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droit en français, avec une simplification


pour vous permettre de comprendre
facilement les axes. Les cours seront
délivrées sous forme de chapitres. Merci.

EL FLAMINGO

SYSTEMES CONSTITUTIONNELS
COMPARES
S3
CHAPITRE III

Le système constitutionnel français


La Cinquième République, ou Ve République, est l'actuelle forme du
régime républicain en vigueur en France. Elle succède, le 4octobre1958,
à la Quatrième République, instaurée en 1946.
Selon les dispositions de l’article 89 de la constitution, l’initiative de la
révision constitutionnelle appartient aux parlementaires et au président
de la République sur proposition du Premier ministre. Le président a
donc besoin de l’accord du Premier ministre pour déposer un projet de
révision.
À cette modalité, s’ajoute l’article 11de la constitution française, qui
permet au président de la République de soumettre un projet de loi,
dans certaines matières, à référendum. Le référendum législatif pouvait
porter à l'origine sur des questions relatives à l'organisation des pouvoirs
publics ou à la ratification de traités importants.
La révision constitutionnelle de 1962 a considérablement renforcé
l’autorité du président de la République en lui donnant la même origine
populaire que l’Assemblée nationale : élu par l’ensemble des citoyens, il
a même plus la légitimité que les députés élus dans les circonscriptions ;
il est, en effet, le seul élu national. Sa légitimité est donc supérieure.
il sera indispensable de lire le discours de Bayeux pour comprendre la
Vème République : « Mais aussi tous les principes et toutes les
expériences exigent que les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire,
soient nettement séparés et fortement équilibrés (…) soit établi un
arbitrage national qui fasse valoir la continuité au milieu des
combinaisons » (Charles de Gaulle, discours de Bayeux, 16 juin 1946).
La réforme constitutionnelle de 2008 tranche par son ampleur avec les
révisions précédentes. Elle fait suite à un débat récurrent sur la réforme
institutionnelle et l’instauration d’une « VIème République ». Le
président de la République Sarkozy a chargé un comité présidé par
l’ancien Premier ministre, M. Eduard Baladur, de présenter un rapport
sur la réforme des institutions. Sur la base de ce rapport un projet de loi
constitutionnelle était préparé et, la réforme adoptée le 21 juillet 2008
par le Congrès à la majorité des trois-cinquièmes selon la procédure de
l’article 89 de la Constitution.
Le Président :
Il ne pourra plus effectuer plus de deux mandats consécutifs ;

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il ne disposera plus du droit de grâce collectif qu’il exerçait
généralement à l’occasion du début de son mandat ou le 14 juillet ;
il ne présidera plus le Conseil supérieur de la magistrature.
Innovation majeure pour la France ;
il pourra se présenter devant le Congrès du Parlement afin de
présenter les objectifs de sa politique, son discours pourra être suivi, en
son absence, d’un débat sans vote.
Le Gouvernement,
les députés ou sénateurs devenant ministres, disposeront désormais
de la faculté de retrouver leurs fonctions électives lors de leur départ du
Gouvernement.
Le Parlement
les assemblées partageront la fixation de leur ordre du jour avec le
Gouvernement, qui jusque là disposait de la maîtrise de l’organisation
du travail parlementaire ;
l’ordre du jour d’une séance par mois sera de la responsabilité de
l’opposition. Cette dernière verra sa représentation au sein des
commissions et son temps de parole renforcés.
Le nombre des commissions parlementaires est augmenté.
les opérations militaires extérieures, au-delà de quatre mois
d’engagement, l’autorisation de poursuivre les opérations devra être
donnée par le Parlement.
Pour les nouvelles adhésions à l’Union européenne, si elles ne
reçoivent pas l’accord des 3/5e des parlementaires, elles seront
soumises à référendum.
Les institutions du régime politique français
Nous examinons successivement la spécificité constitutionnelle du
régime politique français ainsi que son impact sur le fonctionnement des
institutions de la cinquième République.

L’exécutif

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Il est dualiste et les pouvoirs sont séparés entre un président de la
République élu au suffrage universel direct et un gouvernement nommé
par le président et responsable devant le parlement.
A- Le Président de la République
L’autorité présidentielle ne procède pas seulement de l’élection, mais
aussi de pouvoirs attribués au président.
Le mandat du président de la République est de cinq ans depuis la
révision constitutionnelle de 2000.
Il est assisté dans son travail par trois services :
- Le secrétariat général de la présidence de la République,
- Le cabinet qui assure la liaison avec le pays (déplacements,
réceptions, sécurité…),
- La maison militaire qui constitue l’état-major particulier du Chef de
l’Etat.
L’article 5 de la Constitution française fixe au Président de la
République trois missions :
1- Le Président gardien de la Constitution C’est le Président qui est le
gardien de la Constitution et, par extension, des libertés. A cette mission
2-Le Président arbitre Le Président dispose d’un pouvoir d’arbitrage dont
il est expressément précisé qu’il est destiné à assurer le «
fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de
l’Etat ».
3-Le Président garant Le Président est garant de la souveraineté
extérieure de l’Etat : il doit veiller sur l’indépendance du pays, sur
l’intégrité de son territoire.
Les pouvoirs du président à l’égard du gouvernement
L’article 8, aliéna 1, précise que : « le président de la République
nommele Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation
par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur la proposition du
Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et
met fin à leurs fonctions ».
Les pouvoirs du président à l’égard du Parlement
Le président de la République dispose de deux pouvoirs à l’égard du
Parlement : le droit de message (art18) et le droit de dissolution (art12).

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Le droit de dissolution, défini à l’article 12 de la Constitution française
appartient souverainement au président de la République qui est
simplement tenu, avant de l’exercer, de consulter les Présidents des
assemblées et le Premier ministre. La dissolution ne peut être
prononcée pendant : l’intérim de la présidence ; la période au cours
de laquelle le président de la République dispose des pouvoirs
exceptionnels prévus par l’article 16 de la Constitution les douze mois
suivant une précédente dissolution.

B- Le gouvernement
Le gouvernement est un collège solidaire. Il est responsable devant
l’Assemblée nationale. Cette solidarité marquée par le fait que le départ
du Premier ministre entraîne celui du gouvernement dans son
ensemble.
Le Premier ministre
Le Premier ministre de la Ve République, nommé par le président de la
République, est issu du parti politique ayant obtenu la majorité des élus
à l'Assemblée nationale. L’article 21 de la Constitution de la cinquième
République confie au Premier ministre le soin de diriger l’action du
gouvernement. Le Chef du gouvernement dispose donc d’une autorité
sur les ministres dont il propose la nomination au Chef de l’Etat. Il lui
appartient également de proposer leur révocation en cas de
manquement à la solidarité gouvernementale.
Les pouvoirs du gouvernement
La Constitution de la cinquième République attribue certains pouvoirs
au gouvernement, mais la plupart sont confiés au Premier ministre.
Le pouvoir réglementaire
L’article 21 de la Constitution française précise que le Premier ministre
est chargé de l’exécution des lois et qu’il exerce le pouvoir
réglementaire.
Le rôle législatif du Premier ministre : Le Premier ministre dispose de
l’initiative des lois, mais les projets de loi doivent être délibérés en
Conseil des ministres. Le Premier ministre peut aussi légiférer par voie
d’ordonnances.
L’exécutif est-il bicéphale en France ?

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Le bicéphalisme caractérise un pouvoir exécutif dont les compétences
sont partagées entre le chef de l'Etat et le chef de gouvernement. En
France, sous la cinquième République, l’exécutif est bicéphale et
s’analyse en dyarchie où le Président de la République et le Premier
ministre ont des missions différentes et complémentaires.
La procédure de désignation met le Premier ministre dans une situation
de subordination à l’égard du Président auquel il doit sa nomination.
Pourtant, le Premier ministre n’était pas démuni d’atouts pour s’affirmer
en face du Chef de l’Etat. La constitution ne donnait pas expressément
au Président le droit de révoquer et, en cas de conflit, il aurait pu, avec
l’appui du Parlement, braver son autorité, en même temps que, grâce, à
l’exigence de contreseing.
C- Le Parlement
Le parlement est bicaméral, il est composé d’une Assemblée nationale
et d’un Sénat. Mais ce bicaméralisme est inégalitaire, l’Assemblée
dispose des prérogatives qui sont refusées au Sénat. - le Sénat, dit «
Chambre haute », qui comprend 348 sénateurs, - l’Assemblée nationale,
dite « Chambre basse », qui compte 577 députés. Avant 1962, le
Parlement était le détenteur unique de la souveraineté populaire. Depuis
cette date, le pouvoir est partagé entre le Parlement et le chef de l'État,
choisi lors de l’élection présidentielle au suffrage universel.

L’organisation du parlement
Cette organisation obéit à certaines règles qui définissent le
fonctionnement interne de l’institution parlementaire
Les sessions parlementaires
La révision constitutionnelle du 4 août 1995 a institué une session
ordinaire unique qui commence le premier jour ouvrable d’octobre pour
se clôre le dernier jour ouvrable de juin.
La Constitution française prévoit désormais le partage de la maîtrise de
l’ordre du jour entre chaque assemblée et le Gouvernement. Deux
semaines sur quatre sont réservées par priorité à l’examen des textes et
débats demandés par le Gouvernement, mais les deux autres semaines
sont consacrées à un ordre du jour défini par chaque assemblée ;
néanmoins, le Gouvernement peut toujours faire inscrire par priorité à
l’ordre du jour plusieurs catégories de textes, dont les projets de loi de
finances et les projets de loi de financement de la sécurité sociale.

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Les organes du travail parlementaire
Les présidents des deux Chambres sont élus par les assemblées, le
président de l’Assemblée nationale pour la durée de la législature et le
président du Sénat après chaque renouvellement partiel.
Le bureau : est élu à la proportionnelle des groupes politiques. Il préside
aux délibérations de l’assemblée et est chargée de l’organisation et de
la direction des services de celle-ci.
Les commissions permanentes : elles sont chargées de l’examen des
projets et propositions de loi.
Les commissions spéciales : sont constituées pour examiner un projet
ou une proposition spécifique à la demande du gouvernement ou de
l’Assemblée saisie du texte
Les commissions d’enquête : sont créées par l’Assemblée nationale ou
le Sénat « en vue de recueillir des éléments d’information »
Les groupes politiques : pour constituer un groupe, le nombre minimum
de parlementaires requis est de15 au Sénat et de 15 à l’Assemblée
nationale. Ils rassemblent les élus par affinité politique. Ils jouent un rôle
essentiel dans les travaux parlementaires dont ils assurent l’animation
politique.
Les attributions du Parlement
Le Parlement a essentiellement deux attributions : le vote de la loi et le
contrôle du gouvernement.
L’élaboration de la loi : L’article 24 de la Constitution française précise
que le Parlement votait la loi. Le parlement peut se saisir de toutes les
questions qui l’intéressent pour y légiférer. Selon les dispositions
juridiques de l’article 39 de la Constitution, l’initiative des lois appartient
aux membres du Parlement (propositions) et au Premier ministre
(projets).
Le contrôle parlementaire avec mise en jeu de la responsabilité
gouvernementale
La responsabilité du gouvernement ne peut être mise en jeu que devant
l’Assemblée nationale. Deux raisons militent en faveur de cette solution :
Tout d’abord l’Assemblée est élue au suffrage universel direct. Elle est
donc seule à disposer de la légitimité suffisante pour renverser le
gouvernement,

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Ensuite, le Sénat ne peut être dissous. L’article 49, alinéa 4, permet
cependant au gouvernement de demander au Sénat d’approuver une
déclaration de politique générale. Dans un tel cas, un vote négatif
n’entraîne pas, pour le gouvernement, l’obligation juridique de
démissionner.
Les questions parlementaires
Les députés peuvent interroger publiquement les membres du
gouvernement de plusieurs façons :
- Les questions écrites se déroulent en dehors de la séance
- Les questions orales sont posées directement pendant la séance, on
distingue les « questions orales sans débat » et les « questions orales
avec débat ».
La nature du régime politique français
En réalité, le régime politique français est un régime caméléon avec la
souplesse que cela suppose. Il est présidentiel lorsque le président de la
République s’appuie sur une majorité stable à l’Assemblée nationale.
L’élection législative est ainsi devenue une élection confirmant le résultat
de l’élection présidentielle et dont la principale fonction est l’élection
d’une majorité acquise au président lui donnant les moyens de
gouverner.

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