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Sommaire

Introduction...............................................................................................................................2

Axe 1 : La décentralisation et renforcement de l’arsenal juridique des communes...........3

Axe 2 : Les apports de la charte communale 2002.................................................................8

Axe 3 : Les dernières réformes de 2008................................................................................14

Axe 4 : Dysfonctionnements et pistes d'améliorations de la gestion communale..............30

Conclusion...............................................................................................................................35

Bibliographie...........................................................................................................................35
Introduction
Le système administratifs marocain a conne plusieurs étapes pour arriver à une
décentralisation et une déconcentration des collectivités locales, évidemment pour
l’instauration d’une démocratie locale et de promouvoir un développement économique et
social qui émerge de local.

Dès son indépendance le Maroc a opté pour le système de décentralisation c’est ainsi
qu’une évolution remarquable en terme de dispositif juridique, de ressource financière et
humaines à été enregistrés durant plusieurs phase et ceci pour permettre aux citoyens de
disposer d’une administration de proximité, efficace, efficience, et à l’écoute de leurs attentes
et aspiration.

La charte communale de 1960 constitue le premier texte a portée générale qui avait
pour objectif la décentralisation et la déconcentration pour que la population participe à la
gestion de leurs affaire.

Désormais, nombreux réforme ont été mises, la reforme de 1976 a doté les commune
de larges responsabilités en transférant le pouvoir d’exécution au président, autorité élue du
conseil communal. Ainsi que c’est en 2002, que le régime juridique régissant les communes a
connues une révision très profonde.

De même, en 2009, la refonte de la charte communale était axées sur la réforme


impératif premier la gouvernance locales qui a tant manqué aux collectivités locales
notamment les communes, c’est une gouvernance assise sur la transparence et la rigueur qui
été chercher lors de la révision des chartes de 1976 révisé à son tour en 2002.

Cela nous pousse a s’interroger sur la problematique suivante: « Est ce que les
amendements apportées à la charte communale 2002, ont pu remédier aux
dysfonctionnements et failles de la gestion communale au Maroc? »
Axe 1 : La décentralisation et renforcement de l’arsenal juridique des communes

La décentralisation territoriale a pour objet de permettre à des collectivités territoriales


de gérer leurs affaires elles-mêmes, par l’intermédiaire d’organes à caractère représentatif.

Bénéficiant de la garantie constitutionnelle, les collectivités territoriales au Maroc (les


régions, les préfectures, les provinces et les communes) sont dotées d’un ensemble de
compétences fixées par la loi. En outre, elles disposent de l’autonomie financière et de la
personnalité morale.

Au Maroc, la Charte communale est le texte législatif qui édicte l'ensemble des règles
relatives à l'organisation de la commune. Elle précise la composition du conseil communal et
fixe ses compétences, ainsi que celle de son président.

Dans cette partie, on va mettre l’accent sur l’évolution historique de la législation


relative aux communes depuis l’indépendance et la promulgation de la première loi relative à
l’organisation communale en 1960 jusqu’aux amendements de la loi 17-08 de 2009 modifiant
et complétant la charte communale de 2002, dans un deuxième temps on va s’intéresser à la
commune considérée comme la plus petite subdivision administrative du territoire au Maroc.

I. Evolution historique de la législation relative aux communes

Le Maroc a opté pour la décentralisation dés les premières années de l’indépendance,


acquise en 1956. Deux lois sont successivement promulguées : la première en 1960, relative à
l’organisation communale et la seconde en 1963 relative à l’organisation préfectorale et
provinciale.

La décentralisation1 étant à ses débuts, le dahir du 23 juin 1960, tout en faisant place à
la notion d’autonomie communale, l’a encadrée par de sérieuses limites : une tutelle assez
contraignante et une place prépondérante réservée à l’agent d’autorité face au président du
conseil communal. Il s’agissait surtout, à cette époque, de familiariser les populations avec
l’institution communale, et donc de décentraliser sans porter atteinte au pouvoir de l’Etat.

1
Les apports de la nouvelle constitution marocaine en matière de décentralisation territoriale, sur
http://www.marocdroit.com/
Le dahir 12 septembre 1963 relatif à l’organisation provinciale et préfectorale est plus
rigoureux. Il a donné au gouverneur, représentant de l’Etat, la qualité d’organe exécutif de
l’assemblé provinciale ou préfectorale.

Le 16 juin 1971, une loi est intervenue pour créer 7 régions économiques. Il s’agit de
simples circonscriptions administratives sans personnalité juridique, destinées à être un cadre
d’études et d’actions économique. En fait, sous l’empire de la loi de 1971 la région a
beaucoup plus servi comme cadre de préparation et d’exécution du plan de développement
économique et sociale, et de conception de la politique d’aménagement du territoire.

Après la Marche Verte et la récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes,


un nouveau climat politique est né, marqué par le renforcement de l’unité nationale. Ce qui a
conduit à l’évolution du processus démocratique en général et de la décentralisation
communale en particulier, avec l’idée que les problèmes vécus par les populations doivent
être résolus par leurs représentants élus.

C’est dans ce cadre que le texte de 1960 est abrogé et remplacé le 30 septembre 1976
par une nouvelle charte communale, constituant ainsi un pas en avant en la matière. Elle fait
du président du conseil communal l’organe exécutif de la commune et opère à son profit un
large transfert des pouvoirs de police administrative, exclusivement détenus auparavant par
les représentants locaux de l’administration centrale.

Avec la réforme constitutionnelle de 1992, un nouveau pas est franchi: la région


devient une collectivité locale. La loi qui fixe son organisation et ses attributions est
intervenue le 2 avril 1997. Elle opère un subtil équilibre entre le gouverneur, autorité
exécutive de la région et le président du conseil régional. Mais, surtout, elle donne à la région
une vocation essentiellement économique, suite à une nouvelle conception de la répartition
des compétences entre les différentes collectivités publiques.

Dans le cadre de cette même conception, deux nouvelles lois viennent remplacer, (le 3
octobre 2002), celle de 1963 relative à la province et la préfecture et celle de 1976 sur
l'organisation communale.

La nouvelle charte communale de 2002, mieux rédigée et plus détaillée, élargit les
attributions des conseils communaux, établit un statut des élus et institue un statut spécial
pour les grandes agglomérations urbaines.
En 2009, la loi 17-08 de la charte communale modifiant et complétant celle de 2002
(loi 78-00) est venue2 pour permettre aux collectivités locales (les communes) de s’engager
dans le respect des principes de bonne gouvernance dans les domaines suivants :

 La gouvernance locale
 L’amélioration de l'efficacité de l’administration communale;
 Le renforcement du mécanisme de coopération et de partenariat.

Cet arsenal juridique important dont le Maroc s’est doté ces dernières années vise à
combler des lacunes légales et à adapter sa législation sectorielle.

II. Les communes marocaines

Au Maroc, la commune est une « collectivité territoriale de droit public, dotée de


la personnalité morale et de l'autonomie financière »1. Dans le cadre de la décentralisation du
pays, c'est la plus petite subdivision administrative du territoire : les communes (niveau 3)
sont regroupées au sein de préfectures ou provinces (niveau 2), respectivement à dominante
urbaine ou rurale, elles-mêmes regroupées au sein de régions (niveau 1).

Administration territoriale du Maroc

2
Projet de gouvernance locale au Maroc : Amendements apportés à la charte communale de 2002, sur :
http://www.glmaroc.org/
Depuis le dernier découpage administratif de 2009, 16 régions associées à
17 wilayas — la région de Tanger-Tétouan en comprenant deux — rassemblent 75 préfectures
ou provinces (13 préfectures et 62 provinces) regroupant 1 503 communes (221 urbaines et 1
282 rurales) ; l'échelon de la commune étant d'une part le plus ancien, d'autre part le troisième
dans le cadre de la décentralisation et le seul s'inscrivant uniquement dans ce cadre.

Les communes sont divisées en communes urbaines - ou municipalités - et rurales : les


communes rurales comportant parfois des centres urbains, dits « villes », qui sont des entités
urbaines définies à des fins statistiques à chaque recensement décennal par le haut-
commissariat au Plan, mais n'ayant pas le statut administratif de villes et n'apparaissant donc
pas comme telles dans le Bulletin officiel du Royaume du Maroc, contrairement aux
communes urbaines.

Evolution du nombre des communes3

Communes

Années Urbaines Rurales Total

1959 66 735 801

1976 66 735 801

1981 66 735 801

1991 99 760 859

1992 247 1297 1544

1996 247 1297 1544

1997 249 1298 1547

1998 249 1298 1547

2002 249 1298 1547

2009 221 1282 1503

3
Said Hinti, gouvernance économique et développement des territoires au Maroc
Les différentes innovations4 apportées par la charte communale de 2002, visaient
l'établissement d'un cadre juridique pour une bonne gouvernance communale qui permettra
aux élus locaux d’avoir une vision à moyen terme, une stratégie de développement et une
visibilité sur le développement futur de leur collectivité

Alors que l’ancienne charte communale de 1976, faisait de la commune une


collectivité «opaque». La charte communale de 2002 fait une part importante à la
participation citoyenne à la gestion communale puisqu’il y ait fait référence dans un certain
nombre de ses dispositions. En effet, la nouvelle charte comprend un nombre important de
dispositions relatives à la participation et au partenariat, elle constitue, à ce titre, un cadre
favorable pour la participation des associations à la gestion communale.

Axe 2 : Les apports de la charte communale 2002

4
Rapport d’étude documentaire : la participation des associations à la gestion locale, sur http://www.espace-
associatif.ma/
Les principaux apports de la charte communale (loi du 3 octobre 2002) consistent en
quatre séries de mesures : l’amélioration du fonctionnement des organes communaux,
l’élargissement des compétences, l’instauration d’un statut de l’élu et le retour à l’unité de la
ville.5

I. L’amélioration du fonctionnement des organes communaux

Les améliorations introduites à ce niveau concernant des domaines divers et visent à


assurer un meilleur rendement des organes communaux, une rationalisation du travail
administratif ainsi qu’une meilleure stabilité de l’exécutif communal.

1) Le renforcement du rendement des organes communaux

Désormais, les fonctions de président de conseil communal sont devenues


incompatibles avec celles de président de l’assemblée provinciale ou préfectorale ou de
président de conseil régional. En outre, ne peuvent être élus président ni en exercer
temporairement les fonctions, les membres du conseil communal ne justifiant pas au moins
d’un niveau d’instruction équivalent à celui de la fin des études primaires. (article 28).

Enfin, les membres du conseil communal élisant résidence à l’étranger, du fait de leurs
fonctions publiques ou de l’exercice de leurs activités privées, ne peuvent être élus présidents
ou adjoints. De même, le secrétaire et son adjoint, et le rapporteur et son adjoint, doivent au
moins savoir lire et écrire.

2) La rationalisation du travail administratif

Elle concerne essentiellement ce qui suit :

– La délégation par le président du conseil d’une partie de ses fonctions ne peut plus être
accordée qu’à ses adjoints, et au secrétaire général de la commune pour les actes de gestion
administrative interne. (Article 51)

– Les droits de la minorité sont précisés et entourés de garanties.

– La tenue et la conservation des procès-verbaux des séances sont également minutieusement


réglementées; le président en est personnellement responsable. (Article 76)

5
ABDALLAH HARSI, présentation de la charte communale,in la gouvernance locale au Maroc,dir. HARAKAT
H ,actes du 2eme colloque national organisé par le GREURE et la REMALD le 16 et 17 oct. 2002,faculté de droit Souissi
2002.
– Enfin, les commissions sont présidées par un président, élu par ses membres du conseil au
scrutin secret à la majorité relative. Cette règle n’existe pas dans le texte actuel. (Article 14)

3) La stabilité de l’exécutif communal

Dans ce cadre, des solutions sont posées en cas de rejet du compte administratif : la
délibération portant rejet doit être motivée et si, après un nouvel examen, le conseil maintient
sa décision, l’autorité de tutelle saisit la cour régionale des comptes qui statue sur la question
dans un délai de deux mois.

Cette stabilité est également assurée par la suppression des dispositions de l’article 7,
figurant dans la charte de 1976.

II. L’élargissement des compétences et ses limites

Nous examinerons successivement les compétences des conseils, puis celles des présidents.

1) Les compétences des conseils communaux

C’est par analogie avec la loi sur la région que la charte communale a fixé les
compétences des conseils communaux, en trois catégories : les compétences propres, les
compétences transférables (c’est-à-dire qui peuvent être transférées par l’État) et les
compétences consultatives.

1) Compétences propres,

Concernent sept domaines. Il s’agit:

- le développement économique et social (article 36) ;


- les finances, la fiscalité et les biens communaux (article 37);
- l’urbanisme et l’aménagement du territoire (article 38);
- les services publics locaux et les équipements collectifs (article 39).;
- l’hygiène, la salubrité et l’environnement (article 40);
- les équipements et action socioculturels (article 41);
- et enfin la coopération et le partenariat.
2) Compétences transférées.
Elles sont régies par l'article 43 qui prévoit que l'Etat puisse transférer à la commune
l'exercice de certaines compétences dans le ressort territorial de la commune.

3) Compétences consultatives

De sa propre initiative, le conseil peut présenter des sujétions et émettre des avis sur
tout ce qui peut avoir des répercussions sur les intérêts communaux mais qui relèvent de la
compétence de l'Etat ou de toute autre collectivité locale ou d'autres organismes publics.

2) Les attributions du président du conseil communal

Il s’agit en particulier des attributions du président du conseil communal en matière de


police administrative.

C’est ainsi que la charte communale opère une meilleure présentation et une définition
plus claire de ces attributions par rapport à celles de l’autorité locale, ainsi qu’un
élargissement certain, couvrant tous les domaines de la tranquillité, de la salubrité et de
l’hygiène publiques, introduisant aussi des domaines nouveaux comme la protection de
l’environnement. (article 49 ; 50)

D’autre part, la nouvelle charte communale a confirmé les acquis de la charte de 1976. Le
président du conseil communal est à la fois l’organe exécutif de la commune collectivité
locale et agent de l’État au niveau de la commune.

III. L’instauration d’un statut de l’élu

Les principales règles de ce statut concernent les domaines suivants:

1) Les autorisations d’absence et les garanties accordées aux élus salariés dans leur
activité professionnelle

Les fonctionnaires et les salariés du secteur privé exerçant un mandat public communal
bénéficient de plein droit de congés exceptionnels ou permissions d’absence pour participer
aux séances plénières du conseil ou des commissions permanentes qui en dépendent. (Article
16, 17)

2) Les indemnités allouées aux titulaires de certaines fonctions communales


L'article 34 dans son premier alinéa prévoit que les fonctions de président, vice-président,
rapporteur du budget, secrétaire et membres des conseils communaux sont gratuites,sous
réserve pour les membres du bureau, le rapporteur du budget et le secrétaire du conseil,
d'indemnité de fonctions, de la présentation et de déplacement qu'ils perçoivent dans les
conditions et pour un montant fixé par décret.

3) La responsabilité pénale de l’élu

La charte communale a prévu deux types d’infractions mettant en cause l’intérêt


personnel de l’élu et qui traduisent le souci du législateur d’améliorer la transparence
financière et administrative. Il s’agit :

 Du délit d’ingérence : prévu par l’article 22 de la charte qui interdit, à peine de


révocation et sans préjudice de poursuites judiciaires, à tout conseiller communal
d’entretenir des intérêts privés avec la commune dont il est membre.
 Du délit d’exercice de fait de fonctions réglementées : Les conseillers ne doivent
pas s'immiscer dans l'exercice des fonctions administratives ou dans le fonctionnement
des services administratifs de la commune. (l’article 23)
4) La protection civile et pénale de l’élu

La protection civile de l’élu est désormais expressément prévue, bien qu’elle pouvait être
déduite auparavant de la jurisprudence administrative. Les communes sont responsables des
dommages subis par les membres des conseils communaux lorsqu’ils sont victimes
d’accidents survenus à l’occasion des sessions des conseils, des réunions des commissions
dont ils sont membres ou de missions effectuées pour le compte de la commune.

Cependant, la protection pénale de l’élu est indirectement prévue par le code pénal
qui protège, dans ses articles 263 et suivants, les fonctionnaires et les dépositaires de
l’autorité publique contre les outrages, violences ou voies de fait, et prévoit les sanctions
applicables.

5) la fin du mandat.

En dehors du décès ou de la non réélection, le mandat de l'élu peut prendre fin, soit par
démission volontaire ou d'office :

 la démission volontaire
En ce qui concerne le président et ses adjoints, celle-ci est réglementée par l'article 32.

La démission volontaire du président ou des adjoints emporte de plein droit leur


inéligibilité à ces fonctions pendant une année à compter de sa date d'effet, à moins qu'il ne
soit procédé auparavant au renouvellement général des conseils communaux.

Pour tout autre membre du conseil, il doit adresser sa demande de démission


volontaire au Wali ou au gouverneur qui en informe le président du conseil communal.
(article 19).

 la démission d'office

Les présidents des conseils communaux et les vice-présidents, reconnus responsables


de faute grave, dûment établie, peuvent après avoir été entendus ou invités à fournir des
explications écrites sur les faits qui leurs sont reprochés, être suspendus ou révoqués.

La révocation, qui intervient par décret motivé, publié au bulletin officiel, emporte de
plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président ou à celle de vice président, pendant la
durée restante du mandat (article 33).

IV. Le retour à l’unité de la ville : le régime particulier des communes urbaines de


plus de 750.000 habitants

Parmi les nouveaux apports de la charte communale 2002, on trouve les dispositions
particulières aux communes urbaines de plus de 750.000 habitants.

Tout d’abord, il sera mis fin à l’organisation des agglomérations urbaines en deux ou
plusieurs communes urbaines et en communauté urbaine.

Ensuite, toute commune urbaine dont le nombre d’habitants dépasse les 750.000
habitants, sera soumise en plus du droit commun, à des dispositions particulières édictées
également par la charte.

Concrètement, ces communes seront gérées par un conseil communal et par des
conseils élus au niveau d’arrondissements dépourvus de la personnalité juridique, mais dotés
d’une autonomie administrative et financière.
De plus, la multiplication des communes dans une même ville a entraîné un véritable
déséquilibre entre elles, tant du point de vue financier que du point de vue des ressources
humaines ou foncières

De ce point de vue, la suppression des communautés urbaines et la réunification des


villes marocaines constituent un simple retour à la situation précédente. La seule nouveauté
réside dans le statut particulier des grandes agglomérations.

Les grandes agglomérations seront gérées par un conseil communal élu dans les
conditions du droit commun au niveau de l’ensemble de la commune qui bénéficie seule de la
personnalité morale, qui sera en outre divisée en arrondissements, simples circonscriptions
administratives.
Axe 3 : Les dernières réformes de 2008

L'évaluation concertée de mise en oeuvre de la réforme de la charte communale du 30


septembre 1976, introduite en octobre 2002, a permis de dégager un certain nombre de
remarques ayant trait, notamment :

• Aux difficultés qui persistent dans le fonctionnement normal de certains conseils


communaux;

• Aux problèmes de gestion urbaine dans les villes soumises au régime


d’arrondissement;

• À la prépondérance des fonctions administratives au détriment de la gestion


stratégique;

• Au manque d'efficacité de l'administration locale en l'absence d’une organisation


rationnelle des services et de moyens humains hautement qualifiés;

• Aux problèmes de gestion des grands services publics locaux.

Alors on va assister aux differents amendements, qui ont fait l’objet de la loi 17-08 et
qui porte principalement sur les domaines suivants :

• La gouvernance locale;

• L’amélioration de l'efficacité de l’administration communale;

• Le renforcement du mécanisme de coopération et de partenariat.

I. Les amendements afférents aux organes

La loi 17.08 modifiant et complétant la loi 78.00 portant charte communale a introduit
des changements significatifs au régime des organes des communes, des arrondissements et
des groupements. Ils concernent principalement le mode de désignation de l’exécutif
communal, le statut de l’élu et le régime des commissions.

1) Le système de désignation de l’exécutif communal

L’article 6 de la loi 17.08 modifiant la même disposition du texte de 2002, a institué


un système de désignation variable selon le mode d’élection des membres des conseils
communaux.
Le droit en vigueur qui conférait la faculté a tout conseiller communal de se porter
candidat à l’élection à la fonction de président du conseil communal, au scrutin uninominal et
au vote secret, ne s’applique plus, en vertu du nouvel amendement dans les communes dont
les membres du conseil sont élus au scrutin de liste.

Le périmètre d’application de ce dernier mode électif a lui-même subi un amendement


,dans le nouveau code électoral, lequel a porté de 25 000 à 35 000 habitants le seuil
démographique communal au delà duquel les conseils communaux sont élus au scrutin de
liste.

En revanche, pour les communes dont les membres du conseil sont élus au scrutin de
liste, le législateur a innové en limitant le droit d’éligibilité à la présidence aux seuls membres
élus classés en têtes des listes des candidats.

2) Les nouveautés du statu de l’élu

La loi 17.08 modifiant et complétant la loi 78.00 du 3 octobre 2002 a consolidé les
acquis des élus à deux niveaux. D’une part, en conférant aux fonctionnaires et agents publics
la faculté de bénéficier d’une situation de mise à disposition d’autre part, en étendant au-delà
de l’exécutif communal le bénéfice des indemnités de fonction , de représentation et de
déplacement aux titulaires de certaines fonctions communales.

- Le privilège de la mise a disposition

Depuis plusieurs années, de nombreuses voies au parlement, notamment au sein de la


chambre des conseillers dans laquelle siège une majorité d’élus et de présidents de conseils
communaux, défendant l’idée d’un statut garantissant l’exercice à plein temps de cette charge
élective, du fait que l’exercice de cette fonctions ne se conçoit pas en parallèle avec d’autres
activités professionnelles, et n’est pas sans conséquences sur la qualité du service public
communal.

Le législateur a fait en 2002 un premier pas dans ce sens en accordant aux agents
publics, élus présidents des conseils communaux la possibilité de bénéficier « sans préjudice
pour le service public et en fonction des nécessités de service, de la priorité ou de facilités de
mutation pour se rapprocher du siège de leur commune.
Ils bénéficient, en outre, de plein droit d'un congé exceptionnel ou permission
d'absence d'une journée ou de deux demi-journées par semaine, à plein traitement et sans
conséquence sur le calcul de leur congé régulier » article 31.

Alors les fonctionnaires et agents de l’Etat, des collectivités locales et des


établissements publics, élus présidents, le nouveau texte leur reconnaissant le droit d’obtenir,
à leur demande, une mise à disposition qui leur assure l’exercice a plein droit selon l’article
16.

Ce droit est reconnu non seulement aux agents publics élus présidents des conseils
communaux, mais également au même agents accédant aux fonctions de présidents des
conseils d’arrondissements et de présidents des groupements de communes. L’agent public
placé dans cette fonction conserve tout ces droits à la rémunération, a l’avancement et a la
retraite.

- L’élargissement de la liste des fonctions électives rétribuées

La loi révisé en 2008 a étendu le bénéfice des indemnités en vigueur a certains


catégories qui en était jusqu’ici exclues ; en l’occurrence le secrétaire adjoint du conseil, les
présidents des commissions permanentes et leur adjoint selon l’article 34.

- La nouvelle règle disciplinaire à l’encontre des vices présidents

La loi a inséré dans le nouveaux texte de l’article 6 une surprenante disposition


confèrent au conseil communale le pouvoir de démettre les vice-présidents. Il y est stipulé
« Si le vice-président refuse ou s'abstient de remplir les fonctions qui lui sont dévolues par la
loi ou par la délégation qui lui est accordée conformément à la loi, ou s'il commet des fautes
graves portant atteinte au bon fonctionnement du secteur dont il est chargé, le président peut
demander au conseil de le démettre de ses fonctions » .

La démission intervient par délibération, voté au scrutin secret, à la majorité absolue


des membres en exercice. Le conseil procède alors a son emplacement dans les formes et
conditions fixées par la loi.

3) L’institution d’un nombre différencié de commissions


Le loi 17.08 a modifié sensiblement le nombre des commissions et leur mode de
fonctionnement et réglementé leurs rapports avec le conseil et son exécutif.

Le nombre de commissions, fixé antérieurement à 3 au moins pour toutes les


communes, est désormais variable selon la taille du conseil communale, en vertu des
dispositions de l’article 14 modifié. Il doit être constitué à l’avenir quatre commissions
permanentes pour les communes dont le nombre des membres est supérieur à 35 :

- La commission chargée de la planification, des affaires économiques, du budget et


des finances ;
- La commission chargée du développement humain, des affaires sociales,
culturelles et sportives ;
- La commission chargée de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et de
l’environnement ;
- la commission chargée des services publics.

Pour les communes dont le nombre des membres du conseil se situe entre 25 et 35, le
conseil constitue trois commissions permanentes, en jumelant en une seul commission les
deux dernières précédemment citées. Pour les communes dont le nombre des membres du
conseil est inférieur à 25, le conseil constitue deux commissions permanentes, moyennant le
regroupement de la première et la 3eme commission et la suppression de la commission des
services publics.

Les réformateurs ont entendu à travers cette organisation variable selon la taille des
communes, ne pas incomber inutilement les petites communes d’un nombre limité de leurs
commissions permanentes, d’autant que le nombre limités de leurs conseillers communaux
reviendrait a faire siéger les même membres du conseil dans plus d’une commission
permanente.

4) La suppression de la fonction du rapporteur de budget

Le nouveau texte a fait disparaitre les fonctions de rapporteur de budget et de son


rapporteur adjoint, prévus a l’article 11, le rapporteur du budget avais la charge de présenter
au conseil les prévisions financières et les comptes administratifs.

Le rapporteur du budget ou sont adjoint était de droit, en vertu de l’article 13, membre
de la commission chargée des questions budgétaire et financière, de toutes les commissions
d’appel d’offres et des jurys des concours relatifs marchés passés pour le compte de la
commune.

La pratique a démontré non seulement l’inutilité de cette fonction, mais aussi et


surtout ses pesanteurs sur la gestion budgétaire et financière. La responsabilité budgétaire et
financière du président est en quelque sorte doublée par la présence d’un élu en charge de
cette fonction, qui au lieu d’assumer un rôle d’auxiliaire de l’exécutif est souvent amené dans
la pratique à s’ériger en censeur. Cette situation génère dans la pratique de sérieuses
contraintes pour la gestion budgétaire.

La disparition de la fonction de rapporteur du budget, restaure l’intégrité de la


responsabilité budgétaire et financière du président et le libère de cette doublure, incompatible
avec les pouvoirs qui lui sont conférés en cette matière et dont il doit être le seul et totalement
responsable devant le conseil et vis-à-vis des autorités de contrôle.

II. Les changements introduits dans la sphère des compétences

La loi modificative 17-08 a apporté de restructuration des champs d’attributions du


conseil communal et de son président des compléments et des modifications, à la lumière sans
doute des enneigements tirés de l’expérience du mandat 2003-2009 et de l’évolution de la
pratique communale.

A. les nouveautés du champ de compétence du conseil communal

Deux idées fortes ont marqué les nouveaux amendements introduits notamment à
l’article 36. La première concerne la prérogative à l’élaboration et au vote du plan de
développement communal. La second a trait à la création des sociétés de développement
local.

1) Le nouveau régime d’élaboration du plan de développement communal

L’examen et le vote d’un plan de développement communal n’avait pas, au sens des
dispositions de la loi modifiée, de valeur impérative. Tel n’est plus le cas, si l’on s’en tient à
la nouvelle formulation de l’article 36.

Ce nouveau régime de planification du développement communal vise à l’évidence à


structurer les initiatives de développement des communes, qui n’obéissent pas toujours à une
vision stratégique ou à une planification rigoureuse, mais à une gestion éclaté et par projet ,
gouvernée par la conjoncture et l’aléa de la ressource financière.

Le dispositif juridique mise en place ne manque cependant pas d’interpeller à plusieurs


titres. En vertu des nouveaux termes de la loi, le conseil vote obligatoirement son plan de
développement au cours de la première année du mandat, pour une durée de six ans
moyennant la possibilité de l’actualiser à compter de la troisième année.

La mise en ouvre de cette disposition risque de se heurter à deux types d’obstacles.

Le premier concerne la capacité technique et le cout financier d’élaboration d’un plan


de développement, sensé constituer la feuil de route du conseil pour six ans. Le second
handicape, concerne la faiblesse des budgets, l’incertitude ; voire l’imprévisibilité de la
ressource financière.

2) La création des sociétés de développement

La loi 17-08 a modifié la formulation de l’alinéa 2 de l’article 36 de la charte


communale 2002, qui reconnaissait au conseil communal la compétence de « décider de la
participation de la commune aux entreprise et société d’économie mixte d’intérêt communal,
intercommunal, préfectorale, provincial ou régional » ; en lui substituant le nouveau texte
suivant : « il décide de la création des société de développement local d’intérêt
intercommunal, préfectoral, provincial, ou régionale ou la prise de participation dans leur
capital ».

Cette loi a consacré en outre un nouveau chapitre entier –article 140 à 142- aux
sociétés de développement local. il y est précisé que les collectivités locales et leurs
groupement peuvent créer ou décider de la prise de participation dans des sociétés -
dénommées société de développement local- en association avec une ou plusieurs personnes
morales de droit public ou privé.

L’objet de la société de développement local peut être défini dans la limite des
activités à caractère industriel et commercial relevant des compétences des collectivités
locales et de leurs groupements, à l’exclusion de la gestion du domaine privé communal.

B. Les pouvoirs révisés du président du conseil communal


La loi 17-08 a introduit quelques amendements aux articles 48-50-54-55-et 71 relatifs aux
compétences du président, dont certains ne manquent pas d’intérêt.

1) Les nouvelles procédures régissant l’action judicaire des communes

Le président représente la commune en justice dans les conditions définies à l’article


48. Le législateur a cru devoir établir deux procédures différentes, selon la nature du
contentieux.

L’intérêt de cette procédure duale n’est pas a priori évident. Dans le cas de l’excès de
pouvoir comme dans celui de la réparation, l’obligation faite au requérant d’informer
préalablement la commune ; d’adresser un mémoire au Wali ou au Gouverneur et de justifier
d’un récépissé, délivré par cette autorité, auprès les tribunaux compétents, avait pour but
d’épuiser la possibilité de règlement à l’amiable du contentieux.

2) Les pouvoirs de police d’assurance administrative

Le législateur de 2008 a ajouté à la longue énumération des pouvoirs de police


administrative du président du conseil communal, arrêté à l’article 50, la nouvelle mention
suivante relative au stationnement des véhicules : « il réglemente les conditions de
stationnement des véhicules sur les voies publiques communales ».

Ce faisant le législateur ne fait que reformuler de façon explicite pour les voies
communales, le pouvoir évident de police de la circulation et de roulage que conférait déjà
l’alinéa précédent du même article de la loi communale 2002.

3) Les pouvoirs de nomination aux emplois de direction de l’administration


communale

L’article 50, tel qu’il a été modifié par la loi 17-08 reprend différemment les
dispositions antérieures en reconnaissant, toujours au président du conseil communal le
pouvoir de nommer aux emplois supérieurs de la commune, dans les conditions et formes qui
seront définies par décret. En revanche la nouvelle loi reconnait aux titulaires de ces fonctions
supérieurs un régime d’indemnités, qui sera fixé par ce même décret.

Un autre nouveauté concerne l’habilitation des présidents des conseils communaux


dont le nombre des membres est supérieur à 25, à créer un poste de chéf de cabinet du
président, et pour ceux dont les assemblées comptent un nombre égal ou supérieur à 43
membres, à nommer un chargé de mission, dans les conditions et formes fixés par décret.

La loi communal modifiée et complétée reconnait par ailleurs au président du conseil


communal le pouvoir de fixer par arrêté l »organisation de l’administration communale ; à la
différence que c’est désormais le Wali ou le Gouverneur qui vise cet arrêté et non plus le
Ministre de l’Intérieur, comme auparavant pour les commune urbaines.

La nouvelle article 54 bis, qui complète la charte communale 2002, a consacré par
ailleurs une série de dispositions à la fonctions du secrétaire générale ; dont l’analyse permet
de penser qu’elles relèvent plus de domaine réglementaire que du ressort de la loi.

4) Le régime amendé des délégations

Le nouveau texte a introduite une restriction importante à la faculté de délégation


conférée au président du conseil communal. Ce dernier peut toujours déléguer par arrêté, aux
vice présidents, partie de ses fonctions, sauf que désormais cette délégation est limités, par les
disposition du nouvelle article 55, a un secteur déterminé pour chaque délégataire, à
l’exception des délégations relatives à la gestion administrative.

Cette réorganisation du champ de la délégation vise à établir l’ordre, la discipline et la


transparence dans l’exercice des responsabilités déléguées.

Le nouveau texte met fin à la confusion dans l’exercice des compétence dévolues par
la loi au président, en limitant les délégations à un secteur et un seul pour chaque vice
président ; de sorte à délimiter a responsabilité de chacun et à assurer une totale transparence
dans l’ordre de réparations des délégations. Dorénavant, in ne sera plus permis à deux ou
plusieurs adjoints d’exercer une même fonction déléguée.

III. Le le régime particulier des communes urbaines doté d'arrondissements

Les initiatives de la nouvelle réforme avaient bien des raisons, révélées par la pratique
du dernier mandat, pour procéder à une relecture profonde de régime des arrondissements, le
texte aurait gagné à affirmer formellement et de façon plus explicite l’unité, la souveraineté et
la prééminence du conseil communal et de son président sur ceux des arrondissements. Une
précision plus grande des dispositions régissant les rapports entre les organes et les
attributions du conseil de l’arrondissement et de son président aurait contribué pour sa part à
lever les zones d’ombre et procuré plus de lisibilité est moins de lieux de conflit.

1) La désignation d’office des communes dotées d’arrondissements

La charte communale du 2002 révisé en 2003 à travers une loi modificative, avaient
retenu le critère démographique (plus de 700 000 habitants puis plus de 500 000 habitants)
pour désigner, par référence naturellement au dernier Recensement Général Officiel de la

population, les communes urbaines soumises au régime spécial des arrondissements

La loi modificative n° 17.08 a abandonné cette désignation indirecte en optant pour la


désignation expresse des communes urbaines soumises à ce statut particulier. Le nouvel
article a en effet désigne de façon formelle les communes urbaines de Casablanca, Rabat,
Tanger, Marrakech, Fès et Salé.

Le législateur a été bien inspiré d’abroger le principe du seuil démographique au profil de


la désignation expresse ; dans la mesure où cela permet de figer la lite des communes urbaines
soumises à ce statut particulier.

2) Les correctifs afférents à la sphère des attributions

Les champs des responsabilités respectives des conseils de la commune urbaine et des
arrondissements ainsi que ceux de leurs présidents n’ont pas subi de changements
significatifs, si l’on exclut les légers amendements ci- après

A l’article 101, qui énonce de façon limitative les attributions que la loi reconnait au
conseil de l’arrondissement, le législateur a soustrait les places et les voies publique à la liste
arrêté par l’alinéa n ° 8 . Cette compétence revient de ce fait de plein droit au conseil
communal. Ce choix a pour but sans doute de soulager l’arrondissement de la charge lourde
aux représente la gestion et la maintenance de la voirie municipale. Il semble participer aussi
de la difficulté d scinder la trabe vairé urbaine en plusieurs sections d’arrondissements, ce qui
en termes de cohérence et d’économie d’échelle ne parait pas être le plus indiqué.

L’imprécision des rôles en matière d’urbanisme et de construction a pour sa part inspiré le


nouvel amendement de l’article 104, qui accorde formellement au président du conseil
d’arrondissement la compétence pour délivrer les autorisations de construire et les permis
d’habiter pour toutes les constructions dont la hauteur ne dépasse pas onze mètres, dans les
zones couvertes par un document d’urbanisme. Cet amendement a l’avantage de clarifier les
rôles respectifs du président du conseil communal et des présidents des conseils
d’arrondissements ; la formulation du même alinéa dans le texte de 2002 ayant donnée lieu à
des lectures plurielles, des chevauchements de compétences et des applications conflictuelles.

En matière de délégations, l’article 106, complété par les nouvelles dispositions de la loi
17-08, a reconnu au président du conseil communal la faculté de déléguer certaines de ses
attributions relatives aux mesures individuelles de police administratives aux présidents des
conseils d’arrondissements. Le législateur a cru devoir en outre lier par les dispositions de ce
même article le pouvoir de retrait de cette délégation par une obligation de motivation.

3) un nouveau régime financier des conseils d’arrondissements

Les nouvelles dispositions financières intéressant les arrondissements sont les


suivantes. « La dotation globale des arrondissements comprend une part destinée à
l’animation locale et une part relative à la gestion locale dont les montants sont fixés par le
conseil communal, sur proposition de son président » (article 112 de la Charte communale). la
dotation d’animation locale est affectée aux dépenses liées à la gestion des affaires de
proximité relatives à la promotion du support, de la culture, des programme sociaux visant
l’enfance, la femme, les handicapés ou les personnes en difficulté, ainsi que la mobilisation
sociale et l’encouragement du mouvement associatif. Cette dotation est fixée sur la base du
nombre d’habitant de la commune, sans toutefois être e deçà d’un seuil minimum fixé par
arrêté du ministre de l’Intérieur. Elle est répartie au prorata selon le nombre d’habitant de
chaque arrondissement. La dotation de gestion locale est affectée aux dépenses relatives à la
gestion des équipements et services intéressant l’arrondissement. Son montant est fixé selon
l’importance des dépenses de fonctionnement, à l’exclusion des dépenses de personnel et des
frais financiers qui sont à la charge du budget de la commune, estimés en tenant compte des
équipements et des services relèvent des attributions des Conseils d’arrondissements. La
dotation de gestion locale peut être modifiée chaque année por prendre en considération es
modifications qui affectent la liste des équipements et services gérés par chaque
arrondissement.
Afin de prévenir les conflits, le législateur pose la règle suivante : en cas de désaccord
au sein du Conseil communal sur la dotation de gestion locale affectée à chaque
arrondissement, son montant est fixé en tenant compte de la moyenne des crédits
effectivement dépensés durant les cinq derniers exercices budgétaires de chaque
arrondissement.

4) La conférence des présidents des conseils d’arrondissements

La loi n ° 17-08 a institué après du président du conseil communal, sur le modèle


français PLM, nouvel organe, à l’article 132 bis composé des présidents des arrondissements,
dénommé « conférence des présidents des conseils d’arrondissent ». Cet organe consultatif
est présidé par le président du conseil communal qui en assure la convocation, au moins deux
fois par an et chaque fois qu’il jugé nécessaire, et en arrêté l’ordre du jour.

La conférence des présidents des conseils d’arrondissements est consultée sur « les
programmes d’équipement et d’animation locale qui intéressent deux ou plusieurs
arrondissements et sur les projets de délégations de service publics, lorsque leur prestations
concernent la population, de plusieurs arrondissent ainsi que sur « toute proposition ayant
pour but l’amélioration des servies publics locaux »

La loi laisse le soin au règlement intérieur du conseil communal de définir


l’organisation et le fonctionnement de la conférence des présidents d’arrondissements.

IV. L’évolution du régime du partenariat et de l’intercommunalité

D’importantes évolutions dans les domaines de la coopération, du partenariat et de


l’intercommunalité ont marque le texte de la loi 17-08 modificative de la charte communale.
Elles concernent d’une part, l’élargissement du périmètre de la coopération et du partenariat et
d’autre part, l’institution d’un régime spécial pour les groupements d’agglomération.

A- L’élargissement du périmètre de la coopération et du partenariat

Les communes urbaines et rurales peuvent conclure entre elles ou avec d'autres
collectivités locales des conventions de coopération ou de partenariat pour la réalisation d'un
projet d'intérêt commun, ne justifiant pas la création d'une personne morale de droit public ou
privé. Le législateur est allé plus loin au titre de la nouvelle révision de la loi en étendant les
possibilités de coopération et de partenariat aux administrations publiques, aux établissements
publics et aux organismes non gouvernementaux d’utilité publique

B- Les groupements d’agglomérations

La loi modificative n°17-08 a introduit pour sa part un type spécifique de groupement


dit d’agglomération , doté d’un régime particulier .Le groupement d’agglomération est un
établissement public , doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière créé à
l’initiative des communes voisines urbaines et rurales situées sur un espace continu dont la
population est supérieure à 200.000 habitants pour la réalisation et la gestion de services
d’intérêt général.

 La création de groupement d’agglomérations

La création du groupement repose sur le principe du volontariat. Les communes


avoisinantes décident souverainement par leurs délibérations concordantes, de créer ou de
participer à un groupement existant, dans le respect des deux conditions instituées par
l’article 83-1 ; en l’occurrence, faire partie d’un espace territorial continu et compter
ensemble une population minimum de 200.000 habitants.

Le principe du volontariat admet cependant une entorse, prévue à l’article 83-2 qui
confère au premier ministre le pouvoir de décider par décret, pour cause d’utilité publique, sur
proposition du ministre de l’intérieur, l’adjonction ou le retrait d’office d’une ou plusieurs
communes du groupement. La révision de la liste des compétences d’un groupement est aussi
possible dans les mêmes conditions.

I. Les compétences du groupement d’agglomérations

La loi a établi deux paliers de compétences du groupement d’agglomération.

Le premier champ d’attribution d’office concerne 5 blocs de compétences ; qui sont en


l’occurrence :

 La planification urbaine, la préparation et le suivi du schéma directeur du groupement


d’agglomération ;
 Le transport urbain et la préparation du plan de déplacement urbain du groupement ;
 Le traitement des déchets ;
 L’assainissement liquide et solide et les stations de traitement des eaux usées ;
 L’eau potable et l’électricité.

Le choix de ce périmètre de compétence découle de l’intérêt bien compris de


mutualiser les moyens des communes concernées en vue d’une gestion intégrée de ces
services, qui ne se conçoit pas de façon éclatée et incoordonnée.

Le second pilier de compétences, facultatif, peut couvrir totalement, ou partiellement


les activités d’intérêt commun suivantes :

 La création et la gestion des équipements et des services ;


 La création et la gestion des équipements sportifs, culturels et de loisirs ;
 La création, l’aménagement et la gestion de zones d’activités économiques et
industrielles ;
 Les opérations d’aménagement ;

A la différence du premier bloc de compétences, qui échappe à la volonté des


communes membres du groupement, celle-ci disposent de la faculté de décider ou non de
confier au groupement, en partie ou en totalité, la réalisation et / ou la gestion de l’une ou de
toutes les attributions composant ce second bloc.

Le législateur a annoncé clairement le principe de ce transfert en évoquant à l’article


83-7 les effets juridiques de cette délégation de compétences.

Il est en effet stipulé dans cet article : « les communes constituant le groupement ne
peuvent en aucun cas, exercer les compétences qu’elles ont transférées au groupement en
application de cette loi.»

II. Les organes de groupement

Le groupement d’agglomération est administré, sur le modèle des communes, par un


conseil du groupement et un bureau.

a- Le conseil du groupement

Le conseil du groupement est composé de membres désignés par les conseils des
communes concernées. Leur nombre est fixé par arrêté du ministre de l’intérieur, au prorata
du nombre d’habitants de chaque commune et au moins à raison d’un délégué pour chaque
commun membre .Aucune commune ne peut détenir plus de 60% des sièges au conseil du
groupement. Les présidents des conseils communaux, membres du groupement siègent de
plein droit au conseil du groupement.

Le législateur a abandonné la formalité reconnaissant aux communs membres la


faculté de proposer une grille de représentation qui affecte dans ce domaine la souveraineté
des communes associées , il a en outre substitué le critère démographique au critère de la
proportionnalité des apports ; ce qui risque de provoquer des attitudes rétives à l’égard des
projets d’intercommunalité.

Le conseil du groupement règle par ses délibérations les affaires du groupement .Par
dérogation aux règles de fonctionnement du droit commun, l’article 83-6 a établi des
modalités spéciales de vote pour certaines matières relevant de la compétence du groupement.
Il s’agit en l’espèce des votes « du budget, du compte administratif et de l’avis du conseil
portant sur la modification des compétences du groupement, de son périmètre géographique et
sur la définition des affaires d’intérêt commun. »

La loi a requis pour les délibérations du conseil du groupement portant sur ces objets
le vote au scrutin public et à la majorité des 2/3 des votes exprimées. En exigeant cette
majorité qualifiée, le législateur a entendu rassurer les communes à faible représentation et
assurer la plus large majorité aux décisions du groupement, au bénéfice de tous les
partenaires.

Pour toutes les matières autres que celles sus-indiquées, les délibérations du conseil
sont adoptées à la majorité absolue des suffrages exprimés.

b- Le bureau du groupement

Par dérogation à la règle de droit commun applicable aux autres groupements, qui
confère au conseil du groupement le pouvoir d’élire indistinctement parmi ses membres le
bureau , composé d’un président , de deux vices présidents au moins et de quatre au plus , le
régime propre aux groupements d’agglomération désigne d’office les membres du bureau du
groupement .Celui ci est composé de droit des présidents des conseils communaux membres
du groupement.

Autre dérogation de taille ; ce n’est plus le conseil du groupement qui détient le


pouvoir d’élire le président mais celui ci est élu par le collège restreint des membres du
bureau ; en l’occurrence par ses pairs, les présidents des conseils des communes membres, au
scrutin secret et à la majorité absolue des membres du bureau en exercice.

L’article 83-5 institue en son alinéa 5 une modalité de vote insolite.

Il y stipule que « le décompte de chaque voix exprimée est effectué sur la base du
nombre des sièges attribués à chaque commune au sein du conseil du groupement»

Cette formulation signifie que chaque membre du bureau du groupement dispose d’un
nombre de voix décompté équivalent au nombre de représentants légaux de sa commune au
conseil du groupement. Le vote de chaque président de commune membre du groupement
équivaut d’office au nombre de voix détenues par sa commune au conseil du groupement

En somme la loi reconnait au président de la commune une sorte de mandat pour voter
au nom des délégués de la commune au conseil du groupement.

Cette disposition a le mérite de ne pas attribuer aux membres du bureau un droit de


vote égalitaire lequel méconnaitrait la représentation différenciée au conseil et les différences
de nature ou d’importance des communes membres.

Les vices présidents du conseil du groupement pour leur part ne sont pas élus mais
classés au prorata du nombre de sièges de la commune au conseil du groupement.
Contrairement à la règle de droit commun des groupements qui fixe un nombre minimum et
un nombre maximum, la loi en ce qui concerne les groupements d’agglomération attribue
d’office un siège de vice président à chacune des communes partenaires à l’exclusion de celle
qui emporte le siège de président du groupement.

III. Les moyens du groupement d’agglomération

Le groupement dispose de ressources financières provenant de sources multiples, d’un


patrimoine et d’un personnel propre.

a- Ressources financières et biens du groupement

Le groupement d’agglomération dispose en vertu de l’article 83-8 pour son


financement d’une gamme variée de ressources ; à savoir les contributions des communes au
budget du groupement, les subventions de l’État, les recettes relatives aux services transférés
au groupement, les redevances et rémunérations pour services rendus, les revenus de gestion
du patrimoine, les emprunts, les dons et legs et toutes autres recettes diverses.la contribution
des communes au budget du groupement est formellement considérée comme une dépense
obligatoire (article83-9)

Le groupement dispose également d’un patrimoine propre constitué de biens mis à sa


disposition par les communs membres et de biens acquis en propre pour l’exercice de ses
compétences, dans les conditions qui seront fixées, en vertu de l’article 83-11 par voie
réglementaire.

b- Le personnel du groupement

Le personnel employé par le groupement comprend 3 catégories d’agents :

 Les fonctionnaires placés en position de détachement auprès du groupement par les


communes ou par d’autres administrations ;
 Les agents et employés recrutés par le groupement ;
 Les fonctionnaires et agents mis à la disposition du groupement par l’Etat ou les
collectivités locales dans le cadre de conventions.

Les agents et fonctionnaires relevant des services transférées au groupement sont


détachés auprès du groupement ou mis à sa disposition, selon les conditions et formes qui
seront fixées par voie réglementaire.

Un secrétaire général du groupement, désigné dans les mêmes conditions que ses
homologues des communes dirige sous l’autorité du président qu’il assiste l’administration du
groupement, dans la limité des compétences qui lui sont transférées.

IV. Dispositions particulières aux services publics communaux

Dans les dispositions complémentaires introduites par la loi 17-08 dans la charte
communale figure un nouveau chapitre spécial consacré aux services publics
communaux .Ces nouvelles dispositions de la loi communale confèrent au ministre de
l’Intérieur le pouvoir de prendre par arrêté « toutes les mesures nécessaires au bon
fonctionnement des services communaux » dans le respect précise la loi « des attributions
dévolues aux conseils communaux et à leurs présidents »
Ce Système de régulation permettra la coordination des plans de développement des
services publics locaux au niveau national et l’adoption de mesures particulières en matière de
: « Coordination en matière de tarification des services publics locaux - Établissement de
normes et de règles communes aux services publics locaux - Organisation du transport et de la
circulation en milieu urbain - Médiation pour le règlement des conflits entre les intervenants -
Établissement de ratios d’évaluation des conditions d’offre des services publics locaux aux
citoyens et définition des modes de contrôle de la qualité du service public - Définition des
modalités d’appui aux collectivités locales et de leurs groupements en vue d’améliorer la
qualité des services rendus par les services publics communaux - Assistance technique aux
collectivités locales en matière de contrôle des services publics dont la gestion est déléguée -
Collecte des données nécessaires au suivi de l’activité des services publics communaux ».

Axe 4 : Dysfonctionnements et pistes d'améliorations de la gestion communale


La réforme de la charte communale de 2009 s’est fixé comme objectifs essentiels, de
doter les communes marocaines d’instances dirigeantes adéquates, capables de planifier et de
mettre en œuvre des plans de développements communaux adaptés, d’améliorer les services
offerts aux citoyens et d’assurer une gestion rationnelle et transparente des finances publiques.
Aujourd’hui, après plus de quatre années d’exercice de l’actuel mandat communal (2009-
2015), Les nouvelles mesures ont-elles effectivement été mises en œuvre ?6

6
EL CHEDDADI Abdellatif, la gouvernance territoriale à la lumière de la nouvelle charte communale,2013
Les nouvelles mesures ont-elles effectivement été mises en œuvre? Ont-elles contribué
à l’amélioration de la gestion décentralisée ? Que devrait-on faire pour améliorer leur
impact ?

I. Les dysfonctionnements relevés au niveau communal


1) Le constat alarmant des institutions de contrôle

Le rapport annuel de la Cour des comptes au titre de l’année 2010, publié en mars
2012, a révélé plusieurs irrégularités et dysfonctionnements dans la gestion et la gouvernance
des communes. Elles reflètent l’ampleur des dysfonctionnements relevés par les magistrats
des cours régionales des comptes au terme de leurs missions d’audit auprès de plusieurs
communes urbaines et rurales. Il pointe notamment du doigt :

 La faiblesse dans la programmation et la planification :


- La non adoption des plans de développement économique et social par les conseils
communaux ;
- les budgets communaux ne reflètent pas l’équilibre réel entre les recettes et les
dépenses (de nombreux décalages sont enregistrés entre les prévisions budgétaires et
les réalisations telles qu’elles sont retracées dans les comptes administratifs) ;
- le lancement de projets en l’absence d’études préalables de faisabilité ;
- le retard dans l’exécution des projets communaux ;
 Les insuffisances en matière de gestion des ressources communales :
- cumul de tâches incompatibles en matière de gestion des recettes ;
- non recouvrement des droits d’occupation temporaire du domaine public et des
recettes relatives aux baux communaux ;
- accumulation des restes à recouvrer ;

 Les dysfonctionnements en matière d’exécution des dépenses communales :


- mise à disposition de fonctionnaires communaux auprès d’autres administrations
publiques tout en continuant de prélever leurs salaires sur les budgets communaux ;
- prise en charge de dépenses ne relevant pas des charges des collectivités locales ;
- non respect des règles relatives à l’exécution des marchés publics ;
- paiement de dépenses avant service fait ;
- octroi de subventions aux associations en l’absence de critères bien définis ;
 La faiblesse du contrôle interne :
- absence d’organigrammes dans certaines collectivités locales ;
- concentration des pouvoirs et cumul de tâches incompatibles ;
- non tenue des registres comptables et absence de leur actualisation.
2) Raisons de la défaillance du cadre institutionnel de gouvernance locale

Limites à l’efficacité de l’action des communes. Elles sont de deux ordres : les limites
aux prérogatives reconnues aux communes et les limites structurelles.

 Limites aux prérogatives dévolues aux communes

Elles sont liées, d’une part, à la tutelle qu’exerce l’autorité administrative qui vient
restreindre de fait le champ des prérogatives des conseils communaux, et d’autre part à la
limitation des prérogatives des présidents de conseils communaux par le maintien de
nombreuses attributions à la sphère de compétences de l’autorité administrative locale. Il
existe en effet, une liste des délibérations qui ne sont exécutoires qu’après approbation des
autorités de tutelle (article 69). Les compétences reconnues aux présidents de conseils
communaux sont amputées de l’ensemble des domaines relevant du maintien de l’ordre public
ou du domaine politique. À ces restrictions prévues par les textes s’ajoutent une limitation du
fait de la capacité d’exercice par les communes des nouvelles prérogatives qui leurs sont
accordées. Au niveau financier, les communes ont du mal à mobiliser les ressources en raison
de la complexité dans la gestion de la fiscalité locale.

Les collectivités locales ne sont pas dotées d’un pouvoir autonome de création
d’impôts, car ce pouvoir reste du ressort de l’organe législatif, les collectivités décentralisées
ne peuvent que fixer le mode d’assiette, les tarifs et les règles de perception de diverses taxes,
redevances et autres droits. Conséquence, on assiste non seulement à l’immixtion de l’autorité
de tutelle dans la gestion communale, mais aussi à l’insuffisance de ressources matérielles et
financières due au déblocage tardif des subventions de la TVA et à l’approbation tardive du
budget par la tutelle. Dans ces conditions, on se demande bien comment les communes
pourraient concrétiser les objectifs fixés par la charte communale.

 Limites structurelles

Elles sont relatives au problème de ressources financières et humaines. L’un des


indicateurs les plus importants qu’on utilise pour juger de la capacité d’action des communes,
est leur niveau d’autonomie dans la mobilisation des ressources financières. Ce niveau
d’autonomie est très bas pour l’ensemble des communes. La subvention centrale de l’Etat,
notamment sous la forme de restitution d’une partie de la TVA, étant inscrite d’office, ne
laisse qu’une marge très réduite aux conseils communaux de juger de l’opportunité d’investir
ou de programmer les fonds de leurs communes. Sans compter qu’il existe tout un ensemble
de problème de procédures et de retard. Or, le budget de fonctionnement comprenant
essentiellement les salaires des fonctionnaires, absorbe la plus grande part du budget dans
certaines communes. Il se pose donc un énorme problème de ressources. Ensuite vient
s’ajouter celui de la compétence et de qualification des élus. Sans insister sur
l’analphabétisme de certains, le problème majeur concerne la culture des élus locaux qui n’ont
pas de véritable politique prévoyant la mise en place d’une infrastructure de base économique
et sociale.

II. Pour une consolidation de la transparence et de la bonne gouvernance en matière


de gestion communale

L’objectif majeur de la réforme de la législation communale étant l’amélioration de la


transparence dans la gestion et la responsabilisation des élus locaux, sa concrétisation
implique que l’on remédie aux dysfonctionnements constatés en matière de gestion locale.
Les perspectives à dégager dans ce sens consistent à doter les communes de ressources
financières et humaines adéquates, moraliser la gestion locale, et renforcer la sanction en
luttant contre l’impunité.

 Doter les communes de ressources financières et humaines adéquates

Il existe aujourd’hui un débat entre les élites locales, les partis politiques et la société
civile portant sur la qualité de la gouvernance locale. En effet, l’accès aux services publics
étant un droit fondamental, il s’agit de savoir comment les collectivités locales doivent définir
des standards minimums pour ces services publics. Se pose alors la question de la
mobilisation des ressources financières et humaines.

Sur le plan financier, si 90% des collectivités locales parviennent à couvrir leurs
dépenses, elles n’arrivent pas à offrir de nouveaux services (propreté, hygiène, sécurité…).
Un intervenant à l’atelier organisé sur « La gouvernance locale » a souligné que ce manque de
moyens financiers entraîne la dépendance des collectivités locales vis-à-vis de l’Etat car elles
n’ont pas les capacités de recherche des financements. L’insuffisance de ressources
financières constitue donc un handicap dans la mise en oeuvre de la charte communale
amendée, contraignant les communes à mettre en place un plan communal de développement,
une commission spécialisée et une commission genre. Pour pallier le problème de ressources
financières, les élus doivent se montrer dynamiques et capables de mobiliser les ressources.
Ils doivent ainsi faire du marketing territorial afin d’obtenir un financement et des ressources
humaines. Pour ce faire, les communes doivent collaborer avec les services de l’Etat, les
établissements publics, les associations et la société civile. Les communes doivent éviter de
compter uniquement sur les moyens propres et développer des partenariats pour remédier au
problème de financement.

Sur le plan des ressources humaines, les collectivités locales manquent du personnel
qualifié et compétent. Il faut donc procéder à la professionnalisation du personnel des
communes. Puisque la prérogative revient à chaque commune de recruter son propre
personnel, le clientélisme doit être combattu, conclut un participant à l’atelier organisé par
Transparency Maroc.

 Nécessité d’une moralisation de la gouvernance locale

La moralisation de la gouvernance locale constitue une arme contre les violations de la


législation communale, la corruption, les détournements des deniers publics et la mauvaise
gestion des biens et des affaires de la commune. Cette moralisation ne peut se concrétiser qu’à
travers l’adoption d’un certain nombre de mesures concrètes. Dans ce sens, le gouvernement a
adopté en 2010, un plan biennal de lutte contre la corruption qui vise à moraliser la vie
publique et à consacrer les principes de transparence et d’honnêteté dans la gestion de la
chose publique (Libération, Assabah).

D’une manière plus globale, il faut noter que le rôle de la société civile dans la
moralisation des acteurs de la gouvernance locale est fondamental. Ainsi, les médias et les
différents acteurs de la société civile doivent jouer pleinement leur rôle de veille permanente,
pour infléchir les conduites et aider à l’élaboration d’un système d’éthique et de transparence
de l’élu local.

 Exigence du renforcement de la sanction à travers la lutte contre l’impunité

En dépit de l’adoption par les autorités publiques de sanctions administratives et


disciplinaires (suspension, blâme, révocation) et quelquefois l’engagement de poursuites
judiciaires à l’encontre d’élus locaux qui ont commis des infractions dans le cadre de leur
mission, un effort considérable reste encore à déployer afin de lutter contre l’impunité. En
effet, même si une volonté politique est affichée afin d’améliorer la gouvernance locale, cela
demeure largement insuffisant car certains écarts de conduite demeurent encore impunis.
Cette impunité constitue un obstacle majeur à l’effectivité de la charte communale. L’agence
urbaine d’Errachidia, relevait, à juste titre, que parmi les principaux problèmes qui empêchent
l’amélioration du cadre de vie au niveau des communes, figurent l’absence d’une politique
drastique contre les infractions.

La lutte contre l’impunité est donc nécessaire voire indispensable pour promouvoir la
transparence et la bonne gouvernance dans la gestion communale. La sanction a un effet de
prévention et de dissuasion.

Pour que la sanction soit efficace et produise l’effet escompté, les responsables des
infractions doivent, sans omission, être tous poursuivis et sanctionnés. Ainsi, les autorités
publiques doivent éviter d’adopter une politique de « deux poids deux mesures » consistant à
juger différemment les responsables des mêmes infractions, selon les personnes, les
circonstances et les intérêts.

Conclusion
La réforme de la charte communale de 2009 s’est fixé comme objectifs essentiels, de
doter les communes marocaines d’instances dirigeantes adéquates, capables de planifier et de
mettre en œuvre des plans de développements communaux adaptés, d’améliorer les services
offerts aux citoyens et d’assurer une gestion rationnelle et transparente des finances publiques.
Ainsi , Les principaux apports7 de la révision de la charte communale sont constitués
par le plan de développement communal, la recherche d’une certaine transparence à travers
les dispositions relatives au statut des élus et à la délégation de pouvoir, l’encouragement de

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la participation de citoyens à la vie locale et à leur information, le renforcement des structures
administratives communales, l’insertion de nouvelles règles de gestion des services publics
locaux y compris au moyens de sociétés de développement local ainsi que de groupement des
agglomérations des villes et enfin , le renforcement du système de l’unité de ville.
Néanmoins il est très important de s’interroger sur de nombreuses situations floues
dans la loi, et mettre l’accent sur la mise en œuvre de la Charte communale sur certains
points, notamment celui de démocratie participative.
Chercheur et académicien, Abdellah Harsi a recommandé8 la révision de la Charte
communale à l’aune des réalités et des défaillances constatées sur le plan pratique. «Nous ne
pouvons plus admettre des formules floues et non obligatoires, comme celle stipulant : «Il
sera créé une commission …», par une autre formule plus claire : «Le conseil doit créer… »,
et ce afin de rendre obligatoires les nouveautés apportées à la Charte surtout en matière de
démocratie participative, et d’éviter les mauvaises intentions et la compréhension abusive des
textes de certains conseils.

La loi n° 17-08 modifiant la loi 78-00 relative à la charte communale représente dans
certaines de ses nouveautés une initiative dans du bon sens mais manque encore beaucoup de
courage. Ces nouveautés restent encore beaucoup timides pour soulever les vraies questions et
éclaircir les épineuses lacunes de l'administration locale

Bibliographie

- ABDALLAH HARSI, présentation de la charte communale,in la gouvernance locale au


Maroc,dir. HARAKAT H ,actes du 2eme colloque national organisé par le GREURE et
la REMALD le 16 et 17 oct. 2002,faculté de droit Souissi 2002.
- MOHAMMED EL YAÂCOUBI, ABDALLAH HARSI Rapport sur le cadre conceptuel,
législatif et réglementaire des processus de décentralisation et de régionalisation au
Maroc.
- EL CHEDDADI Abdellatif, la gouvernance territoriale à la lumière de la nouvelle
charte communale,2013

- Said Hinti, gouvernance économique et développement des territoires au Maroc

8
http://www.libe.ma
- Rapport d’étude documentaire : la participation des associations à la gestion locale, sur
http://www.espace-associatif.ma/

- Les apports de la nouvelle constitution marocaine en matière de décentralisation


territoriale.

- http://transparencymaroc.ma:

- http://www.marocdroit.com/

- http://www.libe.ma

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