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Institut Universitaire d’Abidjan
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Année Universitaire : 2023-2024
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LICENCE 1
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DROIT CONSTITUTIONNEL 1
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Chargé de cours : Prof. Martin BLEOU
Confection de la fiche : Dr. Balakiyém GNAZOUYOUFEI
Références bibliographiques
Documents à lire :
Proposition de correction
Accroche : « Deux calebasses posées sur une même surface d’eau finissent toujours par se
cogner ». Ce proverbe africain, nous semble-t-il, illustre parfaitement la description faite des
pouvoirs du PR et du PM sous la Vème République française dans ce texte soumis à notre
commentaire.
Présentation du texte : Il s’agit d’un extrait d’un article de doctrine écrit par Jean-Claude
Zarka et publié à la revue Les Petites Affiches dans son édition de 1994 en sa page 14. Cet
article intitulé « A propos de la troisième cohabitation » traite du régime politique français et
plus précisément des rapports entre le PR et le PM sous la Ve République.
Intérêt : Les rapports entre le PR et le PM sous la Ve République ne sont pas des plus faciles
à analyser. En effet, malgré l’institution d’un bicéphalisme à la tête de l’exécutif, le PR semble
avoir un ascendant sur le PM dans la répartition, en pratique, des compétences. Cette
hiérarchie entre les deux têtes de l’exécutif est contre-intuitive dans un régime parlementaire
doté d’un exécutif bicéphale. Dans cette configuration la fonction exécutive est exercée par
deux entités distinctes : le chef de l’État et le Gouvernement dirigé par un Premier ministre.
Le chef de l’État ne dispose normalement que d’un pouvoir formel au détriment d’un Premier
ministre véritable chef du gouvernement. Le PM dirige l’action du gouvernement (art. 21) et
le PR se voit confier une mission arbitre (art. 5). Toutefois, malgré cette répartition affichée
entre les sphères de compétence respectives des têtes de l’exécutif, la Constitution du 4
octobre 1958 porte en germe la subordination du Premier ministre au Président de la
République.
Le pouvoir exécutif mis en place par la Constitution du 4 octobre 1958 s’éloigne donc de la
forme bicéphale classique propre au régime parlementaire pour prendre celle d’un couple
exécutif dominé par le Président de la République. En dehors de périodes de cohabitation, les
évolutions constitutionnelles du régime de la Vème République ont toutes confirmé cette
domination : l’élection du Président au suffrage universel direct, le fait majoritaire et le
quinquennat ont ainsi renforcé la subordination du Premier ministre au le Président de la
République. La cohabitation constitue la seule période qui marque un retour au texte
constitutionnel. La situation inédite de la cohabitation permet de donner tout son sens à la
belle formule de Charles Taylor, pour qui la démocratie est « la politique de la reconnaissance
de l'autre ».
Plan : Ainsi, la cohabitation conduit à une neutralisation des pouvoirs présidentiels (I) et à
une revalorisation de fonction de premier ministre (II).
Il n’a plus un pouvoir d’impulsion comme c’est le cas pendant la période de concordance des
majorités c’est-à-dire lorsque le président et la majorité parlementaire sont issus du même
parti politique. « Car lorsqu'il y a concordance entre les majorités, le Premier ministre, à qui il
incombe alors d'être le « bouclier » ou encore « le fusible » du président, doit se contenter
d'assurer la gestion des affaires au jour le jour ».
B. Le confinement des pouvoirs du président aux fonctions d’arbitrage
L’article 5 dont fait référence l’auteur dispose que : « Le Président de la République veille au
respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs
publics ainsi que la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale, de
l'intégrité du territoire et du respect des traités ».
Cela signifie que dans un régime qui se veut parlementaire, tel que proclamé par la Constitution
de la Ve République, la participation du président de la République est strictement limitée. Le
Président de la République assure la continuité de l’État mais ne prend pas part aux décisions
politiques du pays.
Or, le constat est tel qu’en France, au regard des attributions accordées au Président de la
République, il est difficile d’affirmer cela. (Avoir ici une approche critique avec la combinaison
des articles 9 et 13)
II- La (re)valorisation des pouvoirs du premier ministre en période de
cohabitation