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SYNTHESE

RI EUROPE ET LACTION EXTRATERRITORIAL DES POUVOIRS INFR-


ETATIQUES

AMINA MSEBHI
Introduction :
Le PRD est le document de référence qui sert à la programmation des projets et des actions dont la
réalisation est prévue sur le territoire de la région, en vue de promouvoir le développement intégré et
durable, intéressant, en particulier, l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et
le renforcement de sa compétitivité économique », selon l’article 2 du décret. Du fait de son importance,
l’élaboration et la mise en œuvre du PDR doivent respecter une procédure longue et précise, dont les
contours sont fixés par les textes juridiques afférents à cette question. L’élaboration du PDR passe ainsi
par plusieurs étapes : il s'agit d'abord de la réalisation d'un diagnostic qui met en évidence les
potentialités de la région, les contraintes et les besoins de son développement. Après le diagnostic
viendra la phase de l’identification et de la localisation des projets et des actions prioritaires tout en
tenant compte des moyens financiers dont elle dispose ou ceux qu'elle peut mobiliser durant les 6 années
de mise en œuvre du programme. Ces deux étapes seront suivies de l'évaluation des ressources de la
région et de ses dépenses prévisionnelles au titre des trois premières années du programme de
développement régional

Ces plans de développement ont pour but de réaliser un développement économique y compris
l’attractivité des investissements ce qui pousse les entités décentralisées de se coopérer avec les autres
autorités décentralisées dans le cadre de la coopération internationale décentralisée

En effet le développement économique régional passe d’abord par l’établissement d’un plan de
développement économique ouvert, un plan ‘’ décentralisé’’ qui tend à s’ouvrir sur l’environnement
extérieure.

Le choix de ce thème a pour objet de répondre à la problématique suivante :

A quel point les plans de développement économique notamment en France et


l’Espagne contribue-t-ils à réaliser le développement économique en interaction avec
l’extérieur ?
Et pour cela, nous allons adopter une approche analytique afin d’analyser l’exposé réalisé par nos
collègues en matière de RI Europe et l’action extraterritorial des pouvoirs infra-étatiques

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Plans de développement économique

En France et l’Espagne
Titre 1 : L’organisation de la région en France et ses plans de
développement :

A- Le cadre juridique de la région de la France et ses compétences :

1- Le cadre juridique de la région française :


En France, la région est une collectivité territoriale La région est d'abord en 1960 uniquement une
circonscription administrative c'est-à-dire un échelon déconcentré de l'État, puis la loi du 5 juillet
1972 fait de la région un établissement public, mais il faut attendre la loi du 2 mars 1982 pour que la
région accède au rang de collectivité territoriale, et enfin, par la révision constitutionnelle du 28 mars
2003, au rang de collectivité reconnue par la constitution. À leur création les régions sont dotées de
pouvoirs et de compétences concernant principalement l'aménagement du territoire, le
développement économique, l’éducation et la formation professionnelle. Par la loi du 27 février
2002, des compétences nouvelles sont transférées de manière expérimentale aux régions : la
protection du patrimoine, le développement des ports maritimes et des aérodromes, la mise en
œuvre d’un plan régional pour la qualité de l'air et classement des réserves naturelles régionales,
deux compétences nouvelles dans un domaine resté à l’écart des lois de décentralisation de 1983, à
savoir l’environnement. En vertu de l’article 72 de la constitution, Les collectivités territoriales de la
République sont les communes, les départements, les régions, les collectivités à statut particulier et
les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Les collectivités territoriales ont vocation à
prendre les décisions pour l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à
leur échelon. Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des
conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.

2- Les compétences de la région française :

Une collectivité territoriale est une administration autre que celle de l'Etat. C'est une personne
morale de Droit public. Elle est donc investie de prérogatives d'intérêt général ce qui implique qu'elle
doit prendre en charge les intérêts d'une population d'un territoire donné. La personnalité morale lui
permet d'agir en justice et de conclure des contrats. Dans le cadre de la décentralisation, un transfert
des compétences administratives de l'Etat vers les collectivités territoriales s'opère progressivement
suivant un long processus législatif. Les lois des 7 janvier et du 22 juillet 1983 organisent le transfert
des compétences et la Loi du 27 janvier 2014 susvisée renforce la technique de chef de file afin de
confier à une collectivité un rôle de coordination de l'action publique sur le territoire. Pour assurer
leurs nouvelles compétences, les lois du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des
fonctionnaires et du 26 janvier 1984 fixant les dispositions statutaires aux agents territoriaux ont
permis à la fonction publique de prendre son essor avec le recrutement d'agents experts dans leur
domaine d'activité. Au 31 décembre 2012, on dénombre 48 000 employeurs et 1,9 millions d'agents
dans la fonction publique territoriale. Ce vivier constitue un moyen d'action important dans l'exercice
des compétences territoriales. La gestion des compétences est assurée par des conseils délibérants
et élus au suffrage universel ou par des organes exécutifs par délégation, mais c'est la Loi qui
détermine le champ d'action et donc de compétences territoriales. C'est ainsi que s'organise donc la
démocratie locale, avec des rôles et des fonctions très diversifiées assurées par les conseils élus qui

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peuvent décider sur toute affaire d'intérêt local suivant le Code Général des Collectivités Territoriales
(CGCT) et qui doivent assurer un certain nombre de compétences qui leur ont été transférés par
l'Etat. Suivant le principe d'interdiction de tutelle entre les collectivités, il est possible d'établir une
liste de compétences par blocs et par type de collectivités, bien que celles-ci peuvent s'entrecroiser,
se compéter, ce qui fait par ailleurs d'objet de débats récurrents dans la sphère publique. Chaque
collectivité est dotée d'un ensemble de compétences dont la clause générale de compétence qui leur
permet d'intervenir de façon générale sur les affaires de leur collectivité, de leur champ territorial.
Parmi les compétences de la région ;

❖ FORMATION-ENSEIGNEMENT

- Plan régional de formation professionnelle et apprentissage des jeunes et des adultes


- Programme annuel d'apprentissage et de formation professionnelle et continue PRD …
❖ CULTURE-VIE SOCIALE-JEUNESSE-SPORTS ET LOISIRS
- Protection du patrimoine
- Création de bibliothèques régional …
❖ AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

- INFRASTRUCTURES ET TRANSPORTS
- Elaboration du Contrat de projet Etat/Région CPER (gestion des fonds européens)
- Schéma régional d'aménagement et de développement du territoire SRADT (développement
durable)…
❖ ENVIRONNEMENT
- Plan régional de la qualité de l'air
- Classement des réserves naturelles régionales
-SDAGE
❖ GRANDS EQUIPEMENTS
- Développement des ports maritimes et des aérodromes
❖ LOGEMENT ET HABITAT -
Financement du logement et de l'habitat
❖ VIE ECONOMIQUE
- Schéma régional et de développement économique
– SRDE…

B- les plans de développement économique des régions dans l’expérience française :


1- Schéma régional de développement économique d'innovation et d'internationalisation :

En France, le SRDEII (schéma régional de développement économique, d'innovation et


d'internationalisation), anciennement le schéma régional de développement économique ou SRDE,
fixe les grandes orientations stratégiques d'une région en matière économique. Le SRDEII est
organisé par l'art 2 de la loi Notre du 7 août 2015. Le SRDE était organisé par la loi n°2004-809 du 13
août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Le SRDEII doit faire l'objet d'une
concertation avec les collectivités territoriales, leurs groupements et les chambres consulaires. Le
SRDEII constitue le cadre politique de référence pour l’action de la Région Occitanie / Pyrénées
Méditerranée en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation et d’aides à
l’investissement immobilier et à l’innovation des entreprises, ainsi que les orientations relatives à
l’attractivité du territoire régional pour la période 2017-2021. Il définit également les orientations en
matière de développement de l’économie sociale et solidaire, en s’appuyant notamment sur les
propositions formulées au cours des conférences régionales de l’économie sociale et solidaire. Il

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organise, sur le territoire régional, la complémentarité des actions menées par la Région en matière
d’aides aux entreprises avec les actions menées par les collectivités territoriales et leurs
groupements. Élaboré par la Région en concertation, notamment avec les Métropoles et les
établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, il a fait l’objet d’une
présentation et d’une discussion au sein de la Conférence Territoriale de l’Action Publique, avec les
Chambres Consulaires et avec la Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire. Ainsi, les
Métropoles ont été associées au processus d’élaboration du SRDEII lequel comprend un volet «
métropolitain », conformément à la loi Notre. Au travers de son nouveau Schéma régional de
développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), la Région Occitanie /
Pyrénées-Méditerranée vise à agir sur l’emploi par stimulation de l’activité économique. Le SRDEII
intègre l’ensemble des secteurs économiques de la région. Alors que la loi Notre fait de l’agriculture,
de l’agroalimentaire, de la filière bois et du tourisme des domaines optionnels du SRDEII. Il ouvre la
voie à de nouveaux dispositifs d’intervention régionaux qui resserreront les liens entre
investissement et emploi, innovation et territoires. Il prévoit également d’accompagner les
transitions numériques, écologiques et vers de nouveaux modèles du tissu économique régional. Il
tient compte des dernières évolutions règlementaires européennes, et intègre des critères
environnementaux, d’éthique sociale et financière. Le SRDEII définit également les orientations en
matière de développement de l’économie sociale et solidaire. Les orientations du schéma favorisent
un développement économique innovant, durable et équilibré du territoire de la région. Parmi les
grandes orientations stratégiques chacune de ces orientations se décline en priorités que les
dispositifs d’intervention économique de la Région doivent mettre en œuvre :

 Orientation stratégique 1 : Soutenir l’investissement et l’Emploi


Priorité 1 : Ingénierie Financière : de l’identification du besoin à la demande de financement Priorité
2 : Croissance Entreprise : de la TPE à la PME, de la PME à l’ETI
Priorité 3 : Transmission / Reprise d’Entreprise : d’une cession anticipée à une reprise réussie Priorité
4 : Artisanat et Commerce
Priorité 5 : Développement et Filières
Priorité 6 : Prévention et traitement des difficultés
Priorité 7 : AGRI 2 : De la terre au produit
Priorité 8 : Du produit au consommateur
 Orientation stratégique 2 : Innover dans tous les Territoires
Priorité 1 : Innovation : de l’idée au projet, du projet au marché
Priorité 2 : Plan Littoral 21
Priorité 3 : Développement des Territoires
Priorité AGRI 4 : De la terre au territoire
 Orientation stratégique 3 : Créer les activités de demain et les développer à l’échelle mondiale
Priorité 1 : Start-up
Priorité 2 : Création d’entreprise : de l’entrepreneur à l’entreprise
Priorité 3 : ESS : l’efficience économique au service de l’utilité sociale
Priorité 4 : Transition numérique
Priorité 5 : Transition écologique et énergétique dans l’entreprise
Priorité 6 : Export - Attractivité
Priorité 7 : AGRI 1 : le renouvellement des agriculteurs en Occitanie
 Orientation stratégique 4 : Piloter en partenariat, Évaluer, Simplifier
Priorité : Gouvernance : Fédérer les dynamiques dans un partenariat renouvelé

2- Le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires :

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Le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires
(SRADDET), créé par la loi Notre de 2015, est le nouveau cadre de la planification régionale en
matière d'aménagement du territoire. Il intègre le schéma régional d'aménagement et d'égalité des
territoires (SRADT) auquel il se substitue, mais également d’autres documents de planification :
schéma régional des infrastructures et des transports, schéma régional de l'intermodalité, schéma
régional du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) et plan régional de prévention des déchets. Le
SRADDET s’applique à l'ensemble du territoire national à l'exception de l'Ile-de-France, de la Corse et
des outre-mer.

Le SRADDET doit définir les objectifs obligatoires régionaux, en matière :


✓ Aménagement et égalité des territoires :
En premier lieu, le SRADDET fixe les objectifs et règles générales en matière « d’équilibre et d’égalité
des territoires, d’implantation des différentes infrastructures d’intérêt régional, de désenclavement
des territoires ruraux, d’habitat, de gestion économe de l’espace ». C’est en quelque sorte le socle «
aménagement régional » du schéma à partir duquel seront développés les volets thématiques
complémentaires. Il est en effet essentiel que le SRADDET ne se limite pas une juxtaposition de
schémas sectoriels, mais propose bien une vision globale pour l’aménagement du territoire régional.
Il est à noter que les règles générales du SRADDET « peuvent varier entre les différentes grandes
parties du territoire régional » – ceci afin de tenir compte, par exemple, de la spécificité littorale ou
montagnarde, ou du caractère urbain ou rural d’un territoire. Enfin, les dispositifs de
contractualisation propres à chaque collectivité devraient s’inscrire en synergie avec les objectifs et
règles du SRADDET, pour plus d’efficacité territoriale.
✓ Intermodalité et transports :
le SRADDET doit intégrer dans ce volet les infrastructures régionales nouvelles, la cohérence des
services de transport public et mobilité, la cohérence infrarégionale des plans de déplacements
urbains (PDU) limitrophes, l’optimisation des services aux usagers, les modalités de coordination de
l’action des collectivités et de leurs groupements, l’identification des aménagements et itinéraires
d’intérêt régional. Par ailleurs le document identifie « des aménagements nécessaires à la mise en
œuvre des connexions entre les différents réseaux de transport et modes de déplacements, en
particulier les modes non polluants ». Ces aménagements pourraient utilement être orientés vers un
meilleur usage des transports en commun ou du co-voiturage. Ils pourraient ainsi directement
répondre à des orientations proposées dans un SCoT composés d’intercommunalités dont toutes ne
seraient pas dotées d’un PDU. Enfin, au regard de sa compétence en matière d’offre ferroviaire et
des enjeux que représentent ce mode de transport pour la desserte interurbaine de certains
territoires, la participation des communautés et métropoles à l’élaboration de ce volet apportera la
garantie d’une convergence des autorités organisatrices de transport et de mobilité (AOT/AOM) en
matière d’intermodalité.
✓ Climat-Air-Energie :
Le SRADDET abordera les questions relatives au développement des énergies renouvelables et de
récupération, thématiques jusqu’ici relevant du SRCAE. Une attention spécifique pourra être portée
aux régions issues de fusion quant à la stabilité des règles issues des schémas antérieurs.
L’hétérogénéité des approches d’un SRCAE à l’autre pourrait entrainer une évolution significative à
l’issue des fusions régionales et de leur retranscription dans le nouveau SRADDET.
✓ Protection et restauration de la biodiversité :
Ce sont les éléments essentiels du SRCE qui sont intégrés sous cette thématique. Les règles générales
porteront sur le rétablissement, le maintien et l’amélioration de fonctionnalité des milieux
nécessaires aux continuités écologiques, ainsi qu’aux actions et mesures conventionnelles et
d’accompagnement. Il est à noter que l’atlas cartographique figurera en annexe (et n’aura donc plus

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la portée normative qu’il a actuellement dans le SRCE).
✓ Prévention et gestion des déchets :
La loi Notre a créé les plans régionaux de déchets dont l’élaboration peut être lancée sans attendre
celle des SRADDET (et qui seront intégrés à ces derniers). À cette occasion, un changement d’échelle
est opéré (elle n’est plus départementale) et l’approche de la prévention et de la gestion des déchets
est rationalisée (elle remplace trois plans distincts selon le type de déchets). La région acquiert à
cette occasion un nouveau domaine de compétence.

Titre 2 : Structure et organisation des régions en Espagne :

1- Cadre juridique et compétences des régions espagnoles :

L'Espagne est avec ses 46 millions d'habitants, le cinquième pays le plus peuplé de l'Union
européenne. Après quarante ans de dictature de Franco, les Espagnols ont connu un retour à la
démocratie au milieu des années 1970 avec l'établissement d'une monarchie constitutionnelle. La
Constitution de 1978 a créé un système politique original, mêlant un État unitaire et des régions
dotées d'une grande autonomie. Cependant, le système politique moderne de l'Espagne a
commencé à se former pendant le 19ème siècle en exerçant plusieurs concepts complètement
contradictoires, ce qui a toujours fini par un conflit. Il s'agit d'un parcours difficile qui a marqué le
peuple espagnol avant et après le général Franco ainsi qu'après la mise en place d'une politique
rigoureuse de décentralisation avec l'appui d'une Constitution solide et à la hauteur des aspirations
du peuple espagnol.

1- Cadre juridique :

L'Espagne, le pays qui a connu durant son histoire moderne un processus très mouvementé de
réformes et de modernisations des structures étatique, aboutissant à une configuration territoriale
sans égale, n'a épargné aucun effort pour arriver presque à la tête des pays des régions.

A- Une constitution ouvrant la voie aux autonomies et instituant une « Espagne régionalisable »

La Constitution de l'Espagne monarchique et démocratique a été votée le 31 octobre 1978 par le


Congrès des députés et le Sénat, et approuvée par le suffrage populaire lors du référendum du 6
décembre de la même année. L'article 2 définit le cadre directeur de la nation et de ses composantes
: « la Constitution repose sur l'indissoluble unité de la nation espagnole, patrie commune et
indivisible de tous les Espagnols, et reconnaît et garantit le droit à l'autonomie des nationalités et
régions qui la composent et la solidarité entre elles toutes ». Le titre VIII de la charte
constitutionnelle détermine les principes généraux et les modalités de « l'organisation territoriale de
l'Etat ». Cette organisation comporte trois catégories de collectivités territoriales : les municipalités
(municipes) et les provinces (provincisa) dites « collectivités locales » (Corporations locales) et les
Communautés autonomes (Communiâmes Autonomes) qui jouissent toutes d'une autonomie de
gestion de leurs intérêts respectifs (art. 137).

B- Les réformes successives de la loi fixant les bases du régime local

Dans le système espagnol, la réglementation fondamentale sur comment s'organisent, quelles


tâches remplissent et de quelles ressources disposent les municipalités revient au niveau central de
gouvernement. Ainsi, analyser les réformes des collectivités locales en Espagne exige de faire un
point sur les lois du gouvernement central qui, déjà en diverses occasions, ont modifié le régime
général d'organisation et les fonctions des municipalités. Cette réglementation se trouve
essentiellement dans la loi n° 7/1985 fixant les bases du régime local (LRBRL), qui a été modifiée à
deux reprises (par la loi n° 1 1/1999 et par la loi n° 57/2003) pour répondre à quelques-uns des

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besoins des collectivités locales. Le niveau local de gouvernement se définit depuis le début de la
transition politique sur la base de deux principes fondamentaux : l'autonomie locale et
l’autosuffisance financière (articles 137, 140, 141 et 142 de la Constitution espagnole de 1978).
Cependant, quand se tiennent les premières élections démocratiques, les autorités locales occupent
un espace politique très pauvrement défini car le modèle même de distribution territoriale du
pouvoir était encore dans un processus de configuration des bases légales qui le développent
venaient plus tard sous la forme de la législation du gouvernement central d'Espagne : la loi fixant les
bases du régime local de 1985, la loi électorale générale de 1988, la loi sur les budgets locaux de
1988 et autres décrets qui traitent entre autres du fonctionnement et de l'organisation des
collectivités locales. Une seconde grande modification du régime local est adoptée au travers de la loi
n° 57/2003 du 16 décembre de « mesures pour la modernisation des collectivités locales ».
Initialement conçue pour donner un statut spécial aux grandes villes espagnoles et rompre avec
l'uniformise juridique qui établissait le même modèle organique fonctionnel pour une ville de 10 000
habitants et une ville de 3 millions d'habitants, celle-ci aboutit en 2003 à une réforme d'une ampleur
beaucoup plus importante. Les statuts des différentes Communautés Autonomes et les différents
règlements des collectivités elles-mêmes complètent le panorama légal. Les pratiques politiques, les
décisions des tribunaux et les accords entre les forces politiques contribuèrent à asseoir la position
des autorités locales et Communautés Autonomes.

Q- Les compétences des CA et les autres entités locales :

Le résultat du processus volontaire de la création de nouvelles entités territoriales, a été la création


de dix-sept Communautés autonomes qui recouvrent l'ensemble du territoire et possèdent des
compétences très variables et inégales dans la mesure où les articles 148 et 149 de la Constitution
donnent, à chacune d'entre elles, la possibilité de fixer le niveau des compétences qu'elle souhaite
exercer. La répartition du pouvoir entre les trois niveaux d'administration territoriale ne se fait pas
verticalement, mais horizontalement puisque l'article 137 de la Constitution énonce clairement :
"L'Etat est territorialement organisé en communes, en provinces et en Communautés autonomes.
Toutes ces entités jouissent d'autonomie pour gérer leurs intérêts respectifs". Les Communautés
autonomes ont été classées en fonction des compétences qu'elles étaient susceptibles d'exercer. A
ce titre, il faut distinguer les communautés de pleine autonomie des communautés d'autonomie
progressive. L'assemblée délibérante (Asam bléa régional, Par lamento régional, Cortes régionales….)
des communautés autonomes est élue au suffrage universel à la proportionnelle pour une durée de
quatre ans ; elle dispose d'un pouvoir législatif.

Les fonctions exécutives sont exercées par une "commission de gouvernement" (Consejo de
gobierno) dirigée par un président, désigné par les membres de l'assemblée en son sein. Le président
nomme les membres de la commission, qui disposent d'un pouvoir réglementaire et de l'initiative
législative. Quant aux compétences précises des entités locales, la loi sur les bases du régime local de
1985 distingue entre, d'une part, les compétences des communes et, de l'autre, celles des provinces
et des îles. En marge de ces compétences, et en vertu du principe de subsidiarité, les communes
peuvent fournir n'importe quels services publics ou activités complémentaires propres à d'autres
administrations territoriales. Ainsi, il est fréquent que les grandes communes soient actives dans les
domaines de l'éducation, la culture, le logement ou la santé. Néanmoins, la plupart des communes
espagnoles sont incapables, en raison de leur petite taille, de fournir les services minimums imposés
par la loi. Dans ces circonstances, leur incapacité financière et de gestion (plus de 60% d'entre elles
ont moins de 1.000 habitants) a favorisé l'action des provinces et des îles, ou quand ils existent, des
syndicats de communes , afin de fournir au minimum à la population, les services publics locaux
obligatoires. Si l'Espagne est un des pays les plus décentralisé d'Europe occidentale au niveau

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régional, la situation est différente au niveau local. Il est envisagé, à ce titre, la mise en œuvre d'un
soi-disant "Pacte Local", qui aurait pour but le renforcement des entités locales. Mais ce processus
exigerait, en fait, le transfert ou la délégation de compétences autonomiques en faveur des
collectivités locales qui ont une capacité suffisante pour gérer des services publics.

❖ Domaine des compétences :


A- Les compétences des communes :
L'article 26 de la loi n° 7 du 2 avril 1985 sur les bases du régime local précise que les services
minimums à fournir par les communes, seules ou en association, en fonction de leur population, sont
les suivants :
• Dans toutes les communes : éclairage public, cimetière, ramassage des ordures, nettoyages divers,
fourniture domestique d'eau potable, réseaux d'égouts, desserte des hameaux, pavage de voies
publiques et contrôle de l'alimentation et des boissons ;
• Dans les communes où la population est supérieure à 5.000 habitants : en plus des services
précédents, parcs publics, bibliothèques publiques, marché et traitement de déchets …
B- Les compétences des provinces et des îles :
La loi n° 7 du 2 avril 1985 sur les bases du régime local reprend les principes retenus pour définir les
compétences communales et précises dans son article 36 que leurs compétences sont attribuées par
les lois de l'Etat et des communautés autonomes dans les matières suivantes : la coordination des
services municipaux entre eux pour garantir la prestation intégrale et adéquate des services de
compétence municipale ; l'assistance et la coopération juridique, économique et technique aux
communes, en particulier celles ayant les plus faibles capacités financières et de gestion ; la
prestation des services de caractère supra municipal ; d'une façon générale, le développement et
l'administration des intérêts particuliers de la province.

C-Compétence des communautés autonomes :

Le statut d'autonomie est la norme institutionnelle fondamentale de chaque Communauté


autonome qui fixe les compétences de la région considérée. Une des caractéristiques de la
Constitution espagnole est son imprécision quant aux compétences de l'Etat, des Communautés
autonomes et des collectivités locales. L'article 148 énumère les compétences que les Communautés
autonomes peuvent inclure dans leurs statuts. Parmi les 22 points de cet article, le développement
économique de la communauté autonome relèvent des compétences partagées entre l'Etat et les
Communautés ; Selon les termes de l’article 148 de la Constitution de 1978 « les communautés
autonomes peuvent assumer des compétences dans les matières suivantes :
1) l'organisation de leurs institutions d'autogouvernement ;
2) les modifications des limites des communes sises sur leur territoire et, de manière générale, les
compétences qui incombent à l'administration de l'État sur les collectivités locales et dont le
transfert est autorisé par la législation sur le régime local ;
3) l'aménagement du territoire, l'urbanisme et l'habitat …

L'article 149 désigne une série de fonctions qui relèvent, en principe, de la compétence de l'Etat.
Contrairement à ce qui avait été prévu, les 32 fonctions énumérées par l'article n'ont pas été
attribuées à l'Etat, car il a été reconnu pour la plupart une compétence concurrentielle ou partagée
des Communautés autonomes en réservant à l'État uniquement la législation de base ou en
attribuant aux Communautés autonomes l'exécution de compétences étatiques.

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2 - les plans de développement économique régional :

Dans son article 131 , la constitution espagnole de 1978 prévoit : « L’État pourra, par une loi,
planifier l’activité économique générale pour veiller aux besoins collectifs, équilibrer et harmoniser le
développement régional et sectoriel et stimuler la croissance des revenus et de la richesse et leur
plus juste distribution. Le Gouvernement élaborera les projets de planification compte tenu des
prévisions qui lui seront fournies par les communautés autonomes, ainsi que des conseils et de la
collaboration des syndicats et autres organisations professionnelles, patronales et économiques. On
constituera à cette fin un conseil dont la composition et les fonctions seront définies par une loi. » .
Ainsi le statut andalou dans son article 18.1 indique que « il correspond à la Communauté autonome
andalouse, conformément aux règles et règlements de la performance économique générale….
Compétence exclusive sur les éléments suivants : développement économique et planification en
Andalousie… » Il est clair que le La CAA a des compétences en planification, compétences sur
lesquelles elle s'est appuyée pour élaborer divers plans économiques. Nous insistons toutefois sur le
fait que cette politique de la CAA peut créer des incompatibilités avec la politique de l'Administration
centrale. Pour cette raison, en 1984, nous avons exposé la commodité de créer une commission ou
un groupe de travail afin de coordonner les plans des différentes Communautés. En effet, les plans
économiques des différentes Communautés autonomes ont été exécutés par les gouvernements
respectifs, et par conséquent il n'y a pas de plan économique pour l'Administration centrale pour les
régions. Il est vrai que pour obtenir de l'aide de l'Union européenne (UE) il a fallu présenter un plan
de développement régional sur la base des propositions de la CAA, que nous analyserons plus loin.
Toutefois, en raison de la crise économique et financière internationale qui a durement touchée
l’Espagne à partir de 2007, le gouvernement a, sous l’impulsion du G20 et de l’Union européenne,
lancé un « plan de relance de l’économie et de l’emploi » appelé Plan E. En parallèle, le pouvoir
exécutif a élaboré une « stratégie pour une économie durable » visant à favoriser l’investissement
dans la recherche et le développement, à mettre l’accent sur les énergies renouvelables et à
promouvoir la libéralisation des services. Selon lui, le développement durable se veut économique,
écologique et social et s’accompagne, entre autres choses, d’une amélioration des méthodes et des
procédures d’action du secteur public dans l’économie. Dans ce cadre, la loi 2/2011 sur l’économie
durable s’attache à réformer la procédure administrative ainsi qu’à rationnaliser et à uniformiser,
dans une logique transversale commune, les statuts des « autorités de régulation indépendantes »
agissant sur le secteur économique. Il en va ainsi de la Commission Del Mercado de las
Telecomunicaciones (Commission du marché des télécommunications, CMT), de la Comisión
Nacional de Energía (Commission nationale de l’énergie, CNE), de la Comisión Nacional del Sector
Postal, (Commission nationale du secteur postal, CNSP) et de la Comisión Nacional de la Competencia
(Commission nationale de la concurrence, CNC).

1- La planification de l’activité économique (Andalousie comme exemple) :


A- Historique de planification économique en Andalousie :

Si nous laissons de côté le programme d'urgence andalou préparé dans le période pré-autonome et
qui n'a pas été achevée, il y a eu huit plans économiques tout au long de l'histoire du CAA :
• Plan économique de l'Andalousie (1984-1986)
• Programme de développement économique andalou (1987-1990)
• Plan de développement économique andalou (1991-1994)
• Plan économique d'Andalousie Horizon 2000 (1998-2000)
• Plan économique de l'Andalousie du XXIe siècle (2002-2005)
• Plan de développement économique andalou (2006-2013)

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• Plan de développement économique andalou (2014-2020)
• Plan de développement économique de l'Andalousie Horizon 2027 (2021-2027)

Le manque de continuité a parfois été un défaut dans la planification de la Junte d'Andalousie.

B- Préparation et traitement des plans :

La préparation et le traitement des plans ont connu peu de variations au cours de la période
indiquée. La préparation du Plan s'est articulée autour de la Direction Générale de la Planification le
Ministère de l'Economie et des Finances ; qui était chargé d'effectuer les travaux et études et la
coordination des travaux des différents Ministères. Il y avait une commission technique de rédaction
présidée par le secrétaire général de l'économie du ministère correspondant, à laquelle ils ont
également participé représentants des autres ministères. Il y avait aussi un comité d'experts pour
articuler la participation du monde scientifique et universitaire. La collaboration des entreprises
locales et des agents économiques et social a été canalisé par la Commission andalouse de
planification économique ; Cependant, la répartition des compétences en matière de planification ne
permet pas d’affirmer qu'ainsi l'intervention des corporations a été assurée local dans l'élaboration
du plan.

La programmation économique du Plan a été préparée par le Comité d'investissement public


andalou. Enfin, le document a fait l'objet d'un accord du Conseil des gouverneurs qui l'a envoyé au
Parlement d'Andalousie pour approbation.

C- Les secteurs économiques dans les plans :

La priorisation des secteurs dans les plans s'est concentrée sur les activités qui occupent une place
importante dans l'économie andalouse, avec les logiques adaptations dans le temps.
• Le Plan 1984-1986 a mis l'accent sur l'industrie de transformation agraire et secteurs à forte
croissance.
• En 1987-1990, la priorité a été donnée au complexe agro-alimentaire.
• Le Plan 1991-1994, en termes plus détaillés, a indiqué comme objectifs secteurs l'industrie agro-
alimentaire en premier lieu et les sous-secteurs « électriques et électroniques ”,“ matériel de
transport ”,“ machines et équipements ”,“ textile ”, "Bois" et "arts graphiques", deuxième.
• Quant au Plan 2002-2005, il contient, par rapport aux secteurs, les objectifs suivants :
- Favoriser la modernisation du complexe agroalimentaire.
- Promouvoir la restructuration et la modernisation du secteur de la pêche…

Les différences sont plus apparentes que réelles. Dans un monde si changeant comme l'actuelle, il
est logique que ces adaptations aient lieu. Les différences d'expression suggèrent cependant que
chaque fois qu'un plan est élaboré ils "oublient" les précédents. En résumé, priorité au complexe
agro-alimentaire et au tourisme comme activités traditionnelles de l'économie andalouse, mais aussi
un engagement clair envers diversification.

D- Exécution et contrôle :

En ce qui concerne l'exécution du Plan, les règlements sont assez brefs, ils se limitent à transformer
la Commission technique de rédaction en Commission de suivi. L'exécution des plans correspond aux
différents Ministères, leurs organismes et organismes autonomes ; ces organes d'exécution
présentent rapports annuels à la Commission de suivi. L'évaluation périodique correspond au Conseil
des gouverneurs du Conseil d'administration Andalousie. L'évaluation finale est basée sur un rapport
préparé à la fin de votre période de la validité, qui contiendra une évaluation de ses effets à moyen
terme ; le développement de ce rapport sera fait par la Direction Générale de l'Aménagement. Dans

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leurs compétences respectives, l'élaboration finale fera l'objet d'une délibération en Conseil des
gouverneurs et le Parlement d'Andalousie, bien que cela ne semble pas très clairement dans le
document. Le contrôle d'exécution fera le Plan, qu'il soit ou non un guide décisif de la politique du
gouvernement andalou.

La connaissance du Plan dans les médias citoyens est également importante. Collaboration
d'entreprises, d'organisations et d'Andalous en général ils peuvent faire du Plan un document vivant.
Lors de l'approbation du Plan 1984-1986, une présentation publique en a été faite dans toutes les
provinces andalouses, pour ce qui a été dit sur le Plan et les médias andalous ont été impliqués dans
son développement.

2- Plan de développement économique de l'Andalousie Horizon 2027 :


La politique économique en Andalousie, a sa marque dans la planification, comme indiqué dans
l'article 58.2.1 du Statut d'autonomie de l'Andalousie. Cette planification a été réalisée par consensus
avec les agents économiques et sociaux les plus représentatifs de la Communauté autonome, ce qui
a permis de promouvoir les facteurs de production et les secteurs qui déterminent la croissance à
long terme.

Le contenu de cette politique a été défini et articulé, de manière concertée, à travers des plans de
développement régionaux successifs. Ils ont rendu possible les transformations économiques et
sociales de l'Andalousie, dont les résultats peuvent être observés à la lumière des changements
survenus dans l'économie andalouse au cours des dernières décennies. Ce Plan, qui commence avec
l’accord de du 4 septembre 2018 du Conseil d'administration, qui approuve la formulation du Plan de
développement économique andalou Horizon 2027, sera valable jusqu'en 2027 et constituera le
cadre stratégique pour le développement économique régional de l'Andalousie, qui servira de
référence principale pour les agents publics et privés impliqués dans le développement de la
Communauté autonome. Ce Plan a procédé à une analyse de la situation en Andalousie par rapport
aux principaux défis qui affectent l'économie mondiale et qui font l'objet de débats et de discussions
dans le contexte international.

Parmi eux figure le défi démographique, résultat du vieillissement de la population, conséquence à


son tour de la baisse de la fécondité et de l'allongement de la vie. Cette question a au moins deux
dimensions. L'un est le dépeuplement des zones rurales. L'autre est de déterminer comment elle
peut affecter la pérennité du système de retraite, du marché du travail, de la santé, de la
dépendance et de l'éducation. Un autre défi important auquel il faut répondre est la révolution
technologique dans laquelle nous sommes déjà plongés et la vitesse énorme avec laquelle les
changements se produisent, de sorte que la CAA devait être capables de s’adapter à ces
changements continus et rapides qui affectent étroitement le marché du travail et l'éducation et, par
conséquent, au modèle productif. Mais ce modèle de production ne sera pas seulement affecté par
le défi démographique et par la numérisation de l'économie. Il doit être réorienté pour qu'il soit
énergétiquement durable et respectueux de l'environnement. En résumé, il faudrait aborder l'étude
et l'analyse d'un ensemble d'axes stratégiques qui, en résumé, seraient les suivants :
• Le défi démographique.
• L'économie numérique et le changement technologique.
• Changement climatique, eau et transition énergétique.
• Mondialisation économique
• La lutte contre les inégalités. L'Agenda 2030.
• Vers un État entrepreneur.

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• Nouveaux défis en matière d'éducation, de formation et d'emploi.
• Modèle économique et territorial.

A- Formulation du plan de développement économique andalou Horizon 2027 :

La formulation du plan de développement économique andalou Horizon 2027, ci-après PDEA


2027, est convenue, dont la préparation et l'approbation seront effectuées conformément aux
déterminations établies dans l’accord précité.

B- Objet et principes directeurs du Plan :

Le PDEA 2027 vise à établir une approche stratégique de développement régional pour
l'Andalousie, qui permet de promouvoir la croissance et l'emploi dans la Communauté
autonome. Le Plan est composé de trois principes directeurs :

➢ Participation : En vertu de ce principe, les mécanismes nécessaires à la participation au


processus d'élaboration du Plan des agents économiques et sociaux les plus représentatifs de la
région de la Communauté autonome d'Andalousie, ainsi que du reste de la société civile, seront
articulé.

➢ Transparence : L'application de ce principe va au-delà de la préparation, de la publication


et de l'accès aux informations liées à la fois à la conception et à la mise en œuvre du Plan, car elle
implique la pratique d'un modèle de gouvernement ouvert en lien avec le principe de
participation ci-dessus indiqué, où les citoyens peuvent apprendre et évaluer les actions qui sont
conçues.

➢ Évaluabilité : Ce principe traduit le fait que la stratégie doit pouvoir être évaluée selon des
critères de cohérence, d'efficience et d'efficacité. Cela implique, en premier lieu, la réalisation
d'un diagnostic qui permet de détecter les défis auxquels il faut répondre, ainsi qu'une analyse
de la pertinence des actions qui sont proposées pour faire face à ces défis. Deuxièmement, le
plan doit disposer d'un système de suivi et d'évaluation adéquat permettant d'évaluer
l'efficience et l'efficacité des actions qu'il contient.

C- Contenu du plan :

Le PDEA 2027 contient les éléments suivants :


1. Un diagnostic basé sur des indicateurs statistiques. Ce diagnostic doit se refléter dans une matrice
de faiblesses, de menaces, de forces et d'opportunités, qui permet de détecter les défis auxquels il
faut répondre par les actions.
2. Une partie ciblée du Plan, qui comprendra les lignes stratégiques que l'Administration de la Junta
de Andalucía se propose d'entreprendre.
3. Système de suivi et d'évaluation.

D- Processus de préparation et d'approbation :

Le Secrétariat général de l'économie et la Direction générale de la planification économique et des


statistiques du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Administration publique sont les
organes directeurs chargés de l'élaboration du PDEA 2027. Étant donné qu'il s'agit de l'instrument de
planification économique générale de l'Administration de la Junta de Andalucía pour la période
susmentionnée, tous les ministères participent à sa préparation à travers la Commission de politique
économique.

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E- Le processus de production comprendra 3 phases :

❖ Étape 1 : Le Secrétariat Général à l'Economie prépare un document de base pour le PDEA 2027
qui est soumis à la Commission de Politique Economique pour validation puis à la Commission
Déléguée aux Affaires Economiques pour approbation. La Commission de politique économique, en
tant qu'organe principal d'appui de la Commission déléguée aux affaires économiques, invite les
ministères à présenter un diagnostic et une proposition de mesures à adopter dans leurs domaines
de compétence respectifs sur la base du document de base susmentionné. Une fois les propositions
présentées, la Direction Générale de la Planification Economique et des Statistiques organise des
réunions bilatérales avec chacun des Ministères pour préciser et structurer les propositions, de
manière à garantir la pertinence des propositions dans le cadre de leur diagnostic. La Direction
Générale de la Planification Economique et des Statistiques, sur la base des résultats de ces travaux,
prépare le premier projet de PDEA 2027, qui contiendra, au minimum, le diagnostic et la partie
propositionnelle, et qui sera présenté à la Politique Economique. Commission pour le soumettre à
votre délibération et accord.

❖ Étape 2 : Une fois le premier projet examiné et approuvé par la Commission de politique
économique, il est soumis aux agents économiques et sociaux pour examen. Compte tenu des
observations et propositions présentées, la Direction Générale de la Planification Economique et des
Statistiques prépare le deuxième projet de PDEA 2027 et le transmet pour son rapport et validation à
la Commission de Politique Economique.

❖ Étape 3 : Le document ci-dessus est soumis à l'information du public pendant une période d'au
moins un mois, annoncé au Journal officiel de la Junta de Andalucía et sur le site Web du ministère
de l'Économie, des Finances et de l'Administration publique, où il est mis en œuvre, conformément
aux dispositions de la loi 39/2015 du 1er octobre sur la procédure administrative commune des
administrations publiques, une procédure télématique pour la présentation des allégations. Les
allégations formulées seront prises en considération pour la rédaction par la Direction générale de la
planification économique et des statistiques du troisième projet de PDEA 2027. Ce projet, ainsi que
les allégations présentées, seront transmis à la Commission de politique économique pour validation
et présentation devant la commission déléguée aux affaires économiques. Une fois le projet final
examiné par la Commission déléguée aux affaires économiques, le chef du ministère de l'Économie,
des Finances et de l'Administration publique soumet la proposition de plan de développement
économique andalou Horizon 2027 au Conseil des gouverneurs pour approbation.

F- Qualification :

Le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Administration Publique est habilité à adopter les
actes nécessaires à l'élaboration et à l'exécution du présent Accord.

G- Efficacité :

Cet accord prendra effet le jour suivant sa publication au Journal Officiel de la Junta de Andalucía

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Conclusion :

En guise de conclusion, les actions extraterritoriales s’inscrivent dans le cadre de la coopération


décentralisée internationale ou bien précisément la coopération transfrontalière.

La coopération transfrontalière peut être définie comme « tout type d’action concertée entre les
institutions publiques de deux (ou plusieurs) États voisins, appliquée dans des zones ou des territoires
situés des deux côtés d’une frontière, dans le but de renforcer les relations de voisinage entre ces États
et leurs collectivités territoriales respectives par l’utilisation de tous les moyens de coopération
disponibles[1] ». Elle se différencie donc de la coopération transnationale qui consiste à relier des
regroupements de régions ainsi que de la coopération interrégionale entre des régions non contiguës.
L’apparition de ces nouvelles solidarités territoriales fonctionnelles a affaibli les niveaux de décision
traditionnels, en asymétrie avec la réalité des échanges[2]. Ce phénomène est apparu à la fin des
années 1970 en Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Puis il a progressivement touché les États
fédérés et très décentralisés d’Europe (Allemagne, Belgique) avant de s’étendre à l’ensemble des
collectivités territoriales frontalières occidentales[3]. La coopération transfrontalière est fondamentale
pour le processus de construction européenne, car elle favorise à la fois l’intégration des peuples et
l’élargissement vers les pays tiers frontaliers[4].
Nous nous penchons ici sur le cas de la frontière franco-espagnole. Ce choix tient au fait que les
Pyrénées sont l’une des plus anciennes frontières européennes et qu’elles mettent en relation deux
États aux structures très différentes. En France, même si elle a été assouplie depuis les années 1980, la
centralisation reste un élément structurant du système politique intraétatique. À l’inverse l’Espagne
des autonomies a conféré de larges compétences à ses dix-sept régions autonomes. Nous excluons
volontairement l’Andorre, qui malgré la faible taille de son territoire est un État à part entière, avec
tous les attributs que cette catégorie implique[5]. Le fait de considérer les Pyrénées comme un
ensemble territorial relativement unitaire est motivé par les relations traditionnelles qu’entretiennent
les collectivités pyrénéennes entre elles depuis le Moyen Âge. En dépit de leur caractère de montagnes
frontalières, les Pyrénées semblent renouer avec un passé, mythifié sous bien des aspects, grâce à la
projection internationale des entités subétatiques.
Dans cet article nous effectuons une comparaison entre les différentes institutions de coopération
transfrontalière établies entre les collectivités territoriales françaises et espagnoles. Nous cherchons à
établir l’état général de la coopération transpyrénéenne et souhaitons découvrir quels sont les facteurs
influant sur la réussite ou l’échec de ces projets. Après la présentation des fondements de la
coopération transfrontalière, nous présenterons l’évolution de cette politique dans les Pyrénées. Enfin,
nous comparerons les différents projets de coopération ainsi que les enjeux qui s’y rattachent au sein
des différents territoires pyrénéens.

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Le mot frontière est un terme aux contours imprécis. La langue anglaise, à la différence des langues
latines, distingue au moins deux dimensions différentes : le boundary ou border et la frontier. Les
deux premiers termes renvoient à l’idée de frontières-lignes qui sont des limites franches divisant deux
entités tandis que le troisième se réfère au concept de frontières-zones qui peuvent varier de plusieurs
centaines de kilomètres en fonction des effets de la frontière. Cette dyade y exerce alors les quatre
fonctions classiques décrites par C. Raffestin[6] : la traduction, la régulation, la différenciation et la
relation. La frontière est tout d’abord une ligne disjonctrice qui traduit une volonté, un pouvoir, une
souveraineté. Plus l’on s’éloigne de la frontière et plus ce pouvoir s’affaiblit. Ensuite, la frontière
régule les entrées et sorties. Les services de la police de l’air et des frontières jouent un rôle
fondamental dans ce filtrage frontalier qui continue dans le contexte de l’Europe de l’Acte Unique,
même si c’est de façon moins visible. Puis la frontière différencie et préserve l’asymétrie entre deux
entités. Ce pouvoir de division permet que des cultures différentes puissent s’épanouir isolées les unes
des autres par une enveloppe protectrice. Enfin, la frontière a un rôle de mise en relation des deux
côtés de la limite. Elle relie des zones qui collaborent autour d’un patrimoine frontalier communes
Pour D. Bach et J.-P. Leresc.
Territoires transfrontaliers ne sont pas des catégories de zonage explicitement reconnues par les États,
mais des territoires fluides qui n’émergent qu’à la suite d’une prise de conscience de la part des
acteurs frontaliers. Cette prise de conscience porte sur le décalage entre les territoires institutionnels
classiques (villes, départements, provinces, etc.) et les territoires fonctionnels apparus sous l’effet des
flux transfrontaliers (bassin d’emploi transfrontalier, zone commerciale transfrontalière, etc.). Ce
changement est double. D’une part, les acteurs distendent leurs liens avec leurs territoires
institutionnels de référence et d’autre part ils en lient de nouveaux avec les territoires transfrontaliers
émergents. Néanmoins, il est encore tôt pour parler des zones transfrontalières comme de territoires à
part entière. Territoires de superposition plus que de substitution, leur cohérence n’est pas totale, et
leur dynamique dépend à la fois de facteurs internes (capacité de gouvernance des collectivités
participantes) et externes (statut juridique octroyé par l’Union européenne et les États).

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