Institut Supérieur de Gestion de Tunis

Département Finance – Comptabilité

Responsable du cours : Olfa Aissa

Module : Contrôle de Gestion (Approfondi et Stratégique)

Niveau : 1ème année M.P.C.

Correction de la série n° 2

Exercice n° 4

1. Etablissement des différents budgets

a) Le budget des encaissements peut être présenté ainsi :

J F M A M J
Ventes TTC 116012 134550 137540 167440 197340 215280
Encaissements au comptant (2/3 des ventes du mois 77341 89700 91693 111627 131560 143520
M)
Encaissement à crédit (1/3 des ventes du mois M-1) 38671 44850 45847 55813 65780
Créances clients au bilan
40000
Total des encaissements 117341 128371 136543 157473 187373 209300

b) Le budget des décaissements : son élaboration pourra se faire en plusieurs étapes :

- Décaissements relatifs aux achats

Il suffit de décaler les achats TTC de 2 mois et de prendre en compte le règlement des fournisseurs figurant au
bilan.

J F M A M J
Achats TTC 150098 165646 116251
Règlements 142000 150098 165646

- Décaissements de la TVA

La différence entre TVA sur ventes du mois M et TVA sur achats du mois M donne la TVA à décaisser (ou
éventuellement un crédit de TVA à reporter) ; le versement aura lieu le mois M+1 après déduction éventuelle
d’un crédit de TVA antérieur.

J F M A M J
TVA sur ventes 19012 22050 22540 27440 32340 35280
TVA sur achats 24598 0 27146 0 19051 0
TVA sur immobilisations 9800*
TVA à décaisser 22050 17640 13289 35280
Crédit de TVA - 5586 -4606
Règlement 8500 0 16464** 0 13034*** 13289

1
* 50000 0,196 = 9800
* *22050 − 5586 = 16464
* * *17640 − 4606 = 13034

- Décaissements des autres charges

Les versements aux organismes sociaux doivent inclurent :

- les cotisations salariales, soient 20 % des salaires bruts et les charges sociales patronales ;
- leur règlement est décalé d’un mois par rapport aux salaires.
Pour les charges diverses, il faut exclure le montant des amortissements qui ne sont pas des charges décaissées.

J F M A M J
Salaires bruts 43000 43000 43000 43000 43000 43000
Charges sociales 18490 18490 18490 18490 18490 18490
Retenues salariales 8600 8600 8600 8600 8600 8600
Salaires nets * 34400 34400 34400 34400 34400 34400
Organismes sociaux 48500 27090** 27090 27090 27090 27090
Autres charges 3500 4500 3420 1290 5500 1050
Total des décaissements 86400 65990 64910 62780 66990 62540

* salaires bruts – retenues salariales

** retenues salariales + charges sociales du mois M-1

- Synthèse des décaissements

Elle reprend l’ensemble des décaissements calculés précédemment plus éventuellement certains décaissements
exceptionnels (investissement) :

J F M A M J
Règlement des achats 142000 0 150098 0 165646 0
Règlement de la TVA 8500 0 16494 0 13034 13289
Paiement des autres charges 86400 65990 64910 62780 66990 62540
Investissement 59800
Total des décaissements 236900 65990 231472 62780 305470 75829

c) Le budget de trésorerie reprend le total des encaissements et décaissements et fait apparaître la trésorerie
initiale et finale de chaque période :

J F M A M J
Trésorerie initiale 125000 5441 67822 -27107 67587 -50510
Encaissements 117341 128371 136543 157473 187373 209300
Décaissements 236900 65990 231472 62780 305470 75829
Trésorerie finale 5441 67822 -27107 67587 -50510 82961

2. Equilibrage de la trésorerie

L’étude précédente fait apparaître des déficits de trésorerie fin mars et fin mai. L’entreprise devra recourir à des
concours bancaires afin de les combler. Les deux formes les plus courantes en sont :
2
 - l’escompte de traites ou de lettres de change ;
- le découvert bancaire.
Il convient aussi d’envisager les utilisations possibles des excédents.

a) L’escompte des traites ou des lettres de change

En fonction de ses besoins et dans la limite d’un plafond d’escompte négocié avec sa banque, l’entreprise
remettra ses traites à l’escompte pour disposer des fonds avant l’échéance.

Application à l’exemple :

Supposons que l’escompte des traites se fasse au taux annuel de 9 %.

Le déficit fin mars n’apparaîtra qu’en fin de mois, au moment du paiement des fournisseurs. Les remises à
l’escompte pour combler ce déficit seront des traites ou des lettres de change à échéance en avril. Ces créances
à fin d’avril correspondent aux règlements à crédit du mois d’avril, soit 45.847 D d’après le budget des
encaissements. Elles sont donc suffisantes pour couvrir le déficit de 27.107 D.

Soit X le montant à remettre à l’escompte :

0,09  30
L’escompte (intérêts débiteurs) sera égal à : X = 0,0075X
360
On devra donc avoir X – 0,0075X = 27.107 ; X = 27.312 D.
La trésorerie fin mars sera donc augmentée de 27.107 (déduction faite des commissions bancaires) ; en
contrepartie, les règlements d’avril seront diminués de 27.312.
La trésorerie fin avril et fin mai est donc diminuée du montant de l’agio soit 205.

Le déficit à couvrir fin mai est donc de 50.510 + 205 = 50.715 D.

Le même raisonnement que précédemment conduit à remettre à l’escompte un montant X tel que :
X – 0,0075 X = 50.715 ; X = 51.098 D.
L’agio de 383 réduira d’autant la trésorerie fin juin.

Le budget ajusté de trésorerie se présenterait ainsi :

J F M A M J
Trésorerie initiale 125000 5441 67822 0 67382 0
Encaissements 117341 128371 136543 157473 187373 209300
Escompte 27107 -27312 50715 -51098
Décaissements 236900 65990 231472 62780 305470 75829
Trésorerie finale 5441 67822 0 67382 0 82373

b) Le recours au découvert bancaire

Les banques peuvent dans certaines conditions autoriser les entreprises à avoir un découvert. Le taux appliqué
sur ces découverts est généralement supérieur à celui de l’escompte, car ces crédits, non garantis par des traites,
présentent plus de risques d’impayés. Une commission de plus fort découvert représentant par exemple 0,05 %
du plus fort découvert grève le coût de l’opération. L’intérêt est calculé sur le montant du découvert qui peut
varier chaque jour.

Application à l’exemple :

Supposons que le taux appliqué aux découverts soit de 12 %. Analysons l’évolution de la trésorerie début avril.
Le découvert initial de 27.107 va se résorber progressivement au fur et à mesure des encaissements au comptant
des ventes, diminués des charges payées au comptant.

3
En supposant que leur répartition est régulière sur le mois, elles s’élèvent à 111.627 – 1.290 = 110.337 soit
3.678 par jour.
Compte tenu des autres échéances de dépenses sur le mois, l’évolution de la trésorerie en avril se présente
ainsi :

Le déficit est résorbé après environ 7 jours. Pendant cette période, l’intérêt à 12 % porte sur un découvert
moyen de 27.107 / 2 = 13.554 D.
0,12  7
Le montant des intérêts : 13.554 = 32
360
Commission de plus fort découvert : 27.107 * 0,0005 = 14

Agio total = 32 + 14 = 46

Ce montant est à comparer à celui de l’escompte sur la même période : 205.

Malgré son taux plus élevé, le crédit par découvert a ici un coût plus faible car il adapte, contrairement à
l’escompte, le montant et la durée du crédit aux besoins exacts de l’entreprise. C’est une formule plus souple
pour la gestion de la trésorerie mais les banques peuvent en limiter l’octroi aux clients qui présentent des
garanties suffisantes.

c) La gestion des excédents

Le trésorier pourra chercher à placer les soldes positifs prévisibles sur certaines périodes. Ces placements
doivent avoir des échéances rapprochées dans la mesure ou les excédents importants sont de courte durée. Une
diminution du recours au crédit fournisseur peut être une solution intéressante pour la gestion des excédents si
les paiements au comptant donnent lieu à des escomptes de règlements.

3. L’établissement des états financiers prévisionnels

On aurait donc le bilan schématique suivant en début de période :

ACTIFS VALEURS CAPITAUX PROPRES et PASSIFS VALEURS

Immobilisations nettes 200 000 Capitaux propres 261 000

Stocks 95 000 Fournisseurs 142 000
Clients 40 000 Etat 8 500
Trésorerie 125 000 Organismes sociaux 48 500
4
 a) Etablissement de l’état de résultat prévisionnel

Les principaux éléments sont à rechercher dans la colonne « total des budgets opérationnels », hors TVA
déductible :
- ventes : 809500
- achats : 361200
- charges personnel : 258000 + 110940 = 368940
- charges diverses (hors amortissement) : 31260 – 6 * 2000 = 19260
- amortissement : 2000 * 6 = 12000

Pour la variation des stocks, il convient de calculer le coût d’achat des marchandises vendues : Le taux de
marge est de 45 % du prix de vente, ce coût d’achat représente 55 % des ventes HT, soit 55% * 809500 =
445225

Le compte de stocks peut être schématisé ainsi :

- Stock initial : 95000
- Entrées (achats) : 361200
- Sorties (ventes) : 445225
- Stock final : 10975

Soit une variation de stock de 95000 – 10975 = 84025

Les charges financières prévisibles ont été mises en évidence lors de l’équilibrage de la trésorerie. La différence
entre les valeurs nominales des effets escomptés et les valeurs nettes nous donne le montant des charges
financières soit : 27312 – 27107 + 51098 – 50715 = 588
Ces calculs préalables permettent de présenter le compte de résultat prévisionnel pour le premier semestre :

CHARGES VALEURS PRODUITS VALEURS

Achats de marchandises 361200 Ventes de marchandises 809500
Variation de stock 84025
Charges de personnel 368940
Charges diverses 19260
Dotations 12000
Charges financières 588 Résultat (perte) 36513

TOTAL 846013 TOTAL 846013

b) Etablissement du bilan prévisionnel

A partir des budgets opérationnels, on cherche les montants des produits non encore encaissés au 30/06 et le
montant des charges non encore décaissées. Ces sommes seront inscrites au bilan final en créances ou en
dettes.

- ventes : il reste à encaisser 1/3 des ventes TTC de juin soit 215280/3 = 71760
- achats : ceux de mai non encore réglés soit 116251
- organismes sociaux : 20 % des salaires bruts de juin (8500) et les charges sociales de juin (18490) soit
un total de 27090
- on reste redevable de la TVA sur les ventes de juin (35280)
- les immobilisations nettes augmentent de 50000 (acquisition) et diminuent de 12000 (amortissement) :
200000 + 50000 – 12000 = 238000
- la valeur du stock final a été calculée pour l’établissement du compte de résultat : 10975
- la trésorerie finale a été calculée dans le budget de trésorerie mois par mois : 82373
5
Le bilan au 30/06 se présente donc ainsi :

ACTIFS VALEURS CP et PASSIFS VALEURS

Immobilisations nettes 238 000 Capitaux propres 261 000
Stocks 10 975 Résultat - 36 513
Clients 71 760 Fournisseurs 116 251
Trésorerie 82373 Etat 35 280
Organismes sociaux 27 090

TOTAL 403 108 TOTAL 403 108

Le rapprochement des trois documents de synthèse (état de résultat, bilan et budget de trésorerie) donne une
vision globale sur l’évolution prévisible de l’entreprise. On peut conclure :
- à une insuffisance de rentabilité (résultat négatif), malgré un taux de marge élevé ; le montant de
charges de structure apparaît trop important par rapport à l’activité prévue ; il reste à voir si
l’augmentation des ventes en fin de semestre conforme sur le second ;
- à une situation de trésorerie qui reste pour le moment satisfaisante ; l’absence de rentabilité ne s »est pas
encore traduite en termes de trésorerie en raison du de stockage et d’une situation de départ très
excédentaire.

Au vu de ces prévisions, l’entreprise pourra être amenée à modifier sa politique : réduction des charges de
structure ou engagement de procédures pour développer l’activité ; placement des excédents temporaires de
trésorerie.

Exercice 5

1. Budget des ventes

J F M A M J
Q 16 200 16 200 18 000 18 000 19 200 19 200
CA 324 000 324 000 360 000 360 000 384 000 384 000
TVA 58 320 58 320 64 800 64 800 69 120 69 120
CA TTC 382 320 382 320 424 800 424 800 453 120 453 120
Rég. 60 % 229 392 229 392 254 880 254 880 271 872 271 872
Rég. 40 % 152 928 152 928 169 920 169 920 181 248
Bilan 320 000
Total 549 392 382 320 407 808 424 800 441 792 453 120

2. Budget des achats

Consommation semestrielle (C) = 1 280 * 6 = 7 680

Cc = 480
Cs = 2

2 * C * Cc 2 * 7680* 480
Q* = = = 1920
Cs 2
N* = 4

6
 J F M A M J
Stock initial 1 600 320 960 1600 320 960
Conso 1 280 1 280 1 280 1 280 1 280 1 280
Achat 1 920 1 920 1 920 1 920
Stock final 320 960 1 600 320 960 1 600

J F M A M J
Q 1 920 1 920 1 920 1 920
Valeur 192 000 192 000 192 000 192 000
TVA 34 560 34 560 34 560 34 560
Achat TTC 226 560 226 560 226 560 226 560
Rég. 50 % 113 280 113 280 113 280 113 280
Rég. 50 % 113 280 113 280 113 280
Bilan 144 000 144 000
Total 144 000 257 280 226 560 113 280 113 280 226 560

3. Budget des salaires et charges sociales

J F M A M J
Sal. Bruts 124 000 124 000 124 000 124 000 124 000 124 000
Sal. Nets 117 800 117 800 117 800 117 800 117 800 117 800
Chg. Soc. 24 800 24 800 24 800 24 800 24 800 24 800
Rég. SN 117 800 117 800 117 800 117 800 117 800 117 800
Rég. CS 24 800 24 800 24 800 24 800 24 800
Bilan 32 000
Total 149 800 142 600 142 600 142 600 142 600 142 600

4. Budget des charges de production et de distribution

J F M A M J
Ch. Prod. 104 000 104 000 104 000 104 000 104 000 104 000
TVA 18 720 18 720 18 720 18 720 18 720 18 720
CP TTC 122 720 122 720 122 720 122 720 122 720 122 720
Ch. Dist. 16 200 16 200 18 000 18 000 19 200 19 200
TVA 2 916 2 916 3 240 3 240 3 456 3 456
CD TTC 19 116 19 116 21 240 21 240 22 656 22 656
Total 141 836 141 836 143 960 143 960 145 376 145 376

5. Budget des investissements

1 − (1 + 0,15) −5
VAN A = −150000+ 80000* = 118172,41
0,15
VAN B = −160000 +
112000* (1 + 0,15) −1 + 102000* (1 + 0,15) − 2 + 92000* (1 + 0,15) −3 + 52000* (1 + 0,15) − 4 + 52000* (1 + 0,15) −5
= 130593,94
Choix : retenir le modèle B

J F M A M J
Prix 160 000
TVA 28 800
Prix TTC 188 800
Règlement 68 800
7
 6. Budget de TVA

J F M A M J
TVA/ Chiffres d’aff. 58 320 58 320 64 800 64 800 69 120 69 120
TVA/ Matières prem. 34 560 34 560 34 560 34 560
TVA/ Coûts prod. 18 720 18 720 18 720 18 720 18 720 18 720
TVA/ Coûts dist. 2 916 2 916 3 240 3 240 3 456 3 456
TVA/ Machine 28 800
Solde 36 684 2 124 8 280 14 040 12 384 12 384
Total règlement 0 0 808 8 280 14 040 12 84

7. Synthèse des décaissements

J F M A M J
Achat 144 000 257 280 226 560 113 280 113 280 226 560
Frais per. 149 800 142 600 142 600 142 600 142 600 142 600
Chg. Pr.Di 141 836 141 836 143 960 143 960 145 376 145 376
TVA 0 0 808 8 280 14 040 12 384
Immo 68 800
Dividendes 50 000
Total 435 636 541 716 513 928 526 920 415 296 526 920

8. Budget de trésorerie

J F M A M J
Très. Init. 285 000
Enc. 549 392 382 320 407 808 424 800 441 792 453 120
Déc. 435 636 541 716 513 928 526 920 415 296 526 920
Très. Fin. 398 756 239 360 133 240 31 120 57 616 - 16 184

9. Bilan et état de résultat prévisionnels

- Amortissements = (48 000 / 2) + ((160 000 / 5) * 3 / 12) = 32 000

- Stock final de MP = stock initial + achats – consommations

= 160 000 + (1 920*4*100) – (1 280*6*100) = 160 000
Variation de stock = 0

- Quantité produite = 18 000 * 6 = 108 000

Valeur de la production = 18 * 108 000 = 1 944 000

Coût unitaire moyen pondéré = (317 000 + 1 944 000) / (25 000 + 108 000) = 17

Quantité vendue = 106 800

Stock final de PF = stock initial + production – ventes

Stock final = 317 000 + 1 944 000 – (106 800 * 17) = 445 400

Variation de stock = 445 400 – 317 000 = 128 400

8
 Etat de résultat au 30/06/2015

Charges Produits
Achats 768 000 Ventes 2 136 000
Charges de production 624 000 Variation de stocks PF 128 400
Charges de distribution 106 800 Pertes 122 000
Faris de personnel 855 600
Amortissement 32 000
Total 2 386 400 Total 2 386 400

Bilan au 30/06/2015

Actifs Capitaux propres et passifs

Immobilisations nettes 528 000 Capitaux propres 1 100 000
Stocks de MP 160 000 Résultat (122 000)
Stocks de PF 445 400 Fournisseurs 113 280
Clients 181 248 TVA 12 384
Charges sociales 24 800
Dividendes à payer 50 000
Fournisseurs immobilisations 120 000
Découvert 16 184
1 314 648 1 314 648