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Introduction...............................................................................................................................2
Conclusion...............................................................................................................................35
Bibliographie...........................................................................................................................35
Introduction
Le système administratifs marocain a conne plusieurs étapes pour arriver à une
décentralisation et une déconcentration des collectivités locales, évidemment pour
l’instauration d’une démocratie locale et de promouvoir un développement économique et
social qui émerge de local.
Dès son indépendance le Maroc a opté pour le système de décentralisation c’est ainsi
qu’une évolution remarquable en terme de dispositif juridique, de ressource financière et
humaines à été enregistrés durant plusieurs phase et ceci pour permettre aux citoyens de
disposer d’une administration de proximité, efficace, efficience, et à l’écoute de leurs attentes
et aspiration.
La charte communale de 1960 constitue le premier texte a portée générale qui avait
pour objectif la décentralisation et la déconcentration pour que la population participe à la
gestion de leurs affaire.
Désormais, nombreux réforme ont été mises, la reforme de 1976 a doté les commune
de larges responsabilités en transférant le pouvoir d’exécution au président, autorité élue du
conseil communal. Ainsi que c’est en 2002, que le régime juridique régissant les communes a
connues une révision très profonde.
Cela nous pousse a s’interroger sur la problematique suivante: « Est ce que les
amendements apportées à la charte communale 2002, ont pu remédier aux
dysfonctionnements et failles de la gestion communale au Maroc? »
Axe 1 : La décentralisation et renforcement de l’arsenal juridique des communes
Au Maroc, la Charte communale est le texte législatif qui édicte l'ensemble des règles
relatives à l'organisation de la commune. Elle précise la composition du conseil communal et
fixe ses compétences, ainsi que celle de son président.
La décentralisation1 étant à ses débuts, le dahir du 23 juin 1960, tout en faisant place à
la notion d’autonomie communale, l’a encadrée par de sérieuses limites : une tutelle assez
contraignante et une place prépondérante réservée à l’agent d’autorité face au président du
conseil communal. Il s’agissait surtout, à cette époque, de familiariser les populations avec
l’institution communale, et donc de décentraliser sans porter atteinte au pouvoir de l’Etat.
1
Les apports de la nouvelle constitution marocaine en matière de décentralisation territoriale, sur
http://www.marocdroit.com/
Le dahir 12 septembre 1963 relatif à l’organisation provinciale et préfectorale est plus
rigoureux. Il a donné au gouverneur, représentant de l’Etat, la qualité d’organe exécutif de
l’assemblé provinciale ou préfectorale.
Le 16 juin 1971, une loi est intervenue pour créer 7 régions économiques. Il s’agit de
simples circonscriptions administratives sans personnalité juridique, destinées à être un cadre
d’études et d’actions économique. En fait, sous l’empire de la loi de 1971 la région a
beaucoup plus servi comme cadre de préparation et d’exécution du plan de développement
économique et sociale, et de conception de la politique d’aménagement du territoire.
C’est dans ce cadre que le texte de 1960 est abrogé et remplacé le 30 septembre 1976
par une nouvelle charte communale, constituant ainsi un pas en avant en la matière. Elle fait
du président du conseil communal l’organe exécutif de la commune et opère à son profit un
large transfert des pouvoirs de police administrative, exclusivement détenus auparavant par
les représentants locaux de l’administration centrale.
Dans le cadre de cette même conception, deux nouvelles lois viennent remplacer, (le 3
octobre 2002), celle de 1963 relative à la province et la préfecture et celle de 1976 sur
l'organisation communale.
La nouvelle charte communale de 2002, mieux rédigée et plus détaillée, élargit les
attributions des conseils communaux, établit un statut des élus et institue un statut spécial
pour les grandes agglomérations urbaines.
En 2009, la loi 17-08 de la charte communale modifiant et complétant celle de 2002
(loi 78-00) est venue2 pour permettre aux collectivités locales (les communes) de s’engager
dans le respect des principes de bonne gouvernance dans les domaines suivants :
La gouvernance locale
L’amélioration de l'efficacité de l’administration communale;
Le renforcement du mécanisme de coopération et de partenariat.
Cet arsenal juridique important dont le Maroc s’est doté ces dernières années vise à
combler des lacunes légales et à adapter sa législation sectorielle.
2
Projet de gouvernance locale au Maroc : Amendements apportés à la charte communale de 2002, sur :
http://www.glmaroc.org/
Depuis le dernier découpage administratif de 2009, 16 régions associées à
17 wilayas — la région de Tanger-Tétouan en comprenant deux — rassemblent 75 préfectures
ou provinces (13 préfectures et 62 provinces) regroupant 1 503 communes (221 urbaines et 1
282 rurales) ; l'échelon de la commune étant d'une part le plus ancien, d'autre part le troisième
dans le cadre de la décentralisation et le seul s'inscrivant uniquement dans ce cadre.
Communes
3
Said Hinti, gouvernance économique et développement des territoires au Maroc
Les différentes innovations4 apportées par la charte communale de 2002, visaient
l'établissement d'un cadre juridique pour une bonne gouvernance communale qui permettra
aux élus locaux d’avoir une vision à moyen terme, une stratégie de développement et une
visibilité sur le développement futur de leur collectivité
4
Rapport d’étude documentaire : la participation des associations à la gestion locale, sur http://www.espace-
associatif.ma/
Les principaux apports de la charte communale (loi du 3 octobre 2002) consistent en
quatre séries de mesures : l’amélioration du fonctionnement des organes communaux,
l’élargissement des compétences, l’instauration d’un statut de l’élu et le retour à l’unité de la
ville.5
Enfin, les membres du conseil communal élisant résidence à l’étranger, du fait de leurs
fonctions publiques ou de l’exercice de leurs activités privées, ne peuvent être élus présidents
ou adjoints. De même, le secrétaire et son adjoint, et le rapporteur et son adjoint, doivent au
moins savoir lire et écrire.
– La délégation par le président du conseil d’une partie de ses fonctions ne peut plus être
accordée qu’à ses adjoints, et au secrétaire général de la commune pour les actes de gestion
administrative interne. (Article 51)
5
ABDALLAH HARSI, présentation de la charte communale,in la gouvernance locale au Maroc,dir. HARAKAT
H ,actes du 2eme colloque national organisé par le GREURE et la REMALD le 16 et 17 oct. 2002,faculté de droit Souissi
2002.
– Enfin, les commissions sont présidées par un président, élu par ses membres du conseil au
scrutin secret à la majorité relative. Cette règle n’existe pas dans le texte actuel. (Article 14)
Dans ce cadre, des solutions sont posées en cas de rejet du compte administratif : la
délibération portant rejet doit être motivée et si, après un nouvel examen, le conseil maintient
sa décision, l’autorité de tutelle saisit la cour régionale des comptes qui statue sur la question
dans un délai de deux mois.
Cette stabilité est également assurée par la suppression des dispositions de l’article 7,
figurant dans la charte de 1976.
Nous examinerons successivement les compétences des conseils, puis celles des présidents.
C’est par analogie avec la loi sur la région que la charte communale a fixé les
compétences des conseils communaux, en trois catégories : les compétences propres, les
compétences transférables (c’est-à-dire qui peuvent être transférées par l’État) et les
compétences consultatives.
1) Compétences propres,
3) Compétences consultatives
De sa propre initiative, le conseil peut présenter des sujétions et émettre des avis sur
tout ce qui peut avoir des répercussions sur les intérêts communaux mais qui relèvent de la
compétence de l'Etat ou de toute autre collectivité locale ou d'autres organismes publics.
C’est ainsi que la charte communale opère une meilleure présentation et une définition
plus claire de ces attributions par rapport à celles de l’autorité locale, ainsi qu’un
élargissement certain, couvrant tous les domaines de la tranquillité, de la salubrité et de
l’hygiène publiques, introduisant aussi des domaines nouveaux comme la protection de
l’environnement. (article 49 ; 50)
D’autre part, la nouvelle charte communale a confirmé les acquis de la charte de 1976. Le
président du conseil communal est à la fois l’organe exécutif de la commune collectivité
locale et agent de l’État au niveau de la commune.
1) Les autorisations d’absence et les garanties accordées aux élus salariés dans leur
activité professionnelle
Les fonctionnaires et les salariés du secteur privé exerçant un mandat public communal
bénéficient de plein droit de congés exceptionnels ou permissions d’absence pour participer
aux séances plénières du conseil ou des commissions permanentes qui en dépendent. (Article
16, 17)
La protection civile de l’élu est désormais expressément prévue, bien qu’elle pouvait être
déduite auparavant de la jurisprudence administrative. Les communes sont responsables des
dommages subis par les membres des conseils communaux lorsqu’ils sont victimes
d’accidents survenus à l’occasion des sessions des conseils, des réunions des commissions
dont ils sont membres ou de missions effectuées pour le compte de la commune.
Cependant, la protection pénale de l’élu est indirectement prévue par le code pénal
qui protège, dans ses articles 263 et suivants, les fonctionnaires et les dépositaires de
l’autorité publique contre les outrages, violences ou voies de fait, et prévoit les sanctions
applicables.
5) la fin du mandat.
En dehors du décès ou de la non réélection, le mandat de l'élu peut prendre fin, soit par
démission volontaire ou d'office :
la démission volontaire
En ce qui concerne le président et ses adjoints, celle-ci est réglementée par l'article 32.
la démission d'office
La révocation, qui intervient par décret motivé, publié au bulletin officiel, emporte de
plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président ou à celle de vice président, pendant la
durée restante du mandat (article 33).
Parmi les nouveaux apports de la charte communale 2002, on trouve les dispositions
particulières aux communes urbaines de plus de 750.000 habitants.
Tout d’abord, il sera mis fin à l’organisation des agglomérations urbaines en deux ou
plusieurs communes urbaines et en communauté urbaine.
Ensuite, toute commune urbaine dont le nombre d’habitants dépasse les 750.000
habitants, sera soumise en plus du droit commun, à des dispositions particulières édictées
également par la charte.
Concrètement, ces communes seront gérées par un conseil communal et par des
conseils élus au niveau d’arrondissements dépourvus de la personnalité juridique, mais dotés
d’une autonomie administrative et financière.
De plus, la multiplication des communes dans une même ville a entraîné un véritable
déséquilibre entre elles, tant du point de vue financier que du point de vue des ressources
humaines ou foncières
Les grandes agglomérations seront gérées par un conseil communal élu dans les
conditions du droit commun au niveau de l’ensemble de la commune qui bénéficie seule de la
personnalité morale, qui sera en outre divisée en arrondissements, simples circonscriptions
administratives.
Axe 3 : Les dernières réformes de 2008
Alors on va assister aux differents amendements, qui ont fait l’objet de la loi 17-08 et
qui porte principalement sur les domaines suivants :
• La gouvernance locale;
La loi 17.08 modifiant et complétant la loi 78.00 portant charte communale a introduit
des changements significatifs au régime des organes des communes, des arrondissements et
des groupements. Ils concernent principalement le mode de désignation de l’exécutif
communal, le statut de l’élu et le régime des commissions.
En revanche, pour les communes dont les membres du conseil sont élus au scrutin de
liste, le législateur a innové en limitant le droit d’éligibilité à la présidence aux seuls membres
élus classés en têtes des listes des candidats.
La loi 17.08 modifiant et complétant la loi 78.00 du 3 octobre 2002 a consolidé les
acquis des élus à deux niveaux. D’une part, en conférant aux fonctionnaires et agents publics
la faculté de bénéficier d’une situation de mise à disposition d’autre part, en étendant au-delà
de l’exécutif communal le bénéfice des indemnités de fonction , de représentation et de
déplacement aux titulaires de certaines fonctions communales.
Le législateur a fait en 2002 un premier pas dans ce sens en accordant aux agents
publics, élus présidents des conseils communaux la possibilité de bénéficier « sans préjudice
pour le service public et en fonction des nécessités de service, de la priorité ou de facilités de
mutation pour se rapprocher du siège de leur commune.
Ils bénéficient, en outre, de plein droit d'un congé exceptionnel ou permission
d'absence d'une journée ou de deux demi-journées par semaine, à plein traitement et sans
conséquence sur le calcul de leur congé régulier » article 31.
Ce droit est reconnu non seulement aux agents publics élus présidents des conseils
communaux, mais également au même agents accédant aux fonctions de présidents des
conseils d’arrondissements et de présidents des groupements de communes. L’agent public
placé dans cette fonction conserve tout ces droits à la rémunération, a l’avancement et a la
retraite.
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil se situe entre 25 et 35, le
conseil constitue trois commissions permanentes, en jumelant en une seul commission les
deux dernières précédemment citées. Pour les communes dont le nombre des membres du
conseil est inférieur à 25, le conseil constitue deux commissions permanentes, moyennant le
regroupement de la première et la 3eme commission et la suppression de la commission des
services publics.
Les réformateurs ont entendu à travers cette organisation variable selon la taille des
communes, ne pas incomber inutilement les petites communes d’un nombre limité de leurs
commissions permanentes, d’autant que le nombre limités de leurs conseillers communaux
reviendrait a faire siéger les même membres du conseil dans plus d’une commission
permanente.
Le rapporteur du budget ou sont adjoint était de droit, en vertu de l’article 13, membre
de la commission chargée des questions budgétaire et financière, de toutes les commissions
d’appel d’offres et des jurys des concours relatifs marchés passés pour le compte de la
commune.
Deux idées fortes ont marqué les nouveaux amendements introduits notamment à
l’article 36. La première concerne la prérogative à l’élaboration et au vote du plan de
développement communal. La second a trait à la création des sociétés de développement
local.
L’examen et le vote d’un plan de développement communal n’avait pas, au sens des
dispositions de la loi modifiée, de valeur impérative. Tel n’est plus le cas, si l’on s’en tient à
la nouvelle formulation de l’article 36.
Cette loi a consacré en outre un nouveau chapitre entier –article 140 à 142- aux
sociétés de développement local. il y est précisé que les collectivités locales et leurs
groupement peuvent créer ou décider de la prise de participation dans des sociétés -
dénommées société de développement local- en association avec une ou plusieurs personnes
morales de droit public ou privé.
L’objet de la société de développement local peut être défini dans la limite des
activités à caractère industriel et commercial relevant des compétences des collectivités
locales et de leurs groupements, à l’exclusion de la gestion du domaine privé communal.
L’intérêt de cette procédure duale n’est pas a priori évident. Dans le cas de l’excès de
pouvoir comme dans celui de la réparation, l’obligation faite au requérant d’informer
préalablement la commune ; d’adresser un mémoire au Wali ou au Gouverneur et de justifier
d’un récépissé, délivré par cette autorité, auprès les tribunaux compétents, avait pour but
d’épuiser la possibilité de règlement à l’amiable du contentieux.
Ce faisant le législateur ne fait que reformuler de façon explicite pour les voies
communales, le pouvoir évident de police de la circulation et de roulage que conférait déjà
l’alinéa précédent du même article de la loi communale 2002.
L’article 50, tel qu’il a été modifié par la loi 17-08 reprend différemment les
dispositions antérieures en reconnaissant, toujours au président du conseil communal le
pouvoir de nommer aux emplois supérieurs de la commune, dans les conditions et formes qui
seront définies par décret. En revanche la nouvelle loi reconnait aux titulaires de ces fonctions
supérieurs un régime d’indemnités, qui sera fixé par ce même décret.
La nouvelle article 54 bis, qui complète la charte communale 2002, a consacré par
ailleurs une série de dispositions à la fonctions du secrétaire générale ; dont l’analyse permet
de penser qu’elles relèvent plus de domaine réglementaire que du ressort de la loi.
Le nouveau texte met fin à la confusion dans l’exercice des compétence dévolues par
la loi au président, en limitant les délégations à un secteur et un seul pour chaque vice
président ; de sorte à délimiter a responsabilité de chacun et à assurer une totale transparence
dans l’ordre de réparations des délégations. Dorénavant, in ne sera plus permis à deux ou
plusieurs adjoints d’exercer une même fonction déléguée.
Les initiatives de la nouvelle réforme avaient bien des raisons, révélées par la pratique
du dernier mandat, pour procéder à une relecture profonde de régime des arrondissements, le
texte aurait gagné à affirmer formellement et de façon plus explicite l’unité, la souveraineté et
la prééminence du conseil communal et de son président sur ceux des arrondissements. Une
précision plus grande des dispositions régissant les rapports entre les organes et les
attributions du conseil de l’arrondissement et de son président aurait contribué pour sa part à
lever les zones d’ombre et procuré plus de lisibilité est moins de lieux de conflit.
La charte communale du 2002 révisé en 2003 à travers une loi modificative, avaient
retenu le critère démographique (plus de 700 000 habitants puis plus de 500 000 habitants)
pour désigner, par référence naturellement au dernier Recensement Général Officiel de la
Les champs des responsabilités respectives des conseils de la commune urbaine et des
arrondissements ainsi que ceux de leurs présidents n’ont pas subi de changements
significatifs, si l’on exclut les légers amendements ci- après
A l’article 101, qui énonce de façon limitative les attributions que la loi reconnait au
conseil de l’arrondissement, le législateur a soustrait les places et les voies publique à la liste
arrêté par l’alinéa n ° 8 . Cette compétence revient de ce fait de plein droit au conseil
communal. Ce choix a pour but sans doute de soulager l’arrondissement de la charge lourde
aux représente la gestion et la maintenance de la voirie municipale. Il semble participer aussi
de la difficulté d scinder la trabe vairé urbaine en plusieurs sections d’arrondissements, ce qui
en termes de cohérence et d’économie d’échelle ne parait pas être le plus indiqué.
En matière de délégations, l’article 106, complété par les nouvelles dispositions de la loi
17-08, a reconnu au président du conseil communal la faculté de déléguer certaines de ses
attributions relatives aux mesures individuelles de police administratives aux présidents des
conseils d’arrondissements. Le législateur a cru devoir en outre lier par les dispositions de ce
même article le pouvoir de retrait de cette délégation par une obligation de motivation.
La conférence des présidents des conseils d’arrondissements est consultée sur « les
programmes d’équipement et d’animation locale qui intéressent deux ou plusieurs
arrondissements et sur les projets de délégations de service publics, lorsque leur prestations
concernent la population, de plusieurs arrondissent ainsi que sur « toute proposition ayant
pour but l’amélioration des servies publics locaux »
Les communes urbaines et rurales peuvent conclure entre elles ou avec d'autres
collectivités locales des conventions de coopération ou de partenariat pour la réalisation d'un
projet d'intérêt commun, ne justifiant pas la création d'une personne morale de droit public ou
privé. Le législateur est allé plus loin au titre de la nouvelle révision de la loi en étendant les
possibilités de coopération et de partenariat aux administrations publiques, aux établissements
publics et aux organismes non gouvernementaux d’utilité publique
Le principe du volontariat admet cependant une entorse, prévue à l’article 83-2 qui
confère au premier ministre le pouvoir de décider par décret, pour cause d’utilité publique, sur
proposition du ministre de l’intérieur, l’adjonction ou le retrait d’office d’une ou plusieurs
communes du groupement. La révision de la liste des compétences d’un groupement est aussi
possible dans les mêmes conditions.
Il est en effet stipulé dans cet article : « les communes constituant le groupement ne
peuvent en aucun cas, exercer les compétences qu’elles ont transférées au groupement en
application de cette loi.»
a- Le conseil du groupement
Le conseil du groupement est composé de membres désignés par les conseils des
communes concernées. Leur nombre est fixé par arrêté du ministre de l’intérieur, au prorata
du nombre d’habitants de chaque commune et au moins à raison d’un délégué pour chaque
commun membre .Aucune commune ne peut détenir plus de 60% des sièges au conseil du
groupement. Les présidents des conseils communaux, membres du groupement siègent de
plein droit au conseil du groupement.
Le conseil du groupement règle par ses délibérations les affaires du groupement .Par
dérogation aux règles de fonctionnement du droit commun, l’article 83-6 a établi des
modalités spéciales de vote pour certaines matières relevant de la compétence du groupement.
Il s’agit en l’espèce des votes « du budget, du compte administratif et de l’avis du conseil
portant sur la modification des compétences du groupement, de son périmètre géographique et
sur la définition des affaires d’intérêt commun. »
La loi a requis pour les délibérations du conseil du groupement portant sur ces objets
le vote au scrutin public et à la majorité des 2/3 des votes exprimées. En exigeant cette
majorité qualifiée, le législateur a entendu rassurer les communes à faible représentation et
assurer la plus large majorité aux décisions du groupement, au bénéfice de tous les
partenaires.
Pour toutes les matières autres que celles sus-indiquées, les délibérations du conseil
sont adoptées à la majorité absolue des suffrages exprimés.
b- Le bureau du groupement
Par dérogation à la règle de droit commun applicable aux autres groupements, qui
confère au conseil du groupement le pouvoir d’élire indistinctement parmi ses membres le
bureau , composé d’un président , de deux vices présidents au moins et de quatre au plus , le
régime propre aux groupements d’agglomération désigne d’office les membres du bureau du
groupement .Celui ci est composé de droit des présidents des conseils communaux membres
du groupement.
Il y stipule que « le décompte de chaque voix exprimée est effectué sur la base du
nombre des sièges attribués à chaque commune au sein du conseil du groupement»
Cette formulation signifie que chaque membre du bureau du groupement dispose d’un
nombre de voix décompté équivalent au nombre de représentants légaux de sa commune au
conseil du groupement. Le vote de chaque président de commune membre du groupement
équivaut d’office au nombre de voix détenues par sa commune au conseil du groupement
En somme la loi reconnait au président de la commune une sorte de mandat pour voter
au nom des délégués de la commune au conseil du groupement.
Les vices présidents du conseil du groupement pour leur part ne sont pas élus mais
classés au prorata du nombre de sièges de la commune au conseil du groupement.
Contrairement à la règle de droit commun des groupements qui fixe un nombre minimum et
un nombre maximum, la loi en ce qui concerne les groupements d’agglomération attribue
d’office un siège de vice président à chacune des communes partenaires à l’exclusion de celle
qui emporte le siège de président du groupement.
b- Le personnel du groupement
Un secrétaire général du groupement, désigné dans les mêmes conditions que ses
homologues des communes dirige sous l’autorité du président qu’il assiste l’administration du
groupement, dans la limité des compétences qui lui sont transférées.
Dans les dispositions complémentaires introduites par la loi 17-08 dans la charte
communale figure un nouveau chapitre spécial consacré aux services publics
communaux .Ces nouvelles dispositions de la loi communale confèrent au ministre de
l’Intérieur le pouvoir de prendre par arrêté « toutes les mesures nécessaires au bon
fonctionnement des services communaux » dans le respect précise la loi « des attributions
dévolues aux conseils communaux et à leurs présidents »
Ce Système de régulation permettra la coordination des plans de développement des
services publics locaux au niveau national et l’adoption de mesures particulières en matière de
: « Coordination en matière de tarification des services publics locaux - Établissement de
normes et de règles communes aux services publics locaux - Organisation du transport et de la
circulation en milieu urbain - Médiation pour le règlement des conflits entre les intervenants -
Établissement de ratios d’évaluation des conditions d’offre des services publics locaux aux
citoyens et définition des modes de contrôle de la qualité du service public - Définition des
modalités d’appui aux collectivités locales et de leurs groupements en vue d’améliorer la
qualité des services rendus par les services publics communaux - Assistance technique aux
collectivités locales en matière de contrôle des services publics dont la gestion est déléguée -
Collecte des données nécessaires au suivi de l’activité des services publics communaux ».
6
EL CHEDDADI Abdellatif, la gouvernance territoriale à la lumière de la nouvelle charte communale,2013
Les nouvelles mesures ont-elles effectivement été mises en œuvre? Ont-elles contribué
à l’amélioration de la gestion décentralisée ? Que devrait-on faire pour améliorer leur
impact ?
Le rapport annuel de la Cour des comptes au titre de l’année 2010, publié en mars
2012, a révélé plusieurs irrégularités et dysfonctionnements dans la gestion et la gouvernance
des communes. Elles reflètent l’ampleur des dysfonctionnements relevés par les magistrats
des cours régionales des comptes au terme de leurs missions d’audit auprès de plusieurs
communes urbaines et rurales. Il pointe notamment du doigt :
Limites à l’efficacité de l’action des communes. Elles sont de deux ordres : les limites
aux prérogatives reconnues aux communes et les limites structurelles.
Elles sont liées, d’une part, à la tutelle qu’exerce l’autorité administrative qui vient
restreindre de fait le champ des prérogatives des conseils communaux, et d’autre part à la
limitation des prérogatives des présidents de conseils communaux par le maintien de
nombreuses attributions à la sphère de compétences de l’autorité administrative locale. Il
existe en effet, une liste des délibérations qui ne sont exécutoires qu’après approbation des
autorités de tutelle (article 69). Les compétences reconnues aux présidents de conseils
communaux sont amputées de l’ensemble des domaines relevant du maintien de l’ordre public
ou du domaine politique. À ces restrictions prévues par les textes s’ajoutent une limitation du
fait de la capacité d’exercice par les communes des nouvelles prérogatives qui leurs sont
accordées. Au niveau financier, les communes ont du mal à mobiliser les ressources en raison
de la complexité dans la gestion de la fiscalité locale.
Les collectivités locales ne sont pas dotées d’un pouvoir autonome de création
d’impôts, car ce pouvoir reste du ressort de l’organe législatif, les collectivités décentralisées
ne peuvent que fixer le mode d’assiette, les tarifs et les règles de perception de diverses taxes,
redevances et autres droits. Conséquence, on assiste non seulement à l’immixtion de l’autorité
de tutelle dans la gestion communale, mais aussi à l’insuffisance de ressources matérielles et
financières due au déblocage tardif des subventions de la TVA et à l’approbation tardive du
budget par la tutelle. Dans ces conditions, on se demande bien comment les communes
pourraient concrétiser les objectifs fixés par la charte communale.
Limites structurelles
Il existe aujourd’hui un débat entre les élites locales, les partis politiques et la société
civile portant sur la qualité de la gouvernance locale. En effet, l’accès aux services publics
étant un droit fondamental, il s’agit de savoir comment les collectivités locales doivent définir
des standards minimums pour ces services publics. Se pose alors la question de la
mobilisation des ressources financières et humaines.
Sur le plan financier, si 90% des collectivités locales parviennent à couvrir leurs
dépenses, elles n’arrivent pas à offrir de nouveaux services (propreté, hygiène, sécurité…).
Un intervenant à l’atelier organisé sur « La gouvernance locale » a souligné que ce manque de
moyens financiers entraîne la dépendance des collectivités locales vis-à-vis de l’Etat car elles
n’ont pas les capacités de recherche des financements. L’insuffisance de ressources
financières constitue donc un handicap dans la mise en oeuvre de la charte communale
amendée, contraignant les communes à mettre en place un plan communal de développement,
une commission spécialisée et une commission genre. Pour pallier le problème de ressources
financières, les élus doivent se montrer dynamiques et capables de mobiliser les ressources.
Ils doivent ainsi faire du marketing territorial afin d’obtenir un financement et des ressources
humaines. Pour ce faire, les communes doivent collaborer avec les services de l’Etat, les
établissements publics, les associations et la société civile. Les communes doivent éviter de
compter uniquement sur les moyens propres et développer des partenariats pour remédier au
problème de financement.
Sur le plan des ressources humaines, les collectivités locales manquent du personnel
qualifié et compétent. Il faut donc procéder à la professionnalisation du personnel des
communes. Puisque la prérogative revient à chaque commune de recruter son propre
personnel, le clientélisme doit être combattu, conclut un participant à l’atelier organisé par
Transparency Maroc.
D’une manière plus globale, il faut noter que le rôle de la société civile dans la
moralisation des acteurs de la gouvernance locale est fondamental. Ainsi, les médias et les
différents acteurs de la société civile doivent jouer pleinement leur rôle de veille permanente,
pour infléchir les conduites et aider à l’élaboration d’un système d’éthique et de transparence
de l’élu local.
La lutte contre l’impunité est donc nécessaire voire indispensable pour promouvoir la
transparence et la bonne gouvernance dans la gestion communale. La sanction a un effet de
prévention et de dissuasion.
Pour que la sanction soit efficace et produise l’effet escompté, les responsables des
infractions doivent, sans omission, être tous poursuivis et sanctionnés. Ainsi, les autorités
publiques doivent éviter d’adopter une politique de « deux poids deux mesures » consistant à
juger différemment les responsables des mêmes infractions, selon les personnes, les
circonstances et les intérêts.
Conclusion
La réforme de la charte communale de 2009 s’est fixé comme objectifs essentiels, de
doter les communes marocaines d’instances dirigeantes adéquates, capables de planifier et de
mettre en œuvre des plans de développements communaux adaptés, d’améliorer les services
offerts aux citoyens et d’assurer une gestion rationnelle et transparente des finances publiques.
Ainsi , Les principaux apports7 de la révision de la charte communale sont constitués
par le plan de développement communal, la recherche d’une certaine transparence à travers
les dispositions relatives au statut des élus et à la délégation de pouvoir, l’encouragement de
7
http://transparencymaroc.ma
la participation de citoyens à la vie locale et à leur information, le renforcement des structures
administratives communales, l’insertion de nouvelles règles de gestion des services publics
locaux y compris au moyens de sociétés de développement local ainsi que de groupement des
agglomérations des villes et enfin , le renforcement du système de l’unité de ville.
Néanmoins il est très important de s’interroger sur de nombreuses situations floues
dans la loi, et mettre l’accent sur la mise en œuvre de la Charte communale sur certains
points, notamment celui de démocratie participative.
Chercheur et académicien, Abdellah Harsi a recommandé8 la révision de la Charte
communale à l’aune des réalités et des défaillances constatées sur le plan pratique. «Nous ne
pouvons plus admettre des formules floues et non obligatoires, comme celle stipulant : «Il
sera créé une commission …», par une autre formule plus claire : «Le conseil doit créer… »,
et ce afin de rendre obligatoires les nouveautés apportées à la Charte surtout en matière de
démocratie participative, et d’éviter les mauvaises intentions et la compréhension abusive des
textes de certains conseils.
La loi n° 17-08 modifiant la loi 78-00 relative à la charte communale représente dans
certaines de ses nouveautés une initiative dans du bon sens mais manque encore beaucoup de
courage. Ces nouveautés restent encore beaucoup timides pour soulever les vraies questions et
éclaircir les épineuses lacunes de l'administration locale
Bibliographie
8
http://www.libe.ma
- Rapport d’étude documentaire : la participation des associations à la gestion locale, sur
http://www.espace-associatif.ma/
- http://transparencymaroc.ma:
- http://www.marocdroit.com/
- http://www.libe.ma