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décentralisation
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L’Acte III de la décentralisation a été lancé officiellement le 19 mars dernier et sa mise en exécution
va bouleverser l’architecture institutionnelle sur laquelle le Sénégal reposait jusqu’ici. Avec la
réforme de l’organisation territoriale, l’architecture institutionnelle sera composée de la
communalisation intégrale, de la départementalisation et des régions territoires. Dans le carde de son
application, l’Acte III préconise que les départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye gardent leur
statut, la suppression du cumul des mandats électifs, les élus locaux doivent savoir lire et écrire dans
la langue officielle, entre autres. Le dispositif de pilotage de l’Acte III favorise une approche
systémique et holistique, dans le cadre d’un processus multi-acteurs, axé sur la centralité du
territoire, la subsidiarité, la coproduction des acteurs, l’approche projet du territoire, la
contractualisation et la performance territoriale.
Pour donner plus d’ampleur à l’implication directe des populations dans la mise en œuvre des politiques
locales, la participation citoyenne a été élevée au rang de principe au côté de celui de la libre
administration. A cet effet, il est proposé, comme mécanisme opérationnel, la création dans chaque
collectivité locale d’un cadre de concertation. Dans cette même optique, il est suggéré la formalisation des
initiatives constatées à l’échelle communale, à travers les Conseils consultatifs de quartier ou de village. La
composition, l’organisation et le fonctionnement des Conseils consultatifs seront fixés par arrêté du
ministre chargé des Collectivités locales.
Le Conseil national de développement des collectivités locales comprend dorénavant des représentants du
secteur privé et de la société civile. Au regard du caractère inopérant de l’institution, il est proposé la
suppression du Comité économique et social régional. Les actes relatifs à la création, aux fusions et
modifications des limites territoriales de la région relèveront de la loi. Ceux relatifs au département et à la
commune seront du domaine du pouvoir réglementaire.
En ce qui concerne la durée des sessions extraordinaires du Conseil régional, elle ne faisait l’objet d’une
limitation (3 jours) que lorsque leur convocation était à l’initiative du tiers des membres du Conseil. Cette
limitation est dorénavant généralisée à toutes les sessions extraordinaires, quel qu’en soit l’initiateur. Ce,
pour tenir compte des incidences financières qui s’y attachent. Les dispositions relatives à la convocation,
par le ministre en charge des Collectivités locales, d’une inter-commission des Conseils régionaux pour
élaborer un règlement intérieur, ont été abrogées, car la totalité des conseils en sont dotés présentement.
Pour la création du département comme collectivité locale, il s’est agi d’asseoir un dispositif similaire à
celui qui régit les régions. L’organe délibérant du département prend l’appellation de Conseil
départemental.
Dakar, Pikine et Guédiawaye gardent leur statut
Pour ce qui est du cas particulier des départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye, dont les limites de la
circonscription administrative correspondent à celles des villes du même nom, il est suggéré de ne pas les
ériger en collectivité locale pour éviter une superposition source de conflits de compétence. A titre
dérogatoire, les attributions dévolues au département par le présent Code sont exercées, dans les
départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye, par les villes de Dakar, Pikine et Guédiawaye.
Les dispositions relatives au nombre d’adjoints par commune ont été modifiées en faisant passer la tranche
supplémentaire, pour un adjoint en plus, de 20 000 à 30 000 habitants et en limitant le nombre d’adjoints à
10 quel que soit le poids démographique de la commune. Dorénavant, le maire n’est plus Président de droit
des commissions du Conseil municipal. Chaque commission élit un président et un vice-président lors de la
première réunion suivant leur constitution.
Les actes exclus des attributions d’une délégation spéciale nommée en remplacement d’un Conseil
municipal sont élargis à l’affectation et à la désaffectation des terres du domaine national. La coordination
des investissements dans l’espace régional se fera au travers d’une conférence d’harmonisation convoquée
par le gouverneur, qui, désormais, la co-préside avec le Président du Conseil régional.
Pour le contrôle de légalité des actes des collectivités locales, il est proposé que le gouverneur représente
l’Etat auprès de la région, le préfet représente l’Etat auprès du département, de la commune chef-lieu de
département et de toutes autres communes qui lui seront rattachées par décret, et le sous-préfet représente
l’Etat auprès des autres communes de son arrondissement. En cas d’installation d’une Délégation spéciale à
la région, le gouverneur, représentant de l’Etat et, à ce titre, chargé du contrôle de légalité, ne devrait plus
en assurer la présidence. L’adoption d’un cadre législatif et réglementaire pour régir la coopération entre
collectivités locales devrait faire l’objet d’une réflexion approfondie. C’est pourquoi, les dispositions
relatives à l’intercommunalité, aux ententes interrégionales et aux groupements mixtes ont été simplement
maintenues au niveau des principes.
Dans la même veine, la région ne reçoit pas des compétences en matière d’urbanisme. Celles-ci sont
réparties entre le département et la commune pour prendre en compte leur dimension opérationnelle. La
seule proposition de modification concerne l’article 11 de la loi n° 96-09 du 22 mars 1996. Afin d’éviter les
conflits récurrents, il est précisé que le maire de la commune d’arrondissement dispose des mêmes
attributions que celles qui sont reconnues aux maires par le Code général des collectivités locales, mais,
exclusivement, dans les limites et les compétences de la commune d’arrondissement.
Pour ce qui est de la fonction de maire, elle sera incompatible avec les fonctions de président de
l’Assemblée nationale, Premier ministre, président du Conseil économique, social et environnemental,
directeur de société nationale ou de société anonyme à participation publique majoritaire, directeur d’un
établissement public, d’une agence ou de tout autre organisme public similaire, directeur d’administration
centrale, Président de Conseil régional ou Président de Conseil départemental et d’ambassadeur.
Les réserves
Après les travaux, le Comité national de pilotage a émis quelques réserves. Il s’agit de l’augmentation du
Fonds de dotation de la décentralisation (Fdd) et du Fonds d’équipement des collectivités locales (Fecl)
pour prendre en compte l’avènement du département comme collectivité locale et les orientations définies
par le chef de l’Etat visant une indexation à hauteur de 15% du montant de la Taxe sur la valeur ajoutée
(Tva) ainsi que la redéfinition des critères de répartition du Fdd et du Fecl. De la généralisation progressive
de la décentralisation du Budget consolidé d’investissement pour les compétences transférées, en prenant
en compte les enseignements de la première génération de transfert. De la mise en œuvre effective de la loi
sur la fonction publique locale. De la révision des conventions-types de mise à disposition des services
déconcentrés de l’Etat afin d’améliorer la collaboration entre lesdits services et les collectivités locales. De
l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de formation des acteurs de la décentralisation. Du
relèvement substantiel du plafond d’investissement des communes d’arrondissement, limité, par décret, à
cinquante millions de francs. Et enfin de la clarification des critères d’affectation des marchés de quartier
entre la ville et les communes d’arrondissement.