Vous êtes sur la page 1sur 5

Thermodynamique Année 2000/2001

Première épreuve de moyenne durée

Exercice 1 (6 points)

On veut exprimer le volume V d’un corps en fonction de sa température T, et de sa pression P. On


1 ⎛ ∂V ⎞ 1 ⎛ ∂V ⎞
donne les coefficients calorimétriques α = ⎜ ⎟ et λ = − ⎜ ⎟ .
V ⎝ ∂T ⎠ P V ⎝ ∂P ⎠ T
1° Quelle est la relation qui lie dV à dT et dP ?
2° Un morceau de métal est pris à 20°C sous une pression de 1 atm. Déterminer la pression qu’il
faut exercer sur ce morceau de métal pour que son volume reste constant lorsque sa température
passe à 30°C.
On donne : α = 5 ⋅ 10 −5 K −1 et λ = 7 ⋅ 10 −12 Pa ; 1 atm = 10 5 Pa .

Exercice 2 (8 points)

Un calorimètre de capacité thermique C = 150 J ⋅ K −1 contient une masse m1 = 200 g d’eau à la


température initiale T1 = 70o C . On y place un glaçon de masse m2 = 80 g sortant du congélateur
à la température T = −23o C .
2
Déterminer l’état d’équilibre final du système (température finale, masse des différents corps
présents dans le calorimètre).
Données :
Chaleur massique de l’eau : c e = 4185 J ⋅ kg −1 ⋅ K −1 ;
Chaleur massique de la glace : c g = 2090 J ⋅ kg −1 ⋅ K −1 ;
Chaleur latente de fusion de la glace : L f = 3,34 ⋅ 10 5 J ⋅ kg −1 .

Exercice 3 ( 8 points )

Deux molécules monoatomiques de masses respectives m1 et m 2 appartiennent à un mélange


gazeux en équilibre à la température T.
1° Quelle est l’énergie cinétique moyenne de chaque type de molécule ?
2° En déduire le rapport des vitesses quadratiques moyennes de chaque molécule.
Application numérique : M1 = 4 et M2 = 40.
3° S’il y a N1 molécules de masse m1 et N 2 molécules de masse m 2 , calculer la pression
exercée par le mélange gazeux en fonction de l’énergie moyenne par molécule .

56
Thermodynamique Année 2000/2001

Corrigé

Exercice 1

1° La différentielle dV du volume V(T, P) du corps s’écrit :

⎛ ∂V ⎞ ⎛ ∂V ⎞
dV = ⎜ ⎟ dT + ⎜ ⎟ dP .
⎝ ∂T ⎠ P ⎝ ∂P ⎠ T

1 ⎛ ∂V ⎞ 1 ⎛ ∂V ⎞
En utilisant les coefficients calorimétriques α = ⎜ ⎟ et λ = − ⎜ ⎟ , on obtient :
V ⎝ ∂T ⎠ P V ⎝ ∂P ⎠ T

dV = α VdT − λ VdP .

2° Lorsque le volume reste constant, la relation précédente s’écrit :

α
dP = dT .
λ

En intégrant entre la température initiale T1 et finale T2 , il vient

α
P2 − P1 = (T2 − T1 ) ,
λ
soit
α
P2 = P1 + (T2 − T1 ) .
λ
Application numérique :
5 ⋅ 10 −5
P2 = 10 5 +
−12
(30 − 20) ≈ 7,15 ⋅ 10 7 Pa ,
7 ⋅ 10
ou encore
P2 = 715 atm .

Exercice 2

Pour l’état final, trois cas peuvent se présenter :


i) le glaçon est totalement fondu et la température finale est supérieure ou égale à 0°C ;
ii) le glaçon est partiellement fondu, et à l’équilibre, il reste de l’eau et de la glace à 0°C ;
iii) l’eau est complètement transformé en glace et la température finale est inférieure ou égale à
0°C.
Pour résoudre l’exercice, il faut supposer a priori un des cas précédents, faire des calculs
correspondant à la situation choisie et vérifier que le résultat trouvé est bien en accord avec
l’hypothèse. Si ce n’est pas le cas, il faut recommencer en choisissant un autre cas. Evidemment,
il n’est pas interdit de choisir en premier la solution qui semble la plus plausible.

57
Thermodynamique Année 2000/2001

Supposons que l’état final corresponde au premier cas. Appelons T f la température finale du
système. La quantité de chaleur algébrique cédée par l’eau et le calorimètre est :

( )
Q1 = (m1c e + C ) T f − T1 .

Celle reçues par le glaçon se décompose en trois parties :


- échauffement du glaçon de T2 à 0°C pendant lequel il reçoit une quantité de chaleur égale à
m2 c g (0 − T2 )
- fusion du glaçon à 0°C ; il reçoit une quantité de chaleur égale à m2 L f
- échauffement de l’eau provenant de la fusion du glaçon de 0°C à T f ; cette eau reçoit une
(
quantité de chaleur égale à m2 c e T f − 0 . )
D’où :
(
Q2 = m2 c g (0 − T2 ) + m2 L f + m2 c e T f − 0 . )
Le système formé par le calorimètre, l’eau et le glaçon étant isolé, on a :

Q1 + Q2 = 0 ,
soit
(m1c e + C )(T f ) (
− T1 + m2 c g (0 − T2 ) + m2 L f + m2 c e T f − 0 . )
On en déduit la température d’équilibre

(m1c e + C )T1 + m2 c g T2 − m2 L f
Tf = .
(m1 + m2 )c e + C
Application numérique :

Tf =
(0,2 × 4185 + 150 ) × 70 + 0,08 × 2090 × (- 23) − 0,08 × 3,34 ⋅ 10 5 ≈ 29,15 o C
(0,2 + 0,08) × 4185 + 150
Cette valeur est bien compatible avec l’hypothèse de départ : l’état final correspond donc à 280 g
d’eau liquide (car le glaçon a totalement fondue) à la température 29,15°C.

Exercice 3

1° Considérons une molécule de masse m1 appartenant à la première espèce chimique du mélange


gazeux. Son énergie cinétique est :

1 1
E1 c = m1v12 = m1 v12 ,
2 2

avec v12 = v1x


2 2
+ v1y 2
+ v1z ; ceci implique

58
Thermodynamique Année 2000/2001

1 2 2 2 1 2 1 2 1 2
E1 c = m1 v1x + v1y + v1z = m1 v1x + m v1y + m v1z .
2 2 2 2

1
Le théorème de l’équipartition de l’énergie permet d’attribuer l’énergie kT à chacun des termes
2
⎛ 1 2 1 2 1 2 ⎞
s’exprimant sous une forme quadratique ⎜ m v1x , m v1y et m v1z ⎟.
⎝ 2 2 2 ⎠
Autrement dit, l’énergie cinétique “se répartit de manière égale” entre les différents degrés de
liberté de la molécule (si l’on entend par degré de liberté une variable telle que v1x dans notre
démonstration). On obtient donc
3
E1 c = kT .
2

L’énergie cinétique moyenne de la molécule ne dépend que de la température du gaz. On en


déduit alors que la molécule de masse m2 , appartenant à la deuxième espèce chimique du
mélange gazeux, possède la même énergie cinétique moyenne que celle de la première espèce
chimique. Donc
3
E 2 c = E1c = E c = kT . (1)
2

2° On définit la vitesse quadratique moyenne de la molécule de masse m1 par

(vqm )1 = v12 ,

cette vitesse est déduite immédiatement de 1° à partir de la relation suivante :

1 3
E1 c = m1 v12 = kT
2 2

3kT
⇒ v12 = ,
m1
d’où

(vqm )1 = v12 =
3kT
m1
,

ou encore

(vqm )1 = 3kN T
m1 N
=
3RT
M1
,

où N est le nombre d’Avogadro.

En procédant de manière analogue, on obtient la vitesse quadratique moyenne de la molécule de


masse m2

59
Thermodynamique Année 2000/2001

(vqm )2 = 3kT
m2
=
3RT
M2
.

Le rapport des deux vitesses quadratiques moyennes est alors :

3kT
(vqm )1 M1 M2
(vqm )2 = 3kT
=
M1
.

M2
Application numérique :
(vqm )1 40
(vqm )2 = 4
= 10 .

3° Si les N1 molécules de l’un des deux gaz parfaits occupaient seules le volume V1 , il en
résulte une “pression partielle” P1 donnée par l’équation d’état des gaz parfaits :

N1kT
P1 = .
V

De même pour les N 2 molécules, la “pression partielle” P2 correspondante est :

N 2 kT
P2 = .
V

Quant à la pression totale P, c’est la somme des pressions partielles :

P = P1 + P2 ,
soit
N1kT N 2 kT (N1 + N 2 )kT
P= + = . (2)
V V V

Tirons le terme kT de l’équation (1) et remplaçons-le dans l’équation (2) ; il vient :

2( N 1 + N 2 ) E c
P= .
3V

60

Vous aimerez peut-être aussi