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FICHE N° 1 – LES PERSONNES PUBLIQUES

La qualification d’une personne appartient parfois au juge qui va utiliser le faisceaux d’indices comme démontrer
par le document 1. En effet, à travers ce document (CE, 10 juin 2004, avis n° 370-252 – Document 1), nous
comprenons que le juge recherche tout les indices de l’impact de l’État sur l’organisation, le fonctionnement de la
personne publique.

Ces indices qui vont être mobilisées par le CE pour déterminer la nature juridique de l’AFP :

 Allant dans le sens de la personnalité publique : mission d’information confiée à l’AFP qui est un SP.

 Allant au contraire dans le sens de la personnalité privée :


○ CA composé essentiellement de représentants des entreprises de presse. Seuls 3 membres sur 15 sont
issus des personnes publiques. Idem s’agissant du Conseil de surveillance.

○ Aucune tutelle n’est exercée (financière, technique, administrative…). Une commission ainsi contrôle
les finances de l’AFP

○ Financement assuré par la vente des biens et services de l’AFP à, l’instar d’une authentique PPR (pas
de subventions, ni de taxes à son profit)

=> Va dans le sens d’une PPR… Ce qui semble confirmé par la volonté originelle du législateur.

Le juge conclut que c’est une personne de droit privé sui generis. La difficulté de classification mène le juge à
créer d’autres catégories.

Historiquement, l’État en France est un État centralisé, en un seul centre de décisions. Néanmoins, il existe un
consensus selon lequel concentrer les pouvoirs en un seul organisme n’est pas soutenable. L’administration
centrale de l’État est composé du PR, du PM, des ministres.

• Le PR et PM sont les deux têtes du pouvoir exécutif et leurs pouvoirs sont reconnu par la C°. Ils
disposent d’un pouvoir réglementaire et le pouvoir de nomination. Le pouvoir réglementaire est le
pouvoir d’une autorité à adopter de manière unilatérale des actes exécutoires comportant des dispositions
générales et impersonnelles. La répartition de leur compétences a été imposé par la Ve République (CE, 8
août 1919, Labonne – Doc. 4). Dans sa décision, le Conseil d’État rejette la requête de M. Labonne au
motif « qu’il appartient au chef de l’État en dehors de toute habilitation législative et en vertu de ses
pouvoirs propres, de déterminer celles des mesures de police qui doivent, en tout état de cause, être
appliquées dans l'ensemble du territoire ». En d’autres termes, il juge que l’autorité titulaire du pouvoir
réglementaire général dispose, même en l’absence de toute habilitation législative, d’une compétence
pour édicter des mesures de police à caractère général et s'appliquant sur l'ensemble du territoire.

Ce principe posé pour le président de la République sous la IIIe République demeure valable aujourd’hui,
même si le titulaire du pouvoir réglementaire général est désormais le gouvernement, en vertu de l'article
20 de la Constitution, sous réserve de la compétence reconnue dans ce domaine au président de la
République par l’article 13. Ainsi le Conseil d'État juge-t-il, en l’absence de toute habilitation législative,
le gouvernement compétent pour édicter des mesures de police à caractère général et applicables à
l'ensemble du territoire en matière de police des abattoirs (CE, 2 mai 1973, Association cultuelle des
Israélites nord-africains de Paris, Rec.). Il a également précisé que la répartition des matières entre
celles qui relèvent du pouvoir législatif et celles qui relèvent du pouvoir réglementaire, opérée par les
articles 34 et 37 de la Constitution, n’avait pas privé le gouvernement de sa compétence pour édicter des
mesures de police à caractère général (CE, 22 décembre 1978, Union des chambres syndicales
d'affichage et de publicité extérieure, Rec.), ce que le Conseil Constitutionnel a confirmé (Cons.
Constit., décision n° 87-149 L, 20 février 1987, p. 22).
La décision Labonne présente également un intérêt par la combinaison qu'elle opère entre les pouvoirs de
police de l'autorité nationale et ceux des autorités locales. Il en résulte que les règlements édictés au
niveau national ne retirent pas aux autorités locales la compétence qu'elles tirent de la loi pour prendre
des mesures de police complémentaires dans le ressort territorial pour lequel elles sont compétentes. Leur
pouvoir trouve toutefois deux limites : les autorités locales ne peuvent, d’une part, qu’aggraver les
mesures édictées par les autorités nationales, sans pouvoir ni les modifier ni, bien sûr, les réduire ;
d’autre part, cette aggravation doit être dictée par l'intérêt public et justifiée par les circonstances
locales (CE, 18 avril 1902, Commune de Néris- les-Bains, Rec.).

C’est le pouvoir de l’exécutif (président de la République, Premier ministre) d’édicter des normes dans le
domaine de l’article 37 de la Constitution de 1958, par opposition au domaine de la loi.
Le pouvoir réglementaire dérivé est celui dont dispose l’autorité pour l’exécution de l’application de la
loi. Il s’agit du pouvoir du gouvernement en application de l’article 21 de la Constitution ou du pouvoir
des collectivités territoriales en application de l’article 72, alinéa 3 de la Constitution.
Sous la Ve République, le président de la République détient le pouvoir réglementaire pour les textes les
plus importants, c'est-à-dire les décrets délibérés en Conseil des ministres (art. 13 de la Constitution).
En principe, c’est le PM qui possède le pouvoir réglementaire mais dans les limites, sous réserve des
dispositions de de l’article 13. (Articles 13, 19, 21 et 22 de la Constitution – Document 2)

• Les ministres peuvent exercer un PR à travers une délégation du PM et ils ont un droit de contre-seing des
actes délibéré en conseil des ministre faisant parti de leur domaine.
En effet, en dehors de toute habilitation constitutionnelle ou législative, tout chef de service et,
notamment, le ministre, l’autorité territoriale ou le directeur d’établissement public, est titulaire d’un
pouvoir réglementaire pour l’organisation de son service (CE, 3 février 1936, Jamart, GAJA –
Document 3). Ce pouvoir est reconnu aux ministres en tant que chef de service et pour le bon
fonctionnement de leur service. Selon le CE, ce pouvoir doit être nécessaire, tenant aux personnes sur
lesquelles le pouvoir peut être exercé (agents et utilisateur) et cela est un pouvoir supplétif (comble des
vides juridiques).

Ce pouvoir réglementaire est enfermé dans des limites strictes, comme l’illustre l’arrêt lui-même. Il ne
peut s’exercer, comme le rappelait dans ses conclusions M. Bernard « que dans la mesure où les
nécessités du service l’exigent et envers les seules personnes qui se trouvent en relation avec le service,
soit qu’elles y collaborent, soit qu’elles l’utilisent » (CE, 6 octobre 1961, UNAPEL). Ainsi, le ministre
peut fixer les modalités d’organisation et de fonctionnement de ses services (par exemple : CE, 29
décembre 1995, Synd. national des personnels de préfectures C.G.T. et F.O.), réglementer, sans
toutefois porter atteinte aux dispositions à caractère statutaire (CE, 4 novembre 1977, Dame S. M.), la
situation de ses agents (par exemple : CE, 10 janvier 1986, Fédération nationale des travailleurs de
l’État C.G.T.), ou prendre des mesures réglementaires applicables aux usagers de ses services dès lors
qu’elles sont nécessaires au bon fonctionnement du service (par exemple : CE, 8 février 1967, Synd.
national de l’enseignement secondaire et Synd. national de l’enseignement technique).

Dès lors, le ministre de la défense, responsable de l’emploi des militaires placés sous son autorité et du
maintien de l’aptitude de ces derniers, a pu rendre obligatoires certaines vaccinations pour des militaires,
mais pas dans les établissements de prévention ou de soins (CE, Assemblée, 3 mars 2004, Association «
Liberté, Information, Santé »). Enfin, de manière générale, ce pouvoir ne peut pas conduire à prendre
des mesures d’organisation ou de fonctionnement pour l’adoption desquelles un texte de loi ou de décret
impose une formalité particulière (CE, Section, 8 janvier 1982, SARL Chocolat de régime Dardenne).

Ce pouvoir réglementaire d’organisation du service vaut, dans les mêmes conditions, pour tout chef de
service. C’est le cas, par exemple, pour un maire (CE, 25 juin 1975, R... et R...), pour un directeur
d’établissements public (CE, 4 février 1976, Section syndicale C.F.D.T. du centre
psychothérapeutique de Thuir), ou un directeur des services de l’État (CE, 13 novembre 1992, Synd.
national des ingénieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile et Union syndicale de
l’aviation civile C.G.T.).
Les AAI et API. Ces autorités sont indépendantes, voulu à partir des 70’ afin de réduire l’intervention de l’État
dans certains domaines où il est perçu comme une menace, ce qui rentre dans l’esprit libéral. Cette réduction
montre la production de la démocratie libérale.

Une administration indépendante est une autorité administrative de l’État chargée d’exercer des missions
spécialisées dans un domaine en toute indépendance par rapport au Gouvernement.
D’une part, les missions de l’administration indépendante concernent, soit la régulation d’une activité
économique, soit la protection des droits des administrés. D’autre part, le Gouvernement ne dispose pas de
l’administration indépendante, par exception aux dispositions de l’article 20 de la Constitution. Les
administrations indépendantes, contrairement aux administrations centrales et déconcentrées, ne sont pas soumises
à l’autorité hiérarchique du Premier ministre ou d’un ministre. Les membres du Gouvernement ne peuvent
adresser aucun ordre, pas même un avis, aux administrations indépendantes.
Une administration indépendante est appelée « autorité administrative indépendante » lorsqu’elle n’a pas la
personnalité juridique (par ex., l’ARJEL devenue ANJ en 2020, la CADA, la CNIL). Elle est dénommée « autorité
publique indépendante » lorsqu’elle a la personnalité juridique (par ex., l’AFLD, l’AMF, l’ARAFER devenue
ART en 2019).

La CNIL est la première autorité à être créer en 1978. Les personnes composant ces autorité sont soit des
personnes indépendantes soit des experts. Le nombre d’AI s’est croît de façon dispersée.

La loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 est le tout premier texte à avoir qualifié une autorité, la CNIL, d’« autorité
administrative indépendante ». Dernièrement, la loi organique n° 2017-54 et la loi n° 2017-55 du 20 janvier
2017 ont doté les AAI et API d’un « statut général ».Le pouvoir politique a décider de rationaliser à travers une loi
organique (LO) de 2017 venant rationaliser le processus d’identification de l’AI et il revient au législateur de fixer
tout les critères de l’AI. La loi ordinaire est venu permettre de fixé les critères distinguant API et AAI notamment
l’article 2. L’un des apports majeurs de cette loi est renforcer les garantie d’indépendance communes à toutes les
AI : possibilité d’expulser (article 6), ensemble d’obligations déontologique etc.

La transparence signifie rendre des comptes. L’une des caractéristiques des AI est de pouvoir cumuler des
pouvoirs de sanctions et réglementaire. L’article 21 fait que le PM peut déléguer l’exercice de son pouvoir à un
ministre. Le CC° estime que le pouvoir pouvait être habiliter à des personne capable d’exercer ce pouvoir. Les AI
peuvent sanctionner (ARCOM etc.). Ce pouvoir de sanction est limité par le principe de délits et peines,
l’indépendance (absence de pression extérieure) et l’impartialité (capacité d’une personne à avoir un
jugement non-biaisé).

Ainsi, le document 13 (CC, 24 nov. 2017, n°2017-675 QPC Société Queen Air- Document 13) en est la parfaite
illustration

L’article L. 6361-14 du code des transports, relatif au pouvoir de sanction de l’Autorité de contrôle des nuisances
aéroportuaires, le président de cette autorité apprécie l’opportunité des poursuites des manquements constatés et
participe ultérieurement à la formation de jugement. Le Conseil a constaté que cette procédure n’était pas
conforme à l’exigence de séparation des fonctions de poursuite et de jugement, méconnaissait par suite le principe
constitutionnel d’impartialité en vertu de l’article 16 de la Constitution.

La concentration de la gestion administrative n’est pas soutenable. Le pouvoir pour assurer sa légitimité ne doit
pas paraître lointain. Le pouvoir central a convenu de mettre en place des relais vocaux se rapprochant des
administrés. La déconcentration revient pour l’État central à confier des pouvoirs aux autorités centrales en étant
contrôlé ≠ décentralisation. La subsidiarité revient à confier le pouvoir de décisions à l’échelon territorial le plus
proches aux personnes qui sont les plus concernées.

Le principe du droit au recours est un principe général du droit (PGD) à valeur constitutionnelle qui permet
d’assurer aux citoyens la possibilité de contester les décisions prises à leur égard. Il s’agit par ailleurs d’une
caractéristique essentielle de l’Etat de droit. Deux limitations à ce principe existent néanmoins en ce qui concerne
les mesures d’ordre intérieur et les actes de gouvernement. Le pouvoir hiérarchique régit la La jurisprudence a
consacré qu’il s’agissait là d’un PGD (CE, 1950, Queralt). Plus précisément, cet arrêt Queralt érige en PGD le
principe du contrôle hiérarchique qui permet à l’autorité supérieure (En l’espèce, ministre du travail) d’adresser
des instructions à ses subordonnés, d’annuler leurs décisions ou de les modifier. Le pouvoir hiérarchique est le
pouvoir qui s’exerce au sein de l’administration de l’État sur l’ensemble de ses agents. Ce pouvoir est détenu sans
texte par le supérieur hiérarchique.
aux subordonnés d’exécuter les instruction selon leur devoir d’obéissance (Langneur). Le supérieur hiérarchique
peut intervenir et détient ce pouvoir de plein droit. Une loi du 6 février 1992 ( doc 5) a été suivi dans l’application
d’un décret. La charte de 2015 (DOC 6) énonce que la déconcentration est la règle d’organisation entre
l’administration central et local. L’administration déconcentrée est en charge de l’administration à l’échelle local
avec un pouvoir réglementaire et exerce sous l’autorité du PM et chacun des ministres. La région avec le pr&fet
de région, le département avec le préfet de département, l’arrondissement avec le sous préfet.

Le corps préfectoral a été créer par Bonaparte. Le décret de 2004 (doc.7) fixe les attributions des prefets en tant
que dépositaires de l’État dans leur circonscription. Le préfet de département est soumis à l’autorité du préfet de
région. Les préfets sont les chefs de service déconcentré. Le principe d’indivisibilité de la République est rompu
par les préfets à travers le pouvoir déroger à l’intermédiaire d’actes non réglementaire (doc.1). Aujourd’hui, les
normes sont si complexes, qu’elles peut être en contradiction. Ce pouvoir a été reconnu après une expérimentation
durant 2 ans. Le pouvoir de dérogation n’est destinés qu’aux règles relevant des domaines définis dans le décret
de 2020. Une première condition tient au but retenu par la dérogation, elle doit poursuivre 3 buts : faciliter l’accès
à des aides publiques. La dérogation ne doit pas porter atteinte aux intérêts de la nation. Le CE a validé ce pouvoir
de dérogation mais doit respecter le principe d’égalité.

Pour éviter que les dérogations soient annulée par le CE, les services préfectoraux doivent être attentifs. Le préfet
a un pouvoir discrétionnaire. (DOC9) L’avenir du préfet peut être menacé. Castex en 2020 avait prévu de
supprimer le préfet ;

*Personnes publiques spécialisées : des considérations d’efficacité rentrent en jeu. Ces PPS regroupent un vaste
nombre d’acteurs, leur trait commun est de réaliser une tâche particulière et d’être soumis à la tutelle. Le pouvoir
de tutelle est toujours prévu par un texte. Une tutelle s’exerçant sur les personnes et sur les actes.

- l’EP a pendant longtemps été la figure des personnes spécialisées. C’était « SP personnalisé » selon Hauriou. En
raison de leur diversification de leur attribution, on ne peut les caractériser. Ils ont personnalité juridique, donc
autonomie, mais sont le prolongement d’une autre personnes publiques.

Les EP peut avoir la charge d’activité peuvent être économique (Bouguen).


L’EP doit respecter le principe de spécialité interdit l’EP d’exercer d’autre activités que celles qui lui a été
exclusivement confiées. La diversification est possible à deux conditions : complément naturel de l’activité
originelle (DOC16) et doivent être d’IG et directement établie à l’EP (ex : EDF et GDF). L’EP peut être crée par
toutes autorités mais c’est le législateur qui fixe les catégories de l’EP. Le droit applicable varie selon l’activité de
l’EP.

L’EP bénéficie de privilèges économiques de l’État et l’adaptation n’est pas rapide = avenir des EP en danger.

e* Les GIP et Personnes sui generis : les GIP sont une nouvelle étape dans l’efficacité de l’État. (DOC20) le TC
a confirmé que ces GIP sont des personnes de droit public mais soumis à un régime particulier. Les GIP sont crées
pour une durée déterminée. Les sui generis sont soumise à des règles particulière (DOC18).

- Document 8 : Décret n° 2020-412 du 8 avril 2020 relatif au droit de dérogation reconnu au préfet et CE 21 mars
2022 n° 440871 (extraits)

Décret n° 2020-412 du 8 avril 2020


Le décret du 8 avril 2020 permet au préfet de région ou de département de déroger à certaines normes établies par
l'administration de l'État dans des domaines tels que les subventions, l'aménagement du territoire,
l'environnement, l'emploi, etc. pour prendre des décisions non réglementaires relevant de sa compétence. Cette
dérogation doit être justifiée par un motif d'intérêt général et des circonstances locales, elle doit simplifier les
démarches administratives, réduire les délais de procédure et favoriser l'accès aux aides publiques. De plus, elle
doit être conforme aux engagements internationaux et européens de la France et ne pas compromettre la défense,
la sécurité ou les objectifs des normes auxquelles il est dérogé.
Ce décret évoque un parallèle avec l'organisation déconcentrée de l'État, où les préfets, en tant qu'agents
déconcentrés de l'administration centrale, ont le pouvoir de prendre des décisions adaptées aux besoins locaux
dans le respect des normes nationales. Cela permet une certaine flexibilité et adaptation aux réalités spécifiques de
chaque région ou département tout en assurant le respect des règles générales établies par l'État central.

CE 21 mars 2022 n° 440871

Dans un arrêt du 21 mars 2022, le Conseil d'État a rejeté les demandes d'annulation des dispositions issues du
décret du 8 avril 2020, qui autorisent les préfets à déroger à certaines normes administratives dans des domaines
tels que l'aménagement du territoire, l'environnement et le logement. Deux associations, les Amis de la Terre
France et UFC Que Choisir, avaient saisi le Conseil d'État en contestant ce décret.
Le Conseil d'État a rejeté les arguments des requérants sur trois points principaux :

1. Impact environnemental limité : Les dérogations accordées aux préfets visent à simplifier les
démarches administratives, réduire les délais de procédure et faciliter l'accès aux aides publiques. Étant
donné qu'elles n'ont pas d'impact direct et significatif sur l'environnement, elles ne nécessitent pas
d'application de procédures d'information et de participation du public.

2. Limitation des dérogations : Les dérogations autorisées concernent uniquement les normes édictées par
l'administration, ne permettant pas aux préfets de contourner les normes réglementaires qui garantissent
les principes énoncés par la loi. Ainsi, le décret respecte le principe de non régression en matière
environnementale et le principe de séparation des pouvoirs.

3. Principe d'égalité : Les dérogations doivent être justifiées par un motif d'intérêt général et ne peuvent
pas conduire à traiter différemment des situations analogues. Les préfets sont tenus de traiter de manière
égale les situations similaires dans la même localité, en prenant en compte les mêmes circonstances
particulières.
En résumé, le Conseil d'État a confirmé la validité du décret du 8 avril 2020, soulignant que les dérogations sont
strictement encadrées et ne permettent pas aux préfets de contourner les normes essentielles établies par
l'administration.

- Document 9 : « Corps préfectoral : chronique d'une mort refusée », Olivier RENAUDIE, AJDA 2021 p.
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Dans le document intitulé « Corps préfectoral : chronique d'une mort refusée » par Olivier Renaudie, publié dans
AJDA en 2021, le prof décrit l'annonce du gouvernement français de supprimer le corps préfectoral. Cette
décision est perçue comme inédite et surprenante, étant donné l'ancienneté de cette institution et son rôle crucial
dans l'administration française.
La suppression du corps préfectoral s'inscrit dans la volonté du gouvernement de fonctionnaliser l'ensemble des
emplois d'encadrement au sein de la haute fonction publique, rompant ainsi avec la logique de corps sur laquelle
le modèle français de fonction publique est basé. Cette décision permettrait d'élargir le vivier de recrutement et de
diversifier les profils des hauts fonctionnaires.
Cependant, cette perspective suscite des inquiétudes. Tout d'abord, le corps préfectoral incarne l'État régalien et
joue un rôle essentiel dans la protection des intérêts nationaux, le contrôle administratif et le respect des lois, ainsi
que dans l'organisation des scrutins électoraux. La suppression du corps préfectoral risque de compromettre
l'autorité de l'État à l'échelle locale.
De plus, il existe un risque de nommer des personnes incompétentes, inexpérimentées ou en situation de conflit
d'intérêts sans le filtre du corps préfectoral. Enfin, cela pourrait affaiblir le ministère de l'Intérieur, dont le corps
préfectoral constitue un élément central. Les préfets sont non seulement des gestionnaires de crise aguerris, mais
ils occupent également des postes de direction au sein du ministère et ont autorité sur les services locaux de police
en matière de maintien de l'ordre public.
En conclusion, la suppression du corps préfectoral est vue comme une menace pour l'efficacité de l'administration
et pour l'expertise essentielle qu'apportent ces hauts fonctionnaires dans la gestion des affaires publiques.

- Document 12 : Loi n° 2017-55 du 20 janvier 2017 et loi organique n° 2017-54 du 20 janvier 2017

La loi du 20 janvier 2017 établit le statut des autorités administratives indépendantes (AAI) et des autorités
publiques indépendantes (API). Les AAI et les API ont la personnalité morale et leur mandat dure de trois à six
ans, sauf pour les députés ou sénateurs membres, dont le mandat prend fin avec leur mandat parlementaire. Les
membres peuvent être remplacés en cas de décès ou de démission, et le président ne peut dépasser l'âge de 69 ans
lors de sa nomination.
Le mandat des membres est non révocable, mais peut être suspendu en cas d'empêchement. Les membres doivent
respecter l'intégrité et éviter les conflits d'intérêts. Leur rémunération et leurs pensions de retraite sont
réglementées. Les membres ne peuvent occuper plusieurs postes au sein d'AAI ou d'API, et certaines fonctions
politiques ou administratives leur sont interdites. Ils doivent déposer une déclaration d'intérêts et ne peuvent
participer à des délibérations impliquant des conflits d'intérêts. Chaque année, les AAI et les API doivent présenter
un rapport d'activité au gouvernement et au Parlement, incluant des mesures d'optimisation des dépenses et de
mutualisation des services avec d'autres autorités similaires = soumises au contrôle hiérarchique/tutelle de l’État.
Toutes API ou AAI sont soumises à la loi.

- Document 14 : T. confl., 9 décembre 1899, Association syndicale du canal de Gignac

Méthode du faisceau d’indices issue de la JP TC, 1899, Canal de Gignac et précisée par la jurisprudence
ultérieure. Dans cet arrêt (possibilité de rappeler le considérant de principe) c’est au regard d’une pluralité
d’indices que leur nature d’EP, et donc de PPU, est relevée :
○ Obligation d’adhésion
○ Financement par des taxes obligatoires
○ Contrôle préfectoral sur les finances

- Document 15 : CE Ass., 2 avril 1943, Bouguen

- Document 16 : CE avis 7 juillet 1994, Section des travaux publics (à propos du principe de spécialité)

- Document 17 : Constitution, art. 34

B) Les personnes publiques spéciales ou sui generis


- Document 18 : CE, 22 mars 2000, Syndicat autonome de la Banque de France

- Document 19 : T. confl. 14 févr. 2000, Groupement d’intérêt public « Habitat et interventions sociales pour les
mal- logés et les sans-abri » c. Mme Verdier

De cette décision, on a pu estimer que le critère de la puissance publique avait été déterminant puisque, de fait,
outre le contrôle public, des PPP étaient attribuées à ces associations. Leur caractère public fut quoi qu’il en soit
confirmé par la suite (CC, 22 janv. 1990, n° 89-267 DC). Il n’en reste pas moins que ce critère n’est pas absolu
puisque, par exemple, certains organismes disposant de PPP ont néanmoins été qualifiés de PPR et ce quand bien
même ils exerceraient une mission de SP à l’aide de PPP : CE, 31 juillet 1942, Monpeurt ; CE, 2 avril 1943,
Bouguen

D’une part, il ressort de l’arrêt TC, 1899, Ass. synd. du Canal de Gignac que les personnes publiques ne peuvent
être soumises aux voies civiles d’exécution. Cela signifie, notamment que les personnes publiques ne peuvent
être mises en redressement ou en liquidation judiciaire, ni être en faillite. Plus globalement, ce qui est très
dérogatoire aux voies d’exécutions du droit commun, les biens des PPU sont insaisissables (art. L. 2311-1 CGPPP
; Cass civ., 21 décembre 1987, BRGM).

AAI/API Dissertation :

La particularité des API/AAI renouvelle l’administration : l’indépendance de ces autorités les pouvoirs qu’elles
disposent.

I. Une indépendance inédite


A. Une indépendance nécessaire
B. Une indépendance garantie

II. Un cumul de pouvoir étendu


A. Les pouvoirs consacrés
B. Les pouvoirs limités

Dissertation :Le pouvoir réglementaire des personnes publiques

Selon le doyen Jean-Marie Auby « le pouvoir réglementaire peut, par sa nature même, être mis en œuvre chaque
fois qu’il est nécessaire. Ce pouvoir qui consiste à appliquer les normes à certains faits sociaux ne saurait
s’éteindre au premier usage » (L’abrogation des actes administratifs, AJDA, 1967)

I. Les détenteurs du pouvoirs réglementaires


A. Les personnes publiques détentrices du pouvoir réglementaire générale
B. Les PP détentrices du pouvoir réglementaire spécialisé

II. Un encadrement renforcé du pouvoir réglementaire des PP


A. Les conditions d’exercice du pouvoir réglementaires
B. Le renforcement de l’obligation d’exercer le pouvoir réglementaire

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