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COURS DE GESTION DE LA TRESORERIE

LICENCE PROFESSIONNELLE
NIVEAU : 3
Volume horaire : 60
Heures payées : ?
Cours préparé et dispensé par : ATEBA AMBASSA

INTRODUCTION GENERALE

Gérer la trésorerie consiste à assurer au moindre coût l’équilibre financier à court terme de
l’entreprise. Le trésorier doit gérer les liquidités de l’entreprise de façon à éviter les situations
d’insolvabilité. L’entreprise doit être à tout moment en mesure de faire face aux échéances qui
se présentent (règlement d’un fournisseur, remboursement d’un emprunt, paiement du
personnel…), soit avec des liquidités disponibles, soit en obtenant sans difficulté les crédits à
court terme nécessaires. Le trésorier doit rechercher les financements à court terme les moins
onéreux et placer les excédents dans les meilleures conditions possibles. Il doit également gérer
les risques financiers (par exemple le risque de change) de la manière la plus avantageuse
possible pour l’entreprise.

La gestion de la trésorerie a connu de nombreux développements depuis une vingtaine


d’années :

- Amélioration des prévisions grâce aux perfectionnements de l’informatique ;


- Choix plus étoffés en matière de financements et de placements à court terme ;
- Nécessités de gérer les risques financiers accrus (risque de change et risque de taux
d’intérêt notamment) ;
- Contribution croissante au système d’information global de l’entreprise.

Le présent cours se propose de traiter des notions du budget de trésorerie, de la gestion de la


trésorerie par un plan de trésorerie, des notions sur les principaux financements à court terme,
le coût des financements à court terme et les placements à court terme.

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CHAPITRE 1 : LES PREVISIONS DE TRESORERIE : LE BUDGET DE TRESORERIE

Introduction :

La trésorerie est constituée par les soldes disponibles en caisse, en banque, en compte courant
postal, les bons de trésor, les cartes de crédit (monnaie électronique), les valeurs mobilières de
placement, on peut aussi y ajouter les effets escomptés.

Les mouvements de la trésorerie sont commandés par le jeu des recettes et des dépenses
pouvant se classer en trois grandes catégories :

- Les recettes et dépenses correspondant aux activités essentielles de l’entreprise et


comprises dans le compte d’exploitation (achat, vente et production) ;
- Les recettes et dépenses extérieures à cette activité quoique entrainées par elles
(investissements et désinvestissements) ;
- Les recettes et les dépenses correspondant aux opérations financières (le capital, les
emprunts, les intérêts…).
I. PREVISIONS A COURT TERME
1) Principe

Les prévisions sont effectuées mois par mois, pour une durée d’un an en principe. Ce type de
prévision suppose que l’entreprise ait mis en place un système global de prévision sur une durée
au moins équivalente (prévision budgétaire ou plan prévisionnel).

2. Schéma d’élaboration du budget de trésorerie

On constate que les mouvements de trésorerie résultent des opérations prévues dans les budgets
de vente, de fabrication, d’approvisionnement, d’investissement, des frais de production et de
distribution, des services généraux et de TVA.

3. Problèmes particuliers liés à certains postes

Il est évident que le budget de trésorerie ne regroupe que des dépenses et des recettes, ainsi ni
les charges non encaissables, ni les produits non encaissables n’apparaissent dans les sommes
considérées.

Ne doivent donc être pris en compte :

- Les dotations aux amortissements et aux provisions ;


- Les valeurs comptables de cession d’éléments d’actif immobilisés ;
- Le résultat ;
- Les variations de stock ;
- Les reprises d’amortissements et de provisions ;
- Les quotes-parts de subventions virées au résultat.

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Cependant les transferts de charges sont comme pour le calcul de la CAFG, considérées comme
des produits encaissables.

3.1 Clients et Fournisseurs

Les montants correspondants ainsi que les achats et ventes effectués au comptant sont pris pour
leur valeur taxe comprise.

Les ventes de produits non soumis à la TVA sont considérées pour leur montant HT.

3.2 TVA à décaisser

Comme le montre le schéma précédent, un tableau de calcul séparé est nécessaire pour
déterminer le montant de la TVA à décaisser. Il convient pour l’établir d’appliquer le bon
critère (livraison ou encaissement du prix) pour trouver le mois d’exigibilité de la TVA.

La TVA calculée est sauf en cas de règlement par obligations cautionnées, réglée le mois suivant
au plus tard le 15.

Le crédit de TVA s’impute en principe sur la TVA facturée du mois suivant.

La formule de calcul est la suivante :

TVA due ou Crédit de TVA = TVA facturée(m) – TVA récupérable (m)

4. Structure des Tableaux

Tableau des encaissements sur ventes et autres encaissements

Montant janvier février Novembre Décembre Bilan


TTC prévisionnel
Clients bilan(N-1)
Ventes Janvier
………
………
Ventes Décembre
Autres encaissements
Totaux

Tableau des décaissements sur achats et autres décaissements

Montant janvier Février Novembre décembre Bilan prévis.


TTC
Fournisseurs (bilan N-1)
Achats janvier
……….
Achats décembre
TVA à payer
Salaires charges sociales
Autres décaissements

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Tableau de TVA

Janv. Fev. Mars Avril Dec. Bilan Prév.


TVA facturée
TVA récup.
TVA décaisser
Règlement TVA à décaisser

Budget de Trésorerie

Janv. Fév. Mars Déc. Bilan prév.


Trésorerie initiale
Encaissements
Décaissements
Flux de trésor.
Trésorerie Fin

APPLICATION DE SYNTHESE :
Le bilan simplifié de la société AFRICA MACHINERY se présente ainsi
au 31 décembre 2006 (en milliers de Francs).
ACTIF PASSIF
Immobilisations corporelles 23 300 Capital 21 340
Dépôts et cautionnements 310 Résultat net 1 650
Stocks de marchandises 18 640 Dettes financières diverses 2 980
Clients et comptes rattachés 120 Provisions financières pour R et C 1 480
Autres créances 410 Compte courant Associés 3 600
Caisse, CCP 1330 Fournisseurs 8 100
Autres dettes 2 050
Dettes sociales 120
Dettes fiscales (TVA due) 180
Banque, découverts 2 610
Total 44 110 Total 44 110

Pour le premier semestre 2007, les prévisions suivantes vous ont été
communiquées :
1° Ventes hors taxes (en milliers francs)
Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Montant 5 000 6 000 8 000 9 000 10 000 5 000
Les clients règlent ainsi : 70% dans le mois, 20% à 30 jours fin de mois, 10% à
60 jours fin de mois.
2°) Achats hors taxes (en milliers de francs) :
Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Montant 2 000 3 000 5 000 4 000 5 000 2 000
Nous réglons nos fournisseurs de la manière suivante :

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5% dans le mois en cours – 5% à 30 jours fin de mois – 10% à 60 jours fin de
mois – 80 % à 90 jours fin de mois.
3°) Appointements et salaires (en milliers de francs) :
Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Montant 1 200 1 300 1 400 1 400 1 500 1 600
Le personnel est payé avant la fin de chaque mois.
4°) les charges sociales : elles sont estimées à 50% du montant des salaires, et
sont payées le mois suivant.
5°) Autres charges d’exploitation (hors taxes)
Compte tenu des amortissements fixés grosso modo à 50 000 F par mois, elles
se répartiront ainsi (en milliers de francs) :
Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Montant 400 500 500 600 700 700
6°) Taxe sur la valeur ajoutée (19,25% du montant hors taxe) réglée le 15 du
mois suivant au plus tard
7°) la marge sur coût d’achat représente 60% des ventes hors taxes et le résultat
ne sera pas distribué.
8°) Autres éléments du bilan :
- Dettes sociales au bilan, sont payables par moitié en janvier et février ;
- Clients : les règlements normalement attendus s’effectueront par tiers en
janvier, février, mars ;
- Fournisseurs : le paiement se fera par tiers en janvier, février, mars ;
- TVA due : le règlement est prévu en janvier ;
- Provisions financières pour risques et charges : elles ont été constituées
en raison de l’existence de certains litiges et en prévision de grosses
réparations. Il est raisonnable d’envisager les décaissements ci-dessous
précisés (en milliers de francs) : janvier (néant), février : 700 ; mars :
480 ;
- Les dettes financières donnent lieu à deux versements semestriels de
520 000 F, l’un au 30 juin, l’autre au 31 décembre de chaque année ;
- Les autres dettes sont remboursées : 500 000 F en janvier et Février, et
1 050 000 F en mars.

Travail à faire :
1- Présenter le budget de trésorerie pour le premier semestre de l’exercice
2007.
2- Présenter le bilan et le compte de résultat prévisionnels en négligeant les
intérêts des emprunts.

5. Utilité du budget de trésorerie


Le budget de trésorerie permet de vérifier globalement s’il y’a cohérence entre
le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.

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Un budget constamment déficitaire (ou constamment excédentaire), exprime
une inadéquation du fonds de roulement au besoin en fonds de roulement,
laquelle doit inciter à revoir les hypothèses sur lesquelles ont été établis les
budgets en amont et, notamment : les budgets de ventes, des achats, des
investissements….
Si le budget de trésorerie est alternativement excédentaire et déficitaire, il traduit une situation
qui peut être qualifié de normale.

Le budget de trésorerie permet également de déterminer les dates optimales auxquelles


doivent avoir lieu certaines opérations exceptionnelles de manières à éviter de trop grands
déséquilibres.

II. CONTROLE DE LA TRESORERIE

Le rapprochement entre les prévisions et les réalisations doit porter sur les encaissements et
les décaissements pour tirer les écarts qui sont analysés afin de mettre en œuvre
éventuellement, le plan d’action prévu :

- Pour compenser les insuffisances ;


- Pour analyser les excédents.

Ce contrôle doit être très fréquent vu l’urgence et les traitements rapides.

CHAPITRE 2 : GESTION DE LA TRESORERIE : LE PLAN


DE TRESORERIE
Le budget de trésorerie laisse apparaître des soldes en fin de mois qui peuvent être :

- Des insuffisances de trésorerie ;


- Ou des excédents.

L’ajustement pour résorber ces soldes a pour objet l’élaboration du plan de trésorerie.

I. OBJECTIFS DE LA GESTION DE TRESORERIE

La gestion de la trésorerie a pour but premier de prévenir la cessation de paiement. Elle a aussi
pour but d’assurer à l’entreprise l’utilisation optimale des excédents de trésorerie ou la recherche de
moyens de financement à court terme et au moindre coût. C’est en cela qu’on considère la gestion de
la trésorerie comme représentant la gestion des « stocks » de flux, de telle façon qu’elle conduise à
une trésorerie équilibrée.

Les prévisions sont faites :

- A un an avec un découpage mensuel ;


- A trois ou quatre mois avec un découpage hebdomadaire ;
- Au jour le jour dans un souci de gestion à très court terme.

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L’entreprise met en place une procédure budgétaire dans laquelle s’insère le budget de trésorerie.
Les prévisions de trésorerie sont issues des différents budgets. Elles peuvent être suivies de la
confection d’un compte de résultat prévisionnel et d’un bilan prévisionnel.

II. DEMARCHE RETENUE POUR LA GESTION DE TRESORERIE

La gestion de la trésorerie suppose une démarche en deux temps :

- L’élaboration du budget de trésorerie : document récapitulatif des encaissements et des


décaissements de l’entreprise sur une période donnée ;
- L’élaboration du plan de trésorerie : document issu du précédent intégrant les moyens de
financements à court terme retenus, ainsi que leur coût (frais financiers), ou dégageant les
placements envisageables par l’entreprise. L’objectif est de parvenir à une trésorerie zéro, ou
il n’y aura ni excédents inemployés, ni découverts coûteux en agios.
III. LE PLAN DE TRESORERIE

Le budget de trésorerie laisse apparaitre des soldes en fin de mois qui peuvent être :

- Des insuffisances de trésorerie ;


- Ou des excédents.

On procède à des ajustements pour résorber ces soldes. On établit ainsi le plan de trésorerie.

1) La gestion des insuffisances de trésorerie

Gérer les insuffisances, c’est rechercher tous les moyens permettant de financer celles-ci à court
terme. Elle aura donc des agios à payer qui modifieront eux-mêmes la situation de trésorerie.

Pour y faire face l’entreprise peut :

- Escompter les créances clients qui ont été mobilisées : cette opération permet d’anticiper
l’encaissement ;
- Réduire les crédit-clients ;
- Réduire les stocks ;
- Recourir aux obligations cautionnées : cette solution permet aux entreprises de payer leur
TVA avec un certain délai, à condition d’obtenir la garantie d’un tiers et de payer les intérêts ;
- Recourir au découvert ;
- Demander des reculs d’échéances aux fournisseurs.

APPLICATION :

L’entreprise MALAVEX présente le budget résumé de trésorerie suivant :

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


Recettes 86 335 000 88 357 000 136066 000 110891000 93 694 000 67 602 000
Décaissements 68 191 500 69 610 100 82 792 000 191588450 71 617 350 78780 050
soldes 18 143500 18 746 900 53 274 000 -80697450 22 076 650 -11178050
Trésorerie I. -20 000 000 -1 856 500 16 890 400 70 164 400 -10533050 11 543 600
Trésorerie F. -1 856 500 16 890 400 70 164 400 -10533050 11 543 600 365 550

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L’entreprise MALAVEX tire des effets de commerce sur les ventes encaissées à 30 jours,
qu’elle peut escompter au taux annuel de 13% dans la limite d’un plafond de 12 000 000 F.

Les clients acceptent les effets dans le mois même de la vente. La banque prélève les agios le
mois ou les effets sont escomptés.

TAF : présenter le plan de trésorerie

2) Le placement des excédents de trésorerie

Les excédents de trésorerie sont gérés par le trésorier qui doit chercher les placements les plus
intéressants et présentant le moins de risques. Les produits financiers y résultants sont intégrés dans le
plan de trésorerie.

Gérer un excédent, c’est rechercher tous les moyens qui permettront à l’entreprise de
l’employer à court terme, souvent sur le marché monétaire, pour obtenir la rentabilité maximale.

APPLICATION :

En cas d’excédents de trésorerie, l’entreprise MALAVEX achètera des bons de caisse qu’elle
pourra revendre à tout moment. Les produits financiers procurés par ce placement ne seront connus
qu’en fin d’exercice.

TAF : Présenter le plan de trésorerie définitif.

IV. LA TRESORERIE AU JOUR LE JOUR

Le contrôle de la trésorerie au jour le jour tient compte des usages bancaires.

1) Objectif

Le trésorier doit contrôler la trésorerie au jour le jour après avoir mis en place le plan de trésorerie
sur un an ou quelques mois.

L’existence de jour de valeur conduit à une différence d’enregistrement des opérations financières
dans les comptes de l’entreprise et dans les comptes des banques.

Cette différence peut conduire l’entreprise à payer des agios alors qu’en apparence sa trésorerie
est excédentaire.

D’autre part, le trésorier doit vérifier que les conditions appliquées par les banques et négociées
avec elles ont bien été appliquées. Ce travail se réalise sur l’échelle des intérêts.

Certains progiciels de trésorerie facilitent cette vérification et permettent même d’intégrer le


calcul des agios dans les prévisions de trésorerie.

2) Les jours de valeur

Ils se négocient avec les banquiers. Le processus de jours de valeur vient d’une habitude ancienne
dans la pratique bancaire, selon laquelle la date prise en compte pour le calcul des intérêts, n’est pas la
date juridique de l’opération.

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Elle est antérieure à l’opération pour les retraits de fonds et postérieure pour les remises de
fonds, le plus fréquemment les dates sont les suivantes :

Espèces : versement : J+1 ; retrait : J-1

Chèques : encaissement : sur caisse J+1 ; sur place J+2 ; hors place J+5 ; sur étranger 8à15 jours.
Paiement : J-2

D’autre part il existe plusieurs catégories de jours :

- Jour calendaire : ce sont les jours de l’année ;


- Jour ouvré : ce sont les jours ou la banque travaille effectivement ;
- Jour de remise : la banque se fixe une heure caisse, qui souvent est 11 heures, celle-ci
détermine la date à partir de laquelle une opération effectuée sera prise en compte. Ainsi un
chèque remis à 10h30 au guichet de la banque sera enregistré à la date du jour (plus les jours
de valeur) ; s’il est remis à 11h05, c’est la date du lendemain qui sera retenue. Certaines
banques ont fixé l’heure de caisse à 9 heures, elles gagnent ainsi un jour.
3) La démarche

Le trésorier doit :

- Rechercher les opérations qui donneront lieu à un encaissement ou à un décaissement, par


exemple au cours de la semaine à venir ;
- Transformer les dates de ces opérations en prenant en compte les dates de valeur.

Le travail doit être réalisé banque par banque, ce qui permet d’établir une situation pour chacune
d’elle.

Enfin, il doit équilibrer chaque compte en effectuant les virements nécessaires.

V. LES PREVISIONS A COURT TERME

Les budgets de trésorerie fournissent des informations trop globales pour optimiser la gestion de
trésorerie. En particulier, ils ne donnent pas de renseignements sur la situation en cours de mois et ne
permettent pas de répondre précisément aux deux questions suivantes :

- Quel montant faut-il négocier ou placer ?


- Pour quelle durée ?

Seules les prévisions à court terme permettent de disposer des informations nécessaires à une
prise de décision.

Les prévisions à très court terme supposent la mise en place d’une organisation complexe, ce qui
nécessite un travail d’analyse et d’information important.

1) Analyse des flux de trésorerie

Cette analyse porte sur plusieurs points :

- Recouvrement de tous les encaissements et décaissements par nature : règlement fournisseurs,


produits financiers, encaissements clients, paiements des impôts ;

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- Inventaire des moyens de règlement utilisés : virements, chèques bancaires, lettre de
change… pour chaque flux identifié ;
- Distinction entre les flux certains et les flux incertains (quant au montant, quant à la date ou
quant aux deux).
2) Recherche d’informations
2.1 Les circuits de paiements

Les paiements en espèces exceptés, tous les moyens de règlement connaissent des décalages entre
le moment de l’émission et celui de la remise à la banque pour encaissement (Raison : le temps de
transmission, de traitement comptable et administratif, les temps morts etc…)

Les durées des décalages sont très variables, elles dépendent du type de règlement, de son
mode de transmission, des partenaires concernés.

Seule l’étude statistique des données peut permettre de les évaluer.

2.2 Les conditions bancaires

La pratique bancaire introduit des décalages supplémentaires, notamment par le biais des dates de
valeur, généralement différentes des dates d’opérations.

On appelle date de valeur d’une opération, la date à laquelle le compte bancaire est effectivement
débité (ou crédité) du fait de cette opération.

2.3 Mise en place de communications internes

Les relations avec le contrôle de gestion et les autres services de l’entreprise (comptabilité
notamment) doivent être organisées avec la plus grande efficacité possible.

Le trésorier doit être informé le plus tôt possible de toute modification susceptible d’affecter ses
prévisions.

3) La mise en œuvre de la prévision

Le trésorier disposant des informations relatives aux flux de trésorerie ainsi que des données
prévisionnelles internes à l’entreprise va tenter d’évaluer le montant de ces flux et de positionner dans
le temps afin d’effectuer des prévisions journalières. Les prévisions au jour le jour sont réalisées à
l’aide d’un document appelé « fiche de suivi de trésorerie ».

VI. MESURE DE LA PERFORMANCE DES TRESORIERS


1) Rôle du trésorier

L’objet de la gestion de la trésorerie à très court terme ne consiste pas seulement à effectuer des
prévisions et à rechercher les meilleurs financements et placements.

Le trésorier doit également utiliser tous les moyens susceptibles d’entraîner des conséquences
positives sur le niveau des frais financiers :

- Actions sur les flux financiers visant à réduire le niveau ou la durée des déficits : accélération
des encaissements, reculs négociés ou non de certains règlements ;
- Arbitrage entre les différentes banques de manière à réduire ou à éliminer certains déficits ;

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- Négociation avec les banques : sur les taux d’intérêts, nombre et nature des dates de valeur,
importance ou conditions d’application des diverses commissions ;
- Mise à jour permanente des informations nécessaires aux prévisions.

Pour mener à bien ces tâches, des logiciels de gestion ont été développés, ainsi que des méthodes
de calcul.

2) L’échelle d’intérêts

L’échelle d’intérêts est un document bancaire, périodiquement adressé aux entreprises (en
principe, tous les trimestres, en fait, il est nécessaire de le réclamer pour l’obtenir de certaines
banques). La banque l’établit afin de regrouper toutes les informations nécessaires au calcul des agios,
c’est également un moyen de contrôle de la gestion du trésorier.

3) Les coûts imputables au trésorier

Pour contrôler la gestion du trésorier, on va procéder à partir des informations contenues dans les
échelles d’intérêts, au calcul des écarts entre les réalisations et le niveau « zéro ». Deux cas peuvent
alors se présenter :

- Le solde est˂0 (ou débiteur) : il y’a sous-équilibre ;


- Le solde est˃0 (ou créditeur) : il y’a suréquilibre.

Les deux cas sont à l’origine de coûts qui ne sont pas évalués de la même façon. De plus, il y a
lieu de considérer le coût relatif à l’absence de compensation entre plusieurs comptes bancaires.

3.1 coût du sous-équilibre (ou de sous-immobilisation)

Face à cette situation, l’entreprise a dû faire appel au découvert, ce solde inférieur à zéro ne
serait pas apparu si l’on avait fait appel à l’escompte, moins cher que le découvert. Le coût
supplémentaire qui en résulte est appelé coût du sous-équilibre.

(taux du découvert−taux d′ escompte)×𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑é𝑏𝑖𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠


𝑥= 36 000
+ CPFD

3.2 coût du suréquilibre (ou sur mobilisation)

Si le solde est supérieur à zéro, on analyse cette situation comme résultat d’un escompte trop
important, le coût correspondant se calcule ainsi :

Nombre créditeurs × taux de l′escompte


𝑥=
36 000

CAS DE SYNTHESE :

La société PALAPALA a établi le budget de trésorerie ci-après pour le deuxième semestre de


l’année 2011 (montant en KF) :

Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre


Recettes 3 834 3 427 6 420 12 143 13 540 12 310
Dépenses -7 118 -5 731 -4 947 -10 605 -10 321 -10 367
Variations du mois -3 284 -2 304 1 473 1 806 3 219 1 943
Soldes début du mois 830 -2 454 -4 758 -3 285 -1477 1742
Soldes fin de mois -2 454 -4 758 -3 285 -1 477 1 742 3 685
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La société peut financer son déséquilibre :

- Par un découvert au taux annuel de 13% l’an. Les intérêts décomptés sur le plus fort
découvert du mois sont prélevés trimestriellement, au début du trimestre suivant ;
- Par un escompte d’effets à un mois, au taux de 12% l’an, les effets escomptables représentent
les montants mensuels suivants ;
Échéances Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Montant 1 000 1 200 2 800 3 600 1 000
TAF : Etablir le plan de trésorerie qui permettre d’équilibrer le budget

CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX


FINANCEMENTS A COURT TERME
INTRODUCTION

Le trésorier s’efforce de prévoir ou mieux ses besoins de financement et ses opportunités de


placement. S’il les connait tardivement il ne peut optimiser les coûts ou les rémunérations. Ainsi, plus
la prévision réalisée sera de bonne qualité, meilleure seront les solutions envisagées dans une logique
d’optimisation.

En outre, le coût d’un financement ou la qualité d’un placement ne se mesure pas aux taux
affichés mais au taux réels ; calculés en tenant compte des frais des coûts d’opportunités et des coûts
cachés.

Des reformes importantes ont modifié l’organisation des marchés des crédits à court terme depuis
1985. Actuellement, il existe deux marchés à court terme constituant le marché monétaire :

- Le marché interbancaire : sur lequel se détermine en particulier l’euribord (euro interbank


offered rate) ;
- Le marché de titres de créances négociables.

Le nouveau marché monétaire est accessible à tous les opérateurs économiques. Ainsi, les
entreprises ont la possibilité d’effectuer des opérations financières à court terme entre elles, sans
passer par les établissements bancaires.

Le trésorier dispose de toute une palette d’instrument de financement, offert par les banques, les
sociétés non bancaires comme ses partenaires commerciaux ou les sociétés d’affacturage et plus
récemment les marchés.

I. LES FINANCEMENTS HORS CIRCUIT BANCAIRE

Il s’agit des possibilités qu’ont les entreprises d’effectuer des opérations financières à court terme
entre elles sans passer par les établissements bancaires à savoir :

- Le crédit interentreprises ;
- Les obligations cautionnées ;

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- L’affacturage ;
- Les billets de trésorerie et bon à moyen terme négociables (BMTN).
1. Le crédit interentreprises

C’est un crédit que les entreprises accordent aux entreprises clientes et qui est lié à la livraison
d’un bien ou d’un service. Il est une alternance au paiement comptant. C’est un délai de paiement que
les entreprises s’accordent mutuellement. Les effets de commerce sont les supports les plus fréquents
du crédit interentreprises.

Exemple dans le bilan :

Crédit interentreprises= créances clients + Avances et acomptes versés – Dettes fournisseurs –


avances et acomptes reçus.

L’entreprise créancière prête des fonds à son client par le biais des délais de règlement. Pour
l’entreprise prêteuse, le crédit interentreprises est un emploi de ses ressources (KP) et externe
(Emprunt). L’entreprise débitrice c’est-à-dire emprunteuse bénéficie d’un prêt accordé par ses
fournisseurs. Ce prêt permet à l’entreprise de financer son cycle d’exploitation. Cette forme de
financement échappe totalement au système bancaire.

1.1 Importance du crédit interentreprises

L’importance de cette source de financement est une caractéristique de l’économie Française. Le


crédit interentreprises varie en fonction des secteurs et de la taille de l’entreprise. Les PME disposent
d’un pouvoir de négociation plus faible aussi bien auprès de leurs fournisseurs que leurs clients.

Le développement de cette modalité de crédit trouve son explication dans les points suivants :

- Les délais de paiement sont un élément de la stratégie commerciale des entreprises ;


- L’accès au crédit bancaire est inégal selon les entreprises ;
- L’escompte permet le financement bancaire’ du crédit interentreprises.
1.2 Les problèmes générés par le crédit interentreprises

Il a un coût élevé pour les entreprises créditrices. Son financement par l’escompte engendre des
frais financiers. Il présente un risque de répercussion en chaine de faillites. La défaillance d’un client
se répercute en amont sur les entreprises prêteuses.

2. Les obligations cautionnées

Elles permettent de régler la TVA ou les droits de douanes avec un certain retard (4 mois
maximum pour la TVA). Comparables à des effets de commerce, leur montant comprend le principal
et les intérêts dus. Le débiteur doit obtenir la caution d’une banque ou d’une société de caution
mutuelle.

3. L’affacturage
3.1 Définition et principe

C’est une opération par laquelle une société spécialisée (factor) se charge de l’encaissement des
créances d’une entreprise (appelé adhérent ou fournisseur).

Cette prestation s’accompagne le plus souvent d’une cession des créances à la société d’affacturage
qui en verse immédiatement le montant à l’entreprise et garantit l’entreprise contre le risque de non

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recouvrement. L’entreprise qui cède ainsi ses créances bénéficie contre le paiement de diverses
commissions d’un crédit de mobilisation de son actif commercial et ne supporte pas le coût
organisationnel de la gestion des créances (coûts de recouvrement et d’impayés). Le recours à cette
pratique comporte un certain nombre d’avantages :

- L’entreprise est déchargée de la gestion des créances, des opérations de relance et de


contentieux qui nécessitent du personnel ;
- L’entreprise bénéficie de la compétence du factor qui dispose d’un personnel spécialisé et
expérimenté ;
- Les créances acceptées sont garanties en totalité, alors qu’elles ne le sont que partiellement en
cas de recours à une assurance-crédit ;
- L’affacturage est principalement utilisé par des entreprises de taille plutôt modeste pour
lesquelles l’escompte classique revient cher et qui n’ont pas les moyens de gérer efficacement
leur ressources clients.
3.2 Coût de l’affacturage

Le coût de l’affacturage comprend les cinq éléments suivants :

- Montant du financement : le montant théorique possible pour l’entreprise varie entre 0 et 10%
du montant de l’encours clients. Le factor peut prendre en charge la totalité du chiffre
d’affaires de l’adhérent ;
- Fonds de garantie : constitué pour garantir le remboursement des sommes dues par l’adhérent
au factor, une retenue de 8 à 12% de l’encours client ;
- Commission d’affacturage : elle assure la rémunération du travail et des risques pris par le
factor. Son taux varie entre 0,5 et 2,5% du montant TTC des factures prises en charge par le
factor ;
- Commission de bordereau : lorsque le règlement du client est réalisé par un billet à ordre, le
factor perçoit une commission dont le taux se situe aux environs de 1% l’an. Elle est calculée
au prorata temporis ;
- Commission spéciale de financement : lorsque le factor assure lui-même le préfinancement, il
perçoit une commission calculée sur le volume effectif de ce financement. Le taux pratiqué
est égal au Taux de base Bancaire (TBB) majoré de 2 ou 3 points. La commission est calculée
prorata temporis.
4. Billets de trésorerie et bons à moyen terme négociables (BMTN)

Ce sont des titres de créances émis par une entreprise pour financer ses besoins de trésorerie. Ces
titres doivent être domiciliés dans un établissement de crédit. Les billets de trésorerie doivent avoir
une durée comprise entre un jour et un an tandis que les BMTN doivent avoir une durée supérieure à
un an sans limitation de maximum. Leur montant minimum unitaire est de 150 000 euro.

Ces titres constituent un moyen de financement souple pouvant être ajusté en temps et en montant
aux besoins.

II. FINANCEMENT PAR LE CIRCUIT BANCAIRE

L’entreprise doit trouver des sources de financement destinées à couvrir les besoins de
financement du cycle d’exploitation (stocks, créances clients). La banque est le partenaire traditionnel
de l’entreprise dans la recherche de financement.

14
On distingue les crédits de trésorerie finançant l’exploitation en général, les crédits fondés sur la
mobilisation des créances commerciales et professionnelles.

1. Les crédits de trésorerie

Les crédits de trésorerie sont des prêts non affectés. Ils correspondent à des crédits en blanc. Cela
signifie que le bénéficiaire peut disposer du crédit et l’utiliser comme il le souhaite, sans avoir aucune
justification à donner à la banque.

1.1 Techniques

Sur le plan des techniques de crédit, on peut retenir :

- Crédit par caisse : il se réalise au moyen d’une avance au compte courant. Le banquier
accepte que le compte de son client soit débiteur, on parle de découvert. Il s’agit d’un crédit
revolving, c’est-à-dire que le remboursement progressif du découvert permet le
renouvellement de celui-ci ;
- Crédit par billet : l’entreprise bénéficiaire de ce type de crédit, souscrit un billet à ordre à son
banquier. Ce dernier escompte l’effet et crédite alors le compte du bénéficiaire.
1.2 Classement des crédits de trésorerie selon leur durée

On distingue :

- Le crédit courrier : consiste en un crédit de courte durée (24h ou 48h) ;


- Le crédit spot : destiné aux grandes entreprises industrielles qui ont des besoins de trésorerie
importants mais pour des durées courtes (parfois quelques heures). Leur coût est faible
puisque très proche du Taux du Marché Monétaire (TMM). Le crédit spot peut revêtir deux
formes :
⁕ par émission de l’entreprise de billet à ordre à sa banque qui l’escompte,
⁕ avance des fonds sans émission de billet à ordre.
- Les facilités de caisse : ce sont des concours bancaires utilisés périodiquement pendant
quelques jours, afin de permettre aux entreprises de faire face à des décalages de trésorerie ;
- Le découvert : il est destiné à faire face à des besoins renouvelés plusieurs fois dans l’année
mais sans qu’il y ait une périodicité régulière. Normalement un découvert ne devrait être
utilisé de manière continue pendant plus de quelques semaines. Bien utilisé, le découvert est
un moyen de financement intéressant, souple, il permet de couvrir exactement les besoins de
l’entreprise. En général, le banquier fixe un plafond (montant maximum débiteur) en fonction
d’un nombre de critères. Parfois le nombre de jours de découvert est limité.
-
1.3 Risques des crédits de trésorerie

Les crédits de trésorerie sont risqués pour la banque en raison de leur absence de garanties.
Cependant, la banque exige souvent des garanties complémentaires comme une caution, un
nantissement des valeurs mobilières ou des marchandises ou encore la signature d’un billet à ordre
susceptible d’être escompté auprès d’une autre banque.

Les crédits de trésorerie représentent un risque pour l’entreprise quand ils ne sont accordés que
verbalement car cela pourrait permettre à la banque de les révoquer sans préavis. Il est prudent
d’obtenir une confirmation écrite de la banque.

2. Financement des stocks et des encours de production

15
Une partie seulement des stocks peut être financé par un crédit à court terme. L’entreprise doit
financer le surplus par le fonds de roulement.

2.1 Technique de financement des stocks

En théorie, les techniques de financement des stocks peuvent être identiques à celles des crédits
de trésorerie. En fait, les banques Françaises utilisent rarement des telles techniques pour financer les
stocks, sauf le cas de crédit de campagnes (financer les stocks dans les entreprises à activité
saisonnière).

Le Warrant est un instrument de crédit spécialement conçu pour le financement des stocks. C’est
un billet à ordre par lequel le souscripteur s’engage à payer une somme d’argent à une certaine
échéance, les marchandises déposées dans un magasin général constituent un gage. Le certificat de
gage circule et peut être aussi remis à l’escompte comme un effet de commerce. Il existe aussi des
warrants sans dépôts des marchandises au magasin général (atelier agricole…)

2.2 Financement particulier

Comme financement particulier nous avons le crédit de campagne ; il est destiné à financer les
stocks et le cycle de fabrication des entreprises à activité saisonnière (activités agricoles, tourisme,
ventes de nature saisonnière). Leur montant est déterminé à partir d’un budget de trésorerie en
fonction de la situation financière. Leur durée est fonction de la nature de l’activité. Ils doivent être
remboursés dès les rentrées de fonds.

3. Financement des créances clients par mobilisation des créances commerciales

La lettre de change ou traite et le billet à ordre sont des moyens de mobilisation des créances par
excellence. Pour son financement, l’entreprise qui dispose des effets de commerce peut céder ces
effets de commerce. Cette opération permet à l’entreprise l’escompte des effets de commerce. Cette
opération permet à l’entreprise de disposer de la créance représentée par l’effet diminuée des agios.
Les possibilités d’escompte sont limitées par détermination d’un plafond par la banque. Les agios
retenus par la banque comprennent l’escompte et les commissions.

Pour les entreprises, l’escompte des effets est un mode de financement simple et facile car les
banques accordent ce crédit rapidement et avec un minimum de formalité. Pour les banques,
l’escompte a l’avantage de comporter peu de risques.

4. Le crédit de mobilisation des créances commerciales (CMCC)

L’entreprise regroupe des créances clients nées au cours d’une période d’une dizaine de jours au
maximum et dont les échéances s’échelonnent sur une dizaine de jours au plus. Elle souscrit un billet
à ordre de sa banque pour le montant global de ses créances et le présente à l’escompte. Le banquier
ne dispose pas des créances qui seront recouvrées comme prévu par l’entreprise.

Le CMCC ne comporte aucune garantie pour la banque. Il repose sur la confiance. L’entreprise
créancière se charge du recouvrement des créances sauf si elle donne mandat à sa banque d’assurer le
recouvrement.

Le CMCC permet à l’entreprise de mobiliser l’ensemble de ses créances sur les clients quel que
soit leur échéance (entre 10 et 90 jours). Le coût est plus faible que celui du découvert ou de
l’escompte des lettres de change en raison de la transmission d’un effet unique.

16
5. Le crédit de mobilisation des créances à court terme sur l’étranger

Il permet aux exportateurs possédant des créances sur des clients étrangers de procéder à leur
mobilisation (le délai de règlement accordé ne doit pas excéder 18 mois). Ce crédit peut revêtir deux
formes :

- Le crédit classique : il fonctionne comme l’escompte ;


- Un crédit spécial : pour bénéficier de ce type de crédit un accord préalable de la banque
centrale est nécessaire. Il permet à l’entreprise de mobiliser globalement ses créances à 6 mois
maximum.
6. Financement des créances professionnelles

La loi Daily (2 janvier 1981), destinées à faciliter l’accès des entreprises au crédit, a permis à
celles-ci de céder directement des factures non matérialisées par des effets de commerce.

En principe, sont concernées les factures correspondant à des créances sur des clients ou sur des
collectivités publiques.

Une convention cadre (convention de cession ou de nantissement des créances professionnelles)


est signée avec la banque. Dans le cas d’une cession, les créances sont encaissées par la banque,
tandis que dans le cas du nantissement, c’est l’entreprise qui se charge d’encaisser les créances.

CHAPITRE 4 : DETERMINATION DU COUT DE


FINANCEMENT A COURT TERME
Introduction :
De nombreuses informations sont nécessaires pour déterminer le coût d’un crédit à court terme. En
effet, le taux d’intérêt nominal n’en constitue que l’un des éléments et le taux de revient réel lui est
parfois très supérieur.

I. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU COUT


1. Le taux d’intérêt

On distingue :

- Le taux d’intérêt nominal,


- Le taux d’intérêt réel,
- Le taux de l’usure,
- Le taux proportionnel et équivalent.
1.1 Le taux d’intérêt nominal

17
Il s’agit du taux annoncé par la banque (taux de l’escompte, taux du découvert…) ou fixé par
l’entreprise en fonction du marché monétaire (billets de trésorerie). Les taux fixés par la banque
varient d’une entreprise à l’autre ; ils sont déterminés à partir d’un taux de référence (Euribor par
exemple) auquel on rajoute les majorations pour tenir compte de la nature du crédit et de la catégorie
de l’entreprise.

Exemple : Taux du découvert = Tbb + majoration spécifique au découvert + majoration spécifique à


l’entreprise.

Les entreprises font l’objet d’une classification en quatre catégories principales sur la base de
plusieurs critères dont le plus important est la taille, les autres étant : le secteur d’activité, les
performances… la majoration catégorielle est fonction de la catégorie à laquelle appartient
l’entreprise.

1.2 Le taux d’intérêt réel ou coût du crédit

Le taux réel du crédit est le taux d’intérêt qui mesure le coût effectif du crédit. Il inclut toutes les
majorations qui s’ajoutent au taux d’intérêt nominal et qui résultent des particularités présentées ci-
après (jour de valeur, année bancaire, jours de banque, commissions).

Le taux effectif global (TEG) est défini dans le code de la consommation. Les prêts destinés au
financement d’une activité professionnelle relèvent de la méthode proportionnelle.

La loi du 28/12/66 fait obligation aux Ets de crédit de préciser le TEG appliqué aux opérations de
crédit. Il s’agit :

- D’alerter et sanctionner en cas de dépassement du taux de l’usure ;


- De permettre à l’emprunteur de pouvoir comparer les taux pratiqués par les diverses banques.
1.3 Le taux de l’usure

Un prêt est considéré comme usuraire s’il est consenti à un TEG qui excède, au moment où il est
consenti, de plus du tiers, le taux effectif moyen au cours du trimestre précédent par les ETS de crédit,
pour des opérations semblables. Les taux d’usure sont connus par un avis publié au journal officiel.

Mode de calcul des intérêts :

On parle de taux post comptés lorsque les intérêts sont payés en fin d’opérations.

On parle de taux précomptés lorsque les intérêts sont payés en début d’opération.

Méthode pour passer d’un taux à l’autre :


taux précompté
Taux post compté = 1−taux précompté+N/36000

Taux postcompté
Taux précompté = 1−taux post compté+N/36000

1.4 Taux proportionnel et taux équivalent

Deux taux correspondants à des périodes différentes sont dits proportionnels si leur rapport est égal au
rapport de leurs périodes de capitalisation respectives.

18
Deux taux correspondants à des périodes de capitalisation différentes sont dits équivalents si pour une
durée de placement ils donnent la même valeur acquise. Si ia est le taux annuel et ia le taux équivalent
correspondant à la fraction 1/q de l’année (1+ia) = (1+ ip)q

2. Dates de valeur et jour de valeur

Les dates de valeurs influent également sur le coût du crédit en augmentant la durée du crédit et en
conséquence le montant des intérêts.

2.1 Dates de valeur

Ce sont les dates effectivement prises en compte par la banque pour le calcul des intérêts débiteurs.
Les opérations effectuées par une entreprise avec sa banque sont enregistrées en comptabilité à leur
date réelle, nommée date d’opération, et par la banque à une date différente nommée date de valeur.

Les banques justifient l’utilisation de ces dates de valeur par des delais d’encaissement des remises en
banque et le financement de la trésorerie à couvrir les débits. Les dates de valeur sont variables
suivant les banques et peuvent être négociées.

La règle est la suivante :

- Pour les opérations de crédit : la date de valeur est postérieure à la date de l’opération ;
- Pour les opérations de débit : la date est antérieure à la date de l’opération.
2.2 Jours de valeur

Ils correspondent au temps écoulé entre la date à laquelle une opération de débit ou de crédit est
effectuée et à la date à laquelle cette opération est prise en compte par la banque, c’est-à-dire sa date
de valeur.

3. L’année Bancaire

Les intérêts perçus par les banques sont calculés par la méthode des intérêts simples.

4. Jours de Banque

Pour le calcul des intérêts, la banque ajoute des jours supplémentaires, appelés jours de banque lors
d’une opération d’escompte d’effets. Ces jours augmentent la durée de crédit et majorent ainsi le
montant des intérêts, donc le coût du crédit. Les banques justifient cette pratique en déclarant qu’elles
constituent une composante de leur rémunération.

5. Les commissions

Les commissions ont pour but soit de rémunérer le travail de la banque, soit de prendre en compte le
risque qu’elle variété de commissions, elles ne se calculent pas toutes de la même façon. On a les
commissions fixes (indépendantes de la durée et du montant de l’opération) et les commissions
proportionnelles au montant et à la durée de l’opération.

5.1 Les commissions appliquées à l’escompte

On distingue :

19
- La commission d’endos : elle est calculée au prorata du montant de l’effet et du temps tout
comme l’intérêt, elle s’applique à toutes les opérations d’escompte. La commission d’endos
est destinée à rémunérer les services rendus par la banque ;
- Commissions de service ou de manipulation est variable selon les banques. Elle est appliquée
pour chaque effet remis à l’escompte.
5.2 Les commissions appliquées au découvert

Deux sortes de commissions sont appliquées au découvert par la banque, il s’agit des commissions de
risques et des commissions de services.

Les commissions de risque rémunèrent les risques encourus par la banque i.e : commission du plus
fort découvert ; commission de dépassement.

Les commissions de services rémunèrent les services rendus à l’entreprise, i.e : commissions de
compte ou mouvement calculée sur le montant des opérations portées au débit, les frais d’écritures et
de port.

6. Le Minimum de Perception

On distingue le minimum décompté et le forfait d’agios et de commissions.

Minimum décompté : pour le calcul des agios prélevés par la banque, un minimum de 10 jours est
souvent décompté à l’entreprise lors de la remise à l’escompte d’effets de commerce. Le coût du
crédit est augmenté. La banque tente ainsi de décourager la remise à l’escompte d’effets donc
l’échéance est proche.

Forfait d’agios et de commissions : parfois aussi, lors d’opérations d’escompte, la banque fixe un
montant minimum d’agios. Cette pratique a pour but de décourager la remise à l’escompte d’effets à
faible montant.

7. Agios Précomptes ou Post comptés

La date de prélèvement des agios a également une incidence sur le coût réel d’un crédit.

Les intérêts précomptés : les intérêts sont dits précomptés lorsqu’ils sont versés à l’avance, lors de la
souscription du crédit. Ils contribuent à alourdir la charge De l ‘entreprise.

Les intérêts post comptés : lorsqu’ils sont versés à la fin de la période pour laquelle le taux a été
défini. C’est le cas notamment du découvert bancaire pour lequel les agios sont prélevés à la fin de
chaque trimestre.

II. COUT REEL DU CREDIT


1. Détermination du taux réel

Pour le calcul du coût réel du crédit, nous allons dans un premier temps déterminer les paramètres du
coût de l’escompte et du découvert.

ESCOMPTE DECOUVERT
Taux d’intérêt de base Taux de base bancaire Taux de base bancaire

20
Majoration catégorielle propre S’ajoute au taux de base S’ajoute au taux de base
au client bancaire bancaire
Nombre de jours Egal au nombre de jours Nombre de jours de découvert,
séparant la date de remise de déterminé à partir des dates de
l’effet à l’escompte à la date valeur : jour de valeur
d’échéance, augmenté d’un ou
deux jours de banque, un
minimum de 10 jours est
souvent retenu
Année bancaire 360 jours 360 jours
Commissions - D’endos : 0,6% l’an ; - Du plus fort
- De service : montant découvert : 0,5% par
fixe par effet, un mois de découvert
minimum d’agios peut (plafonnée à la moitié
être retenu des intérêts débiteurs
du mois) ;
- De compte : 0,025%
(soumise à la TVA)
Principe de calcul des agios Précomptés Post comptés

2. Application au cas de l’escompte

Nous allons calculer le coût réel du crédit à partir d’un bordereau d’escompte.

Le taux réel d’escompte est le taux qui appliqué sur la valeur nominale, on obtient l’agio total.

Le bordereau d’escompte est un document qui récapitule le montant des éléments (escompte,
commissions et TVA) constituants l’agio sur un ensemble d’effets ainsi que la valeur nette.

Application :

Soient les effets suivants négociés auprès de la banque SGBC de YAOUNDE, agence boulevard des
banques, au 20 avril 2017 par la société SOACAM située à ETOUDI-YAOUNDE :

- 300 000 XAF à BEERTOUA sur SABAL LEKO au 25/04, commission d’encaissement 2%,
code de l’effet 55896 ;
- 360 000 XAF à YAOUNDE sur NDONGO ESSOMBA au 28/05, commission
d’encaissement 2%, code de l’effet 55897 ;
- 300 000 XAF à DOUALA sur EWANE ESSAKA au 17/06, commission d’encaissement 4%,
code de l’effet 55898 ;
- 270 000 XAF à EDEA sur MAKON JUNIOR au 27/06, commission d’encaissement 2%,
code de l’effet 55899.

Autres conditions d’escompte : taux d’escompte : 6% ; commission d’endossement :1% par effet ;
commissions de service 1,5% pour les effets de DOUALA et YAOUNDE. Commission de bordereau
500 XAF par effet : minimum de 8 jours de banque ; TVA 19,25% sur agios HT.

TAF :

1) Etablir le bordereau d’escompte : date de valeur 20/04/2017.


2) Calculer le taux réel d’escompte en vous fondant sur l’effet de EWANE ESSAKA.

21
3. Application au cas du découvert

Pour calculer les intérêts prélevés par la banque sur les crédits consentis, les banques utilisent la
méthode dite des nombres. La formule traditionnelle de calcul des intérêts est la suivante :
Ctn
𝐼 = 36000 La formule de la méthode de nombres

N 36 000
𝐼 = D avec N=C×n 𝐷 = T

Exemple : soit à calculer l’intérêt total de trois découverts (au taux de 13%) au cours du mois de
janvier :

- 200 000 XAF pendant 10 jours ;


- 180 000 XAF pendant 5 jours :
- 150 000 XAF pendant 8 jours.
3.1 Echelle d’intérêts et décompte d’agios

L’échelle d’intérêt et le décompte d’agios ou tickets d’agios sont remis aux clients, à la fin de chaque
trimestre civil par la banque.

L’échelle d’intérêts permet de calculer les intérêts débiteurs en fonction du montant et de la date de
chaque opération et des commissions appliquées.

Le ticket d’agios donne le détail des sommes prélevées par la banque au titre des intérêts et
commissions multiples.

3.2 Coût Réel du découvert

Il est possible d’exprimer par un taux le coût réel du découvert. La démarche est identique à celle de
l’escompte.

Exemple : Déterminer le coût du découvert bancaire pour le 1er trimestre de l’année 2015 : agios
38 476 XAF ; Nombre débiteur (ND) : 973 200 XAF
NDi
AGIO𝑠 = 365

4. Arbitrage entre Escompte et Découvert

Contrairement aux idées reçues, le découvert n’est pas toujours le mode de financement le plus
coûteux. Nous allons dans un tableau ressortir les avantages et les inconvénients de l’escompte et du
découvert.

ESCOMPTE DECOUVERT
AVANTAGES - Obtention facile grâce - Peut être utilisé pour
aux garanties ; des périodes brèves
- Taux nominal peu (moins coûteux alors
élevé ; que l’escompte) ;
- Coût généralement - Souple, s’adapte
faible, commissions précisément aux
faibles ;

22
-
Moyen de besoins en montant et
recouvrement des en durée.
créances ;
- Recouvrement assuré
par la banque.
INCONVENIENTS - Coût élevé pour des Taux nominal supérieur au
effets de faible taux de l’escompte.
montant ou dont
l’échéance est proche
(minimum de 10 jours
d’agios) ;
- Coûts administratifs
élevés lors de
l’émission et de la
gestion des traites ;
- Manque de souplesse
(effets parfois
supérieurs aux besoins
de trésorerie ou encore
insuffisante), conduit à
une sur mobilisation.
Une combinaison de l’escompte et du découvert est souvent la meilleure décision en matière de coût.

Exemple :

Une entreprise établit des prévisions de trésorerie sur une période de deux mois. Un déficit de
trésorerie de 100 000 XAF apparaît au 25 mars jusqu’au 15 avril. Elle a la possibilité de résorber ce
déficit ainsi :

- Escompte d’effets en portefeuille : échéance du 18 avril : l’effet de 50 000 XAF, l’effet


30 000 XAF, échéance du 30 avril : l’effet de 25 000 XAF, l’effet de 40 000 XAF ;
- Découvert : taux 14,5%, commission du plus fort découvert : 0,05%.

CHAPITRE 5 : LES PLACEMENTS A COURT TERME


Le placement présente des difficultés que l’on peut qualifier
de contradictoires parce que guidé par la rentabilité et la
sécurité. Le trésorier ou le chef d’entreprise adopte
généralement une politique évitant systématiquement le risque
en capital. Cependant, ils peuvent parfois accepter un risque
en capital à condition qu’il n’excède pas le montant des
intérêts prévus.
I. LES DEUX CRITERES CONTRADICTOIRES
23
1. La sécurité
Elle dépend non seulement des intérêts perçus mais aussi des
plus-values. Le rendement des placements n’est souvent
connu qu’à postériori ce qui rend aléatoire le choix du
meilleur placement.
2. La sécurité
Les placements en actions et dans une moindre mesure en
obligations présentent un risque de moins-value (risque en
capital) alors que les placements en titres de créances
négociables offrent une meilleure sécurité.
Les placements à taux fixe présentent un risque de taux si le
taux du marché augmente alors que pour les placements à taux
variable, le risque est celui d’une baisse de taux. Le critère de
rentabilité est souvent contradictoire avec celui de sécurité.
II.LES DIFFERENTES FORMES DE PLACEMENT
Le choix des placements dépend des facteurs suivants :
- Durée prévue du placement ;
- Anticipations sur l’évolution des taux d’intérêts et des
taux de change dans le cas de placement en devises. Ces
prévisions tentent de limiter le risque de taux ;
- Attitude de l’entreprise par rapport au risque en capital ;
- Régime fiscal des différents types de placements.
1. Les placements bancaires
- Dépôt à terme : il consiste en un dépôt de fonds sur un
compte spécial, pour une durée d’au moins un mois, à
24
l’aide d’une lettre de blocage. Le taux de rémunération
est fixé librement, d’un commun accord, entre la banque
et l’entreprise, pour les placements supérieurs à un mois
de blocage ;
- Bons de caisse : Ce sont des titres négociables
représentatifs d’une créance à court ou moyen terme. Ils
sont à ordre ou au porteur. Ils sont généralement émis par
les banques. Le taux d’intérêt est librement négociable. Il
existe des bons à échéance fixe et des bons d’épargne à
intérêts progressifs. La durée se situe entre un mois et
cinq ans. Ils sont remboursables à tout moment à l’issue
du troisième mois ;
- Les euros dépôts bancaires : sont des placements
effectués auprès de banques non résidentes par rapport au
pays de la monnaie placée. Les taux de placement offerts
sont des taux interbancaires, valables uniquement pour
des montants importants.
2. Les placements sur des marchés
On distingue :
- Les valeurs mobilières ;
- Les OPCVM ;
- Les titres de créances négociables.
2.1 les valeurs mobilières
les VM sont des titres réunissant les trois caractéristiques
suivantes :
- ils sont négociables ;
- confèrent des droits identiques par catégorie ;

25
- sont cotées ou susceptibles de l’être .
Les VM sont dématérialisées c’est-à-dire inscrites en compte.
Il existe différents placements en VM :
- placements en actions : l’action est un titre qui constate
le droit de l’associé dans une société risqué. C’est un titre
de propriété.
- Placement en obligations : c’est un titre de créance
négociable à intérêt fixe ou variable, peu risqué.
- Opération de réméré et de pension livrée : ce sont des
opérations d’échange temporaire de titres contre espèces.
Elle diffère par leur base juridique. La vente à reméré est
une vente ferme de titres assortie d’une faculté de rachat.
La pension livrée consiste en un échange simultané de
titres et de liquidités avec un transfert de propriété du
titre à celui qui prend en pension. Une vente à réméré est
une vente comportant une option de rachat, après un
certain délai, à un prix fixé initialement. Dans la
pratique, les ventes à réméré concernent des obligations
ou des TCN. Il en existe plusieurs types : à taux fixe, à
taux variable avec date de sortie connue ou inconnue.
2.2 Placement par l’intermédiaire des OPCVM
Les organismes de placement en VM comprennent : les sicav,
les FCP et les FCC. Les OPCVM ont connu un
développement sans précédent en France. Elles offrent un
service clé en main aux investisseurs : des compétences, une
diversification des actifs, des économies d’échelle. On
distingue deux cadres juridiques pour les OPCVM :

26
- Les SICAV sont des SA bénéficiant de la PM et dont le
capital varie au gré des achats et des ventes de parts
sociales par les investisseurs. Une SICAV est une société
dont l’actif est constitué d’un portefeuille de VM. La
gestion en est assurée par une banque ou une société de
bourse …
- Les FCP qui sont des copropriétés de VM, sans PM.
Les OPCVM sont transparents, ne sont soumis ni à l’impôt
sur le revenu, ni à l’impôt sur les plus-values. L’imposition est
transférée aux porteurs de parts.
2.3 Les titres de créances négociables
Il existe différents TCN :
- BTN bons du trésor négociable ;
- Les BT billets de trésorerie ;
- Les CD certificats de dépôts.
L’usage des TCN et notamment des billets de trésorerie tend à
court-circuiter le banquier, intermédiaire traditionnel entre
l’emprunteur et le préteur. C’est ce que l’on appelle la
désintermédiation bancaire.
Le développement des SICAV, des FCP et FCC contribue
aussi à la désintermédiation. Les épargnants achètent les
actions des SICAV ou part de FCP et ces organismes utilisent
ces ressources pour financer directement les entreprises en
leur achetant leurs actions, obligations ou titres de créances
négociables.
3. Placements auprès d’une autre entreprise
27
- Escompte fournisseur : il s’agit de la possibilité pour une
entreprise de régler les fournisseurs au comptant,
moyennant un escompte (dit escompte de règlement) au
lieu de les régler à plus longue échéance.
- Avance en compte courant à une entreprise : elle ne peut
se concevoir que dans le cadre d’un groupe de sociétés.
- Prêts à plus de deux ans : ils ne sont possibles que si
l’une des deux entreprises est un établissement financier
(société de crédit-bail par exemple). A titre exceptionnel,
une entreprise peut accorder un prêt à une autre
entreprise, par exemple afin de renforcer les relations
commerciales.
4. Placements en devises
Ils sont souvent utilisés pour se prémunir contre les risques de
change. Ils se font sous forme de blocage de devises ou encore
sous forme d’obligations en monnaies étrangères.

III. CHOIX DES PLACEMENTS POUR


L’ENTREPRISE
Le choix des placements dépend :
- De l’environnement financier du moment (évolution des
taux d’intérêt, rendements respectifs des différentes
catégories de placement) ;
- Des données propres à l’entreprise :
Taille : une PME choisira des placements plus simple, plus
souples, moins risqués ;

28
⁕ Montant total et montant unitaires des placements ;
⁕ Durée certaine ou probable des excédents de trésorerie ;
⁕ Certaines considérations fiscales ;
⁕ Politique à l’égard du risque en capital ;
⁕ Compétence de l’entreprise en matière de placements et de
contrôle de ceux-ci.
Tableau résumé des modes de placement
Formes de placement Caractéristiques Avantages Inconvénients
Dépôts à terme et bons Rémunération libre Pas de risque en Mauvaise liquidité
de caisse si˃1 mois capital
Vente à réméré Achat et vente Pas de risque en Suppose montant
simultanés capital ˃150 000 ou 300 000€
(lourdeur
administrative)
Actions Long terme Si baisse des taux, Placement trop risqué
plus-value si hausse des taux,
perte en capital
Obligations Long terme, taux fixe, Variation des cours Si hausse des taux,
variable, révisable limitée, liquidité perte en capital
supérieure à celle des
actions si baisse des
taux, plus-value
Titres de créances Pas de risque en Montant minimal
négociables sur le capital si titre gardé 150 000 € liquidité ˂à
marché monétaire jusqu’à ce terme ; celle des obligations
liquidité ˃dépôts à
terme
SICAV et FCP Court terme ou moyen Liés à la composition Liés à la composition
terme des actifs des actifs
Escompte fournisseur, Court terme Peut-être très rentable,
placements auprès souplesse
d’une autre entreprise
Placement en devises Blocage de devises ou Supprime ou crée le
obligations risque de change

IV. NEGOCIATION DES CONDITIONS BANCAIRES


Le sujet des conditions bancaires est intimement lié au
problème des relations entre les banques et les entreprises.
29
Cette relation a changé en raison de la concurrence entre les
établissements financiers, de l’évolution des outils
informatiques et de l’organisation des entreprises.
Nous avons vu que le coût d’un crédit est fonction d’un
certain nombre de données telles que le coût du crédit, le
barème des commissions et les dates de valeur. Il faut donc
négocier avec le banquier les conditions bancaires afin d’en
réduire les effets sur le coût du crédit.
1. Types de négociation
1.1 Négociation des taux de crédit
Il faut négocier le taux de référence servant de base au taux de
crédit. Ainsi le taux moyen mensuel du marché interbancaire
(TMM) est moins élevé que le TBB.
En principe il n’est pas possible d’obtenir quoi que ce soit sur
la majoration propre au type de crédit.
Concernant la majoration propre au type de client qui est
fonction de la structure financière de l’entreprise de sa
rentabilité et de son endettement, il convient de s’assurer que
la majoration appliquée correspond bien à la catégorie à
laquelle appartient l’entreprise.
1.2 Négociation des jours de valeur
Ceux-ci ont un impact significatif dans le coût du crédit. La
base de négociation envisageable est de 1 à 2 jours de valeur
par rapport aux jours prévus par les conditions générales de la
banque.

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1.3 Négociation des commissions
Deux types de commissions existent :
- Commissions calculées sur le montant du crédit :
⃰ Commissions d’engagement : la négociation doit se faire en
même temps que celle relative au taux du crédit ;
⃰ Commission sur les cautions délivrées par la banque. Elle
varie en fonction de la durée de la caution et des risques
encourus par la banque. Il est possible d’envisager une
réduction de 0,25 à 0 ;5%.
- Commissions de services : elles portent aussi bien sur les
opérations en France qu’à l’étranger. Il est possible
d’obtenir une exonération de la commission sur certains
mouvements.
1.4 Négociation des lignes de crédit
- La négociation du plafond d’escompte dépend du niveau
d’activité de l’entreprise ainsi que de sa situation de
trésorerie ;
- La négociation du montant du découvert : l’obtention
d’un découvert bancaire s’appuie sur l’établissement
d’un budget de trésorerie. Il est fonction du CA, de la
structure financière de l’entreprise, de ses besoins
(déterminés dans le budget de trésorerie), des garanties,
des relations avec la banque. Le montant dépasse
rarement un mois de CAHT. Par ailleurs le découvert
porte sur une durée d’un an renouvelable.

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1.5 Négociations des garanties
Toute garantie protège la banque contre un risque de non
remboursement.
Les garanties réelles sont constituées par un actif donné en
garantie par le client à sa banque, lors de l’octroi d’un crédit.
Les garanties personnelles constituent un engagement
personnel d’un client de régler son banquier, en cas de
défaillance de son entreprise. Elles revêtent la forme de
caution ou d’aval.
Le trésorier doit déceler, parmi les garanties demandées celles
qui revêtent un caractère excessif. Toute garantie a un coût.
Une situation financière excellente permet de limiter les
garanties exigées voire d’en être dispensée
Crédit par caisse Caution et /ou assurance
décès
Crédit par escompte Rien ou une caution sur une
partie du montant autorisé
Crédit à moyen terme Nantissement du matériel,
nantissement du fonds de
commerce
Crédit à long terme Hypothèque
Garanties abusives
Crédit par caisse ou par Hypothèque, nantissement du
escompte fonds de commerce
Crédit à moyen terme Hypothèque et nantissement

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2. Principe et contrôle des négociations
Il n’est pas nécessaire de négocier toutes les conditions de
banque. L’objectif de toute négociation est de conduire à des
économies de charges financières. Il faut donc faire porter la
négociation sur les opérations les plus importantes, en volume
et en nombres.
Les concessions obtenues à un moment donné peuvent être
dépassées par le jeu de la concurrence interbancaire. Le
trésorier doit donc en permanence s’assurer que les conditions
obtenues sont les meilleurs.
Il faut choisir le moment de négocier. Toute négociation ne
sera efficace que si l’entreprise se trouve en position de force
(bonne rentabilité, croissance..).

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