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AMINA MSEBHI
Introduction :
Le PRD est le document de référence qui sert à la programmation des projets et des actions dont la
réalisation est prévue sur le territoire de la région, en vue de promouvoir le développement intégré et
durable, intéressant, en particulier, l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et
le renforcement de sa compétitivité économique », selon l’article 2 du décret. Du fait de son importance,
l’élaboration et la mise en œuvre du PDR doivent respecter une procédure longue et précise, dont les
contours sont fixés par les textes juridiques afférents à cette question. L’élaboration du PDR passe ainsi
par plusieurs étapes : il s'agit d'abord de la réalisation d'un diagnostic qui met en évidence les
potentialités de la région, les contraintes et les besoins de son développement. Après le diagnostic
viendra la phase de l’identification et de la localisation des projets et des actions prioritaires tout en
tenant compte des moyens financiers dont elle dispose ou ceux qu'elle peut mobiliser durant les 6 années
de mise en œuvre du programme. Ces deux étapes seront suivies de l'évaluation des ressources de la
région et de ses dépenses prévisionnelles au titre des trois premières années du programme de
développement régional
Ces plans de développement ont pour but de réaliser un développement économique y compris
l’attractivité des investissements ce qui pousse les entités décentralisées de se coopérer avec les autres
autorités décentralisées dans le cadre de la coopération internationale décentralisée
En effet le développement économique régional passe d’abord par l’établissement d’un plan de
développement économique ouvert, un plan ‘’ décentralisé’’ qui tend à s’ouvrir sur l’environnement
extérieure.
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Plans de développement économique
En France et l’Espagne
Titre 1 : L’organisation de la région en France et ses plans de
développement :
Une collectivité territoriale est une administration autre que celle de l'Etat. C'est une personne
morale de Droit public. Elle est donc investie de prérogatives d'intérêt général ce qui implique qu'elle
doit prendre en charge les intérêts d'une population d'un territoire donné. La personnalité morale lui
permet d'agir en justice et de conclure des contrats. Dans le cadre de la décentralisation, un transfert
des compétences administratives de l'Etat vers les collectivités territoriales s'opère progressivement
suivant un long processus législatif. Les lois des 7 janvier et du 22 juillet 1983 organisent le transfert
des compétences et la Loi du 27 janvier 2014 susvisée renforce la technique de chef de file afin de
confier à une collectivité un rôle de coordination de l'action publique sur le territoire. Pour assurer
leurs nouvelles compétences, les lois du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des
fonctionnaires et du 26 janvier 1984 fixant les dispositions statutaires aux agents territoriaux ont
permis à la fonction publique de prendre son essor avec le recrutement d'agents experts dans leur
domaine d'activité. Au 31 décembre 2012, on dénombre 48 000 employeurs et 1,9 millions d'agents
dans la fonction publique territoriale. Ce vivier constitue un moyen d'action important dans l'exercice
des compétences territoriales. La gestion des compétences est assurée par des conseils délibérants
et élus au suffrage universel ou par des organes exécutifs par délégation, mais c'est la Loi qui
détermine le champ d'action et donc de compétences territoriales. C'est ainsi que s'organise donc la
démocratie locale, avec des rôles et des fonctions très diversifiées assurées par les conseils élus qui
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peuvent décider sur toute affaire d'intérêt local suivant le Code Général des Collectivités Territoriales
(CGCT) et qui doivent assurer un certain nombre de compétences qui leur ont été transférés par
l'Etat. Suivant le principe d'interdiction de tutelle entre les collectivités, il est possible d'établir une
liste de compétences par blocs et par type de collectivités, bien que celles-ci peuvent s'entrecroiser,
se compéter, ce qui fait par ailleurs d'objet de débats récurrents dans la sphère publique. Chaque
collectivité est dotée d'un ensemble de compétences dont la clause générale de compétence qui leur
permet d'intervenir de façon générale sur les affaires de leur collectivité, de leur champ territorial.
Parmi les compétences de la région ;
❖ FORMATION-ENSEIGNEMENT
- INFRASTRUCTURES ET TRANSPORTS
- Elaboration du Contrat de projet Etat/Région CPER (gestion des fonds européens)
- Schéma régional d'aménagement et de développement du territoire SRADT (développement
durable)…
❖ ENVIRONNEMENT
- Plan régional de la qualité de l'air
- Classement des réserves naturelles régionales
-SDAGE
❖ GRANDS EQUIPEMENTS
- Développement des ports maritimes et des aérodromes
❖ LOGEMENT ET HABITAT -
Financement du logement et de l'habitat
❖ VIE ECONOMIQUE
- Schéma régional et de développement économique
– SRDE…
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organise, sur le territoire régional, la complémentarité des actions menées par la Région en matière
d’aides aux entreprises avec les actions menées par les collectivités territoriales et leurs
groupements. Élaboré par la Région en concertation, notamment avec les Métropoles et les
établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, il a fait l’objet d’une
présentation et d’une discussion au sein de la Conférence Territoriale de l’Action Publique, avec les
Chambres Consulaires et avec la Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire. Ainsi, les
Métropoles ont été associées au processus d’élaboration du SRDEII lequel comprend un volet «
métropolitain », conformément à la loi Notre. Au travers de son nouveau Schéma régional de
développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), la Région Occitanie /
Pyrénées-Méditerranée vise à agir sur l’emploi par stimulation de l’activité économique. Le SRDEII
intègre l’ensemble des secteurs économiques de la région. Alors que la loi Notre fait de l’agriculture,
de l’agroalimentaire, de la filière bois et du tourisme des domaines optionnels du SRDEII. Il ouvre la
voie à de nouveaux dispositifs d’intervention régionaux qui resserreront les liens entre
investissement et emploi, innovation et territoires. Il prévoit également d’accompagner les
transitions numériques, écologiques et vers de nouveaux modèles du tissu économique régional. Il
tient compte des dernières évolutions règlementaires européennes, et intègre des critères
environnementaux, d’éthique sociale et financière. Le SRDEII définit également les orientations en
matière de développement de l’économie sociale et solidaire. Les orientations du schéma favorisent
un développement économique innovant, durable et équilibré du territoire de la région. Parmi les
grandes orientations stratégiques chacune de ces orientations se décline en priorités que les
dispositifs d’intervention économique de la Région doivent mettre en œuvre :
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Le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires
(SRADDET), créé par la loi Notre de 2015, est le nouveau cadre de la planification régionale en
matière d'aménagement du territoire. Il intègre le schéma régional d'aménagement et d'égalité des
territoires (SRADT) auquel il se substitue, mais également d’autres documents de planification :
schéma régional des infrastructures et des transports, schéma régional de l'intermodalité, schéma
régional du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) et plan régional de prévention des déchets. Le
SRADDET s’applique à l'ensemble du territoire national à l'exception de l'Ile-de-France, de la Corse et
des outre-mer.
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la portée normative qu’il a actuellement dans le SRCE).
✓ Prévention et gestion des déchets :
La loi Notre a créé les plans régionaux de déchets dont l’élaboration peut être lancée sans attendre
celle des SRADDET (et qui seront intégrés à ces derniers). À cette occasion, un changement d’échelle
est opéré (elle n’est plus départementale) et l’approche de la prévention et de la gestion des déchets
est rationalisée (elle remplace trois plans distincts selon le type de déchets). La région acquiert à
cette occasion un nouveau domaine de compétence.
L'Espagne est avec ses 46 millions d'habitants, le cinquième pays le plus peuplé de l'Union
européenne. Après quarante ans de dictature de Franco, les Espagnols ont connu un retour à la
démocratie au milieu des années 1970 avec l'établissement d'une monarchie constitutionnelle. La
Constitution de 1978 a créé un système politique original, mêlant un État unitaire et des régions
dotées d'une grande autonomie. Cependant, le système politique moderne de l'Espagne a
commencé à se former pendant le 19ème siècle en exerçant plusieurs concepts complètement
contradictoires, ce qui a toujours fini par un conflit. Il s'agit d'un parcours difficile qui a marqué le
peuple espagnol avant et après le général Franco ainsi qu'après la mise en place d'une politique
rigoureuse de décentralisation avec l'appui d'une Constitution solide et à la hauteur des aspirations
du peuple espagnol.
1- Cadre juridique :
L'Espagne, le pays qui a connu durant son histoire moderne un processus très mouvementé de
réformes et de modernisations des structures étatique, aboutissant à une configuration territoriale
sans égale, n'a épargné aucun effort pour arriver presque à la tête des pays des régions.
A- Une constitution ouvrant la voie aux autonomies et instituant une « Espagne régionalisable »
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besoins des collectivités locales. Le niveau local de gouvernement se définit depuis le début de la
transition politique sur la base de deux principes fondamentaux : l'autonomie locale et
l’autosuffisance financière (articles 137, 140, 141 et 142 de la Constitution espagnole de 1978).
Cependant, quand se tiennent les premières élections démocratiques, les autorités locales occupent
un espace politique très pauvrement défini car le modèle même de distribution territoriale du
pouvoir était encore dans un processus de configuration des bases légales qui le développent
venaient plus tard sous la forme de la législation du gouvernement central d'Espagne : la loi fixant les
bases du régime local de 1985, la loi électorale générale de 1988, la loi sur les budgets locaux de
1988 et autres décrets qui traitent entre autres du fonctionnement et de l'organisation des
collectivités locales. Une seconde grande modification du régime local est adoptée au travers de la loi
n° 57/2003 du 16 décembre de « mesures pour la modernisation des collectivités locales ».
Initialement conçue pour donner un statut spécial aux grandes villes espagnoles et rompre avec
l'uniformise juridique qui établissait le même modèle organique fonctionnel pour une ville de 10 000
habitants et une ville de 3 millions d'habitants, celle-ci aboutit en 2003 à une réforme d'une ampleur
beaucoup plus importante. Les statuts des différentes Communautés Autonomes et les différents
règlements des collectivités elles-mêmes complètent le panorama légal. Les pratiques politiques, les
décisions des tribunaux et les accords entre les forces politiques contribuèrent à asseoir la position
des autorités locales et Communautés Autonomes.
Les fonctions exécutives sont exercées par une "commission de gouvernement" (Consejo de
gobierno) dirigée par un président, désigné par les membres de l'assemblée en son sein. Le président
nomme les membres de la commission, qui disposent d'un pouvoir réglementaire et de l'initiative
législative. Quant aux compétences précises des entités locales, la loi sur les bases du régime local de
1985 distingue entre, d'une part, les compétences des communes et, de l'autre, celles des provinces
et des îles. En marge de ces compétences, et en vertu du principe de subsidiarité, les communes
peuvent fournir n'importe quels services publics ou activités complémentaires propres à d'autres
administrations territoriales. Ainsi, il est fréquent que les grandes communes soient actives dans les
domaines de l'éducation, la culture, le logement ou la santé. Néanmoins, la plupart des communes
espagnoles sont incapables, en raison de leur petite taille, de fournir les services minimums imposés
par la loi. Dans ces circonstances, leur incapacité financière et de gestion (plus de 60% d'entre elles
ont moins de 1.000 habitants) a favorisé l'action des provinces et des îles, ou quand ils existent, des
syndicats de communes , afin de fournir au minimum à la population, les services publics locaux
obligatoires. Si l'Espagne est un des pays les plus décentralisé d'Europe occidentale au niveau
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régional, la situation est différente au niveau local. Il est envisagé, à ce titre, la mise en œuvre d'un
soi-disant "Pacte Local", qui aurait pour but le renforcement des entités locales. Mais ce processus
exigerait, en fait, le transfert ou la délégation de compétences autonomiques en faveur des
collectivités locales qui ont une capacité suffisante pour gérer des services publics.
L'article 149 désigne une série de fonctions qui relèvent, en principe, de la compétence de l'Etat.
Contrairement à ce qui avait été prévu, les 32 fonctions énumérées par l'article n'ont pas été
attribuées à l'Etat, car il a été reconnu pour la plupart une compétence concurrentielle ou partagée
des Communautés autonomes en réservant à l'État uniquement la législation de base ou en
attribuant aux Communautés autonomes l'exécution de compétences étatiques.
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2 - les plans de développement économique régional :
Dans son article 131 , la constitution espagnole de 1978 prévoit : « L’État pourra, par une loi,
planifier l’activité économique générale pour veiller aux besoins collectifs, équilibrer et harmoniser le
développement régional et sectoriel et stimuler la croissance des revenus et de la richesse et leur
plus juste distribution. Le Gouvernement élaborera les projets de planification compte tenu des
prévisions qui lui seront fournies par les communautés autonomes, ainsi que des conseils et de la
collaboration des syndicats et autres organisations professionnelles, patronales et économiques. On
constituera à cette fin un conseil dont la composition et les fonctions seront définies par une loi. » .
Ainsi le statut andalou dans son article 18.1 indique que « il correspond à la Communauté autonome
andalouse, conformément aux règles et règlements de la performance économique générale….
Compétence exclusive sur les éléments suivants : développement économique et planification en
Andalousie… » Il est clair que le La CAA a des compétences en planification, compétences sur
lesquelles elle s'est appuyée pour élaborer divers plans économiques. Nous insistons toutefois sur le
fait que cette politique de la CAA peut créer des incompatibilités avec la politique de l'Administration
centrale. Pour cette raison, en 1984, nous avons exposé la commodité de créer une commission ou
un groupe de travail afin de coordonner les plans des différentes Communautés. En effet, les plans
économiques des différentes Communautés autonomes ont été exécutés par les gouvernements
respectifs, et par conséquent il n'y a pas de plan économique pour l'Administration centrale pour les
régions. Il est vrai que pour obtenir de l'aide de l'Union européenne (UE) il a fallu présenter un plan
de développement régional sur la base des propositions de la CAA, que nous analyserons plus loin.
Toutefois, en raison de la crise économique et financière internationale qui a durement touchée
l’Espagne à partir de 2007, le gouvernement a, sous l’impulsion du G20 et de l’Union européenne,
lancé un « plan de relance de l’économie et de l’emploi » appelé Plan E. En parallèle, le pouvoir
exécutif a élaboré une « stratégie pour une économie durable » visant à favoriser l’investissement
dans la recherche et le développement, à mettre l’accent sur les énergies renouvelables et à
promouvoir la libéralisation des services. Selon lui, le développement durable se veut économique,
écologique et social et s’accompagne, entre autres choses, d’une amélioration des méthodes et des
procédures d’action du secteur public dans l’économie. Dans ce cadre, la loi 2/2011 sur l’économie
durable s’attache à réformer la procédure administrative ainsi qu’à rationnaliser et à uniformiser,
dans une logique transversale commune, les statuts des « autorités de régulation indépendantes »
agissant sur le secteur économique. Il en va ainsi de la Commission Del Mercado de las
Telecomunicaciones (Commission du marché des télécommunications, CMT), de la Comisión
Nacional de Energía (Commission nationale de l’énergie, CNE), de la Comisión Nacional del Sector
Postal, (Commission nationale du secteur postal, CNSP) et de la Comisión Nacional de la Competencia
(Commission nationale de la concurrence, CNC).
Si nous laissons de côté le programme d'urgence andalou préparé dans le période pré-autonome et
qui n'a pas été achevée, il y a eu huit plans économiques tout au long de l'histoire du CAA :
• Plan économique de l'Andalousie (1984-1986)
• Programme de développement économique andalou (1987-1990)
• Plan de développement économique andalou (1991-1994)
• Plan économique d'Andalousie Horizon 2000 (1998-2000)
• Plan économique de l'Andalousie du XXIe siècle (2002-2005)
• Plan de développement économique andalou (2006-2013)
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• Plan de développement économique andalou (2014-2020)
• Plan de développement économique de l'Andalousie Horizon 2027 (2021-2027)
La préparation et le traitement des plans ont connu peu de variations au cours de la période
indiquée. La préparation du Plan s'est articulée autour de la Direction Générale de la Planification le
Ministère de l'Economie et des Finances ; qui était chargé d'effectuer les travaux et études et la
coordination des travaux des différents Ministères. Il y avait une commission technique de rédaction
présidée par le secrétaire général de l'économie du ministère correspondant, à laquelle ils ont
également participé représentants des autres ministères. Il y avait aussi un comité d'experts pour
articuler la participation du monde scientifique et universitaire. La collaboration des entreprises
locales et des agents économiques et social a été canalisé par la Commission andalouse de
planification économique ; Cependant, la répartition des compétences en matière de planification ne
permet pas d’affirmer qu'ainsi l'intervention des corporations a été assurée local dans l'élaboration
du plan.
La priorisation des secteurs dans les plans s'est concentrée sur les activités qui occupent une place
importante dans l'économie andalouse, avec les logiques adaptations dans le temps.
• Le Plan 1984-1986 a mis l'accent sur l'industrie de transformation agraire et secteurs à forte
croissance.
• En 1987-1990, la priorité a été donnée au complexe agro-alimentaire.
• Le Plan 1991-1994, en termes plus détaillés, a indiqué comme objectifs secteurs l'industrie agro-
alimentaire en premier lieu et les sous-secteurs « électriques et électroniques ”,“ matériel de
transport ”,“ machines et équipements ”,“ textile ”, "Bois" et "arts graphiques", deuxième.
• Quant au Plan 2002-2005, il contient, par rapport aux secteurs, les objectifs suivants :
- Favoriser la modernisation du complexe agroalimentaire.
- Promouvoir la restructuration et la modernisation du secteur de la pêche…
Les différences sont plus apparentes que réelles. Dans un monde si changeant comme l'actuelle, il
est logique que ces adaptations aient lieu. Les différences d'expression suggèrent cependant que
chaque fois qu'un plan est élaboré ils "oublient" les précédents. En résumé, priorité au complexe
agro-alimentaire et au tourisme comme activités traditionnelles de l'économie andalouse, mais aussi
un engagement clair envers diversification.
D- Exécution et contrôle :
En ce qui concerne l'exécution du Plan, les règlements sont assez brefs, ils se limitent à transformer
la Commission technique de rédaction en Commission de suivi. L'exécution des plans correspond aux
différents Ministères, leurs organismes et organismes autonomes ; ces organes d'exécution
présentent rapports annuels à la Commission de suivi. L'évaluation périodique correspond au Conseil
des gouverneurs du Conseil d'administration Andalousie. L'évaluation finale est basée sur un rapport
préparé à la fin de votre période de la validité, qui contiendra une évaluation de ses effets à moyen
terme ; le développement de ce rapport sera fait par la Direction Générale de l'Aménagement. Dans
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leurs compétences respectives, l'élaboration finale fera l'objet d'une délibération en Conseil des
gouverneurs et le Parlement d'Andalousie, bien que cela ne semble pas très clairement dans le
document. Le contrôle d'exécution fera le Plan, qu'il soit ou non un guide décisif de la politique du
gouvernement andalou.
La connaissance du Plan dans les médias citoyens est également importante. Collaboration
d'entreprises, d'organisations et d'Andalous en général ils peuvent faire du Plan un document vivant.
Lors de l'approbation du Plan 1984-1986, une présentation publique en a été faite dans toutes les
provinces andalouses, pour ce qui a été dit sur le Plan et les médias andalous ont été impliqués dans
son développement.
Le contenu de cette politique a été défini et articulé, de manière concertée, à travers des plans de
développement régionaux successifs. Ils ont rendu possible les transformations économiques et
sociales de l'Andalousie, dont les résultats peuvent être observés à la lumière des changements
survenus dans l'économie andalouse au cours des dernières décennies. Ce Plan, qui commence avec
l’accord de du 4 septembre 2018 du Conseil d'administration, qui approuve la formulation du Plan de
développement économique andalou Horizon 2027, sera valable jusqu'en 2027 et constituera le
cadre stratégique pour le développement économique régional de l'Andalousie, qui servira de
référence principale pour les agents publics et privés impliqués dans le développement de la
Communauté autonome. Ce Plan a procédé à une analyse de la situation en Andalousie par rapport
aux principaux défis qui affectent l'économie mondiale et qui font l'objet de débats et de discussions
dans le contexte international.
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• Nouveaux défis en matière d'éducation, de formation et d'emploi.
• Modèle économique et territorial.
Le PDEA 2027 vise à établir une approche stratégique de développement régional pour
l'Andalousie, qui permet de promouvoir la croissance et l'emploi dans la Communauté
autonome. Le Plan est composé de trois principes directeurs :
➢ Évaluabilité : Ce principe traduit le fait que la stratégie doit pouvoir être évaluée selon des
critères de cohérence, d'efficience et d'efficacité. Cela implique, en premier lieu, la réalisation
d'un diagnostic qui permet de détecter les défis auxquels il faut répondre, ainsi qu'une analyse
de la pertinence des actions qui sont proposées pour faire face à ces défis. Deuxièmement, le
plan doit disposer d'un système de suivi et d'évaluation adéquat permettant d'évaluer
l'efficience et l'efficacité des actions qu'il contient.
C- Contenu du plan :
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E- Le processus de production comprendra 3 phases :
❖ Étape 1 : Le Secrétariat Général à l'Economie prépare un document de base pour le PDEA 2027
qui est soumis à la Commission de Politique Economique pour validation puis à la Commission
Déléguée aux Affaires Economiques pour approbation. La Commission de politique économique, en
tant qu'organe principal d'appui de la Commission déléguée aux affaires économiques, invite les
ministères à présenter un diagnostic et une proposition de mesures à adopter dans leurs domaines
de compétence respectifs sur la base du document de base susmentionné. Une fois les propositions
présentées, la Direction Générale de la Planification Economique et des Statistiques organise des
réunions bilatérales avec chacun des Ministères pour préciser et structurer les propositions, de
manière à garantir la pertinence des propositions dans le cadre de leur diagnostic. La Direction
Générale de la Planification Economique et des Statistiques, sur la base des résultats de ces travaux,
prépare le premier projet de PDEA 2027, qui contiendra, au minimum, le diagnostic et la partie
propositionnelle, et qui sera présenté à la Politique Economique. Commission pour le soumettre à
votre délibération et accord.
❖ Étape 2 : Une fois le premier projet examiné et approuvé par la Commission de politique
économique, il est soumis aux agents économiques et sociaux pour examen. Compte tenu des
observations et propositions présentées, la Direction Générale de la Planification Economique et des
Statistiques prépare le deuxième projet de PDEA 2027 et le transmet pour son rapport et validation à
la Commission de Politique Economique.
❖ Étape 3 : Le document ci-dessus est soumis à l'information du public pendant une période d'au
moins un mois, annoncé au Journal officiel de la Junta de Andalucía et sur le site Web du ministère
de l'Économie, des Finances et de l'Administration publique, où il est mis en œuvre, conformément
aux dispositions de la loi 39/2015 du 1er octobre sur la procédure administrative commune des
administrations publiques, une procédure télématique pour la présentation des allégations. Les
allégations formulées seront prises en considération pour la rédaction par la Direction générale de la
planification économique et des statistiques du troisième projet de PDEA 2027. Ce projet, ainsi que
les allégations présentées, seront transmis à la Commission de politique économique pour validation
et présentation devant la commission déléguée aux affaires économiques. Une fois le projet final
examiné par la Commission déléguée aux affaires économiques, le chef du ministère de l'Économie,
des Finances et de l'Administration publique soumet la proposition de plan de développement
économique andalou Horizon 2027 au Conseil des gouverneurs pour approbation.
F- Qualification :
Le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Administration Publique est habilité à adopter les
actes nécessaires à l'élaboration et à l'exécution du présent Accord.
G- Efficacité :
Cet accord prendra effet le jour suivant sa publication au Journal Officiel de la Junta de Andalucía
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Conclusion :
La coopération transfrontalière peut être définie comme « tout type d’action concertée entre les
institutions publiques de deux (ou plusieurs) États voisins, appliquée dans des zones ou des territoires
situés des deux côtés d’une frontière, dans le but de renforcer les relations de voisinage entre ces États
et leurs collectivités territoriales respectives par l’utilisation de tous les moyens de coopération
disponibles[1] ». Elle se différencie donc de la coopération transnationale qui consiste à relier des
regroupements de régions ainsi que de la coopération interrégionale entre des régions non contiguës.
L’apparition de ces nouvelles solidarités territoriales fonctionnelles a affaibli les niveaux de décision
traditionnels, en asymétrie avec la réalité des échanges[2]. Ce phénomène est apparu à la fin des
années 1970 en Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Puis il a progressivement touché les États
fédérés et très décentralisés d’Europe (Allemagne, Belgique) avant de s’étendre à l’ensemble des
collectivités territoriales frontalières occidentales[3]. La coopération transfrontalière est fondamentale
pour le processus de construction européenne, car elle favorise à la fois l’intégration des peuples et
l’élargissement vers les pays tiers frontaliers[4].
Nous nous penchons ici sur le cas de la frontière franco-espagnole. Ce choix tient au fait que les
Pyrénées sont l’une des plus anciennes frontières européennes et qu’elles mettent en relation deux
États aux structures très différentes. En France, même si elle a été assouplie depuis les années 1980, la
centralisation reste un élément structurant du système politique intraétatique. À l’inverse l’Espagne
des autonomies a conféré de larges compétences à ses dix-sept régions autonomes. Nous excluons
volontairement l’Andorre, qui malgré la faible taille de son territoire est un État à part entière, avec
tous les attributs que cette catégorie implique[5]. Le fait de considérer les Pyrénées comme un
ensemble territorial relativement unitaire est motivé par les relations traditionnelles qu’entretiennent
les collectivités pyrénéennes entre elles depuis le Moyen Âge. En dépit de leur caractère de montagnes
frontalières, les Pyrénées semblent renouer avec un passé, mythifié sous bien des aspects, grâce à la
projection internationale des entités subétatiques.
Dans cet article nous effectuons une comparaison entre les différentes institutions de coopération
transfrontalière établies entre les collectivités territoriales françaises et espagnoles. Nous cherchons à
établir l’état général de la coopération transpyrénéenne et souhaitons découvrir quels sont les facteurs
influant sur la réussite ou l’échec de ces projets. Après la présentation des fondements de la
coopération transfrontalière, nous présenterons l’évolution de cette politique dans les Pyrénées. Enfin,
nous comparerons les différents projets de coopération ainsi que les enjeux qui s’y rattachent au sein
des différents territoires pyrénéens.
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Le mot frontière est un terme aux contours imprécis. La langue anglaise, à la différence des langues
latines, distingue au moins deux dimensions différentes : le boundary ou border et la frontier. Les
deux premiers termes renvoient à l’idée de frontières-lignes qui sont des limites franches divisant deux
entités tandis que le troisième se réfère au concept de frontières-zones qui peuvent varier de plusieurs
centaines de kilomètres en fonction des effets de la frontière. Cette dyade y exerce alors les quatre
fonctions classiques décrites par C. Raffestin[6] : la traduction, la régulation, la différenciation et la
relation. La frontière est tout d’abord une ligne disjonctrice qui traduit une volonté, un pouvoir, une
souveraineté. Plus l’on s’éloigne de la frontière et plus ce pouvoir s’affaiblit. Ensuite, la frontière
régule les entrées et sorties. Les services de la police de l’air et des frontières jouent un rôle
fondamental dans ce filtrage frontalier qui continue dans le contexte de l’Europe de l’Acte Unique,
même si c’est de façon moins visible. Puis la frontière différencie et préserve l’asymétrie entre deux
entités. Ce pouvoir de division permet que des cultures différentes puissent s’épanouir isolées les unes
des autres par une enveloppe protectrice. Enfin, la frontière a un rôle de mise en relation des deux
côtés de la limite. Elle relie des zones qui collaborent autour d’un patrimoine frontalier communes
Pour D. Bach et J.-P. Leresc.
Territoires transfrontaliers ne sont pas des catégories de zonage explicitement reconnues par les États,
mais des territoires fluides qui n’émergent qu’à la suite d’une prise de conscience de la part des
acteurs frontaliers. Cette prise de conscience porte sur le décalage entre les territoires institutionnels
classiques (villes, départements, provinces, etc.) et les territoires fonctionnels apparus sous l’effet des
flux transfrontaliers (bassin d’emploi transfrontalier, zone commerciale transfrontalière, etc.). Ce
changement est double. D’une part, les acteurs distendent leurs liens avec leurs territoires
institutionnels de référence et d’autre part ils en lient de nouveaux avec les territoires transfrontaliers
émergents. Néanmoins, il est encore tôt pour parler des zones transfrontalières comme de territoires à
part entière. Territoires de superposition plus que de substitution, leur cohérence n’est pas totale, et
leur dynamique dépend à la fois de facteurs internes (capacité de gouvernance des collectivités
participantes) et externes (statut juridique octroyé par l’Union européenne et les États).
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