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2021/2022
Droit constitutionnel II
Leçon n° 1 : Les origines de la Vème République
1.3.2022
5 sources : le bloc de constit
- Constitution de 1958
- Préambule C° 1946
- DDHC
- Charte de l’environnement
- PFRLR
Conseil constitutionnel = pas une juridiction suprême
Origine de la Vème :
- Historique = racine de la fin de la 2nde Guerre mondiale
- Opposition entre continuation de la III, IVème qui vont revenir au pouvoir et assurer une forme de
continuité constitutionnelle. Régime parlementaire établit sur les bases de la IIIème avec un
parlement puissant, un président du conseil inscrit dans la C° mais qui reste soumis avec une forme
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Tout le programme sur les institutions pour que le gouvernement soit stable et la figure particulière du
président.
Le régime a changé.
Pas seulement de rééquilibrer au bénéfice du gouv mais de faire le PR la figure centrale (caractère original
de l’organisation).
https://www.elysee.fr/la-presidence/le-discours-de-bayeux-194
Article unique
Par dérogation aux dispositions de son article 90, la Constitution sera révisée par le
gouvernement investi le 1er juin 1958 et ce, dans les formes suivantes :
1° Seul le suffrage universel est la source du pouvoir. C’est du suffrage universel ou des
instances élues par lui que dérivent le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ;
Principe de démocratie
Principe de parlementarisme
Judiciaire = indépendant
Incitation
Période de décolonisation
C° doit permettre d’orga les rapports de la Rep avec les peuples qui lui sont associés.
Pour établir le projet, le Gouvernement recueille l’avis d’un comité consultatif ou siègent
notamment des membres du Parlement désignés par les commissions compétentes de
l’Assemblée nationale et du Conseil de la République. Le nombre des membres du
comité consultatif désignés par chacune des commissions est au moins égal au tiers du
nombre des membres de ces commissions ; le nombre total des membres du comité
consultatif désignés par les commissions est égal aux deux tiers des membres du comité.
Le projet de loi arrêté en Conseil des ministres, après avis du Conseil d’État, est soumis
au référendum. La loi constitutionnelle portant révision de la Constitution est
promulguée par le président de la République dans les huit jours de son adoption. La
présente loi sera exécutée comme loi de l’État.
Adoptée très rapidement. Procédure constit laissée quelques années plus tôt et achevée. Pas révisé selon
les formes prévues par la C° de 1946 = rupture, pas de continuité juridique. Apparence donnée de révision
constitutionnelle.
Art 90 : relatif à la révision
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Brutalisation de la procédure constitutionnelle prévue par l’art 90 puisqu’on y déroge mais dérogation fait
dans certains principes = garantie constitutionnelle par le Parlement.
Fixe les principes élémentaires de la révision constitutionnelle. Principe de respects des droits et libertés.
Principe du parlementarisme.
La constitution est rédigée comme ça donc on traite du PR en premier (titre II) alors que régime
parlementaire. Puis gouv, parlement et à la fin judiciaire. Institutions de la Vème construites autour du PR.
Rôle central = arbitrage. Principe de continuité de l’Etat. Rôle écrasant. L’existence de l’Etat repose sur une
personne = inscrit ainsi dans la C° de la Vème.
Le Président de la République est probablement la figure la plus connue du système constitutionnel et
politique français. Nous dirons dès maintenant qu’à titre personnel, nous sommes favorables à une réforme
de l’institution. Ce point de vue influencera probablement notre manière de présenter les choses. Les
données juridiques et historiques seront toujours présentées avec objectivité.
Le Président de la République de la Vème République a été conçu comme « l’arbitre et le gardien » de la
Constitution. Ces termes, classiques, ne rendent compte que très mal du rôle du Président de la République.
En tant qu’arbitre, il se placerait en dehors ou au-dessus du jeu (selon que l’on retient une image issue du
football ou du tennis) : ce n’est que très partiellement vrai voire largement faux. En tant que gardien de la
Constitution il le protègerait contre les agressions extérieures et les périls intérieurs : cela a été vrai tant
que le Président de la République ne mettait pas son empreinte sur l’action quotidienne du gouvernement.
Mais désormais, le Président de la République se place au-dessus et au centre des institutions. Il bénéficie
d’une irresponsabilité politique et pénale que ne justifie plus son rôle actif dans le fonctionnement des
institutions. L’élection du Président de la République au suffrage universel direct lui donne une place
centrale dans les institutions (1). Ses différentes fonctions sont à la mesure de ce rôle central (2).
Importance de cette élection, centrale dans l’autorité qui émane de lui, la démocratie et intervient
avant l’élection des députés à l’assemblée nationale.
L’article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958 prévoyait, dans sa rédaction initiale, que « Le Président de
la République [était] élu pour sept ans par un collège électoral comprenant les membres du Parlement, des
conseils généraux et des assemblées des Territoires d’Outre-Mer, ainsi que les représentants élus des
conseils municipaux ». Cette élection au suffrage universel indirect reposait donc sur un très large collège
électoral d’environ 80.000 élus. Cette base électorale était bien plus large que celle des présidents de la
République des IIIème et IV République élus par le Parlement. Cette base élargie accompagne
l’accroissement des compétences et du rôle symbolique voulu par le Général de Gaulle. Elle n’était pas
suffisante à ses yeux c’est pourquoi il a souhaité que le Président de la République soit élu au suffrage
universel direct. Le chef de l’Etat a eu recours à une loi référendaire de l’article 11 C. dont on a vu par
ailleurs (xxx référence xxx) les questions constitutionnelles qu’elle pose. La loi constitutionnelle n° 62-1292
du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel modifie l’article
6 C. qui disposait que « Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct […]
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». L’article 7 C prévoit que le Président est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés à deux tours de
scrutin. Si le Président n’est pas désigné au premier tour (ce qui n’est jamais arrivé), les deux candidats
ayant recueilli le plus grand nombre de voix se présentent au second tour. La loi constitutionnelle n° 62-
1292 porte elle-même loi organique relative à l’élection du Président de la République en ses articles 3 et
4.
Collège électoral très large et important par rapport à la IIIème et IVème.
1962 = article 11 prévoyait qu’une loi puisse être adoptée par referendum. PR utilise cet article pour dire
loi constitutionnelle = De Gaulle soumet au referendum une loi constitutionnelle pour l’élection au suffrage
universel direct
Révolution constitutionnelle
7 ans
Uninominal = pas de liste
Loi organique complète
C’est à l’article 3 de la loi du 6 novembre 1962, modifiée, que sont précisées les conditions de présentation
des candidatures. Une sorte de « filtre » est prévu pour éviter les candidatures fantaisistes. La liste des
candidats est établie par le Conseil constitutionnel au vu de présentations adressées par au moins cinq
cents citoyens membres du Parlement et des assemblées des collectivités locales. Une candidature ne
peut être retenue que si, parmi les signataires de la présentation, figurent des élus d’au moins trente
départements ou collectivités d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent être les élus
d’un même département ou d’une même collectivité d’outre-mer.
Risque d’encombrement, de désordre. Filtre pour éviter ça.
Maires = contingent le plus important.
La seconde évolution de l’élection du Président de la République tient à la durée de son mandat. Il était
initialement fixé à sept ans, héritage de la loi du 20 novembre 1873 dite « loi du septennat » qui avait fixé
à cette durée le mandat du Président de la République en attendant un retour au régime monarchique.
Cette durée posait on le sait des difficultés car le mandat des députés est de cinq ans. La différence de
durée a créé des périodes dites de « cohabitation ». Le renouvellement de l’Assemblée nationale la même
année que l’élection du Président de la République faisait courir le risque que de nouvelles élections
législatives amènent au pouvoir un Parlement et donc un Gouvernement d’opposition au Président de la
République. L’équilibre institutionnel imaginé par le Général de Gaulle est alors rompu : le Président de la
République devient l’opposant du Gouvernement et de la majorité à l’Assemblée nationale.
forcément un problème = mandat des députés qui se finit avant le mandat du président.
Dissolution pour équilibre politique et la prononçait lorsqu’il était élu. La couleur de l’AN dépend du gouv.
A partir de 1981 :
François Mitterrand en mai 1981
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Ce risque s’est réalisé en 1986 lorsque l’Assemblée nationale à majorité de droite a amené au pouvoir le
gouvernement dirigé par Jacques Chirac (1986-1988), opposé au Président de la République François
Mitterrand (1981-1995). C’était la première cohabitation. Une seconde cohabitation a eu lieu lorsque
l’Assemblée nationale a basculé à droite après cinq années à majorité socialiste, et porté au pouvoir
Edouard Balladur (1993-1995), opposant au même François Mitterrand. Une troisième cohabitation a
opposé Jacques Chirac devenu Président de la République (1995-2007) à Lionel Jospin Premier ministre
d’une majorité de gauche (1997-2002).
C’est l’ancien Président de la République Valéry Giscard d’Estaing, devenu député, qui a déposé le projet
de loi constitutionnelle qui sera soumise à référendum en application de l’article 89 C. et deviendra la loi
constitutionnelle n°2000-964 du 2 octobre 2000 modifiant l’article 6 C.
Cette réduction de la durée du mandat a renforcé la mainmise du Président de la République sur les
institutions, en faisant de l’élection législative un simple accessoire de l’élection présidentielle. L’enjeu
électoral national est désormais tout entier organisé autour de l’élection présidentielle. La troisième
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réforme de l’article 6 C., portée par la n° 2008-724 du 23 juillet 2008, a ajouté à cet article 6 un alinéa 2 qui
dispose que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
3ème évolution = limite le nombre de mandat à 2. Consécutifs = 2 mandats puis se présente pas pourrait se
représenter à un 3ème mandat.
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Sur le plan intérieur, le Président de la République exerce des fonctions héritées de la IIIème République,
qui portent elles-mêmes la trace du passé monarchique de la France. Il en va ainsi du droit de faire grâce à
titre individuel, qui lui est accordé par l’article 17 C. Le droit de grâce, assez fréquemment utilisé à l’époque
où la peine de mort était appliquée, n’est plus guère usité depuis l’abolition de la peine de mort en 1981
[1]1 puis son inscription à l’article 66-1 de la Constitution [2]2. La pratique s’était développée sous la Vème
République de faire voter des lois d’amnistie [3] 3 collective après une élection présidentielle, ce qui
aboutissait par exemple à amnistier des millions de petits délits routiers, dans un mouvement de grâce et
de concorde nationale digne de l’Ancien régime. Cette pratique a heureusement été abandonnée en 2007
par Nicolas Sarkozy.
Art 17C : grâce/amnistie différence. 2 processus
- Grâce = dispenser une personne d’effectuer une peine ou à la commuer (peine de mort → prison
à vie). Ex : François Hollande - Jacqueline Sauvage 10 ans de prison. Grâce partielle puis libérée par
juge.
- Amnistie = dispense pas ou à commuer mais à effacer le fait générateur ou la qualification pénale
pour en donner lieu à une peine contraventionnelle, délictuelle, criminelle. Efface l’incrimination =
plus possible de poursuivre. (def larousse : Acte du législateur qui efface rétroactivement le
caractère punissable des faits auxquels il s'applique. (Selon le cas, l'amnistie empêche ou éteint
l'action publique, annule la condamnation déjà prononcée ou met un terme à l'exécution de la
peine. Les peines amnistiées ne figurent plus au casier judiciaire.))
Grâce individuelle alors qu’amnistie peut-être collective
Pratique qui rapprochait les 2 = grâce présidentielle plutôt amnistie jusque Sarkozy. Toutes les
petites contraventions = loi d’amnistie supprimant les contraventions 6 mois avant les élections =
confusion entre l’amnistie et la grâce. Depuis 1945 pas de loi d’amnistie sur des grands sujets.
1
[1] Loi n° 81-908 du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort.
2
[2] Art. 66-1 C. : « Nul ne peut être condamné à la peine de mort ».
3
[3] Aux termes de l’article 133-9 du code pénal : « L’amnistie efface les condamnations prononcées. Elle
entraîne, sans qu’elle puisse donner lieu à restitution, la remise de toutes les peines. Elle rétablit l’auteur ou le
complice de l’infraction dans le bénéfice du sursis qui avait pu lui être accordé lors d’une condamnation
antérieure ». Aux termes de l’article 34 C., seul le législateur peut accorder une amnistie. Les lois et décrets
d’amnistie n’ont pas uniquement été utilisées à des fins aussi futiles que la célébration de l’élection
présidentielle. Il y a été recouru après la Guerre d’Algérie par exemple. V. Stéphane Gacon, « Les amnisties de
la guerre d’Algérie (1962-1982) », Histoire de la justice, vol. 16, n° 1, 2005, p. 271.
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décret). Il lui est loisible, aux termes de l’article 10 alinéa 2 C., de demander au Parlement une nouvelle
délibération d’une loi votée ou de certains de ses articles. Cette possibilité, qui n’est pas un droit de véto,
est très rarement utilisée [4]4. Par ailleurs aucun Président de la République, sous la Vème République ou
sous les précédentes, ne s’est permis de ne pas promulguer une loi.
Loisible = « il a la liberté de »
Droit de demander une nouvelle délibération de loi, pas vrm un droit de veto
Ex : 2 fois sous la Vème = très rare (ne peut pas être refusé
4
[4] D’après les auteurs du Code constitutionnel, il y a été recouru deux fois. V. Thierry S. Renoux e.a., Code
constitutionnel, LexisNexis, 2019 p. 868.
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permet de réunir en ses mains le pouvoir exécutif normalement dévolu au Gouvernement et le pouvoir
législatif. Le texte n’indique pas exactement de quels pouvoirs dispose exactement le Président de la
République en pareille hypothèse et l’article 16 C. indique que « le président de la République prend les
mesures exigées par ces circonstances ». Les hypothèses du recours à l’article 16 C. sont établies de manière
très large et volontairement imprécises : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la
nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une
manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est
interrompu […] ».
Il n’a été recouru qu’une fois à l’article 16 C. Le Général de Gaulle, devant la menace d’un coup d’Etat
militaire opéré par une fraction de l’armée française opposée à l’indépendance de l’Algérie, a eu recours à
l’article 16 par une décision du 23 avril 1961. L’article 16 fut maintenu en vigueur jusqu’au 29 septembre
1961. Le Conseil constitutionnel a été consulté, comme le prévoit l’article 16 al. 1. C [5]5 et a reconnu la
nécessité du recours à l’article 16. Le Conseil d’Etat, saisi d’un recours contre la décision d’instaurer un
tribunal militaire d’exception, a considéré que le recours à l’article 16 C. était un « acte de gouvernement »
mais n’a pas exclu l’hypothèse de contrôler la légalité des décisions du Président de la République
intervenant dans le domaine habituel du pouvoir réglementaire (article 37 C.) [6]6.
Le PR réunit les pouvoirs exécutif et législatif en ses mains = manière de lui donner les pleins pouvoirs de
manière temporaire. Très peu de manière de savoir ce que signifie ces circonstances particulières justifiant
Ex : général de gaulle y ayant eu recours. Coup d’Etat militaire 23 avril 1961 = véritable risque car l’armée
française présente en Algérie a décidé de faire un coup d’Etat. En tenue militaire à la télé. Nécessité de
recourir à l’article 16 car risque sur les institutions. Maintenu en vigueur jusqu’au 29 septembre 1961.
Conseil constit a été consulté avis du 23 avril 1961. Avis qui lit le PR ? pas sur
Les décisions DC
QPC = QPC
AR 16=
Parenthèse vocabulaire. Que sont les avis ? 2 grandes catégories
- Simple = pas obligé de demander mais pas obligé de le suivre
- Obligatoire = obligé de demander un avis
o Conforme = le demander et le suivre
o Non-conforme = demander mais pas obligé de le suivre
CE saisit de la q° de savoir si le recours l’art 16 pouvait être contrôlé
- Réponse non peut pas contrôler. Arrêt Rubin de Servens (voir note 6)
5
[5] CC, 23 avril 1961, décision n° 61-1 AR16*, avis du 23 avril 1961.
6
[6] CE, Ass., 2 mars 1962, Rubin de Servens.
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interview accordée le 14 juillet 1986 qu’il ne signerait pas un projet d’ordonnance qui devait lui être soumis,
visant à des privatisations d’entreprises publiques [7]7. Le rôle normatif du Président de la République n’est
pas purement symbolique.
Le Président de la République dispose en outre d’un pouvoir de nomination aux termes de l’article 13 al. 2
C. aux termes duquel « Il nomme aux emplois civils et militaires de l’Etat » [8]8. La réforme constitutionnelle
n° 2008-724 du 23 juillet 2008, la dernière en date et l’une des plus importantes par les changements qu’elle
a apportés à la Constitution, a ajouté un alinéa 5 à l’article 13 prévoyant un mécanisme de contrôle
parlementaire sur les nominations les plus importantes réalisées par le Président de la République. Ce
mécanisme rappelle celui en vigueur aux Etats-Unis [9]9.
7
[7] Rappelons qu’alors Jacques Chirac, leader de la droite majoritaire à l’Assemblée nationale depuis l’élection
législative de juin 1986 s’opposait à François Mitterrand, Président de la République dont la majorité avait été
sévèrement battue.
8
[8] L’alinéa 4 du même article 13 prévoit qu’une loi organique détermine les autres emplois auxquels il est
pourvu en conseil des ministres. C’est l’ordonnance n° 58-1136 du 28 novembre 1958 portant loi organique
concernant les nominations aux emplois civils et militaires de l’Etat qui précise la liste des emplois pourvus par
décret du Président de la République. A la liste de de l’article 13 alinéa 3 s’ajoutent, aux termes de l’article 2 de
cette ordonnance organique, les membres du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, les magistrats de
l’ordre judiciaire, les professeurs de l’enseignement supérieur, les officiers des armées de terre, de mer et de
l’air.
9
[9] La loi organique n° 2010-837 du 23 juillet 2010, modifiée, fixe la liste des emplois soumis à ce contrôle et la
loi organique n° 2010-838 établit la liste des commissions compétentes dans chaque assemblée parlementaire.
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CE devenu SGG, P énorme, démonétisé, viré par Castex donc n’est pas devenu vice-pres du CE. Le
SGG détermine l’ordre du jour. Le gouv dit que le texte arrive au conseil des ministres. Concordance
des majorités = PR qui dit quoi mettre. Cohabitation = SGG = . Décrets pas délibérés en CE.
Il contrôle le conseil des ministres = se fait en fonction des équilibres et non pas du texte.
Pouvoir dérivé, circonstanciel.
Ordonnances = PR doit en principe les signer mais ex de F. Mitterrand = ne signerait pas les ordonnances
relatives aux privatisations. PR nomme aux emplois civils et militaires= pouvoir de nomination, précisé par
une loi organique et fixe la liste des emplois civils et militaires.
Certains nombres d’emplois nommés à discrétion = ex-président de France télévisions.
Alinéa 5 article 13 :
***
Liste des Présidents de la République de la Vème République : Charles de Gaulle (8 janvier 1959 – 28 avril
1969). Alain Poher (28 avril 1969 – 20 juin 1969), président du Sénat, Président de la République par intérim.
Georges Pompidou (20 juin 1969 – 2 avril 1974). Alain Poher (2 avril 1974 – 27 mai 1974), président du
Sénat, Président de la République par intérim. Valéry Giscard d’Estaing (27 mai 1974 – 21 mai 1981).
François Mitterrand (21 mai 1981 – 17 mai 1995). Jacques Chirac (17 mai 1995 – 16 mai 2007). Nicolas
Sarkozy (16 mai 2007 – 15 mai 2012). François Hollande (15 mai 2012 – 14 mai 2017). Emmanuel Macron
(14 mai 2017 -).
Le Premier ministre est, selon le texte de la Constitution, l’autorité exécutive disposant du plus de pouvoirs.
L’article 20 de la Constitution dispose en son alinéa 1er que « Le gouvernement détermine et conduit la
politique de la nation ». L’alinéa 2 ajoute que le gouvernement « dispose de l’administration et de la force
armée ». Aux termes de l’article 21 alinéa 1er « Le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est
responsable de la défense nationale. Il assure l’exécution des lois ». Mais c’est à la phrase suivante que
l’étendue de ses fonctions administratives semble la plus éclatante : « Sous réserve des dispositions de
l’article 13 [sur les pouvoirs de nomination du Président de la République], il exerce le pouvoir réglementaire
et nomme aux emplois civils et militaires ». fonction supplétive du PR le reste c’est le PM tout pouvoir Art
37 Ajoutons que le Premier ministre dispose de la légitimité politique découlant du fait qu’il est responsable
devant le Parlement : le Premier ministre est donc l’autorité exécutive légitime du système parlementaire.
PM représentant de la majorité parlementaire. Nous verrons pourtant infra comment le Président de la
République domine institutionnellement le Premier ministre et lui impose ses vues jusqu’à en faire un
simple collaborateur.
Pouvoir de police administrative sur l’ensemble du territoire = PM. 8 aout 1919 arrêt Lagonne = le PR a
l’époque avant la compétence de police général aujourd’hui c’est le PM. Qui nomme le PM ? Le PR avec
l’art 8 de la C°.
Le Premier ministre dispose donc de l’essentiel du pouvoir réglementaire en application des articles 21 et
37 de la Constitution. Il signe seul les décrets qui ne sont pas délibérés en Conseil des ministres (conseil qui
« contreseing ».
Fait partie du pouvoir réglementaire propre du premier ministre le pouvoir de police administrative
générale sur l’ensemble du territoire, en vertu de l’article 37 C. mais également en application d’une
jurisprudence administrative ancienne ((CE, Sect., 8 août 1919, Labonne*, n° 56377, rec. CE, 4 juin 1975,
Bouvet de la Maisonneuve, n° 92161, rec.)).
La nomination du Premier ministre appartient au Président de la République, en vertu de l’article 8 C.
((Article 8 al. 1 C. : « Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur
la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ».)). Même si elle est faite par le Président de
la République, la nomination du Premier ministre ne peut évidemment se faire sans l’accord de la majorité
à l’Assemblée nationale, puisque cette dernière peut déposer contre le gouvernement une motion de
censure (art. 49 al. 2 C.). Les ministres sont également nommés par le Président de la République mais sur
proposition du Premier ministre (art. 8 al. 2 C.).
Risque s’il ne nomme pas ? Moyen pour le parlement de se faire justice = motion de censure art 49 al 2.
Légitimité du PM ? PR élu = légitimité démocratique
PM pas une élection directe, pas soumis au vote direct des Français. Que se passe t il quand PM désigné ?
Article qui pourrait faire croire que une fois PM et gouv désigné qu’il faudrait une double investiture. PR
nomme le PM et ensuite il faut valider ce choix. En réalité PM michel debré n’a pas fait le discours devant
l’AN = pas de double investiture, c’est le PR qui nomme le PM et les ministres.
La question s’est posée de savoir si le gouvernement, une fois nommé, devait recevoir l’investiture du
Parlement, selon un système de double investiture. L’article 49 al. 1 C. dispose en effet que « Le Premier
ministre, après délibération du conseil des ministres, engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité
du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale ». Mais
le premier gouvernement de la Vème République a omis de prononcer un discours et de présenter son
programme devant l’Assemblée nationale une fois investi par le Président de la République : aucune
coutume constitutionnelle ne s’est développée dans le sens d’une double investiture du gouvernement.
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Certains domaines semblent faire entrer le Premier ministre et le Président de la République dans un conflit
d’attributions, en particulier le domaine militaire. En effet nous l’avons vu le Président de la République
« est le chef des armées » et préside les conseils et comités supérieures de la défense nationale (art. 15 C.)
tandis que le Premier ministre est responsable de la défense nationale (art. 21 C.) et que le Gouvernement
dispose de la force armée (art. 20 al. 2 C.). L’apparente contradiction se résout si l’on se souvient que le
Président dirige l’exécutif dans son aspect politique, le Premier ministre dans son action administrative.
Pour employer une image, le Président fixe les objectifs militaires, le Premier ministre s’assure que les
salaires soient payés.
Liste des Premiers ministres de la Vème République : Michel Debré (8 janvier 1959 – 14 avril 1962) ; Georges
Pompidou (14 avril 1962 – 10 juillet 1968) ; Maurice Couve de Murville (10 juillet 1968 – 20 juin 1969) ;
Jacques Chaban-Delmas (20 juin 1969 – 5 juillet 1972) ; Pierre Messmer (5 juillet 1972 – 27 mai 1974) ;
Jacques Chirac (27 mai 1974 – 25 août 1976) ; Raymond Barre (25 août 1976 – 21 mai 1981) ; Pierre Mauroy
(21 mai 1981 – 17 juillet 1984) ; Laurent Fabius (17 mai 1984 – 20 mars 1986) ; Jacques Chirac (20 mars
1986 – 10 mai 1988) – cohabitation ; Michel Rocard (10 mai 1988 – 15 mai 1991) ; Édith Cresson (15 mai
1991 – 2 avril 1992) ; Pierre Bérégovoy (2 avril 1992 – 29 mars 1993) ; Édouard Balladur (29 mars 1993 – 17
mai 1995) – cohabitation ; Alain Juppé (17 mai 1995 – 2 juin 1997) ; Lionel Jospin (2 juin 1997 – 6 mai
2002) – cohabitation ; Jean-Pierre Raffarin (6 mai 2002 – 31 mai 2005) ; Dominique de Villepin (31 mai 2005
– 17 mai 2007) ; François Fillon (17 mai 2007 –15 mai 2012) ; Jean-Marc Ayrault (15 mai 2012 – 31 mars
2014) ; Manuel Valls (31 mai 2014 – 6 décembre 2014) ; Bernard Cazeneuve (6 décembre 2016 – 15 mai
2017) ; Édouard Philippe (15 mai 2017 – 3 juillet 2020) ; Jean Castex (3 juillet 2020 – )
l’intérieure, situé Place Beauvau), Bercy (Ministère de l’économie et des finances, situé rue de Bercy),
Matignon (hôtel de Matignon, Premier ministre), Quai d’Orsay (adresse du ministère des affaires
étrangères), Grenelle (ministère de l’éducation nationale). Le ministère de la Justice est situé Place
Vendôme mais il est rare de lire « la place Vendôme » alors qu’il est fréquent de lire « le quai d’Orsay » ou
« Matignon ». Le ministère de la Justice sera désigné comme « la Chancellerie » et le ministre de la justice
« le garde des Sceaux ».
Les ministres ne disposent pas, contrairement au Premier ministre (art 20,21), de pouvoir réglementaire
autonome. Ils sont appelés à contresigner les décrets du Président de la République et du Premier ministre
si ces décrets sont délibérés en Conseil des ministres (conseil auquel participent tous les ministres), ou les
décrets du Premier ministre pour ceux qui ne sont pas délibérés en Conseil des ministres. Le pouvoir
réglementaire des ministres est restreint à l’organisation de leurs propres services ((CE, Sect., 7 février 1936,
Jamart*, n° 43321, rec.)).
Illustration = lois ICPE : règles déterminées par décret et appliquées par des ministres par des décrets ou
des arrêtés. Ne fait qu’exécuter.
Arrêt Jamart 1936. Le ministre peut interdire à un agent d’entrer dans leur bâtiment car relève de leur
pouvoir. En dehors de ça ne peuvent rien faire.
En revanche lorsque la loi ou le règlement leur en donne la compétence, les ministres disposent d’un
pouvoir réglementaire et du pouvoir d’adopter des actes administratifs individuels par le biais d’actes
administratifs appelés « arrêtés ».
8.3.2022
Par ailleurs, à côté des ministres d’Etat et des ministres ordinaires existent parfois des ministres délégués
((Sur ces questions v. Olivier Gohin et Jean-Gabriel Sorbara, Institutions administratives, LGDJ, n° 376-385.)).
Les ministres déléguées sont des ministres rattachés à un ministre et auxquels sont attribuées des
attributions à titre permanent ou temporaire. Les services du ministère de rattachement sont mis à la
disposition du ministre délégué sans que celui-ci n’exerce de pouvoir hiérarchique sur eux. Pas de service
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2021/2022
propre mais donné par le ministre. Administration permanente car ministère importante pour les affaires
étrangères est mise à dispo pour les ministres délégués (pas d’administration propre).
Il existe par ailleurs des secrétaires d’Etat, qui n’ont pas le titre de ministre et qui ne peuvent donc pas
participer, si on ne les invite pas expressément, au Conseil des ministres. Certains secrétaires d’Etat,
jusqu’au début des années 1990, étaient autonomes. N’étant pas rattachés au Premier ministre ou à un
ministre, ils avaient les fonctions d’un ministre sans en avoir le titre. Mais le plus fréquemment les
secrétaires d’Etat sont rattachés à un ministre ou au Premier ministre.
Moins importants que les Staatssekretar et moins de fonctions que le secrétaire d’Etat aux USA (équivalent
du ministre de la défense, l’un des personnages les plus importants)
La figure du « Haut commissaire » est beaucoup plus rare que celles qui viennent d’être évoquées. Des
Hauts commissariats, souvent de courte durée, sont parfois créés en lien avec un ministère ou avec les
services du Premier ministre, pour mener à bien une mission d’une importance politique particulière. C’est
le cas récemment du Haut-commissaire au plan, créé en 2020 afin « d’animer et de coordonner les travaux
de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat » afin d’éclairer les choix des
pouvoirs publics ((V. Décret n° 2020-1101 du 1er septembre 2020 instituant un haut-commissaire au plan.))
Bcp plus rares. François Bayrou = haut-commissaire aux plan. Plan évoque l’organisation soviétique.
le Premier ministre. Dans le second cas il y a cohabitation et le Président de la République se concentre sur
son « domaine réservé ».
Bon plan : I : présenter chaque organe de manière statique et ensuite dans le II les confronter de manière
dynamique. Eviter de se répéter.
« céphale » = tête
10
[1] Nous entendons par « personnel politiques » tous les collaborateurs qui ne font pas partie de services
administratifs permanents, tels que les porte-paroles, les conseillers en communication, les rédacteurs de
discours, les conseillers politiques et autres personnels de communication, le directeur de cabinet qui est le plus
proche collaborateur du ministre et le chef de cabinet qui organise ses services.
11
[2] Le décret n° 2017-1063 du 18 mai 2017 relatif aux cabinets ministériels fixe à 10 le nombre de membres du
cabinet d’un ministre, 8 pour un ministre délégué et 5 pour un secrétaire d’Etat.
12
[3] Anne-Lise Madinier, « L’évolution présidentialiste des services de la présidence de la République. Du service
de la Maison d’un chef d’État parlementaire au pilotage du gouvernement », Revue générale du droit, 2020,
numéro 51298 (www.revuegeneraledudroit.eu/?p=51298).
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Le Parlement est composé de deux chambres : la chambre des députés appelée Assemblée nationale (§1)
et le Sénat (§2).
Bicaméral car régimes monocaméraux discrédités : 1791, 1848. Le Sénat aurait pu disparaitre devenait
simplement conseiller. avec De Gaulle avec un referendum de 1969 entrainant sa démission (ce qu’il avait
dit). Système bicaméral relativement stable aujourd’hui.
13
[4] V. Maria Rosaria Donnarumma, « Le régime semi-présidentiel. Une anomalie française », RFDC 2013, n° 93
pp. 37-66.
14
[5] Comme nous l’avons vu par ailleurs, la Vème République a connu trois périodes de cohabitation.
– Première cohabitation 1986-1988 : le premier ministre Jacques Chirac a été opposé au Président de la
République François Mitterrand (1981-1995).
– Deuxième cohabitation 1993-1995 : Edouard Balladur est opposé au Président de la république François
Mitterrand.
– Troisième cohabitation 1997-2002 : Lionel Jospin est opposé au Président de la République Jacques Chirac
(1995-2007).
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2021/2022
1789. L’une des lois constitutionnelles de 1875, la loi du 25 février 1875 relative à l’organisation des
pouvoirs publics instituait bien une « chambre des députés ». Le terme, plus noble, d’Assemblée nationale
sera en revanche retenu sous la IVème République, dans la Constitution du 27 octobre 1946. Il sera repris
par la Constitution du 4 octobre 1958.
15
[1] V. en dernier lieu la loi organique n° 2009-38 du 13 janvier 2009 portant application de l’article 25 de la
Constitution.
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Parmi les 577 députés, 11 représentent les français de l’étranger. Les français ayant leur domicile en
Allemagne peuvent voter aux élections législatives dans la 7ème circonscription des Français de l’étranger
(Europe centrale et orientale) [2]16.
Nouveauté de 2012 permettant de désigner des députés qui ne représentent pas des députés dans des
circonscriptions sur le territoire français. 11 circonscriptions.
Une seule fois les députés de l’Assemblée nationale ont été élus par recours à la proportionnelle. Lors des
élections législatives du 16 mars 1986, les élections législatives se sont déroulées au scrutin proportionnel
départemental à un tour. Au sein de chaque département de deux à vingt-quatre députés étaient désignés.
Cette loi électorale avait semble-t-il été voulue par le Président de la République François Mitterrand pour
éviter que les partis de droite n’obtiennent une majorité trop importante. Le mode de scrutin avait permis
une entrée massive des députés de l’extrême droit (Front national) au Parlement. Ce mode de scrutin a
ensuite été abandonné.
Une fois scrutin proportionnel.
Le scrutin uninominal à deux tours, s’il est moins brutal que le système britannique pour la Chambre des
communes, a cependant toujours eu pour effet la désignation de majorités stables qui n’a pas nécessité la
mise en place de coalitions post-électorales.
16
[2] Cette circonscription comprend, outre l’Allemagne : Albanie, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie,
Croatie, Hongrie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, République
tchèque.
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- Art 43
- Max 8 commissions permanentes désignées par art 36 Règlement de l’Assemblée nationale.
- Textes discutés
Commissions spéciales :
Nous examinerons les conditions de création, de saisine et de fonctionnement des commissions d’enquête
parlementaires infra.
Mentir devant une commission d’enquête = délit sanctionné en pénal donc ces commissions commencent
à être respectés.
§2) Le Sénat
Palais du Luxembourg
La question du maintien de l’existence du Sénat est fréquemment posée. Le Sénat est, en effet, largement
subordonné à l’Assemblée nationale dans les deux fonctions principales que sont le vote de la loi et la
responsabilité politique du gouvernement : c’est l’Assemblée nationale qui a le dernier mot pour le vote de
la loi et seule cette assemblée peut renverser le gouvernement. Il a existé plusieurs projets de réforme du
Sénat. Le plus abouti a été le projet soumis par le Général de Gaulle à référendum le 27 avril 1969. Ce projet
visait à fusionner le Conseil économique et social avec le Sénat et à conférer à la nouvelle assemblée un
rôle purement consultatif. Le rejet de ce projet par plus de 52 % des suffrages exprimés entraînera la
démission du Général de Gaulle.
Le système parlementaire français reste donc bicaméral. La mémoire longue de l’histoire retient que les
expériences françaises de parlement monocaméral ont mal fini : la Convention nationale réunie le 21
septembre 1792 aboutira à la période sanglante appelée la Terreur. En 1848, le Parlement de la Seconde
République est monocaméral. La République finira renversée par le coup d’Etat du Président de la
République, Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) qui deviendra l’Empereur Napoléon III.
Chambre modératrice, le Sénat joue occasionnellement également un rôle d’opposition, comme c’est le cas
depuis l’élection d’Emmanuel Macron qui dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale.
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Enfin, il faut noter que le Sénat joue un rôle de représentation des collectivités territoriales (art. 24 al. 4,
phr. 2). Sans pouvoir être comparé, ni au Bundesrat, ni au Sénat américain, le mode de désignation des
sénateurs (v. infra) leur donne une assise territoriale.
Le Sénat avait la possibilité de renverser l’Assemblée nationale désormais il est soumis. Sénat vu comme
une chambre modératrice. Utile par rapport à 1791 ? 93 et 1848.
Tout de même une fonction éminente, participe au vote de la loi.
Importance pô = représente les collectivités territoriales au même titre que le Sénat américain qui
ressemble les Etats.
Surreprésentation des territoires ruraux aux territoires urbains.
17
[3] Loi n° 2013-659 du 22 juillet 2013 relative à la représentation des Français établis hors de France.
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Président du Sénat qui est sur certains points notables différent de celui du Président de l’Assemblée
nationale.
A peu près les mêmes pouvoirs que le président de l’assemblée nationale mais pouvoirs externes et
hiérarchiquement au-dessus
Le Président du Sénat a substantiellement les mêmes pouvoirs que le Président de l’Assemblée nationale,
dans ses fonctions internes aussi bien que dans ses rapports avec les autres pouvoirs constitués : il peut
saisir le Conseil constitutionnel en cas d’exercice prolongé des pouvoirs exceptionnels de l’article 16 C
par le Président de la République (art. 16 C), déférer une loi avant sa promulgation (art. 61 C), saisir le
Conseil constitutionnel s’il estime que la procédure de dépôt des projets de lois n’a pas été respectée
(art. 39 C.) ou s’il existe un désaccord avec le Gouvernement sur la nature législative ou réglementaire d’un
amendement (art. 41 C). Il désigne trois des neufs membres du Conseil constitutionnel (art. 56 C.) et deux
membres du Conseil supérieur de la Magistrature (art. 65 C.). (répétition, pas écrire dans fiche, renvoyer)
Son mandat dure trois ans et doit être renouvelé à chaque renouvellement partiel du Sénat.
Le Président du Sénat ne préside pas la Haute Cour, fonction réservée au Président de l’Assemblée nationale
(art. 68 C).
En revanche le Président du Sénat exerce une fonction éminente : en cas de vacance du pouvoir il assure la
fonction de Président de la République par intérim (art. 7 al. 4 C). C’est ainsi qu’Alain Poher, président du
Sénat de 1968 à 1992, a assuré les fonctions de Président de la République par intérim après la démission
de Charles de Gaulle (28 avril – 20 juin 1969) et le décès de Georges Pompidou (2 avril – 27 mai 1974).
Le domaine de la loi est limitativement défini. L’article 34 établit une liste de domaines d’intervention du
législateur, en distinguant les domaines où le législateur interviendra intégralement et ceux dans lesquels
il ne fixera que le cadre général. Les domaines qui ne sont pas évoqués à l’article 34 C. relèvent du pouvoir
réglementaire.
Pour être plus précis il existe deux types de domaines d’intervention du législateur prévus à l’article 34 :
les domaines où il fixe les règles c’est-à-dire qu’il adopte l’ensemble des dispositions nécessaires, les
domaines où il se contente de déterminer les principes. Font partie de la première catégorie les matières
qui ont trait au statut individuel des personnes, à la protection de leur liberté individuelle et à leurs biens :
droit civiques et garanties des droits fondamentaux, nationalité, état des personnes, droit pénal, impôt,
élections notamment. Font partie de la deuxième catégorie l’organisation de la défense nationale, la libre
administration des collectivités territoriales, l’enseignement, la préservation de l’environnement ou le droit
du travail. Lorsque le législateur fixe les principes le pouvoir réglementaire est habilité à intervenir de
manière plus large.
Langue française ambiguë dans l’article 34 :
- Les règles :
- Les principes fondamentaux : langage commun = les choses les plus importantes
L’article 34 C. n’est pas le seul qui détermine la compétence du législateur. L’article 72 al. 3 C. établit que
les collectivités territoriales s’administrent librement « dans les conditions prévues par la loi » → libre
administration. L’article 1 al. 2 C. dispose que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».
L’article 7 de la Charte de l’environnement dispose que « Toute personne a le droit, dans les conditions et
les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement […] ». → participation
du public en matière de protection environnementale. La loi est encore évoquée pour la garantie de
l’expression pluraliste des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la
vie politique de la nation (art. 4 al. 3 C) et d’autres éléments ponctuels mais relativement nombreux du
fonctionnement des institutions [1]18.
Contrôle du JA = incompétence, annulation
Cconstit protéger exécutif du législatif. Chien de garde de l’exécutif = organe du parlementarisme
rationnalisé. Qd le législateur intervient dans le domaine de l’art 37C.
18
[1] La détermination des commissions parlementaires contrôlant les nominations effectuées par le Président
de la République (art. 13 al. 5 C.), la composition et les règles d’organisation de la commission indépendante
chargée de prononcer un avis sur les textes délimitant les circonscriptions pour l’élection des députés et
sénateurs (art. 25 al. 3).
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négative » [2] 19 . La notion d’incompétence négative a été forgée par Edouard Laferrière à propos des
autorités administrative [3]20. L’incompétence négative signifie que le Parlement doit exercer totalement
la compétence que la Constitution lui attribue sans pouvoir s’en décharger sur des organes d’application de
la loi comme les autorités administratives ou juridictionnelles. Le vice d’incompétence négative est
sanctionné avec constance par le Conseil constitutionnel. Ainsi le législateur ne peut pas autoriser des
sociétés nationales à décider de ventes de sociétés qui relèvent du pouvoir de décision du législateur [4]21.
La règle de l’incompétence négative n’impose pas cependant que le législateur intervienne pour régler
l’intégralité d’une question : par exemple n’est pas frappée du vice d’incompétence négative la disposition
qui fixe le minimum et le maximum du taux d’un impôt [5]22.
19
[2] Georges Schmitter, « L’incompétence négative du législateur et des autorités administratives », AIJC 1989,
vol. V., p. 137-177.
20
[3] Edouard Laferrière, Traité de la juridiction administrative et du recours contentieux, Berger-Levrault, Paris,
2ème édition, 1896, tome 2 p. 519. Reprint Revue générale du droit (www.revuegeneraledudroit.eu/?p=52449).
21
[4] CC, 16 janvier 1982, décision n° 81-132, Loi de nationalisation, cons. 40.
22
[5] CC, 18 juillet 2001, décision n° 2001-447, Loi relative à la prise en charge de la perte d’autonomie des
personnes âgées et à l’allocation personnalisée d’autonomie, cons. 21.
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23
[6] CC, 30 juillet 1982, n° 82-143 DC, Loi sur les prix et les revenus, cons. 11. Principe rappelé dans la décision
CC, 15 mars 2012, décision n° 2012-649 DC, Loi relative à la simplification du droit et à l’allègement des
démarches administratives, cons. 10.
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Notons que les ordonnances remplacent la technique ancienne des « décrets-lois » qui avaient, sous les
IIIème et IVème Républiques, la même fonction que les ordonnances.
Le recours aux ordonnances est très fréquent. C’est en particulier par ordonnances que sont adoptés de
nombreux codes nouveaux.
Décrets loi contexte III et IV : procédés par lesquelles le législateur donnait compétence au gouv pour
intervenir dans le domaine de la loi. Adopter des dispo matériellement législatives. Lois de validation.
Art 92C ^= ordonnance de novembre 1958 = complète les articles 24 et suivants. En dehors de l’art 92 dispo
législative. Ordonnances.
F. Mitterrand avait refusé de signer ordonnances relatives à la privatisation.
Ordonnances prises en Conseil des Ministres après avis du CE. Entrée en vigueur dès publication mais
deviennent caduques si pas ratifiées dans délais
Recours aux ordonnances très fréquent. 50aine d’ordonnances en 1 an. S’ajoute à l’article 37. Capacité
considérable d’intervention. Considéré comme une atteinte a compétence du législateur mais bcp de
contrôle. 2 contrôle du Cconstit et un du CE
L’article 39 al. 2 phr. 1 dispose que « Les projets de loi sont délibérés en conseil des ministres après avis du
Conseil d’État et déposés sur le bureau de l’une des deux assemblées ». Le rôle consultatif sur les projets de
lois est la plus ancienne fonction du Conseil d’Etat qui était chargé par l’article 52 de la Constitution de 1799
(Constitution du 22 frimaire an VIII) de « rédiger les projets de lois ». Il doit être noté qu’à côté de cette
consultation obligatoire du Conseil d’Etat sur les projets de lois, le Parlement peut désormais [1]24 saisir le
Conseil d’Etat à titre facultatif sur les propositions de lois ce qu’il fait à titre très occasionnel.
Procédure importante et ancienne. Ce pourquoi le CE créé. Ce n’est plus chargé de rédiger mais d’examiner
tous les projets de lois. Rôle central du CE.
L’alinéa 3 de l’article 39 dispose que la présentation des projets de loi répond aux conditions fixées dans
une loi organique. L’article 39 est complété par la loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à
l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution. Cette loi organique prévoit en son article 8 que
les projets de lois font l’objet d’une étude d’impact [2]25. L’étude d’impact, qui précède la soumission du
projet de loi au Conseil d’Etat, est notamment destinée à préciser les « modalités d’application dans le
temps des dispositions envisagées » et à fournir une « évaluation des conséquences économiques,
financières, sociales et environnementales, ainsi que des coûts et bénéfices financiers attendus des
dispositions envisagées pour chaque catégorie d’administrations publiques et de personnes physiques et
morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue » [3]26. La pratique des études d’impact ne
semble pas avoir amélioré le travail législatif rempli l’objectif de diminuer le volume et le nombre des
lois [4]27.
De manière G les projets de loi et propositions font l’objet d’étude d’impact. Conséquences attendues. Très
complexe et l’Etat n’a pas la méthodologie nécessaire.
24
[1] La possibilité en a été ouverte par l’art. 39 al. 5 C., introduit dans la Constitution par la loi constitutionnelle
n° 2008-724 du 23 juillet 2008. V. Pascale Gonod, « Le Conseil d’Etat, conseil du Parlement », RFDA 2018 n° 5 p.
871.
25
[2] Bertrand-Léo Combrade, « L’étude d’impact au Parlement français : un instrument de mutation du rôle des
assemblées dans le processus législatif ? », RFAP 2014/1 (n° 149), p. 195-206. Disponible en ligne. DOI :
10.3917/rfap.149.0195.
26
[3] Loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009, art. 8.
27
[4] V. sur ces points l’article précisé de Bertrand-Léo Combrade, « L’étude d’impact au Parlement français : un
instrument de mutation du rôle des assemblées dans le processus législatif ? », RFAP 2014/1 (n° 149), p. 195-
206.
28
[5] L’article 48 al. 2 C. a été modifié, comme beaucoup d’autres dispositions de la Constitution, par la loi
constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008.
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outre l’alinéa 4 du même article prévoit que « une semaine de séance sur quatre est réservée par priorité et
dans l’ordre fixé par chaque assemblée au contrôle de l’action du Gouvernement et à l’évaluation des
politiques publiques ». Ces éléments sont bien entendu essentiels et permettent en principe le légitime
contrôle du Parlement sur l’action du Gouvernement, mais le temps consacré à ce contrôle est pris sur
l’ordre du jour fixé par le Parlement et non sur celui du Gouvernement, qui bénéficie de la garantie de deux
semaines sur quatre établie à l’article 48 al. 2. Le Gouvernement dispose donc de l’essentiel de l’ordre du
jour des deux assemblées. Jtrouce c’est une super idée hanna / j’ai envie de refaire la feeeeete / moi aussiii
29
[6] La censure des « cavaliers législatifs » était effectuée, avant la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008,
sur le fondement de la seule jurisprudence constitutionnelle et des règlements des assemblées. L’interdiction
des cavaliers législatifs a désormais une assise constitutionnelle à l’article 45 al. 1 C. V. Jean-Pierre Camby, « La
prohibition des cavaliers législatifs : une règle constitutionnelle », LPA 23 décembre 2011, p. 9.
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d’examen ou à corriger une erreur matérielle [7]30. Pas possible de déposer de nouveaux amendements.
Limite la capacité d’amendements.
En séance ou commission.
Cavalier législatifs interdits. Amendements n’ayant rien a voir avec le projet de loi
30
[7] CC, 19 janvier 2006, décision n° 2005-532 DC, Loi relative à la lutte contre le terrorisme, cons. 26.
31
[8] Loi organique n°2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la
Constitution, art. 17 : « Les règlements des assemblées peuvent, s’ils instituent une procédure impartissant des
délais pour l’examen d’un texte en séance, déterminer les conditions dans lesquelles les amendements déposés
par les membres du Parlement peuvent être mis aux voix sans discussion ».
32
[9] Art. 49 al. 3 C. : « Le Premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la
responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de
financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de
censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa
précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une
proposition de loi par session ».
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2021/2022
cette première lecture par chacune des deux chambres le texte n’est pas adopté en termes identiques, une
seconde lecture est organisée. Les points en discussion sont de moins en moins nombreux en raison de
l’application du principe de l’« entonnoir » qui réduit progressivement le droit d’amendement (v. supra).
Si après deux lectures les deux chambres ne se sont pas mises d’accord sur un texte une commission mixte
paritaire peut être réunie. La commission mixte paritaire réunit un nombre réduit de parlementaires des
deux chambres, chargés de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion (art. 45 al. 2 C.). Si
un accord n’est pas trouvé entre les deux chambres, l’Assemblée nationale statue définitivement (art. 45
al. 4 C.). Cette procédure donne le dernier mot à l’Assemblée nationale, bien que ce soit au terme d’une
procédure complexe.
Prééminence politique très clair : seul AN peut remplacer gouv
Commission mixte paritaire prévue par C° et marque suprématie de l’AN
AN a la dernière lecture, peut adopter texte sans accord du Sénat
15.3.2022
La question de l’accessibilité et de l’intelligibilité de la loi s’est par ailleurs posée avec une particulière acuité
à propos des textes de langue allemande applicables en Alsace-Moselle. Cette question a reçu un traitement
particulier (sur le droit d’Alsace-Moselle, v. infra).
L’intelligibilité et l’accessibilité de la loi constituent un objectif de valeur constitutionnelle qui ne
concernent pas spécifiquement l’usage de la langue française mais qui ont une influence sur la qualité
rédactionnelle des lois et règlements.
COQUET Noémie
2021/2022
Délai = faut que textes soient traduits en français. Versions officielles annexées ? QUE NENNI → décrets
renvoyant au recueil
DC récente : de la cour administrative d’appel 9.7.2020 = pas txt inapplicable mais la traduction BNF pas
suffisante.
Accessibilité = langue fr
Intelligibilité = loi dans des termes suffisamment précis et non équivoques (sinon contraire DDHC)
§2. La non-rétroactivité
Suppose que non-rétroact caract de la loi mais pas toujours le cas. Posée par art 2cc.
Art du cc pas de valeur constit, pas un pcpe constit.
Contrairement aux actes administratifs (v. infra), les lois peuvent avoir un caractère rétroactif. Si l’article 2
du code civil établit que « la loi ne dispose que pour l’avenir ; elle n’a point d’effet rétroactif », cette
disposition n’a elle-même qu’un caractère législatif et n’a jamais été élevée au rang constitutionnel. Il est
donc loisible au législateur d’adopter des lois rétroactives mais cette possibilité fait l’objet d’un
encadrement.
En premier lieu, la Cour de cassation déduit de l’article 2 du code civil un principe de non-rétroactivité selon
lequel « la loi nouvelle ne s’applique pas, sauf rétroactivité expressément décidée par le législateur, aux
actes juridiques conclus antérieurement à son entrée en vigueur » ((Cass. 1re Civ., 9 décembre 2009, n° 08-
20.570, Bull. 2009, I, n° 242.)).
A contrario on peut constater que sauf dispo expresse pour l’avenir, si le législateur veut le faire pas de
principe constit contraire.
En matière pénale, le principe de non-rétroactivité a valeur constitutionnelle puisqu’il est déduit de l’article
8 DDHC aux termes duquel « nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée
antérieurement au délit » ((CC, 3 septembre 1986, décision n° 86-215 DC, Loi relative à la lutte contre la
criminalité et la délinquance concernant la période de sûreté, cons. 23 ; CC, 22 janvier 1999, décision n° 98-
408 DC, Traité portant statut de la Cour pénale internationale, cons. 23.)).
Loi d’une manière G peut être rétroactivité. En pénal :
Une seule exception historique conv° de Londres = crime contre l’humanité avant 1945 alors que pas de
qualification juridique
Exception : loi in mitius. Loi pénale plus douce.
En dehors de la matière pénale, la rétroactivité de la loi si elle n’a jamais été interdite, est limitée par une
jurisprudence relativement complexe, principalement développée en matière fiscale. Dans ce domaine en
effet la rétroactivité de la loi ne peut être justifiée que par l’exigence d’un intérêt général suffisant ((CC 18
décembre 1998, décision n° 98-404 DC, Rec. p. 315. Bertrand Mathieu, « Rétroactivité des lois fiscales et
sécurité juridique : l’application concrète d’un principe implicite », RFDA 1999, p. 89.)).
Cconstit sans interdire demande une raison d’intérêt G justifiant caract de loi rétroactive. Souvent en
matière en de loi fiscale (en G rétroactif)
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2021/2022
Loi constitutionnelle
Ambiguë = loi relative à l’orga des P publics.
Art 89C « L’initiative… du Parlement » :
Difficulté = proposition doit être votée sans recourir à la commission mixte paritaire. Macron a voulu faire
une révision de l’art 1 pour ajouter protection de l’environnement.
Une fois que projet/proposition adopté.e. 2 alternatives
- PR dit on va devant le Congrès → maj qualifiée.
- PR dit soumission au referendum
Referendum constit notables en rapport avec l’Europe
- 1992 = adhésion au Traité de Maastricht
- 2005 = adhésion à C° pour l’Europe = rejeté
COQUET Noémie
2021/2022
Limites :
- En cas de guerre = pas possible de révision constit
- Clause d’éternité : q° de la supra constitutionnalité. Allemagne ok mais en FR = Cconstit se déclare
incompétent = 1962 porté sur le fondement de la l’article 11 car le peuple souverain s’est exprimé.
o Une clause = forme républicaine ne peut pas ê révisée mais qu’est ce que la forme
républicaine ? = pas de monarchie
Lois organiques
Le statut particulier des lois organiques
Prévues par la C°.
Liste :
- 6C
- 11C
- 13C
- 23C
- 25C
- 27C
- 34C
o Prévoit la loi organique relative aux lois de finances : LO du 1.8.2001.
- Art 61 et 63
Sur le Cconstit
- Ordonnance 7.11.1958.
Ordonnances
USA = shutdown
Tous les mécanismes néce à éviter une sorte de renversement du gouv par erreur sont mis en œuvre.
Motion de censure = 1/10 (au moins 58) proche du nombre de député pour saisir le conseil constit.
2ème rationalisation : 48h entre le dépôt de la mention de censure et sa délibération. Permettre les
discussions.
Les votes favorables : abstentions pas comptées. Pour que la motion de censure soit adoptée il faut que
288 voix favorables (majorité absolue)
Ex : 1962 après le recours par le général De Gaulle de l’art 11.
Limites de la mention de censure. Inspiré de la III et IV.
Suffisant pour assurer régime parlementaire = comme la dissuasion nucléaire.
1 Les députés peuvent poser des questions écrites à un ministre. Les questions qui
portent sur la politique générale du Gouvernement sont posées au Premier ministre.
2 Les questions écrites doivent être sommairement rédigées et se limiter aux éléments
strictement indispensables à la compréhension de la question. Elles ne doivent contenir
aucune imputation d’ordre personnel à l’égard de tiers nommément désignés.
3 Tout député qui désire poser une question écrite en remet le texte au Président de
l’Assemblée qui le notifie au Gouvernement.
4 Les questions écrites sont publiées, durant les sessions et hors session, au Journal
officiel.
5 Les réponses des ministres doivent être publiées dans le mois suivant la publication
des questions. Ce délai ne comporte aucune interruption.
6 Dans ce délai, les ministres ont toutefois la faculté, soit de déclarer par écrit que
l’intérêt public ne leur permet pas de répondre, soit, à titre exceptionnel, de demander,
pour rassembler les éléments de leur réponse, un délai supplémentaire qui ne peut
excéder un mois.
7 Au terme des délais mentionnés aux deux alinéas précédents, les présidents des
groupes ont la faculté de signaler certaines des questions restées sans réponse. Le
signalement est mentionné au Journal officiel. Les ministres sont alors tenus de
répondre dans un délai de dix jours.
« Une loi organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au
troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits
et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du
Président de la République s’exerce après avis public de la commission permanente
compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à
une nomination lorsque l’addition des votes négatifs dans chaque commission
représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux
commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les
emplois ou fonctions concernés ».
[…] »
Leçon n° 11 : Le judiciaire
Titre VIII
Crainte du judiciaire se substituant au L ou E.
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Référence aux anciens parlements. Judiciaire position subordonnée. C° souvent le terme pouvoir en tant
qu’exercice des fonctions « pouvoir règlementaire » par L ou E en tant que P. On surinterprète autorité
judiciaire. Pas dire P judiciaire mais autorité judiciaire.
Art 64 : première expression : PR ne nous lâche pas, rôle central. Al 2 : PR assisté par Conseil sup de la
magistrature.
Le gouvernement des juges Lambert = cour suprême s’oppose à toute évolution de la législation en terme
social. 9 Juges : qui sont-ils et que font-ils avec le pouvoir.
2 ordres de juridiction.
Le judiciaire en France n’est pas même un « pouvoir » : c’est une autorité [1]33. Le terme utilisé par la
Constitution illustre une méfiance séculaire qui irrigue le droit constitutionnel français depuis la Révolution
française. Si le rôle du judiciaire dans le traitement des conflits entre particuliers est reconnu et organisé
selon les standards les plus modernes, il est loin d’en être de même dès que le rapport à l’Etat est en jeu.
La méfiance vis-à-vis du judiciaire est par exemple illustrée par la difficulté à assurer l’indépendance du
ministère public (procureurs de la République).
Une précision terminologique s’impose. Il est d’usage de désigner par le terme « judiciaire » l’une des trois
fonctions de l’Etat, aux côtés de l’exécutif et du législatif. Cependant, « l’autorité judiciaire » visée par le
Titre VIII de la Constitution du 4 octobre 1958 n’est qu’une partie de la fonction « judiciaire ». Il existe en
effet en France deux ordres de juridictions souverains et séparés : l’autorité judiciaire relevant de la Cour
de cassation et l’autorité administrative relevant du Conseil d’Etat. Ces deux ordres sont dits « souverains
» parce qu’ils ne dépendent d’aucune juridiction de révision. Le Conseil constitutionnel, juge d’attribution
de la constitutionnalité des lois, n’est pas appelé à contrôler les jugements de la Cour de cassation et du
Conseil d’Etat. C’est pourquoi nous évoquons ici plus volontiers « la fonction juridictionnelle » plutôt que le
judiciaire.
33
[1] Le Titre VIII de la Constitution s’intitule : « De l’autorité judiciaire ».
34
[2] Edouard Lambert, Le gouvernement des juges et la lutte contre la législation sociale aux Etats-Unis.
L’expérience américaine du contrôle judiciaire de la constitutionnalité des lois, Paris, Girard, 1921, réédition
Dalloz, 2005, 276 p.
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constitutionnel avec la Constitution du 4 octobre 1958 n’a pas été envisagée comme celle d’une véritable
cour constitutionnelle mais comme l’instauration d’un organe de régulation institutionnelle.
Le judiciaire au sens strict est lui-même soumis à une grande méfiance dès lors qu’il peut échapper au
contrôle de l’exécutif. D’ailleurs l’article 64 C. dispose bien que « Le Président de la République est garant
de l’indépendance de l’autorité judiciaire » ce qui, plutôt que d’apporter des garanties d’indépendance,
établit une sorte de soumission institutionnelle. Le débat autour du statut du Parquet est particulièrement
illustratif de la méfiance envers l’appareil judiciaire. Le Ministère public n’est en effet pas indépendant de
l’exécutif et la Cour européenne des droits de l’homme a jugé dans une décision Medvedyev que les
autorités de poursuite en France ne pouvaient être considérées comme des « juges » ou un « autre
magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires » au sens de l’article 5 § 3 de la Convention
européenne des droits de l’homme [3]35. Le Conseil constitutionnel a rappelé que « la Constitution consacre
l’indépendance des magistrats du parquet, dont découle le libre exercice de leur action devant les
juridictions, que cette indépendance doit être conciliée avec les prérogatives du Gouvernement et qu’elle
n’est pas assurée par les mêmes garanties que celles applicables aux magistrats du siège » [4]36.
Article 13.
Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions
administratives. Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler, de quelque
manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les
administrateurs pour raison de leurs fonctions.
35
[3] CEDH, gr ch., 29 mars 2010, Medvedyev et autres c. France, req. n° 3394/03.
36
[4] CC, 8 décembre 2017, décision n° 2017-680 QPC, Union syndicale des magistrats [Indépendance des
magistrats du parquet], cons. 9.
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CC 23 janvier 1987, Conseil de la concurrence : lois de privatisation. Création d’un organe qui existait depuis
lgtps aux USA. Contrôle des concentrations économiques. Conseil de la concurrence = montant sur le
marché, adopter des sanctions et des actes. Règlements qui encadrent. fonction admin cœur de la fonction
exécutive. Acte administratif effectués par conseil de la concurrence. Normalement acte admin rôle au
cœur du CE. Pb pour le requérant, acte conseil de la concurrence relèvent de la compétence de la CA de
Paris. Le législateur avait prévu que les actes administratif sur conseil de concu que relève du JJ (droit privé
normalement) mais pas vrm de règle constit juste traditions, textes révolutionnaires.
15. Considérant que les dispositions des articles 10 et 13 de la loi des 16 et 24 août 1790
et du décret du 16 fructidor An III qui ont posé dans sa généralité le principe de
séparation des autorités administratives et judiciaires n'ont pas en elles-mêmes valeur
constitutionnelle ; que, néanmoins, conformément à la conception française de la
séparation des pouvoirs, figure au nombre des « principes fondamentaux reconnus par
les lois de la République » celui selon lequel, à l'exception des matières réservées par
nature à l'autorité judiciaire, relève en dernier ressort de la compétence de la juridiction
administrative l'annulation ou la réformation des décisions prises, dans l'exercice des
prérogatives de puissance publique, par les autorités exerçant le pouvoir exécutif, leurs
agents, les collectivités territoriales de la République ou les organismes publics placés
sous leur autorité ou leur contrôle ;
Cconstit répond considérant 15, 1987. PFRLR. Exception au principe : considérant 16 possible de déroger
aux PRFLR
Art 37 : CE intervient aussi avant 1958 et après Cconstit. Déplacement. Organe de conseil à l’origine et non
comme organe de contentieux. 2 types de fonctions = juridictionnelle et consultative.
Emet des actes administratifs à CA Paris
Quand acte admin = JA = PFRLR
Art 64 = rôle central du PR
démocratique sur des faits de sociétés, l’économie = à cette époque la Cour suprême bloque tout et
Edouard Lambert critique. En vertu de quoi les juges peuvent-ils faire ça ?
Toujours une méfiance
Judiciaire ne peut pas connaître les affaires de l’administratif comme on l’a dit.
Conseil supérieur de la magistrature = chargé de garantir l’indépendance du judiciaire. Pas vrm de dispo qui
donne corps à l’indépendance. L’organe chargé d’indépendance c’est le conseil supérieur de la
magistrature.
Il existe 2 types de juges.
- Magistrat du siège (assis)
- Magistrat du parquet (debout)
Renvoi à la fonction. Toujours 2 parties en civil. Mais en pénal contre ministère public. Magistrat
du parquet pas indépendant mais dépend de l’executif et reçoit des directives de politique pénale.
Ex : si le ministère de la justice détermine qu’il faut être impitoyable avec les drogues, ministère
public va renvoyer
Surtout en matière pénale. Dans la C° c’est écrit.
Magistrats du siège sur avis conforme pas le conseil sup de la magistrature et magistrats du parquet pas
avis simple.
37
[1] CC, 22 janvier 1999, décision n° 98-408 DC, Traité portant statut de la Cour pénale internationale, cons. 16
et 17.
38
[2] Loi constitutionnelle n° 99-568 du 8 juillet 1999 insérant, au titre VI de la Constitution, un article 53-2 et
relative à la Cour pénale internationale.
39
[3] Loi constitutionnelle n° 2007-238 du 23 février 2007 portant modification du titre IX de la Constitution.
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nationale, la Haute Cour se prononce à bulletins secrets sur la destitution et sa décision est d’effet immédiat
(art. 68 al. 3 C.).
L’article 68 C. est complété par la loi organique n° 2014-1392 du 24 novembre 2014 portant application de
l’article 68 de la Constitution.
L’article 68 al. 2 dispose que la Cour de justice de la République comprend quinze juges : « douze
parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l’Assemblée nationale et par le Sénat après chaque
renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du siège à la Cour de cassation,
dont l’un préside la Cour de justice de la République ». Une commission des requêtes reçoit les plaintes de
toute personne qui se prétend lésée par un crime ou un délit commis par un membre du gouvernement
dans l’exercice de ses fonctions. Depuis sa création, la Cour de justice de la République a rendu des
jugements dans cinq affaires. Voir la suite de l’article
40
[4] Loi constitutionnelle n° 93-952 du 27 juillet 1993.
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indifférente si le Palais Royal n’était pas également le siège du Conseil d’Etat. La présence du Conseil
constitutionnel, au flanc du Conseil d’Etat en quelque sorte comme une annexe de la juridiction
administrative, dit beaucoup du rôle effacé qui a dès l’origine été réservé au Conseil constitutionnel. Il a été
créé, nous le verrons ci-dessous en examinant ses missions, en partie pour défendre l’exécutif et surveiller
le législatif.
(art. 61 C.). A ces contrôles classiques s’est ajouté depuis le 1er mars 2010 la possibilité de saisir le Conseil
constitutionnel de la constitutionnalité d’une loi promulguée (art. 61-1 C.).
Quel que soit le fondement de la saisine, le rôle du Conseil constitutionnel est limité au contrôle de
constitutionnalité de la loi. Les normes de référence de son contrôle ne s’étendent pas au droit
international. Les normes contrôlées ne sont que les lois, et aucune autre norme ni décision juridictionnelle.
L’exclusion du droit international des normes de contrôle du Conseil constitutionnel n’était pas évidente.
En effet l’article 55 de la Constitution établit que les traités régulièrement ratifiés et publiés ont, sous
réserve de leur application réciproque, une valeur supérieure à celle des lois. On le sait la Constitution est
composée de nombreux renvois par référence qui confère au texte visé une valeur constitutionnelle. C’est
le cas de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen par exemple. Le Conseil constitutionnel n’a pas
admis cependant une telle extension de son rôle, alors que l’article 61 C. prévoit que le Conseil se prononce
« sur [la conformité des lois] à la Constitution ». Cette exclusion a été explicitée par le Conseil
constitutionnel dans une très célèbre décision du 15 janvier 1975 sur la loi relative à l’interruption
volontaire de grosse [1] 41 . Les requérants reprochaient à la loi autorisant l’interruption volontaire de
grosses de contrevenir à la Convention européenne des droits de l’homme. Le Conseil constitutionnel
refuse d’examiner le moyen en considérant « qu’une loi contraire à un traité ne serait pas, pour autant,
contraire à la Constitution » (cons. 5). Le contrôle de la conformité des lois aux traités internationaux est
assurée par les juridictions judiciaires sous l’autorité de la Cour de cassation [2]42 et par les juridictions
administratives sous l’autorité du Conseil d’Etat [3]43.
Contrôle de conventionnalité
Art 61
Respect du haut traité n’implique pas que rentre dans le bloc du contrôle de constitutionnalité ?
Pas exercé par le Cconstit car a refusé de procéder à ce contrôle
74-75 Loi Veil 15.1.1975 = soumission par la droite de la question de constitutionnalité de l’IVG. CEDH.
Réserve levée en 1981. Traité valeur supérieur à la loi mais pas par le Cconstit qu’on assure cette conformité
mais au juge ordinaire de le faire.
Or clause de réciprocité : ex France/algérie reconnaissance des diplomes. Cconstit : q° de primauté
temporaire, temporel = clause de réciprocité ne s’applique pas aux traités multilatéraux. Cconstit refuse
d’examiner la conformité de la loi sur l’IVG
CE (arrêt nicolo) + Ccass (soc cafés jacques vabres) et les juridictions qui en dépendent qui exercent le
contrôle de conventionnalité des lois.
41
[1] CC, 15 janvier 1975, décision n° 74-54 DC, Loi relative à l’interruption volontaire de grosse*.
42
[2] C. cass., Chambre mixte, 24 mai 1975, Société Cafés Jacques Vabre, n° 73-13.556, Publié au bulletin.
43
[3] CE, Ass., 20 octobre 1989, Nicolo*, n° 108243, rec. p. 190.
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constitutionnalité de la loi (A), l’ouverture des modalités de saisine (B) et la création de la Question
prioritaire de constitutionnalité (C).
La pour les DC FNR = législateur ne peut pas rentrer dans domaine réservé du gouv, déclassement, …
=> instrument du parlementarisme rationnalisé (aucun sénateurs, députés, citoyens (a l’époque) ne
peuvent le saisir hormis les 4 premiers perso de l’Etat)
Norme de référence = C°
Procédures et non substantielle = pas une cour suprême.
Evolution en 3 grandes étapes :
44
[4] CC, 16 juillet 1971, décision n° 71-44 DC, Loi complétant les dispositions des articles 5 et 7 de la loi du 1er
juillet 1901 relative au contrat d’association, p. 29.
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du 29 octobre 1974 a modifié l’article 61 pour permettre la saisine du Conseil constitutionnel à soixante
députés ou soixante sénateurs.
Cette ouverture de l’accès au Conseil constitutionnel aux groupes d’opposition a évidemment entraîné une
augmentation considérable du nombre de saisines et un enrichissement de la jurisprudence du Conseil
constitutionnel.
Modernisation des institutions de VGE → modification de l’art 61 : textes soumis au contrôle de constit.
Textes pas obligatoirement soumis (al 2) = lois ordinaires. Réforme rajoute « ou 60 députés ou 60
sénateurs » peut-être les 2 aussi mais pas 30/30
Considérable : majorités = ctrle de constit change de nature, Cconstit devient protecteur des droits
et libertés (1971) = donc il faut qn pour déféndre.
Compter sur le Pr du Sénat rare
PR rare aussi pas possible car concordance des majorités
PM aussi émane de la majorité : qui saisit ?
Comme nous l’avons vu supra, sont obligatoirement soumises au contrôle du Conseil constitutionnel les
lois organiques, les propositions de lois référendaires et les règlements de l’Assemblée nationale et du
Sénat (art. 61 al. 1 C.).
Sont soumises de manière facultative au contrôle de constitutionnalité les lois ordinaires (art. 61 al. 2 C.), y
compris les lois d’habilitation de l’article 38 C et les lois de finances. Comme nous l’avons vu, si les lois
ordinaires ne sont pas obligatoirement soumises au contrôle du Conseil constitutionnel, les saisines se sont
multipliées depuis que les requérants ne sont plus seulement le Président de la République, le Premier
ministre et les présidents des deux assemblées parlementaires, mais également soixante députés ou
soixante sénateurs. D’après les statistiques réalisées par le Conseil constitutionnel, cinq contrôles a priori
ont été effectués entre 1958 et 1967, 23 entre 1968 et 1977 et 116 de 1978 à 1987 ce qui montre
l’augmentation considérable des saisines. Une quinzaine de lois ordinaires font l’objet d’un contrôle de
constitutionnalité chaque année.
Au début Cconstit servait pas à grand-chose
45
[5] Dans un premier temps, le Conseil refuse, dans le cadre de l’article 61 C, de contrôler une loi déjà
promulguée : v. Conseil constitutionnel, décision n°78-96 DC du 27 juillet 1978, Rec., 29, cons. n°4 :
« [c]onsidérant que la conformité à la Constitution de ces lois ne peut être mise en cause, même par voie
d’exception, devant le Conseil constitutionnel dont la compétence est limitée par l’article 61 de la Constitution à
l’examen des lois avant leur promulgation [….] ». Cette solution est tempérée en 1985 : Conseil constitutionnel,
décision n°89-256 DC du 25 juillet 1989, Rec., p. 53, cons. n°10 : « […] la régularité au regard de la Constitution
des termes d’une loi promulguée peut être utilement contestée à l’occasion de la soumission au Conseil
constitutionnel de dispositions législatives qui la modifient, la complètent ou affectent son domaine ».
46
[6] Conseil constitutionnel, décision n°76-69 DC, 8 novembre 1976, Loi relative au développement de la
prévention des accidents du travail, Rec., p. 37, cons. n°2 : « [c]onsidérant qu’il résulte de cette disposition que
ne peuvent être déférés au Conseil constitutionnel […] que les textes qui, à la date à laquelle des parlementaires
prennent l’initiative de saisir le Conseil, ont le caractère de lois, c’est-à-dire ceux qui, au terme de la procédure
législative, ont été définitivement adoptés dans l’ensemble de leurs dispositions par les deux chambres du
Parlement ». Sur ce point, v. Dominique Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, 10e éd., LGDJ/Lextenso,
2013, p. 180 s.
47
[7] Conseil constitutionnel, décision n°62-20 DC du 6 novembre 1962, Loi relative à l’élection du Président de
la République au suffrage universel direct, adoptée par le référendum du 28 octobre 1962, Rec., p. 27, cons. n°5.
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souveraineté nationale. Il se déclare par conséquent incompétent afin d’examiner leur conformité avec la
Constitution.
Il en est de même s’agissant des lois de révision constitutionnelle : « le Conseil constitutionnel n’a pas
compétence pour statuer sur la demande […] par laquelle les sénateurs requérants lui défèrent, aux fins
d’appréciation de sa conformité à la Constitution, la révision de la Constitution relative à l’organisation
décentralisée de la République […][8]48.
Respect de la C° par la loi mais en réalité on est sur tous les aspects constitutionnels (délais, procédure).
Dans la QPC = protection des droits et libertés la procédure pas vrm la procédure etc.
Contrôle pas la loi référendaire car le peuple s’est exprimé, pas de contrôle a priori. Ne contrôle pas la loi
mais le décret convoquant le référendum.
48
[8] Conseil constitutionnel, décision n°2003-469 DC du 26 mars 2003, Rec., p. 293, cons. n°3.
49
[9] Conseil constitutionnel, décision n°62-18 L du 16 janvier 1962, Loi d’orientation agricole, Rec., p. 31, cons.
n°1.
50
[10] V. Dominique Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, 10e éd., LGDJ/Lextenso, p. 165.
51
[11] V., de manière générale, Alexandre Viala, Les réserves d’interprétation dans la jurisprudence du Conseil
constitutionnel, LGDJ, 1999 ; Thierry Di Manno, Le juge constitutionnel et la technique des décisions
interprétatives en France et en Italie, Economica/PUAM, 1997.
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52
[12] Guillaume Drago, Contentieux constitutionnel français, 5e édition, PUF, 2020 ; Dominique Rousseau, Droit
du contentieux constitutionnel, 10e éd., LGDJ/Lextenso, p. 156-158.
53
[13] Conseil constitutionnel, décision n°59-2 DC du 24 juin 1959, Règlement de l’Assemblée nationale, Rec., p.
58, article 2 du dispositif : « Sont déclarés conformes à la Constitution, sous réserve des observations qui suivent
[…] ».
54
[14] Conseil constitutionnel, décision n°84-181 DC du 11 octobre 1984, Liberté de la presse, Rec., p. 78, article
2 du dispositif.
55
[15] Conseil constitutionnel, décision n°82-142 DC du 27 juillet 1982, Loi sur la communication audiovisuelle,
Rec., p. 52, cons. n°8 : « […] qu’ainsi les dispositions de l’article 4 […] de la loi présentement examinée sont
dépourvues de tout effet juridique […] dès lors, en raison même de leur caractère inopérant, il n’y a pas lieu d’en
faire l’objet d’une déclaration de non-conformité à la Constitution ».
56
[16] Conseil constitutionnel, décision n°92-307 DC du 25 février 1992, Conditions d’entrée et de séjour des
étrangers en France, Rec., p. 48, cons. n°30, ajoute des conditions qui ne sont pas prévues par le texte soumis à
son contrôle : « […] il convient de relever par ailleurs que toute décision infligeant une sanction peut faire l’objet
devant la juridiction administrative d’un recours de pleine juridiction […] ».
57
[17] Conseil constitutionnel, décision n°89-260 DC du 28 juillet 1989, Loi relative à la sécurité et à la
transparence du marché financier, Rec., p. 71, cons. n°22 : « […] qu’il appartiendra donc aux autorités
administratives et judiciaires compétentes de veiller au respect de cette exigence dans l’application des
dispositions de l’ordonnance du 28 septembre 1967 modifiée ».
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d’État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé ». Les modalités d’application de
l’article 61-1 C ont été précisés par la loi organique n°2009-1523 du 10 décembre 2009, modifiée par la loi
organique n°2010-830 du 22 juillet 2010. La réforme de la QPC est entrée en vigueur le 1er mars 2010.
Manquait un outil pour garantir la constitutionnalité de la loi
- CE se refuse = 1936 arrêt Arrighi (peut conventionnalité mais pas constitutionnalité)
Un seul juge = Cconstit = art 61 = pas la loi qui était jugé mais la loi avant sa promulgation donc
pourrait ne jamais rentrer en vigueur. /= avec la DE = recours constit DE, Espagne, Italie. Pourquoi
attendre, le syst juridique fr pas organisé autour de la constit de la loi. Les organes chargés de la
protection des dts et libs = CE (protecteur libs publiques = dt et lib fondamentaux (fondamental =
constitutionnel)) et Ccass (art 66). Même si infra constit fonctionne bien on va quand même faire
remonter au constit. = changer de niveau de norme de contrôle pas TDG mais pcpe constitutionnel.
Si on prend art 37 = grand champ hors loi. => pas de modification fondamental de l’organisation
instit française. Le Cconstit ne devient pas une juridiction suprême = pas de cassation. Suprême =
il faut pouvoir réviser et aussi pas une juridiction suprême car
CEDH Cheriet Beneseguir = impose pas au CE de reprendre son arrêt et de rejuger.
Malgré l’avancée importante que permet ce recours individuel, il convient de remarquer que les conditions
de recevabilité l’éloignent du recours constitutionnel allemand (Verfassungsbeschwerde) de l’article 93,
alinéa 1er, n° 4a de la Loi fondamentale (1). Les effets de la QPC présentent également quelques spécificités
(2).
1. Les conditions de recevabilité de la QPC
2. a) L’objet de la QPC : une disposition législative portant atteinte aux droits et libertés garantis par
la Constitution
La QPC ne peut pas être qualifiée de recours constitutionnel direct. Le justiciable n’a pas la possibilité de
saisir directement le Conseil constitutionnel. La question de constitutionnalité est posée dans le cadre d’un
litige concret. La loi organique du 1er décembre 2010 prévoit que la QPC peut être soulevée devant toute
juridiction de l’ordre judiciaire ou administratif en précisant qu’une QPC ne peut être posée devant une
Cour d’assises. Toutefois, le recours constitutionnel indirect peut être formé à l’occasion de l’appel de la
décision rendue par une Cour d’assises[18]58. Excepté cette spécificité, la QPC peut être soulevé devant
n’importe quelle juridiction à n’importe quel moment de la procédure. Les juges du fond vérifient la
recevabilité du recours et peuvent décider de transmettre la question au Conseil d’État ou à la Cour de
cassation afin que ces hautes juridictions de l’ordre administratif et judiciaire puissent décider d’une
transmission au Conseil constitutionnel. En cas de rejet de la QPC, le procès se poursuit, mais en cas de
transmission au Conseil d’État ou à la Cour de cassation, « la juridiction sursoit à statuer jusqu’à la réception
de la décision du Conseil d’État ou de la Cour de cassation ou, s’il a été saisi, du Conseil
constitutionnel »[19]59. En cas de refus de transmission, aucun recours n’est possible.
Voir [18] :
58
[18] Article 23-1 de l’ordonnance n°58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel modifiée par la loi organique du 10 décembre 2010 : « Le moyen ne peut être soulevé devant la
cour d’assises. En cas d’appel d’un arrêt rendu par la cour d’assises en premier ressort, il peut être soulevé dans
un écrit accompagnant la déclaration d’appel. Cet écrit est immédiatement transmis à la Cour de cassation ».
59
[19] Article 23-3 de l’ordonnance N°58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel modifiée par la loi organique du 10 décembre 2010.
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L’objet de la QPC est une « disposition législative » applicable au litige concret[20]60 et soupçonnée de
« porter atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit ».
QPC = peut ê soulevée au plus bas et pas n’importe quand saisir Cconstit pour dire tel loi est inconstit
Les « droits et libertés » garantis par la Constitution s’entendent comme les droits et libertés protégés par
les dispositions comprises dans le « bloc de constitutionnalité » : le corps de la Constitution de 1958 et son
préambule de 1958 ainsi que les textes auquel il renvoie (la Déclaration des droits de l’homme de 1789,
le préambule de 1946 et la Charte de l’environnement de 2005). La condition d’atteinte aux droits et
libertés exclut le droit constitutionnel procédural ou institutionnel. Aucune QPC ne peut être soulevée
contre une disposition législative ne respectant pas la procédure législative[21] 61 . Cependant, si une
irrégularité procédurale porte indirectement atteinte à un droit ou une liberté constitutionnellement
garantis, la QPC peut être soulevée[22]62.
Quelles sont ces droits et libertés ?
Pas de QPC sur la procédure, ne relève pas de la protection des droits et libertés = pas de QPC
Existe des cas dans lesquels le non-respect d’une dispo procédural peut porter atteinte aux droits et liberté
(Ordre des avocats du barreau de Bastia) [22]
Le Conseil constitutionnel a élargi son contrôle en décidant d’examiner l’interprétation d’une disposition
législative donnée par les juges ordinaires : « tout justiciable a le droit de contester la constitutionnalité de
la portée effective qu’une interprétation jurisprudentielle confère à cette disposition »[23]63.
60
[20] Il s’agit d’une disposition de rang législatif : une loi adoptée par le Parlement ou une ordonnance ayant
fait l’objet d’une loi de ratification en application de l’article 38 C.
61
[21] Conseil constitutionnel, décision n°2010-5 QPC du 18 juin 2010, SNC Kimberly Clark, Rec., p. 114, cons.
n°4 : «[c]onsidérant […] que les dispositions de l’article 14 de la Déclaration de 1789 sont mises en œuvre par
l’article 34 de la Constitution et n’instituent pas un droit ou une liberté qui puisse être invoqué, à l’occasion d’une
instance devant une juridiction, à l’appui d’une question prioritaire de constitutionnalité […] ».
62
[22] Conseil constitutionnel, décision n°2011-223 QPC du 17 février 2012, Ordre des avocats du barreau de
Bastia, Rec., p. 126, cons. n°3 : « [c]onsidérant […] que la méconnaissance par le législateur de sa propre
compétence ne peut être invoquée dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité que dans le cas
où est affecté un droit ou une liberté que la Constitution garantit ».
63
[23] Conseil constitutionnel, décision n°2010-39 QPC du 6 octobre 2010, Mmes Isabelle D. et Isabelle B., Rec.,
p. 264.
64
[24] La liste est disponible à l’adresse suivante : https://www.conseil-constitutionnel.fr/dispositions. Lien
consulté le 20 avril 2021.
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- pas dépourvu de caractère sérieux (dans le sens pas fantaisiste mais ici vrai difficulté
constitutionnelle)
[24] Tout me monde en avait marre de la garde à vue : chgt de circonstances de droit ou de fait. DC
30.7.2010 n°2010-14/22(début QPC 1.3.2010) Daniel W = garde à vue pour suspicion de vol = loi modifiée
relative à la garde à vue. Normalement dans une affaire pénale un peu importante proc saisi par OPJ et
prescrit éventuellement garde à vue et va permettre de discuter avec la personne, cas particuliers et dans
le cadre d’une affaire si importance un peu particulière → instruction pour choses les plus lourdes avec un
J d’instruction et la garde à vue = recueil des preuves mais cette loi de 1993 était devenue une sorte d’arme
massive de droit pénal. (3% renvoyé au trib). Enquête préliminaire faits dénoncés ; GAV devient sorte de
gare de triage. GAV sorte de machine a broyer, pas d’avocat = a l’époque
=> tous les obs extérieurs sont confrontés = long.
=> Cconstit = considérant 15 à 18
→ 93 conforme mais depuis pratique majoritaire devenu phase pénale principale donc réexamen d’une
dispo pas que dans le texte mais dans la mise en œuvre concrète
Csque = articles contraires à la c. Cconstit abroge pour le futur
Ce principe est tempéré par la possibilité de soulever une QPC en cas changement de circonstances de droit
ou de fait. Le changement des circonstances de droit signifie que les données juridiques existantes au
moment où la disposition a été déclarée constitutionnelle ne sont plus les mêmes, ce qui peut résulter
notamment d’une révision constitutionnelle ou d’une modification du droit international et européen qui
rend la disposition législative incompatible avec la Constitution. En ce qui concerne le changement des
circonstances de fait, il s’agit d’une « transformation importante » des données factuelles ayant permis la
déclaration de constitutionnalité de la disposition législative contestée[25] 65 . Elle peut être d’ordre
économique, sociologique, technologique[26]66.
Permet de déroger à la 2ème condition pour la transmission de la QPC
Etendue encore son contrôle non pas en prenant en compte les circonstances de droit et de faits
mais en prenant en compte la JP établie du CE ou Ccass
o Cconstit = n’exclut pas de prendre en compte la loi in abstracto mais la loi aussi telle qu’elle
est interprétée = dépend des juridictions suprêmes.
La question soulevée doit également avoir un « caractère sérieux ». Cette condition est appréciée par les
juges judiciaires et administratifs. La possibilité pour le juge ordinaire de ne pas transmettre au Conseil
constitutionnel une question qu’il juge ne présentant pas un caractère sérieux conduit à une érosion du
monopole du contrôle de constitutionnalité exercé par le Conseil constitutionnel. En effet, le juge ordinaire
exerce une forme de contrôle qui ne peut pas aboutir à déclarer une disposition contraire à la Constitution,
mais qui peut lui permettre de la déclarer conforme à la Constitution [27]67.
Lien manifeste
65
[25] Conseil constitutionnel, décision n°2010-14/22 QPC du 30 juillet 2010, M. Daniel W. et autres, JORF du 31
juillet 2010, p. 14198, cons. n°15 et n°18: « […] toutefois […] depuis 1993, certaines modifications des règles de
la procédure pénale ainsi que des changements dans les conditions de sa mise en œuvre ont conduit à un recours
de plus en plus fréquent à la garde à vue et modifié l’équilibre des pouvoirs et des droits fixés par le code de
procédure pénale […] ces modifications des circonstances de droit et de fait justifient un réexamen de la
constitutionnalité des dispositions contestées ».
66
[26] V. Dominique Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, 10e éd., LGDJ/Lextenso, 2013, p. 248.
67
[27] V. par exemple Conseil d’État, 16 avril 2010, n°320667 concernant l’organisation interne du Conseil d’État :
« […] il résulte de tout ce qui précède que les questions de constitutionnalité invoquée ne sont pas nouvelles et
ne présentent pas un caractère sérieux ; que par suite, sans qu’il soit besoin de saisir le Conseil constitutionnel,
les moyens […] doivent être écartés ».
COQUET Noémie
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68
[29] Conseil constitutionnel, décisions n°2010-108 QPC du 25 mars 2011, Marie-Christine D., JORF du 26 mars
2011, p. 5406, cons. n°5 : « […] les dispositions de l’article 62 de la Constitution réservent à ce dernier [Conseil
constitutionnel] le pouvoir tant de fixer la date de l’abrogation et reporter dans le temps ses effets que de prévoir
la remise en cause des effets que la disposition a produits avant l’intervention de cette déclaration ».
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est celle de moyens soulevés tirés à la fois de la non-conformité de la loi avec la Constitution et avec un
traité international. La conformité du caractère prioritaire de la QPC avec le droit de l’Union européenne a
été examinée par la Cour de Justice de l’Union européenne à l’occasion d’une question préjudicielle [30]69.
Dans un arrêt de Grande chambre, la Cour de Justice considère l’article 61-1 C. conforme au droit de l’Union
européenne [31]70. Le contrôle de conventionnalité dans le cadre de l’article 55 C et le contrôle du droit
interne au regard des dispositions du droit de l’Union européenne découlant de l’article 88-1 C restent par
conséquent possibles, même après la mise en œuvre de la procédure de la QPC car « un brevet de
constitutionnalité ne vaut pas nécessairement brevet de conventionnalité » [32]71.
[28] Cour de cassation, civ., 16 novembre 2010, Mariage de personnes de même sexe, n°10-40-042 : « […]
attendu que les questions posées font aujourd’hui l’objet d’un large débat dans la société […] que comme
telles, elles présentent un caractère nouveau au sens que le Conseil constitutionnel a donné à ce critère
alternatif de saisine » et Conseil d’État, 16 mars 2012, Accouchement sous X, n°355087, cons. n°4 : « […]
que le moyen tiré […] soulève une question qui, sans être nouvelle, présente un caractère sérieux […] ».
69
[30] Cour de Cassation, 16 avril 2010, Melki et Abdeli, n°10-40.001.
70
[31] CJUE, Grande chambre, 22 juin 2010, Melki et Abdeli, aff. C-188/10 et C-189/10, points 52 s. À la suite de
la réponse de la Cour de Justice, la Cour de cassation, dans un arrêt du 29 juin 2010 (n°12133) décide de laisser
« inappliquées les dispositions de l’ordonnance du 7 novembre 1958 modifiée prévoyant une priorité d’examen
de la question de constitutionnalité ».
71
[32] Bertrand Mathieu, « Les décisions du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de
l’homme : Coexistence – Autorité – Conflits – Régulation », Les Nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel,
n°32, 2011, p. 46.
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Le CE a mis lgtps a appliqué l’incitation du Ccass de son contrôle de conv de la loi. Très lgtps JP 1.3.1968 =
syndicat nationale des semoules = Traité de Rome qui prévoyait l’union douanière = droit de douane à
l’entrée de la CEE et à l’intérieur pépouze. FR 1962 = signe T avec l’Algérie relative à la libre circu de
marchandises (vin, semoule) en exemption des droits de douane. T FR/Algérie vs T de Rome. Syndicat nat’
des semoules respecte le T de Rome ? CE dit que T de Rome 1957 et T de l’Algérie 1962. L l’union douanière
et le traité je respecte plus l’union douanière. CE = loi la + récente déroge à la loi la plus ancienne = loi prime
sur le T
1° IVG :
1° Jacques Vabres = pas de contrôle de conv
20.10.1989 = CE = appliquera le T
DC élection Val d’Oise 21.10.1988 DC88-1082/ : Cconstit saisi comme juge électoral accepte d’appliquer le
T pour examiner la loi électoral française vis-à-vis de la CEDH = ctrle de conventionnalité même si la loi
électoral est postérieure. Invite le CE a abandonner sa DC des semoules
CE arrêt Nicolo = T supérieur que la loi soit antérieure ou postérieure
Juge assure primauté des T sur la loi dans l’ordre intérieur ce qui relativise l’importance de la norme constit
substantielle (dt de la propriété par exemple)
Est-ce que les traités au niveau constit ne servent pas à protéger les droits substantielles.
Un texte L est incompatible avec des dispo constit qui les suivent
Quand on parlera de la Charte de l’environnement = abrogation de dispo L antérieures. (eev =
charte 2005)
QPC = évolution. Forme inaboutie de contrôle constit de la loi
Théorie de l’écran législatif : loi inconstit = règlement = inconstit
Pourquoi le CE a-t-il été créé
« Juge ordinaire, juge constitutionnel ? »
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Art 52 : CE rédige les lois. Tribunat et la … législative =discute. Après chute de l’empire, ne disparait pas =
fonction de contrôle et d’administration. Aujourd’hui il contrôle les projets de loi = ctrle de constit ? pas
juridictionnel mais consultatif de constitutionnalité. N’agit pas en tant que juge mais comme conseil. Art 37
al 2 C = déclassement
Forme de ctrle constit
1. Considérant, en premier lieu, qu’aux termes de l’article 55 de la Constitution : “Les traités ou accords
régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des
lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie.” ;
2. Considérant que, si ces dispositions confèrent aux traités, dans les conditions qu’elles définissent,
une autorité supérieure à celle des lois, elles ne prescrivent ni n’impliquent que le respect de ce
principe doive être assuré dans le cadre du contrôle de la conformité des lois à la Constitution prévu
à l’article 61 de celle-ci ;
1. Considérant qu’une loi contraire à un traité ne serait pas, pour autant, contraire à la Constitution ;
1. Considérant que, dans ces conditions, il n’appartient pas au Conseil constitutionnel, lorsqu’il est
saisi en application de l’article 61 de la Constitution, d’examiner la conformité d’une loi aux
stipulations d’un traité ou d’un accord international ;»
Reprise le 30.5.2022
Emergence au niv internat des études du droit constit et l’attachement des grandes D contempo.
Standardisation de la garantie des dts et libertés et au niv constit.
Hiérarchie des normes = modèles pour dvlpement des dts fonda
Dts fonda = terme impressionant mais translitération française de l’allemand = GR qui existait pas vrm dans
la terminologie française
Idée de constitutionnalisation
FR = 2 écoles
- Dt pô = dt constit comme organisation de l’E
- Ecole d’aix = garantie des dts et libertés (Pr. Favoreux). Basée sur constitutionnel allemand.
Favoreux a lu Michel Fromon (1er directeur du CJFA) = la chronique du dt constitutionnel allemand
à la revue du droit public. 1975 fait un rapport de la BVG. Essaye de la systématiser
« 60 ans d’influence juridiques réciproques franco-allemands » articles
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Normes de procédure :
Le principe d’égalité, si important en droit français, se retrouve sous trois formes dans la Déclaration : à
l’article 1er sous la forme d’une déclaration générale, à l’article 6 sous la forme du principe d’égalité devant
la loi, à l’article 13 dans l’égalité devant les charges publiques. C’est sans conteste l’article 6 qui a le plus
d’influence sur le droit positif.
Aux termes de l’article 1er de la Déclaration : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Etrangement, par son
caractère très général l’article 1er, si important symboliquement, n’a que peu d’applications en droit
constitutionnel positif. Sur le plan symbolique, cet article condamne le système des privilèges de l’Ancien
Régime est légitime les nouvelles distinctions sociales fondées sur l’utilité commune. Le Conseil
constitutionnel fait parfois appel à cet article comme « argument d’appui à portée symbolique forte »
(Thierry Renoux, Michel de Villiers et Xavier Magnon, Code constitutionnel, édition 2019.). Il a été utilisé
pour la première fois en 2007 à l’occasion du contrôle d’une loi relative aux contrôles ADN des mineurs
étrangers (CC, décision n° 2007-557 DC du 15 novembre 2007, Loi relative à la maîtrise de l’immigration, à
l’intégration et à l’asile. Verpeaux, Michel, « Des jurisprudences classiques au service de la prudence du
juge. A propos de la décision n° 2007-557 DC du 15 novembre 2007, Loi relative à la maîtrise de
l’immigration, à l’intégration et à l’asile », La Semaine juridique. Édition générale, 2008, n° 1, p. 20-24.). Son
usage semble depuis être réservé aux questions ayant des résonnances ethniques (V. pour son utilisation
concernant une loi portant sur les gens du voyage : CC 5 octobre 2012, n° 2012-279 QPC, cons. 12 et 13).).
L’article 2 de la Déclaration établit une liste de quatre droits naturels et imprescriptibles de l’homme : la
liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression (aucune expression dans la jp du dt constit)
Ces quatre droits sont ici énoncés à titre général et sont protégés par ailleurs, soit directement dans la
Déclaration, soit dans d’autres dispositions constitutionnelles.
La liberté
Le pcpe G de liberté art 2 et ensuite différentes déclinaisons.
La liberté se définit par rapport au dts, on a une liberté car on respecte les dts des autres. Liberté = ce qu’on
peut exprimer sans nuire aux autres. Dans chaque domaine un déclinaison = liberté contractuelle dans le
mariage par ex, liberté d’entreprendre = économique ;
La liberté, outre à l’article 2, est protégée aux article 4 DDHC (liberté d’entreprendre, liberté contractuelle)
11 DDHC (liberté de communication, liberté d’expression). Elle est protégée par les Principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République évoqués à l’alinéa 1er du Préambule de la
Constitution de 1946 et dégagés par le Conseil constitutionnel et plus précisément la liberté d’association,
la liberté individuelle, la liberté d’enseignement, la liberté de conscience. La liberté syndicale est garantie à
l’alinéa 6 du Préambule de la Constitution de 1946. La Constitution de 1958 garantit à l’alinéa 2 de son
préambule et à son article 53 la libre détermination des peuples ; l’article 3 C garantit la liberté du suffrage ;
l’article 4 C garantit la liberté de formation des partis et groupements politiques. L’article 66 garantit la
liberté individuelle. L’article 72 C enfin, garantit la libre administration des collectivités territoriales.
Nous venons de citer la liberté individuelle de l’article 66 C. Il est ici nécessaire d’apporter des précisions
terminologiques et notionnelles.
Sur le plan terminologique il est nécessaire de distinguer la liberté individuelle (au singulier) et les libertés
individuelles (au pluriel). Le terme « liberté individuelles » au pluriel désigné l’ensemble des droits et
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libertés fondamentaux attachés à l’individu par opposition aux « libertés collectives » qui, reconnues à un
groupe d’individus, déterminent une forme d’exercice collectif de certains doits et libertés, comme la
liberté d’association ou la liberté de réunion (V. Favoreu, 14ème édition, p. 819). La « liberté individuelle »
désigne la protection de l’individu contre les formes de limitation de sa liberté « corporelle » ou la
détermination d’un espace intime de l’individu, inviolable par les pouvoirs publics.
Liberté individuelle = liberté corporelle assimilable à la sureté
Les libertés individuelles (liberté de conscience) = propres et ne nécessitent pas d’ê exercées en grp ->
Opposition libertés collectives (liberté de réunion) => distinction pas très importante mais manière de
classer.
Les libertés individuelles ne s’opposent pas aux libertés publiques (celles qu’on exerce vis-à-vis de l’E =
liberté d’abstention (dt de 1ère G°) (l’E par son abstention permet de publier un journal etc.)
Liberté de conscience, liberté fondamentale ?
Oui car inscrite dans un texte constit = DDHC et liberté fondamentale = garantie au rang constit. Mais toutes
les libertés ne sont pas toutes fonda. Ex : liberté du commerce et de l’industrie = pas lib fonda car pas
garantie constit.
A cet égard une évolution a eu lieu et un glissement notionnel a été opéré par le Conseil constitutionnel. Si
les articles 2 et 4 de la Déclaration protègent la liberté personnelle, l’article 66 C confie au juge judiciaire la
protection de la liberté individuelle. Equivalent à la sureté dans sa définition actuelle cité à l’art 2.
REPRENDRE COURS SUR LA TERMINOLOGIE FICHE. Ex JA pour la rétention admin. 12h/j = pas une atteinte
à la sureté ou lib indiv au sens de l’art 66C. Les deux notions ont pu un temps paraître équivalentes mais il
n’en est rien. L’interprétation initiale de la notion de liberté individuelle de l’article 66 C était large. Par
exemple dans sa décision dite « fouille des véhicules » de 1977 le Conseil constitutionnel rattache la
protection du véhicule privé à la liberté individuelle (CC, décision 76-75 DC du 12 janvier 1977, Loi autorisant
la visite des véhicules en vue de la recherche et de la prévention des infractions pénales (« Fouille de
véhicules »).). Dans sa décision du 13 août 1993 le Conseil constitutionnel considère que sont des
composantes de la liberté individuelle notamment la liberté d’aller et venir, la liberté du mariage, le droit
de mener une vie familiale (cons. 3) et l’inviolabilité du domicile (cons. 9) (CC, décision 93-325 DC du 13
août 1993, Loi relative à la maîtrise de l’immigration et aux conditions d’entrée, d’accueil et de séjour des
étrangers en France.). Le Conseil constitutionnel va progressivement détacher de la liberté individuelle le
respect de la vie privé (CC, décision 98-405 DC du 29 décembre 1998, Loi de finances pour 1999, cons. 60 et
62.), la liberté d’aller et venir (CC, décision 99-411 DC du 16 juin 1999, Loi portant diverses mesures relatives
à la sécurité routière et aux infractions sur les agents des exploitants de réseau de transport public de
voyageurs, cons. 2 et 20.), l’inviolabilité du domicile pour les rattacher aux articles 2 et 4 DDHC (CC, décision
2003-467 DC du 13 mars 2003, Loi pour la sécurité intérieure, cons. 8. CC, décision 2004-492 DC du 2 mars
2004, Loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité, cons. 4.).
Il résulte de ces évolutions que la liberté individuelle de l’article 66 est limitée aux mesures restreignant
strictement la liberté corporelle de l’individu (essentiellement emprisonnement ou hospitalisation d’office,
assignations à domicile pour une durée de plus de 12 heures par jour (CC, QPC, 22 décembre 2015, décision
n° 2015-527.)). Elle correspond à la sûreté visée à l’article 2.
Les droits de l’H = dts et libs garantis par la DDHC ou la CEDH. Effet d’assimilation
7 notions citées dans ce paragraphe en noir à connaître
- Droits de l’homme
- Sureté
- Libertés indiv
- Libertés publiques
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- Liberté indiv
- Liberté collective
- La liberté (au sens de l’article 2)
La sûreté
Nous venons de le dire, la sûreté est une forme particulière de liberté : elle correspond dans sa forme
actuelle à la liberté individuelle de l’article 66 de la Constitution.
La propriété
La consécration de la propriété comme droit naturel et imprescriptible marque évidemment l’attachement
des révolutionnaires à la garantie de la propriété privée mais également à toutes ses implications directes
et indirectes, notamment la liberté d’entreprendre. La Déclaration protège la propriété à deux endroits : à
l’article 2 qui vise par son caractère très général englobe toutes les atteintes à la propriété et l’article 17 (v.
infra) qui défend l’individu contre les privations de sa propriété (Sur la distinction entre atteintes au droit
de propriété et privation du droit de propriété, v. par exemple : CC, 1er août 2013, décision 2013-337 QPC.).
La résistance à l’oppression
Le contenu précis de la résistance à l’oppression est difficile à déterminer. La consécration de ce droit
naturel de l’homme est probablement marquée par l’histoire et la volonté de justifier la désobéissance
civile contre les abus du pouvoir monarchique. Si le Conseil constitutionnel a consacré sa valeur juridique
de manière incidente (Dans sa célèbre décision « Loi de nationalisation », le Conseil constitutionnel se
contente en réalité de constater que la résistance à l’oppression est mise au même rang que le droit de
propriété. CC, 16 janvier 1982, décision n° 81-132 DC « Loi de nationalisation », cons. 16.) il n’a jamais eu
l’occasion d’en déterminer le contenu.
Constitution sur le fondement de l’article 54 C. est attentif à la garantie des « conditions essentielles
d’exercice de la souveraineté nationale » (C’est par référence aux conditions essentielles d’exercice de la
souveraineté nationale que le Conseil constitutionnel examine les abandons de souveraineté entraînés par
les traités européens, en particulier depuis le Traité de Maastricht. V. CC 9 avril 1992, décision n° 92-308
DC).
celles de la liberté d’entreprendre, il est possible d’y porter atteinte pour assurer d’autres exigences
constitutionnelles à condition que l’atteinte soit proportionnée à l’objectif poursuivi (Ibid.).
L’article 4 DDHC est enfin le fondement direct d’un principe de responsabilité personnelle (pas porter
atteinte au tiers). Le Conseil constitutionnel l’énonce dans un considérant qui frappe par sa clarté : […] nul
n’ayant le droit de nuire à autrui, en principe tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer » (CC 22 octobre 1982, décision n° 82-
144 DC, Loi relative au développement des institutions représentatives du personnel, cons. 3.) élevant au
rang constitutionnel le principe classique énoncé à l’ancien article 1382 du code civil (nouvel article 1240).
Nous renvoyons aux développements du présent ouvrage consacrés au droit des obligations l’analyse
détaillée du contenu de ce principe.
Article 5 : La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société
« La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n’est pas défendu par la
loi ne peut être empêché ; et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas. »
Emanation de l’article 4, sorte de déclinaison. Liberté pcpe, Restriction exception.
Qu’est-il nuisible à la soc ?
Compétence de droit pénal et législative ?
Gouv ou le L qui détermine ce qui nuit ou pas à la soc
A contrario : le pouvoir réglementaire peut interdire des actions nuisibles
Il s’agit d’une disposition de formulation générale dont l’application n’est pas fréquente ou intervient en
liaison avec d’autres normes de rang constitutionnel. Ainsi, le Conseil constitutionnel juge que les
restrictions, relatives au cumul des fonctions exécutives locales qui ne permettent pas d’exercer
simultanément les fonctions de maire, de président d’un conseil général et de président d’un conseil
régional, ne sont pas contraire à la première partie de l’article 5 : « [c]onsidérant […] que les incompatibilités
critiquées ne sont contraires ni à l’article 5 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
[…] qu’il était en effet loisible au législateur de renforcer les incompatibilités entre fonctions électives […] »
(CC, 30 mars 2000, décision n°2000-426 DC, Loi relative à la limitation du cumul des mandats électoraux et
des fonctions et à leurs conditions d’exercice, cons. 5.).
La seconde phrase de l’article 5 formule le principe selon lequel la liberté est la règle générale et les
dispositions restrictives portant sur les modalités d’exercice d’une liberté ne doivent pas être
disproportionnées. Dès 1982, sans se référer explicitement à cet article de la DDHC, le Conseil conclut que
« cette réglementation, qui répond dans des circonstances données à la sauvegarde de l’ordre public, ne
doit pas excéder ce qui est nécessaire à garantir l’exercice d’une liberté » (CC, 27 juillet 1982, décision n°82-
141 DC, Loi sur la communication audiovisuelle, cons. 4.). Par la suite, les Sages voient en l’article 5 combiné
aux articles 4, 6 et 16 DDHC le fondement de l’objectif de valeur constitutionnelle d’accessibilité et
d’intelligibilité de la loi (CC, 16 décembre 1999, décision n°99-421 DC, Loi portant habilitation du
Gouvernement à procéder, par ordonnances, à l’adoption de la partie législative de certains codes, cons.
13.). Le principe d’intelligibilité de la loi dont fait partie l’exigence de clarté de la loi commande au
législateur de garantir des dispositions normatives exemptes d’une interprétation contraire à la
Constitution et contre le risque d’arbitraire en adoptant des règles législatives suffisamment précises (CC,
27 juillet 2006, décision n°2006-540 DC, Loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de
l’information, cons. 9.).
COQUET Noémie
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la Constitution un article 34-1 dont l’alinéa 1er dispose que « Les assemblées peuvent voter des résolutions
dans les conditions fixées par la loi organique ». Une résolution n’a aucun caractère normatif.
Le principe d’égalité
Comme nous l’avons exposé supra, le principe d’égalité est l’un des principes structurants de l’ordre
juridique français. Sujet à d’innombrables adaptations et compromis en raison même de son champs
d’application, il irrigue la plupart des domaines du droit public.
Précisons en premier lieu que le principe d’égalité devant la loi ne renvoie pas à la « loi » (Gesetz) mais à
l’ensemble des normes générales et impersonnelles : les textes législatifs votés par le Parlement, les actes
réglementaires adoptés par l’exécutif national, les actes réglementaires adoptés par les exécutifs locaux. Il
s’agit donc la loi « loi » au sens matériel et non au sens organique.
Il convient d’ajouter que si l’article 6 de la Déclaration est l’expression la plus ancienne et la plus importante
du principe d’égalité, on retrouve ce principe dans de nombreux autres textes constitutionnels : à l’alinéa
1er du préambule de la Constitution de 1946 (réaffirmation de l’égalité de tous les êtres humains sans
distinction de race, de religion ni de croyance), à l’alinéa 3 du même texte (égalité entre les femmes et les
hommes), à l’article premier de la Constitution de 1958 (égalité devant la loi), article 3 de la Constitution (la
souveraineté appartient au peuple dans son ensemble) (v. par ailleurs les développements consacrés au
principe d’égalité).
6 premiers fondent les grandes lignes. Lire le reste et leçon suivante
L’article 7 forme, avec l’article 8, un ensemble normatif comportant le principe de légalité en matière
pénale. Le contenu de l’article 7 se retrouve dans le Code pénal de 1810 (article 111-3) qui dispose que
« Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou
pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement ».
Il résulte de l’article 8 qu’aucune peine ne peut être prononcée si le principe de la légalité des délits et des
peines, le principe de nécessité des peines et le principe de non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère ne
sont pas respectés.
L’article 8 fait directement écho au principe lié au droit pénal « Nullum crimen, nulla poena sine lege » (Nulle
peine sans crime, nulle peine sans loi) qui signifie que le législateur possède la compétence répressive. En
effet, dans la Déclaration, l’article 7 et l’article 8 constituent une application directe de cette maxime de
droit pénal en étendant son champ d’application au domaine procédural. Ces principes sont applicables « à
toute sanction ayant le caractère de punition » prononcée par un juge ou par une autorité administrative
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(privation de liberté, amendes…) (CC, 17 janvier 1989, décision n°88-248 DC, Loi modifiant la loi n°86-1067
du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, cons. 35 : « Considérant que ces exigences ne
concernent pas seulement les peines prononcées par les juridictions répressives mais s’étendent à toute
sanction ayant le caractère d’une punition même si le législateur a laissé le soin de la prononcer à une
autorité de nature non judiciaire ».). Les sanctions peuvent également être de nature financière sans
qu’elles soient constitutives d’une amende (majorations fiscales ou réparations) ou de nature disciplinaire,
revêtir la forme d’une interdiction ou d’un retrait d’autorisation.
La nécessité des peines doit être entendue à la lumière de l’article 5 DDHC : seules les actions nuisibles à la
société peuvent être pénalement sanctionnées.
Le principe de non-rétroactivité de la loi pénale est introduit dans les déclarations de l’époque
révolutionnaire postérieure à la DDHC : l’article 14 de la Déclaration de 1793, l’article 14 de la Déclaration
de l’an III. Plus tardivement, la Déclaration d’avril 1946, dans son article 10, dispose de manière plus
générale que « la loi ne peut avoir un effet rétroactif » en ne ciblant pas expressément le domaine du droit
pénal. Le principe défini à l’article 8 DDHC ne s’applique qu’en matière répressive (CC, 29 décembre 1989,
décision n°89-268 DC, Loi de finances pour 1990, cons. 39 : « Considérant, d’autre part, que le principe de
non-rétroactivité des lois n’a valeur constitutionnelle, en vertu de l’article 8 de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen, qu’en matière répressive […] ». ) et contient deux règles : la non-rétroactivité de la
loi pénale plus sévère et la rétroactivité de la loi pénale plus douce. Dans l’hypothèse de la première règle,
la date de la commission de l’infraction est importante : si elle est postérieure à l’entrée en vigueur de la
loi plus sévère, le principe de non-rétroactivité ne s’applique pas et la loi plus sévère sera appliquée ; si, en
revanche, l’infraction est antérieure à la loi plus sévère, cette dernière ne s’appliquera pas. Toutefois,
certaines zones d’ombre subsistaient avant l’introduction en droit français de la question prioritaire de
constitutionnalité permettant un contrôle a posteriori de la loi. Le juge pénal refusait ainsi d’appliquer
l’article 8 DDHC si le législateur avait décidé que la loi d’application de peines plus sévères s’appliquait de
manière rétroactive (Cass. crim., 12 juin 1989, n°87-85. 197, Bull. crim., 1989, n°251, p. 622 : « Qu’en effet
[…], les juges répressifs sont tenus d’appliquer la loi en toutes ses dispositions sans pouvoir en apprécier la
constitutionnalité »). Une loi prévoyant son application rétroactive qui n’avait pas fait l’objet d’un contrôle
de constitutionnalité a priori en vertu de l’article 61 C s’appliquait excepté les cas où le juge contrôlait la
conventionnalité de la disposition législative conformément à l’article 55 C.
Le pendant du principe de non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère est celui de la rétroactivité de la loi
pénale plus douce. Pourtant, il n’est pas mentionné expressis verbis ni dans la DDHC ni dans une autre
disposition de valeur constitutionnelle. Le nouveau Code pénal le consacre au rang législatif : « Toutefois,
les dispositions nouvelles s’appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n’ayant pas
donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les
dispositions anciennes » (article 112-1).
présomption d’innocence qui est longtemps restée occultée par les textes de nature pénale. À titre
d’exemple, le Code de procédure pénale n’y faisait aucune référence jusqu’à la loi n°2000-516 du 15 juin
2000 : « Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été
établie ». L’article 9 déclare également le principe de proportionnalité des restrictions de liberté
individuelle. Plus intéressant encore, le Conseil constitutionnel, en procédant à une lecture combinée de
l’article 9 et de l’article 8, conclut au principe de la nécessité de l’existence d’un élément moral intentionnel
ou non de l’infraction faisant l’objet d’une sanction.
La procédure de « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité » de l’article 495-7 du Code de
procédure pénale semblait poser des difficultés au regard du principe de la présomption d’innocence car il
n’est pas sûr qu’en mettant en application ce mécanisme, apparenté au « plaider coupable » existant dans
d’autres ordres juridiques, la culpabilité (reconnue) puisse vraiment être établie. Le Conseil constitutionnel
valide pourtant le dispositif en décidant que « ni cette disposition ni aucune autre de la Constitution
n’interdit à une personne de reconnaître librement sa culpabilité » (CC, 2 mars 2004, décision n°2008-562
DC, Loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité, cons. 12.).
Le principe de proportionnalité possède un champ d’application plus étendu que le principe de nécessité
des peines de l’article 8. Il s’applique à toutes les sanctions présentant les caractéristiques d’une punition :
les mesures de rétention administrative, de rétention judiciaire, la garde à vue, la détention provisoire (CC,
13 mars 2003, décision n°2003-467 DC, Loi pour la sécurité intérieure, cons. 54 ; CC, 30 juillet 2010 décision
n°2010-14/22 QPC, cons. 29 : « […] la conciliation entre, d’une part, la prévention des atteintes à l’ordre
public et la recherche des auteurs d’infractions et, d’autre part, l’exercice des libertés constitutionnellement
garanties ne peut plus être regardée comme équilibrée ; que, par suite, ces dispositions méconnaissent les
articles 9 et 16 de la Déclaration de 1789 et doivent être déclarées contraires à la Constitution ».).
Enfin, il résulte de l’article 8 combiné avec l’article 8 que la culpabilité ne peut être la conséquence de la
seule imputabilité matérielle des actes sanctionnés. Il convient de rechercher l’élément moral de l’infraction
(CC, 16 juin 1999, décision n°99-411 DC, Loi portant diverses mesures relatives à la sécurité routière et aux
infractions sur les agents des exploitants de réseau de transport public de voyageurs, cons. 16 :
« Considérant […] qu’il résulte de l’article 9 […], s’agissant des crimes et délits, que la culpabilité ne saurait
résulter de la seule imputabilité matérielle d’actes pénalement sanctionnés ; qu’en conséquence, et
conformément aux dispositions combinées de l’article 9 précité et du principe de légalité des délits et des
peines affirmé par l’article 8 […], la définition d’une incrimination, en matière délictuelle, doit inclure, outre
l’élément matériel de l’infraction, l’élément moral, intentionnel ou non, de celle-ci ».).
La liberté d’opinion et la liberté de conscience (mot qui n’est pas expressément mentionné) peuvent être
qualifiées des libertés « intérieures » et « ne connaissent de limitations que lors de leur extériorisation »
(Michel Lascombe, avec la participation de Xavier Vandendriessche et Christelle de Gaudemont, Code
constitutionnel et des droits fondamentaux commenté, 2e édition, Dalloz, 2013, p. 176 s. ). Cet aspect
extérieur fait partie de la liberté d’expression et de communication de l’article 11 de la Déclaration. Le
Conseil constitutionnel a considéré dans un premier temps que la liberté de conscience était un principe
fondamental reconnu par les lois de la République (CC, 23 novembre 1977, décision n°77-87 DC, Loi relative
à la liberté de l’enseignement, cons. 5.) pour se référer ensuite à l’article 10 (CC, 27 juin 2001, décision
n°2001-446 DC, Loi relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception, cons. 13 :
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« Considérant qu’aux termes de l’article 10 […] ; que la liberté de conscience constitue l’un des principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République ».).
La liberté d’opinion et la liberté de conscience trouvent à s’appliquer dans le domaine de la fonction
publique ou encore en droit du travail. S’agissant de la fonction publique, la liberté d’opinion doit être
tempérée par l’obligation de réserve qui incombe aux agents conformément à leur statut et la liberté de
conscience peut être exercée par les fonctionnaires mais cet exercice doit être concilié avec l’obligation de
neutralité.
En ce qui concerne le droit du travail (CE, Ass., 28 mai 1954, Barel, Rec., p. 308.), l’article 10 est repris par
le préambule de la Constitution de 1946 (article 5) : « Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi,
en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances » et par le Code du travail (article L. 1132-1) :
« Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement […] en raison de […] ses opinions
politiques, […] de ses convictions religieuses ».
Cette disposition n’est pas utilisée par le Conseil constitutionnel. Elle indique la nécessité de la force
publique pour garantir les droits de l’homme. Il est possible d’en déduire qu’il s’agit d’un instrument qui
permet l’application des autres dispositions de la Déclaration. La garantie des droits et l’éventuelle sanction
de leur non-respect sont les fondements de l’État de droit. Le juge est l’autorité qui garantit ce respect et
la force publique peut être demandée afin de faire exécuter les décisions de justice. L’article 12 se lit en
parallèle avec l’article 16 qui conditionne la Constitution à la garantie des droits et au principe de séparation
des pouvoirs. Le Conseil constitutionnel juge que les mesures d’exécution forcée prévues par une loi ne
sont mises en œuvre qu’en cas de nécessité et que l’emploi de la force publique doit être proportionné à la
menace de l’ordre public (CC, 9 janvier 1980, décision n°79-109 DC, Loi relative à la prévention de
l’immigration clandestine, cons. 5 ; CC, 19 janvier 1981, décision n°80-127 DC, Loi renforçant la sécurité et
protégeant la liberté des personnes, cons. 59.). Par ailleurs, la délégation à une personne privée « des
compétences de police administrative générale inhérentes à l’exercice de la force publique » dans le cadre
de vidéosurveillances effectuée par des opérateurs privés est contraire à la Constitution (CC, 10 mars 2011,
décision n°2011-625 DC, Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité
intérieure, cons. 19 : »[…] en confiant à des opérateurs privés le soin d’exploiter des systèmes de
vidéoprotection sur la voie publique et de visionner des images pour le compte de personnes publiques, les
dispositions contestées permettent d’investir des personnes privées de missions de surveillance générale
de la voie publique ; chacune de ces dispositions rend ainsi possible la délégation à une personne privée
des compétences de police administrative générale inhérentes à l’exercice de la ‘force publique’ nécessaire
à la garantie des droits ». ).
La « contribution » désigne ici l’impôt et sert à couvrir les charges traditionnelles de l’État : police, justice,
diplomatie, guerre. Le Conseil constitutionnel conclut que ces activités régaliennes ne peuvent pas être
financées par des revenus d’origine privée (CC, 10 mars 20211, décision n°2011-625 DC, Loi d’orientation
et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, cons. 66 : « […] les fonds de concours
sont constitués notamment par des ‘fonds à caractère non fiscal versés par des personnes morales ou
physiques pour concourir à des dépenses d’intérêt public’ ; que les modalités de l’exercice des missions de
police judiciaire ne sauraient toutefois être soumises à la volonté de personnes privées ; que, par suite, en
créant un fonds de soutien à la police technique et scientifique et en lui affectant des contributions versées
par les assureurs, l’article 10 méconnaît les exigences constitutionnelles résultant des articles 12 et 13 de la
Déclaration de 1789 ».). L’article 13 impose une égalité entre les citoyens, mais pas l’identité de traitement
en soulignant la possibilité d’un traitement en fonction de « leurs facultés » : une répartition équitable
plutôt qu’égale des charges publiques. L’égalité devant la loi fiscale est en ce sens différente du principe
général d’égalité devant la loi. Le principe d’égalité devant les charges publiques signifie que l’impôt sur le
revenu doit être progressif sans pour autant indiquer un seuil de progressivité. Le Conseil constitutionnel
contrôle le principe d’égalité devant les charges publiques, mais reconnaît en même temps l’objectif de
valeur constitutionnelle de lutte contre la fraude fiscale résultant de l’article 13 (CC, 29 décembre 1983,
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décision n°83-164 DC, Loi de finances pour 1984, cons. 27 : « Considérant qu’il découle nécessairement de
ces dispositions ayant force constitutionnelle que l’exercice des libertés et droits individuels ne saurait en
rien excuser la fraude fiscale ni entraver la légitime répression […] ». ). Le champ d’application de cette
disposition est étendu au-delà du domaine fiscal. Ainsi, dans les cas d’indemnisations de préjudices ou de
sujétions. L’égalité devant les charges publiques ouvre la voie à l’engagement de la responsabilité des
personnes publiques, notamment de l’État (Tribunal des conflits, 8 février 1873, Blanco, Rec., 1er supp., p.
61. ). C’est également sur ce fondement que le juge administratif indemnise le préjudice subi du fait d’une
loi dans le cadre du régime de responsabilité sans faute pour rupture d’égalité devant les charges publiques
(CE, Ass., 14 janvier 1938, La Fleurette, Rec., p. 25. ). Le Conseil constitutionnel reconnaît que la loi peut
causer un préjudice qu’il convient d’indemniser (CC, 18 janvier 1985, décision n°84-182 DC, Loi relative aux
administrateurs judiciaires, mandataires-liquidateurs et experts en diagnostic d’entreprise, cons. 10, admet
le principe, mais considère qu’en l’espèce le préjudice « ne présente qu’un caractère éventuel ».).
L’indemnisation des sujétions imposées par la loi est comparable à celui exercé dans l’hypothèse d’une loi
causant un préjudice résultant de la rupture d’égalité devant les charges publiques : si le législateur fait
peser des charges particulières sur un groupe de personnes afin d’améliorer la situation d’autres catégories
de personnes ou de tous, l’intensité de la rupture d’égalité ne doit pas être trop élevée, ce qui est examiné
par le Conseil dans le cadre d’un contrôle de proportionnalité des mesures législatives (CC, 30 décembre
1987, décision n°87-237 DC, Loi de finances pour 1988, cons. 21 et 22: « Considérant que les principes
d’égalité devant la loi et d’égalité devant les charges publiques proclamés […] dans ses articles 6 et 13,
s’appliquent aussi bien dans l’hypothèse où la loi prévoit l’octroi de prestations que dans les cas où elle
impose des sujétions ; Considérant qu’il incombe au législateur, lorsqu’il met en œuvre le principe de
solidarité nationale de veiller à c que la diversité des régimes d’indemnisation institués par lui n’entraîne pas
de rupture caractérisée de l’égalité de tous devant les charges publiques ».).
Dans les décisions du Conseil constitutionnel, les références à l’article 14 sont sporadiques. La nécessité de
l’impôt est déduite de l’article 13 de la Déclaration et le Conseil semble appliquer l’article 14 dans les
hypothèses de contrôle des impôts affectés au budget général, celui de l’État, mais également au budget
des collectivités territoriales, le plus souvent dans le cadre d’examen de lois de finances (CC, 25 juillet 2001,
décision n°2001-448 DC, Loi organique relative aux lois de finances, cons. 3 : « Considérant […] que l’examen
des lois de finances constitue le cadre privilégié pour la mise en œuvre du droit garanti par cet article de la
Déclaration ».). Cette disposition permet au législateur de contrôler l’usage fait par le pouvoir exécutif des
impôts, mais intervient également dans le contrôle de la clarté de la loi fiscale. Le Conseil constitutionnel
juge qu’une loi fiscale formulée de manière complexe constitue une violation de l’article 14 (CC, 29
décembre 2005, décision n°2005-530 DC, Loi de finances pour 2006, cons. 78 : « Considérant qu’en matière
fiscale, la loi, lorsqu’elle atteint un niveau de complexité tel qu’elle devient inintelligible pour le citoyen,
méconnaît en outre l’article 14 de la Déclaration de 1789 ».). Il convient de relever ici que l’article 14 ne fait
pas partie des droits et libertés garantis par la Constitution et ne peut dès lors être invoqué dans le cadre
d’un contrôle de constitutionnalité a posteriori et faire l’objet d’une question prioritaire de
constitutionnalité en vertu de l’article 61-1 C (CC, 18 juin 2010, décision n°2010-5 QPC, SNC Kimberly Clark,
cons. 4 : « […] que les dispositions de l’article 14 de la Déclaration de 1789 sont mises en œuvre par l’article
34 de la Constitution et n’instituent pas un droit ou une liberté qui puisse être invoqué, à l’occasion d’une
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instance devant une juridiction, à l’appui d’une question prioritaire de constitutionnalité sur le fondement
de l’article 61-1 de la Constitution » ;).
De manière comparable à l’article 14, l’article 15 ne garantit aucun droit ou liberté garanti par la
Constitution. Il est rarement invoqué dans les décisions du Conseil constitutionnel. Toutefois, ensemble
avec les articles 12 et 16, le Conseil y voit un objectif de valeur constitutionnelle de bonne administration
de la justice (CC, 10 décembre 2010, décision n°2010-77 QPC, Barta Z., cons.3 : « Considérant […] que la
méconnaissance de l’objectif de valeur constitutionnelle de bonne administration de la justice qui découle
des articles 12,15 et 16 de la Déclaration […] ne peut, en elle-même, être invoquée à l’appui d’une question
prioritaire de constitutionnalité […] ».). Cet objectif de valeur constitutionnelle peut justifier la compétence
du législateur pour limiter la portée de certains droits et libertés, mais n’est pas invocable par un justiciable.
Le bon fonctionnement de la justice est une garantie de l’État de droit et pour le justiciable la mauvaise
administration de la justice doit être entendue non pas comme une atteinte à l’objectif de valeur
constitutionnelle mais comme une violation du droit au recours juridictionnel effectif, des droits de défense
ou du droit à un procès juste et équitable garantis par l’article 16.
L’article 16 a une portée très large et garantit de manière générale les droits de la Déclaration. Il se compose
de deux volets : d’abord la garantie des droits puis le principe de séparation des pouvoirs. La garantie des
droits englobe le droit à un recours juridictionnel effectif, les droits de la défense (CC, décision n°86-224
DC ; CC, décision n°89-260 DC ; CC, décision n°93-325 DC.) et le principe du contradictoire (CC, décision
n°89-268 DC), l’indépendance et l’impartialité des juridictions (CC, décision n°80-119 DC.) ainsi que la force
exécutoire des décisions de justice sans que l’article 16 soit explicitement cité par le Conseil constitutionnel.
Cette disposition apparaît de manière hésitante pour la première fois dans la jurisprudence
constitutionnelle (Régis Fraisse, « L’article 16 de la Déclaration, clef de voûte des droits et libertés », Les
Nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel, n°44, 2014, pp. 9-21 s. ; François Luchaire, « La sécurité
juridique en droit constitutionnel français », Les Cahiers du Conseil constitutionnel, 2001, p.67 s. : « Il serait
plus normal de rattacher les droits de la défense à l’article 16 de la Déclaration de 1789, c’est-à-dire à la
garantie des droits donc à la sécurité juridique » à propos de la qualification des droits de la défense de
principes fondamentaux reconnu par les lois de la République par le Conseil sans que ce dernier précise la
loi dont découlent ces principes.), en tant que garantie des droits, en 1994 (CC, 21 janvier 1994, décision
n°93-335 DC, Loi portant diverses dispositions en matière d’urbanisme et de construction, cons. 4 : « […] que
dès lors il n’est pas porté d’atteinte substantielle au droit des intéressés d’exercer des recours ; qu’ainsi le
moyen tiré d’une méconnaissance de l’article 16 de la Déclaration […] manque en fait ».) pour ensuite
acquérir un statut plénier de norme constitutionnelle de référence en 1996 : « […] il résulte de cette
disposition qu’en principe il ne doit pas être porté d’atteinte substantielles au droit des personnes intéressées
d’exercer un recours effectif devant une juridiction » (CC, 9 avril 1996, décision n°96-373 DC, Loi organique
portant statut d’autonomie de la Polynésie française, cons. 83 s. en déclarant la disposition attaquée
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contraire à la Constitution. Le Conseil cite pour la première fois dans son intégralité l’article 16.). L’entrée
en vigueur de la question prioritaire de constitutionnalité résultant de la révision constitution du 23 juillet
2008 le 1er mars 2010 signe une véritable expansion dans l’emploi de l’article 16. Le droit à un procès
équitable a pris la forme d’un droit à une procédure juste et équitable garantissant l’équilibre des droits
des parties (CC, 23 juillet 2010, décision n°2010-15/23 QPC, Région Languedoc-Roussillon et autres, cons.
4.). Les principes d’indépendance et d’impartialité déduits de l’article 16 s’appliquent désormais aux
autorités administratives indépendantes, ce qui impose une séparation fonctionnelle entre les
compétences de poursuite et de jugement de ces autorités (CC, 12 octobre 2012, décision n°2012-280 QPC,
Société Groupe Canal Plus et autre, cons. 16 s. ).
Dans sa jurisprudence, le Conseil constitutionnel mobilise le principe de séparation des pouvoirs (CC, 9 août
2012, décision n°2012-654 DC, Loi de finances rectificatives pour 2012 (II), cons. 81-81.) sans pour autant
systématiquement le rattacher à l’article 16 ou encore en donner une définition suffisante (CC, 8 juillet
1989, décision n°89-258 DC, Loi portant amnistie, cons. 8 se contente de mentionner le principe de
séparation des pouvoirs sans davantage d’explications : « […] la dérogation ainsi apportée au principe de
séparation des pouvoirs trouve son fondement dans les dispositions de l’article 34 de la Constitution […] ».
Critique sur la jurisprudence du Conseil : Patrick Wachsmann, « La séparation des pouvoirs contre les
libertés », AJDA, 2009, p. 617 s. et Olivier Beaud, « Le Conseil constitutionnel et le traitement du président
de la République : une hérésie constitutionnelle », Jus Politicum, 2013. V. également Michel Troper, « La
séparation des pouvoirs », in Philippe Raynaud, Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de philosophie juridique,
PUF, 1996, p. 709 s. ). Dans certaines hypothèses, le principe revêt une forme particulière, celle de la
« conception française de la séparation des pouvoirs » qui marque la distinction entre les autorités
judiciaires et administratives. La base textuelle de cette séparation n’est cependant pas l’article 16, mais la
loi des 16-24 août 1790 qui a été adoptée sous la période monarchique, ce qui interdit au Conseil
constitutionnel de l’ériger au rang d’un principe fondamental reconnu par les lois de la République. En
revanche, la spécificité de la juridiction administrative résultant de la loi du 18 mai 1872, une loi
républicaine, est reconnu en tant que principe constitutionnel (CC, 23 janvier 1987, décision n°86-224 DC,
Loi transférant à la juridiction judiciaire le contentieux des décisions du Conseil de la concurrence, cons. 15,
sans faire référence à l’article 16.).
C’est en 1982 que le Conseil constitutionnel déclare que le droit de propriété a « pleine valeur
constitutionnelle tant en ce qui concerne le caractère fondamental du droit de propriété dont la conservation
constitue l’un des buts de la société politique et qui est mis au même rang que la liberté, la sûreté et la
résistance à l’oppression, qu’en ce qui concerne les garanties données aux titulaires de ce droit et les
prérogatives de puissance publique » (CC, 16 janvier 1982, décision n°81-132 DC, Loi de nationalisation,
cons. 16. ). Cette disposition s’applique tant à la propriété privée que publique, même si une différence de
traitement existe (CC, 24 juillet 2008, décision n°2008-567 DC, Loi relative aux contrats de partenariat, cons.
25. : « […] la protection du droit de propriété, qui ne concerne pas seulement la propriété privée des
particuliers mais aussi la propriété de l’État et des autres personnes publiques, résultent respectivement,
d’une part, des articles 6 et 13 de la Déclaration de 1789 et, d’autre part, de ses articles 2 et 17 ; que ces
principes font obstacle à ce que des biens faisant partie du patrimoine de personnes publiques puissent être
aliénés ou durablement grevés de droits au profit de personnes poursuivant des fins d’intérêt privé sans
contrepartie appropriée eu égard à la valeur réelle de ce patrimoine ».). Cependant, le droit de propriété
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n’est pas absolu et peut être soumis à des autorisations préalables (CC, 26 juillet 1984, décision n°84-172
DC, Loi relative au contrôle des structures des exploitations agricoles et au statut du fermage, cons. 3 s. :
« […] en principe, l’exploitation d’un bien, il peut, dans certains cas, entraîner indirectement des limitations
à l’exercice du droit de propriété, notamment en empêchant un propriétaire d’exploiter lui-même un bien
qu’il a acquis ou en faisant pratiquement obstacle à ce qu’un propriétaire puisse aliéner un bien qu’il a acquis
ou en faisant pratiquement obstacle à ce qu’un propriétaire puisse aliéner un bien, faute pour l’acquéreur
éventuel d’avoir obtenu l’autorisation d’exploiter ce bien ».).
La loi est le seul instrument qui permette d’aliéner une personne publique ou privée de sa propriété (En
vertu de l’article 34 C, « la loi détermine les principes fondamentaux […] du régime de la propriété ». ). La
procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique est la procédure, très encadrée par le Code de
l’expropriation, est l’exemple le plus courant d’une privation de propriété. Elle est soumise à des conditions
strictes et comporte deux phases : administrative et judiciaire. L’État détient un monopole en la matière.
Le bénéficiaire de l’expropriation peut être une personne publique ou une personne privée et l’exproprié
peut également être une personne publique, à l’exception de l’État, ou une personne privée. Tandis que
l’article 17 mentionne la « nécessité », l’article 1er du Code de l’expropriation permet d’exproprier si un
motif d’« utilité publique » (CC, 25 juillet 1989, décision n°89-256 DC, Loi portant dispositions diverses en
matière d’urbanisme et d’agglomérations nouvelles, cons. 19.) est constaté. À la phase administrative dont
la pièce maîtresse est la déclaration d’utilité publique succède la phrase judiciaire. Le juge judiciaire, en tant
que gardien de la liberté individuelle en vertu de l’article 66 C, garantit que l’indemnité fixée au préalable
est juste (CC, 17 septembre 2010, décision n°2010-26 QPC, SARL L’Office central d’accession au logement,
cons. 6 : « […] pour être juste, l’indemnisation doit couvrir l’intégralité du préjudice direct, matériel et
certain, causé par l’expropriation ».) et, en cas de désaccord entre l’expropriant et l’exproprié, un accord à
l’amiable peut être trouvé et validé par le juge.
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Ces conditions d’identification des PFRLR ne sont cependant pas absolues pour plusieurs raisons. La
première tient au caractère évolutif de l’approche de la notion par le Conseil constitutionnel. Avant sa
décision du 20 juillet 1988 (CC, décision du 20 juillet 1988, n° 88-244 DC, précitée.) le Conseil n’avait pas
établi avec rigueur les conditions d’identification des PFRLR. Plusieurs décisions antérieures ne respectent
pas les critères que nous venons d’énoncer. La seconde raison tient au fait que le Conseil d’Etat utilise lui
aussi la Constitution comme norme de contrôle et qu’il peut découvrir des PFRLR sans respecter les
conditions énoncées par le Conseil constitutionnel. Le Conseil d’Etat a par exemple dégagé le PFRLR
interdisant les extraditions dans un but politique sans se référer à aucun texte (v. infra). En outre, le Conseil
constitutionnel n’est pas toujours très explicite sur les sources textuelles qu’il utilise (V. pour une
consécration du principe des droits de la défense sans référence à un texte : CC 76-70 DC du 2 décembre
1976, Loi relative au développement de la prévention des accidents du travail.).
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Il convient enfin de noter que la ferveur autour des PFRLR est quelque peu tombée. Depuis le passage au
sein du Conseil constitutionnel du très influent professeur Georges Vedel, l’institution privilégie les sources
écrites pour fonder ses principes constitutionnels. Tel a été le cas des droits de la défense ou de la liberté
individuelle (v. infra).
1) La liberté d’association
La Liberté d’association est le premier PFRLR à avoir été consacré. Il l’a été d’abord par le Conseil d’Etat,
dans une célèbre décision de 1956 Amicale des annamites de Paris (CE Ass. 11 juillet 1956, Amicale des
Annamites de Paris, Rec. p. 317). Dans cette décision, rendue sous l’empire de la Constitution de 1946 et
donc avant la création du Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat consacre le PFRLR de liberté d’association
en se fondant sur la loi du 1er juillet 1901 sur la liberté d’association.
Le principe fut par la suite consacré par le Conseil constitutionnel dans sa célèbre décision « Liberté
d’association » (CC 71-44 DC du 16 juillet 1971, Loi complétant les dispositions des articles 5 et 7 de la loi
du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, p. 29). En vertu de ce principe les associations se
constituent librement et peuvent être rendues publiques sous la seule réserve du dépôt d’une déclaration
préalable. Le Conseil déduit de ce principe que la constitution d’association, alors même qu’elles
paraîtraient entachées de nullité ou auraient un objet illicite, ne peut être soumise pour sa validité à
l’intervention préalable de l’autorité administratif, ou même de l’autorité judiciaire (cons. 2). Est par
conséquent déclarée contraire à la Constitution la disposition qui prévoit que l’acquisition de la capacité
juridique est subordonnée à un contrôle préalable de l’autorité judiciaire.
La décision du 16 juillet 1971 est importante, nous l’avons vu, parce qu’elle consacre ce PFRLR, mais surtout
parce que c’est la première qui inclut, dans les normes de contrôle de la constitutionnalité de la loi par le
Conseil constitutionnel, des principes extérieurs à la Constitution de 1958. La décision du 16 juillet 1971 est
en quelque sorte la date de naissance du contrôle de constitutionnalité de la loi en France tel que l’envisage
le constitutionnalisme contemporain.
Progressivement les PFRLR sont remplacés par le texte de la C° elle-même permettant de se passer des
PFRLR (ctains difficiles de s’en passer = liberté d’assoc car bien établit)
3) La liberté individuelle
Par une décision en date de 1977, le Conseil constitutionnel consacre la liberté individuelle en tant que
principe fondamental reconnu par les lois de la République (CC 76-75 DC du 12 janvier 1977, Loi autorisant
la visite des véhicules en vue de la recherche et de la prévention des infractions pénales, Rec. p. 33).
Le Conseil se prononçait suite à une saisine parlementaire relative à une loi accordant aux officiers de police
judiciaire ou sur ordre de ceux-ci le « pouvoir de procéder à la visite de tout véhicule ou de son contenu aux
seules conditions que ce véhicule se trouve sur une voie ouverte à la circulation publique et que cette visite
ait lieu en la présence du propriétaire ou du conducteur ». Cela signifie que ces prérogatives auraient pu
s’exercer sans commission préalable d’une infraction, la menace d’une atteinte à l’ordre public ou la mise
en place de pouvoirs exceptionnels. Le Conseil constitutionnel, dans un considérant qui n’est pas de la plus
grande clarté, consacre la liberté individuelle comme PFRLR : « la liberté individuelle constitue l’un des
principes fondamentaux garantis par les lois de la République, et proclamés par le Préambule de la
Constitution de 1946, confirmé par le Préambule de la Constitution de 1958 » (cons. 1). Le Conseil rappelle
ensuite, au considérant 2, que l’article 66 de la Constitution réaffirme ce principe.
On peut s’interroger sur l’utilité de consacrer un tel PFRLR, alors que la liberté individuelle fait
indiscutablement partie des sources écrites de la Constitution. D’ailleurs la liberté individuelle est
désormais uniquement rattachée à l’article 66 de la Constitution (CC, décision du 29 décembre 1983, n°83-
164 DC, Loi de finances pour 1984, rec. p. 67.) (v. sur la liberté individuelle supra nos développements sous
l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen).
Désormais art 66C sert seul et possible de prendre l’art 2DDHC = sureté donc liberté indiv comme vu plus
haut.
4) Liberté d’enseignement
Nous l’avons dit c’est selon certains auteurs dans l’objectif de défendre la liberté de l’enseignement que les
représentants de la démocratie chrétienne avaient demandé et obtenu que le Préambule de la Constitution
de 1946 contienne une référence aux Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. Même
si ce point est débattu, la liberté d’enseignement a été consacrée en 1977 en tant que PFRLR (CC 77-87 DC
du 23 novembre 1977, Loi relative à la liberté d’enseignement, p. 42).
Le Conseil constitutionnel se fonde, pour consacrer le PFRLR de liberté d’enseignement, sur un article de la
loi de finances du 31 mars 1931. Le Conseil constate par ailleurs que le préambule de la Constitution de
1946 affirmant que « l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir
de l’État » n’a pas exclu l’existence de l’enseignement privé.
Liberté d’organiser un enseignement et d’assurer un enseignement oblig.
Le principe de liberté de l’enseignement a été surtout défendu par les partisans de l’école privée catholique,
mais ses implications sont plus larges que la seule garantie de l’enseignement privé. La liberté de
l’enseignement comprend d’une part la liberté de donner un enseignement et d’autre par la liberté de
recevoir un enseignement, qui suppose que l’élève soit libre de s’inscrire dans l’établissement de son choix
(V. Louis Favoreu e.a., Droit constitutionnel, Paris, Dalloz, 2017, 19ème édition, n° 1354.). Cette liberté
implique le caractère pluraliste de l’enseignement et donc la possibilité de créer des écoles d’enseignement
privées.
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5) La liberté de conscience
Dans la même décision du 23 novembre 1977, Loi relative à la liberté d’enseignement, le Conseil
constitutionnel a consacré la liberté de conscience comme étant un PFRLR (CC, 23 novembre 1977, décision
n° 77-87 DC Loi relative à la liberté d’enseignement, cons. 5.) en se fondant non pas sur les lois de la
République mais sur l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (« Nul ne doit être
inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public
établi par la Loi ».) et sur l’alinéa 5, deuxième phrase du Préambule de la Constitution de 1946 (« […] Nul
ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses
croyances ».). Cette consécration semble superflue tant la tradition de reconnaissance de la liberté de
conscience est ancienne.
Désormais + art 10DDHC, PFRLR un peu relégué
Le Conseil d’Etat dans cette décision articule de manière audacieuse le Traité international et le PFRLR qu’il
dégage à l’occasion. Le procédé rappelle celui qui découle du principe de « Völkerrechtsfreundlichkeit »
consistant à concilier les traités internationaux avec les lois et dispositions constitutionnelles applicables.
En l’espèce le Conseil d’Etat déduit d’une loi du 10 mars 1927 relative à l’extradition des étrangers un PFRLR
« selon lequel l’Etat doit refuser l’extradition d’un étranger lorsqu’elle est demandée dans un but politique »
(cons. 5). En visant le « but » politique et non seulement les infractions « de nature politique », le Conseil
d’Etat permet au gouvernement d’aller au-delà des apparences et de refuser l’extradition lorsque des
opposants politiques sont poursuivis pour des faits de droit commun, parfois fallacieux. Cette jurisprudence
a été utilisée plus récemment pour sauver de l’extradition un opposant au régime russe (CE Sect., 9
décembre 2016, Abliazov, n° 394399 et 400239. Didier Girard, « L’extradition pour un motif politique
demeure prohibée même pour un oligarque en exil ! », Revue générale du droit on line, 2017, numéro 25484
(www.revuegeneraledudroit.eu/?p=25484).).
11) La recherche du relèvement éducatif et moral des enfants délinquants par des
mesures adaptées
Le Conseil constitutionnel a été amené à reconnaître un PFRLR qui peut paraître assez circonstanciel : « la
nécessité de rechercher le relèvement éducatif et moral des enfants délinquants par des mesures adaptées
à leur âge et à leur personnalité, prononcées par une juridiction spécialisée ou selon des procédures
appropriées ». Saisi de dispositions législatives relatives aux sanctions pénales à l’égard des mineurs, le
Conseil constitutionnel reconnait l’existence d’un PFRLR. Mais c’est pour préciser que la législation
républicaine antérieure à 1946 n’a jamais imposé de faire primer en toute circonstance l’éducatif sur le
répressif (CC, 29 août 2002, décision n° 2002−461 DC, Loi d’orientation et de programmation pour la justice,
cons. 26.).
12) Maintien de la législation des départements d’Alsace et Moselle tant qu’elle n’est
pas remplacée
Nous l’avons vu par ailleurs, une part de la législation du second Empire allemand a été maintenue en
vigueur dans les départements français de Moselle et d’Alsace (Bas-Rhin, Haut-Rhin) après leur retour sous
la souveraineté française par l’effet de la loi du 17 octobre 1919 relative au régime transitoire de l’Alsace
et de la Lorraine. Tel était le cas de l’article L. 3134-11 du code du travail interdisant le dimanche toute
exploitation industrielle, commerciale ou artisanale dans les lieux de vente au public.
Une société soulevait une question prioritaire de constitutionnalité en soutenant que cette disposition
méconnaîtrait le principe d’égalité devant la loi et qui porterait une atteinte disproportionnée au principe
constitutionnel de la liberté d’entreprendre.
Le Conseil constitutionnel, par une décision du 5 août 2011 (CC, n°2011-157 QPC du 5 août 2011, Société
SOMODIA – interdiction du travail le dimanche en Alsace-Moselle.) consacre le principe fondamental
reconnu par les lois de la République selon lequel « tant qu’elles n’ont pas été remplacées par les
dispositions de droit commun ou harmonisées avec elles, des dispositions législatives et réglementaires
particulières aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle peuvent demeurer en vigueur. »
Le fondement de ce principe peut être trouvé dans la loi du 17 octobre 1919 relative au régime transitoire
de l’Alsace et de la Lorraine, dans la loi du 1er juin 1924 mettant en vigueur la législation civile et portant
introduction des lois commerciales et enfin dans l’ordonnance du 15 septembre 1944 rétablissant la légalité
républicaine dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.
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Tradition républicaine avec un fondement constit. En réalité la plupart des PFRLR ont été jeté à la poubelle
(liberté de confiance). Désormais sert à des points de détail (compétence de la juridiction admin mais pas
une des grandes structures, extradition (but politique), législation de l’Alsace Moselle, et le 11.