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DROIT CONSTITUTIONNEL S2

Hyper-présidentialisme : système dirigé par un hyperprésident, un


chef d’État qui s’occupe ou veut s’occuper de tout lui-même.
 Le pouvoir présidentiel doit être limité

La Ve République est vu comme une république mettant fin aux


instabilités des anciennes. Elle est un facteur de paix sociale. Elle a
certes connu des mutations constitutionnelles procédant de manière
formelle (par la procédure spécifique chargée de réviser) soit de
manière informelle (procédant en dehors de toute procédure de
révision de la C mais plutôt par l’interprétation que font les acteurs
politiques eux-mêmes de leur pouvoir).

Article 8-2 : le PM peut présenter sa démission au PDR.


 Dans la pratique, le présidentialisme majoritaire conduit à ce
que la démission prenne la forme d’une révocation.

La plupart du temps, on préfère réviser la Ve Rep plutôt que de la


changer complètement.

PARTIE 1 : LA Ve RÉPUBLIQUE : UN RÉGIME ATYPIQUE

CHAPITRE 1 : La genèse de la Ve République

Le mot atypique renvoie à la difficulté à qualifier la Ve République. Le


terme présidentiel, lui, renvoi au régime américain, lequel n’est pas
un régime parlementaire.

Depuis la Révolution, il y a eu une quinzaine de C. Dans le même


temps, les États-Unis ont gardé la même (grande stabilité). En France,
l’instabilité est formelle (bcp de C) mais aussi politique (successions
de régimes politiques extrêmement variés). Il y a tout de même des
éléments qui se pérennisent en dépit des fluctuations. Ex :
attachement à la notion d’indivisibilité du royaume qui deviendra
ensuite l’indivisibilité de la République ; au parlementarisme (datant
de la Restauration) ....

L’instabilité du parlementarisme de la IIIe République serait aussi


l’une des causes du régime de Vichy.

SECTION 1 - L’implantation historique : la critique des IIIe et IVe


République

Paragraphe 1 : La IIIe République et l’ancrage d’une tradition


parlementaire

A) Une naissance difficile

Après la capitulation de l’empereur lors de la défaite de la bataille de


Sedan, la foule parisienne se rend aux Tuileries. Les électeurs sont
convoqués sur la question de savoir si la guerre devait continuer ou
non. De 1870 à 1875, le gouvernement est provisoire et instable.
L’AN une fois élu se réunit à Bordeaux puis Versailles. Celle-ci a une
double tache : gouverner le pays en attendant la C définitive et la
préparer. A cette époque, les monarchistes étaient partisans de la
paix tandis que les républicains poussaient à la résistance. L’AN était
dominé par les monarchistes. Elle a été élue à partir d’une politique
étrangère et non pas à partir d’un programme constituant. Il n’y avait
pas d’entente monarchiste concernant la personne du Roi puisque le
prétendant au trône était le comte de Chambord qui refusait le
drapeau tricolore. L’assemblée devait conclure les accords de paix,
libérer le territoire et ramener la confiance du pays envers ces
institutions.

Une résolution fut adoptée. Elle a pour objet de nommer Adolphe


Thiers comme ‘’chef du pouvoir exécutif de la République française’’.
Il exercera ses fonctions sous l’autorité de l’assemblée avec le
concours des ministres qu’il pourra choisir. La personnalité de Thiers
donnera au régime une apparence de pouvoir personnel.
Au cours de cette période, les membres de l’AN essaient de tempérer
le rôle de Thiers.

 2 lois « petites constitutions » sont votées :

- La Constitution Rivet (ou loi Rivet du 31 aout 1871) : elle confère à


Thiers le titre de PDR à titre provisoire. Elle prévoit aussi qu’il est
responsable politiquement devant l’AN et ses actes doivent être
contresignés par les ministres.

- La Constitution Broglie (ou loi du 13 mars 1873) : réduit au silence


Thiers. Dès qu’il voudra participer à un débat au sein de l’AN, il
devra informer l’AN par un message pour réduire ses prétentions.
La séance parlementaire sera alors reporter à une date ultérieure.

Il sera interpellé le 24 mai par le duc de Broglie, mis en minorité puis


démissionnera. Le même jour, l’AN élit le maréchal Mac Mahon.
Cette assemblée va influencer les autres institutions que seront celles
de la IIIe République.

- Loi du 20 novembre 1873 : institue le septennat pour le PDR.

 Les lois constitutionnelles de 1875 seront adoptées et vont


instaurer définitivement la IIIe République

La loi du 21 janvier 1875 prévoit que le pouvoir législatif s’exerce par


2 assemblées (la Chambre des Députés et le Sénat).

L’amendement Wallon (30 janvier 1875) : le PDR est élu à la majorité


absolue par les 2 chambres réunies en AN et prévoit aussi que le PDR
est élu pour 7 ans. L’amendement est apporté à ce qui devient
ensuite la loi constitutionnelle du 25 février 1875.

- Loi du 24 février 1875 : porte sur l’organisation du Sénat


- Loi du 25 février 1875 : porte sur l’organisation des pouvoirs
publics

- Loi du 16 juillet 1875 : porte sur les rapports entre les pouvoirs
publics

C’est une constitution brève (la brièveté est un facteur favorable à la


coutume), elle n’est pas dogmatique (elle ne contient ni de
déclarations des droits ni de grands principes). => longévité
importante

Ses révisions ont été très rares. Une est importante : la loi
constitutionnelle du 14 aout 1884 selon laquelle la forme
républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision
(article 89-5 C1958).

B) L’organisation des institutions

 Le Parlement est l’institution centrale. Il s’agit d’un


bicamérisme égalitaire (loi du 25 février) :

- La Chambre des députés : le principe du SU masculin est posé. Les


députés sont élus pour 4 ans. Condition d’âge : 25 ans.

- Le Sénat : il peut freiner les excès de la Chambre des députés,


laquelle est élue au SU. Il y a une condition d’âge : avoir 40 ans. La
condition d’âge permet de limiter le caractère inamovible de
certains sénateurs (supprimé en 1884). Il se renouvelle par tiers
tous les 3 ans.

 Principe d’égalité des pouvoirs entre les deux chambres et de


navette

 Le pouvoir exécutif lui est bicéphale :


- Le Président de la République : élu pour 7 ans à la majorité absolue
par les 2 chambres réunies en AN. Il est irresponsable : ses actes
doivent être contresignés par le chef du gouvernement, lesquels
vont endosser la responsabilité politique. Ses pouvoirs sont
constitutionnellement importants : droit de convoquer et
d’ajourner les chambres, droit d’adresser des messages à
l’assemblée, droit de dissolution, initiative des lois, pouvoir
règlementaire, il a le commandement de la force armée...

La crise du 16 mai 1877 va conduire à une nouvelle conception du


régime politique. Le droit de dissolution tombe en désuétude.
Avant la crise, le PDR pouvait nommer le président du Conseil
cependant, après la crise, il ne peut plus le nommer. Le pouvoir est
politiquement contraint.

- Le gouvernement (« cabinet ministériel ») : composé de ministres


nommé par le Président du Conseil. Celui-ci est une création de la
pratique puisque la C ne le mentionne pas.

La fonction législative est partagée. L’initiative des lois appartient au


PDR et les parlementaires. Après la crise, l’initiative des lois
appartient aux ministres et non pas au PDR.

Proposition de loi : parlementaires Projet de loi : exécutif

Plusieurs procédés parlementaires :

- Pouvoir d’enquête : clarifie certains faits de l’exécutif

- La question : un sénateur/député demande au gvt un


éclaircissement sur un point particulier de la politique de l’exécutif

- L’interpellation : comme la question mais le gvt est obligé de


répondre, elle donne lieu à un débat et se termine enfin par un
vote. La résolution votée est nommée « l’ordre du jour » (= elle
passe aux autres questions inscrites). N’existe plus sous la Ve
République

- La motion de censure : conduit à la démission collective du gvt si


elle aboutit. Elle est à l’initiative de la chambre des députés.

- La question de confiance : est à l’initiative de l’exécutif lui-même


qui engage sa responsabilité.

C) La pratique du régime

1- La crise du 16 mai 1877

Elle débute par une lettre de désaveu de Mac Mahon à l’égard de


Jules Simon (Président du Conseil). Mac Mahon estime que la C lui
donne le pouvoir de révoquer le Président du Conseil dès lors qu’il
n’a plus sa confiance. Il nomme donc le duc de Broglie. Il forme un
ministère ayant la confiance du PDR.
Mac Mahon ajourne la chambre. Les députés républicains vont signer
le « Manifeste des 363 » (= déclaration qui exprime l’opposition des
républicains à la politique que Mac Mahon mène et à l’instauration
du monarchiste duc de Broglie à la présidence du Conseil, alors
même que la majorité de la Chambre est républicaine). Face à cela,
Mac Mahon utilise son droit de dissolution le 16 juin 1877. Les
élections législatives conduisent à nouveau à la victoire des
républicains.

La crise se présente comme la prépondérance de la légitimité


parlementaire. Désormais, le régime de la IIIe République sera à
l’image d’un parlementarisme moniste. Le droit de dissolution tombe
en désuétude. En 1879, Jules Grévy est élu PDR. Il adresse un
message très célèbre au Sénat appelé la ‘’Constitution Grévy’’ :
« Soumis avec sincérité a la grande loi du régime parlementaire, je
n’entrerais jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par
ses organes constitutionnels » => il ne s’opposera pas au Parlement

2- Les décrets-lois

Les décrets-lois apparaissent sous forme de pratique de la IIIe


République. C’est une catégorie de règlements qui se caractérisent
par une extension du pouvoir exécutif. Le P devait voter une loi
d’habilitation par laquelle il autorise le gvt à adopter les décrets-lois.
Au terme de cette période, le gvt devait déposer un projet de loi de
ratification permettant au P de les ratifier et de leur donner valeur
législative. Dès la IIIe République, il y a une contestation de cette
pratique. Elle disparaitra sous la IVe République mais sera admise à
nouveau sous la Ve.

3- Un régime d’assemblée

La domination des assemblées se traduit par un usage très fréquent


des mécanismes de contrôle de l’exécutif.

 Phénomène de multiplicité des parties politiques


À la même époque en Angleterre, les chambres étaient dominées par
des majorités solides, disciplinées. La domination est cohérente, ce
qui n’est pas le cas en France.

Paragraphe 2 : Du régime de Vichy au rétablissement de la légalité


républicaine

A) La transition de la IIIe République au régime de Vichy

De 1940 à 1944, la France ne vécut pas sous un gouvernement


constitutionnel. Les constitutions cessèrent d’être en vigueur à partir
du 11 juillet 1940.
Comment est-on passé de la IIIe République au régime de Vichy ?

Après la défaite, le maréchal Pétain a voulu constituer un


gouvernement en demeurant dans le cadre de la légalité existante (=
en utilisant les formes juridiques prévues par la procédure de révision
de la IIIe République).

Peut-on parler d’une Révolution légale et illégitime ?

Certains considèrent que la transition ne peut pas être considérée


comme légale puisqu’elle est illégitime.
L’article 8 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875 a prévu les
conditions de révision de la C. Il fallait en premier lieu que les 2
chambres adoptent séparément 2 résolutions identiques à la
majorité absolue des voix. Deuxièmement, une fois adoptées, les
deux chambres devaient se réunir en AN pour adopter la loi
constitutionnelle à la majorité absolue des membres.

En application de ces règles, une résolution a été adoptée. Elle avait


pour objet de convoquer une AN. L’AN se réunit le lendemain à
Vichy. Un article unique est adopté (loi du 10 juillet 1940) : « l’AN
donne tous les pouvoirs au gvt de la République sous l’autorité et la
signature du maréchal Pétain à l’effet de promulgué par un ou
plusieurs actes, une nouvelle C à l’État français ».

En adoptant cet article, l’AN n’adopte pas une constitution mais


transfère le pouvoir constituant à l’exécutif. C’est donc sur l’unique
fondement de cet article que les actes de Vichy seront adoptés. Un
débat doctrinal existe à propos de cette transition.

L’assemblée peut-elle se dessaisir de son pouvoir constituant au profit


de l’exécutif ?
Certains considèrent que la réponse est affirmative, le PC étant
souverain. D’autres considèrent que la réponse est négative car bien
que le PC soit souverain, la souveraineté appartient au peuple.

Est-il possible de réviser la C pour changer totalement de régime ?

Non, on ne peut pas utiliser la révision pour changer de régime car la


procédure de révision ne peut pas être utilisée pour modifier l’esprit
de la C. Or ici, Pétain à modifier les formes du régime pour instaurer
un régime autoritaire.

Le même procédé sera utilisé en 1958. À nouveau, il a fallu réviser la


procédure de révision prévue par la IVe République.

Article 89-4 + 89-5 réintégré au sein de la C1958.

B) Le rétablissement de la légalité républicaine

Le 18 juin 1940, jour de l’armistice, CDG invite les Français à le


rejoindre pour combattre contre l’ennemi. CDG est souvent présenté
comme l’homme providentiel qui a façonné l’esprit de la Ve
République. Il serait « le plus illustre des français » (René Coty)
Par cet appel radio, CDG refuse de reconnaitre toute légitimité ou
légalité au régime de Vichy. Il dit qu’il sera nécessaire de doter la
France d’institutions. C’est ainsi que durant la Résistance, plusieurs
institutions ont été créés. Elles prennent des noms différents : le
Conseil de Défense de l’Empire, le Comité national français qui
deviendra ensuite le Comité Français de Libération nationale. Il fut
retenu jusqu’en 1945. Il devient alors le « Gouvernement provisoire
de la République française ». La transition de la 3e a la 4e République
se fait grâce à l’Ordonnance du 9 aout 1944 relative au
rétablissement de la légalité républicaine.

Article 1er = « La forme du gouvernement de la France est et demeure


la République. En droit, celle-ci n’a pas cessé d’exister ».
Article 2 = « Sont en conséquence nul et de nul effet, tous les actes
constitutionnels législatifs et règlementaires (...) ».

Quelle constitution donner à la France ?

A la Libération, il eut été possible de maintenir en vigueur les lois


constitutionnelles de 1875. Pour CDG, cette question revenait au
peuple. Ainsi, l’Ordonnance du 21 avril 1944 prévoit que : le peuple
français décidera souverainement de ses prochaines institutions et
une assemblée nationale constituante sera convoquée.

Référendum du 21 octobre 1945 : 2 questions sont posées :

- Voulez-vous que l’Assemblée élue soit constituante  ?

 NON : L’Assemblée élue serait la chambre des députés de la IIIe


République.

 OUI : Les institutions de la IIIe République deviendrait caduque.


(96% des suffrages)

- Approuvez-vous que les pouvoirs publics soient, jusqu’à la mise en


vigueur de la nouvelle C, organisés conformément aux dispositions
du projet ci-joint  ?

Ce projet prévoyait de limiter le pouvoir de l’Assemblée constituante.


Le parti communiste était très influent et préconisait le « NON » à la
seconde question. D’autres partis, comme le MRP et la SFIO, craignait
l’influence du parti communiste à l’assemblée et préconisait le
« OUI » (2/3 des suffrages).

Il était prévu que le projet de constitution devait être soumis à


l’approbation du corps électoral par référendum. => 1ere fois qu’une
assemblée constituante n’était pas investie de la totalité du PC. Cette
assemblée constituante comprenait 588 députés élus pour la 1ère fois
au suffrage véritablement universel et à la représentation
proportionnelle. Ce scrutin assure une meilleure représentation des
différents partis sur la base d’une proportion entre le nombre de voix
et de sièges. Ce choix s’explique par la crainte des gaullistes que le
scrutin majoritaire conduise à renforcer le parti communiste.

Les 3 principaux partis ont tous obtenus environ 25%. Ils domineront
les assemblées jusqu’au début de la guerre Froide.

Paragraphe 3 : La IVe République fragilisée

A) Le rejet de premier projet de constitution (19 avril 1946)

Le premier projet de constitution fut rejeté par le referendum du 5


mai 1946 (NON à 53% des voix). Ce rejet s’explique par une crainte
du parti communiste (légitimité historique car participation à la
Résistance).
Ce projet avait pour originalité de comporter une déclaration des
droits. Elle consacrait des droits économiques et sociaux qui se
distinguent de la DDHC de 1789 car ses droits sont nourris par une
philosophie individualiste.

Les droits économiques et sociaux visent à protéger l’individu situé


dans un groupe social. Ex : droit à l’éducation, à la santé, de grève,
égalité homme-femme...

Ce projet de C affirmait la nécessité de préserver la dignité humaine à


la suite du régime antérieure, et affirmait la nécessité d’une
démocratie sociale. Il prévoyait une assemblée unique (pas de
bicamérisme). CDG était opposé à ce projet (discours de Bayeux,
1946). Le projet de C adopté sera approuvé par référendum mais, en
regard du taux élevé d’absentions, il y a - de voix favorable qu’au 1er
projet.
B) Les équilibres de la Constitution de la IVe République

La C1946 a été adopté par l’AN constituante le 29 septembre 1946


par 440 voix contre 106. Les communistes étaient favorables au 1er
projet, de même que les gaullistes. L’absence d’enthousiasme
explique aussi que les gouvernements successifs de la IVe République
rencontreront des difficultés à s’appuyer sur toute la gauche/droite.
Cette constitution est l’expression d’un compromis à la suite du rejet
du 1er projet repoussé par la votation populaire. Elle institue un
principe démocratique tout en demeurant fidèle au principe
représentatif.

Il n’existe pas de referendum à l’image de celui prévu sous la Ve


République.

Elle se présente sous la forme d’un texte qui contient 2 parties :

- Un préambule : expose la philosophie politique et sociale du


régime. Il consacre des droits sociaux. Il ne contient pas de
déclaration des droits mais les alinéas fixent les grands principes. Il
affirme la dignité humaine contre l’asservissement. Il a une
importance juridique car il est toujours en vigueur à l’heure
actuelle.

- La C au sens strict sous divers articles

La IVe République organise un régime parlementaire. Le P est institué


selon un bicamérisme inégalitaire (article 5 : « le Parlement se
compose de l’AN et du Conseil de la République »). L’AN a un mandat
de 5 ans, le mode de scrutin prévoit une forte dose de scrutins
proportionnels. Les sièges sont attribués en proportion du nombre de
voix. L’AN dispose de l’initiative des lois, les vote et ne peut déléguer
ce droit.
Le constituant de 1946 espérait éviter par cette formule que la
pratique des décrets-lois réapparaisse. L’AN s’occupe du budget,
contrôle l’activité gouvernementale en participant à l’élection du PDR
élu par le P et peut aussi donner ou refuser sa confiance au président
du Conseil en mettant en œuvre la responsabilité politique du
gouvernement.

Les membres du Conseil de la République sont élus par les


collectivités communales et départementales au SU indirect.
L’argument principal pour l’existence d’une seconde chambre est que
le fait d’en créer une permettra d’assurer une certaine modération
dans l’exercice du pouvoir.

Le Conseil de la République fut institué mais était une chambre de


réflexion destinée à coopérer avec l’AN sans pouvoir réellement
s’opposer. Il ne contrôlait pas l’action du gouvernement. En 1958 ;
l’institution du Sénat sera un point central. La rationalisation du
parlementarisme : prévoir des techniques constitutionnelles dans le
but de canaliser le Parlement et d’éviter le phénomène de valse des
ministères. Cet objectif est déjà affirmé en 1946.

Le Conseil de la République va reconquérir une place importante qui


lui était contestée et, cette évolution sera consacrée par la révolution
constitutionnelle de 1954 qui va renforcer les pvrs du Conseil de la
République en ce qui concerne la procédure législative de la navette.

On retrouve le bicéphalisme de l’exécutif. Le PDR est élu par le P pour


7 ans. Il tire sa légitimité du P. CDG en 1958 sera attaché au fait que
le chef d’État ne soit pas attaché à cette légitimité. Il souhaite créer
un collège électoral. Le PDR est considéré comme politiquement
irresponsable sauf dans le cas de la ‘’haute trahison’’. Ses actes
doivent être contresignés par les ministres. Ses pouvoirs sont limités.
Il est chef des Armées, a le pouvoir de promulguer les lois et
communique avec le P par des messages.
L’institution du président du Conseil est prévue dans la C. Le
président du Conseil est désigné par le PDR au début de chaque
législature.

Dans un régime parlementaire moniste, le pouvoir de désigner du


président du Conseil est politiquement contraint puisque le PDR doit
tenir compte de la majorité parlementaire. Ce pouvoir est contraint
en droit. La C1946 a prévu le système de l’investiture (= le président
du Conseil ne pourra être nommé qu’après avoir été investi de la
confiance de l’assemblée à laquelle il a préalablement soumis le
programme politique du gouvernement. Il donne donc son
investiture par un scrutin public.

Le PDR exerce un droit de présentation de personnalité qui pourrait


être investit par un scrutin public. Il y a 3 étapes :

- Désignation d’un président du Conseil par le PDR


- Investiture du président du Conseil par l’Assemblée
- Formation du gouvernement : une fois investi, il pourra former son
gouvernement pratique de la IVème République
 Cette procédure donne lieu à une règle de double investiture :
une fois le président du Conseil investi, le gouvernement devra
aussi être investi par un vote de l’Assemblée

Pouvoirs du président du Conseil : lui seul peut poser la question de


confiance, il reçoit des attributions qui relevaient du PDR sous la IIIe
République, il a l’initiative des lois, a un pouvoir de nomination en ce
qui concerne les emplois civils et militaires, dirige les forces armées
et dispose du pouvoir règlementaire.

2 organes consultatifs :
- Conseil économique
- Comité constitutionnel

PARAGRAPHE 3 : LA CRITIQUE DE LA IVe RÉPUBLIQUE


Il y a, sous la IVe République, une ambition de réformer le
parlementarisme.

La pratique du régime induit une instabilité ministérielle. Ainsi, la


constitution prévoyait des mécanismes propres au régime
parlementaire + permettant de résoudre les crises : engager la
responsabilité politique du gouvernement + dissolution, ne
permettront pas de résoudre les crises en 1958 : contexte de
décolonisation : la IVème république est à bout de souffle.

Grande instabilité : 21 gouvernements

La cause => retour du décret lois sous l’expression des “lois cadres” (=
initiatives aux membres du parlement et du Conseil mais les
constituants de 1946 pour neutraliser les espoirs de pratiquer des
décrets lois).

Les constituants ont, à l’art 13, établi : « Seule l'assemblée nationale


vote la loi, elle ne peut déléguer ce droit MAIS parfois la délégation
peut être utile notamment quand il faut agir vite parce que ça
permet d’éviter les débats parlementaires ».

L'exécutif a donc le pouvoir règlementaire. Mais s’il n’a pas de


majorité, on ne peut pas compter sur le fait qu’elle va voter ces
textes.
Technique apparue sous la IIIème république : c'est une façon de
remédier au fait de pas pouvoir compter sur une majorité, cela
expliquant la réapparition des lois cadres qui reprennent la même
procédure, càd : le gouvernement était habilité à modifier la loi dans
un délais limité et à la condition d’une ratification ultérieure par le
parlement ce qui permet l’adoption de règlement par le
gouvernement qui matériellement peuvent modifier la loi.
L’usage du droit de dissolution aurait permis de lutter contre les
crises ministérielles. La dissolution est considérée comme contraire à
la tradition républicaine française du parlementarisme. Les crises que
connait la IVe République ne viennent pas d’un conflit entre exécutif
et législatif mais de la difficulté à former des coalitions stables de
parti car, même si elles étaient formées, elles n’auraient pas permis
de résoudre les crises.

Pour que le droit de dissolution soit exercé il faut que :

- 2 crises ministérielles aient lieu au cours des 18 premiers mois de


la législature. Ces crises devaient être caractérisées par
l’engagement d’un vote de défiance après l’usage de la question
de conférence ou par un vote à la majorité absolue. -> limite dans
le temps + majorité dure à obtenir.
- 1 usage de dissolution en décembre 1955 par Edgar Faure. Son but
était de provoquer de nouvelles élections, une rationalisation s’est
traduite dans la constitution par l’encadrement des procédures
d’engagement de la responsabilité politique du gouvernement :
- Question de conférence : engagement de responsabilité (art 49)
avec initiative du président du conseil qui dépose un texte préparé
par l’administration, engage la responsabilité du gouvernement, la
conférence peut être refusé qu’à la condition d’un vote à la
majorité absolue des députés
- Motion de censure à l'initiative de l’assemblée : mise en jeu de la
responsabilité du gouvernement : déposé puis vote (adopté qu’à la
majorité absolue)
- Vote calibré : permet aux PM d’assurer une majorité simple en
faveur de la motion de censure

Cette instabilité tient à l’absence d’une majorité cohérente au gvt


mais la fréquence de ces crises n’était pas dû aux rapports entre les
organes mais plutôt aux rapports entre les parties.

SECTION 2 - L’implantation théorique : les idées de la Ve République


PARAGRAPHE 1 : REPENSER LE PARLEMENTARISME

Le but est de résoudre l’incapacité des régimes antérieurs. Plusieurs


remèdes avaient été envisagés sous la IVe République mais la plupart
d’entre eux étaient pour réviser la C. Cependant, cette révision
supposait l’accord du P. Ces reformes était donc impossibles.

A) La question de la réforme électorale

1er remède : réforme du mode de scrutin (réforme électorale) ayant


été envisagé sous la IVe République, remettant en cause le vote à la
proportionnelle.

B) L’affirmation de la rationalisation du parlementarisme et les idées


de M. Debré

Rationalisation du parlementarisme : volonté de canaliser les excès


du P/ discipliner les assemblées.

Le but de la Ve République était d’asseoir certaines techniques de


rationalisation pour lutter contre les régimes d‘assemblées ayant
marqué la IIIe République.

Elle peut toucher 2 choses :

- L’encadrement de la responsabilité politique : il revient à prévoir


des mécanismes rendant + difficile à mettre en œuvre
l’engagement de la responsabilité politique.
- Procédure législative : cela revient à donner à l’exécutif des
moyens plus efficaces pour gouverner.

Michel Debré est un admirateur du régime anglais moniste et


souhaite reprendre ce modèle en instaurant un scrutin majoritaire à
1 tour.
Le discours de Debré devant le CE le 27 aout 1958 défend la nouvelle
C. Il présente le projet de constitution et insiste sur le fait qu’elle
instaure un nouveau régime parlementaire. Il y dit « le gouvernement
a voulu rénover le régime parlementaire. Je serais même tenté de
dire qu’il veut l’établir car pour de nombreuses raisons, la République
n’a jamais réussi à l’instaurer ».

Michel Debré n’est pas tout à fait en accord avec CDG car pour lui, le
renforcement de l’exécutif est justifié par un attachement très fort au
parlementarisme tandis que pour CDG, il y a un attachement pour la
restauration de l’État.
Debré dira : « Nous voulons donner un pouvoir à la République » ;
« le PDR doit être la clé de voute de notre régime parlementaire, le
gouvernement manque d’un soutien qui lui est normalement
nécessaire ».

Pour lui, les pouvoirs présidentiels sont des pouvoirs de sollicitation.

Au moment de la transition de la IVe à la Ve République, les partis


traditionnels étaient favorables à la culture parlementaire. Il rejoigne
l’opinion de Debré. Il s’agit pour eux de corriger les excès, pas de
changer la nature du régime.

PARAGRAPHE 2 : L’EMPREINTE DU GÉNÉRAL DE GAULLE

Les idées de CDG sont connues depuis le discours de Bayeux du 16


juin 1946. Il dira dans ses mémoires : « ce qui va être fait c’est en
somme, la Constitution à Bayeux le 16 juin 1946, j’ai tracé ce qu’il
faut à la France ».

1er projet du 19 avril : refusé par referendum le 5 mai.


27 octobre : adoption de la C de la IVe République.
29 septembre 1946 : le discours d’Épinal met en avant le rejet et
l’hostilité de CDG vis-à-vis de la IVe République.
A) Restaurer l’État

Selon lui, il faut séparer l’État des partis politiques (ils sont, pour lui,
des instruments de division de l’État). Il faut maintenir au pouvoir
une structure équilibrée (en plaçant à sa tête un chef dont la mission
centrale sera la garantie de la continuité de l’État en dépit des crises
politiques). C’est un chef de l’État qui assure, par son arbitrage, la
primauté de l’intérêt général, sur les contingences des partis
politiques. C’est un arbitre national. => article 5.

Pour Benjamin Constant, l’arbitrage est un pouvoir neutre.

Le chef d’État ne peut procéder du Parlement (= cela conduirait à le


placer sous la dépendance parlementaire). Cela se traduit par le
mécanisme du collège électoral. Le gouvernement doit être nommé
par lui. Il faut maintenir la responsabilité du gouvernement devant le
Parlement.

CDG est attaché au référendum. Capitant donnera a CDG les moyens


constitutionnels d’exercer ses idées. Les pouvoirs mis en avant sont
destinés à résoudre des crises graves. Ex : article 16, pouvoir de
convoquer un referendum, de dissolution sans contreseing...

Ainsi, CDG fait une distinction entre le chef de l’État et le chef du


gouvernement. « Le Président, suivant notre constitution, est
l’homme de la Nation pour répondre de son destin. Il est le seul à
détenir et à déléguer l’autorité de l’État. Il ne doit pas être perturbé
dans sa tâche par ce que l’on appelle « la politique ordinaire ». Le
PDR ne doit pas être absorbé sans limite par la conjoncture politique
parlementaire. »

B) Canaliser le Parlement

- 1er moyen : Il s’agit pour CDG d’émanciper l’exécutif sous la tutelle


parlementaire. Elle se traduit aussi au niveau du gouvernement
qui, dans un régime parlementaire, doit avoir la confiance de
l’assemblée. Le pouvoir de nomination est restreint.

 Formule discours de Bayeux : « un chef de l’État, digne de ce


nom, de qui seul procéderait le pouvoir exécutif ». => le chef du
gouvernement doit aussi avoir la confiance du chef de l’État.
 Il y a bien plus qu’un seul pouvoir de nomination. Le chef du
gouvernement doit aussi avoir la confiance du chef de l’État
pour gouverner. Alors, on assiste à une concurrence des
légitimités (chef de l’État vs Parlement).

Le régime parlementaire dualiste fonctionne tant qu’il n’y a pas


d’opposition.

 Principe d’incompatibilité entre la fonction de membre du


gouvernement (ministre) et du mandat parlementaire. Le but
de l‘innovation est de séparer l’exécutif du P.

- 2e moyen : CDG insiste sur la nécessité d’une seconde chambre qui


soit l’expression des forces vives de la Nation. Cette idée murira
tout au long de son mandat présidentiel mais il ne parviendra pas
à l’imposer. Il tentera de reformer le Sénat en 1969 et convoquera
à nouveau un referendum mais le « NON » entrainera sa
démission. Il a fallu concilier ces différents courants et cela
explique que le texte final soit l’expression d’un compromis.

Conclusion : Il est ainsi possible soit d’insister sur l’importance du


pouvoir présidentiel mais aussi sur la dimension dualiste du régime
ou parlementaire classique. CDG à intégrer l’essentiel de ces
conceptions. Il demeure une zone d’ombre entre la part laissée au
parlementarisme et celle insistant sur le pouvoir d’État. Cette
ambiguïté de départ rejaillira sur la position du gouvernement.

SECTION 3 - L’implantation juridique : la transition de la IVe à la Ve


République
PARAGRAPHE 1 : LA PRÉPONDÉRANCE DE CDG DANS LA
TRANSITION CONSTITUTIONNELLE

A la fin de la IVe République, les instituions sont à bout de souffle.


Cette fragilisation républicaine la rend incapable de résoudre la crise
d’Algérie. Les parties du centre interviennent sans parvenir à y mettre
fin. C’est donc dans ce contexte que DG va saisir l’opportunité pour
donner à la France une nouvelle C.

15 avril 1958 : fin du gouvernement de Felix Gaillard en l’absence de


majorité

Mai 1958 : Coty demande à Pierre Pflimlin de former un nouveau


gouvernement.

13 mai : Putsch d’Alger. Le général Salan est poussé par les gaullistes
à réclamer le retour de CDG.

15 mai : CDG est prêt à « assumer les pouvoirs de la République ». Il


dit : « la dégradation de l’État entraine infailliblement le trouble dans
l‘armée, la dislocation nationale, la perte d’indépendance. (..) ».

29 mai : René Coty fait appel à CDG pour constituer un


gouvernement.
Il propose la présidence du Conseil au « plus illustre des français ». Il
précise que si DG n’obtient pas l’investiture de l’assemblée, le PDR
démissionnera. => question de confiance.

1er juin 1958 : CDG sera investi par l’AN par 329 voix contre 224. Les
adversaires sont les communistes, une partie des socialistes mais
aussi certains représentants des petits partis (Mitterrand...).
CDG précise qu’il demandera les pleins pouvoirs et, d’autre part, il
déclare que le gouvernement entreprendra une révision de la C,
laquelle donnera lieu à une nouvelle.

En tant que président du conseil, DG adopte une résolution par


laquelle les chambres se mettent en congé, fait voter une loi de plein
pouvoir pour permettre au gouvernement d’agir. Il parvient à faire
voter une loi constitutionnelle adoptée dans les formes de la révision
de la constitution. Elle a pour objet de modifier la procédure de
révision prévue par la IVe République de manière à adopter une
nouvelle C.

Le nouveau gvt fait adopter le 3 juin 1958, 2 lois importantes :

- La délégation du pouvoir législatif au gvt. Le gouvernement peut


prendre par ordonnance « toutes les dispositions nécessaires au
redressement de la Nation » durant 6 mois.

- Loi constitutionnelle portant dérogation transitoire aux


dispositions de l‘art 90 de la C1946. Elle constitue la base juridique
formelle permettant au gvt de conduire à bien la révision de la C
qui débouchera sur une nouvelle constitution.

PARAGRAPHE 2 : LA LOI CONSTITUTIONNELLE DU 3 JUIN 1958

L’article 90 de la C de 1946 prévoyait un mécanisme complexe et


lent, disposant de plusieurs scrutins. Or, pour des raisons de temps,
le gvt ne souhaitait pas utiliser cette procédure trop longue, ce qui
explique le choix d’une autre procédure. Le gouvernement était
attaché au fait que la nouvelle constitution soit adoptée par
referendum or, l’ancien art 90 ne prévoyait pas le referendum
comme condition nécessaire d’adoption. Ainsi, la C1946 sera révisée
d’une manière qu’elle prévoit elle-même. Elle prévoit des conditions
de forme et de fond.
A) Les conditions de forme et de procédure

3 conditions :

- Le gouvernement doit recueillir l’avis d’un comité consultatif


constitutionnel composé d’1/3 de députés, 10 membres du conseil
de la République et 1/3 de membres nommés par le
gouvernement)
- Le projet devra être soumis à l’avis du CE
- La nouvelle C devra être ratifiée par referendum

B) Les conditions de fond

Elles portent sur la nature du régime et contraignent la nature du


régime. Le P cherche à limiter le pouvoir exécutif en prévoyant ces
conditions :

- Seul le SU est la source du pouvoir


- Le respect du principe de SDP : le gouvernement et le Parlement
- L’affirmation de la responsabilité du gouvernement devant le
Parlement => maintien du régime parlementaire.
- L’indépendance de l’autorité judiciaire afin d’assurer le respect des
libertés
- La nouvelle C devra organiser les rapports de la République avec
les peuples d’outre mers qui lui sont associés.

PARAGRAPHE 3 : L’ÉLABORATION DE LA CONSTITUTION DE LA VE


REPUBLIQUE

L’élaboration du projet a lieu en plusieurs étapes avant d’être


présenté au comité consultatif constitutionnel.

→ 1ère étape : Un avant-projet a été préparé par un organe technique


composé d’experts. Lors de cette première phase, c’est le garde des
sceaux Debré qui est chargé de préparer cet avant-projet avec le
concours d’un groupe de travail composé d’haut fonctionnaire qui
sont issus du CE comme Debré notamment avec Raymond Janot. Cet
avant-projet devait développer des orientations voulu par le Général
de Gaulle.

→2ème étape : Ce projet était ensuite soumis à un comité


interministériel présidé par Charles de Gaulle. Il est composé aussi de
Debré et de ministres d’état tel que Guy Mollet ou Pierre Pflimlin.
La question du référendum partage les discussions car le Général de
Gaulle avait une vision plus élargie que les parlementaires. Le statut
des membres du gouvernement porte également à discussion :
interdiction de cumuler le rôle de membre du gouvernement avec
celui de parlementaire.
Le projet gouvernemental découlant de cette 2ème étape résulte de
plusieurs influences : l’influence prépondérantes du Général de
Gaulle, Michel Debré, anciens responsables de la IVème république
devenu ministre d’état et des hauts fonctionnaires du Conseil d’État.
Le gouvernement avait 4 mois pour élaborer ce projet, une fois le
texte achevé fin juillet 1958, il sera soumis en aout au comité
consultatif constitutionnel conformément à la procédure prévue par
la loi du 3 juin.

→ 3ème étape : Le comité consultatif constitutionnel se réunira du


1er au 14 août 1958, l’avis du comité est favorable sauf pour
l’incompatibilité entre les fonctions de ministres et le mandat
parlementaire car c’est un point de rupture par rapport à la tradition
parlementaire. Délimitation des compétences du pouvoir
réglementaire autonome et de la loi. Discussion sur l’élection d’un
président de la République par un collège élargi. CDG ne réussira pas
à faire prévaloir tous ses vœux mais l’incompatibilité sera restée.

→ 4ème étape : Au CE le 27 aout 1958, Debré justifiera la nature du


régime de la Vème république en le distinguant du régime
présidentiel et du régime d’assemblée : le régime d’assemblée est
condamnée et rejeté ainsi pour Debré ses régimes sont contraires au
principe de SDP donc qui aurait un caractère dangereux pour les
institutions et impraticable car cause des crises institutionnelles > il
considère que le régime présidentiel est inadapté aux institutions
française car la loi du 3 juin 1958 impose le maintien du régime
parlementaire et puis parce que selon Debré même si ce régime
présidentiel présente des qualités, ça serait aller à l’encontre des
traditions française et de la loi du 3 juin 1958.
Il ajoute que c’est un risque propre au régime présidentiel du pouvoir
présidentiel.
Après l’examen du CE, le texte sera définitivement adopté par le
gouvernement le 3 septembre 1958, le 28 septembre à lieu le
référendum constitutionnel avec un 80% de oui et donc cette
constitution sera adoptée et promulgué le 4 octobre 1958.
Les élections législatives se dérouleront en novembre 1958 au scrutin
majoritaire uninominale à 2 tours, le président de la République sera
ensuite élu par le collège électoral ainsi CDG sera le 1er président de
la Vème République.

Élection sénatoriale d’avril 1959 pour que le régime soit en place.


Il s’agit d’un texte de compromis entre la thèse plutôt présidentialiste
de CDG et la thèse de Debré et des parlementaires traditionnels. CDG
n’a pas réussi à imposer toute ses idées.

Ce compromis explique une ambiguïté assez nette dans les énoncés


des articles de la C1958 notamment sur la place respective du PDR et
du PM.
Ce compromis explique aussi que c’est la pratique constitutionnelle
qui donnera la marque réelle du régime politique : conférence de
presse radiotélévisé du 31 janvier 1964 : « une constitution, c’est un
esprit des institutions, une pratique » => pratique gaullienne
conforme au texte et à l’esprit de la Constitution de 1958. Empreinte
de CDG dans les idées de la C, dans sa rédaction et dans la pratique
constitutionnelle notamment entre 1958 et 1969.

CHAPITRE 2 : Les régimes de la Ve République


La Ve République a connu un certain type d’équilibre. Elle a connu 2
régimes :

- Un régime de présidentialisme majoritaire


- Un régime de cohabitation

La C n’a pas été modifiée pour être adapté à l’un ou l’autre des
régimes. C’est une bonne chose car elle est suffisamment souple et
cela permet aux régimes de s’adapter. Cependant, cela peut-être un
signe de dévalorisation de la norme constitutionnelle en elle-même
car elle n’impose pas de règles strictes. L’un des 2 régimes est
d’ailleurs une violation de la constitution càd que la constitution a
bien un sens mais le présidentialiste majoritaire de correspond pas a
ce que prévoit le texte constitutionnel. Une grande partie de cette
pratique constitutionnelle est en fait une déviation de ce que prévoit
la C il faudrait réviser la constitution aux pratiques réelles des
régimes. Les textes doivent toujours être interprétés.

SECTION 1- L’ÉQUILIBRE INSTITUTIONNEL PRÉVU PAR LE TEXTE


CONSTITUTIONNEL DE 1958

Le régime est un régime parlementaire, on retrouve nettement


affirmé dans le texte le principe de la responsabilité politique du
gouvernement devant le Parlement et le texte constitutionnel
confirme le principe du bicéphalisme exécutif.

Cette C inaugure un véritable régime parlementaire rationnalisé. En


effet, la C prévoit :

- Une procédure d’engagement de la responsabilité politique de


l’exécutif est entouré de contraintes sérieuses

- La procédure législative est très encadrée au profit de l’exécutif


Il y a une affirmation d’un pouvoir d’État fort attribué au PDR,
détenant l’autorité de l’État. Le texte constitutionnel prévoir qu’il
assure la mission de « préserver la continuité de l’État, garant de la
C ».

Ce pouvoir d’État est attribué au Président de la République détenant


l’autorité de l’État ayant aussi pour mission d’affirmer la continuité
de l’État également garant de la Constitution, de l’indépendance de
la Nation et des engagement internationaux de la France.
Ces missions sont liées à la conception de l’État, le président de la
République dispose de certains pouvoir dispensés de contreseing. Ex :
article 16, 12, 11...

C’est un régime parlementaire rationalisé qui a l’originalité de diviser


deux champs : champs d’action de l’État et de l’autre côté, la mission
du chef du gouvernement laquelle étant une mission parlementaire.
La C affirme que le gvt conduit et détermine la politique de la Nation
(art 20). Le P bicaméral vote la loi.
=> il y a une répartition cohérente des rôles entre la mission de chef
de l’État et celle du chef de gouvernement.

La C1958 innove en créant le Conseil constitutionnel. Il y a une


tension entre la place accordée à l’exécutif et le rôle parlementaire.

Dans la configuration de la cohabitation le PDR est le chef de


l’opposition. On retrouve une lecture parlementaire du régime.

SECTION 2- LA PÉRIODE FONDATRICE : L’EMPREINTE DE CDG

PARAGRAPHE 1 : LE PHÉNOMÈNE MAJORITAIRE ET LE MOMENT 1962

A) La notion de fait majoritaire

Le phénomène majoritaire se caractérise par la capacité d’un régime


à dégager régulièrement des majorités de gouvernement. Sous la Ve
République, on distingue le fait majoritaire présidentiel (= une des
caractéristiques du régime de la Ve République hors période de la
cohabitation). Dans cette configuration, on observe un alignement
politique entre PDR, gouvernement et le P. Le PDR peut compter sur
une majorité parlementaire qui le soutient et sur un gvt qui procède
de lui.

Dans cette configuration, l’alignement politique est réalisé entre


gouvernement et Parlement de sorte que le PDR devienne chef de
l’opposition. La cohabitation permet aussi de dégager une majorité
mais le PDR ne peut plus imposer sa vision politique.

Cette cohabitation est favorisée par le décalage entre le mandat de 7


ans tandis que le mandat des députés était de 5 ans donc dans le
même mandat, il était possible de voir une majorité de députés
opposés. Dans un quinquennat, il est possible également que se
passe une cohabitation car on peut dissoudre l’assemblée si le
président considère que sa majorité est trop faible. Le PDR ne peut
pas compter sur une majorité parlementaire et cohabite avec le PM
qui lui peut former le gvt.

B) Le choix d’un mode de scrutin majoritaire

Ce phénomène majoritaire est favorisé par le mode de scrutin. Le


choix d’un mode de scrutin n’est pas neutre car il a des effets
politiques sur les institutions, leur fonctionnement et leur
représentativité. Le scrutin majoritaire est uninominal. Il existe qu’un
siège à pourvoir par circonscription électorale.

Ce scrutin a pour effet de personnaliser l’élection en établissant un


lien entre le candidat et sa circonscription. A chaque élection
législative, le siège le siège est attribué au candidat ayant la majorité
des suffrages (cela dans chaque circonscription). Ce scrutin se fait à 2
tours. Dans un scrutin à 1 tour, les candidats ne sont élus que à une
minorité des suffrages. Les 2 tours favorisent la majorité absolue des
suffrages : « au premier tour on choisit, au second tour on élimine ».
Apparait ensuite le visage politique de la Nation. L’accès au second
tour est réservé aux candidats ayant obtenu 12,5% des voix. Cette
forme de scrutin peut s’accommoder à une forme de multipartisme
(1 tour= favorise le bipartisme).

Atout d’un scrutin majoritaire uninominal à 2 tours : il peut


s’accommoder le multipartisme et conduit à une impossibilité pour
les petits partis de remporter des sièges alors qu’un scrutin
proportionnel leur donne accès aux sièges car c’est un scrutin de
liste.

Maurice Duverger : Le SM à 1 tour tendrait au bipartisme. Le SP


conduirait à une structuration multipartisme du régime.

SM => stabilité gouvernementale. Debré disait : « le SM permet de


faire surgir les majorités nettes et constantes et de contraindre à la
sagesse ». Le SP est assimilé à l’instabilité du régime.

Le SM est aussi critiqué car il déformerait la représentativité de la


majorité à l’assemblée en accentuant la victoire du candidat. Le SP
tient à une meilleure représentation.

2 facteurs de la stabilité de la Ve République :

- La rationalisation du parlementarisme

- L’élection du PDR au SUD : l’élection a considérablement orienté le


régime vers un présidentialisme majoritaire.

Avec cette réforme de SUD, les futurs PDR vont pouvoir bénéficier
d’une légitimité forte, celle-ci a des conséquences nettes sur
l’équilibre du régime.
C) Le moment 1962 : l’élection du chef de l’État au suffrage universel
direct

CDG a joué un rôle essentiel dans le renforcement du rôle de PDR. La


réforme de 1962 résulte de la volonté de CDG de donner à ses
successeurs une + grande stabilité. DG estimait que les futurs PDR
n’auraient sans doute pas la même légitimité historique que lui. Il
craignait leur faiblesse par rapport au pvr de l’assemblée, laquelle est
élu au SU. Il pensait ainsi que les grands électeurs choisiraient un
président qui aurait été l’incarnation du parlementarisme des IIIe et
IVe République.

La réforme de 1962 n’a pas pu être imposée dans le contexte de


1958. En instaurant l’élection du chef d’État au SUD, impose cette
figure présidentielle dans l’équilibre du régime. Elle se produit dans
un contexte de crise institutionnelle. Pour la 1ère fois, le gvt va être
renversé par une motion de censure. CDG s’était séparer de Debré au
profit de Pompidou.

CDG présente cette réforme comme une garantie de la continuité de


l’État. Monnerville s’adresse à tous les sénateurs de l’époque en
rappelant que la C française ne peut pas être révisée en dehors de
l’article 89.

29 août : le Conseil des ministres entend CDG lui confirmer son


intention d’utilise l’art 11 pour procéder à une élection et instaurer le
SUD à l’élection du PDR.

20 septembre : allocation à la TV, CDG justifie ce choix de l’art 11 sur


un terrain juridique. Il défend la constitutionnalité du recours a cet
article.

1 octobre : CE considère que cela est contraire à la C.


Le Conseil constitutionnel considère qu’il s’agirait d’un coup d’état
constitutionnel.

5 octobre : motion de censure aboutit

10 octobre : CDG dissout l’assemblée

6 novembre 1962 : le Conseil constitutionnel s’estime incompétent


pour contrôler l’expression directe de la souveraineté nationale.

Des élections législatives ont lieu après la dissolution et à ce moment,


CDG se présente comme un chef de parti et demande une majorité à
l’AN. => gaullisme charismatique à un gaullisme partisan.

A partir de 1962, le régime est considéré puis le 11 décembre, il


s’adresse à l’Assemblée en disant : « les principes suivant lesquels
fonctionnent la République nouvelle, tout comme les moyens qu’elle
se donne pour les assurer, sont dorénavant acquis ». Cette réforme
va déséquilibrer le régime. Depuis, ce présidentialisme majoritaire se
traduit à chaque élection présidentielle.

PARAGRAPHE 2 : L’ANCRAGE DE LA PRATIQUE GAULLIENNE DE 1958


À 1981

A) La période gaullienne (1958-1969)

CDG occupe une place singulière dans l’Histoire constitutionnelle de


la Ve République. Il se présente comme le dépositaire du destin
national et conçoit la C d’avantage comme un instrument au service
de la conception qu’il se fait de l’État et de la France. Au départ, le
PDR n’a pas de majorité absolue mais l’assemblée ne s’oppose pas
car on attend de CDG qu’il mette fin à la GIA.

3 traits caractéristiques de la pratique gaullienne :


- La naissance d’une responsabilité politique informelle du chef du
gouvernement. Dès la formation de son 1er gvt, CDG se conduit
comme si le gvt procédait de son choix et qu’il était investi des
missions qu’il lui a confier. On observe une rupture entre le
gouvernement et le Parlement.
CDG aurait même demander à Debré une lettre de démission au
moment de sa nomination

- Nait aussi à cette époque la notion de domaine réservé (expression


qui provient de Chaban-Delmas) : » il faudrait un domaine réservé au
profit du président dans lequel le gouvernement est un exécutant et
un domaine ouvert dans lequel c’est le gouvernement qui détermine
la politique de la nation ». La capacité du Président à fixer les
orientations sur différents aspects de la politique lesquelles sont
mises en œuvre par le gouvernement.

- CDG défend un lien très particulier avec le peuple. Il s’adresse à son


peuple par des messages, des allocutions radiotélévisées (20 sept
1962). Il convoque plusieurs referendums alors qu’ils sont interprétés
comme un renouvellement de la confiance accordée par le Peuple au
Président de la République. À chaque referendum il lit la question
posée à la permanence de son mandat présidentiel, càd au maintien
de sa fonction. La doctrine a considéré qu’Il faisait un usage
plébiscitaire du referendum

Plusieurs referendums ont eu lieu : en 1862, un autre en 1969 avec


l’article 11 pour réviser la C mais cette fois ci pour modifier la
composition du Sénat (le peuple dit ‘’non’’ à la révision, CDG
démissionne).

2 manières de dire non :

- Critiquer l’usage plébiscitaire


- Par l’usage du referendum : CDG mettait une autre forme de
responsabilité informelle mais qui rend le PDR responsable à l’égard
du peuple.

L’irresponsabilité présidentielle se comprend dans un régime


parlementaire dans lequel le gvt est politiquement responsable. Le
PDR assure l’indépendance nationale.

Cette forme non écrite de responsabilité politique du PDR vers le


peuple trouve une cohérence à partir du moment où il n’est plus
seulement un arbitre national mais une institution qui exerce un
pouvoir important.

=> La C prévoit toujours que le PDR n’est pas responsable devant le


Parlement.

B) L’après de Gaulle (1969-1981)

A partir de 69, Pompidou succède à CDG. On observe une continuité


d’un pdv politique ET constitutionnelle notamment en ce qui
concerne les rapports PDR/PM. En 1972, le PM est contraint à
démissionner.
Une fois élu en 1969, Pompidou affirme « le PDR est chargé de
donner les impulsions fondamentales, de définir les directions
essentielles : il est à la fois arbitre et premier responsable ».

Son PM s’était définit comme un coéquipier aidant le capitaine.


Lorsqu’il commença à manifester un peu trop d’autonomie, le PDR
mis fin à ses fonctions.

VGD est élu PDR en 1974 (=> 1981). Il refuse de dissoudre l’AN après
son élection. La présidence giscardienne s’est traduite par une
présence présidentialiste du régime. VGD choisit comme PM
Raymond Barre. VGD adresse des directions à son PM.
1978 : Barre déclare : « Le PM dirige le gvt dans le cadre des
orientations fixées par le PDR ».

1972 : un seul referendum qui portait sur une politique européenne,


de sorte que la pratique du referendum ne soit plus du tout reprise
par les PDR successifs.

1981 : victoire de Mitterrand

SECTION 3- LA PÉRIODE DES ALTERNANCES ET DES COHABITATIONS

PARAGRAPHE 1 : NOTIONS

Mitterrand va faire 2 septennats (1981- 1988 puis 1988- 1995).

La 1ère cohabitation a lieu en 1986. Mitterrand est contraint de


nommer un PM à savoir Chirac.
2ème cohabitation : Nouvelles élections législatives où Balladur élu PM.
Chirac est élu PDR pour un septennat puis pour un quinquennat (95-
2002 puis 2002-2007).

3ème cohabitation : Chirac dissout l’AN en 1997.

PARAGRAPHE 2 : LA PRATIQUE INSTITUTIONNELLE ENTRE ALTERNANCE ET


COHABITATION (1981-2002)

Une fois élu, Mitterrand utilise le droit de dissolution de manière à


provoquer des élections législatives (car assemblée en fonction à
majorité de droite). => 1ère utilisation du droit de dissolution dans
l’objectif de conforter le présidentialisme majoritaire.

Il fait coïncider son élection avec une élection législative. Mitterrand


est le seul à connaitre 4 alternances politiques (2 septennats avec 2
cohabitations).
Il nomme Mauroy comme PM et déclare après son élection : « Nul
n’ignore, au sein du gvt, que le PDR peut à tout moment faire
prévaloir l’opinion qu’il a de l’intérêt général ». J’exercerais la
plénitude des pvrs que me confère la C, ni + ni -, je laisse le PM agir à
sa guise pour les problèmes de la vie quotidienne. J’agis et j’interviens
pour ce que l’on pourrait appeler les grandes orientations ».

o 1ère cohabitation : 1986-1988 => situation inédite

Il n’entend pas être un PDR inexistant, ni en retrait de la vie politique


même si dans la pratique, il a considéré qu’il n’avait pas à intervenir
dans les rapports du gvt avec le Parlement. Le PDR conserve ainsi ses
pouvoirs institutionnels. Il peut convoquer une session extraordinaire
du P, utiliser du droit de dissolution... Il dispose aussi du domaine
réservé (= relatif aux RI).

Sur le plan constitutionnel, c’est une période intéressante à analyser.

L’affaire des ordonnances : le PM (Chirac) était parvenu à obtenir une


loi d’habilitation permettant au gvt d’agir par ordonnance concernant
la privation de certaines entreprises nouvellement entrée dans le
secteur public en 1981.
=> Ces ordonnances doivent être signés par le PDR en Conseil des
ministres (art13 C1958).

En 1986, Mitterrand refuse de signer les ordonnances affirmant :


« c’est pour moi un cas de conscience qui relève de l’intérêt
national ». Ce type d’évènement n’a pas de signification avant leur
interprétation (= l’interprétation crée la signification normative).

Élection 1988 : Chirac et Mitterrand sont tous deux candidats aux


présidentielles.

Nouvelle dissolution de l’assemblée amenant la gauche au pouvoir. Il


nomme Rocard comme PM.
1992 : elle est remplacée par Beregovoy.

o 2ème cohabitation (de velours) : Mitterrand nomme Balladur


comme PM. L’élection conduit à la victoire de Chirac éliminant
Jospin. Le PDR dispose d’une majorité peu homogène depuis 2
ans. Alain Jupé affirme que le PDR est l’architecte, et que le PM
est le maçon.

1997 : le PDR décide de dissoudre l’assemblée pour bénéficier d’une


majorité renouvelée a la veille de l’échéance européenne. Cette
dissolution conduit à la 3ème cohabitation.

o 3ème cohabitation : 1997-2002. Elle conduit à la nomination de


Jospin. Le PDR perd la maitrise de la politique nationale. Cela
s’explique par un affaiblissement de la position du PDR pour 2
raisons :

- Échec de la dissolution
- En raison d’une affaire politico-pénale

1 réforme fondamentale : celle du quinquennat


Le passage au quinquennat renforce la responsabilité politique
présidentielle.

SECTION 3- LE QUINQUENNAT ET L’AFFIRMATION DE LA LECTURE


PRÉSIDENTIALISTE

PARAGRAPHE 1 : LE QUINQUENNAT ET LE RENVERSEMENT DU


CALENDRIER ÉLECTORAL

2000 : La réforme du quinquennat a été entériné.


Pour la 1ère fois, la procédure de l’article 89 a été suivi dans son
alternative référendaire. Le PDR a la possibilité de choisir la voie du
congrès, càd a appelé la voie représentative

D’après l’article 25 de la C, la loi organique fixe la durée des pouvoirs


de chaque assemblée. Elle prévoyait que le pouvoir de l’assemblée
expire le 1er mardi d’avril. Tandis que selon la C, les élections
présidentielles ne peuvent avoir lieu qu’en avril ou en mai. Cette
antériorité a été considéré comme un problème.

Face à ce problème, il a fallu modifier la loi organique pour éviter


que l’élection présidentielle ait lieu après les élections législatives.
Elle a été modifier le 15 mai 2001. Désormais, les pouvoirs de
l’assemblée expirent le 3e mardi de juin. La cohabitation n’a donc
beaucoup moins de chances de se produire mais n’est pas pour
autant entériné.

PARAGRAPHE 2 : LA PRATIQUE PRÉSIDENTIALISTE MAJORITAIRE


CONFORTÉE (2002-2020)

1er quinquennat : 2002-2007

Le PDR nomme Raffarin comme PM. Les élections sont un échec.


Chirac est affaibli pour plusieurs raisons :

- L’affaire pénale
- Échec du referendum portant sur la constitution européenne
- Le « non » des électeurs
- La crise des banlieues en automne 2005

2ème quinquennat : 2007 à 2012


Sarkozy emporte les élections présidentielles au 2e tour contre
Ségolène Royal et nomme F. Fillon comme PM. Il utilise le terme de
‘’collaborateur’’.
Révision constitutionnelle de 2008 : porte sur la modernisation des
institutions.

3ème quinquennat : 2012-2017 de Hollande


=> Lors de son discours d’investiture, Hollande cherchait à se
démarquer de son prédécesseur : « J’assumerais pleinement les
responsabilités exceptionnelles de cette haute mission. Je fixerais des
mais je ne déciderais pas de tout ni à la place de tous ».

Il nomme Hérault comme PM, puis Manuel Valls et enfin Caseneuve


en 2016.

Une réforme législative portant rénovation et déontologie de la vie


publique a lieu.

2017 : question de savoir si le fait majoritaire allait être remis en


cause

On a en réalité observé une profonde stabilité. LREM avait 289


sièges.
De 2017 à 2022 : le régime a fonctionné selon la logique du
présidentialisme majoritaire.

2022 : le fait majoritaire ne s’est pas reproduit parfaitement. Il


manque en effet 45 sièges à la majorité présidentielle pour avoir la
majorité absolue.

Article 49 alinéa 3 : présentée comme un coup de force, une arme


« d’autodéfense ».

CHAPITRE 3 : La permanence de la Ve République

Cette stabilité peut être remise en cause pour 2 raisons :


- elle a connu de nombreuses révisions constitutionnelles
- elle est remise en question
SECTION 1 - LES RÉVISIONS DE LA CONSTITUTION SOUS LA Ve
RÉPUBLIQUE

PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DE LA RIGIDITÉ CONSTITUTIONNELLE

La rigidité constitutionnelle signifie qu’il existe une procédure


spéciale de révision de la C. Elle est plus difficile à mettre en œuvre
que la procédure d’adoption des lois ordinaires. On distingue donc C
rigide et C souple.

Le principe rigidité constitutionnelle se concrétise par l’article 89. Cet


article prévoit une procédure normale.

- Initiative : elle est concurrente (provient soit de l’exécutif, soit des


parlementaires).

=> Exécutif : provient du PDR sur proposition du PM (projet de loi)


=> Parlementaires : proposition de loi

- Le projet/ proposition doit être votée par l’AN et le Sénat en terme


identique (navette).

- Enfin, un referendum a lieu. Si OUI, texte adopté.

=> Cette procédure normale ne s’est produite qu’une seule fois en


2000.

Le PDR peut décider du recours à cette procédure. Elle prévoit que le


projet devra, pour être adopté, être voté à la majorité des 3/5 du
Congrès réuni à Versailles. Néanmoins, ce choix offert au PDR ne vaut
que pour les projets de loi constitutionnelle.
L’article 89 prévoit quelques limites tenant à la période. Ex : 89-4 ;
pas possible de réviser la C durant un intérim présidentiel et durant
une période de mise en œuvre de l’article 16 de la C.
Limite de fond : art 89-5.

Il y a eu 22 révisions sous la Ve République, toutes abouties par la


voie du Congrès. Il y eut des révisions qui ont abouties en dehors de
la procédure de l’article 89 : révision constitutionnelle de 1962,
révision constitutionnelle de 1969 (n’aboutira pas).

Dans un interview, Mitterrand affirma que la porte de l’article 11


restait toujours ouverte.

Existe-t-il un contrôle de constitutionnalité des lois


constitutionnelles ?

En 1962, le Conseil constitutionnel a été saisi pour contrôler la


révision. Il se déclare incompétent pour contrôler l’expression directe
de la souveraineté nationale. La question demeurait ouverte lorsqu’il
s’agit d’une loi constitutionnelle passée par la voie du Congrès.

1992 : à l’occasion de la ratification du Traité de Maastricht, le


Conseil constitutionnel est saisi.
=> Formule contradictoire : Le pouvoir de révision serait souverain
mais tes limité.

2003 : Conseil constitutionnel est saisi d’une autre loi


constitutionnelle, celle relative à la république décentralisée. Le
Conseil constitutionnel s’estime incompétent.

PARAGRAPHE 2 : LA PRATIQUE DES RÉVISIONS


CONSTITUTIONNELLES SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE

Sous la Ve République, on parle beaucoup de banalisation de la C (=


elle perdrait de sa suprématie du fait de ses fréquentes révisions).
Celles-ci ont été critiquées pour plusieurs raisons : révisions
largement menées par le pouvoir parlementaire, aboutissent par la
voie du Congres et pas par celle du quinquennat.

Révision constitutionnelle de 2008 :

- Limitation des pouvoirs présidentiels (nomination) et limitation des


mandats (pas + de 2 consécutifs)
- Renforcement des pouvoirs du Parlement
- Réforme de la QPC

SECTION 2- LA Ve RÉPUBLIQUE EN QUESTION

PARAGRAPHE 1 : LA CRITIQUE DU PRÉSIDENTIALISME MAJORITAIRE

La question de 2008 fût celle de remettre en cause certains pouvoirs


présidentiels.

Si ‘l’on veut changer cet équilibre, il faudrait supprimer la cause, celle


de l’élection au SUD du PDR qui est la cause d’une forme de
concentration des pouvoirs aux mains du PDR. L’omnipotence de
l'assemblée de la IVe République aurait été remplacé par celle du
PDR et le Parlement serait affaibli.

o Arguments POUR le maintien d’une élection au SUD du PDR :

- Les présidentiels sont les élections où la participation est la + élevée

- Droit comparé : la Ve République n’est pas si atypique que cela. La


plupart des systèmes démocratiques connaissent un schéma
consistant à permettre au corps électoral de designer un leader en
mesure de mettre en œuvre un programme politique.

o Argument CONTRE le maintien du SUD du PDR


- La personnalisation : On peut se demander si l’élection vise à élire
une personne ou un programme.

- L’affaiblissement du Parlement : l’élection présidentielle vient


occulter l’importante des élections législatives comme si la
démocratie pouvait se limiter à l’élection d’une seule personne.

On interprète souvent un écart de la majorité présidentielle comme


un mouvement d’humeur, une ‘’fronde’’.

La question du contre-pouvoir

- Dans le régime américain, le PDR est élu mais doit composer avec le
Congrès.

- Dans le régime parlementaire britannique, le PM tire sa légitimité


tant qu’il a la confiance du Parlement.

La configuration de la Ve République contribue à faire du PM un


« fusible » càd qu’il n’est pas l’institution qui détermine la politique
de la Nation mais plutôt comme celui étant contraint de
démissionner.

PARAGRAPHE 2 : LA CRITIQUE DE LA FAIBLESSE DU PARLEMENT

Enjeu=> revaloriser le Parlement à travers plusieurs techniques.

L’exposé des motifs met en avant l’existence d’un déséquilibre


institutionnel préoccupant.

- Adopter un projet de loi dont le but est de réduire de 30% les


effectifs parlementaires, de porter à 244 le nombre de sénateurs et
404 députés. Cette réforme a été présenter comme une façon de
revaloriser le parlementarisme.
Cette réduction donnerait aux élus + de moyens techniques,
humains, et de renforcer la qualité des débats.

1er argument : la question des représentations n’implique pas


nécessairement la réduction parlementaire

2e argument : si les débats sont - longs et - nombreux, signifient-ils


des débats de meilleure qualité.

3e  argument : + forte déconnexion entre députés et leur terrain

PARAGRAPHE 3 : LA CRITIQUE DE LA REPRÉSENTATION (LA


QUESTION DU REFERENDUM)

Il faut considérer qu’il faut renforcer le referendum (= façon d’assurer


d’avantage d’intérêt du corps électoral et de participation des
citoyens a la VP).

- Paradoxe entre la pratique du referendum qui est très rare : volonté


publique réaffirme périodiquement la nécessité de renforcer le
référendum dans les textes.
Il y a une suspicion autour du referendum car il pourrait conduire à
un plébiscite.

Comment faire la différence entre un referendum et un plébiscite ?

Le référendum invite les électeurs à voter oui ou non à une question


posée. Le plébiscite, lui, vise à adhérer ou non à une personne.

- Crainte politique d’une sanction

Exemples de referendums :
=> Référendum du 8 janvier 1961 : a pour objet de valider la politique
d’autodétermination voulue par CDG. Les électeurs ont voté « Oui »
avec un taux d’absentions faible

=> Référendum du 8 avril 1962 : a pour but de faire approuver aux


Français les accords d’Évian du 18 mars

=> Référendum du 28 octobre 1961 : a conduit à une révision de la


constitution

=> Référendum du 27 avril 1969 : portait sur la réforme du Sénat. Les


électeurs ont voté « non ». Il a conduit à la démission de CDG

=> Référendum du 23 avril 1972 : porte sur l’adhésion de nouveaux


États à la CEE.

=> Référendum du 6 novembre 1988 : porte sur le statut de la


Nouvelle Calédonie

=> Référendum du 20 septembre 1992 : porte sur la ratification du


traité de Maastricht

=> Référendum du 29 mars 2005 : porte sur la ratification du traité de


constitution européenne. Les électeurs ont voté « NON »

On considère d’un côté que le renforcement du référendum est


positif pour la démocratie et d’un autre, que certains referendums
pourraient s’avérer toxique si la question est mal posée ou si le but
est de maintenir au pouvoir des personnalités autoritaires.

Autre critique : les citoyens ne seraient pas assez éclairés.

Comment envisager de bons referendums ?


Un bon referendum conduirait à poser une question qui contient un
degré de technicité limité et qui porterait sur une question soulevant
un intérêt particulier de la population.

Certains considèrent même que le référendum serait une troisième


chambre, une chambre populaire.

Il existe plusieurs procédures de référendums :

- Article 11
- Article 89 portant sur la procédure de révision constitutionnelle
- Article 88-5 : « Tout projet de loi autorisant la ratification d’un traité
relatif à l’adhésion d’un nouvel État à l’Union Européenne est soumis
par référendum au PDR ».

Depuis 2003 : il existe un référendum local qui ne peut être exercé


que dans le cadre des compétences qui sont décentralisés aux
collectivités territoriales. Les seules compétences décentralisées sont
les compétences administratives et non législatives.

Ordonnance de 2016 : instaure la consultation locale sur


l’environnement (= consulter la population impliquée par un projet
qui aurait une incidence sur l’environnement). Il est désormais
consacré dans le Code de l’environnement (contexte : ZAD Notre-
Dame des Landes).

=> Référendum d’initiative partagé (RIP) est prévu à l’article 11. Il a


été ajouté en 2008. L’article 11 permet de faire adopter directement
par le peuple un projet de loi qui n’a pas été voté par le Parlement.
Cette procédure est révolutionnaire.

Révision constitutionnelle de 1995 : élargi le domaine concerné par le


référendum. Il peut s’agir de :
-Projet ou de proposition de loi portant sur l’organisation des
pouvoirs publics

-Reformes relatives à la politique économique, sociale ou


environnementale de la Nation ainsi qu’aux SP qui concourt aux
mêmes enjeux.

-Référendum visant à autoriser la ratification d’un traité

1ère procédure de l’article 11 : le PDR est le seul qui peut donner suite
à la proposition du gouvernement ou des deux assemblées, en
décidant ou non de soumettre la question par référendum.

Procédure de l’article 47-1 : limite les délais de discussion autour du


texte. Ex : loi relative à la réforme des retraites.

Pour parler d’une proposition conjointe des 2 assemblées, il faut


qu’une motion référendaire soit adoptée par les deux assemblées.

2ème procédure du 23 juillet 2008 : RIP. Il vise à concilier 2 exigences


contradictoires :

-L’attirance pour les procédés de démocratie directe/ semi-directe.


Ex : en Suisse ou en Italie.

- Le maintien de la tradition représentative française

La procédure de référendum peut être organisée sous l’initiative


d’1/5 des membres du Parlement (185 parlementaires) et soutenu
par 1/10 des électeurs inscrits (4,7M d’électeurs).

Pour que le référendum ait lieu, la proposition de loi référendaire n’a


pas été examiné par les 2 assemblées dans un délai de 6 mois.
L’initiative est partagée. Elle ne peut aboutir qu’avec le
consentement traduit par la passivité de la majorité parlementaire. Si
celle-ci veut empêcher l’organisation du référendum, il lui suffit de
demander l’inscription de cette proposition de loi référendaire à
l’ordre du jour et de la rejeter.

Le Conseil constitutionnel intervient à 2 reprises :

- Pour vérifier si les conditions sont remplies

- Pour vérifier si la proposition a reçu le soutien d’1/6 de la


population.

3 tentatives du RIP :

- Dépôt par les parlementaires d’une proposition de loi visant à ce


que le groupe ADP soit considéré comme un SP. Elle visait à faire
échec à un projet de loi en cours de discussion.

- Proposition de loi visant à garantir un accès universel à un SP


hospitalier de qualité. Le Conseil constitutionnel a considéré que
cette proposition était contraire à la C car elle subordonnait le
pouvoir réglementaire.

- Le 26 septembre 2022, le Conseil constitutionnel a été saisi d’une


proposition de loi dont l’objet était de créer une contribution
additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises.
Le Conseil constitutionnel a considéré que cette proposition n’entrait
pas dans les domaines prévus par l’article 11.

Le projet de loi constit visait à renforcer à nouveau la participation


des électeurs en :

-Élargissant le domaine de l’article 11 : il concerne désormais les


pouvoirs publics territoriaux.

-Élargir le referendum aux questions de société


- Assouplir les conditions du RIP : il crée un nouveau titre de l’article
11 => « De la participation citoyenne » et abaisse les seuils à 1/6 des
parlementaires et 1 millions d’électeurs.

- Prévoit une disposition pour empêcher que la procédure du RIP soit


utilisée dans le but de déstabiliser les institutions représentatives. Il
était prévu que le referendum ne pourra d’une part avoir pour objet
l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis - de 3
ans.

D’autre part, cette proposition de RIP ne pourra pas porter sur une
disposition en cours d’examen et non encore promulguée.

3ème procédure de référendum qui reposerait sur une inversion : les


citoyens serait à l’initiative d’une loi référendaire qui devait ensuite
recevoir le soutien des parlementaires.

Une nouvelle façon de penser la démocratie consiste à déployer les


éléments d’une démocratie participative. = associer les citoyens à la
réflexion de nouvelles réformes.

2 conventions citoyennes ont vu le jour. Elles regroupent 150


citoyens tirés au sort et ont pour but de réfléchir à des projets de
réformes. Il y a :
- La convention climat : a pour but de définir des mesures afin de
réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle a émis 146
propositions qui ont aboutis à ce que le PDR envisage une révision
constitutionnelle sur l’adoption d’un unique article : l’article 1er, en
prévoyant que : « La République garantit la préservation de la
biodiversité, l’environnement et la lutte contre le dérèglement
climatique ».
Arrêt Dobbs : Cour suprême américaine émet un revirement de JP en
considérant que l’IVG n’était pas garantie par la C fédérale. Elle a
relégué cette décision aux États fédérés.

PARTIE 2 : LES INSTITUTIONS DE LA Ve RÉPUBLIQUE

Selon l’article 1er de la C : « la France est une république indivisible,
laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de
tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion.
Elle respecte toutes les croyances, son organisation est
décentralisée ».

Le principe d’indivisibilité suppose aussi le principe d’unicité du


peuple. On ne peut pas créer de division au sein du peuple. Le Conseil
constitutionnel en 1991 avait censuré une disposition législative
faisant référence à un ‘’peuple corse’’. Or, il n’existe qu’un seul
peuple : le peuple français.

Article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui


l’exerce par ses représentants et par la voie du referendum. Aucune
section du peuple, ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.
Le suffrage peut être direct ou indirect ».

CHAPITRE 1 : L’exécutif bicéphale

La Ve République n’a jamais cherché à remettre en cause le principe


d’un régime parlementaire. Or, dans tout régime parlementaire,
l’exécutif est bicéphale.
1ère critique : La C de la Ve République organisait une dyarchie =>
expression péjorative 

2ème critique : la Ve République met en place un régime présidentiel


=> on pointait le pouvoir trop important du PDR qui ne serait pas
compatible avec un régime parlementaire
CDG dit à ce sujet : « le PDR est l’homme de la Nation, pour répondre
à son destin, il est seul à détenir l’autorité d’État. Mais précisément,
le PDR, pour faire face à une tache d’une telle nature, d’une telle
étendue, d’une telle durée, ne doit pas laisser la conjoncture
politique, parlementaire, économique et adm l’absorber sans relâche
et sans limite, cela c’est le lot du PM ».

SECTION 1 : LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Le titre 2 de la C correspond au Président de la République. Il est le


titre le + long. Dans son discours devant le CE, Debré avait qualifié le
PDR de « clé de voute » du système. L’élection au SUD renforce sa
légitimité, son pouvoir.

L’article 5 définit les missions générales du PDR. Il prévoit que : « le


PDR veille au respect de la C. Il assure, par son arbitrage, le
fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité
de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du
territoire et du respect des traités ».

PARAGRAPHE 1 : LA DÉSIGNATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

A) Le mandat présidentiel et la cessation des fonctions

La C1958 prévoit que le PDR est élu par un collège électoral élargi. La
création de celui-ci devait garantir une forme d’indépendance entre
le PDR et le Parlement. Cette recherche d’indépendance a été
consolidée en 1962 car désormais, le PDR est directement élu par le
peuple.

La réforme de 1962 avait pour but de conférer à ses successeurs une


+ forte légitimité. CDG craignait la faiblesse des futurs PDR vis-à-vis
des parlementaires et pensait que les grands électeurs (issus du
collège électoral) choisiraient un PDR qui aurait été l’incarnation du
parlementarisme.

Loi constitutionnelle de 2000 : le septennat devient un quinquennat

Le quinquennat de résous pas le problème de la coexistence de 2


majorités différentes.

Article 6 : le mandat présidentiel est renouvelable (le PDR sortant


peut être candidat à sa propre succession) ce qui fût le cas en
1965,1981, 1988, 2002 et enfin en 2017.

Cette évolution a été issue de la réforme constitutionnelle du 23


juillet 2008. L’un de ses axes est de limiter le pvr présidentiel.
Désormais, nul ne peut exercer + de 2 mandats consécutifs.

Décision du CE d’octobre 2022 : portait sur le président de la


Polynésie française, celui-ci ne pouvait pas cumuler 2 mandats
consécutifs. Or, celui-ci n’a exercer qu’un bout de son 1er mandat (3
ans). Après avoir exercé un 2ème mandat, il prévoyait d’en exercer un
troisième. Le CE a considéré que cela était possible car il n’avait pas
exercé 2 mandats consécutifs complets. Cela fait l’objet de débats
puisque l’article 6 ne mentionne pas le fait que les mandats doivent
être exercés complètement.

La cessation des fonctions résulte :

- L’arrivé du terme du mandat présidentiel

- La démission

- Le décès du PDR
=> L’empêchement doit être constaté par le Conseil constitutionnel
qui en décide par la majorité absolue de ses membres. Il décide si
l’empêchement est provisoire ou définit.

- La destitution : prononcée par la Haute-Cour mettant fin au mandat


présidentiel.

- L’intérim (ne peut excéder 25 jours s’il est définitif, il peut être
+long s’il est provisoire). A la suite du PDR, le Président du Sénat
remplit la fonction d’intérim. En cas d’empêchement du Président du
Sénat, c’est le gouvernement qui exerce collectivement cette
fonction.

Un PDR intérimaire ne peut avoir recours à l’article 11, à la


dissolution et la C ne peut pas être révisée durant l’intérim. De
même, le gouvernement ne peut faire l’objet d’une motion de
censure ni engagé sa responsabilité politique.

B) Les modalités de l’élection présidentielle

Les conditions d’éligibilités sont celles du droit commun. Elles sont


énumérées à l’article 3 : avoir 18 ans, être de nationalité française.
On retrouve des conditions spécifiques. Le dispositif de parrainage a
pour objet de filtrer les candidatures présidentielles et d’écarter les
candidatures trop farfelues ou trop nombreuses. Le régime a été
plusieurs réformées notamment avec la loi du 25 avril 2016 et du 29
mars 2021.

Ce mécanisme prévoit que nul ne peut être candidat à une élection


présidentielle s’il n’est pas présenté par un certain nombre d’élu. En
1962, il fallait recueillir 100 signatures d’élus relevant d’au moins 30
départements/ territoires d’outre mers différents.

Loi du 18 juin 1976 : modifie la loi de 1962 de façon à renforcer cette


condition du parrainage. Désormais, il faut réunir 500 signatures
provenant d’au moins 30 départements/ territoires d’outre mers
différents, sans que 10% ne proviennent du même département.

Au total, environ 40 000 élus peuvent apporter leur signature à un


candidat à l’élection. Ces élus sont des conseillers

Chaque élu ne peut parrainer qu’un seul candidat. Son choix est
irrévocable.

Depuis la loi du 25 avril 2016, c’est le Conseil constitutionnel qui


reçoit directement les formulaires de présentation des candidats et
qui vérifient ces parrainages et les rend public. Il rend public le nom
et la qualité des citoyens.

Pour certains, cette publicité serait un obstacle car certains soutiens


ne souhaiteraient pas apparaitre publiquement. Une QPC a été posée
concernant la conformité à la C de ces parrainages. Le Conseil
constitutionnel a rejeté ces griefs en considérant que ce n’est pas un
vote, le principe de secret ne s’applique pas.

Les candidats doivent transmettre au Conseil constitutionnel leur


situation patrimoniale. Cette mesure vise à préserver le principe de
transparence de la VP.

Solutions de remplacement

- Augmenter le seuil à 1000 signatures.


- Remplacer le système par un parrainage citoyen.
- Proposer une désignation secrète.

Le scrutin est uninominal et majoritaire. Il permet une large


expression des courants politiques au 1er tour et permet l’expression
d’un rassemblement autour de 2 candidats au second tour. Elle doit
avoir lieu 20 jours au moins et 35 jours au plus avant la fin du mandat
de manière à assurer la continuité de la fonction. Cette élection peut
être avancée et reportée. Néanmoins, la C n’envisage pas la
possibilité d’un report de force majeur.

Article 7 : prévoit que si un candidat à l’élection décède ou se trouve


empêcher, le Conseil constitutionnel peut reporter l’élection.

Il existe des règles spécifiques relative au financement d’une


campagne électoral. Ainsi, chaque candidat doit définir un comte de
campagne précisant les recettes et dépenses de chacun des candidats
à l’élection présidentielle. Parmi ces règles, il est prévu L’interdiction
des dons privés.

Ce plafonnement vise à garantir l’égalité des candidats aux élections


présidentielles. Une institution spécifique a été créé : la Commission
nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
C’est une autorité administrative indépendance dont la mission est
d’examiner la validité de ces comptes.

Enfin, l’État rembourse forfaitairement à tous les candidats 4,75% du


plafond des dépenses. Seuls les candidats ayant franchis la barre des
5% des suffrages exprimés peuvent obtenir un remboursement de
47,5% de ce plafond.

PARAGRAPHE 2 : LES MISSIONS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

A) Les missions générales

L’article 5 rappelle que « le PDR est le gardien de la C ». Avec le


développement de la justice constitutionnelle, notamment depuis la
décision ‘’Liberté d’association’’ de 1971, on peut comprendre cette
mission en ce que le PDR participe à l’organisation et au
fonctionnement de la justice constitutionnelle. En effet, il peut
nommer le Président du Conseil constitutionnel et fait partie des
autorités de saisine du Conseil constitutionnel. Cet article prévoit
aussi l’arbitrage. Le PDR peut nommer le PM, dissoudre l’AN. Enfin, il
fait référence à la garantie des grands intérêts nationaux. Cette
mission souligne le rôle du PDR en matière de défense nationale et
de politique étrangère. L’article 5 fait référence à la garantie des
grands intérêts nationaux. Cette mission renvoie à ce rôle de
négociation internationale mais aussi à son rôle de chef des armées.

Article 16 : met en place un État d’exception en rétablissant la


légalité constitutionnelle.

B) Les compétences attribuées au Président de la République

Distinction entre les pouvoirs propres du Président de la République


(= actes dispensés de contreseing) et les autres pouvoirs.

Les pouvoirs propres sont prévus à l’article 19. A contrario, toutes les
autres compétences présidentielles qui ne sont pas prévus à l’article
19 nécessitent un contreseing.

L’article 19 mentionne :

- L’article 8 alinéa 1 : pouvoir de nomination du PM

- L’article 11

- L’article 12 : prérogative de dissolution de l’AN

- L’article 16 : État d’exception, de concentration des pouvoirs au


mains du PDR

- L’article 18 : droit de message du PDR

- L’article 54 : le PDR peut saisir le Conseil constitutionnel dans le but


d’examiner la constitutionnalité d’un traité

- L’article 56 : nomination de 3 membres du Conseil constitutionnel


- L’article 61 : pouvoir du PDR de saisir le Conseil constitutionnel dans
le cadre du contrôle a priori

Ainsi, ces pouvoirs propres sont énumérés. Le PDR n’agit pas


totalement seul, bien que l’on parle de ‘’pouvoirs propres’’. Certains
nécessitent de recueillir des avis ou prévoient que l’initiative échappe
au PDR.

Article 8 : le PDR nomme le PM. Cette garantie de choix n’est pas
effective en cas de cohabitation. Dans ce cas, le PDR est

Article 12 : la dissolution est l’acte par lequel le PDR met fin
prématurément aux fonctions de l’AN. C’est aussi l’acte par lequel il
provoque de nouvelles élections législatives. La dissolution doit être
précédée d’un avis du PDR et des présidents des assemblées. Le PDR
vérifie si les conditions sont réunies. Elle est exclue durant la mise en
œuvre de l‘article 7 et ne peut intervenir dans un délai d’1 an qui suit
une précédente dissolution.

Depuis 1958, l’AN a été dissoute 5 fois. 2 ont été prononcées par
CDG : en 1962 puis à la suite de la crise de mai 1968. La dissolution
peut être utilisée à des fins de renforcement de présidentialisme
majoritaire. Enfin, elle peut être utilisée à des fins de calculs
politiques. Ex : Chirac.

Aujourd’hui, le droit de dissolution à - de chances d’être utilisé.

Article 18 : le droit de message est le symbole de l’absence de


communication entre le PDR et les assemblées. Depuis la révision du
23 juillet 2008, le chef d’État a la faculté de prendre la parole devant
le Congrès, à Versailles (alinéa 2).
La déclaration présidentielle peut donner un lieu à un débat, hors de
sa présence. Il ne peut faire l’objet d’aucun vote.
Article 11 : procédure permettant d’établir un lien direct entre le PDR
et la Nation. Il s’agit d’un pouvoir dispensé de contreseing. La
proposition de convoquer un referendum ne pouvant provenir que
des deux assemblées, le PDR ne peut agir seul.

Article 54, 56 et 61 : renvoient aux relations entre PDR et Conseil


constitutionnel.

Il est prévu que les deux commissions parlementaires peuvent


s’opposer à la proposition de nomination présidentielle à condition
que cette opposition recueille la majorité des 3/5 des voix.

Il existe 2 fondements législatifs des régimes d’exception :

- Loi de 1955 : prévoit la possibilité d’un cas d’urgence nécessaire


- Loi de mars 2020 : prévoit l’état d’urgence sanitaire
+ - Théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles

Article 16 : concentration des pouvoirs aux mains du PDR lorsque la


Nation est en péril.

2 conditions de fond :

- Une menace grave et immédiate pesant sur les institutions de la


République ou sur l’intégrité du territoire ou sur l’exécution des
engagements internationaux de la France

- Interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics

2 conditions de forme :

- Le PM, les présidents des 2 assemblées et le Conseil constitutionnel


doivent être consultés pour avis.

- Le PDR doit être consulté par un message.


=> La révision constitutionnelle de 2008 vient renforcer le pouvoir du
Conseil constitutionnel. En effet, après 30 jours d’exercice, le Conseil
constitutionnel peut être saisis par les autorités de saisine
traditionnelle afin d’examiner que les conditions de mise en œuvre
sont toujours réunies. Après 60 jours, le Conseil constitutionnel se
prononce de plein droit, à tout moment.

Finalité => conjurer les menaces et restaurer l’ordre constitutionnel


normal.

Article 16 : confusion des pouvoirs législatif et exécutif aux mains du


PDR. Celui-ci ne pas dissoudre l’AN. La procédure de l’article 68 peut
être mise en œuvre.

PARAGRAPHE 3 : LE STATUT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE


CHAPITRE 2 : Le parlement rationnalisé

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