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Julia Sokolowska 1

Droit international public

Le droit international public régit les interactions entre les états, il faut savoir qui est un état et
qui ne l’est pas. Il y a trois éléments constitutifs : convention de Montevideo (considéré comme
reflétant la coutume sur ce sujet) – un territoire (pas de limite de taille) – une population (pas
de limite de taille) – un gouvernement (forme libre mais une personne ou une organisation doit
exercer les pouvoirs publics sur ce territoire) – une souveraineté (personne de même nature
ne peut être au-dessus du gouvernement qui le domine, l’état doit être indépendant – il ne faut
rendre de comptes à personne).
La création d’un état se passe de nos jours par la sécession car il n’y a plus de territoire vide qui
puisse être colonisé. Quand un nouvel état se forme ça veut dire qu’il s’est séparé d’un autre
état existant. La sécession est une question de fait, rien ne l’interdit ni le permet. Le droit
international ne se prononce pas pour ne pas encourager, on ne l’aborde pas dans la sphère
juridique, dans les faits il y a une déclaration d’indépendance ; l’état central s’il n’est pas
d’accord ca peut durer longtemps. Ce qui permettrait d’avoir une sécession pleinement réussie
c’est l’accord de l’état central ex : Soudan : le soudan du sud est le plus jeune pays des nations
unies il y a eu des dissensions suivies par un referendum, le soudan l’a accepté. Autre ex : le
Kosovo sauf que dans ce cas la Serbie ne l’a pas accepté du coup sa situation reste vague. Le
fait pour un état d’en reconnaitre un autre est important car c’est la base des relations
diplomatique. Est-ce que cette reconnaissance a un effet au moment de la reconnaissance de
l’état ? Il y a deux écoles qui s’affrontent : d’un cote la reconnaissance constitutive de
souveraineté et de l’autre la théorie de la reconnaissance déclarative de souveraineté.
La théorie constitutive : un état ne devient souverain que s’il est reconnu comme tel par les
autres. Mais combien d’états doivent le reconnaitre pour qu’il devienne souverain ?
La théorie déclarative : voudrait que la reconnaissance soit une constatation de l’existence des
éléments qui forment l’état. C’est seulement les faits qui peuvent définir un état.
Les états sont souverains et libres de reconnaitre tout état qu’ils souhaitent : il y a deux
exceptions :
Ex in juria jus non horitur : d’une situation illégale aucun droit ne peut naitre : en raison de
violations majeures du droit international il ne faudrait pas reconnaitre une situation qui en
découle. Ex : république turque de chypre nord. L’invasion était une violation donc il ne faut
pas reconnaitre, dans ces cas le conseil des nations unies prend une résolution qui encourage
les états à ne pas reconnaitre cette situation légale. La république turque de chypre nord n’a
été reconnu que par la Turquie.
La reconnaissance prématurée : cela peut être vu comme une intervention dans les affaires
intérieures de l’état central.
Un autre concept important est le droit à l’autodétermination = droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Il signifie qu’un peuple peut décider ce qu’il a envie de faire de son futur
(indépendance, rejoindre un autre état) droit né au moment de la décolonisation pris dans les
résolutions 15-14 et 15-41 de l’assemblée générale prise en décembre 1960. Il a été complété
par la résolution 33-14 de 1974. Ce droit à l’autodétermination s’applique à trois situations :
Les colonies : à portée générale, toutes les colonies ont droit à l’autodétermination, une colonie
est définie par l’assemblée générale comme un territoire géographiquement, ethniquement ou
culturellement distinct d’une métropole qui exerce sur lui un état de subordination.
Les peuples sous régime raciste : ex : le régime de l’apartheid en Afrique du sud
Les peuples sous domination étrangère : ex : la Palestine ou le Sahara occidental.
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Il existe aujourd’hui une liste des nations unies des territoires considérés comme non
autonome et qui auraient droit à l’autodétermination (17 territoires dont le Sahara et 16
colonies du royaume unis, de la nouvelle Zélande des États-Unis et de la France). Attention à
ne pas confondre avec le droit à l’indépendance qui n’existe pas.
Le droit à l’autodétermination peut mener à une indépendance mais il peut aussi mener a
d’autres possibilités. L’état doit soutenir ces territoires dans la prise de décisions quant à leur
futur. Ex : la France quand elle organise des referendums en nouvelle Calédonie pour voir si elle
veut rester en France.
La sécession remède un peuple qui subit d’importantes persécutions de la part de l’état où il
vit pourrait avoir un droit à la sécessions. Ex les ouigours. Cette théorie n’a jamais vraiment été
acceptée et on ne peut donc pas l’invoquer avec succès.
La succession d’état : quand deux états se séparent : comment gère on les obligations des
états ? En matière de traités il y a la convention de Vienne sur la succession d’état en matière
de traités mais elle n’a que 15 ratifications. Ca dépendra des accords entre les états et de
comment s’organise cette séparation en théorie on peut distinguer deux situations :
La succession véritable : un état perd un morceau. Il est généralement admis qu’il restera un
état continuateur à savoir l’état central qui garde les obligations et un nouvel état qui lui doit
signer et ratifier les traités et rentrer dans les organisations internationales etc. Ex :
l’éclatement de l’URSS ou la fédération de Russie est restée l’état continuateur et les autres
étaient des nouveaux états.
La dissolution : aucun état ne subsiste ex : Tchécoslovaquie qui s’est séparé en 1993 qui a
marqué la fin de l’état et la création de deux nouveaux états : la république tchèque et la
Slovaquie, ces deux états étaient égaux et ont chacun demandé leur adhésion aux nations unies
le même jour. Ils ont demandé de considérer que tous les traités qui avaient été signés par la
Tchécoslovaquie soit maintenant considérés comme signés par la république tchèque et la
Slovaquie. Ce qui prime c’est l’accord entre états.
La souveraineté : les états sont souverains.
- L’exercice des compétences par les états tant sur leur territoire qu’en dehors de celui-
ci. Un état est souverain il peut exercer des compétences LEJ et des pouvoirs publics. Il
y a des ramifications en droit international. Ex - affaire du détroit de Corfou (présentée
devant la CIJ en 1949, cette affaire a établi que les états sont soumis à un devoir de
diligence qui les obligeait lorsqu’ils exercent leur compétence sur leur territoire à ne
pas laisser se produire des actes contraires aux droits des autres états. Cette affaire
opposait le royaume unis à l’Albanie. Un navire britannique a coulé dans le détroit de
Corfou. Le royaume unis a eu raison que l’Albanie avait le devoir de déminer le détroit
qui était sous sa souveraineté. C’est ça le devoir de diligence, un état doit faire en sorte
d’éviter que se produisent sur son territoire des actes contraires au droit des autres
états. Ça évoque l’exercice des compétences sur le territoire de l’état. – affaire du
Lotus cette affaire a été portée devant la CPJI qui est l’ancêtre de la CIJ. Un navire
français, le lotus est entré en collision avec un navire turc qui s’est brisé et a coulé la
moitié périt et l’autre moitié est sauvée par le capitaine du Lotus. La France proteste et
se plaint a la CPIJ en soutenant que la turque ne peut pas poursuivre Monsieur Demons
pour un acte qui s’est passé en dehors de son territoire mais la CPJI rejette car les états
peuvent exercer leurs compétences en dehors de leur territoire et la cour ajoute que
c’est valable pour les compétences législatives et judiciaires mais pour les compétences
exécutives d’un état pour les exercer à l’étranger c’est en principe interdit sauf
autorisation spécifique. Ex : les compétences législatives et judiciaires autorisées sont
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le fait que l’état peut prendre des lois qui s’appliqueraient à l’étranger, et judiciaire que
les tribunaux des états peuvent se fixer des compétences pour juger des crimes qui se
seraient produits à l’étranger. Ils prévoient souvent ces compétences dans des
situations qui mettent à mal leurs intérêts à l’étranger ou ceux de leurs ressortissants.
La Belgique est allée plus loin : entre 1993 et 2003 elle s’est dotée d’une loi de
compétence universelle qui lui permettait de juger toute personne belge ou pas qui
avait commis un crime grave en Belgique ou ailleurs. Cette loi a provoquer des tensions
diplomatiques. Sa portée a été réduite et nécessite des liens de rattachement avec la
Belgique. Les compétences exécutives sont a priori interdites. Ex : L’arrestation d’un
criminel à l’étranger.
- Principe de non-ingérence qui prévoit qu’un état ne peut pas intervenir dans les affaires
d’un autre état souverain. Ce principe est établi dans l’art. 2 §7 de la charte des nations
unies et précisée dans la résolution 26-25 de l’assemblée générale sur les relations
amicales entre états. Les conditions pour savoir s’il y a eu violation de ce principe ont
été établis dans l’arrêt Nicaragua de la CIJ en 1986, selon son paragraphe 205 une
intervention illicite est une contrainte exercée sur une compétence nation d’un état il
faut donc vérifier la contrainte et la compétence nationale c’est tout ce qu’un état
décide seul les domaines dans lesquels il a sa souveraineté. La contrainte est difficile à
définir : une intervention armée sur le territoire d’un autre état est une contrainte
maximale. Plus une contrainte sera importante plus il sera facile d’argumenter que c’est
une intervention illicite. C’est au juge de le déterminer. Quand il y a une violation illicite
il y a souvent d’autres violations du droit international que l’on peut aussi invoquer.
- Les immunités qui protège un état et ses représentants d’éventuelles poursuites devant
les tribunaux d’un autre état. Les immunités c’est l’idée générale selon laquelle un état
ne peut pas être jugé par les tribunaux d’un autre état on a aussi un corolaire qui dit
que les agents d’un état ne peuvent pas être jugés par les tribunaux d’un autre état.
Toutes ces règles ont pour vocation de maintenir de bonnes relations entre états et
d’éviter des actions judiciaires avec seulement un objectif politique. Toutes ces règles
ont été établies dans plusieurs conventions internationales acceptées pas des états
mais sont acceptées aussi comme des règles de droit international coutumier. Il existe
l’immunité des états - l’immunité des agents de l’état. Les immunités s’appliquent au
civil et au pénal.
Affaires de la CIJ :
Affaire du mandat d’arrêt en 2000 (oppose la république démocratique du Congo à la
Belgique qui avait une loi de compétence universelle et en vertu de celle-ci quelqu’un
avait porté plainte contre Monsieur Yerodia à l’époque ministre des affaires étrangères
du Congo. Un juge d’instruction belge avait émis un mandat d’arrêt à son encontre. Le
Congo porte plainte devant la CIJ qui résulte en un procès. La Belgique a perdu et a dû
retirer son mandat d’arrêt et la cour a retenu des éléments importants. Tout d’abord à
qui s’appliquent les immunités ? Représentants de l’état (diplomates) et certains
membres du gouvernement qui représentent l’état. La CIJ en retient 3 : le chef d’état,
le chef du gouvernement et le ministre des affaires étrangères : l’immunité est à titre
public et à titre privé. Ils ne peuvent pas être poursuivis. La cour ajoute que lorsqu’un
mandat est terminé il pourra éventuellement être poursuivi pour les faits qu’il a commis
à titre privé. Il existe 4 situations ou quelqu’un qui a l’immunité pourrait quand même
devoir rendre des comptes :
o Les représentants de l’état peuvent être poursuivis dans leur propre état.
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o L’état pour lequel travaille la personne peut décider de lever son immunité
o Après son mandat une personne protégée peut être poursuivie pour les actes
commis à titre privé
o Des juridictions internationales peuvent prévoir d’aller au-delà de l’immunité
(ex : tribunaux pénaux internationaux, cour pénale internationale)
Affaire des immunités des états en 2012 cette affaire a opposé l’Allemagne à l’Italie en
2012 : En Italie des gens ont porté plainte contre l’Allemagne pour des exactions qui
avaient été commises par les nazis, ils demandent des d&i. le juge italien accepte
l’affaire et conclu a des d&i, à l’exécution du jugement des biens qui appartiennent à
l’Allemagne en Italie sont saisis, l’Allemagne porte plainte contre l’Italie pour la violation
de son immunité d’état en matière civile. La cour donne plutôt raison à l’Allemagne car
les immunités ne devraient pas être levées même au motif que les crimes commis sont
très graves. Au même titre, les voies d’exécution (la saisie de biens) n’est pas permise
non plus. Il y a une exception mais la cour arrête assez vite son raisonnement donc on
en sait pas beaucoup mais on divise les actes des états en deux catégories : actes de
jure imperii (actes juridiques de pouvoir) ce sont les actes officiels qui relèvent de la
puissance publique et des actes de jure gestionis (actes juridiques de gestion) sont des
actes de gestion interne pris par l’état au titre de simples organisations, des actes privés
et commerciaux.
Est-ce que les immunités surtout celles de l’état ne risquent pas de causer une violation
du droit fondamental d’accès à un tribunal ? Cette question se posait dans l’affaire
Cudak c. Lituanie ; dans cette affaire la cour européenne des droits de l’Homme a
accepté que c’était violer le droit à un recours effectif que de maintenir l’immunité dans
la situation d’un employé d’une ambassade qui se serait fait licencier. C’est un équilibre
délicat entre l’utilité de l’immunité pour faciliter les relations internationales et le droit
de chacun a accéder à un tribunal.
Quelle est la différence entre immunité diplomatique et protection diplomatique ?
L’immunité est un statut tandis que la protection diplomatique est une procédure qu’un
état peut engager devant la CIJ et qui prévoit que si une personne a subi des dommages
à cause d’un état étranger, un état peut engager une action en son nom devant la CIJ.
La personne lésée n’est plus partie à l’affaire et ça devient un diffèrent état contre état.
L’immunité ne joue pas sur le fond ça veut dire qu’invoquer une immunité ne va rien
changer au fait que l’acte qui était poursuivi soit licite ou illicite. L’immunité ne joue pas
sur le fond, tout ce qu’on a fait c’est arrêter les procédures. Si l’état décide de lever les
procédures la personne serait poursuivie comme tout le monde.
Les nations unies: crée en 1945, elle succède à la société des nations qui avait créé après la
1ere guerre mondiale et qui n’a pas réussi a empêcher la seconde. L’ONU compte aujourd’hui
193 membres (tous les états du monde sauf le Vatican et la Palestine qui sont des états
observateurs) Elles ont été établi par la charte des nations unies qui prévoit des organes qui la
font fonctionner : L’assemblée générale – le conseil de sécurité – la cour internationale de
justice – le conseil économique et social – le conseil de tutelle – le secrétariat.
L’assemblée générale est l’organe délibératif principal des nations unies et chaque état
membre y siège et a une voix. Elle ne se réunit pas en permanence mais par sessions qui ont
lieu entre septembre et décembre chaque année. Les états votent des résolutions non
contraignantes, elles encouragent ou invitent les états à faire ou a ne pas faire des choses. Il y
a une exception à cette règle de résolution non contraignante ce sont les résolutions qui
permettent d’assurer le bon fonctionnement de l’organisation ex : le budget.
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Le conseil de sécurité se concentre sur les questions de paix et de sécurité internationale alors
que l’assemblée nationale a une vocation plus générale. Il est composé de 15 membres : 10
membres temporaires qui siègent pour deux ans. Et 5 membres permanents : le royaume unis,
la France, la Russie, la chine et les États-Unis. Contrairement à l’assemblée générale, le conseil
de sécurité siège toute l’année et il vote des résolutions qui peuvent être contraignantes pour
les états surtout en matière de paix et de sécurité. Les règles de vote au conseil de sécurité
sont particulières : pour adopter une résolution il faut une majorité de 9 voix positives mais en
plus les membres permanents ont un droit de veto. Leur vote négatif empêche
automatiquement l’adoption d’une résolution. La charte des nations unis prévoit que pour
adopter une résolution il faut un vote affirmatif de tous les membres permanents. En réalité ça
n’a jamais été appliqué car dès la résolution 4 du conseil de sécurité on a pris l’habitude de
considéré comme adoptée toute résolution qui n’avait pas obtenu de non des membres
permanents. Ainsi une résolution peut être adoptée même si un membre permanent s’abstient
du vote donc la majorité requise est atteinte. On appelle ça une coutume contra legem étant
donné que la pratique va ici à l’encontre du texte, l’existence de cette pratique a été confirmée
par la cour internationale de justice dans son avis consultatif sur la Namibie en 1971.
Concernant la relation entre le conseil de sécurité et l’assemblée générale, la charte établi une
hiérarchie qui place le conseil de sécurité un peu au-dessus. L’art 12 §1 de la charte prévoit que
lorsque le conseil de sécurité se saisit d’une situation alors l’assemblée générale ne peut pas
prendre de résolution à ce sujet tant que la situation est encore à l’ordre du jour du conseil. Il
y a une seule exception instituée par une résolution de l’assemblée générale prise en 1950, la
résolution 377 Union pour le maintien de la paix. A cette époque il y avait une guerre en Corée
et le conseil de sécurité bloqué par des vetos de l’URSS ne parvenait pas de prendre de décision
alors l’assemblée générale a pris cette résolution qui dit que si le conseil de sécurité est bloqué
par des vetos sur une situation de menace contre la paix l’assemblée générale peut
exceptionnellement prendre des résolutions pour essayer de débloquer la situation, il s’agit
d’une dérogation à l’art 12. Depuis 1950 cette exception a servi une douzaine de fois et plus de
la moitié des fois c’est le conseil de sécurité lui-même qui a invité l’assemblée a se prononcer
car il était bloqué.
La cour internationale de justice : il s’agit de l’organe judiciaire : la cour est régie par le statut
de la Cour internationale de justice auquel tous les états de l'ONU sont automatiquement partie
car il s’agit d’une annexe à la charte. Contrairement au statut de la cour pénale internationale
ou tout état partie aux statuts reconnait automatiquement la compétence de la cour ici c’est
différent, la cour est compétente pour tous les différents entre états pour lesquels ceux-ci ont
reconnu la compétence de la cour pour cette affaire en particulier. Tous les états parties à un
litige doivent consentir à la compétence de la Cour internationale de justice pour le litige en
particulier. Ça limite la compétence de la cour.
Les autres organes sont des organes administratifs : Le conseil économique et social des
nations unies qui a un rôle consultatif dans les décisions de coopération économique et sociale
– le secrétariat des nations unies qui s’occupe de tout organiser – le conseil de tutelle des
nations unies qui était chargé de gérer les territoires mis sous la tutelle des nations unies. Mais
depuis que les iles Palaos ont pris leur indépendance en 1994 le conseil de tutelle ne se réunit
plus car il n’y a plus de territoire sous tutelle à gérer.
La place des personnes privées en droit international :
Si on a des violations des droits fondamentaux que peut faire le droit international ? les droits
de l’Homme sont garantis au niveau international par des traites dans lesquels les états se
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promettent mutuellement de ne pas torturer, discriminer, maltraiter. Les personnes physiques


ont des droits envers les états qui ont ratifiés ces traités.
Ex : on se fait violenter par la police lors d’une manifestation comment peut-on faire valoir nos
droits fondamentaux ? On peut aller dans un premier temps devant les juridictions nationales,
on peut y invoquer les droits fondamentaux. Si ça ne marche pas on peut aller devant des
instances internationales. La plupart des instances de recours internationales prévoient qu’on
doit d’abord avoir épuisé les voies de recours interne avant de se présenter devant elles. Si tout
ça n’a pas apporté satisfaction, on peut envisager d’aller devant les instances internationales.
Il en existe essentiellement de deux types : les juridictions et les comités.
Les juridictions sont des cours ou des tribunaux internationaux qui prévoiraient la possibilité de
porter plainte contre un état qui ne respecte pas les traités que ces juridictions sont supposé
protéger. À la fin on obtient un jugement que l’état est tenu de respecter. Ex : la cour
européenne des droits de l’Homme qui a été établie pour protéger l’application de la
convention des européenne des droits de l’Homme. Elles sont souvent instaurées au niveau
régional tel que la cour interaméricaine des droits de l’Homme.
Pour la cour européenne des droits de l’Homme si la convention européenne a été ratifiée alors
c’est automatique, on a accepté la compétence de la cour. Le plus souvent les états doivent
spécifiquement accepté la compétence de l’organe de contrôle, en ratifiant un protocole ou en
faisant une déclaration spécifique, il faut le vérifier.
Ex : le pacte international des droits civils et politiques prévoit un protocole facultatif qui
instaure le comité des droits de l’Homme.
Les comités sont institués par des traités mais qui n’ont qu’un pouvoir de surveillance et de
recommandation. On pourrait porter plainte contre un état on appelle ça « porter une situation
à la connaissance du comité » mais ce comité ne pourra que donner son avis et d’éventuelles
recommandations à l’état. Ça peut avoir un certain poids politique. Ex : Comité contre la
torture, comité des droits de l’Homme.
En résumé : on commence par un recours interne, ensuite on regarde quels traités ont été
signés et ratifiés par l’état et si l’état a accepté la compétence des instances de contrôle. Si tout
ça est positif on peut intenter un recours contre l’état devant ces instances.
Quand on a subi une violation des droits fondamentaux il faut se plaindre contre l’état sous la
juridiction duquel on se trouve car c’est lui qui devait les faire respecter. Ex : Art 1 de la
convention des droits de l’Homme. Les hautes parties contractantes reconnaissent à toute
personne relevant de leur juridiction des droits et libertés en général cette juridiction est
assimilée au territoire de l’état mais il y a une subtilité : la cour européenne des droits de
l’Homme a déterminé que lorsqu’un état contrôle une situation en territoire étranger il est
aussi responsable d’y faire respecter les droits de l’Homme. Ex : Affaire Al-Adsani/ Affaire
Ramirez Sanchez. La cour européenne des droits de l’Homme a décidé que la juridiction des
états au sens de la convention pouvait être étendue à toutes les situations sur lesquelles les
états ont le contrôle en dehors de leur territoire.
Il y a un autre moyen de faire valoir ses droits fondamentaux devant des tribunaux
internationaux : la protection diplomatique : c’est différent des immunités : un état voyant
qu’un de ses ressortissant a subi une violation de ses droits prend fait et cause pour lui et porte
plainte contre l’état responsable de la violation devant des tribunaux internationaux ex : affaire
Diallo devant la cour internationale de justice. Mr Diallo est guinéen et veut faire des affaires
en république démocratique du Congo mais après quelques années il est exproprié de sa terre
au Congo et expulsé en Guinée celle-ci intente une action devant la CIJ contre le Congo pour
obtenir réparation du dommage subi par monsieur Diallo. Devant la CIJ ce sera l’affaire : Guinée
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contre République démocratique du Congo. La Guinée a remplacé Monsieur Diallo. La CIJ


décide que la Congo a violé le droit international et doit payer 85.000 dollars à la Guinée pour
Monsieur Diallo. La Guinée a choisi d’exercer sa protection diplomatique pour son
ressortissant. Cette procédure est rare car les états n’ont aucune obligation de la pratiquer, ils
ont un pouvoir discrétionnaire de décider s’ils veulent le faire ou pas. La protection
diplomatique demande d’une part la violation par un état des droits d’un particulier
ressortissant d’un état étranger et d’autre part l’accord discrétionnaire de l’état du
ressortissant de prendre fait et cause pour lui devant les tribunaux internationaux.
Le droit pénal international : Certains crimes sont trop importants ou trop connotés
politiquement pour être jugés devant un tribunal national. Ainsi des cours et tribunaux
internationaux ont été mis en place pour assurer cette mission. L’idée de poursuivre les crimes
internationaux est apparue après la seconde guerre mondiale quand il a fallu juger les
principaux responsables du régime nazi. Le tribunal international militaire de Nuremberg a alors
été créé pour juger 24 hauts responsables. Il y a aussi un tribunal à Tokyo. Ces deux tribunaux
ont été formés pour des situations particulières et ils ont par la suite fermé leurs portes une
fois qu’ils ont achevé leur mission. Le conseil international de sécurité a mis en place dans les
années nonante deux tribunaux pénaux internationaux pour connaitre des situations qui
avaient mener à des crimes et des génocides. On a créé en 2002 la cour pénale internationale,
elle est permanente et a pour objectif de juger n’importe quelle situation de crimes
internationaux. Il y a certains tribunaux pénaux spécialisés sur une situation ex : chambres
spéciales pour le Kosovo ou les chambres extraordinaires pour les tribunaux cambodgiens.
La CPI a été établie par le statut de Rome de la cour pénale internationale. Le statut délimite la
compétence de la cour mais en règle générale la cour n’est compétente que dans les états qui
ont ratifié le statut (124 états partie sauf entre autres : la chine, l’inde, les États-Unis) Si on
commet des crimes internationaux à quelles conditions risque-on de se trouver devant la CPI.
Si on commet des crimes graves il y a des chances qu’on se retrouve devant les tribunaux
nationaux d’un état car c’est eux les premiers compétents, la CPI obéit au principe de
complémentarité. Sa mission vise à lutter contre l’impunité et a poursuivre les auteurs de
crimes graves si les états ne peuvent pas ou ne veulent pas les poursuivre. Les états ont la
priorité s’ils veulent organiser le procès d’un auteur présumé de crime international. Ex : Quand
la CPI a connu la situation en Côte d’Ivoire. Si un état ne veut pas ou ne peut pas prendre
l’affaire alors la CPI pourrait être compétente si 3 conditions sont remplies :
§ Condition ratione materiae
Pour être poursuivi devant la cour il faut avoir commis un crime pour
lequel la cour est compétente :
• Le crime de guerre : crime qui consiste en une violation des
règles du droit des conflits armés essentiellement les
conventions de Genève.
• Le crime contre l’humanité : attaque généralisée ou
systématique à l’encontre d’une population civile, c’est une série
de crimes graves qui sont listés à l’art 7 du statut de Rome et qui
contrairement aux crimes de guerre sont plutôt commis hors du
contexte d’un conflit armé.
• Le crime de génocide : un crime grave commis dans l’intention
de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique,
racial ou religieux.
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• Le crime d’agression ce crime n’était pas inscrit dans le statut de


Rome à l’origine car les états n’ont pas réussi à se mettre
d’accord sur sa définition. En gros ce crime vise à poursuivre les
personnes qui ont organisé une agression qui est la forme la plus
grave de recours à la force qui est définie dans la résolution 33-
14 de l’assemblée générale.
§ Condition ratione personae/ loci : l’art 12 du statut prévoit que la cour
est compétente : Il faut au moins un de ces deux liens de rattachement :
• pour tous les crimes commis sur le territoire d’un état partie
• un crime commis ailleurs par un ressortissant d’un état partie
Il y a deux exceptions :
• le conseil de sécurité peut déférer une situation au procureur de
la CPI lorsqu’il le fait il n’est pas lié par cette condition et peut
l’inviter à enquêter sur n’importe quelle situation même si elle
couvre des états qui n’ont pas ratifié le statut. Ex : pour la
situation en Lybie et pour la situation au Soudan.
• L’agression : L’art 15bis du statut prévoit que la cour n’est pas
compétente pour les agressions qui se sont produites dans un
état non partie. Il faut donc impérativement que le crime ait été
commis dans un état partie sauf si le conseil de sécurité défère
la situation à la cour comme mentionné à l’exception
précédente.
§ Condition ratione temporis : il faut que le crime ait été commis après
l’entrée en vigueur du statut de Rome (1er juillet 2002) Nullum crimen
sine lege. Pour les états qui ont rejoint le statut plus tard, après son
entrée en vigueur, la cour ne sera compétente que pour les crimes
commis dans cet état après la ratification du statut sauf si
éventuellement cet état fait une déclaration particulière pour étendre la
compétence de la cour mais jamais avant le 1er juillet 2002.
Il y a l’exception de l’agression : pour le crime d’agression la cour n’est
compétente que pour les faits qui suivent la date à laquelle la
compétence a été activée à savoir le 17 juillet 2018 et en plus il faut que
l’état ou s’est produit l’agression ait ratifié l’amendement ajoutant le
crime et il est sans doute nécessaire aussi que l’état d’où viennent les
accusés l’ait ratifié aussi.
Si toutes ces conditions sont remplies la CPI pourra donc connaitre d’une affaire. Attention ! il
n’y a pas moyen de porter plainte devant la CPI.
L’affaire peut être introduite de 3 façons :
§ Le procureur ouvre une enquête de sa propre
initiative : le bureau du procureur surveille ce qui
se passe dans le monde et s’il voit qu’il y a une
situation ou la cour pourrait réagir alors il ouvre
une enquête.
§ Un état peut demander à la CPI d’enquêter sur
quelque chose qui s’est produit sur son territoire :
Il ne demande pas de poursuivre quelqu’un en
particulier mais plutôt d’analyser des choses qui
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se sont produites. Exceptionnellement l’état qui


demande peut ne pas être partie aux statuts mais
il doit alors au moment de sa demande déclarer
qu’il accepte que la cour exerce sa compétence
sur son territoire
§ Le conseil de sécurité peut déférer une situation
au procureur : il n’y a pas de limites concernant la
compétence territoriale ; le procureur peut
demander à la cour d’enquêter dans n’importe
quel pays.
Une fois que la situation est introduite on lance la phase d’enquête : le bureau du procureur
enquête pour voir si des crimes internationaux ont été commis dans la situation concernée. S’il
y en a, la cour pourra émettre des mandats d’arrêt à l’encontre des personnes qu’elle voudrait
poursuivre. Cette étape est difficile pour la cour car elle ne dispose d’aucune force de police et
repose entièrement sur la coopération des états parties. Quand finalement des mandats
d’arrêts ont été émis, un suspect a été arrêté et transféré à la prison de La Haye, le procès peut
commencer. Il se déroule en trois phases :
o La phase préliminaire ou les juges analysent les dossiers
présentés par le procureur et la défense pour déterminer
s’il existe des motifs raisonnables de croire que des
crimes ont bien été commis par les accusés. S’il y a des
crimes graves qui ont été commis alors les juges de la
chambre préliminaire vont émettre un jugement de
confirmation des charges et le vrai procès pourra
commencer dans la chambre de 1ère instance.
o Procès débute dans la chambre de première instance :
On fait venir les témoins, les avocats et les procureurs les
interrogent, ils plaident etc. à la fin les juges doivent
décider si l’accusé a commis les crimes au-delà de tout
doute raisonnable. Il y aura alors un jugement et en cas
de condamnation, un jugement ultérieur pour décider de
la peine. Si on est pas d’accord l’affaire pourra être
présentée aux chambres d’appel
o Les chambres d’appel se concentreront sur les questions
de droit.
Si l’accusé est condamné à une peine de prison la cour
cherchera un état partie aux statuts qui accepte de
l’accueillir pour purger sa peine.
Les sources du droit international : Art 38 du statut de la CIJ prévoit une liste des sources
auxquelles peut se référer la CIJ quand elle rend un jugement. Cet article dit que la cour dont
la mission est de régler conformément au droit international les différents qui lui sont soumis
applique
o Les conventions internationales autrement dit les traités : les traités sont à la
base du droit international. Un traité est un accord écrit (toujours écrit mais la
forme générale importe peu) généralement entre états régit par le droit
international. Il existe des traités qui peuvent être signés entre des états et des
organisations internationales ou bien des organisations internationales entre
Julia Sokolowska 10

elles. Ex : accord de Marrakech qui institue l’organisation mondiale du


commerce a été signé par l’union européenne et pas par les états membres
séparément. Parfois les états signent des accords qu’ils appellent « des traités »
avec des entités non étatiques ex : une région qui veut faire une sécession mais
dans ce cas on évite en général de le qualifier de traité – ce sera plutôt un contrat
en droit interne car ce sera plus facile à gérer ainsi. Toutes les règles de base sur
les traités peuvent être trouvées dans la convention de Vienne de 1969 sur le
droit des traités.
Quelques concepts :
§ Issu directement du droit des contrats habituels : la validité d’un traité :
la convention de vienne sur le droit des traités prévoit qu’un traité peut
être nul ou invalide pour plusieurs raisons :
• Vice de consentement : il peut arriver qu’un traité ou qu’un
contrat soit nul car les parties n’ont pas vraiment consenti.
o Erreur : entraine la nullité du traité
o Dol : pareil qu’une erreur mais une erreur provoquée par
la fraude d’un autre état
o Corruption : un état corromprait le responsable de l’autre
état qui signe le traité
o Contraintes :
§ Sur le représentant de l’état
§ Sur l’état lui-même
• Viole une norme impérative de droit international = une norme
de jus cogens : une norme reconnue par tous les états de la
communauté internationale si importante qu’on ne peut y
déroger. Ex : interdiction du recours à la force, interdiction de la
torture, interdiction de l’esclavage, etc.
Un traité ne peut pas être invalide s’il a été pris en violation du droit interne de
l’état autrement dit l’état ne peut pas invoquer son droit interne pour se
soustraire à ses obligations en droit international.
La conclusion d’un traité : les états négocient et la conclusion du traité véritable
se passe en deux étapes :
• La signature : acte purement politique et
diplomatique mais le traité n’est pas
encore entré en vigueur
• La ratification : ou l’état qui a
préalablement signé va prendre une loi
pour officialiser sa signature, c’est à partir
de ce moment-là que le traité est
applicable pour cet état.
Le temps qui s’écoule entre la signature et la ratification peut être plus ou moins
long. Il existe des états qui signent des traités mais ne semblent avoir aucune
intention de jamais le ratifier par la suite : ex : États-Unis qui ont signé le statut
de la CPI. Entre la signature et la ratification la Convention de Vienne prévoit que
les états ont une obligation de ne pas priver le traité de son objet ou de son but.
Certains traités prévoient que leur entrée en vigueur se passera au moment ou
un certain nombre de ratifications auront été réalisées.
Julia Sokolowska 11

•Les réserves : les états sont souverains, ils


ne peuvent être soumis à aucune
obligation qu’ils n’auraient pas eux-
mêmes accepté. Ca à la conséquence de la
relativité des traités : un traité entre des
états ne peut avoir aucun effet envers des
états tiers. Cette relativité mène au
mécanisme des réserves. Une réserve est
une déclaration faite par un état à la
signature ou à la ratification d’un traité
par laquelle il vise à priver d’effet juridique
ou à modifier l’effet juridique de certaines
dispositions. Ainsi les traités multilatéraux
pourront parfois être appliqués de
manière différente en fonction des états
dans lesquels on se trouve. Certains
traités interdisent les réserves c’est
souvent le cas avec les organisations
internationales pour éviter un traitement
différencié. Les états peuvent objecter
aux réserves des autres états s’ils
considèrent qu’elles sont trop abusives.
Une objection à une réserve aura pour
conséquence qu’on va considérer que
l’article soumis à la réserve n’existe pas
entre les deux états ou alors que les
réserves sont tellement grandes qu’on
droit considérer que l’état qui a émis les
réserves n’a même pas signé. Dans les
deux cas ça n’a pas beaucoup d’effets en
pratique car on ne peut jamais obligé
l’état qui a fait les réserves à appliquer un
article qu’il ne voulait pas. Du coup le seul
effet que ça peut vraiment avoir c’est
plutôt un poids politique.
o La coutume internationale : avant c’était la 1ère source de droit international. La
coutume se sont des règles juridiques non écrites qui sont acceptées par les
états comme étant du droit. Ces règles juridiques demandent pour exister deux
éléments :
§ Une pratique : le fait que l’état fasse ce que prévoit la coutume
§ L’opinio juris : le fait que non seulement l’état fasse ce que prévoit la
coutume mais qu’en plus il considère que c’est du droit.
La recherche de ces deux éléments peut s’avérer ardue. Il y a des débats sur tous
les points. Par exemple combien de temps doit on utiliser une pratique pour
qu’elle devienne une vraie pratique ? Certains prétendent qu’il peut y avoir des
coutumes instantanées ça a été une des justifications des états unis comme quoi
Julia Sokolowska 12

le 11 septembre aurait créé une coutume instantanée de guerre contre le


terrorisme.
L’opinion juris : en général on regardera les déclarations officielles des états. Il
est difficile de déterminer s’il existe ou pas une coutume sur un sujet. On
pourrait se baser sur le travail des autres et il y a aussi des organisations
internationales qui ont recherché ce que constitue la coutume : on peut citer le
comité international de la croix rouge qui a publié en 2006 un recueil de règles
coutumières des conflits armés. Si on a trouvé une coutume qui semble
s’appliquer a tout le monde il faut vérifier que l’état contre qui on veut l’invoquer
n’est pas un objecteur persistant à cette coutume. On peut voir si une coutume
existe entre autres par l’absence de réaction d’un état face à une situation qui
relève de cette coutume mais un état pourrait prouver qu’il n’adhère pas à cette
coutume s’il montre qu’à chaque fois qu’il fallait appliquer cette coutume il a
objecté et a refusé de l’appliquer, à ce moment-là la coutume ne s’applique pas
à lui.
o Les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées : ces principes
généraux du droit sont des principes que l’on retrouve dans les droits internes
et qui par analogie devraient aussi être appliqués au droit international même
s’ils ne sont pas explicitement mentionnés. Ex : en droit interne il y a le pacta
sunt servanda c’est pareil pour les traités. Toute une série de principes
juridiques généraux peuvent guider le juge dans son appréciation.
o La jurisprudence et la doctrine : Les décisions judiciaires et la doctrine des
publicistes les plus qualifiés des différentes nations comme moyen auxiliaire de
détermination de la règle de droit. La jurisprudence et la doctrine devraient
pouvoir permettre d’interpréter le droit. En pratique devant la CIJ et devant la
CPI on remarquera en général qu’entre jurisprudence et doctrine, c’est la
jurisprudence et en particulier leur propre jurisprudence sur lesquelles les cours
se reposent le plus souvent.
On peut encore citer deux éléments comme sources du droit mais qui ne sont pas mentionnées
ici :
o Le droit dérivé des organisations internationales : le droit issu des organisations
internationales ou les états prennent des décisions ensemble en vertu de l’acte
constitutif de l’organisation. Ex : toutes les résolutions du conseil de sécurité, de
l’assemblée générale.
o Les engagements unilatéraux : cas rare ou un état promet quelque chose et qui
crée des obligations dans son chef. Il faut vérifier trois conditions :
§ Qui s’engage au nom de l’état ?
• Les chefs d’état
• Les chefs de gouvernement
• Les ministres des affaires étrangères
• Parfois d’autres agents de l’état qui seraient plus spécialisés dans
le domaine particulier ex : ministre de la défense qui pourrait
prendre un engagement concernant une opération militaire
§ Envers qui il s’engage ? seuls les destinataires véritables de
l’engagement peuvent l’invoquer. Ex : si le 1er ministre belge promet
quelque chose au président français, le Luxembourg ne pourra pas s’en
prévaloir mais certaines déclarations sont faites sans destinataire
Julia Sokolowska 13

particulier et dans ce cas il se peut qu’elles soient faites à l’égard de tous


les états.
§ Est-ce qu’il y avait effectivement une intention de s’engager ? Pour
l’avoir l’engagement doit être clair et précis comme ça on est sur de ce
sur quoi l’état s’oblige et c’est sans doute l’élément le plus difficile à
prouver dans cette situation.
Jus contra bellum c’est le droit contre la guerre tandis que le jus in bello c’est le droit dans la
guerre. Ils concernent tous les deux la guerre mais s’appliquent à des situations et à des échelles
différentes. Le droit du recours à la force s’applique dans les relations entre états. Est-ce qu’un
état peut en attaquer un autre et à quelles conditions. Le jus in bello concernent le droit
pendant la guerre, durant l’action. Ces deux droits régissent la guerre. Ex : la Belgique attaque
le Luxembourg sans raison ainsi elle recourt à la force et viole le jus contra bellum mais malgré
ça les soldats belges peuvent se porter très bien dans la conduite des hostilités. Il se peut qu’un
droit soit violé et pas l’autre. Ex inverse : une autorisation militaire autorisée au niveau du jus
contra bellum pourra se terminer en crime de guerre qui sont des violations du jus in bello.
Le contrat de jus contra bellum est assez nouveau. Au début du XXème siècle on appelait encore
cette branche du droit le jus ad bellum qui veut dire le droit à la guerre car on considérait que
la guerre était la forme la plus active de la diplomatie. Depuis la création des nations unies on
préfère le terme de jus contra bellum. La charte des nations unies a prévu dans son article 2 §4
une interdiction générale de recourir à la force entre états. Sauf dans trois exceptions :
L’invitation – l’autorisation du conseil de sécurité – la légitime défense.
L’invitation : est la seule possibilité qui ne soit pas explicitement écrite dans la charte mais
comme l’art 2.4 dit que sont interdits les recours a la force contre l’intégrité territoriale ou
l’indécence politique d’un état cela implique que si le gouvernement d’un autre état invite à
recourir à la force sur son territoire alors c’est accepté. Il faut vérifier que ce soit conforme à la
charte selon quatre critères : L’invitation doit venir du gouvernement internationalement
reconnu de l’état – Le consentement doit être donné avant le début du recours à la force – Le
consentement doit être clair. Ex affaire Congo contre Ouganda devant la CIJ L’armée
ougandaise était venue aider le Congo et après elle a décidé de rester pour occuper une partie
de la région, le Congo a fait des communiqués officiels pour condamner leur présence mais
l’armée ougandaise s’est défendue en disant qu’on leur avait jamais formellement dit qu’il
fallait partir – Il faut rester dans les limites de ce qui a été consenti.
L’autorisation du conseil de sécurité, ce dernier peut autorisé des recours à la force pour
maintenir la paix et la sécurité internationale c’est prévu à l’article 42 de la charte. Le conseil
de sécurité a plusieurs possibilités : il peut organiser sa propre opération du maintien de la paix
ou des soldats des états membres rejoindront une force coordonnée par les nations unies ou
bien il peut autoriser un état à intervenir sur le territoire d’un autre.
La légitime défense est prévue à l’article 51 de la Charte. Il y a deux conditions : il faut une
agression (la forme la plus grave de recours à la force voir résolution 33-14 de l’assemblée
générale) - Il faut que cette agression vienne d’un autre état. Outre ces deux conditions
d’existence il y a des conditions pour le bon exercice de la légitime défense : proportionné – il
faut prévenir le conseil de sécurité lorsqu’on agit de cette manière.
L’article 51 de la charte prévoit que la légitime défense peut être individuelle ou collective.
Quand un état est attaqué il peut demander aux autres états de venir l’aider à intervenir en
légitime défense. Il existe aussi des organisations de défense mutuelle dont l’objectif premier
est d’organiser cette légitime défense collective ex : OTAN en plus de l’organisation militaire ça
a un effet dissuasif.
Julia Sokolowska 14

Les états essayent parfois d’invoquer d’autres justifications élaborés en se basant sur la
doctrine mais qui ne sont pas acceptés et violent le droit international :
L’intervention humanitaire : quand il y a de graves violations des droits de l’Homme contre une
population et que l’état concerné ne fait rien, les autres états auront le droit d’intervenir
militairement sur son territoire mais ça ne correspond à aucune des trois exceptions admises
en droit international et ce serait même intervenir dans les affaires de l’état. Cette intervention
a été si souvent invoquée et critiquée que les nations unies ont donné une réponse officielle :
dans la résolution 60/1 prise en 2005 l’assemblée générale a établi un nouveau concept qui
vise à remplacer l’intervention humanitaire : la responsabilité de protéger. Un état doit veiller
à ce qu’il n’y ait pas de violation grave des droits fondamentaux sur son territoire. Il a la
responsabilité de protéger sa population mais s’il n’y arrive pas les autres états peuvent
intervenir seulement si le conseil de sécurité les y autorise. L’assemblée général rappelle
l’autorisation du conseil de sécurité, il n’y a rien de nouveau. Ça condamne l’intervention
humanitaire comme justification d’un recours la force.
La légitime défense préventive : certains états prétendent qu’avec les technologies de
renseignement on sait parfois qu’il y aura une attaque avant que celle-ci n’arrive véritablement
du coup il voudraient attaquer l’état d’abord mais ici encore ça ne remplit pas la condition de
la légitime défense en droit international (il manque une agression car celle-ci n’a pas encore
eu lieu et peut être n’aura jamais lieu).
Une autorisation d’un recours à la force avec une autorisation a posteriori du conseil de
sécurité ne peut pas être accepté non plus.
Une guerre globale contre le terrorisme : certains états prétendent qu’aller sur le territoire d’un
état pour combattre les terroristes n’est pas une violation de l’article 2§4 car on ne viole ni
l’intégrité territoriale de l’état ni son indépendance politique mais encore une fois ça ne rentre
dans aucune des trois exceptions précitées.
L’état défaillant est une théorie selon laquelle on pourrait intervenir sur le territoire d’un autre
état si celui-ci ne veut pas ou ne peut pas s’occuper d’une menace en général terroriste. Ce
n’est pas prévu par la charte.
Pour conclure : le recours à la force est interdit sauf dans trois exceptions.
Jus in bello c’est le droit des conflits armés qui s’applique sur le terrain dans un conflit armé. Le
droit du recours à la force s’applique entre les états. Ceux qui violent le droit des conflits armés
sont en premier lieu les personnes (soldats, officiers) Ex : quand un soldat tire sur des civils il
viole le droit des conflits armés. Le droit des conflits armés s’est formé à partir d’un idéal selon
lequel il serait possible de faire la guerre sans verser du sang. Dans une guerre idéale on
n’anéantit pas l’armée adverse, on est ainsi jamais obligé de tuer. Le droit actuel des conflits
armés est basé au premier chef sur les quatre conventions de Genève qui ont toutes été signés
le 12 aout 1949 sous l’hospice du comité international de la Croix Rouge qui est une institution
suisse fondée en 1863 dont le but est de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits
armés. La 1ère vise à améliorer le sort des militaires blessés ou malades dans les guerres sur
terre. La 2ème c’est pareil mais pour les guerres qui se déroulent sur mer. La 3ème concerne le
traitement des prisonniers de guerre et la 4ème concerne la protection générale des civils. Ces
conventions sont également accompagnées de trois protocoles additionnels. Ces conventions
comptent parmi les traités qui sont les plus ratifiés au monde.
Chaque convention de Genève commence par a peu près les trois mêmes articles qui cadrent
l’application de ces conventions. Leur article 2 dit notamment qu’elles sont applicables a tout
conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs des hautes parties contractantes cela signifie
Julia Sokolowska 15

qu’elles s’appliquent aux conflits internationaux. En droit des conflits armés on distingue deux
types de conflits armés : le conflit armé international et le conflit armé non international.
Le conflit armé international est la situation de recours à la force d’un état sur l’autre.
Le conflit armé non international : si les conventions de Genève ne le définissent pas vraiment
il faut se tourner vers le tribunal pénal pour l’ex Yougoslavie dans l’arrêt Tadic qui est une
référence en matière de droit des conflits armés. Tadic était le 1er accusé à avoir été jugé par
le TPY. Les avocats de Tadic ont tenté de remettre en cause la légitimité du tribunal et son
application des conventions de Genève. Le tribunal a précisé la définition du conflit armé non
international : quand un état affronte un groupe armé non étatique ou quand des groupes
armés non étatique s’affrontent entre eux. Le TPY explique qu’il y a deux conditions :
l’organisation des parties : le groupe armé doit être organisé (similaire à une armée)
L’intensité des hostilités : Le conflit doit s’inscrire dans une durée et implique un large nombre
de personnes.
Si ces deux conditions sont réunies alors on sera dans un conflit armé non international, si elles
ne sont pas assez remplies les situations violentes qui subsisteraient restent des troubles
internes soumis à la loi pénale de l’état concerné.
La doctrine évoque parfois d’autres catégories comme - les conflits internationalisés (conflit
non international qui devient international) - les conflits transnationaux (on combat des gens,
souvent des terroristes sur le territoire d’un autre état sans son autorisation – il peut aussi
donner lieu à des situations plus compliquées ou un état va combattre dans un autre état et
l’état central combat les terroristes et l’état qui vient attaquer les terroristes sur son état) - la
guerre globale contre le terrorisme (il faudra voir si on peut classer cette situation en CAI ou en
CANI) mais toutes ces appellations ne changent pas qu’il y a que deux conditions.
On peut toujours séparer en plusieurs conflits armés qui sont avec différents acteurs. Les états
qui combattent les terroristes sont des CANI, les états qui se combattent entre eux sont des
CAI. Plusieurs conflits armés peuvent avoir lieu au même endroit au même moment entre
différentes parties
Comment peut se passer l’internationalisation d’un conflit : L’affaire Tadic : Le TPY dit que si on
a un conflit armé non international il peut arriver que celui-ci devienne international si un
groupe armé non étatique se fait aider par un autre état. L’autre état doit exercer un contrôle
global sur l’autre groupe non étatique. Ce sera alors un conflit international. Le contrôle global
est défini comme un rôle dans l’organisation et la coordination ou la planification des actions
militaires du groupe en plus de l’entrainer, l’équiper et le former. Il faut un rôle actif dans
l’organisations des activités. Un conflit non international peut donc devenir international si un
état a un contrôle global sur un groupe armé. On oppose souvent ce concept de contrôle global
établi par le TPY a un concept de contrôle effectif qui avait été établi 20 ans auparavant par la
CIJ dans l’affaire Nicaragua. Les faits sont similaires dans les deux cas un état est attaqué par
des rebelles qui ont le soutien d’un autre état. Dans l’affaire Nicaragua ce dernier était attaqué
par les rebelles Contras qui avaient le soutien des États-Unis, dans l’affaire Tadic c’est la Bosnie
Herzégovine qui est attaquée par des rebelles, la República Sobika (rebelles qui ont le soutien
de la Serbie et du Monténégro) L’affaire Nicaragua portait sur la responsabilité internationale.
La CIJ cherchait à déterminer si les États-Unis étaient responsables de ce que font les Contras.
Le principe de contrôle effectif est qu’il faut une structure quasi hiérarchique que les Contras
soient presque assimilés à l’armée américaine ce qui n’était pas le cas. L’affaire Tadic quant à
elle porte sur l’application des règles du DIH qui protège les victimes des conflits armés. Le TPY
choisit une vision plus large, le contrôle global pas besoin d’une hiérarchie aussi forte
seulement d’un rôle dans la planification et la coordination, c’est ce qui est retenu par le
Julia Sokolowska 16

tribunal, l’important c’est de voir que ces deux tribunaux ont des objectifs différents et que ces
deux visions ne sont pas totalement antagonistes. Pour la CIJ il s’agit de s’assurer qu’un état
maintenu responsable que de ses actes les plus directs et pour le TPY il s’agit de s’assurer que
les victimes bénéficient de la protection du maximum de règles des conflits armés c’est pour
cette raison qu’il privilégie le contrôle différent.
Lorsqu’on est dans un conflit armé international on applique toutes les conventions de Genève,
elles ne s’appliquent pas dans les conflits armés non internationaux mais elles prévoient toutes
le même article 3 qu’on appelle « article 3 commun aux conventions de Genève » : il prévoit
des principes qu’il faudrait quand même appliquer aux conflits armés ou les conventions ne
s’appliquent pas. Au-delà de ça le 2ème protocole additionnel de convention prévoit des règles
supplémentaires sur les conflits non internationaux mais il n’a pas été autant ratifié par les
états. On appliquera aux CANI une série de règles coutumières.
Les conventions de Genève se résument à trois principes – le principe de distinction (en tout
temps il faut faire la distinction entre les combattants et les civils c’est-à-dire que les attaques
ne doivent jamais viser les civils et il faudrait éviter tout moyen de guerre qui ne permette pas
de faire cette distinction) – le principe de précaution (prévoit que lorsqu’on planifie une action
militaire il faut toujours prendre toutes les mesures toutes les précautions possibles pour éviter
de faire du mal aux civils) – le principe de proportionnalité (une fois qu’on a pris toutes les
précautions pour planifier une action militaire il faut toujours aussi veiller à ce que cette action
militaire ne cause pas des dommages excessifs aux civils mais aussi à l’armée ennemi par
rapport à l’avantage militaire qui pourrait en résulter). Toute opération militaire doit être basée
sur ces trois principes.
Le droit de la responsabilité internationale : il permet de déterminer que faire quand un état
viole le droit international : Il est essentiellement concentrer dans le projet d’article de la
commission du droit international sur la responsabilité des états. La CDI est un organe des
nations unies qui est chargé de la codification et du développement progressif du DI elle est
composée d’experts dont le travail consiste à analyser le DI et rédiger des projets d’articles qui
se basent sur la jurisprudence, la pratique des états. Ils reprendront en termes clairs de règles
du di qui étaient jusque-là non écrites. Ces projets d’articles sont ensuite proposés à
l’assemblée générale pour en faire des traités, c’est comme ça qu’a commencé la convention
de vienne sur le droit des traites. Ce projet d’article sur la responsabilité des états a été rédigé
en 2001 et à l’heure actuelle ce n’est pas encore un traité mais il est largement accepté par les
états et il a été cité par la CIJ. La responsabilité des états est une responsabilité de type civile,
quand la responsabilité est reconnue l’état doit réparer, il n’y a pas le cote punitif.
Concernant la responsabilité des états en droit international c’est en grande partie un copier-
coller sur la responsabilité des états mais il est moins accepté car il y a moins de pratique en la
matière pour soutenir les articles.
- Quels faits peut engager la responsabilité internationale ? Le fait internationalement
illicite. L’article 2 du projet d’article dit que la responsabilité d’un état est engagée en
cas de fait internationalement illicite. Cet article définit aussi ce qu’est ce fait : il s’agit
d’une violation d’une obligation internationale qui est imputable à l’état.
Conditions pour avoir un fait internationalement illicite et donc une responsabilité :
o Violation d’une obligation internationale : c’est une obligation internationale qui
n’est pas respectée.
o Imputabilité La violation doit être imputable à l’état du coup quels faits peuvent
être considérées comme ceux de l’état ? Les art 4 à 11 du projet d’article
donnent une réponse assez complète :
Julia Sokolowska 17

§ L’article 4 Le comportement des organes d’un état = le comportement


d’un état LEJ à n’importe quel niveau, tous engagent la responsabilité de
l’état. Ex : Affaire du mandat d’arrêt de la CIJ c’est le pouvoir judiciaire
belge qui est à l’origine du mandat c’est donc la Belgique qui est
responsable.
§ Une personne ou une entité qui exerce la puissance publique peut aussi
engager la responsabilité de l’état mais uniquement dans l’exercice de
sa fonction. Cet article vise les comportements des personnes ou
organisations à qui un état a donné une partie de son pouvoir sans
qu’elle ne fasse partie de l’appareil étatique habituel.
§ Organes des états mis à disposition des autres états : c’est l’état qui le
reçoit qui est responsable de ses faits.
L’article 7 apporte une précision sur ces trois cas ou ces personnes engagent la
responsabilité de l’état même lorsqu’ils agissent au-delà de leurs fonctions. C’est
ce qu’on appelle des actes ultra vires (engagent la responsabilité au contraire les
actes privés n’engagent pas la responsabilité).
§ Les faits des groupes de personnes sous la direction ou sous le contrôle
d’un état : référence directe aux affaires Tadic et Nicaragua. Le cas où
l’état aide et dirige un groupe, la responsabilité de l’état sera aussi
engagée.
§ Les personnes privées qui exercent des pouvoirs publics en l’absence
d’autorité officielle : si quelqu’un s’occupe des pouvoirs publics pendant
que le gouvernement ne le fait pas il engagera aussi la responsabilité de
l’état.
§ Les mouvements insurrectionnels : les rebelles seulement dans deux
cas :
• Si les rebelles renversent le gouvernement et prennent sa place
ils engageront la responsabilité de l’état car ils sont devenu le
nouveau gouvernement
• Si les rebelles font sécession et créent un nouvel état ils
engageront la responsabilité internationale de ce nouvel état.
§ Art 11 engage aussi la responsabilité de l’état les actes commis par
d’autres mais qui ont été reconnus par l’état comme étant le sien : rare,
inspiré de l’affaire des otages de l’ambassade des États-Unis a Téhéran.
Parfois c’est un peu dur d’attribuer un comportement à un état par manque de preuve ou car
la situation est compliquée dans ce cas-là on peut invoquer l’obligation de diligence qui
implique que l’état doit tout mettre en œuvre pour éviter les violations du droit international
sur son territoire. Si on ne peut pas prouver que c’est l’état qui a commis la violation on peut
éventuellement prouver qu’il n’a pas fait tout ce qui était dans son pouvoir pour l’empêcher,
on attribue pas la violation à l’état mais il a peut-être bien violé l’obligation de diligence.
- Les exceptions : certaines circonstances permettent d’exclure l’illicéité d’un fait. Il y a
six situations dans lesquelles un acte illicite ne le serait pas. Elles sont énumérées aux
articles 20 à 25 du projet d’article. Si un acte est illicite car il viole une norme de jus
cogens (norme impérative) alors on ne peut pas exclure son illicéité (art 26 du projet
d’article qui le prévoit et son commentaire donne une liste qui font partie du jus cogens.
Julia Sokolowska 18

o Le consentement : si un état consent à une violation il n’y a pas d’illicéité,


certaines règles comme les conventions de Genève prévoient qu’il est interdit
de consentir à leur violation
o La légitime défense : prévue dans la charte des nations unies
o Les contremesures : c’est un acte illicite qu’un état peut prendre pour répondre
à l’acte illicite d’un autre état.
o La force majeure : ex catastrophe naturelle
o La détresse : si quelque chose qui échappe au contrôle de l’état le menace
tellement qu’il est obligé de commettre des faits illicites alors il n’y aura pas de
responsabilité
o L’état de nécessite : quand un état est obligé de faire quelque chose d’illicite
pour éviter un péril encore plus grave.
L’état ne peut pas invoquer son propre droit interne pour échapper à sa responsabilité.
- La mise en œuvre de la responsabilité : quand un état a commis un fait illicite on fait
quoi ? Pour la mise en œuvre de la responsabilité il faut distinguer plusieurs catégories
d’état dans une violation
§ L’état lésé : qui a subi la violation
§ Les autres états sont classés en deux catégories :
• L’état autre que l’état lésé : c’est un état qui n’a pas été lésé mais
envers qui l’obligation violée est aussi due.
• Les états tiers : un état qui n’est pas du tout concerné
La responsabilité est soit dire à l’état qu’il viole quelque chose et lui demander d’arrêter
soit aller devant un tribunal pour faire cesser cette violation. Les états lésés peuvent le
faire mais aussi les états qui ne sont pas lésés ex : Génocide chez les Rohingya. La mise
en œuvre de la responsabilité de l’état peut passer par le droit comme expliqué ci-
dessus mais elle peut aussi passer par les faits. Un état peut mettre la pression sur un
autre pour arrêter une violation du droit ; dans ce cas il faut distinguer deux réactions
possibles :
o Les mesures de rétorsion : actes licites que les états
prennent pour répondre à une violation ex : mettre fin à
une aide financière volontaire. Ces actes commis sont
licites et peuvent être pris à n’importe quel moment ou
pour n’importe quelle raison mais souvent l’état va dire
pourquoi il le fait. Ces mesures peuvent être prises par
tout le monde car elles sont licites.
o Les contremesures : actes qui d’habitude sont illicites
mais qui parce qu’ils répondent à une violation du droit
international, sont permis. Ex : si vous violer les droits de
l’Homme alors j’arrête de remplir ma part de ce traité
commercial. Le projet d’article dit que seuls les états lésés
peuvent les prendre.
L’état lésé peut prendre des contremesures avec une
série de conditions :
§ Doivent être dirigées contre l’état qui a violé
seulement pour le forcer à changer son
comportement
Julia Sokolowska 19

§ Il faudra lui notifier que l’on prend ces mesures


pour ces raisons et l’inviter à changer son
comportement
§ Les mesures doivent être proportionnées à la
violation.
- La réparation : une fois que l’état a reconnu sa responsabilité que peut-il faire pour
réparer ? Les états se mettront d’accord sur ce qu’ils doivent faire pour réparer leur
violation. Le projet d’article prévoit des propositions de réparation :
o La cessation : il faut arrêter
o La réparation : réparer le dommage, c’est souvent en argent
o La restitution : si on a pris quelque chose, il faut le rendre.
o Des excuses : parfois c’est suffisant ex : affaire du Rainbow Warrior ou la France
avait coulé un navire Néo-Zélandais.
Le droit du règlement pacifique des différents : Cette matière a pris de l’ampleur avec la
création de l’ONU, c’est une conséquence de l’interdiction générale de recours à la force. Si on
ne peut pas faire la guerre alors l’article 2§3 de la charte des Nations Unies prévoit : en matière
de règlement pacifique des différends la charte des nations unies prévoit une liste de modes
de règlement parmi lesquels les états peuvent choisir. L’article 33 de la charte parle de
négociations, enquêtes, médiations, constatations d’arbitrage, de règlement judiciaire et de
recours aux organismes ou accords régionaux ou même les états peuvent régler leurs différents
par tout autre moyen pacifique de leur choix.
La négociation : la base de ce que les états peuvent faire : ils discutent et négocient et se
mettent d’accord.
Les modes suivant aident à améliorer la négociation qui reste la règle de base. Si les états ne
sont pas d’accord ils peuvent organiser une enquête ou des enquêteurs indépendants
établissent ce qui s’est passé. Après les résultats, les états pourront en prendre compte et
pourront se mettre d’accord comme ils entendent.
La médiation consiste à demander à un tiers sont avis sur le différent ou le tiers peut se
proposer de lui-même. Le tiers donne son avis qui est non obligatoire et les parties pourront
continuer de négocier
La conciliation est similaire à la négociation sauf qu’elle est plus formelle, les états de mettent
d’accord sur le cadre du processus de conciliation ils vont suivre et au cours duquel le tiers
donnera son avis.
Concernant les recours aux organismes et aux accords régionaux : il y a parfois des procédures
de règlement de différents internationaux qui sont organisés au niveau régional.
Les deux modes de règlement les plus formels sont l’arbitrage (consiste pour des parties à
organiser et mettre en place leur propre tribunal, ils se mettent aussi d’accord qu’ils suivront
sa décision finale. Des états qui ont un différend peuvent se mettre d’accord pour organiser un
arbitrage ils se mettent d’accord sur les règles de procédure, le nombre d’arbitres et leur
identité, ils choisissent souvent un arbitre unique. Ils peuvent aussi choisir chacun un arbitre et
en choisir un ensemble qui sera leur président. Certains traités comme la convention de
Montego Bay prévoient entre autres des règles d’arbitrage pour les litiges. La procédure à lieu
selon les règles fixées par les parties et l’arbitre rend une sentence arbitrale que les parties ont
promis de respecter. La cour permanente d’arbitrage qui siège à La Haye n’est pas vraiment un
cour car il n’y a pas de juge qui y siège de manière permanente, c’est plutôt une sorte de grand
secrétariat/ greffe qui pourra aider les états à mettre en place des arbitrages. La cour pourra
mettre à leur disposition des règlements de procédure et même une infrastructure pour
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organiser des audiences. C’est utilisé dans les différents entre états et entre les organisations
internationales et les états et aussi les différents entre les investisseurs et états. Les avantages
de l’arbitrage est qu’on peut y organiser la procédure qu’on veut et que dans une certaine
mesure on peut choisir son juge ensuite contrairement à une procédure judiciaire l’arbitrage
n’est pas forcément public) ;
et le règlement judiciaire (on porte l’affaire devant un tribunal permanent et dont on ne choisit
pas les juges, pour les litiges interétatiques c’est principalement devant la cour internationale
de justice que ça va se passer. Il y a d’autres juridictions comme le tribunal international du
droit de la mer par exemple. La CIJ a une compétence générale du coup les états peuvent choisir
s’ils veulent aller devant la CIJ (elle a une jurisprudence plus riche) ou par exemple devant le
tribunal international du droit de la mer. La CIJ a été établie par le statut de la CIJ que tous les
états ont ratifié car c’est une annexe à la charte des nations unies, tous les états peuvent donc
se présenter devant la CIJ. Comme les états sont souverains il est prévu que la cour n’est
compétente pour une affaire que si les états parties au litige ont tous accepté sa compétence
par rapport au droit interne c’est inimaginable quand on reçoit une citation pour aller devant
le tribunal il est impossible de dire qu’on le reconnait pas pourtant c’est ce qui se fait pour les
états. 1ère étape de la procédure : il faut introduire l’affaire devant la cour : il y a deux
possibilités :
- Le compromis : les états viennent présenter leur différent ensemble. Les affaires
introduites par compromis sont inscrites dans le rôle de la cours différemment des
autres. Quand il y a un compromis le nom des états en litige est donné dans l’ordre
alphabétique chaque état étant séparé par un « / » ainsi l’affaire du barrage
Gabčíkovo-Nagymaros est indiqué « Hongrie/ Slovaquie »
- La requête : Un état introduit une requête contre un autre. On donne d’abord le nom
de l’état demandeur et ensuite le nom de l’état défendeur séparé par un « c. » pour
dire contre. Ex : Affaire Gambi c. Myanmar. Si un état présente une requête à la cour il
faudra obtenir le consentement de l’état défendeur. L’état demandeur a déjà consenti
car il a porté plainte. On pourrait alors attendre que l’autre vienne devant la cour mais
en général l’état demandeur va invoquer dans sa requête un argument pour montrer
que l’état contre qui il se plaint a déjà donné ce consentement et ainsi le forcer à venir.
Il y a deux principes aux arguments de ce type :
o La clause compromissoire : clause, article d’un traité qui fait office de
compromis. Il y a des traités qui disent que s’il y a un différend par rapport à
l’application alors les états parties iront devant la CIJ. L’état demandeur pourra
ainsi expliquer la violation d’un tel traité et le défendeur sera force de venir s’il
a ratifié le traité. Affaire Gambi c. Myanmar : la convention contre le génocide
prévoit une clause compromissoire à son art. 9.
Affaire des plateformes pétrolières : l'Iran s’est plaint devant la CIJ que les États-
Unis avaient bombardé ses plateformes pétrolières. Les États-Unis n’acceptent
presque jamais la compétence de la cour alors l’Iran a trouvé un vieux traité
d’amitié et de commerce conclu avec les États-Unis qui contenait une clause
compromissoire, l'Iran a pu forcer les États-Unis a se présenter devant la cour.
o La déclaration facultative de juridictions obligatoires : un état peut faire une
déclaration dans laquelle il dit qu’il aime la cour donc pour tous les litiges futurs
il accepte de venir devant cette cour. Cette déclaration peut être assortie de
conditions (ex : domaines de litiges, la clause de réciprocité : seulement si
l’adversaire a fait la même déclaration).
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S’il n’y a rien de tout ça on peut toujours porter plainte et espérer que l’état accepte de venir
sans y être obligé – c’est le forum prorogatum. Ex : affaire Djibouti contre France ou Djibouti a
porté plainte contre la France et cette dernière est venue et a gagné sur presque tous les points.
Une fois qu’on a une un mode d’acceptation des compétences de la cour. Alors l’affaire peut
être introduite et la procédure peut commencer. Les états partie au litige qui n’ont pas parmi
les 15 juges de la cour un juge de leur nationalité peuvent choisir un juge ad hoc. C’est un juge
temporaire qui siègera que dans cette affaire et il peuvent choisir n’importe qui pas
spécialement de leur nationalité. Concernant la procédure écrite : les parties s’échangent des
mémoires, répliques et autres. Comme devant les tribunaux nationaux, ils peuvent demander
si nécessaire que la cour ordonne des mesures conservatoires urgentes ou contester la
compétence de la cour ou la portée de l’affaire en invoquant des objections préliminaires. La
cour en prendra compte avant de rendre son verdict final. Après la procédure écrite vient
ensuite la procédure orale ou des délégations des états se présentent devant la cour pour
plaider, ces délégations ont à leur tête un agent qui représente l’état et cet agent est
accompagné de conseils et d’avocats qui vont plaider. Ex : affaire Croatie contre Serbie en 2014
les parties avaient chacune demandé 30h de plaidoiries. La cour rend un arrêt qui est une
décision qui devrait être obligatoire pour les parties car elles ont consenti à la compétence.
Dans l’ensemble ces arrêts sont respectés mais il arrive que ce ne soit pas le cas. Après ça la
cour peut éventuellement rendre un arrêt supplémentaire sur les modalités de la réparation si
elle ne l’a pas décidé auparavant, il n’y a par contre pas d’appel prévu.
A cote de sa compétence contentieuse la CIJ a aussi une compétence consultative, l’assemblée
générale des nations unies et le conseil de sécurité peuvent poser des questions à la cour sur
le droit international. La cour y répondra après avoir proposé à tous les états de donner leur
avis. La cour a ainsi donné son avis sur des questions emblématiques comme par exemple : le
Sahara occidental, les armes nucléaires, le mur en Palestine, etc.

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