.

Code des collectivités locales du Sénégal 60


Mais les ventes, échanges, partages, acquisitions, transactions demeurent réservés aux
conseils qui peuvent autoriser le président de la commission à passer les actes qui y sont
relatifs.

Article 285. - La répartition des dépenses votées par la commission est faite entre les
collectivités locales intéressées par leur conseil.

En cas de désaccord entre les conseils intéressés d'une même région, le représentant de
l'Etat compétent y procède. Si les conseils appartiennent à des régions différentes, il est
statué par arrêté du Ministère chargé des Collectivités locales.

La part de la dépense définitivement assignée à chaque collectivité locale est portée d'office
aux budgets respectifs, conformément au Titre VI du présent code.

Chapitre VII : Contrats des Collectivités locales

Article 286. - Les contrats souscrits par l'organe exécutif local sont autorisés par le conseil
de la collectivité locale qui peut en fixer les conditions, selon les modalités et limites prévues
au Titre VI du présent code.

Article 287. - Le président du Conseil régional et les membres du bureau, le maire et les
adjoints, ainsi que le président et le vice-président du conseil rural, ne peuvent, sous quelque
forme que ce soit, traiter avec leur collectivité locale respective soit directement, soit par
personnes interposées.

Article 288. - Les projets de contrats passés pour le compte des collectivités locales avec, le
cas échéant, les procès-verbaux des adjudications ou appels d'offres, sont soumis à l'avis de
la commission nationale ou régionale des contrats de l'administration dans les mêmes
formes que les contrats de l'Etat.

Les collectivités locales sont représentées au sein de ces commissions dans les conditions
fixées par décret.

Article 289. - En tout ce qui n'est pas contraire aux dispositions du présent code, sont
applicables aux contrats des collectivités locales les règles relatives à la passation des
contrats de l'Etat.

Chapitre VII : Travaux des Collectivités locales

Article 290. - Toute construction nouvelle ou reconstruction pour le compte de la collectivité


locale ne peut être faite que sur la production de plans et devis mis à la disposition du
conseil de la collectivité locale.

Article 291. - Le budget de la collectivité locale doit comprendre les ressources nécessaires
à l'exécution des travaux neufs, de construction ou de grosses réparations à effectuer au
cours de l'année financière pour laquelle il a été voté.

Le conseil détermine l'ordre de priorité de ces travaux suivant leur caractère d'urgence et de
nécessité.

Lorsque la durée des travaux doit excéder une année, le conseil évalue la dépense globale
nécessaire à l'exécution de ces travaux et procède à une répartition de cette dépense par
gestion budgétaire.

Code des collectivités locales du Sénégal 61


Chapitre IX : Actions en justice

Article 292. - Le conseil de la collectivité locale délibère sur les actions à intenter ou à
soutenir au nom de la collectivité locale.

Article 293. - L'organe exécutif local, en vertu de la délibération de son conseil, représente
en justice la collectivité locale.

Il peut toujours, sans autorisation préalable du conseil, faire tous actes conservatoires ou
interruptifs des déchéances.

Article 294. - Tout contribuable inscrit au rôle de la collectivité locale a le droit d'exercer, tant
en demandant qu'en défendant, à ses frais et risques, avec l'autorisation du représentant de
l'Etat, les actions qu'il croit appartenir à la collectivité locale et que celle-ci, préalablement
appelée à en délibérer, a refusé ou négligé d'exercer.

Le contribuable adresse au représentant de l'Etat un mémoire détaillé dont lui est délivré
récépissé. Le représentant de l'Etat transmet immédiatement ce mémoire à l'organe exécutif
concerné, en l'invitant à le soumettre à son conseil, spécialement convoqué à cet effet dans
un délai de 2 mois, le délai de convocation peut être abrégé. Dans le cas où le conseil refuse
d'agir en justice, le représentant de l'Etat peut autoriser le demandeur à s'y substituer.

La décision du représentant de l'Etat doit être motivée. Elle est susceptible de recours
devant le juge administratif.

Article 295. - Aucune action judiciaire autre que les actions possessoires ne peut, à peine
d'irrecevabilité, être intentée contre une collectivité locale qu'autant que le demandeur a
préalablement adressé au représentant de l'Etat, par lettre recommandée avec accusé de
réception, un mémoire exposant l'objet et les motifs de sa réclamation.

L'action ne peut être portée devant les tribunaux qu'un mois après que le représentant de
l'Etat eut reçu le mémoire, sans préjudice des actes conservatoires.

La présentation du mémoire interrompt toute prescription ou déchéance, si elle est suivie


d'une demande en justice dans le délai de trois mois.

Article 296. - Le représentant de l'Etat adresse immédiatement le mémoire à l'organe


exécutif concerné avec l'invitation de convoquer son conseil dans le plus bref délai pour en
délibérer.

Article 297. - La partie qui a obtenu une condamnation contre la collectivité locale n'est point
passible des charges ou contributions imposées pour l'acquittement des frais et dommages-
intérêts qui résultent du procès.

Article 298. - Les recours au Conseil d'Etat, à la Cour de Cassation ou à la Cour d'Appel
doivent être notifiés par leurs auteurs au représentant de l'Etat qui peut présenter des
observations.

Chapitre X : Services publics locaux

Article 299. - La responsabilité des collectivités locales est régie par les lois et règlements
en vigueur notamment le Code des Obligations de l'Administration et le Code des
Obligations civiles et commerciales.

Code des collectivités locales du Sénégal 62


Section 1 : Dispositions communes aux régies, aux concessions et aux affermages

Article 300. - Les cahiers de charges-types et les règlements-types concernant les services
publics locaux sont approuvés par décret.

Article 301. - Dans un délai d'un an à compter de la publication desdits cahiers des charges
et règlements, les contrats de concession et les règlements de régie en vigueur doivent être
révisés dans chaque cas où les conditions de l'exploitation en cours s'avèrent plus
onéreuses ou plus désavantageuses pour les collectivités ou les usagers que celles résultant
de l'application des dispositions prévues aux cahiers des charges-types et règlements-types.

Article 302. - En cas de désaccord entre la collectivité locale et le concessionnaire, ou le


régisseur, le Ministre chargé des Collectivités locales statue sur la révision ou sur les
conditions de la résiliation du contrat.

Article 303. - Il ne peut être dérogé aux cahiers des charges-types et aux règlements-types
que par arrêté des ministres intéressés, dans le cas de circonstances particulières avérées.

Article 304. - Les budgets des services publics à caractère industriel ou commercial
exploités en régie doivent s'équilibrer en recettes et en dépenses.

Il est interdit aux collectivités locales de prendre en charge dans leur budget propre, au titre
desdits services publics en régie ou des services affermés ou concédés, des dépenses
autres que celles résultant de traites ou cahiers des charges en vigueur.

Article 305. - Les délibérations ou décisions des conseils des collectivités locales ou des
autorités locales compétentes comportant augmentation des dépenses sur des services
publics industriels ou commerciaux exploités en régie, ne peuvent être mises en application
si elles ne sont pas accompagnées du vote des recettes correspondantes.

A défaut du vote par les assemblées des ressources nécessaires, il peut être procédé à une
révision des tarifs par arrêté du gouverneur, après consultation de la commission régionale
des prix.

Section 2 : Régies locales à caractère industriel ou commercial

Article 306. - Les collectivités locales et leurs groupements peuvent exploiter directement,
en régie, des services d'intérêt public à caractère industriel ou commercial dans le cas où
l'intérêt public l'exige, et notamment, en cas de carence et d'insuffisance de l'initiative privée.

Article 307. - Les conseils des collectivités locales désignent les services dont ils se
proposent d'assurer l'exploitation en régie et arrêtent les dispositions qui doivent figurer dans
le règlement intérieur desdits services.

Article 308. - Les régies visées aux articles précédents sont dotées de l'autonomie
financière.

Leurs produits et leurs charges font l'objet d'un budget spécial annexé au budget de la
collectivité locale et voté par son conseil. Ils sont totalisés en deux articles, l'un pour les
recettes, l'autre pour les dépenses, dans les budgets et les comptes de la collectivité locale.

Code des collectivités locales du Sénégal 63


Article 309. - Les recettes et les dépenses de chaque régie sont effectuées par un
comptable dont les comptes sont apurés, quel que soit le revenu de la régie, par le juge des
comptes de la collectivité locale.

Article 310. - Des décrets déterminent l'organisation administrative et le fonctionnement, le


régime financier et la comptabilité des régies à caractère industriel ou commercial. Ils fixent
les règlements-types applicables à ces régies.

Article 311. - Il sera tenu, pour chaque régie, dans les conditions fixées par les décrets
prévus à l'article précédent une comptabilité matière dont les résultats sont produits au juge
des comptes à l'appui du compte en deniers.

Article 312. - Indépendamment du contrôle administratif et financier, les régies locales sont
soumises aux vérifications de l'inspection des services du Trésor et de l'inspection générale
d'Etat.

Article 313. - Lorsque plusieurs collectivités locales sont intéressées par le fonctionnement
d'une régie, celle-ci peut être exploitée :

a) - soit sous la direction d'une collectivité locale, vis-à-vis des autres collectivités locales,
comme concessionnaire;

b) - soit sous la direction d'un groupement formé par les collectivités locales intéressées.

Si le groupement est constitué exclusivement en vue de l'exploitation d'un service industriel


ou commercial, les collectivités locales peuvent demander que l'administration de cette
association se confonde avec celle de la régie.

Dans ce- cas, l'acte administratif du groupement est modifié dans les conditions fixées par
les dispositions du présent code.

Article 314. - L'exploitation d'un service en régie peut être suspendue, à toute époque, par le
représentant de l'Etat après mise en demeure des autorités compétentes, et sous le contrôle
du juge administratif.

a) si la régie n'a pas satisfait aux conditions du règlement intérieur dans les cas prescrits,

b) si pendant deux années consécutives, le bilan fait apparaître une perte supérieure au
quart du capital de premier établissement;

C) dans les cas prévus spécialement pour chaque nature de service par les décrets visés à
l'article suivant, et notamment si le fonctionnement de la régie compromet la sécurité
publique.

Article 315. - Des décrets déterminent, parmi les services susceptibles d'être assurés en
régie par les collectivités locales, ceux qui sont soumis au contrôle technique de l'Etat. Ils
approuvent les règlements intérieurs types auxquels doivent se conformer ces services.

Lesdits décrets précisent les mesures à prendre dans le cas où le fonctionnement d'une
régie n'est pas en état d'assurer le service dont elle est chargée.

Article 316. - Les règles d'organisation et de gestion prévues par le présent code sont
applicables aux régies municipales actuellement en service.

Code des collectivités locales du Sénégal 64


Section 3 : Concession et affermage

Article 317. - A moins de dispositions contraires résultant des lois et règlements, les contrats
portant concession des services publics locaux à caractère industriel ou commercial sont
approuvés par décret lorsque leur durée est supérieure à trente ans.

Article 318. - Dans les contrats portant concession de services publics, les collectivités
locales ne peuvent pas insérer des clauses par lesquelles le concessionnaire prend à sa
charge l'exécution de travaux étrangers à l'objet de sa concession.

Article 319. - Les contrats de travaux publics conclus par les collectivités locales ne doivent
pas contenir de clauses portant affermage d'une recette publique, à l'exception des recettes
issues de l'exploitation de l'ouvrage qui fait l'objet du contrat.

Article 320. - Les entreprises liées aux collectivités locales par une convention financière
comportant des règlements de comptes périodiques sont tenues de fournir à la collectivité
contractante des comptes détaillés de leurs opérations.

Article 321. - Elles doivent communiquer aux agents désignés par les exécutifs locaux, aux
agents désignés par le Ministre chargé des Collectivités locales, ainsi qu'à l'inspection du
Trésor et à l'inspection générale d'Etat, tous livres et documents qui sont jugés nécessaires
à la vérification desdits comptes.

Cette communication est faite sur place au siège de l'entreprise aux époques et dans les
délais qui sont arrêtés d'un commun accord. Toutefois, ces délais ne peuvent en aucun cas
être inférieurs à ceux que la loi accorde aux commissaires aux comptés des établissements
publics.

Article 322. - Les comptes visés à l'article précédent, sont examinés par une commission de
contrôle dont la composition est fixée par une délibération du conseil de la collectivité ou de
l'établissement. Le représentant de l'Etat est représenté à cette commission par un ou
plusieurs fonctionnaires régulièrement qualifiés pour leur compétence technique.

Les comptes, les rapports des vérificateurs et les rapports des commissions de contrôle sont
joints aux comptes de la collectivité ou de l'établissement pour servir de justifications à la
recette ou à la dépense résultant du règlement.

Article 323. - Les entreprises exploitant des services publics en régie intéressée sont
soumises pour tout ce qui concerne l'exploitation et les travaux de premier établissement
qu'elles peuvent être amenées à faire pour le compte de l'autorité concédante, à toutes les
mesures de contrôle et à la production de toutes les justifications que les règlements
administratifs imposent aux régisseurs d'avances.

Article 324. - Lorsque les marchés ou conventions passés par les collectivités locales font
l'objet d'une rétrocession même partielle, le concessionnaire est soumis en ce qui concerne
les mesures de contrôle aux mêmes obligations que le cédant.

Article 325. - Les communautés urbaines, les groupements mixtes, les groupements ruraux
peuvent, par voie de concession, exploiter des services présentant un intérêt pour chacune
des personnes morales concernées.

Article 326. - Toute collectivité locale ayant concédé ou affermé un service public ou
d'intérêt public, peut procéder à la révision ou à la résiliation du contrat de concession ou

Code des collectivités locales du Sénégal 65


d'affermage lorsque le déficit du concessionnaire, dû à des circonstances économiques ou
techniques indépendantes de sa volonté, revêt un caractère durable et ne permet plus au
service de fonctionner normalement.

La même faculté est donnée au concessionnaire ou exploitant dans les mêmes conditions.

La collectivité locale intéressée doit, soit supprimer le service dont il s'agit, soit la réorganiser
suivant des modalités plus économiques.

Section 4 : Création des établissements publics locaux et participation à des sociétés


à participation publique ou à des entreprises privées

Article 327. - Les collectivités locales peuvent créer des établissements publics locaux
conformément aux dispositions légales relatives aux établissements publics, aux sociétés à
participation publique et aux personnes morales de droit privé bénéficiant du concours
financier de la puissance publique.

Article 328. - Les collectivités locales peuvent, par délibération de leurs conseils, soit
acquérir des actions ou obligations des sociétés chargées d'exploiter des services locaux,
soit recevoir à titre de redevance des actions d'apports ou parts des fondateurs émises par
lesdites sociétés, dans les conditions fixées à l'article 336 du Titre VI du présent code.

Les statuts de ces sociétés doivent stipuler en faveur de la collectivité locale :

l - si elle est actionnaire, l'attribution statutaire en dehors de l'assemblée générale d'un ou de


plusieurs représentants au conseil d'administration ;

2 - si elle est obligataire, le droit de faire défendre ses intérêts auprès de la société par un
délégué spécial. Les modifications aux statuts de sociétés susvisées qui intéressent les
collectivités locales doivent être approuvées par les autorités désignées à l'article précédent.

Article 329. - Les titres visés à l'article précédent doivent être mis sous forme nominative ou
représentés par des certificats nominatifs.

Ils sont conservés par le receveur local même s'ils sont affectés à la garantie de la gestion
du conseil d'administration.

Article 330. - Les titres affectés à la garantie de la gestion du conseil d'administration sont
inaliénables.

L'aliénation des autres titres visés à l'article 328 du présent code ne peut avoir lieu qu'en
vertu d'une délibération approuvée dans les mêmes conditions que la décision d'acquérir.

Article 331. - La responsabilité civile afférente aux actes accomplis en tant qu'administrateur
de la société, par le représentant d'une collectivité locale au conseil d'administration de la
société dont elle est actionnaire, incombe à la collectivité locale, sous réserve d'une action
récursoire contre l'intéressé.

Article 332. - La participation des collectivités locales ou du groupement de ces collectivités


ne peut excéder 33 % du capital social des entreprises ou organismes visés à la présente
section.

Code des collectivités locales du Sénégal 66


Article 333. - Les sociétés visées à la présente section sont soumises au contrôle de l'Etat
dans les conditions prévues par la, législation et la réglementation en vigueur.

TITRE VI : DU CONTROLE DE LEGALITE DES COLLECTIVITES LOCALES

Chapitre premier : Contrôle de légalité

Article 334. - Les actes pris par les collectivités locales sont transmis au représentant de
l'Etat auprès de la région, de la commune ou de la communauté rurale, lequel en délivre
aussitôt accusé de réception.

La preuve de la réception des actes par le représentant de l'Etat peut être apportée par tout
moyen. L'accusé de réception qui est immédiatement délivré peut être utilisé comme preuve.

Pour les actes ci-dessous énumérés, le représentant de l'Etat dispose d'un délai de quinze
jours pour en demander une seconde lecture. Cette demande revêt un caractère suspensif,
aussi bien pour le caractère exécutoire de l'acte que pour tout délai de procédure
contentieuse.

Sont concernés par ces dispositions les actes suivants

- les délibérations des conseils ou les décisions prises par délégation des conseils;

- les actes à caractère réglementaire pris par les collectivités locales dans tous les domaines
qui relèvent de leur compétence en application de la loi;

- les conventions relatives aux marchés ainsi que les conventions de concession ou
d'affermage de services publics locaux à caractère industriel ou commercial;

- les décisions individuelles relatives à la nomination, à l'avancement de grade ou d'échelon


d'agents des collectivités locales;

- les décisions individuelles relatives aux sanctions soumises à l'avis du conseil de discipline
et au licenciement d'agents des collectivités locales.

Ces actes sont exécutoires de plein droit quinze jours après la délivrance de l'accusé de
réception, sauf demande de seconde lecture de la part du représentant de l'Etat, et après
leur publication ou leur notification aux intéressés. Ce délai de quinze jours peut être réduit
par le représentant de l'Etat à la demande de l'autorité locale.

Article 335. - Les décisions réglementaires et individuelles prises par le président du conseil
régional, le maire ou le président du conseil rural dans l'exercice de leurs pouvoirs de police,
les actes de gestion quotidienne pris au nom des collectivités locales autres que ceux
mentionnés à l'article 334 ci-dessus sont exécutoires de plein droit dès qu'il est procédé à
leur publication ou à leur notification aux intéressés, après transmission au représentant de
l'Etat.

Article 336. - Par dérogation au caractère exécutoire des actes prévus aux articles 334 et
335 du présent code, restent soumis à l'approbation préalable du représentant de l'Etat les
actes pris dans les domaines suivants:

- les budgets primitifs et supplémentaires;

Code des collectivités locales du Sénégal 67


- les emprunts et garanties d'emprunts;

- les plans régionaux, communaux et ruraux de développement et les plans régionaux


d'aménagement du territoire,

- les conventions financières de coopération internationale comportant des engagements


d'un montant fixé par décret;

- les affaires domaniales et l'urbanisme;

- les garanties et prises de participation dans des sociétés privées exerçant des activités
d'intérêt général à participation publique,

- les marchés supérieurs à un montant fixé par décret et les contrats de concession d'une
durée supérieure à trente ans.

Ces délibérations et décisions sont transmises au représentant de l'Etat, dans les conditions
prévues à l'article 334 du présent code. L'approbation du représentant de l'Etat est réputée
tacite si elle n'a pas été notifiée à la collectivité locale dans le délai d'un mois à compter de la
date de l'accusé de réception par le représentant de l'Etat.

Ce délai d'un mois peut être réduit par le représentant de l'Etat à la demande de l'autorité
locale.

Article 337. - Le représentant de l'Etat défère au Conseil d'Etat les actes mentionnés aux
articles 334 et 335 du présent code qu'il estime entachés d'illégalité, dans les 2 mois suivant
leur transmission.

Cette juridiction doit donner son verdict dans un délai maximum d'un mois.

Ces actes déférés au juge ne sont pas susceptibles de recours hiérarchique.

Sur demande du président du conseil régional, du maire ou du président du conseil rural, le


représentant de l'Etat l'informe de son intention de ne pas déférer au juge administratif un
acte qui lui a été transmis en application de l'article 334 du présent code. Lorsque le
représentant de l'Etat défère un acte au juge administratif, il en informe par écrit sans délai
l'autorité locale et lui communique toutes précisions sur les illégalités invoquées à l'encontre
de l'acte incriminé.

Article 338. - Le représentant de l'Etat peut assortir son recours d'une demande de sursis à
exécution. Il est fait droit à cette demande si l'un des moyens invoqués dans la requête
paraît, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier l'annulation de l'acte attaqué.

Lorsque l'acte attaqué est de nature à compromettre l'exercice d'une liberté publique ou
individuelle, le Président du Conseil d'Etat ou un de ses membres délégué à cet effet
prononce le sursis dans les quarante huit heures.

Le Conseil d'Etat peut, sur sa propre initiative, prononcer le sursis à exécution pour tout
marché public que lui transmet le représentant de l'Etat aux fins d'annulation.

Article 339. - Le Gouvernement soumet chaque année, à l'Assemblée nationale qui en


débat au cours de sa première session ordinaire, un rapport sur le contrôle de légalité exercé
l'année précédente à l'égard des actes des collectivités locales.

Code des collectivités locales du Sénégal 68


Article 340. - Le président du conseil régional, le maire ou le président du conseil rural peut
déférer au Conseil d'Etat, pour excès de pouvoir, la décision de refus d'approbation du
représentant de l'Etat prise dans le cadre de l'article 336 du présent code. Ces recours font
l'objet de la procédure prévue aux articles 337 et 338 du présent code.

L'annulation de la décision de refus d'approbation par le Conseil d'Etat, équivaut à une


approbation des notifications de l'arrêt à la collectivité locale.

Article 341. - Sans préjudice du recours direct dont elle dispose, si une personne physique
ou morale est lésée par un acte mentionné aux articles 334 et 335 du présent code, elle
peut, dans le délai de 2 mois à compter de la date à laquelle l'acte est devenu exécutoire,
demander au représentant de l'Etat concerné de mettre en oeuvre la procédure d'annulation
prévue aux articles 337 et 338 ci-dessus.

Pour les actes mentionnés à l'article 334 du présent code, cette demande ne peut avoir pour
effet de prolonger le délai de recours contentieux dont dispose le représentant de l'Etat en
application de l'article 337 du présent code.

Lorsque la demande d'annulation concerne un acte mentionné à l'article 335 du présent


code, le représentant de l'Etat peut déférer l'acte en cause au Conseil d'Etat dans les deux
mois suivant sa saisine par la personne physique ou morale lésée.

Lorsque la demande d'annulation concerne un acte mentionné à l'article 336 du présent


code, au cours du délai d'approbation du représentant de l'Etat, celui-ci traite cette demande
selon la procédure du recours gracieux. Si la décision est devenue exécutoire, seul le
recours direct est possible.

Ces actes déférés ne sont pas susceptibles de recours hiérarchique.

Chapitre II : Contrôle juridictionnel des comptes

Article 342. - Le juge des comptes juge l'ensemble des comptables publics des collectivités
locales, ainsi que les comptes des personnes qu'il a déclarées comptables de fait.

Les comptes des collectivités locales dont la population n'excède pas 15.000 habitants et
dont le montant des recettes ordinaires figurant au dernier compte administratif est inférieur
à un montant fixé par décret, font l'objet, sous réserve des alinéas ci-après, d'un apurement
administratif par les trésoriers-payeurs régionaux à l'exception de leurs propres comptes de
gestion.

Les décisions d'apurement assorties, le cas échéant, de toute observation pouvant entraîner
la mise en débet du comptable sont transmises par le trésorier-payeur régional à la Cour des
Comptes. La mise en débet du comptable ne peut être prononcée que par le juge des
comptes.

Pour les comptes soumis au régime de l'apurement administratif et qui ne font pas l'objet
d'observations sous réserve des recours éventuels et du droit d'évocation du juge des
comptes, les arrêtés des comptes des trésoriers-payeurs généraux emportent décharge
définitive du comptable.

Le trésorier-payeur régional adresse au juge des comptes tous les arrêtés de décharge qu'il
a pris. Le juge des comptes peut exercer son droit d'évocation et de réformation sur les
arrêtés visés au quatrième alinéa du présent article dans le délai de six mois à compter de la

Code des collectivités locales du Sénégal 69


date de leur notification au comptable. Ce délai peut être prorogé par le juge compétent une
fois sans toutefois excéder 6 mois.

Pour les collectivités locales dont il assure le jugement effectif des comptes du comptable en
application des alinéas précédents, le juge des comptes vérifie sur pièces et, si nécessaire,
sur place la régularité des recettes et dépenses décrites dans les comptabilités des
collectivités locales. Il assure de l'emploi régulier des crédits, fonds et valeurs.

Il peut assurer la vérification des comptes des établissements, sociétés, groupements et


organismes, quel que soit leur statut juridique, auxquels les collectivités locales apportent un
concours financier.

Article 343. - Le juge des comptes concourt au contrôle budgétaire des collectivités locales.

Il examine la gestion des collectivités locales. Les observations qu'il présente en ce domaine
ne peuvent être formulées sans un entretien préalable entre le magistrat rapporteur ou le
président de la section des comptes et l'ordonnateur de la collectivité locale concernée.
Lorsque des observations sont formulées, elles ne peuvent être arrêtées définitivement
avant que l'ordonnateur ait été en mesure de leur apporter une réponse écrite. Le juge des
comptes prend toutes les dispositions nécessaires pour garantir le secret de ses
investigations.

Les observations définitives formulées par le juge des comptes sur la gestion d'une
collectivité locale sont communiquées par l'exécutif de la collectivité à son assemblée
délibérante, dès sa plus proche réunion. Le juge des comptes en informe le représentant de
l'Etat concerné.

Le juge des comptes consacre chaque année une partie de son rapport public à la gestion
des régions, des communes et des communautés rurales.

Le juge des comptes informe les régions, les communes et les communautés rurales des
observations relatives à leur gestion qu'elle envisage d'insérer dans ce rapport et les invite à
lui faire part de leurs réponses. Celles-ci sont publiées à la suite de ses observations.

Chapitre III : Règles budgétaires

Section 1 : Dispositions générales

Article 344. - Au moins un mois avant l'examen du budget d'une collectivité locale, un débat
a lieu dans son conseil sur les orientations budgétaires.

Le projet de budget est préparé et présenté par le président du conseil régional, le maire ou
le président du conseil rural, qui est tenu de le communiquer aux membres du conseil avec
les rapports correspondants quinze jours avant l'ouverture de la première réunion consacrée
à l'examen dudit budget.

Le budget et les autorisations spéciales de recettes et de dépenses sont votés par le conseil
de la collectivité locale. Ils se divisent en section de "fonctionnement" et section "
d'investissement ".

Article 345. - Dans le cas où le budget de la collectivité locale n'a pas été adopté avant le
1er janvier de l'exercice auquel il s'applique, le président du conseil régional, le maire ou le
président du conseil rural sont en droit, jusqu'à l'adoption de ce budget, de mettre en

Code des collectivités locales du Sénégal 70


recouvrement les recettes, d'engager, de liquider et de mandater les dépenses de la section
de fonctionnement dans la limite de celles inscrites au budget de l'année précédente. Ils sont
en droit de mandater les dépenses au remboursement en capital des annuités de la dette
venant à échéance avant le vote du budget.

En outre, jusqu'à l'adoption du budget ou jusqu'au 31 mars, en l'absence d'adoption du


budget avant cette date, ils peuvent, sur autorisation du conseil, engager, liquider et
mandater des dépenses d'investissement, dans la limite du quart des crédits ouverts au
budget de l'exercice précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de la
dette. Les crédits correspondants sont inscrits au budget lors de son adoption. L'autorisation
mentionnée au présent alinéa précise le montant et l'affectation des crédits.

Si le budget n'est pas adopté avant le 31 mars de l'exercice auquel il s'applique, le


représentant de l'Etat règle le budget et le rend exécutoire dans les quinze jours qui suivent
cette date.

Jusqu'au règlement du budget de la collectivité locale par le représentant de l'Etat, le conseil


ne peut adopter de délibération sur le budget de l'exercice en cours.

Les dispositions des alinéas 1 à 4 du présent article ne sont pas applicables quand le défaut
d'adoption résulte de l'absence de communication avant le 15 mars au conseil de la
collectivité locale d'informations indispensables à l'établissement du budget. Dans ce cas, le
conseil dispose de quinze jours à compter de cette communication pour arrêter le budget de
la collectivité locale. La liste de ces informations est fixée par arrêté conjoint du Ministre
chargé des Finances et du Ministre chargé des Collectivités locales.

En cas de création d'une nouvelle collectivité locale, son conseil adopte le budget dans un
délai de trois mois à compter de cette création. A défaut, le budget est réglé et rendu
exécutoire par le représentant de l'Etat dans les conditions prévues au troisième alinéa du
présent article. Ces dispositions ne sont pas applicables quand le défaut d'adoption résulte
de l'absence de communication au conseil, dans les deux mois et demi suivant cette
création, d'informations indispensables à l'établissement du budget. Dans ce cas, le conseil
dispose de quinze jours après cette communication pour arrêter le budget de la collectivité.

Article 346. - Le budget d'une collectivité locale est en équilibre réel lorsque la section "
fonctionnement " et la section " investissement " sont respectivement votées en équilibre, les
recettes et les dépenses ayant été évaluées de façon sincère, et lorsque le prélèvement sur
les recettes de la section " fonctionnement " au profit de la section " investissement ", ajouté
aux recettes propres de cette section, à l'exclusion du produit des emprunts, et
éventuellement aux dotations des comptes d'amortissement et de provision, fournit des
ressources suffisantes pour couvrir le remboursement en capital des annuités d'emprunt à
échoir au cours de l'exercice.

Le prélèvement sur les recettes de la section " fonctionnement " au profit de la section "
investissement " doit représenter une part de ces recettes fixée par décret selon le type de
collectivité locale.

Article 347. - Lorsque le budget n'est pas voté en équilibre réel ou que les dispositions ci-
dessus n'ont pas été respectées, le représentant de l'Etat le constate dans un délai de
quinze jours à compter de la date de transmission prévu à l'article 345 du présent Code. Il
propose à la collectivité locale, dans un délai de quinze jours suivant sa constatation, les
mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire et demande au conseil une
nouvelle délibération, dans le cadre des dispositions prévues à l'article 334 alinéa 3 du
présent code.

Code des collectivités locales du Sénégal 71


La nouvelle délibération du conseil rectifiant le budget initial doit intervenir dans un délai d'un
mois à partir de la communication des propositions du représentant de l'Etat.

Si le conseil n'a pas délibéré dans le délai prescrit, ou si la délibération prise ne comporte
pas de mesures de redressement jugées suffisantes par le représentant de l'Etat qui se
prononce sur ce point dans un délai de quinze jours à partir de la transmission de la nouvelle
délibération, le budget est réglé et rendu exécutoire par le représentant de l'Etat.

A compter de la constatation du déséquilibre budgétaire par le représentant de l'Etat, le


conseil ne peut délibérer en matière budgétaire, sauf pour la délibération prévue au
deuxième alinéa du présent article et pour l'application de l'article 345 du présent code.

Article 348. - Lorsque le budget d'une collectivité locale a été réglé et rendu exécutoire par
le représentant de l'Etat, le vote du conseil sur le compte administratif prévu à l'article 350 du
présent code intervient avant le vote du budget afférent à l'exercice suivant. Lorsque le
compte administratif adopté dans les conditions ci-dessus mentionnées fait apparaître un
déficit dans l'exécution du budget, ce déficit est reporté au budget de l'exercice suivant.
Lorsque l'une ou l'autre des obligations prévues par le présent alinéa n'est pas respectée, le
représentant de l'Etat intervient dans les conditions prévues aux alinéas 1 et 3 de l'article
précédent.

S'il est fait application de la procédure définie à l'alinéa ci-dessus, les dates fixées au
deuxième alinéa de l'article 345 du présent code pour l'adoption du budget sont reportées
respectivement aux 1er juin et 15 juin. Dans ce cas, le délai limite de transmission du compte
de gestion du comptable prévu à l'article 350 du présent code est ramené au 1er mai.

Toutefois, pour l'application de ces dispositions, n'est pas considéré comme étant en
déséquilibre, le budget dont la section " fonctionnement " comporte ou reprend un excédent
et dont la section " investissement " est en équilibre réel, après reprise, pour chacune des
sections, des résultats apparaissant au compte administratif de l'exercice précédent.

Article 349. - Sous réserve du respect des dispositions des articles 345 ci-dessus et 350 ci-
dessous, des modifications peuvent être apportées au budget de la collectivité locale par son
conseil, jusqu'au terme de l'exercice auquel elles s'appliquent.

Dans le délai d'un mois suivant la fin de l'exercice budgétaire, le conseil peut, en outre,
apporter au budget les modifications permettant d'ajuster les crédits de la section de
fonctionnement pour régler les dépenses engagées avant le 31décembre et inscrire les
crédits nécessaires à la réalisation des opérations d'ordre de chacune des deux sections du
budget ou entre les deux sections.

Les délibérations relatives aux modifications budgétaires prévues à l'alinéa précédent


doivent être transmises au représentant de l'Etat au plus tard cinq jours après le délai limite
fixé pour leur adoption. Les mandatements découlant des modifications budgétaires ainsi
décidées, doivent être achevés au plus tard le 31janvier suivant l'exercice auquel ils se
rapportent.

Article 350. - L'arrêté des comptes est constitué par le vote du conseil de la collectivité
locale sur le compte administratif présenté par le président du conseil régional, le maire ou le
président du conseil rural après transmission, au plus tard le 1er juillet de l'année suivant
l'exercice, du compte de gestion établi par le comptable de la collectivité locale. Le vote du
conseil arrêtant les comptes doit intervenir avant le 1er octobre de l'année suivant l'exercice.

Code des collectivités locales du Sénégal 72


Le compte administratif est arrêté si une majorité des voix ne s'est pas dégagée contre son
adoption.

Article 351. - Lorsque l'arrêté des comptes fait apparaître dans l'exécution du budget un
déficit égal ou supérieur à 1 0 % des recettes de la section " fonctionnement ", le
représentant de l'Etat, propose à la collectivité locale, les mesures nécessaires au
rétablissement de l'équilibre budgétaire, dans le délai de deux mois à compter de cette
proposition.

Si, lors de l'examen du budget primitif suivant, le représentant de l'Etat constate que la
collectivité locale n'a pas pris de mesures suffisantes pour résorber ce déficit, le budget est
réglé et rendu exécutoire par le représentant de l'Etat.

En cas de mise en oeuvre des dispositions des alinéas précédents, la procédure prévue à
l'article 348 du présent code n'est pas applicable.

Article 352. - Le budget de la collectivité locale est transmis au représentant de l'Etat au plus
tard quinze tours après le délai limite fixé pour son adoption par le présent code. A défaut, il
est fait application des dispositions du deuxième alinéa de l'article 345 du présent code.

Article 353. - Le compte administratif est transmis au représentant de l'Etat au plus tard
quinze jours à l'expiration du délai limité fixé pour son adoption par l'article 350 du présent
code.

Article 354. - La constatation par le représentant de l'Etat du déséquilibre du budget de la


collectivité locale ou du non respect des proportions légales au titre de l'article 351 du
présent code, a pour effet de suspendre l'exécution de ce budget jusqu'au terme de la
procédure. Toutefois, sont applicables à compter de la transmission du budget, les
dispositions du premier alinéa de l'article 345 ci-dessus.

En outre, les dépenses de la section " investissement " de ce budget peuvent être engagées,
liquidées et mandatées dans la limite du quart des crédits inscrits à ce titre.

Section 2 : Inscription des dépenses obligatoires

Article 355. - Lorsque le représentant de l'Etat, de sa propre initiative, ou saisi soit par le
comptable public concerné soit par toute personne y ayant intérêt, constate qu'une dépense
obligatoire n'a pas été inscrite au budget ou l'a été pour une somme insuffisante, il adresse
une mise en demeure à la collectivité locale concernée.

Si, dans un délai d'un mois, cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet, le représentant
de l'Etat inscrit cette dépense au budget de la collectivité locale et propose, s'il y a lieu, la
création de ressources ou la diminution de dépenses facultatives destinées à couvrir la
dépense obligatoire. Le représentant de l'Etat règle et rend exécutoire le budget rectifié en
conséquence.

Article 356. - A défaut de mandatement, par la collectivité locale concernée d'une dépense
obligatoire dans le mois suivant la mise en demeure qui lui en a été faite par le représentant
de l'Etat, celui-ci y procède d'office.

Code des collectivités locales du Sénégal 73


Article 357. - Dans le cadre des commandes publiques, lorsque des intérêts moratoires ne
sont pas mandatés en même temps que le principal, ce dernier étant d'un montant supérieur
à un seuil fixé par décret, le comptable assignataire de la dépense en informe l'ordonnateur
et le représentant de l'Etat dans un délai de dix jours suivant la réception de l'ordre de
paiement. Dans un délai de quinze jours, le représentant de l'Etat adresse à l'ordonnateur
une mise en demeure de mandatement de ces intérêts moratoires. A défaut d'exécution
dans un délai d'un mois, le représentant de l'Etat procède d'office, dans un délai de dix jours,
au mandatement de la dépense.

Toutefois, si dans le délai d'un mois dont il dispose, l'ordonnateur notifie un refus d'exécution
motivé par une insuffisance de crédits disponibles, ou si, dans ce même délai, le
représentant de l'Etat constate cette insuffisance, celui-ci dans un délai de quinze jours à
compter de cette notification ou de cette constatation, procède au mandatement d'office dans
les quinze jours suivant la réception de la délibération inscrivant les crédits ou sa décision
réglant le budget rectifié.

Article 358. - Lorsque le représentant de l'Etat intervient en application des articles 345, 346,
355 et 356 du présent code, le président du conseil régional, le maire, le président du conseil
rural ou leur représentant peuvent, à leur demande, présenter oralement leurs observations.
Ils peuvent être assistés par une personne de leur choix.

Section 3 : Le comptable de la collectivité locale

Article 359. - Le comptable de la collectivité locale est un comptable direct du trésor ayant
qualité de comptable principal. Il est nommé par le Ministre chargé des Finances.

Il prête serment devant le tribunal régional.

Il est tenu de produire ses comptes au conseil d'Etat qui statue par voie de jugement.

Article 360. - Le comptable ne peut subordonner ses actes de paiement à une appréciation
de l'opportunité des décisions prises par l'ordonnateur. Il ne peut soumettre les mêmes actes
qu'au contrôle de légalité qu'impose l'exercice de sa responsabilité personnelle et pécuniaire.
Il est tenu de motiver la suspension du paiement.

Lorsque le comptable notifie sa décision de suspendre le paiement d'une dépense


obligatoire, le président du conseil régional, le maire ou le président du conseil rural peut lui
adresser un ordre de réquisition. Il s'y conforme aussitôt, sauf en cas d'insuffisance de fonds
disponibles, de dépense ordonnancée sur des crédits irrégulièrement ouverts ou insuffisants
ou sur des crédits autres que ceux sur lesquels elle devrait être imputée, d'absence de
justification du service fait et de défaut de caractère libératoire du règlement.

Copie de l'ordre de réquisition est transmise au représentant de l'Etat et au conseil d'Etat.

En cas de réquisition, l'ordonnateur engage sa responsabilité personnelle et pécuniaire.

TITRE VII : DES REPRESENTANTS DE L'ETAT

Article 361. - Les représentants de l'Etat sont les délégués du Président de la République
dans leur circonscription. Ils sont nommés par décret.

Les représentants de l'Etat veillent à la sauvegarde des intérêts nationaux, au respect des
lois, de l'ordre public. Dans les conditions fixées par le présent code, ils exercent le contrôle

Code des collectivités locales du Sénégal 74


de légalité et le contrôle budgétaire. Ils veillent en outre à l'exercice régulier, par les
collectivités locales, de leurs compétences.

Article 362. - Les représentants de l'Etat représentent chacun des ministres et ont autorité
sur les services déconcentrés de l'Etat dans leur circonscription sous réserve des exceptions
limitativement énumérées par décret. Ils sont seuls habilités à s'exprimer au nom de l'Etat
devant les conseils élus de leurs circonscriptions.

Article 363. - Le gouverneur représente l'Etat auprès de la région.

Le préfet représente l'Etat auprès des communes.

Le sous-préfet représente l'Etat auprès des communautés rurales.

Article 364. - Dans le cadre d'une large déconcentration, les mesures qui déterminent la
répartition des pouvoirs entre les autorités centrales et les représentants de l'Etat auprès des
collectivités locales, font l'objet d'un rapport annuel à l'Assemblée nationale, après avis du
Comité interministériel de l'Administration territoriale prévu au Titre VIII du présent code.

Article 365. - Sur leur demande, le président de conseil régional, le maire et le président de
conseil rural, reçoivent des représentants de l'Etat les informations nécessaires à l'exercice
de leurs attributions.

Sur leur demande, les représentants de l'Etat reçoivent du président du conseil régional des
maires et des présidents de conseils ruraux, les informations nécessaires à l'exercice de
leurs attributions.

Le président du conseil régional, le maire, le président du conseil rural informent leur conseil
de tout courrier que les représentants de l'Etat souhaitent porter à sa connaissance.

TITRE VIII : ORGANISMES DE SUIVI.

Article 366. - Le conseil national de développement des collectivités locales institué par
décret, comprend outre des représentants de l'Etat, des élus des régions, des communes et
des communautés rurales.

Une fois par an, il est présidé par le Chef de l'Etat pour établir le bilan de l'évolution des
régions, des communes et des communautés rurales et proposer toutes orientations
appropriées.

Il établit chaque année un état de la coopération décentralisée et formule toutes propositions


utiles.

Article 367. - Un comité interministériel de l'administration territoriale est institué par décret.

Il est consulté chaque année sur la conduite de la politique de déconcentration de l'Etat.

Article 368. - Le Comité interministériel d'Aménagement du Territoire, institué par décret, est
consulté sur toute modification des limites territoriales et du nombre des régions, dans le
cadre de la procédure prévue aux articles 21 à 25 du présent code.

Article 369. - Une commission nationale d'assistance aux centres d'expansion rurale est
instituée par décret. Elle est consultée sur l'élaboration et la mise en œuvre de la politique et

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des programmes de développement à la base, avec l'appui des commissions régionales
d'assistance aux centres d'expansion rurale.

TITRE IX : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 370. - Sont abrogées toutes dispositions contraires au présent code et notamment

- la loi N° 66-64 du 30 juin 1966 modifiée, portant Code de l'Administration communale

- la loi N° 72-25 du 19 avril 1972 relative aux communautés rurales;

- la loi N° 72-27 du 26 mai 1972 relative aux conseils régionaux, aux conseils
départementaux et aux conseils d'arrondissement.

Article 371. - Pendant les cinq ans qui suivent l'entrée en vigueur du présent code, les
dispositions des articles 28, alinéa 3 et 101, alinéa 1, exigeant de savoir lire et écrire sont
facultatives.

Article 372. - Les dispositions du présent code sont applicables à compter de l'installation
des conseils régionaux, municipaux et ruraux issus des élections locales qui suivent sa date
d'entrée en vigueur.

La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Dakar, le 22 mars 1996.

Par le Président de la République : Abdou DIOUF

Le Premier Ministre

Habib THIAM

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