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PARTIE 2 : L’AFFAIBLISSEMENT DES INSTITUTIONS

LÉGISLATIVES SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE ?

CHAPITRE 4 : LES RAPPORTS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE


PARLEMENT SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE
Titre V Constitution : articles 34 à 51-2.

Innovations : - fin de la souveraineté de la loi + volonté d’encadrer le domaine de la loi


et de confier au Conseil Constitutionnel le soin d’en contrôler le respect - prérogatives
confiées au gouvernement dans les travaux parlementaires.

Le titre V a bouleversé les rapports entre le Parlement et le gouvernement. La révision


constitutionnelle du 23 juillet 2008 est venu remanier ce titre sans pour autant le bouleverser.
On pourrait penser que les équilibres de la Ve République ont été bouleversées, mais
finalement ils restent peu modifiés. On a accordé au Parlement des compétences nouvelles :
- le vote des résolutions (Article 34-1) - renforcer l’information du Parlement en
matière d’intervention militaire (Article 35, Alinéa 2 et 3) - ratification
parlementaire expresse des ordonnances (Article 38) - soumettre une proposition de loi
(Article 39, Alinéa 2)La fonction de contrôle a été mieux définie. La pratique permet un
Parlement désormais plus attentif. Les commissions d’enquêtes se multiplient (Article 52).
Assistance de la cour des comtes (Article 47-2). L’article 49, Alinéa 3 a été limité.

Les droits des groupes parlementaires ont été renforcés (Article 51-1).

SECTION 1 : LE DOMAINE DE LA LOI ET LES COMPÉTENCES DU


PARLEMENT
PARAGRAPHE 1 : LA LIMITATION DU DOMAINE DE LA LOI AU
PROFIT DU DOMAINE REGLEMENTAIRE
Articles 34 et suivants + Article 37.

A : LE DOMAINE DE LA LOI, LA REVOLUTION JURIDIQUE DE 1958


Depuis la Révolution française, l’acte voté par le Parlement (volonté générale) était sans
limite. L’action du Parlement était étendu et le domaine d’intervention du gouvernement et
du pouvoir réglementaire était restreint.

Toutefois, le Parlement a concédé du terrain. Sous la IIIe République, son hypertrophie lui
a permis de concéder du terrain par les délégations partielles et provisoires des
compétences du Parlement au profit du gouvernement. Amplification sous la IVe
République.

Le constituant a opéré une révolution en distinguant ce qui relève du domaine de la loi


(Article 24). L’article 34 lui rajoute un critère matériel. Le pouvoir réglementaire peut
aussi être autonome. Le Conseil Constitutionnel sera le gardien. L’article 34 définit un
domaine qui reste conséquent. Dans certains domaines, la loi ne fixe que des règles (droit
civique, liberté publique, nationalité, capacité des personnes, régimes matrimoniaux,
successions et libéralités, determination crimes et délits, procédures pénales, statut de la
magistrature, création des ordres de juridictions, impositions de toutes nature, la monnaie, le
domaine électoral). Il y a des domaines où elle ne fixe que les principes fondamentaux
(défense, libre administration des collectivités territoriales, enseignement, droit de propriété,
du travail, syndical, de la sécurité sociale).
Le gouvernement pourra alors en déterminer les modalités d’application. Il aura
compétence sur les principes cités auparavant. Les matières législatives peuvent être
précisées, complétées par une loi organique.

La compétence du législateur n’est pas enfermée dans cet article. On a d’autres dispositions
qui prévoient la compétence du législateur. Déclaration de guerre : Article 35. Prorogations
de l’état de siège : Article 36. Ratification traités internationaux : Article 53. Statut de
parlementaires : Article 35. Magistrat : Article 64.

B : L’EXTENSION MINEURE DU DOMAINE DE LA LOI PAR LES


REVISIONS CONSTITUTIONNELLES DEPUIS 1958
Il y a eu différents révisions constitutionnelles qui ont permis d’étendre le domaine du
législateur. Ça a étendu les pouvoirs de contrôle du Parlement. De nouvelles lois ont été
créées. Comme les loi de financement de la sécurité sociale (22 février 1996). L’article 34
a été modifié avec un nouvel alinéa qui prévoit que les lois de financement de la sécurité
sociale déterminent l’équilibre financier.

La révision constitutionnelle du 28 mars 2003 est venue opérer la consécration de


l’autonomie financière des collectivités territoriales (Article 72-2) + Article 37-1 qui
autorise la loi à comporter des dispositions expérimentales.

La révision du 1er mars 2005 a parmi de fixer les lois de préservation de l’environnement.

C : L’EXTENSION DU DOMAINE DE LA LOI PAR LA


JURISPRUDENCE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Conseil Constitutionnel considère que l’article 34 ne fonde pas à lui seul la compétence
législative et va considérer que d’autres dispositions constitutionnelles le permettent. La
création d’établissements publics est réservée au législateur.

Le domaine de la loi se définit par d’autres articles que le 34. C’est l’impact de la décision du
16 juillet 1971 du Conseil Constitutionnel.

Le Conseil Constitutionnel fâche le législateur quand il est coupage d’insuffisance


législative. Il ne peut renoncer à sa propre compétence au risque d’une censure pour
incompétence négative.

D : L’EXIGENCE DE QUALITÉ DE LA LOI


Accessibilité et intelligibilité de la loi - Articles 4, 5, 6, 16 de la DDHC. Le Conseil
Constitutionnel considère que l’exigence de clarté de la loi lui impose de prémunir des
garanties qui ne seraient pas contraires à la Constitution. Il rappelle que les dispositions
constitutionnelles impose au législateur de disposer ..

Ce pose la question de la normativité de la loi.    Les dispositions dépourvues de portée


normative n’étaient pas contraires à la Constitution mais ne produisaient pas d’effet
juridique. L’avis du Conseil Constitutionnel a évolué où il considère le caractère
réglementaire de dispositions législatives qui n’avaient pas de portée législative. Cette
jurisprudence condamne les dispositions législatives qui ont des lois d’orientation.

Débat sur la normativité de la loi. La révisions constitutionnelle de 2008 offre au législateur


de ne plus bavarder dans la loi mais d’exprimer ses point de vus dans ses résolutions pour ne
plus recourir à une loi déclaratoire dépourvue de caractère normatif.
Se pose le problème de l’inflation législative.

PARAGRAPHE 2 : LA PROTECTION DU DOMAINE


REGLEMENTAIRE
Article 37, Alinéa 1 : les matières autres que celles du domaine de la loi, ont un caractère
réglementaire. Cela ouvre au pouvoir réglementaire un large champ de domaine de
compétence. En effet, quand le domaine de la loi est limité, ce qui ne relève pas de ce dernier,
relevé de l’article 37. Il ne faut pas exagéré sa portée : ça ne dispense pas le pouvoir
réglementaire des exigences de la constitutionnalité (545 DC 28 décembre 2006 CC). Au sein
du domaine réglementaire, il faut distinguer les règlements autonomes, dérivés (actes
réglementaires qui sont pris en exécution des lois). Les 1er interviennent dans les matières
étrangères au domaine de la loi (administration). Les seconds interviennent dans des
domaines dont la loi fixe les règles ou dont la loi détermine les principes fondamentaux. Les
actes réglementaires pris en application des lois ont pour objet de préciser les modalités de
mise en oeuvre des dispositions législatives. Les titulaires du pouvoir réglementaire résultent
de l’article 13 de la Constitution. Le Premier Ministre dispose du pouvoir réglementaire de
droit commun (article 21). Les ministres ne disposent pas du pouvoir réglementaire mais ils
disposent d’un pouvoir réglementaire résiduel en vu de l’organisation interne de leur service
(arrêtés ministériels). Les collectivités territoriales disposent d’un pouvoir réglementaire pour
l’exercice de leurs compétences (Article 72, Alinéa 3). Article 73 et 74-1 pour les
collectivités territoriales situées en outre-mer. Ce pouvoir réglementaire local peut être étendu
au titre de l’expérimentation (Article 72, Alinéa 4 et Article 37-1).

On a des procédures prévues par le législateur afin de veiller au respect de l’article 34

Rattraper

Si une disposition n’a pas de caractère réglementaire, c’est le gouvernement qui a le choix de
l’abroger ou de la modifier. La majorité des décisions rendues par le Conseil Constitutionnel,
il est fréquent qu’il ait donné raison au Premier Ministre et que ce dernier ait procédé à la
délégation de la disposition. Il peut arriver que le Premier Ministre retire sa demande : le
Conseil Constitutionnel n’a plus à statuer sur le caractère réglementaire de la disposition

C : LES DISPOSITIONS À CARACTÈRE EXPERIMENTAL


Article 37-1 : la loi et le règlement peuvent comporter des dispositions à caractère
expérimental. Il résulte de la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 qui permet au
Parlement d’autoriser des expérimentations qui dérogent au principe d’égalité devant la loi.
Le législateur doit être précis sur l’objet et les conditions et veiller à ce qu’elle ne porte pas
atteinte à des principes ou exigences à valeur constitutionnelle. Le Conseil Constitutionnel
n’hésitera pas à censurer une disposition d’expérimentation quand le législateur ne fixe pas
un terme à celle-ci. Il faut distinguer l’expérimentation nationale de la locale.
L’expérimentation nationale n’est pas géographiquement limitée mais temporellement. Quant
à la locale, elle est géographiquement limité (Article 72,Alinéa 4) et permet à la collectivité
territoriale d’expérimenter une décision prise par le législateur. Il peut y avoir un double
fondement.

PARAGRAPHE 3 : LE DECESSIMENT DE LA COMPÉTENCE DU


PARLEMENT
Ordonnances de l’Article 38. L’article 38 tire les conséquences de cette pratique et
réintroduit en droit constitutionnel les ordonnances telles qu’elles existaient sous la
restauration et la monarchie de juillet. Ils vont régir les ordonnances de droit commun = actes
qui relèvent du domaine législatif mais qui émane du pouvoir exécutif en vertu d’une
habilitation expresse du pouvoir législatif. Elle est prévue pour une durée limitée dans le
temps (3 ou 6 mois).

Le législateur délègue au gouvernement sa compétence pour qu’il intervienne dans le


domaine de la loi. C’est un acte grave et la banalisation du recours aux ordonnances doit
interpeller. Ces actes vont être élaborés par l’autorité règlementaire. C’est le gouvernement
qui reprend la main sur l’établissement de ces ordonnances. C’st donc une délégation du
pouvoir législatif confié au gouvernement qui prend des mesures qui relèvent du domaine de
la loi.    (Ordonnances de droit commun, Article 38)

Il existe des ordonnances d’exception qui résultaient de l’ancien article 92 qui a été abrogé
par la loi constitutionnelle du 4 aout 1995. Cet article permettait dans les 4 mois suivant la
promulgation de la Ve République, de prendre des ordonnances relatives à la mise en place
des institutions.

On a des ordonnances en matière financière, prévues aux articles 47, Alinéa 3 et 47-1, Alinéa
3. Elles n’ont jamais été mis en oeuvre sous la Ve République car elles sont prévues dans
l’éventualité où le Parlement n’adopterait pas dans les délais les lois de finances (70 jours) et
de financement de la sécurité sociale (50 jours). Si le Parlement ne respectait pas ces délais,
ces dispositions prévoient que les projets seraient mis en oeuvre par le gouvernement par voie
d’ordonnance.

A : L’HABILITATION LÉGISLATIVE
Le dépôt du projet de loi d’habilitation est une compétence exclusive du gouvernement. Seul
le gouvernement dispose de l’initiative d’une demande d’habilitation. Il a la faculté de faire
cela en déposant un projet de loi ou un amendement en cours d’examen d’un texte législatif.
Seul le gouvernement peut demander au Parlement l’autorisation de prendre des ordonnances.

Une habilitation ne peut figurer dans une proposition de loi ou dans un amendement
parlementaire. Dans un projet de loi, on peut avoir plusieurs demandes d’habilitation. Au
niveau de l’étendue de cette habilitation. Elle est donnée conformément à l’article 38 de la
Constitution au gouvernement pour l’exécution de son programme. Le Conseil
Constitutionnel précise que le gouvernement doit indiquer avec précision au Parlement lors
du dépôt du projet de loi d’habilitation, la justification et la finalité des mesures que le
gouvernement se propose de prendre. Ce qui signifie que l’urgence était la justification qui
pouvait être apportée. La loi d’habilitation doit préciser son étendu. Elle doit fixer 2 délais :
- celui pendant lequel le gouvernement peut prendre l’ordonnance - celui pour
déposer le projet de loi de ratification de l’ordonnance

Pendant ces délais, le Parlement se retrouve privé de son exercice de son pouvoir législatif
dans le domaine de l’habilitation. L’article 41 prévoit que le gouvernement puisse opposer
une irrecevabilité à toute proposition de loi ou tout amendement qui interfère dans ce cadre.

S’agissant du 1er délais : la durée d’habilitation pendant laquelle l’ordonnance peut être prise.
Il doit être limité dans le temps. Il se situe entre 3 et 18 mois. La jurisprudence n’a jamais
clairement défini cette notion. Le Parlement est dessaisi, le gouvernement est totalement libre
car habilité et peut faire obstacle à tout empiétement en usant et abusant de l’article 41.
Durant ce délais, le gouvernement rédige son ordonnance et qu’il doit présenter en conseil
des ministres. Une fois présentée et publiée, le gouvernement doit respecter un 2e délais
consistant à devoir déposer devant le Parlement un projet de loi de ratification. À défaut d’un
dépôt sur le Bureau de l'Assemblée Nationale ou Sénat, le projet de loi ratifiant l’ordonnance,
l’ordonnance devient caduque. C’est le seul dépôt qui évite la caducité de l’ordonnance. Rien
n’empêche le gouvernement à inscrire ce projet de loi à l’ordre du jour.

B : LA VALEUR JURIDIQUE DES ORDONNANCES


La question de la ratification est essentielle. Pendant longtemps, avant leur ratification,
l’ordonnance était considérée comme un acte de nature réglementaire. Comme les
ordonnances non ratifiées conservent un caractère réglementaire, elles ne pouvaient faire
l’objet d’une QPC.

La question qui s’est posée a été celle du cas des ordonnances non ratifiées après expiration
du délais d’habilitation. Jusqu’au délais d’habilitation, cette ordonnance présente un caractère
réglementaire. Le Conseil Constitutionnel a conclu que les dispositions doivent être regardées
comme des dispositions législatives. Ce qui a conduit un certain membres de la doctrine à se
demander s’il n’y avait pas une remise en cause de la jurisprudence précédente. Certains en
voyant là une interprétation particulière de l’article 38. Le Conseil d'Etat a rappelé qu’il était
compétent pour connaitre pour un recours pour excès de pouvoir contre une ordonnance non
ratifiée même après expiration du délais d’habilitation. Le 3 juillet 20202, le Conseil
Constitutionnel a rendu une décision rappelant que ce n’était pas un duel entre le Conseil
Constitutionnel et le Conseil d'Etat mais un duo et que dès lors qu’une liberté ou un droit
(Article 61-1) qui pouvait être menacé par l’ordonnance non ratifiée permettait que la voie de
la QPC permette de vérifier cette question. C’est une double voie de recours possible contre
ces dispositions.

Le Sénat y a vu une atteinte au pouvoir constituant et à la lettre de l’article 38. Il a déposé une
proposition de loi constitutionnelle visita à modifier cet article pour limiter le recours aux
ordonnances par le gouvernement et en réaffirmant la nature réglementaire des dispositions
dès lors qu’il n’y a pas ratification par le Parlement. Elles ne peuvent être ratifiées que de
manière expresse et non implicite.

À l’expiration du délais mentionné, elles ne peuvent être modifiée que par la loi. Ne faut-il
pas limiter le pouvoir d’action du Parlement ? Préciser cette notion de délai ? Préciser les
justifications du recours aux ordonnances ? Prévoir que les ordonnances ne puissent être
possibles que lorsque le gouvernement a mentionné ce domaine d’intervention dans son
discours de politique général ?

Le Sénat voulait prévoir que les ordonnances n’acquière valeur législative qu’à compter de
leur ratification expresse. Les sénateurs ont souhaité préciser la demande d’habilitation pour
que celle-ci soit un moyen de restreindre la possibilité gouvernementale de déposer des
demandes d’habilitation à sa guise. L’article 38 prévoit que la demande d’habilitation
concerne la mise en ouverte du programme. Les sénateurs ont prévu que cela s’inscrive dans
la déclaration de politique générale du gouvernement. Ce dernier ne pourrait alors intervenir
par voie d’ordonnance et solliciter une habilitation. Le recours à une ordonnance pour tout
autre sujet deviendrait alors impossible sauf dans 3 hypothèses : - urgence caractérisée - en
vu de la modification du droit- dans les cas des collectivités territoriales Ratification expresse
= expressément mentionnée. Le Conseil Constitutionnel est vigilant lors du contrôle de
constitutionnalité de la loi de ratification, de ses modalités et de la place réservée à la
ratification.

SECTION 2 : LA PROCÉDURE LÉGISLATIVE DEVANT LE


PARLEMENT
Articles 39 à 48 de la Constitution.

PARAGRAPHE 1 : L’INITIATIVE DES LOIS ET SES LIMITES


A : L’INITIATIVE LÉGISLATIVE
1 : L’INITIATIVE LÉGISLATIVE PARLEMENTAIRE : LES
PROPOSITIONS DE LOI
L’initiative d’une proposition de loi émane d’un ou plusieurs parlementaires.Article 39,
Alinéa 5 : Le président d’une assemblée peut soumettre au Conseil d'Etat une proposition
de loi afin d’en connaitre son avis, avant son examen en commission.Cet avis est facultatif.
Article 39, Alinéa 2 : Les propositions de loi sont ensuite délibérées en Conseil des
ministres après avis du Conseil d’Etat, puis, déposées sur le Bureau de l’une des deux
assemblées. Les projets de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale
vont en premier lieu à l'Assemblée Nationale et les projets portant sur les collectivités
territoriales, au Sénat.

Article 39, Alinéa 3 : Les propositions de loi doivent respecter les conditions fixées par une
loi organique. Article 39, Alinéa 4 : Et si ces conditions ne sont pas respectées, le président
de l’assemblée intéressée ou le Premier Ministre peut saisir le Conseil Constitutionnel qui
statue dans un délai de 8 jours.

2 : L’INITIATIVE LÉGISLATIVE GOUVERNEMENTALE : LES


PROJETS DE LOI
L’initiative d’un projet de loi émane du Gouvernement. C’est donc un acte de
gouvernement. On parle également des « bleus de Matignon » car c’est un document
qui rend compte de l’arbitrage du Premier ministre rendu à l’issue d’une réunion
interministérielle. Le bleu est le symbole de l’autorité d’un chef de gouvernement. C’est son
sceau. C’est également ce qui marque sa capacité à trancher.

Le Premier Ministre refuse de prendre l’initiative d’un projet de loi constitutionnelle. Ainsi,
L’initiative des lois appartient concurremment au Premier Ministre et aux membres du
Parlement (Article 39, Alinéa 1).

B : LES IRRECEVABILITÉS CONSTITUTIONNELLES


1 : LES IRRECEVABILITÉS FINANCIÈRES
Les irrecevabilités financières se trouvent à l’Article 40 : « Les propositions et
amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur
adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la
création ou l'aggravation d'une charge publique. »

2 : LES IRRECEVABILITÉS LÉGISLATIVES


Les irrecevabilités législatives se trouvent à l’Article 41 : « S'il apparaît au cours de la
procédure législative qu'une proposition ou un amendement n'est pas du domaine de la loi ou
est contraire à une délégation accordée en vertu de l'article 38, le Gouvernement ou le
président de l'assemblée saisie peut opposer l’irrecevabilité. ». En cas de désaccord, le
Conseil Constitutionnel statue dans un délai de 8 jours à la demande du gouvernement ou du
président de l’assemblée intéressée.

PARAGRAPHE 2 : LE DROIT D’AMENDEMENT, COROLLAIRE DE


L’INITIATIVE LÉGISLATIVE
Amendement : modification, soumise au vote d'une assemblée, en vue de corriger, compléter
ou annuler tout ou une partie d'un projet ou d'une proposition de loi en cours de délibération
ou d'une loi pré-existante. Nous retrouvons le droit d’amendement à l’Article 44 de la
Constitution (Alinéa 1) : Les membres du Parlement et le gouvernement ont le droit
d’amendement qui s’exerce en séance ou en commission.

- Cons. Const. 290 DC 9 mai 1991- Cons. Const. 526 DC 13 oct. 2005- Règle dite de
l’entonnoir- Cavalier budgétaire = disposition sans lien avec la loi de finances Cavalier
législatif = disposition sans lien avec le texte en discussion Cons. Const. 532 DC 19 janv.
2006- Cons. Const. 533 DC 16 mars 2006

PARAGRAPHE 3 : L’EXAMEN DU TEXTE DEVANT LE PARLEMENT


- Art. 43 à 48 Const.

A : L’EXAMEN EN COMMISSION
- Art. 43 Const.- Voir analyses passes de G. JEZE et P. DUEZ sur importance des
commissions sous IIIe et IVe Rép.- Art. 39 al. 3 RAN- saisie « au fond » ou saisie « pour avis
»

B : LA FIXATION DE L’ORDRE DU JOUR


- Art. 48 Const.- Avis CE mai 2018 / projet de loi const.- Cons. Const. 582 DC 25 juin 2009 /
RS- La « semaine de l’assemblée »- Conférence des Présidents- Critiques / la « semaine du
contrôle parlementaire » Art. 9 projet de loi const. 2018- Vielle lune...

Les exceptions à la règle ?

Art. 48 al. 3 et 5

Cf. art. 48 al. 3 Const.

Cf. Art. 48 al. 5 Const.

Groupe d’opposition au sens de l’article 51-1 Const. « Niche parlementaire"

    44

C. L’examen en séance publique

Art. 42 et 45 Const.

=> révolution juridique avec Art. 42 Const.

Sauf / l’exception législative financière

Art. 45 Const. / navette parlementaire et les solutions CMP

Art. 45 al. 1 Const. = procédure accelerée

Navette parlementaire

Art. 45 al. 2 et 3 = CMP

D. L’adoption définitive, la promulgation et l’exécution de la loi Promulgation par le PR (art.


10 al. 1 Const.)

Délai de 15 jours pour ce faire

Demande par le PR de nouvelle délibération de la loi (art. 10 al. 2 Const.) Saisine du Cons.
Const. Art. 61 Const.

Publication de la loi - JORF Exécution de la loi


PM art. 21 Const.

§4 - Les procédures législatives spéciales

Art. 46 Const. – L. org.

Art. 47 Const. – Lois de finances

Art. 47-1 Const. - LFSS

Art. 89 Const. / L. Const.

Art. 53 Const. / L. Ratification des traités internationaux

A. Les lois organiques art. 46 Const.

B. Les lois de finances et des LFSS

Art. 47 Const. Et 47-1 Const.

Exception législative financière – v. A BAUDU, in Les 60 ans de la Constitution de la Ve


République, Dalloz, 2018

Cons. Const. 25 juillet 2001 448 DC / LOLF

CE, avis / Projet de loi const., mai 2018

Nouveau projet de loi const. Aout 2019

Section 3 - Le contrôle de l’action du Gouvernement par le Parlement

Cf. Art. 24 Const.

Évaluation des politiques publiques

Art. 49 Const.

P. TURK, Le contrôle parlementaire, LGDJ, coll. Systèmes P. AVRIL, J. J-E GICQUEL,


Droit parlementaire, LGDJ

J.-P. CAMBY, Le travail parlementaire, LGDJ

§1 - Le contrôle avec mise en jeu de la responsabilité gouvernementale

art. 49 Const.

Discours de Michel DEBRE devant le CE, 27 août 1958

A : LA MISE EN JEU DE LA RESPONSABILITÉ À L’INITIATIVE DU


GOUVERNEMENT : LA QUESTION DE CONFIANCE
- v. Doyen LASCOMBE in commentaires du Code constitutionnel, Dalloz, 2021- Cons.
Const. 736 DC 4 août 2016- Rapport de la commission BARTOLONE, 2015, propositon n°8

B : LA MISE EN JEU DE LA RESPONSABILITÉ DU


GOUVERNEMENT À L’INITIATIVE DE L’ASSEMBLÉE
NATIONALE : LA MOTION DE CENSURE
- C. La motion de censure provoquée- Const., art. 49, al. 3- Cons. const., décis. no 89-264
DC, 9 janv. 1990- Cons. const., décis. n°2016-736 DC, 4 août 2016, §3 et §4

D : LA DECLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DU


GOUVERNEMENT DEVANT LE SÉNAT
E. La démission « obligatoire » du Gouvernement et la gestion des « affaires courantes »
Const., art. 50

Corollaire de l’article 49 Const.

§2. Le contrôle sans mise en jeu de la responsabilité du Gouvernement et l’information du


Parlement

A. Les questions des membres du Parlement

1) Les questions orales

Const., art. 48, dernier al.)

Les questions au Gouvernement => les questions d’actualité

2) Les questions écrites

CE, 20 avr. 1956, Sieur Lucard RAN, art. 135

B. Les déclarations thématiques du Gouvernement Const., art. 50-1

faire l’objet d’un vote sans engager sa responsabilité.

C. Les nouveaux droits de l’opposition Const., art. 51-1

D. Les commissions d’enquête et de contrôle Const., art. 51-2

                      46

TROISIÈME PARTIE :

L’EMERGENCE D’UNE JUSTICE CONSTITUTIONNELLE SOUS LA VE


RÉPUBLIQUE ? CHAPITRE V – LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ET LA JUSTICE
CONSTITUTIONNELLE (CONST. TITRE VII)

Art. 7 Const. / l’élection du président de la République, vacance, empêchement

Art. 16 Const. / pouvoirs exceptionnels

Art. 37 al. 2 Const./ procédure de déclassement d’une disposition de forme législative Art. 39
Const. / inscription à l’ordre du jour des projets de loi,

Art. 41 Const. / recevabilité d’une proposition ou d’un amendement

Art. 54 Const. / constitutionnalité des engagements internationaux avant leur ratification,


Section 1 – Le Conseil constitutionnel et ses compétences de juge électoral

§1. La composition et le statut des membres du Conseil constitutionnel

A. La composition du Conseil constitutionnel Const. Art. 56

L’ordonnance n°58-1067 du 7 novembre 1958 = Loi organique sur le Conseil constitutionnel

1) Les membres nommés au Conseil constitutionnel

Neuf membres nommés pour 9 ans

en 2014, J. Barrot ; en 2015, H. Haenel

en 2017, N. Belloubet, nommée Garde des Sceaux

Décret de nomination au Cons. const. = acte de Gouvernement (CE, Ass., 9 avr. 1999, Ba,
Req.)n°195616)

2) Les membres de droit du Conseil constitutionnel

font de droit partie à vie du Conseil constitutionnel les anciens présidents de la République.
Les deux anciens présidents de la IVe République, R. Coty (5 mars 1959 au 22 nov. 1962) et
V. Auriol (5 mars 1959 au 25 mai 1960), y ont siégé en cette qualité

art. 10 du projet de loi constit., 9 mai 2018

3) Le Président du Cons. Const.

8e personnage de l’Etat

L. FABIUS

désigné par le président de la République parmi les membres nommés ou de droit

Lettre du général de Gaulle à René Coty du 19 février 1959

Secrétaire général du Conseil Const. = Le « dixième membre » ? J. Maïa, conseiller d’Etat,


28 août 2017.

B. Le statut des membres du Cons. Const.

Art 57 Const.

« Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de


ministre ou de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par une loi
organique. »

Ord. n°58-1067 du 7 nov. 1958

Décr. n° 59-1292 du 13 nov. 1959

1 : LES INCOMPATIBILITÉS
CESE

Défenseur des droits à l’exercice de tout mandat électoral


L. org. n°95-63 du 19 janv. 1995

Les incompatibilités professionnelles sont les mêmes que celles des parlementaires

L. org. n°2013-906 du 11 oct. 2013

l’exercice de toute fonction publique et de toute autre activité professionnelle ou salariée, et


donc avec l’exercice de la profession d’avocat

Ord. n°58-1067 du 7 nov. 1958, art. 4 al. 4 et 6

P. JOXE inscrit au Barreau de Paris en mars 2010

2) Le devoir de réserve

Prestation de serment

Décr. no 59-1292 du 13 nov. 1959

CE, 6 mai 2005, M. René Georges Hoffer, Req. n°280214

S. VEIL / campagne traité sur la Const. eur. – Cas de VGE

Voir démission R. DUMAS / affaire ELF

Précédents de P. JOXE avant départ du Conseil et de JL DEBRE après son départ

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