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Discours de Bayeux de De Gaulle : il parle d’un chef de l’Etat placé au dessus des partis et qui
doit procéder le pouvoir exécutif.
Cela signi e qu’il veut faire du chef de l’état la clé de voute des instituions de la Ve République.
D’ailleurs, il est passé du titre V dans Constitution de 1946, derrière le Parlement —> Titre II,
devant le Parlement, juste après titre I sur souveraineté.
Donc il est la clé de voute des instituions de la Ve République: la poutre maitresse qui tient
l’ensemble. Formule de Debré qui a fait du chef de l’Etat l’aimant unique qui tient l’ensemble et
assure la cohésion de tout l’édi ce institutionnel. Donc changement de vision du chef de l’état.
L’analyse de l’art 5 de la Constitution: on verra que il est l’arbitre au sens littéral du texte, mais
au sens pratique il est le capitaine —> Contradiction entre la lettre de la Constitution et l’esprit
de celle ci // pratique par les Présidents de la République.
A : UN GARDIEN DE LA CONSTITUTION
En 1968 cette mission apparait essentiel et renvoie au pouvoir dont il dispose comme l’usage
exceptionnel des pleins pouvoirs (article 16), la nomination de 3 membres du Conseil
Constitutionnel, la nomination du président du Conseil Constitutionnel.
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Il est aussi fréquent d’observer que le chef de l’Etat saisi le Conseil Constitutionnel - article 54
s’agissant des traités internationaux. Le Conseil Constitutionnel a été saisi a plusieurs reprises sur
ce fondement.
C’est moins fréquent s’agissant de l’usage par le chef de l’Etat de l’article 61 alinéa 2 pour
contrôler la constitutionnalité d’une loi.
Il usera de cette interprétation controversée pour projeter de réviser la Constitution Etat, 1969
pour reformer le sénat mais qui va se traduire par un échec référendaire.
Le chef de l’Etat dispose d’une forme de monopole d’interprétation de la Constitution ainsi que
leur refus de signer certaines ordonnances.
Pendant longtemps il a disposé de cette forme de monopole d’interprétation.
Avec la montée en puissance du Conseil Constitutionnel, ce rôle est en recul : ex : projet du loi
constitutionnel de janvier 2021 pour compléter l’article 1er de la Constitution.
Cette expression d’arbitre fait débat, il faut identi er les fonctions du chef de l’ Etat :
-son rôle singulier en matière de politique étrangère, de défense.L’article 16 en serait le
prolongement.
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PARAGRAPHE 2 : UN MONARQUE RÉPUBLICAIN
Article 6 - Article 7
L’article 6 détermine le mode d’élection du président, le nombre de mandat et les conditions
pour se porter candidat et les conditions de nancement de l’élection à la présidence de la
République.
L’article 7 précise le déroulement des élections présidentielles, les cas de vacances, d’interim et
de suppléance du chef de l’état.
De Gaulle suite à sa démission, n’ira pas au terme de son mandat suite à son
élection présidentielle de 1965 au suffrage universel direct où son mandat
devra s’achever en 1972. Son mandat va s’achever en 1969.
De même pour le mandat de Pompidou qui n’arrivera pas à son terme, il est
décédé en court d’exercice de son mandat. En avril 1973 il avait annoncé une
réforme constitutionnelle pour adopter le quinquennat. Selon lui, il fallait que
le chef de l’ Etat renouvelle sa légitimité très fréquemment.
Suite à cette suggestion, la durée du mandat a alimenté des débats très vifs entres adversaires et
partisans du septennat - tranché par le peuple lors du referendum 24 septembre 2000.
Dans les débats cette idée resurgit. Certains considèrent que ce rythme n’est peut être pas
nécessairement propice à une reforme de longue durée de l’Etat et qu’il faudrait revenir sur ce
point.
-Pour beaucoup d’auteurs, le quinquennat est bien pour relégitimité le chef et de ne pas
accorder les pouvoirs importants qui lui sont conférés pour une durée trop longue.
-Le septennat représente une curiosité juridique ou seul quelques présidents sont élus pour cette
durée. Généralement ils ne disposent pas de pouvoirs réels.
Le septennat était envisageable dès lors que le chef de l’ Etat n’a pas de pouvoirs importants. Si
il a des pouvoirs importants, il faut une durée plus courte.
Le quinquennat est vu comme une solution pour éviter les cohabitations en France.
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2 : LA LIMITATION À 2 DU NOMBRE DE MANDATS PRÉSIDENTIELS
SUCCESSIFS
Alinéa 2 de l’article 6 de la Constitution xe la limitation à 2 mandats successifs —> Le chef de
l’état « Est élu pour sept ans. Il n’est rééligible qu’une fois ».
En 1958, le mandat présidentiel était renouvelable. Le record de longévité est devenu par
Mitterand —> 14 années.
Aucun président n’a sollicité de 3e mandat.
La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui a xé l’alinéa 2 qui précise qu’il peut faire que
2 mandats consécutifs -> 3e mandat possible après 5 ans d’interruption du règne républicain.
Exclue un 3e mandat consécutif mais n’exclue pas un 3e mandat après interruption pendant un
mandat.
Les conditions requises pour être candidat à l’élection présidentielle, complétées par des textes:
S’appuie sur les dispositions de la Constitution : article 7 qui précise le déroulement de l’élection
présidentielle.
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4. Jouir de ses droits civils et politiques
5. Ne pas être exclu par des cas d’incapacité prévus par textes législatifs
Lors des 3 premières élections au suffrage universel direct, de 1965, 1969 et 1974 —> parrainage
par 100 élus exigé.
Pas empêché la multiplication des candidatures: 6 en 1965, 7 en 1969, 12 en 1974.
Exemple : Le cas pour Juppé lors des précédentes élections, du fait du Pénélope Gate: certains élus
voulaient Juppé à la place de Fillon pour les élections. Donc le Conseil Constitutionnel avait
enregistré des présentations pour lui, sans que soit déclaré officiellement candidat à l’élection.
Débat : Un personnage politique peut se retrouver candidat si il n’en a pas la volonté mais a les
500 présentations requises?
Toute cette procédure et les formulaires sont controlés par le Conseil Constitutionnel.
Mois de janvier : publication du décret de convocation des électeurs, porté par le ministre de
l’intérieur et présenté en conseil des ministres.
Formulaires adressés par les préfectures aux élus habilités à présenter un candidat.
Ne peuvent pas être déposés physiquement au Conseil Constitutionnel (article 2 loi organique du
25 avril 2016 consolidée ) : les élus signataires doivent envoyer par voie postale au Conseil
Constitutionnel.
Le Conseil Constitutionnel en vérifie la validité:
- L’identité de l’élu
- Mandat de ce dernier (…)
Et informe chaque candidat du nombre de présentations valides reçues.
À la fin de période de recueil : liste définitive des présentations publiées 8 jours au moins
avant premier tour au Journal Officiel. La publication intégrale de la liste des présentateurs était
une recommandation du Conseil Constitutionnel, et le législateur a accédé à cette demande: article
3, Loi organique du 25 avril 2016.
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Le Conseil Constitutionnel est compétent pour recevoir d’éventuelles
contestations sur la validité d’une candidature.
Il doit vérifier le consentement des candidats qui ont franchi l’étape des
500 présentations. Question posée en 2017 avec Juppé : s’il serait
automatiquement candidat s’il recueillait les 500 signatures, alors que pas
déclaré candidat. Au final, il n’a jamais atteint les 500 signatures mais
quand même 313. Donc les constitutionnalistes se sont interrogés sur ce
cas de figure pas prévu par les textes.
Le Conseil Constitutionnel a rappelé qu’il est impossible d’être automatiquement candidat à
l’élection Président de la République —> Il faut une manifestation de volonté.
Signifie que le candidat doit adresser une lettre au Conseil Constitutionnel manifestant son
consentement d’être candidat à l’élection, et y joint sa déclaration de patrimoine.
Le Conseil Constitutionnel réceptionne cette lettre, la déclaration de patrimoine est transmise à la
Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
• Le Conseil Constitutionnel qui établit vers 20 mars: la liste officielle des candidats à
l’élection présidentielle.
• Cette liste publiée au Journal Officiel. Sur cette liste, l’ordre des candidats résulte d’un
tirage au sort.
Cette réforme du sytème des présentations a été régulièrement mis à l’ordre du jour.
Fréquent d’observer que des candidats de l’extreme droite contestaient cette procédure.
Même une QPC : décision 233 du 21 février 2012, Marine le Pen. Le Conseil Constitutionnel a
validé le système des présentations —> pas de censure constitutionnelle. Est évoqué le caractère
anonyme de ces présentations, le fait que cela pouvait conduire parfois à des manipulations.
Le Conseil Constitutionnel, à cette occasion, a réaffirmé son voeu de publier l’ensemble de la liste
des présentateurs, comme en juin 2012 et mis en oeuvre lors de l’élection de 2017.
Voit : CC, décis.155 PDR, 21 juin 2012. Observations du Conseil constitutionnel sur l’élection
présidentielle de 2012 —> affirmation très claire du Conseil Constitutionnel et ce voeu de
publication de la liste entière, dans un soucis de transparence.
Idée reprise par commission Jospin : fixée une idée de 150k signatures pour un parrainage
citoyen. Proposition 1 du rapport de 2021.
Finalement une réforme minimaliste est opérée lors des élections de 2017, confirmée par celles
de 2022. Validée par le Conseil Constitutionnel qui est indécis. 729 DC, 21 avr. 2016.
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Conformément aux recommandations du Conseil Constitutionnel, l’élection de 2022 servira de
test : si de nouveau, un nombre élevé de candidatures —> relancerait le débat sur le sytème de
filtrages des candidatures. Les 16 candidats en 2002 avaient fait débat.
Le législateur organique vient compléter ce dispositif. Tenue d’un compte de campagnes exigée. Il
retrace précisément :
• L’origine des recettes
• La nature des dépenses engagées
Le candidat peut pas lui gérer ce compte. Il doit nommer un mandataire financier pour cela.
Le compte de campagne doit être déposé à la Commission nationale des comptes de campagnes
et des financements politiques (CNCCFP), présidée par Vachia, magistrat à la Cour des comptes et
à la tête d’une AAI régie par la loi du 15 janvier 1990.
Déposée au plus tard le 9e vendredi suivant le second tour de l’élection présidentielle.
Objectif : vérifier la régularité comptable des opérations.
Commission composée de 9 membres nommés pour 5 ans , renouvelables 1 fois. Nommés par les
chefs des 3 plus hautes juridictions français : Conseil d’Etat, Cour de Cassation, Cour des
Comptes.
Le président Vahia, désigne un vice président de cette commission, qui choisit un haut
fonctionnaire comme secrétaire général. Un service administratif conséquent pour aider les
membres de la commission .
Pas que l’élection présidentielle, le volume des comptes de campagne à vérifier comprend aussi les
élections locales, législatives... un budget pour rémunérer les agents, vacataires qui en période
d’élection vont avoir des tâches d’instruction. Environ 180 rapporteurs qui travaillent à la CNCCFP.
Pour les candidats au 1er tour: Seuls les candidats avec - de 5 % des suffrages exprimées
perçoivent 4,75 % du plafond de dépenses du 1er tour.
Les autres qui auront + de 5% des suffrages exprimés auront 47, 5 % de ce plafond
Pour les 2 candidats au 2e tour: 47,5% du plafond des dépenses du second tour —> 10,6
M euros en 2017.
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publiée au Journal Officiel le 13 février 2018.
Soit: La commission approuve le compte sans modifications : parce que compte tenu
rigoureusement
La commission approuve le compte après réformation : en excluant des dépenses non électorales
ou mal justifiées (…) en rectifiant le montant, ajoutant une dépense omise.
La commission rejette le compte : parce que compte insincère, parce que traduirait pas une image
fidèle de la réalité. Omission importante d’une recette ou dépense.
Insincère, déficit, plafond dépassé ou irrégularité d’une telle importance que le compte est
vicié —> rejet.
Si compte rejeté = pas de remboursement opéré par l’Etat.
—> Possibilité d’un recours devant le Conseil Constitutionnel contre la décision de la
commission, dans le mois suivant la notification de rejet : le candidat conteste la décision de rejet.
La commission n’ayant pas retenu cet argument, le parquet de Paris a refusé de poursuivre et s’est
fondé sur cette décision de la commission ayant validé le compte.
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suffrages exprimés.
• Au second tour : seuls les 2 candidats arrivés en tête au 1er tour sont présents.
• Le vainqueur obtient la majorité absolue des suffrages exprimés.
L’élection présidentielle se déroule 20 jours au moins et 35 jours au plus avant l’expiration des
pouvoirs du président en exercice. Sauf décès ou démission du chef de l’état.
Le terme « campagne électorale » et la nécessité durant cette phase d’un traitement équitable
entre candidats —> article 7, alinéa 1 à 3.
Campagne électorale : désigne tous les actes de propagandes d’un candidat pour être élu
Président de la République.
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(article 11, DDHC) avec le principe de pluralisme des courants d’idées et d’opinions (article 4
Constitution).
Voir après le déroulement de l’élection présidentielle, il est important de voir les péripéties qui
peuvent se produire.
Les péripéties durant l’élection présidentielle. La Constitution prévoit donc désormais que:
-Première péripétie : Si dans les 7 jours précédant la date limite de présentation des dépôts
des candidatures, une des personnes, moins de 30 jours avant cette date, a annoncé publiquement sa
décision d’être candidat, décède ou est empêché, le Conseil Constitutionnel peut décider de
reporter l’élection —> alinéa 6, article 7.
Le Conseil Constitutionnel est d’ailleurs saisi dans les conditions de droit commun (article 61
alinéa 2) par les autorités de saisine : Président de la République, Premier Ministre, Président du
Sénat, Président de l’ Assemblée Nationale, 60 députés ou 60 sénateurs.
Ou, il est saisi dans les conditions déterminées pour la présentation d’un candidat, par rapport à
l’article 6.
Alinéa 9, article 7 : 500 personnes en capacité juridique de présenter un candidat. Précision: des
observateurs ont souligné ici que le Conseil Constitutionnel pas en situation de s’auto-saisir.
-Troisième péripétie : En cas de décès ou d’empêchement d’un des 2 candidats les plus
favorisés au 1 er tour avant les retraits éventuels, le Conseil Constitutionnel déclare qu’il doit être
procédé à nouveau à l’ensemble des opérations électorales.
Pareil en cas de décès ou d’empêchement d’ 1 des 2 candidats restés en présence en vue du 2nd
tour —> article 7, alinéa 8.
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Si l’application de ces dispositions a pour effet le report de l’élection à une date postérieure à
l’expiration des pouvoirs du président en exercice, celui-ci demeurera en fonction jusque
proclamation des résultats de son successeur —> Article 7, alinéa 10.
Proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel (article 58).
La vacance peut être la suite d’un décès, par exemple celle de Pompidou.
Cela peut être suite à une démission du chef de l’Etat, par exemple celle de De Gaulle. Mais
également lié à un changement de fonction, une destitution par la Haute Cour. La vacance doit
être déclarée par le Conseil Constitutionnel conformément à l’article 7 alinéa 4.
Durant cette vacance, il ne peut être fait application des articles 49, 50 et 89 conformément au
11e alinéa de l’article 7.
Cette vacance va déclencher l’organisation d’un scrutin pour l’élection du nouveau Président
de la République entre 21 et 35 jours au plus après l’ouverture de la vacance. L’élection est alors
déclenchée sauf cas de force majeure constaté par le Conseil Constitutionnel qui pourrait empêcher
la tenue régulière de cette élection - article 7 alinéa 5.
b : L’EMPECHEMENT PRÉSIDENTIEL
Ici il s’agit du fait d’être empêché, ce qui entrave l’exercice de la fonction présidentielle, ce qui va
rendre impossible ou gêner l’accomplissement de la fonction présidentielle.
On pense au cas de la maladie du Président de la République.
Par exemple, en 1972, le Président de la République Pompidou est atteint d’une forme rare de
leucémie sans que l’empêchement n’ait été déclaré, ce qui avait provoqué de nombreux débats. En
1992, le Président de la République Mitterrand décide de rendre public le fait qu’il soit atteint d’un
cancer, ce qui avait également provoqué la controverse.
En cas d’empêchement constaté par le conseil - article 7 alinéa 4 - ce dernier étant saisi par le
Gouvernement à la majorité absolue de ses membres vont conduire à déclencher l’intérim. Le
président intérimaire peut effectuer les fonctions présidentielles à l’exception du référendum et
du droit de dissolution.
Lorsque l’empêchement est déclaré définitif - article 7 alinéa 5 - le scrutin pour le nouveau
Président de la République a lieu sauf cas de force majeure entre 21 et 35 jours dès la déclaration de
l’empêchement. (Cela peut être le cas d’un enlèvement notamment).
c : L’INTÉRIM PRÉSIDENTIEL
La vacance, l’empêchement provisoire ou définitif a pour corollaire l’intérim de la présidence.
Sous la IIIe, l’intérim était exercé par le conseil des ministres de manière collégiale.
Suite à la crise du 16 mai 1977 il y avait eu un véritable effacement du Président de la
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République. Il faut donc souligner que l’autorité du Président de la République sous la IIIe
République n’est pas du tout la même qu'aujourd'hui.
Sous la IVe République, l’intérim était assuré par le Président de l’ Assemblée Nationale.
Sous la Ve République, il a été décidé qu’il soit exercé par le président du Sénat, et si ce dernier
est lui-même empêché, c’est le gouvernement collégialement qui assure l’intérim de la Présidence.
Cette solution s'expliquait à l'époque par le fait que le collège électoral qui élisait le Président de la
République était le même que celui qui venait d'élire le Sénat.
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En vertu de l’Article 8 alinéa 1, le Président de la République
nomme le Premier Ministre donc le choix présidentiel est
totalement discrétionnaire.
Le fait que le gouvernement soit responsable devant le
Parlement - article 49 et 50 - fait que le Président de la
République doit respecter la majorité parlementaire. La majorité
qui se décide à l’ Assemblée Nationale est déterminante et cette
désignation du Premier Ministre est capitale puisqu’il faut
quelqu'un qui soit capable de rassembler la majorité derrière le
gouvernement.
Dès lors que cette majorité est conforme, le choix du Président de la République est
discrétionnaire et il lui est parfois arrivé de ne pas désigner un parlementaire élu : Pompidou en
1962, Barre en 1976, Cresson en 1991, Beauvois en 1992, Villepin en 2005, Castex en 2020.
Il est fréquent depuis la mise en place du quinquennat que le Président de la République nomme une
personnalité qui est proche de lui lors des présidentielles : Fillon avec Sarkozy en 2005 par
exemple.
Il s'agit parfois d’un choix stratégique de la part du Président de la République mais il est
discrétionnaire dès lors que le Président de la République fait admettre à la majorité parlementaire
que le choix est opportun.
Il est important de souligner que le référendum de l’article 11 s’explique aussi par cette
conciliation entre la théorie de la souveraineté nationale et populaire - l’article 3 est essentiel
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pour comprendre la place du référendum dans la Ve République.
Il est important de distinguer le référendum d'initiative partagée et présidentielle qui résulte
d’une innovation constitutionnelle introduite en 2008.
C’est une disposition constitutionnelle récente qui résulte de la révision de 2008 avec un champ
d’application limité aux reformes économiques, sociales et environnementales. C’était une idée
ancienne. C’était dans le cadre du comité Balladur que cette idée a été reprise.
Les lois organique et ordinaire du 6 décembre 2013 viennent compléter cet alinéa 3.
Les modalités sont complétées par des dispositions au sein des assemblées parlementaires : la
norme constitutionnelle, le texte organique ou ordinaire, les règlements internes aux
assemblées.
Décision du Conseil Constitutionnel 705 DC du 11 décembre 2014 dans son paragraphe 52.
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Constitution (article 61) et si cette proposition de loi est déclarée conforme à la Constitution, une
période de 9 mois s'ouvre pour la collecte des soutiens citoyens par voie électronique selon les
articles 4 et 5 de la loi organique du 6 décembre 2013.
Cette proposition doit recueillir le soutien d’1/10 des citoyens inscrits sur les listes
électorales. Et si ce soutien est obtenu, la proposition de loi devra faire l’objet d’au moins une
lecture par chacune des assemblées dans un délais de 6 mois.
À défaut d’examen dans les délais, le Président de la République soumet la proposition de loi au
referendum.
Il devait y avoir la signature par 1/10 du corps électoral (4,7 millions de soutiens citoyen par voie
électronique).
Dans le mois suivant la décision du conseil, il y a eu l’ouverture de la période de recueil des
soutiens citoyens. C’est là la principale difficulté puisque moins d’un quart des signatures
requises ont été obtenues. La probabilité qu’on ait une décision du Conseil Constitutionnel
déclarant avoir obtenu le soutien d’1/10 est faible.
Sous la IVe République, les conditions de mise en oeuvres sont assez lourdes et ont été
contournées par une forme de vote calibré par les partis politiques.
On a eu qu’une seule dissolution (décret du 1er décembre 1955 pris par le Président de la
République René Cotti).
Il s’agit ici de dissolution de l’ Assemblée Nationale.
2 points :
-le caractère discrétionnaire
-les différents cas de dissolution
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1 : UNE DÉCISION DISCRÉTIONNAIRE DU PRÉSIDENT DE LA
RÉPUBLIQUE
Les consultations du Premier Ministre et des présidents des assemblées et du sénat sont
purement formelles. Ce dernier ne souhaite pas que les députés perdent leur siège.
C’est un avis obligatoire mais le chef de l’Etat n’est pas lié à l’avis en question.
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en 1988.
Cette dissolution n’a pas été utilisée par Chirac lorsqu’il est élu en 1995 car il dispose d’une
majorité absolue divisée.
En Juillet 1996, la discussion sur la loi de finance s’annonce compliquée et il pense qu’en
prenant de court l’opposition, il obtiendrait un meilleur score aux élections en 1997. Lors des
élections législatives, la gauche va gagner et Chirac va devoir nommer Jospin comme Premier
Ministre —> Nouvelle cohabitation inédite.
-La dissolution dissuasive : la dissolution sans usage que manient les présidents depuis
2002.
Ce qui conduit de nombreux constitutionnalistes de considérer que la présence de l’article
12 est utile car elle constitue une menace que le chef de l’Etat rappelle.
Ce qui assure une forme de cohésion, limite les divisions, laisse planer le suspens.
Cette menace semble de temps en temps peser.
On en a beaucoup entendu parler sous la XIVe législature lors de la fronde, avec une
majorité faisant preuve d’indiscipline.
De nouveau sous la XVe législature avec la crise des gilets jaunes et des retraites.
Chaque fois que le chef de l’Etat annonce qu’il va consulter le Premier Ministre, les présidents des
assemblées, les députés pensent à la disposition de l’article 12 et pensent à une possible
dissolution.
Cet article précise que, quand la République est menacée de manière grave et que le
fonctionnement régulier du pouvoir public est interrompu —> critères cumulatifs et non pas
alternatifs.
Le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances après
consultation du Premier Ministre, des présidents des deux assemblées et du Conseil
Constitutionnel.
L’article 16 de la Constitution doit permettre au chef de l’Etat en cas de crise grave d’exercer
une forme de dictature à la romaine en exerçant les pouvoirs exceptionnels, les pouvoirs
législatif, exécutif, réglementaire et militaire.
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L’alternance politique en 1981 n’a pas remis en cause ces dispositions.
Même Hollande a réfléchi sa mise en oeuvre. La question qui a agité la doctrine en 2008 était celle
du contrôle des actes exercé par le chef de l’Etat durant l’exercice de l’article 16.
Ces matières relèvent par nature du domaine législatif. Ce n’est pas du domaine
réglementaire —> manifestation des pleins pouvoirs exercés par le chef de l’Etat.
La nature législative de ces décisions ont mené le Conseil d'Etat a se déclarer incompétent.
Les critiques au titre de l’article 16 sont venues du principal opposant à De Gaulle : François
Mitterand.
Le programme commun de la gauche prévoyait la suppression de cette disposition
constitutionnelle.
Au final, il faut s’en référer aux travaux du comité Bodel. Il a eu une position modérée qui
a considéré que la principale problématique issue de l’arrêt Rubin de Servens est celui du
contrôle juridictionnel.
Dans le cas d’un Etat de droit, il est impensable que les actes de l’Etat soient insusceptibles de
tout repos. Pour lui, il faut renverser la contrôle juridictionnel pendant l’utilisation de l’article
16.
Le comité Balladur en 2007 a repris cette idée et la révision constitutionnelle du 23 juillet
2008 est allé dans cette direction : retouche de l’article 16 qui prévoit qu’après 30 jours
d’exercice des pouvoirs exceptionnels, à compter de la décision du Président de la République de
faire application de l’article 16, le Conseil Constitutionnel peut être saisi par le président de
l’Assemblée Nationale, du Sénat, 60 députés ou sénateurs pour apprécier si les conditions de mise
en oeuvre des pouvoirs exceptionnels du Président de la République sont toujours réunies.
Après 60 jours des exercices des pouvoirs exceptionnels, le Conseil Constitutionnel rend un
nouvel avis.
Au delà de 60 jours —> le Conseil Constitutionnel, de sa propre initiative, pourra émettre un avis
à tout moment s’il considère que les conditions ne sont plus réunies.
Les décisions du Président de la République prises dans le cadre de l’article 16 peuvent faire
l’objet d’une QPC.
Si les conditions mises en oeuvres de celles ci sont remplies, que la question est sérieuse et
nouvelle et que la disposition législative est l’objet du litige. La décision prise par le chef de l’Etat
doit relever du domaine législatif.
Cela doit venir menacer un droit ou une liberté au sens de l’article 61-1 de la Constitution.
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Faut-il constitutionnaliser ces dispositions pour renforcer l’Etat de droit, poser des conditions
supplémentaires ?
E : LE DROIT DE MESSAGE
On s’appuie sur l’article 18 de la Constitution.
Le plus simple pour analyser cette disposition est de distinguer les deux premiers alinéas.
-Le message présidentiel écrit
-Le message présidentiel oral
Le 3e alinéa prévoit que, hors session, les assemblées parlementaires sont réunies spécialement
à cet effet.
La limitation du droit de parole du chef de l’Etat dans l’enceinte parlementaire —> loi du 13
mars 1873.
L’idée était de limiter les possibilités pour Adolf Thiers de s’adresser à la chambre.
L’idée est aussi de revaloriser la place du parlement par rapport aux médias pour que les
parlementaires aient l’exclusivité de la parole présidentielle.
Le fait que le chef de l’Etat ne peut engager sa responsabilité politique devant les assemblées.
—> Quel intérêt réel ?
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Nous avons eu 4 usages de ce droit nouveau :
-22 juin 2009, Sarkozy
-16 Novembre 2015, Hollande
-3 juillet 2017 et 9 juillet 2018, Macron qui souhaitait que cela soit un rendez-vous
annuel. Il avait soutenu l’idée que le Président de la République puisse écouter les débats
parlementaires et y répondre.
On a un président qui peut s’exprimer devant les parlementaires mais qui privilégie son droit
de parole dans les médias.
Avec même des invitations surprenantes d’influenceurs à l’Élysée.
S’agissant de ces prises de paroles, le Conseil d'Etat a invité le CSA a distinguer dans ces
interventions, ce qui relève des enjeux politiques nationaux et ce qui est totalement étranger
- 8 avril 2009 Hollande et Mattus n°311-136.
Hors périodes électorales, le temps de parole pour l’exécutif est d’1/3 du temps de parole.
Les 2/3 restants se reparaissants en fonctions des différents partis politiques.
En 2019, dans le cadre du grand débat national suite au mouvement des gilets jaunes, il y a eu
plusieurs analyses du temps de parole de Macron.
Il faut opérer une distinction selon la période de concordance des majorité —> choix
déterminant en fonction des soutiens, des absences de soutien, des liens étroits ou privilégiés.
En période de cohabitation, il ne peut s’opposer (sauf exception) aux propositions qui lui seront
faites par le Premier Ministre —> lecture littérale du texte.
Les attributions des ministres sont fixées par décret du Président de la République, délibéré en
conseil des ministres.
Ce décret est essentiel car il précise l’ordre protocolaire de ministres au sein du gouvernement.
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Il vient également préciser quelles sont les administrations sur lesquelles ils ont autorité pour
l’exercice de leurs attributions.
Il doit y avoir une démission collégiale du gouvernement en cas de vote d’une motion de
censure.
Les cas de suppléance résultent souvent d’absence des présidents suite à un problème de santé
mais aussi suite à des cas de voyage.
Depuis la présidence Sarkozy, on a eu une évolution qui entraine une annulation du Conseil des
ministres ou un déplacement de ce dernier (au lieu du mercredi, ça sera un autre jour).
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Au delà de cet aspect formel, est ce un lieu de débat ? Ce n’est ni un lieu de débat, ni un lieu de
vote. C’est un lieu où sont entérinées les décisions débattues en amont.
Toutefois, il peut y avoir des exceptions, notamment en période de cohabitation où il y a
eu des oppositions à des inscriptions à des projets de loi, sans que le Président de la République
puisse y faire obstacle.
Il y a parfois eu de longs débats inhabituels : 1966, De Gaulle consulte les ministres sur son choix
de faire sortir la France du commandement militaire de l’OTAN.
Les délibérations sont confidentielles —> tradition ancienne qui va permettre d’éviter les
confusions, surtout à la sortie du Conseil des Ministres.
Il y a un porte parole qui va participer au compte rendu du Conseil des ministres.
Il est bref, les échanges et réactions ne sont pas indiquées.
La promulgation de la loi, est l’acte par lequel le chef de l’Etat atteste de l’existence d’une loi.
Il l’a rend exécutoire. Ça répond à un formalisme spécifique qui résulte du décret du 19 mai 1959.
Il ne s’agit plus d’un droit de veto mais d’une compétence.
Il est tenu de signer le texte et doit le faire dans un relais minimum de 15 jours.
Cet acte n’est pas détachable de la Président de la procédure législative et est insusceptible de tout
repos —> acte de gouvernement (CE 27 octobre 2015, fédération démocratique alsacienne).
Cet acte atteste que la loi a été régulièrement votée et délibérée (CC 23 aout 1985 sur la Nouvelle-
Calédonie.
Exemple : 2006 où Chirac utilise cette procédure sur la loi sur l’égalité des chances.
Il avait fait le choix de promulguer le texte et il annonçait dans la foulée que ce texte
ne serait pas appliqué —> contradiction avec l’acte de promulgation qui apporte
l’autorité au texte.
Sous la Ve République, les traces que l’on retrouve d’une telle demande sont pour remédier à une
décision d’inconstitutionnalité.
Des décisions permettent au chef de l’Etat de faire une nouvelle délibération permettant de purger
ces dispositions.
Macron a renoncé à une seconde délibération qui était réclamée par les présidents des groupes
parlementaires des deux assemblées sur la loi anti-casseurs. Ce renoncement a été assez critiqué par
la doctrine car le Conseil Constitutionnel donnait le mode d’emploi au législateur pour une
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rédaction de la loi d’une meilleure qualité. Les modalités d’application de la loi auraient été
facilitées.
En 1986, Mitterand avait posé son refus de signer les ordonnances en matière de privatisation des
entreprises et autre…
Il doit être délibéré en Conseil des ministres dès lors qu’un texte le prévoit.
La Constitution ne fait aucune énumération des décrets pris en Conseil des ministres.
Quand est ce qu’un décret est-il pris en conseil des ministres en l’absence d’un texte ? La pratique
qui s’est installée sous la Ve République est l’importance du sujet.
On a des décrets pris par le Président de la République qui ne sont pas nécessairement délibérés
en Conseil des ministres.
Le Président de la République dispose d’un pouvoir réglementaire exceptionnel quand il s’agit
d’un décret délibéré en Conseil des ministres.
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Le Premier Ministre y appose sa signature mais il est indiqué qu’il s’agit bien d’un décret pris par
le Président de la République —> signature du chef de l’Etat.
On retrouve aussi la signature des ministres responsables de l’exécution du décret.
On a une dizaine de milliers de fonctionnaires où le chef de l’Etat fait le grand honneur de procéder
à leur nomination par décret simple : les professeurs d’universités, magistrats, officiers, membres
d’autres corps de l’Etat dont le recrutement relève de l’école polytechnique ou de l’institut
nationale du service public (INSP).
Certaines nomination (angle plus restreint d’emplois) nécessitent une délibération en Conseil des
ministres : préfets, recteurs, ambassadeurs, officiers généraux de l’armée, postes sensibles
(directeurs d’administration centrale).
Son autorité est historique, c’est une longue tradition sous la Ve République que le successeurs de
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De Gaulle ont fait perdurer.
En période de cohabitation, le Premier Ministre voulait s’immiscer dans ce domaine réservé, mais
il n’y a pas eu de remise en cause de cette prédominance présidentielle.
Le chef de l’Etat, sans l’assistance du gouvernement, serait affaibli. Il doit nouer une relation
privilégier avec le ministre des affaires étrangères.
La mise en oeuvre en politique de défense, incombe au Premier Ministre qui est le responsable de
la défense nationale —> Article 21.
Dissuasion nucléaire —> pleine compétence du Président de la République.
La reprise de ces essais nucléaires n’est pas détachable de la conduite dans les relations
internationales de la France. Cette décision souveraine du chef de l’Etat échappe à tout contrôle
judiciaire.
En 2008, lors de la révision constitutionnelle, le comité Balladur a suggéré une clarification des
rôles entre le chef de l’Etat et le Premier Ministre et précisait de retirer au Premier Ministre la
responsabilité de la défense nationale et de préciser qu’il mettait en oeuvre la politique du chef
de l’Etat.
En pratique, c’est déjà le cas, la compétence est partagée et est au profit du chef de l’Etat.
Le chef de l’Etat a retrouvé, avec le contreseing du Premier Ministre et du garde des sceaux,
l’exercice de son droit de grâce qui, sous la IVe République, a été transféré au conseil supérieur
de la magistrature.
Pompidou disait que le droit de grâce est une responsabilité qu’on lui impose et
qu’il prend au vu des dossiers et avec sa conscience (1972, la peine de mort était
encore en vigueur).
Cette disposition a été jugée et le recours instruit par le bureau des grâce du
ministère de la justice joue un rôle de recommandation et d’avis.
Ce recours peut être demandé par le condamnée, son avocat ou autre, puis un projet de décret est
envoyé à la présidence de la République qui peut y donner suite ou non.
Ce droit, dont l’exercice est rare, n’est soumis à aucun délais de réponse et le Président de la
République n’a pas à motiver juridiquement sa décision.
Le contreseing est formel, quelles que soit les circonstance politiques.
Le garde sceau peut parfois intervenir.
Avant la révision constitutionnelle de 2008, la grâce pouvait être collective —> vider les prisons en
cas de surpopulation carcérale, sans pour autant effacer l’infraction du casier judiciaire.
C'est Pompidou qui a été le plus grand utilisateur de grâce présidentielle (8000 au total).
Cette révision de 2008 a mis fin à cette grâce collective ; La grâce ne peut être qu’individuelle.
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On a eu 49 cas avec Sarkozy, 9 cas avec Hollande.
Les limites de cet usage : crimes contre l’humanité, crimes contre les mineurs, les délits
fiscaux.
Politiquement, le chef de l’Etat est irresponsable, il ne peut être mis en cause par les assemblées
parlementaires sauf dans le cas où sa responsabilité pénale serait engagée pour haute trahison ou
violation des libertés.
Chirac avait confié à un constitutionnalisé brillant, Pierre Avril, qui a constitué un comité de
réflexion et cela a abouti à la loi constitutionnelle du 23 Février 2007. Cette loi a été complétée
par une loi organique du 24 Novembre 2014, relative à l’application de l’article 68 de la
Constitution.
Les instances et procédures peuvent être reprises et engagées contre lui dans un délais d’un mois,
suivant la cessation des fonctions.
On voit donc que, sur le plan juridique, la principale difficulté est de distinguer les actes du chef
de l’Etat, de ce qui peut relever d’autres personnalités juridiques. Et la question de cette
frontière entre responsabilité politique et responsabilité pénale.
La responsabilité pénale : responsabilité liée à la personne qui doit être fondée sur des faits
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établis.
Elle vise les actes de haute trahison.
Elle va entrainer une forme de confusion des deux types de responsabilité pour savoir ce qui relève
de cette catégorie.
Il y a autant certitude à la lecture de l’article 18 alinéa 2 et 3 sur l’irresponsabilité politique du
chef de l’Etat devant les assemblées. Mais il y a une certaine incertitude.
C’est la raison pour laquelle il faut éviter une confusion entre ces deux types de responsabilités.
À travers l’article 18 de la Constitution, rien de tel n’avait été mis en place suite à la révision
constitutionnelle de 2008.
—> Il n’y a pas de responsabilité politique du chef de l’Etat devant les assemblées.
Il y a la question relative à la distinction entre les actes. C'est à dire les actes non rattachables à la
fonctions et les actes rattachables.
Les actes accomplis pendant l’exercice des fonctions mais sans rapport direct avec la présidence de
la République et relevant d’une infraction pénale.
Pour les actes commis avant ou sans lien avec le mandat : inviolabilité du chef de l’Etat.
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Elle avait conclu un privilège de juridiction pour le chef de l’Etat durant le mandat.
DC de la Cour de Cassation du 10 Octobre 2001 - arrêt Michel Breisacher - La Cour de
Cassation a écarté l’autorité de la chose jugée par le Conseil Constitutionnel.
Elle a fondé son raisonnement sur la nature des actes. Elle avait considéré que seuls les actes
rattachables aux fonctions, devaient relever de la Haute Cour.
Elle avait rejeté le privilège de juridiction retenu par le Conseil Constitutionnel et c’est ainsi qu’elle
est parvenue à cette distinction entre irresponsabilité et inviolabilité —> l’inviolabilité pénale du
chef de l’Etat n’est donc pas redevable des juridictions de droit commun durant son mandat.
La Cour se fonde sur le principe de continuité de l’Etat.
Pour les actes détachables (actes commis avant et sans lien avec le mandat) —> inviolabilité.
« Le président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs
manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat.
La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est
aussitôt transmise à l’autre qui se prononce dans les quinze jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l’Assemblée nationale. Elle statue dans un délai
d’un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d’effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des
membres composant l’assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite.
Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la
destitution.
Une loi organique fixe les conditions d’application du présent article. »
Le contenu sera nécessairement, et donc de manière discrétionnaire, décidé sur le Parlement sur des
bases floues voire arbitraires.
Article 68 nouvelle formule suite à la révision de 2007, substitue une procédure de mise en
accusation à une procédure de destitution.
Cette procédure :
- Elle ne peut être décidée que par le Parlement
- Seuls les représentants de la nation pourraient apprécier les manquements d'une autorité
issue, aussi du SUD. Telle est l’idée.
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Elle doit être motivée par la justification de motifs susceptibles de caractériser le
manquement. Elle doit aussi être justifiée juridiquement en qualifiant le manquement justifiant
la destitution selon eux.
Une fois signée par le 1/10e des parlementaires, elle est transmise pour examen au Bureau
de l’assemblée.
Le Bureau : instance exécutive de l’assemblée, avec notamment son Président.
Si le Bureau de l’assemblée constate que les conditions sont réunies : proposition de résolution
envoyée à la commission des lois pour examen. Qui conclue donc à son adoption ou à son rejet.
La proposition de résolution est inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée au maximum au 13e jour
après les conclusions de la commission. Et le vote intervient au maximum le 15e jour. (Article 2 loi
organique 24 novembre 2014)
Cette résolution doit être adoptée en termes identiques par les 2 assemblées.
Si adoption en termes identiques par les 2 assemblées de cette résolution : la Haute Cour (réunion
Assemblée Nationale + Sénat du Congrès, puisque réunie à des fins de réflexion sur la
destitution du Président de la République et pas de révision de la Constitution) présidée par le
président de l’ Assemblée Nationale qui doit statuer dans un délai d’un mois, à bulletin secret,
sur la destitution du Président de la République.
Ce délai permet d’éviter de laisse durer une crise préjudiciable à l’Etat, stabilité des institutions.
Mais pour autant : laisse au Président de la République une possibilité de se défendre?
Selon l’Article 68 : décisions prises en application de cet article, le sont à la majorité des 2/3 des
membres composant l’assemblée ou la Haute Cour.
Interdiction de la délégation de vote. Recense que les votes favorables à la destitution.
Effet immédiat de la décision de la Haute Cour.
≠