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DS 8 Physique – Correction Durée : 3h Samedi 31 mai 2008

Devoir Surveillé de Physique n°8 – Correction

Transformations réversibles et irréversibles

1. Questions de cours

1.1. Un système est fermé s’il ne peut pas échanger de matière avec le milieu extérieur.
Second principe de la thermodynamique : à tout système fermé, on peut associer une fonction
d’état extensive qui s’exprime en J.K-1, appelée entropie, notée S, telle que :
• S est maximale à l’équilibre thermodynamique.
• S ne peut qu’augmenter lors de la transformation d’un système isolé.
Pour une transformation entre les états i et f d’un système fermé,
f
δQ
∆S = S f − Si = Se + Sc = ∫ ech + Sc où Se est l’entropie échangée, Tsurf la température de
i
Tsurf
surface du système et δQech le transfert thermique échangé avec le milieu extérieur. Sc
l’entropie de créatiion est nulle si la transformation est réversible et strictement positive sinon.
1.2. Un système est isolé s’il ne peut échanger ni matière ni énergie avec le milieu extérieur. On a
alors toujours δQech=0 d’où ∆S = S c ≥ 0 lors de la transformation d’un système isolé.
1.3. On a affaire à des transformations irréversibles s’il y a des frottements mécaniques, une
dissipation d’énergie thermique par effet Joule, une diffusion de particules, un transfert
thermique entre deux corps de températures différentes, …
1.4.1. D’après la première loi de Joule, l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa
 ∂U  dU
température U(T) et par définition, CV =   = soit dU = CV dT et si CV = cte , on en
 ∂T V dT
déduit par intégration, ∆U = U f − U i = CV ∆T = CV (T f − Ti ) .
1.4.2. En utilisant l’identité thermodynamique dU = TdS − pdV pour un gaz
parfait
nRT dT dV Tf Vf
CV dT = TdS − dV soit dS = CV + nR et par intégration, ∆S = CV ln + nR ln .
V T V Ti Vi
1.4.3. D’après la seconde loi de Joule et par définition de Cp on a dH = C p dT avec
H = U + pV = U + nRT d’où dH = dU + nRdT et C p dT = CV dT + nRdT et après
simplification par dT ≠ 0 , C p − CV = nR : relation de Mayer.
Cp nR nRγ
1.4.4. On a γ = et C p − CV = nR d’où γ CV − CV = nR soit CV = et C p = .
CV γ −1 γ −1

2. Compression d’un gaz parfait

2.1. A l’équilibre, la résultante des forces appliquées au piston est nulle. Les forces appliquées sont,
  
le poids du piston M g = − Mgez où ez est le vecteur unitaire de l’axe vertical ascendant, la
 
force de pression F0 = − P0 Sez due à l’action de l’atmosphère et enfon celle due au gaz présent
  Mg
dans le cylindre F1 = PSe1 z . Par projection, − Mg − P0 S + PS
P = P0 +
1 = 0 d’où 1 .
S
2.2. Ajout de la masse m et nouvel équilibre mécanique avant tout transfert thermique.

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2.2.1. La température et la pression à l’extérieur du système restent constantes, de plus,


aucun transfert thermique n’a eu le temps de se produire. On a donc une transformation
monotherme, monobare, adiabatique et irréversible.
2.2.2. Après avoir ajouté la surcharge m sur la piston et à l’équilibre mécanique, on
retrouve la même équation que dans la question précédente avec en plus le poids de la
( M + m ) g = P + mg
surcharge : − Mg − mg − P0 S + P2 S = 0 soit P2 = P0 + 1 .
S S
2.2.3. Le travail W12 est le travail reçu par le système soumis à la pression extérieure
constante pe = P2 quand son volume varie de ∆V or, pour les forces de pression,
W = − ∫ pe dV soit ici W12 = − ∫ pe dV = − P2 ∆V12 .
2.2.4. En appliquant le premier principe de la thermodynamique au système fermé du gaz
parfait entre l’état initial 1 et l’équilibre mécanique 2, on obtient ∆E = ∆U = W + Q
(on néglige le déplacement du centre d’inertie du gaz) où W = W12 le travail reçu par le
gaz et Q = 0 car le transfert thermique ne s’est pas produit. En utilisant ensuite
∆U = CV ( T2 − T0 ) = − P2 ∆V12 et comme ∆V = S ( a2 − a1 ) , on a
CV (T2 − T0 )
CV (T2 − T0 ) = − P2 S ( a2 − a1 ) soit a2 = a1 − .
P2 S
nR PV PSa P Sa
2.2.5. Comme le gaz est parfait CV = , T0 = 1 1 = 1 1 et T2 = 2 2 . En
γ −1 nR nR nR
remplaçant dans l’équation précédente, on en déduit :
nR P2 a2 S − Pa
1 1S P a − Pa
a2 = a1 − = a1 − 2 2 1 1 ⇔ ( γ − 1) P2 ( a2 − a1 ) = − P2 a2 + Pa
1 1 et
γ − 1 nRP2 S (γ − 1) P2
P1 + ( γ − 1) P2
finalement, a2 = a1 .
γ P2
2.3. On suppose maintenant que l’équilibre thermique s’est établi avec l’extérieur.
2.3.1. Cette fois, la pression du gaz reste constante, sa température va tendre vers T0 sous
l’effet du transfert thermique, on a donc une transformation isobare, monotherme,
quasistatique et irréversible.
2.3.2. Lorsque l’équilibre thermique s’est établi, on a toujours l’équilibre mécanique et à
( M + m) g = P
nouveau, − Mg − mg − P0 S + P3 S = 0 soit P3 = P0 + 2.
S
Comme à l’équilibre thermique, la température du système est T0 comme au départ
PV PV
(transformation monotherme), T0 = 3 3 = 1 1 soit PV 3 3 = PV
1 1 et comme V3 = a3 S et
nR nR
P
V1 = a1S on en déduit a3 = 1 a1 . En remplaçant P1 = P0 +
Mg
et P3 = P0 +
( M + m) g
P3 S S
P0 S + Mg
dans l’expression précédente, on obtient alors a3 = a1 .
P0 S + ( M + m ) g
2.4. La transformation complète étant monotherme, ∆T = 0 et ∆U = 0 pour le gaz parfait, par
application du premier principe, on a ∆U = WT + QT = 0 d’où WT = −QT
Lors de la dernière phase, W23 = − ∫ pe dV où pe = p = P3 = P2 , on a donc une transformation
isobare et W23 = − P2 (V3 − V2 ) . Au total, WT = W12 + W23 = − P2 (V1 − V3 ) et WT = − P2 S ( a3 − a1 ) .

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 nRT0 nRT0 
On a donc QT = −WT = P2 S ( a3 − a1 ) . Ainsi, QT = P2 (V3 − V1 ) = P2  −  avec
 P3 P& 
mg Mg  P  P −P − mg
P3 = P2 = P1 + et P1 = P0 + d’où QT = nRT0 1 − 2  = nRT0 1 2 = nRT0 d’où
S S  P1  P1 P0 S + Mg
− mgnRT0
finalement QT = < 0 : transfert thermique vers l’extérieur.
P0 S + Mg
2.5. Variations d’entropie sur l’ensemble des transformations.
2.5.1. Le milieu extérieur (l’atmosphère) reçoit au cours de la transformation un transfert
thermique Qatm=-QT alors que sa température reste égale à T0. On a donc
Q Q mgnRT0
∆Sext = atm = − T = .
T0 T0 P0 S + Mg
T V
2.5.2. En utilisant 1.4.2., ∆S = CV ln 0 + nR ln 3 avec, comme la transformation est
T0 V1
V3 P1 P0 S + Mg  P0 S + Mg 
soit ∆S gaz = nR ln 
 P S + ( M + m ) g 
monotherme, = = .
V1 P3 P0 S + ( M + m ) g  0 
2.5.3. Variation d’entropie de l’univers :
mgnRT0  P0 S + Mg 
∆S = Sc = ∆Sext + ∆SGaz = + nR ln  
P0 S + Mg  P0 S + ( M + m ) g 
mg mg + Mg + P0 S
En posant x ( m ) = , on a 1 + x ( m ) = , on reconnaît aussi
Mg + P0 S Mg + P0 S
1
ln = − ln (1 + x ) dans l’expression de ∆S . On peut donc bien écrire
1+ x
∆S = nR  x − ln (1 + x )  .
2.5.4. La transformation n’est pas réversible puisque x − ln (1 + x ) est toujours positif ou
nul (nul pour x=0).
µg
2.6. On pose x j ( m ) = et si N est grand, xj(µ) « 1.
 M + ( j − 1) µ  g + P0 S
2.6.1. En reprenant l’expression précédente, ∆S j = nR  x j − ln (1 + x j )  .
x 2j x 2j
2.6.2. Si N grand, xj(µ) « 1, d’où ln (1 + x j ) ≈ x j − d’où ∆S j ≈ nR
. La variation
2 2
d’entropie de l’univers correspondant à l’ajout de toutes les petites masses se met alors
N N x2
sous la forme ∆S = ∑ ∆S j ≈ nR ∑ .
j

j =1 j =1 2
2 2
N x 2j N
x(µ) x(µ)
2.6.3. En remarquant que xj(µ) ≤ x(µ), alors ∆S ≈ nR ∑ ≤ nR ∑ = nRN . Or
j =1 2 j =1 2 2
x ( m) x ( µ )
Nx ( µ ) = x ( m ) d’où ∆S ≤ nR .
2
2.6.4. Lorsque N tend vers l’infini, µ tend vers zéro ainsi que x(µ) d’où ∆S 
N →∞
→ 0 . La
transformation devient réversible.

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3. Irréversibilité de la détente de Joule-Gay Lussac

3.1. Détente de Joule-Gay Lussac.


3.1.1. Si on prend comme système, tout ce qui est à l’intérieur du récipient, c’est à dire le
gaz parfait et le vide au départ, le volume du système ne varie pas et W=0.
3.1.2. Les parois sont adiabatiques, on a donc également Q=0 d’où, d’après le premier
principe usuel, ∆U = W + Q = 0 .
3.1.3. On se souvient que l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa
température. Or ici, il n’y a pas de variation de l’énergie interne d’où aucune variation
de température.
Tf Vf V +V
3.1.4. D’après la question 1.4.2., ∆SGaz = CV ln + nR ln soit ici, ∆SGaz = nR ln 1 2 .
Ti Vi V1
3.1.5. La transformation étant adiabatique, Se l’entropie échangée par le gaz est nulle
 V 
Se = 0 . De ∆SGaz = Se + S c on déduit Sc = ∆SGaz = nR ln 1 + 2  ≠ 0 donc la
 V1 
transformation est irréversible.
3.2. Transformation quasi statique.
V j +1  V j + δ V 
3.2.1. En reprenant le raisonnement précédent, ∆S j = nR ln   = nR ln  .
 V j   V j 
V   V 
3.2.2. A la fin de la transformation : ∆SGaz = ∑ j ∆S j = nR ∑ j ln  j +1  = nR ln  ∏ j j +1  .
 Vj   V j 
  
V 
Les termes du produit se simplifient deux à deux, d’où ∆SGaz = nR ln  2  .
 V1 
3.2.3. On retrouve ainsi le même résultat. Cela était prévisible car S est une fonction d’état
et on part du même état initial pour aboutir au même état final. Cette fois, le fait de
rendre la transformation quasistatique ne l’a pas rendue réversible. C’est une condition
nécessaire mais pas suffisante.

Etude de machines thermiques

1. Etude préliminaire

1.1. Lorsque le système décrit un cycle complet, l’état final de ce dernier est confondu avec l’état
initial. U et S étant des fonctions d’état, on a alors ∆U Cycle = U f − U i = 0 et
∆SCycle = S f − Si = 0 .

Machine monotherme.

1.2. D’après le premier principe de la thermodynamique, ∆U = Q1 + W = 0 car le fonctionnement


Q
est cyclique. De plus, d’après le second principe : ∆S = 1 + Sc = 0 . Or Sc est toujours positif
T1

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Q1
ou nul d’où = − S c ≤ 0 ⇒ Q1 ≤ 0 et W = −Q1 ≥ 0 , le système ne peut donc que recevoir du
T1
travail et fournir un transfert thermique. Cette machine peut fonctionner comme radiateur.
1.3. Si le fonctionnement du système est réversible, alors Sc = 0 . En utilisant les expressions
précédentes, on en déduit Q1 = 0 et W = 0 .

2. Moteur à explosion

2.1. D’après la première loi de Joule, l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa
température et dU = CV dT d’où ∆U 23 = CV (T3 − T2 ) et ∆U 41 = CV (T1 − T4 ) .
2.2. Les transformations 23 et 41 sont isochores, le travail reçu par le système lors de ces
transformations est donc nul. D’après le premier principe, on a alors :
nR
∆U 23 = Q23 + W23 = Q23 = CV (T3 − T2 ) et ∆U 41 = Q41 = CV (T1 − T4 ) . Or CV = et pour tout i,
γ −1
1 V2 V
i i = nRTi d’où
PV Q23 = ( PV 2 2) =
3 3 − PV ( P3 − P2 ) et Q41 = 1 ( P1 − P4 ) . D’après les
γ −1 γ −1 γ −1
données, P3 > P2 et P4 > P1 d’où Q23 < 0 et Q41 < 0 . Lors de la transformation 23 le système
reçoit un transfert thermique de la part de la source chaude. Lors de la transformation 41 le
système fournit un transfert thermique à la source froide.
énergie à optimiser
2.3. Par définition ηm = . Ici, l’énergie à optimiser est W et l’énergie
ˆ
énergie couteuse
W W
coûteuse est Q23. Ainsi ηm = =− . D’après le premier principe de la thermodynamique,
Q23 Q23
lors d’un cycle ∆U = 0 = W + Q12 + Q23 + Q34 + Q41 . Or Q12 = Q34 = 0 car les transformations
Q + Q41 Q
12 et 34 sont adiabatiques. Ainsi ηm = 23 = 1 + 41 . En utilisant les résultats
Q23 Q23
CV (T1 − T4 ) T4 − T1
précédents, on trouve alors ηm = 1 + = 1− .
CV (T3 − T2 ) T3 − T2
2.4. Les transformations 12 et 34 étant isentropiques (adiabatiques réversibles) et le système
étant un gaz parfait, on peut utiliser les relations de Laplace : TV γ −1 = cte . D’où
γ −1 γ −1
T V  T V 
TV
1 1 = T2V2 ⇒ 2 =  1  = K γ −1 et 3 =  4 
γ −1 γ −1
= K γ −1 .
T1  V2  T4  V3 
T T T −T
2.5. Ainsi 2 = 3 = K γ −1 = 3 2 et ηm = 1 − K 1−γ .
T1 T4 T4 − T1
1 1 2
2.6. Application numérique : γ = 1,5 et K = 9. ηm = 1 − 91−1,5 = 1 − = 1 − = ≈ 67% .
9 3 3

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p
3. Moteur de Stirling
C
3.1. Voir diagramme ci-contre.

3.2. Le transfert thermique récupéré par la zone de


récupération lors de l’étape de refroidissement du
fluide est égal à celui fourni au fluide lors de l’étape B D
de chauffage d’où Q2 = −Q4 .
V 
V1
dV
3.3. W3 = − ∫ pdV = − nRT2 ∫ = −nRT2 ln  1  . A V
V2
V  V2 
V 
Comme V2 < V1 alors ln  1  > 0 et W3 < 0 . Le gaz fournit un travail au milieu extérieur.
 V2 
3.4. L’étape 3 est isotherme,. Comme l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa
V 
température alors sur cette étape ∆U = Q3 + W3 = 0 d’où Q3 = −W3 = nRT2 ln  1  .
 V2 
3.5. Les étapes 2 et 4 sont isochores, le travail est donc nul sur ces deux étapes. Ainsi W = W1 + W3
V  V  V 
V2
dV
avec W1 = − ∫ pdV = − nRT1 ∫ = −nRT1 ln  2  = nRT1 ln  1  d’où W = nR (T1 − T2 ) ln  1  .
V1
V  V1   V2   V2 
énergie à optimiser
3.6. Comme précédemment, ηm = . Ici l’énergie à optimiser est W. Le
ˆ
énergie couteuse
système échange un transfert thermique à chaque étape. Or Q2 = −Q4 , les transferts thermiques
s’annulent mutuellement, ils ne rentrent donc pas dans le bilan d’énergie car ce qui est reçu en
2 par le gaz est restitué en 4. La seule énergie coûteuse est alors Q3 > 0 d’où
V 
nR (T2 − T1 ) ln  1 
ηm =
W
=−
W
=  V2  = 1 − T1 . On retrouve le rendement de Carnot, le moteur
Q3 Q3 V  T2
nRT2 ln  1 
 V2 
Stirling fonctionne donc de façon réversible.
Ce moteur encore méconnu a un coût de revient très élevé. Il est tout de même utilisé dans des
applications militaires ou de pointe. (propulsion de frégates, sous-marins ou drone,
réfrigération industrielle)

Le saurez-vous ?

En 1900, Rudolf Diesel présenta son fameux moteur à l’exposition universelle de Paris. Le
carburant utilisé était de l’huile végétale brute d’arachide.
La température de vaporisation de l’hélium liquide est de 4,2K. On l’utilise pour atteindre de très
basses températures.

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