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Le droit international public régit les interactions entre les états, il faut savoir qui est un état et
qui ne l’est pas. Il y a trois éléments constitutifs : convention de Montevideo (considéré comme
reflétant la coutume sur ce sujet) – un territoire (pas de limite de taille) – une population (pas
de limite de taille) – un gouvernement (forme libre mais une personne ou une organisation doit
exercer les pouvoirs publics sur ce territoire) – une souveraineté (personne de même nature
ne peut être au-dessus du gouvernement qui le domine, l’état doit être indépendant – il ne faut
rendre de comptes à personne).
La création d’un état se passe de nos jours par la sécession car il n’y a plus de territoire vide qui
puisse être colonisé. Quand un nouvel état se forme ça veut dire qu’il s’est séparé d’un autre
état existant. La sécession est une question de fait, rien ne l’interdit ni le permet. Le droit
international ne se prononce pas pour ne pas encourager, on ne l’aborde pas dans la sphère
juridique, dans les faits il y a une déclaration d’indépendance ; l’état central s’il n’est pas
d’accord ca peut durer longtemps. Ce qui permettrait d’avoir une sécession pleinement réussie
c’est l’accord de l’état central ex : Soudan : le soudan du sud est le plus jeune pays des nations
unies il y a eu des dissensions suivies par un referendum, le soudan l’a accepté. Autre ex : le
Kosovo sauf que dans ce cas la Serbie ne l’a pas accepté du coup sa situation reste vague. Le
fait pour un état d’en reconnaitre un autre est important car c’est la base des relations
diplomatique. Est-ce que cette reconnaissance a un effet au moment de la reconnaissance de
l’état ? Il y a deux écoles qui s’affrontent : d’un cote la reconnaissance constitutive de
souveraineté et de l’autre la théorie de la reconnaissance déclarative de souveraineté.
La théorie constitutive : un état ne devient souverain que s’il est reconnu comme tel par les
autres. Mais combien d’états doivent le reconnaitre pour qu’il devienne souverain ?
La théorie déclarative : voudrait que la reconnaissance soit une constatation de l’existence des
éléments qui forment l’état. C’est seulement les faits qui peuvent définir un état.
Les états sont souverains et libres de reconnaitre tout état qu’ils souhaitent : il y a deux
exceptions :
Ex in juria jus non horitur : d’une situation illégale aucun droit ne peut naitre : en raison de
violations majeures du droit international il ne faudrait pas reconnaitre une situation qui en
découle. Ex : république turque de chypre nord. L’invasion était une violation donc il ne faut
pas reconnaitre, dans ces cas le conseil des nations unies prend une résolution qui encourage
les états à ne pas reconnaitre cette situation légale. La république turque de chypre nord n’a
été reconnu que par la Turquie.
La reconnaissance prématurée : cela peut être vu comme une intervention dans les affaires
intérieures de l’état central.
Un autre concept important est le droit à l’autodétermination = droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Il signifie qu’un peuple peut décider ce qu’il a envie de faire de son futur
(indépendance, rejoindre un autre état) droit né au moment de la décolonisation pris dans les
résolutions 15-14 et 15-41 de l’assemblée générale prise en décembre 1960. Il a été complété
par la résolution 33-14 de 1974. Ce droit à l’autodétermination s’applique à trois situations :
Les colonies : à portée générale, toutes les colonies ont droit à l’autodétermination, une colonie
est définie par l’assemblée générale comme un territoire géographiquement, ethniquement ou
culturellement distinct d’une métropole qui exerce sur lui un état de subordination.
Les peuples sous régime raciste : ex : le régime de l’apartheid en Afrique du sud
Les peuples sous domination étrangère : ex : la Palestine ou le Sahara occidental.
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Il existe aujourd’hui une liste des nations unies des territoires considérés comme non
autonome et qui auraient droit à l’autodétermination (17 territoires dont le Sahara et 16
colonies du royaume unis, de la nouvelle Zélande des États-Unis et de la France). Attention à
ne pas confondre avec le droit à l’indépendance qui n’existe pas.
Le droit à l’autodétermination peut mener à une indépendance mais il peut aussi mener a
d’autres possibilités. L’état doit soutenir ces territoires dans la prise de décisions quant à leur
futur. Ex : la France quand elle organise des referendums en nouvelle Calédonie pour voir si elle
veut rester en France.
La sécession remède un peuple qui subit d’importantes persécutions de la part de l’état où il
vit pourrait avoir un droit à la sécessions. Ex les ouigours. Cette théorie n’a jamais vraiment été
acceptée et on ne peut donc pas l’invoquer avec succès.
La succession d’état : quand deux états se séparent : comment gère on les obligations des
états ? En matière de traités il y a la convention de Vienne sur la succession d’état en matière
de traités mais elle n’a que 15 ratifications. Ca dépendra des accords entre les états et de
comment s’organise cette séparation en théorie on peut distinguer deux situations :
La succession véritable : un état perd un morceau. Il est généralement admis qu’il restera un
état continuateur à savoir l’état central qui garde les obligations et un nouvel état qui lui doit
signer et ratifier les traités et rentrer dans les organisations internationales etc. Ex :
l’éclatement de l’URSS ou la fédération de Russie est restée l’état continuateur et les autres
étaient des nouveaux états.
La dissolution : aucun état ne subsiste ex : Tchécoslovaquie qui s’est séparé en 1993 qui a
marqué la fin de l’état et la création de deux nouveaux états : la république tchèque et la
Slovaquie, ces deux états étaient égaux et ont chacun demandé leur adhésion aux nations unies
le même jour. Ils ont demandé de considérer que tous les traités qui avaient été signés par la
Tchécoslovaquie soit maintenant considérés comme signés par la république tchèque et la
Slovaquie. Ce qui prime c’est l’accord entre états.
La souveraineté : les états sont souverains.
- L’exercice des compétences par les états tant sur leur territoire qu’en dehors de celui-
ci. Un état est souverain il peut exercer des compétences LEJ et des pouvoirs publics. Il
y a des ramifications en droit international. Ex - affaire du détroit de Corfou (présentée
devant la CIJ en 1949, cette affaire a établi que les états sont soumis à un devoir de
diligence qui les obligeait lorsqu’ils exercent leur compétence sur leur territoire à ne
pas laisser se produire des actes contraires aux droits des autres états. Cette affaire
opposait le royaume unis à l’Albanie. Un navire britannique a coulé dans le détroit de
Corfou. Le royaume unis a eu raison que l’Albanie avait le devoir de déminer le détroit
qui était sous sa souveraineté. C’est ça le devoir de diligence, un état doit faire en sorte
d’éviter que se produisent sur son territoire des actes contraires au droit des autres
états. Ça évoque l’exercice des compétences sur le territoire de l’état. – affaire du
Lotus cette affaire a été portée devant la CPJI qui est l’ancêtre de la CIJ. Un navire
français, le lotus est entré en collision avec un navire turc qui s’est brisé et a coulé la
moitié périt et l’autre moitié est sauvée par le capitaine du Lotus. La France proteste et
se plaint a la CPIJ en soutenant que la turque ne peut pas poursuivre Monsieur Demons
pour un acte qui s’est passé en dehors de son territoire mais la CPJI rejette car les états
peuvent exercer leurs compétences en dehors de leur territoire et la cour ajoute que
c’est valable pour les compétences législatives et judiciaires mais pour les compétences
exécutives d’un état pour les exercer à l’étranger c’est en principe interdit sauf
autorisation spécifique. Ex : les compétences législatives et judiciaires autorisées sont
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le fait que l’état peut prendre des lois qui s’appliqueraient à l’étranger, et judiciaire que
les tribunaux des états peuvent se fixer des compétences pour juger des crimes qui se
seraient produits à l’étranger. Ils prévoient souvent ces compétences dans des
situations qui mettent à mal leurs intérêts à l’étranger ou ceux de leurs ressortissants.
La Belgique est allée plus loin : entre 1993 et 2003 elle s’est dotée d’une loi de
compétence universelle qui lui permettait de juger toute personne belge ou pas qui
avait commis un crime grave en Belgique ou ailleurs. Cette loi a provoquer des tensions
diplomatiques. Sa portée a été réduite et nécessite des liens de rattachement avec la
Belgique. Les compétences exécutives sont a priori interdites. Ex : L’arrestation d’un
criminel à l’étranger.
- Principe de non-ingérence qui prévoit qu’un état ne peut pas intervenir dans les affaires
d’un autre état souverain. Ce principe est établi dans l’art. 2 §7 de la charte des nations
unies et précisée dans la résolution 26-25 de l’assemblée générale sur les relations
amicales entre états. Les conditions pour savoir s’il y a eu violation de ce principe ont
été établis dans l’arrêt Nicaragua de la CIJ en 1986, selon son paragraphe 205 une
intervention illicite est une contrainte exercée sur une compétence nation d’un état il
faut donc vérifier la contrainte et la compétence nationale c’est tout ce qu’un état
décide seul les domaines dans lesquels il a sa souveraineté. La contrainte est difficile à
définir : une intervention armée sur le territoire d’un autre état est une contrainte
maximale. Plus une contrainte sera importante plus il sera facile d’argumenter que c’est
une intervention illicite. C’est au juge de le déterminer. Quand il y a une violation illicite
il y a souvent d’autres violations du droit international que l’on peut aussi invoquer.
- Les immunités qui protège un état et ses représentants d’éventuelles poursuites devant
les tribunaux d’un autre état. Les immunités c’est l’idée générale selon laquelle un état
ne peut pas être jugé par les tribunaux d’un autre état on a aussi un corolaire qui dit
que les agents d’un état ne peuvent pas être jugés par les tribunaux d’un autre état.
Toutes ces règles ont pour vocation de maintenir de bonnes relations entre états et
d’éviter des actions judiciaires avec seulement un objectif politique. Toutes ces règles
ont été établies dans plusieurs conventions internationales acceptées pas des états
mais sont acceptées aussi comme des règles de droit international coutumier. Il existe
l’immunité des états - l’immunité des agents de l’état. Les immunités s’appliquent au
civil et au pénal.
Affaires de la CIJ :
Affaire du mandat d’arrêt en 2000 (oppose la république démocratique du Congo à la
Belgique qui avait une loi de compétence universelle et en vertu de celle-ci quelqu’un
avait porté plainte contre Monsieur Yerodia à l’époque ministre des affaires étrangères
du Congo. Un juge d’instruction belge avait émis un mandat d’arrêt à son encontre. Le
Congo porte plainte devant la CIJ qui résulte en un procès. La Belgique a perdu et a dû
retirer son mandat d’arrêt et la cour a retenu des éléments importants. Tout d’abord à
qui s’appliquent les immunités ? Représentants de l’état (diplomates) et certains
membres du gouvernement qui représentent l’état. La CIJ en retient 3 : le chef d’état,
le chef du gouvernement et le ministre des affaires étrangères : l’immunité est à titre
public et à titre privé. Ils ne peuvent pas être poursuivis. La cour ajoute que lorsqu’un
mandat est terminé il pourra éventuellement être poursuivi pour les faits qu’il a commis
à titre privé. Il existe 4 situations ou quelqu’un qui a l’immunité pourrait quand même
devoir rendre des comptes :
o Les représentants de l’état peuvent être poursuivis dans leur propre état.
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o L’état pour lequel travaille la personne peut décider de lever son immunité
o Après son mandat une personne protégée peut être poursuivie pour les actes
commis à titre privé
o Des juridictions internationales peuvent prévoir d’aller au-delà de l’immunité
(ex : tribunaux pénaux internationaux, cour pénale internationale)
Affaire des immunités des états en 2012 cette affaire a opposé l’Allemagne à l’Italie en
2012 : En Italie des gens ont porté plainte contre l’Allemagne pour des exactions qui
avaient été commises par les nazis, ils demandent des d&i. le juge italien accepte
l’affaire et conclu a des d&i, à l’exécution du jugement des biens qui appartiennent à
l’Allemagne en Italie sont saisis, l’Allemagne porte plainte contre l’Italie pour la violation
de son immunité d’état en matière civile. La cour donne plutôt raison à l’Allemagne car
les immunités ne devraient pas être levées même au motif que les crimes commis sont
très graves. Au même titre, les voies d’exécution (la saisie de biens) n’est pas permise
non plus. Il y a une exception mais la cour arrête assez vite son raisonnement donc on
en sait pas beaucoup mais on divise les actes des états en deux catégories : actes de
jure imperii (actes juridiques de pouvoir) ce sont les actes officiels qui relèvent de la
puissance publique et des actes de jure gestionis (actes juridiques de gestion) sont des
actes de gestion interne pris par l’état au titre de simples organisations, des actes privés
et commerciaux.
Est-ce que les immunités surtout celles de l’état ne risquent pas de causer une violation
du droit fondamental d’accès à un tribunal ? Cette question se posait dans l’affaire
Cudak c. Lituanie ; dans cette affaire la cour européenne des droits de l’Homme a
accepté que c’était violer le droit à un recours effectif que de maintenir l’immunité dans
la situation d’un employé d’une ambassade qui se serait fait licencier. C’est un équilibre
délicat entre l’utilité de l’immunité pour faciliter les relations internationales et le droit
de chacun a accéder à un tribunal.
Quelle est la différence entre immunité diplomatique et protection diplomatique ?
L’immunité est un statut tandis que la protection diplomatique est une procédure qu’un
état peut engager devant la CIJ et qui prévoit que si une personne a subi des dommages
à cause d’un état étranger, un état peut engager une action en son nom devant la CIJ.
La personne lésée n’est plus partie à l’affaire et ça devient un diffèrent état contre état.
L’immunité ne joue pas sur le fond ça veut dire qu’invoquer une immunité ne va rien
changer au fait que l’acte qui était poursuivi soit licite ou illicite. L’immunité ne joue pas
sur le fond, tout ce qu’on a fait c’est arrêter les procédures. Si l’état décide de lever les
procédures la personne serait poursuivie comme tout le monde.
Les nations unies: crée en 1945, elle succède à la société des nations qui avait créé après la
1ere guerre mondiale et qui n’a pas réussi a empêcher la seconde. L’ONU compte aujourd’hui
193 membres (tous les états du monde sauf le Vatican et la Palestine qui sont des états
observateurs) Elles ont été établi par la charte des nations unies qui prévoit des organes qui la
font fonctionner : L’assemblée générale – le conseil de sécurité – la cour internationale de
justice – le conseil économique et social – le conseil de tutelle – le secrétariat.
L’assemblée générale est l’organe délibératif principal des nations unies et chaque état
membre y siège et a une voix. Elle ne se réunit pas en permanence mais par sessions qui ont
lieu entre septembre et décembre chaque année. Les états votent des résolutions non
contraignantes, elles encouragent ou invitent les états à faire ou a ne pas faire des choses. Il y
a une exception à cette règle de résolution non contraignante ce sont les résolutions qui
permettent d’assurer le bon fonctionnement de l’organisation ex : le budget.
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Le conseil de sécurité se concentre sur les questions de paix et de sécurité internationale alors
que l’assemblée nationale a une vocation plus générale. Il est composé de 15 membres : 10
membres temporaires qui siègent pour deux ans. Et 5 membres permanents : le royaume unis,
la France, la Russie, la chine et les États-Unis. Contrairement à l’assemblée générale, le conseil
de sécurité siège toute l’année et il vote des résolutions qui peuvent être contraignantes pour
les états surtout en matière de paix et de sécurité. Les règles de vote au conseil de sécurité
sont particulières : pour adopter une résolution il faut une majorité de 9 voix positives mais en
plus les membres permanents ont un droit de veto. Leur vote négatif empêche
automatiquement l’adoption d’une résolution. La charte des nations unis prévoit que pour
adopter une résolution il faut un vote affirmatif de tous les membres permanents. En réalité ça
n’a jamais été appliqué car dès la résolution 4 du conseil de sécurité on a pris l’habitude de
considéré comme adoptée toute résolution qui n’avait pas obtenu de non des membres
permanents. Ainsi une résolution peut être adoptée même si un membre permanent s’abstient
du vote donc la majorité requise est atteinte. On appelle ça une coutume contra legem étant
donné que la pratique va ici à l’encontre du texte, l’existence de cette pratique a été confirmée
par la cour internationale de justice dans son avis consultatif sur la Namibie en 1971.
Concernant la relation entre le conseil de sécurité et l’assemblée générale, la charte établi une
hiérarchie qui place le conseil de sécurité un peu au-dessus. L’art 12 §1 de la charte prévoit que
lorsque le conseil de sécurité se saisit d’une situation alors l’assemblée générale ne peut pas
prendre de résolution à ce sujet tant que la situation est encore à l’ordre du jour du conseil. Il
y a une seule exception instituée par une résolution de l’assemblée générale prise en 1950, la
résolution 377 Union pour le maintien de la paix. A cette époque il y avait une guerre en Corée
et le conseil de sécurité bloqué par des vetos de l’URSS ne parvenait pas de prendre de décision
alors l’assemblée générale a pris cette résolution qui dit que si le conseil de sécurité est bloqué
par des vetos sur une situation de menace contre la paix l’assemblée générale peut
exceptionnellement prendre des résolutions pour essayer de débloquer la situation, il s’agit
d’une dérogation à l’art 12. Depuis 1950 cette exception a servi une douzaine de fois et plus de
la moitié des fois c’est le conseil de sécurité lui-même qui a invité l’assemblée a se prononcer
car il était bloqué.
La cour internationale de justice : il s’agit de l’organe judiciaire : la cour est régie par le statut
de la Cour internationale de justice auquel tous les états de l'ONU sont automatiquement partie
car il s’agit d’une annexe à la charte. Contrairement au statut de la cour pénale internationale
ou tout état partie aux statuts reconnait automatiquement la compétence de la cour ici c’est
différent, la cour est compétente pour tous les différents entre états pour lesquels ceux-ci ont
reconnu la compétence de la cour pour cette affaire en particulier. Tous les états parties à un
litige doivent consentir à la compétence de la Cour internationale de justice pour le litige en
particulier. Ça limite la compétence de la cour.
Les autres organes sont des organes administratifs : Le conseil économique et social des
nations unies qui a un rôle consultatif dans les décisions de coopération économique et sociale
– le secrétariat des nations unies qui s’occupe de tout organiser – le conseil de tutelle des
nations unies qui était chargé de gérer les territoires mis sous la tutelle des nations unies. Mais
depuis que les iles Palaos ont pris leur indépendance en 1994 le conseil de tutelle ne se réunit
plus car il n’y a plus de territoire sous tutelle à gérer.
La place des personnes privées en droit international :
Si on a des violations des droits fondamentaux que peut faire le droit international ? les droits
de l’Homme sont garantis au niveau international par des traites dans lesquels les états se
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Les états essayent parfois d’invoquer d’autres justifications élaborés en se basant sur la
doctrine mais qui ne sont pas acceptés et violent le droit international :
L’intervention humanitaire : quand il y a de graves violations des droits de l’Homme contre une
population et que l’état concerné ne fait rien, les autres états auront le droit d’intervenir
militairement sur son territoire mais ça ne correspond à aucune des trois exceptions admises
en droit international et ce serait même intervenir dans les affaires de l’état. Cette intervention
a été si souvent invoquée et critiquée que les nations unies ont donné une réponse officielle :
dans la résolution 60/1 prise en 2005 l’assemblée générale a établi un nouveau concept qui
vise à remplacer l’intervention humanitaire : la responsabilité de protéger. Un état doit veiller
à ce qu’il n’y ait pas de violation grave des droits fondamentaux sur son territoire. Il a la
responsabilité de protéger sa population mais s’il n’y arrive pas les autres états peuvent
intervenir seulement si le conseil de sécurité les y autorise. L’assemblée général rappelle
l’autorisation du conseil de sécurité, il n’y a rien de nouveau. Ça condamne l’intervention
humanitaire comme justification d’un recours la force.
La légitime défense préventive : certains états prétendent qu’avec les technologies de
renseignement on sait parfois qu’il y aura une attaque avant que celle-ci n’arrive véritablement
du coup il voudraient attaquer l’état d’abord mais ici encore ça ne remplit pas la condition de
la légitime défense en droit international (il manque une agression car celle-ci n’a pas encore
eu lieu et peut être n’aura jamais lieu).
Une autorisation d’un recours à la force avec une autorisation a posteriori du conseil de
sécurité ne peut pas être accepté non plus.
Une guerre globale contre le terrorisme : certains états prétendent qu’aller sur le territoire d’un
état pour combattre les terroristes n’est pas une violation de l’article 2§4 car on ne viole ni
l’intégrité territoriale de l’état ni son indépendance politique mais encore une fois ça ne rentre
dans aucune des trois exceptions précitées.
L’état défaillant est une théorie selon laquelle on pourrait intervenir sur le territoire d’un autre
état si celui-ci ne veut pas ou ne peut pas s’occuper d’une menace en général terroriste. Ce
n’est pas prévu par la charte.
Pour conclure : le recours à la force est interdit sauf dans trois exceptions.
Jus in bello c’est le droit des conflits armés qui s’applique sur le terrain dans un conflit armé. Le
droit du recours à la force s’applique entre les états. Ceux qui violent le droit des conflits armés
sont en premier lieu les personnes (soldats, officiers) Ex : quand un soldat tire sur des civils il
viole le droit des conflits armés. Le droit des conflits armés s’est formé à partir d’un idéal selon
lequel il serait possible de faire la guerre sans verser du sang. Dans une guerre idéale on
n’anéantit pas l’armée adverse, on est ainsi jamais obligé de tuer. Le droit actuel des conflits
armés est basé au premier chef sur les quatre conventions de Genève qui ont toutes été signés
le 12 aout 1949 sous l’hospice du comité international de la Croix Rouge qui est une institution
suisse fondée en 1863 dont le but est de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits
armés. La 1ère vise à améliorer le sort des militaires blessés ou malades dans les guerres sur
terre. La 2ème c’est pareil mais pour les guerres qui se déroulent sur mer. La 3ème concerne le
traitement des prisonniers de guerre et la 4ème concerne la protection générale des civils. Ces
conventions sont également accompagnées de trois protocoles additionnels. Ces conventions
comptent parmi les traités qui sont les plus ratifiés au monde.
Chaque convention de Genève commence par a peu près les trois mêmes articles qui cadrent
l’application de ces conventions. Leur article 2 dit notamment qu’elles sont applicables a tout
conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs des hautes parties contractantes cela signifie
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qu’elles s’appliquent aux conflits internationaux. En droit des conflits armés on distingue deux
types de conflits armés : le conflit armé international et le conflit armé non international.
Le conflit armé international est la situation de recours à la force d’un état sur l’autre.
Le conflit armé non international : si les conventions de Genève ne le définissent pas vraiment
il faut se tourner vers le tribunal pénal pour l’ex Yougoslavie dans l’arrêt Tadic qui est une
référence en matière de droit des conflits armés. Tadic était le 1er accusé à avoir été jugé par
le TPY. Les avocats de Tadic ont tenté de remettre en cause la légitimité du tribunal et son
application des conventions de Genève. Le tribunal a précisé la définition du conflit armé non
international : quand un état affronte un groupe armé non étatique ou quand des groupes
armés non étatique s’affrontent entre eux. Le TPY explique qu’il y a deux conditions :
l’organisation des parties : le groupe armé doit être organisé (similaire à une armée)
L’intensité des hostilités : Le conflit doit s’inscrire dans une durée et implique un large nombre
de personnes.
Si ces deux conditions sont réunies alors on sera dans un conflit armé non international, si elles
ne sont pas assez remplies les situations violentes qui subsisteraient restent des troubles
internes soumis à la loi pénale de l’état concerné.
La doctrine évoque parfois d’autres catégories comme - les conflits internationalisés (conflit
non international qui devient international) - les conflits transnationaux (on combat des gens,
souvent des terroristes sur le territoire d’un autre état sans son autorisation – il peut aussi
donner lieu à des situations plus compliquées ou un état va combattre dans un autre état et
l’état central combat les terroristes et l’état qui vient attaquer les terroristes sur son état) - la
guerre globale contre le terrorisme (il faudra voir si on peut classer cette situation en CAI ou en
CANI) mais toutes ces appellations ne changent pas qu’il y a que deux conditions.
On peut toujours séparer en plusieurs conflits armés qui sont avec différents acteurs. Les états
qui combattent les terroristes sont des CANI, les états qui se combattent entre eux sont des
CAI. Plusieurs conflits armés peuvent avoir lieu au même endroit au même moment entre
différentes parties
Comment peut se passer l’internationalisation d’un conflit : L’affaire Tadic : Le TPY dit que si on
a un conflit armé non international il peut arriver que celui-ci devienne international si un
groupe armé non étatique se fait aider par un autre état. L’autre état doit exercer un contrôle
global sur l’autre groupe non étatique. Ce sera alors un conflit international. Le contrôle global
est défini comme un rôle dans l’organisation et la coordination ou la planification des actions
militaires du groupe en plus de l’entrainer, l’équiper et le former. Il faut un rôle actif dans
l’organisations des activités. Un conflit non international peut donc devenir international si un
état a un contrôle global sur un groupe armé. On oppose souvent ce concept de contrôle global
établi par le TPY a un concept de contrôle effectif qui avait été établi 20 ans auparavant par la
CIJ dans l’affaire Nicaragua. Les faits sont similaires dans les deux cas un état est attaqué par
des rebelles qui ont le soutien d’un autre état. Dans l’affaire Nicaragua ce dernier était attaqué
par les rebelles Contras qui avaient le soutien des États-Unis, dans l’affaire Tadic c’est la Bosnie
Herzégovine qui est attaquée par des rebelles, la República Sobika (rebelles qui ont le soutien
de la Serbie et du Monténégro) L’affaire Nicaragua portait sur la responsabilité internationale.
La CIJ cherchait à déterminer si les États-Unis étaient responsables de ce que font les Contras.
Le principe de contrôle effectif est qu’il faut une structure quasi hiérarchique que les Contras
soient presque assimilés à l’armée américaine ce qui n’était pas le cas. L’affaire Tadic quant à
elle porte sur l’application des règles du DIH qui protège les victimes des conflits armés. Le TPY
choisit une vision plus large, le contrôle global pas besoin d’une hiérarchie aussi forte
seulement d’un rôle dans la planification et la coordination, c’est ce qui est retenu par le
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tribunal, l’important c’est de voir que ces deux tribunaux ont des objectifs différents et que ces
deux visions ne sont pas totalement antagonistes. Pour la CIJ il s’agit de s’assurer qu’un état
maintenu responsable que de ses actes les plus directs et pour le TPY il s’agit de s’assurer que
les victimes bénéficient de la protection du maximum de règles des conflits armés c’est pour
cette raison qu’il privilégie le contrôle différent.
Lorsqu’on est dans un conflit armé international on applique toutes les conventions de Genève,
elles ne s’appliquent pas dans les conflits armés non internationaux mais elles prévoient toutes
le même article 3 qu’on appelle « article 3 commun aux conventions de Genève » : il prévoit
des principes qu’il faudrait quand même appliquer aux conflits armés ou les conventions ne
s’appliquent pas. Au-delà de ça le 2ème protocole additionnel de convention prévoit des règles
supplémentaires sur les conflits non internationaux mais il n’a pas été autant ratifié par les
états. On appliquera aux CANI une série de règles coutumières.
Les conventions de Genève se résument à trois principes – le principe de distinction (en tout
temps il faut faire la distinction entre les combattants et les civils c’est-à-dire que les attaques
ne doivent jamais viser les civils et il faudrait éviter tout moyen de guerre qui ne permette pas
de faire cette distinction) – le principe de précaution (prévoit que lorsqu’on planifie une action
militaire il faut toujours prendre toutes les mesures toutes les précautions possibles pour éviter
de faire du mal aux civils) – le principe de proportionnalité (une fois qu’on a pris toutes les
précautions pour planifier une action militaire il faut toujours aussi veiller à ce que cette action
militaire ne cause pas des dommages excessifs aux civils mais aussi à l’armée ennemi par
rapport à l’avantage militaire qui pourrait en résulter). Toute opération militaire doit être basée
sur ces trois principes.
Le droit de la responsabilité internationale : il permet de déterminer que faire quand un état
viole le droit international : Il est essentiellement concentrer dans le projet d’article de la
commission du droit international sur la responsabilité des états. La CDI est un organe des
nations unies qui est chargé de la codification et du développement progressif du DI elle est
composée d’experts dont le travail consiste à analyser le DI et rédiger des projets d’articles qui
se basent sur la jurisprudence, la pratique des états. Ils reprendront en termes clairs de règles
du di qui étaient jusque-là non écrites. Ces projets d’articles sont ensuite proposés à
l’assemblée générale pour en faire des traités, c’est comme ça qu’a commencé la convention
de vienne sur le droit des traites. Ce projet d’article sur la responsabilité des états a été rédigé
en 2001 et à l’heure actuelle ce n’est pas encore un traité mais il est largement accepté par les
états et il a été cité par la CIJ. La responsabilité des états est une responsabilité de type civile,
quand la responsabilité est reconnue l’état doit réparer, il n’y a pas le cote punitif.
Concernant la responsabilité des états en droit international c’est en grande partie un copier-
coller sur la responsabilité des états mais il est moins accepté car il y a moins de pratique en la
matière pour soutenir les articles.
- Quels faits peut engager la responsabilité internationale ? Le fait internationalement
illicite. L’article 2 du projet d’article dit que la responsabilité d’un état est engagée en
cas de fait internationalement illicite. Cet article définit aussi ce qu’est ce fait : il s’agit
d’une violation d’une obligation internationale qui est imputable à l’état.
Conditions pour avoir un fait internationalement illicite et donc une responsabilité :
o Violation d’une obligation internationale : c’est une obligation internationale qui
n’est pas respectée.
o Imputabilité La violation doit être imputable à l’état du coup quels faits peuvent
être considérées comme ceux de l’état ? Les art 4 à 11 du projet d’article
donnent une réponse assez complète :
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organiser des audiences. C’est utilisé dans les différents entre états et entre les organisations
internationales et les états et aussi les différents entre les investisseurs et états. Les avantages
de l’arbitrage est qu’on peut y organiser la procédure qu’on veut et que dans une certaine
mesure on peut choisir son juge ensuite contrairement à une procédure judiciaire l’arbitrage
n’est pas forcément public) ;
et le règlement judiciaire (on porte l’affaire devant un tribunal permanent et dont on ne choisit
pas les juges, pour les litiges interétatiques c’est principalement devant la cour internationale
de justice que ça va se passer. Il y a d’autres juridictions comme le tribunal international du
droit de la mer par exemple. La CIJ a une compétence générale du coup les états peuvent choisir
s’ils veulent aller devant la CIJ (elle a une jurisprudence plus riche) ou par exemple devant le
tribunal international du droit de la mer. La CIJ a été établie par le statut de la CIJ que tous les
états ont ratifié car c’est une annexe à la charte des nations unies, tous les états peuvent donc
se présenter devant la CIJ. Comme les états sont souverains il est prévu que la cour n’est
compétente pour une affaire que si les états parties au litige ont tous accepté sa compétence
par rapport au droit interne c’est inimaginable quand on reçoit une citation pour aller devant
le tribunal il est impossible de dire qu’on le reconnait pas pourtant c’est ce qui se fait pour les
états. 1ère étape de la procédure : il faut introduire l’affaire devant la cour : il y a deux
possibilités :
- Le compromis : les états viennent présenter leur différent ensemble. Les affaires
introduites par compromis sont inscrites dans le rôle de la cours différemment des
autres. Quand il y a un compromis le nom des états en litige est donné dans l’ordre
alphabétique chaque état étant séparé par un « / » ainsi l’affaire du barrage
Gabčíkovo-Nagymaros est indiqué « Hongrie/ Slovaquie »
- La requête : Un état introduit une requête contre un autre. On donne d’abord le nom
de l’état demandeur et ensuite le nom de l’état défendeur séparé par un « c. » pour
dire contre. Ex : Affaire Gambi c. Myanmar. Si un état présente une requête à la cour il
faudra obtenir le consentement de l’état défendeur. L’état demandeur a déjà consenti
car il a porté plainte. On pourrait alors attendre que l’autre vienne devant la cour mais
en général l’état demandeur va invoquer dans sa requête un argument pour montrer
que l’état contre qui il se plaint a déjà donné ce consentement et ainsi le forcer à venir.
Il y a deux principes aux arguments de ce type :
o La clause compromissoire : clause, article d’un traité qui fait office de
compromis. Il y a des traités qui disent que s’il y a un différend par rapport à
l’application alors les états parties iront devant la CIJ. L’état demandeur pourra
ainsi expliquer la violation d’un tel traité et le défendeur sera force de venir s’il
a ratifié le traité. Affaire Gambi c. Myanmar : la convention contre le génocide
prévoit une clause compromissoire à son art. 9.
Affaire des plateformes pétrolières : l'Iran s’est plaint devant la CIJ que les États-
Unis avaient bombardé ses plateformes pétrolières. Les États-Unis n’acceptent
presque jamais la compétence de la cour alors l’Iran a trouvé un vieux traité
d’amitié et de commerce conclu avec les États-Unis qui contenait une clause
compromissoire, l'Iran a pu forcer les États-Unis a se présenter devant la cour.
o La déclaration facultative de juridictions obligatoires : un état peut faire une
déclaration dans laquelle il dit qu’il aime la cour donc pour tous les litiges futurs
il accepte de venir devant cette cour. Cette déclaration peut être assortie de
conditions (ex : domaines de litiges, la clause de réciprocité : seulement si
l’adversaire a fait la même déclaration).
Julia Sokolowska 21
S’il n’y a rien de tout ça on peut toujours porter plainte et espérer que l’état accepte de venir
sans y être obligé – c’est le forum prorogatum. Ex : affaire Djibouti contre France ou Djibouti a
porté plainte contre la France et cette dernière est venue et a gagné sur presque tous les points.
Une fois qu’on a une un mode d’acceptation des compétences de la cour. Alors l’affaire peut
être introduite et la procédure peut commencer. Les états partie au litige qui n’ont pas parmi
les 15 juges de la cour un juge de leur nationalité peuvent choisir un juge ad hoc. C’est un juge
temporaire qui siègera que dans cette affaire et il peuvent choisir n’importe qui pas
spécialement de leur nationalité. Concernant la procédure écrite : les parties s’échangent des
mémoires, répliques et autres. Comme devant les tribunaux nationaux, ils peuvent demander
si nécessaire que la cour ordonne des mesures conservatoires urgentes ou contester la
compétence de la cour ou la portée de l’affaire en invoquant des objections préliminaires. La
cour en prendra compte avant de rendre son verdict final. Après la procédure écrite vient
ensuite la procédure orale ou des délégations des états se présentent devant la cour pour
plaider, ces délégations ont à leur tête un agent qui représente l’état et cet agent est
accompagné de conseils et d’avocats qui vont plaider. Ex : affaire Croatie contre Serbie en 2014
les parties avaient chacune demandé 30h de plaidoiries. La cour rend un arrêt qui est une
décision qui devrait être obligatoire pour les parties car elles ont consenti à la compétence.
Dans l’ensemble ces arrêts sont respectés mais il arrive que ce ne soit pas le cas. Après ça la
cour peut éventuellement rendre un arrêt supplémentaire sur les modalités de la réparation si
elle ne l’a pas décidé auparavant, il n’y a par contre pas d’appel prévu.
A cote de sa compétence contentieuse la CIJ a aussi une compétence consultative, l’assemblée
générale des nations unies et le conseil de sécurité peuvent poser des questions à la cour sur
le droit international. La cour y répondra après avoir proposé à tous les états de donner leur
avis. La cour a ainsi donné son avis sur des questions emblématiques comme par exemple : le
Sahara occidental, les armes nucléaires, le mur en Palestine, etc.