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Les institutions de la Ve République

Charlotte Girard
Maître de Conférences de droit public, HDR

Cours de droit constitutionnel


Licence Droit 1ère année
UPC
UPOND, Année 2013-2014
ARTICULATIONS DU COURS

Chapitre introductif LE CADRE :


La Ve République
Titre I L’ORIGINE DU POUVOIR :
Le suffrage populaire
Titre II L’EXERCICE DU POUVOIR :
Le jeu institutionnel
Le cadre du pouvoir politique: La
Ve République
Le pouvoir politique s’exerce dans un cadre
normatif.
Cela signifie que des normes régissent
l’exercice de ce pouvoir.
Elles en donnent le mode d’emploi.
Ce sont des règles de nature
constitutionnelle.
L’ensemble de ces règles forme la
constitution.
La constitution peut être coutumière ou non.

La constitution peut être souple ou rigide.

Les règles de nature constitutionnelle supposent


une hiérarchie des normes, c’est-à-dire des
règles qui sont ordonnées selon la puissance
de l’autorité qui les édictent.
Constitution Pouvoir constituant

Lois Pouvoir législatif

Règlements Pouvoir exécutif

Décisions juridictionnelles Pouvoir judiciaire

Pyramide de Kelsen
L'autorité constituante et
la constitution
L’autorité constituante est la plus puissante
puisqu’elle a le pouvoir de décider de ce qui
organise tous les autres pouvoirs.
La constitution est la règle de toutes les autres
règles.
C’est la loi fondamentale ou plus généralement la
norme fondamentale.

Elle décide de qui décide.


= Kompetenz Kompetenz
La fonction constitutionnelle

Les règles constitutionnelles répartissent les


pouvoirs :
1) elles définissent leur contenu
(une fonction)
2) elles leur attribuent un titulaire
(un organe)
Le « dosage » entre les pouvoirs détermine le
régime politique.

→ Distinguer entre le texte constitutionnel et


le régime politique
La constitution du 4 octobre 1958 est le fruit
d’un rapport de forces politiques né dans
un moment historique particulier.
La constitution de 1958
lettre de la constitution
régime hybride à tendance présidentialiste

Mais pratique du régime


régime variable en fonction des chefs de l’État
et des rapports de forces politiques au sommet de l’État
CONSEQUENCE : la constitution de 1958 correspond à un
régime changeant difficile à définir
(…) Qu'il existe, au-dessus des luttes politiques, un arbitre
national, élu par les citoyens qui détiennent un mandat public,
chargé d'assurer le fonctionnement régulier des institutions,
ayant le droit de recourir au jugement du peuple souverain,
répondant, en cas d'extrême péril, de l'indépendance, de
l'honneur, de l'intégrité de la France et du salut de la
République.
Qu'il existe un Gouvernement qui soit fait pour gouverner, à qui
on en laisse le temps et la possibilité, qui ne se détourne pas
vers autre chose que sa tâche, et qui, par là, mérite l'adhésion
du pays. (…)
(…) Qu'il existe un Parlement destiné à représenter la
volonté politique de la nation, à voter les lois, à contrôler
l'exécutif, sans prétendre sortir de son rôle.
Que Gouvernement et Parlement collaborent mais
demeurent séparés quant à leurs responsabilités et
qu'aucun membre de l'un ne puisse, en même temps, être
membre de l'autre. Telle est la structure équilibrée que
doit revêtir le pouvoir. Le reste dépendra des hommes.
(…)
Le régime de la Ve République
« à la lettre »...
A l'origine, un régime parlementaire...
rationalisé
A l'usage, un régime semi-présidentiel
e
La V République apparaît comme un régime
hybride présentant simultanément certaines
des caractéristiques propres au régime
présidentiel et d'autres propres au régime
parlementaire.
1958 : un régime parlementaire
« rationalisé »
Les principes de départ :

1) maintenir un régime parlementaire


→ responsabilité gouvernementale
= apport de Michel Debré
Discours de Michel Debré
devant le Conseil d'Etat, 27 août 1958

« Une première volonté a dominé ce


projet : refaire le régime parlementaire de
la République. »

« Pas de régime conventionnel, pas de


régime présidentiel : la voie devant nous
est étroite, c’est celle du régime
parlementaire. »
1958 : un régime parlementaire
« rationalisé »
Les principes de départ :

2) rompre avec l'instabilité ministérielle


Discours de Michel Debré
devant le Conseil d'Etat, 27 août 1958

« A la confusion des pouvoir dans une seule assemblée, à


la stricte séparation des pouvoirs avec priorité au chef
de l’Etat, il convient de préférer la collaboration des
pouvoirs – un chef de l’Etat et un Parlement séparés,
encadrant un Gouvernement issu du premier et
responsable devant le second, entre eux un partage
des attributions donnant à chacun une semblable
importance dans la marche de l’Etat et assurant les
moyens de résoudre les conflits que sont dans tout
système démocratique, la rançon de la liberté. »
Eléments
du régime parlementaire
Responsabilité du Gouvernement devant
l'Assemblée nationale et collaboration des
pouvoirs
La preuve :
Art. 50. - Lorsque l'Assemblée Nationale adopte une motion
de censure ou lorsqu'elle désapprouve le programme ou
une déclaration de politique générale du Gouvernement,
le Premier Ministre doit remettre au Président de la
République la démission du Gouvernement.
Eléments
du régime parlementaire
Pas de séparation stricte des pouvoirs :


Le Gouvernement dispose de l'initiative
législative

L'Assemblée nationale peut renverser le
Gouvernement

Le chef de l'État dispose du pouvoir de
dissoudre l'Assemblée nationale
Eléments de rationalisation du
régime parlementaire
Ni un régime présidentiel
En 1958, pas de lien direct avec le peuple
Mais pas de dépendance exclusive non plus à
l'égard des parlementaires
Article 6 (version 1958) extraits
« Le Président de la République est élu pour sept ans
par un collège électoral comprenant les membres du
Parlement, des conseils généraux et des assemblées
des territoires d'Outre-Mer, ainsi que les
représentants élus des conseils municipaux.
Ces représentants sont : (…) »

= rééquilibrage du rapport de forces EXE /


LEGISL
Eléments de rationalisation du
régime parlementaire
Ni un régime d'assemblée
Encadrement strict des prérogatives du
Parlement – législation et contrôle – au profit
du Gouvernement
« Le projet de Constitution, tel qu’il vous est soumis, a
l’ambition de créer un régime parlementaire. Il le fait
par quatre mesures ou séries de mesures :
 un strict régime des sessions ;
 un effort pour définir le domaine de la loi ;
 une réorganisation profonde de la procédure
législative et budgétaire ;
 une mise au point des mécanismes juridiques
indispensables à l’équilibre et à la bonne marche des
fonctions politiques. »
Limitation du domaine de la loi Art.
34 (version 1958)
La loi fixe les règles concernant :
* les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux
citoyens pour l'exercice des libertés publiques; la liberté, le
pluralisme et l'indépendance des médias; les sujétions imposées par
la Défense Nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens
;
* la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes
matrimoniaux, les successions et libéralités ;
* la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur
sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de
nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats ;
* l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toutes natures ; le régime d'émission de la monnaie.
Art. 34 (version 1958)
suite

La loi fixe également les règles concernant :


* le régime électoral des assemblées parlementaires, des
assemblées locales et des instances représentatives des Français
établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des
mandats électoraux et des fonctions électives des membres des
assemblées délibérantes des collectivités territoriales ;
* la création de catégories d'établissements publics ;
* les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires
civils et militaires de l'Etat ;
* les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété
d'entreprises du secteur public au secteur privé.
Art. 34 (version 1958)
suite
La loi détermine les principes fondamentaux :

* de l'organisation générale de la Défense Nationale ;


* de la libre administration des collectivités
territoriales, de leurs compétences et de leurs
ressources ;
* de l'enseignement ;
* du régime de la propriété, des droits réels et des
obligations civiles et commerciales ;
* du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité
sociale.
Art. 34 (version 1958)
suite et fin

Les lois de finances déterminent les ressources et les


charges de l'Etat dans les conditions et sous les
réserves prévues par une loi organique.

Des lois de programme déterminent les objectifs de


l'action économique et sociale de l'Etat.
POUR INFO
Circulaire du 19 janvier 2006
relative au respect des articles 34 et 37 de la Constitution (1/2)
(…)

La pratique consistant à introduire dans les lois des dispositions qui n’ont pas
de caractère législatif suscite des critiques régulières, tant de la part des
présidents des assemblées, du Conseil constitutionnel ou du Conseil d’Etat.
 
Je souhaite attirer votre attention sur les inconvénients qu’elle présente du
point de vue de la qualité de nos normes juridiques.
 
En effet, la définition d’un domaine de la loi résulte du souci du Constituant
d’assurer un bon fonctionnement des pouvoirs publics. La méconnaissance
de la ligne de partage ainsi tracée ne peut se faire qu’au détriment de
l’efficacité de l’action gouvernementale, qui doit rester en charge de
déterminer les modalités d’application de la loi.
Circulaire du 19 janvier 2006
relative au respect des articles 34 et 37 de la Constitution (2/2)

Le respect de cette ligne de partage constitue, en deuxième lieu, un


enjeu démocratique. La représentation nationale doit consacrer ses
délibérations à fixer les règles et principes essentiels. Lui soumettre
des dispositions qui auraient leur place dans un décret, ou même
dans un simple arrêté, ou a fortiori des dispositions non normatives,
c’est affecter le travail législatif et, finalement, porter atteinte au
prestige de la loi.
 
Enfin, il est clair que le programme ambitieux de réformes de ce
Gouvernement ne peut aboutir que si le temps, nécessairement
limité, des débats parlementaires est exclusivement dédié à l’examen
des dispositions qui relèvent du Parlement. (...)
Art. 41(version 1958)
S'il apparaît au cours de la procédure législative qu'une
proposition ou un amendement n'est pas du domaine
de la loi ou est contraire à une délégation accordée
en vertu de l'article 38, le Gouvernement ou le
président de l'assemblée saisie peut opposer
l'irrecevabilité.

En cas de désaccord entre le Gouvernement et le


Président de l'assemblée intéressée, le Conseil
Constitutionnel, à la demande de l'un ou de l'autre,
statue dans un délai de huit jours.
Le domaine de la loi :
raison d'être du Conseil constitutionnel

Domaine
règlementaire
art. 37

C.C. Art. 41

Domaine législatif art. 34

Compétence normative
d'attribution
Compétence normative
« par défaut »
Art. 61 (version 1958)
Les lois organiques, avant leur promulgation, les
propositions de loi mentionnées à l'article 11 avant
qu'elles ne soient soumises au référendum, et les
règlements des assemblées parlementaires, avant leur
mise en application, doivent être soumis au Conseil
constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la
Constitution.
Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au Conseil
constitutionnel, avant leur promulgation, par le Président
de la République, le Premier ministre, le président de
l'Assemblée nationale, le président du Sénat.
Art. 48 (version 1958)
L'ordre du jour des assemblées comporte, par
priorité et dans l'ordre que le Gouvernement a
fixé, la discussion des projets de loi déposés
par le Gouvernement et des propositions de loi
acceptées par lui.
Une séance par semaine est réservée par
priorité aux questions des membres du
Parlement et aux réponses du Gouvernement.
Art. 38 (version 1958)
Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme,
demander au Parlement l'autorisation de prendre par
ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis du


Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais
deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas
déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi
d'habilitation.

A l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent


article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la
loi dans les matières qui sont du domaine législatif.
Le mécanisme des ordonnances
Demande
d'autorisation
Texte
Adopté en CM
après avis du CdE
ORDONNANCE
=
Texte à
GVT
valeur législative

publication
OK Loi
de
ratification

PLT
Le domaine de la loi amputé
par les ordonnances

Domaine
règlementaire
art. 37

Domaine législatif art. 34


Art. 38
L'interpellation avant 1958
L'interpellation était une pratique en vigueur
sous les IIIe et IVe Républiques qui rendait le
Gouvernement très vulnérable.

DEFINITION : L'interpellation est une question


orale avec débat suivi d'un vote par lequel
l'Assemblée fait connaître sa position sur le
problème abordé et peut obtenir la démission
du Gouvernement
L'interpellation résultait du mécanisme de
responsabilité gouvernementale
Art. 48 (version 1946) - Les ministres sont collectivement responsables
devant l'Assemblée nationale de la politique générale du Cabinet et
individuellement de leurs actes personnels.
Ils ne sont pas responsables devant le Conseil de la République.
Article 49 (version 1946) - La question de confiance ne peut être posée
qu'après délibération du Conseil des ministres ; elle ne peut l'être
que par le président du Conseil.(…)
La confiance ne peut être refusée au Cabinet qu'à la majorité absolue
des députés à l'Assemblée.
Ce refus entraîne la démission collective du Cabinet.
Article 50 (version 1946) - Le vote par l'Assemblée nationale d'une
motion de censure entraîne la démission collective du Cabinet. (...)
Aucun retour à l'interpellation
En 1958, abandon de la pratique

En 2008, pas de réhabilitation de la procédure


Art. 50-1 (version 2008) Devant l'une ou l'autre des
assemblées, le Gouvernement peut, de sa propre
initiative ou à la demande d'un groupe parlementaire
au sens de l'article 51-1, faire, sur un sujet
déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et
peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans
engager sa responsabilité.
Incompatibilité fonctions ministérielles
et parlementaires
ARTICLE 23 (version 1958 inchangée)

Les fonctions de membre du Gouvernement sont


incompatibles avec l'exercice de tout mandat
parlementaire, de toute fonction de
représentation professionnelle à caractère
national et de tout emploi public ou de toute
activité professionnelle.
1962
Un régime semi-présidentiel
2 événements politiques changent le cours des institutions :

Avril 62
De Gaulle renvoie Debré et le remplace par Pompidou

Nouvelle responsabilité du Premier Ministre


devant le chef de l’Etat
2 déductions

Le Premier Ministre est le principal


collaborateur du Président
1962
Un régime semi-présidentiel
Octobre 62

Recours au référendum de l'article 11 pour demander au


peuple d’approuver un projet de révision de la
constitution relatif au mode d’élection du Chef de
l’Etat.
L'élection devra désormais se faire au suffrage
universel direct.
MAIS
La procédure de révision par l'article 11 est
inconstitutionnelle.
Article 11
Version 1958
Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement
pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des
deux assemblées, publiées au Journal Officiel peut soumettre
au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des
pouvoirs publics, comportant approbation d'un accord de
Communauté, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité
qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des
incidences sur le fonctionnement des institutions.

Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet, le


Président de la République le promulgue dans le délai prévu à
l'article précédent.
Si le Général avait respecté la
procédure constitutionnelle...
TITRE XIV DE LA REVISION
Article 89. L'initiative de la révision de la Constitution
appartient concurremment au Président de la République sur
proposition du Premier Ministre et aux membres du
Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être voté par les deux
assemblées en termes identiques. La révision est définitive
après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum
lorsque le président de la République décide de le soumettre
au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de
révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois-
cinquièmes des suffrages exprimés. (...)
Ça change quoi ?
Le rapport de forces entre le pouvoir législatif et
le pouvoir exécutif
CAR
1) Le Parlement a été court-circuité par le
Président
2) Le peuple a été appelé contre le Parlement
3) Le résultat de la réforme est l'équivalence des
légitimités présidentielle et parlementaire
Enchaînement des faits
A l'annonce du référendum, le Gouvernement
Pompidou est renversé (motion de censure)
Référendum : OUI à 62%
Dissolution de l’Assemblée nationale, trois
semaines après le référendum
RESULTAT : Majorité parlementaire très
favorable au Président
Morale de cette histoire...
Bipolarisation du paysage politique
français
Pour ou Contre la politique
présidentielle qui devient le centre de
gravité ou l'axe-pivot de la politique
française et des institutions politiques
Ce qu'il faut retenir

La modification du mode d'élection du


Président provoque une modification
profonde de l’équilibre institutionnel.
Le système institutionnel de la Ve
République avant 1962
POUVOIR EXECUTIF POUVOIR LEGISLATIF
Chef de l'Etat Parlement
Premier Ministre
Responsabilité
Gouver- Art. 49 et 50 Assemblée
Pouvoir de nement nationale
nomination
Art. 8

Président Pouvoir de
de la dissolution
Art. 12 Sénat
République
SUD
Art. 24

P E U P L E
Le système institutionnel de la Ve
République après 1962
POUVOIR EXECUTIF POUVOIR LEGISLATIF
Chef de l'Etat Parlement
Premier Ministre
Pouvoir de nomination
art. 8
Président
Gouver- Responsabilité Assemblée
de la Sénat
nement nationale
République Art. 49 et 50

Pouvoir de
dissolution
Art. 12
SUD SUD
art. 6 Art. 24

P E U P L E
Effets de la modification de l’équilibre des pouvoirs sur la
responsabilité du Gouvernement
devant l’Assemblée nationale

Le vote de confiance sur le programme de


l'équipe gouvernementale par l'Assemblée
nationale a perdu son caractère systématique.

Démo...
AVANT...

Deux mécanismes distincts (art. 49 al 1) :


1°) Une fois le Premier ministre désigné et les autres
membres du gouvernement nommés sur sa proposition par
le Président de la République, la nouvelle équipe doit
solliciter la confiance de l'Assemblée nationale sur son
programme.
2°) Le Premier ministre a, par ailleurs, la possibilité de
solliciter cette confiance ultérieurement, en demandant un
vote des députés sur une déclaration de politique générale.
APRES...
L'usage selon lequel le Premier ministre ne procède que
du seul Président de la République s'est imposé.
1°) L'engagement de responsabilité du Gouvernement
après sa désignation est devenue facultative.
2°) Rupture avec la tradition républicaine qui voulait que
le chef du Gouvernement soit toujours issu du
Parlement.

CONSEQUENCE : Le Chef de l'Etat domine le


Gouvernement (désignation et responsabilité)
Effets de la modification de l’équilibre des pouvoirs sur la
responsabilité du Gouvernement
devant le Chef de l’Etat

Principe de la responsabilité du Premier ministre devant le


Président de la République consacré, en marge du texte
constitutionnel, par l'usage.

LA PREUVE...
Plusieurs démissions du Gouvernement demandées par le Chef
de l'Etat, sans que l'Assemblée nationale n'ait pour autant
adopté de motion de censure.
EXEMPLES : Debré en avril 1962, Chaban-Delmas en juillet
1972, Mauroy en juillet 1984, Rocard en mai 1991, Édith
Cresson en avril 1992, Raffarin en mai 2005.
Caractéristique du
fonctionnement de la Ve Rép.
Il existe désormais une responsabilité du Gouvernement
devant le chef de l'Etat.

Conférence de presse du GDG du 31 janvier 1964


« Il est normal chez nous que le Président de la République et le Premier
ministre ne soient pas un seul et même homme. Certes, on ne saurait
accepter qu'une dyarchie existât au sommet. Mais, justement, il n'en est
rien. [...] le Président est évidemment seul à détenir et à déléguer l'autorité
de l'État. Mais, précisément, la nature, l'étendue, la durée de sa tâche
impliquent qu'il ne soit pas absorbé, sans relâche et sans limite, par la
conjoncture, politique, parlementaire, économique et administrative. Au
contraire, c'est là le lot, aussi complexe et méritoire qu'essentiel, du
Premier ministre français. »
Conséquences (1)
Dans ce contexte, le caractère parlementaire du
régime est devenu moins important.
CAR
Si le Président de la République est le véritable
chef de l'exécutif, il n'est pas responsable
devant le Parlement !
Conséquences (2)
La majorité parlementaire a désormais pour
vocation première le soutien de la politique
présidentielle.

C'est le fait majoritaire.


Analyse du fait majoritaire
1°) L'élection législative est devenue une
élection confirmant le résultat de l'élection
présidentielle. Elle produit une majorité
acquise au Président lui donnant les moyens de
gouverner.

2°) La notion de majorité présidentielle s'est


imposée.
Régime changeant
2 Facteurs de variabilité :

1) absence de coïncidence entre la durée du


mandat présidentiel (7 ans) et celle de
l'Assemblée nationale (5 ans)

2) révisions constitutionnelles en cascade et


intégration communautaire
La cohabitation
Définition : absence de coïncidence entre les
majorités présidentielle et parlementaire
Cause : absence de coïncidence entre le moment
des diverses désignations

Exemples : défaite de la majorité présidentielle


aux élections législatives de 1986, 1993 et
1997
Mécanisme de la cohabitation
1997 2002
1988 Legisl Legisl
1981 Legisl post post
1986 post 1993
Legisl Legislatives Legislatives Disso Inversion
post Disso
Disso

COHAB COHAB COHAB

1981 1988 1995 2002


Présidentielles Présidentielles Présidentielles Présidentielles
Situation
Le Président de la République est désavoué aux
élections législatives
mais ne démissionne pas.

En conséquence :
1) il ne peut nommer un Premier ministre
dépourvu de majorité parlementaire
2) il doit donc nécessairement le désigner au
sein de la majorité parlementaire
EFFET INATTENDU
Retour à un fonctionnement parlementaire du
régime.
CAR la légitimité issue de l'élection présidentielle est
effacée par la légitimité provenant des élections
législatives
1) Le chef de l'État perd sa fonction de chef de l'exécutif.
2) Le chef du Gouvernement n'est plus responsable devant
le Président de la République.
3) Il ne peut gouverner qu'en s'appuyant sur l'Assemblée
nationale.
RESULTAT
L’Assemblée nationale redevient la
seule et unique source de légitimité
du Gouvernement.
Nuance (1)
Le retour au fonctionnement parlementaire dans
les périodes de cohabitation ne signifie pas que
le rôle des assemblées parlementaires soit plus
important que dans les périodes de
fonctionnement « normal » du régime.

Conséquence : La cohabitation renforce les contraintes


issues du fait majoritaire.
Nuance (2)
En période de cohabitation, le chef de l’Etat
conserve toujours des pouvoirs importants qui
n'ont aucun équivalent dans le régime
parlementaire.

1) Ses pouvoirs propres en vertu de l’art. 19C


2) Hors art. 19C, « domaine réservé »
3) Pouvoirs détenus en vertu de l’usage
(pratique non écrite)
La cohabitation ne change rien à la nature indéterminée et
indéterminable du régime.

ARGUMENT : Les cohabitations elles-mêmes sont variables en


fonction du chef de l’Etat.
cf. Durée croissante des cohabitations : 1986-1988 (2 ans) ; 1993-1995
(2 ans) ; 1997-2002 (5 ans)

Crainte : Normalisation de la cohabitation


Remède : Réforme de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans +
inversion du calendrier électoral en 2002 (révision du 24 septembre
2000 par référendum)

Cohabitation = source de révisions constitutionnelles


La cohabitation ne change rien à la nature indéterminée et
indéterminable du régime.

ARGUMENT : Les cohabitations elles-mêmes sont variables en


fonction du chef de l’Etat.
cf. Durée croissante des cohabitations : 1986-1988 (2 ans) ; 1993-1995
(2 ans) ; 1997-2002 (5 ans)

Crainte : Normalisation de la cohabitation


Remède : Réforme de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans +
inversion du calendrier électoral en 2002 (révision du 24 septembre
2000 par référendum)

Cohabitation = source de révisions constitutionnelles


Pourquoi
révise-t-on la constitution ?
- S’adapter à la configuration du territoire et à la
conception de l’État (décolonisation et
décentralisation)
- S’adapter à la manière d’exercer du pouvoir
changeante en fonction des personnes, mais aussi des
conceptions du pouvoir dans les démocraties
libérales : droit parlementaire, symboles en matière
de droits fondamentaux, ...
- S’adapter à la construction européenne et à la
mondialisation
Rythme accéléré des révisions constitutionnelles,
signe du malaise institutionnel dans la Ve
République
24 fois révisée depuis 1958
Loi constitutionnelle n° 60-525 du 4 juin 1960
Loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962
Loi constitutionnelle n° 63-1327 du 30 décembre 1963
Loi constitutionnelle n° 74-904 du 29 octobre 1974
Loi constitutionnelle n° 76-527 du 18 juin 1976
Loi constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992
Loi constitutionnelle n° 93-952 du 27 juillet 1993
Loi constitutionnelle n° 93-1256 du 25 nov. 1993
Loi constitutionnelle n° 95-880 du 4 août 1995
Loi constitutionnelle n° 96-138 du 22 février 1996
Loi constitutionnelle n° 98-610 du 20 juillet 1998
Loi constitutionnelle n° 99-49 du 25 janvier 1999
Loi constitutionnelle n° 99-568 du 8 juillet 1999
Loi constitutionnelle n° 99-569 du 8 juillet 1999
Loi constitutionnelle n° 2000-964 du 2 octobre 2000
Loi constitutionnelle n° 2003-267 du 25 mars 2003
Loi constitutionnelle n° 2003-276 du 28 mars 2003
Loi constitutionnelle n° 2005-204 du 1er mars 2005
Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005
Loi constitutionnelle n° 2007-237 du 23 février 2007
Loi constitutionnelle n° 2007-238 du 23 février 2007
Loi constitutionnelle n° 2007-239 du 23 février 2007
Loi constitutionnelle n° 2008-103 du 4 février 2008
Loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008
Il faut y ajouter :
1) les 2 tentatives rejetées par le peuple en 1969
et 2005
2) les 15 tentatives dites « inabouties »
3) les projets en cours

TOTAL : Plus de 40 assauts contre le texte


constitutionnel !
Remarques
Accélération depuis 1992 : effets combinés de
l'intégration européenne et de la
mondialisation, notamment économique.

Le pouvoir des Etats est déstabilisé en France


comme ailleurs.
L'origine du pouvoir :
le peuple
Dans une République le pouvoir émane du peuple et
s’organise grâce au suffrage,
c'est-à-dire le vote.
Par le vote, on fait connaître son opinion et on désigne
des représentants si le régime est représentatif.
La Ve Rép. est une démocratie représentative

DONC le suffrage est déterminant


L'origine du pouvoir
C’est ainsi que s’exerce la souveraineté
c'est-à-dire le pouvoir le plus important – celui qui ne peut
être contredit que par lui-même.

En conséquence, les dispositions qui concernent le suffrage


dans la Constitution de 1958 sont celles qui se rapportent à
la souveraineté.
Art. 3 et 4 de la Constitution
Art. 3. - La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses
représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la
Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux
français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
Art. 4. - Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du
suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter
les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article
1er dans les conditions déterminées par la loi.
La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation
équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la
Nation.
Pour résumer
le suffrage est l’expression du corps électoral
sous 2 formes possibles :

1) les représentants qui seront chargés de la


responsabilité de l’action politique

2) le contenu d’actions politiques menées en son


nom
Le corps électoral
DEFINITION :
Ceux qui ont le droit de vote.

Qui est le corps électoral ?


→ modalités d'exercice du droit de vote

Comment s'exprime le corps électoral ?


→ différents scrutins
Le droit de vote
« Désormais le bulletin de
vote doit remplacer le fusil
»

« Ça c'est pour l'ennemi du


dehors, pour le dedans,
voici comme l'on combat
loyalement les
adversaires ... »
L'urne et le fusil, gravure de M.L.
Bosredon, avril 1848
© BnF
Décret du 5 mars 1848
Art. 2 : L'élection aura pour base la
population.
Art. 5 : Le suffrage sera direct et
universel.
Art. 6 : Sont électeurs tous les Français
de vingt et un ans, résidant dans la
commune depuis six mois, et non
judiciairement privés ou suspendus
de l'exercice des droits civiques.
Art. 7 : Sont éligibles tous les Français
âgés de vingt-cinq ans, et non privés
ou suspendus de l'exercice des droits
civiques.
Art. 8 : Le scrutin sera secret.
Conditions de jouissance
du droit de vote
Une condition de principe : la nationalité française

Une exception historique : La constitution de 1793


« De l'état des citoyens
Article 4. - Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et
un ans accomplis ;
- Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié
en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert
une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant,
ou nourrit un vieillard ;
- Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir
bien mérité de l'humanité, est admis à l'exercice des Droits de
citoyen français. »
Assouplissements
de la condition de nationalité
Assouplissement n°1 : L. 9 janvier 1973 
Naturalisés = français de naissance

Assouplissement n°2 : Traité de Maastricht


(1991) (ouverture du droit)
Citoyenneté européenne
article 20 TFUE
Les citoyens de l'Union jouissent des droits et
sont soumis aux devoirs prévus par les traités.
Ils ont, entre autres :
(...)
b) le droit de vote et d'éligibilité aux élections au
Parlement européen ainsi qu'aux élections
municipales dans l'État membre où ils
résident, dans les mêmes conditions que les
ressortissants de cet État ;
Point n°1 :
les élections municipales
Décision du CC du 9 avril 1992 (restrictions)

→ droit de vote et d'éligibilité des ressortissants


UE aux européennes et municipales, sauf aux
fonctions de maire, d'adjoint et de grand
électeur
Constitution française
article 88-3
Sous réserve de réciprocité et selon les modalités
prévues par le Traité sur l’Union européenne
signé le 7 février 1992, le droit de vote et
d’éligibilité aux élections municipales peut être
accordé aux seuls citoyens de l’Union résidant
en France. Ces citoyens ne peuvent exercer les
fonctions de maire ou d’adjoint ni participer à
la désignation des électeurs sénatoriaux et à
l’élection des sénateurs.
Point n°2 :
Les élections européennes
Aucune incompatibilité avec la Constitution
n'est relevée par le Conseil constitutionnel

CAR le mandat parlementaire européen


n'implique pas l'exercice d'une souveraineté
nationale
L'âge
La majorité
= 18 ans depuis la L. 5 juillet 1974
La jouissance des droits civils et
politiques
Sauf
1) Incapacité intellectuelle (code électoral)
= incapable majeur (sous tutelle)
Concrètement : pas d’inscription sur les listes électorales

2) Incapacité morale (code pénal)


= interdiction des droits civiques, civils et de famille
Cas dans lequel la privation du droit de vote et d’éligibilité
est une peine à titre principal ou complémentaire
Le sexe
Problème du droit de vote des femmes : réglé
depuis 1944... seulement...

Problème de l'éligibilité des femmes


1) Répondre à un problème récurrent : la faible
présence des femmes à des postes politiques
2) Assurer l’effectivité du principe de parité
La constitution et la parité
Article 1er
La loi favorise l'égal accès des femmes et des
hommes aux mandats électoraux et fonctions
électives.

Alinéa ajouté par la loi constitutionnelle du


8 juillet 1999
Loi sur la parité
du 6 juin 2000
Article 1
Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre
des candidats de chaque sexe ne peut être
supérieur à un. Au sein de chaque groupe
entier de six candidats dans l'ordre de
présentation de la liste doit figurer un nombre
égal de candidats de chaque sexe.
Exemple des cantonales et des
municipales
Chaque conseiller général doit avoir un remplaçant du
sexe opposé. C'est le principe du « ticket mixte »,
introduit par la loi du 31 janvier 2007 tendant à
promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes
aux mandats électoraux et fonctions électives.

Dans le cas des scrutins de listes comme aux


municipales, l'obligation est faite à chaque liste
d'inscrire autant d'hommes que de femmes, et ce
alternativement.
Autres lois sur la parité
- La loi du 26 février 2008 favorise l'égal accès des
femmes et des hommes au mandat de conseiller
général
- La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de
modernisation des institutions introduit la parité dans
les responsabilités professionnelles et sociales dans
l'article 1er de la Constitution :
« La loi favorise l'égal accès des femmes et des
hommes aux mandats électoraux et fonctions électives,
ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et
sociales. »
Conditions d'exercice du droit de
vote
Inscription sur une liste électorale
(1/commune)
Inscription volontaire sauf jeunes de 18 ans :
Les jeunes majeurs sont inscrits d'office sur les listes électorales
de la commune de leur domicile réel, lors des opérations de
révision annuelle, sans faire de demande individuelle.
Sont concernées par l'inscription d'office les personnes ayant
atteint l'âge de 18 ans entre le 1er mars de l'année en cours,
date d'entrée en vigueur des listes électorales, et le 28 (ou 29)
février de l'année suivante, date de clôture de la révision des
listes électorales.
Caractères
de la liste électorale
Unique
Permanente
Actualisée
Communicable
Modalités du vote
Le vote est égal

Le vote est secret

Le vote est personnel

Le vote est facultatif


Les consultations populaires
2 occasions de voter

élections référendums

désignation d’individus
Choix de
contenus politiques
(oui/non)
représentation
Règles communes
à tous les scrutins
→ déroulement des campagnes (limitation des
dépenses, limitation de la propagande,
remboursement des frais…)
→ sondages (interdits la veille et le jour du
scrutin)
→ déroulement des scrutins (cf. code électoral,
tenue des bureaux de vote, machines à voter,
déroulement du vote…)
Elections présidentielles
Candidature
Le moment de l’élection :
- 20 jours au moins et 35 jours au plus avant expiration des pouvoirs
du PDT en exercice
- ou après constatation de la vacance ou empêchement définitif

Conditions de l’éligibilité :
- nationalité
- être électeur
- avoir 18 ans minimum
- règle des 500 signatures
- déclaration de patrimoine
- avoir un compte bancaire de campagne
Elections présidentielles
Campagne électorale
La campagne officielle débute 15 jours avant le
vote.

Les contrôles sont nombreux.

Contrôle général : commission nationale de


contrôle de la campagne électorale.

Contrôles spécifiques :
Contrôles financiers, contrôle médiatique
Elections présidentielles
Contrôles
1) Contrôle financier
Depuis 2007, examen des comptes de campagne des candidats par la
Commission nationale des comptes de campagne et des
financements politiques (CNCCFP)
→ Montant plafonné en 2012 à 16,851m€ au 1er tour et 22,509m€ au
2e tour
→ Conditions de remboursement : 5% du plafond de dépenses autorisé
pour les candidats ayant obtenu 5% au moins des suffrages exprimés
lors du premier tour et à 50% de ce plafond pour les autres candidats
Au second tour, 50% du plafond de dépenses
2) Contrôle médiatique
Temps d’antenne contrôlé par le CSA
¼ d’heure par candidat au 1er tour
1h par candidat au 2nd tour
Résultats de l'élection présidentielle 2007
(1er tour)

Electeurs inscrits Olivier Besancenot Ségolène Royal


1498581 9500112
44 472 834 4,08 % 25,87 %
Marie-George Buffet Frédéric Nihous
707268 420645
Votants 1,93 % 1,15 %
Gérard Schivardi Jean-Marie Le Pen
37 254 242 123540 3834530
0,34 % 10,44 %
François Bayrou Arlette Laguiller
Suffrages exprimés 6820119 487857
18,57 %
36 719 396 José Bové
1,33 %
Nicolas Sarkozy
483008 11448663
1,32 % 31,18%
Dominique Voynet
Participation 576666
1,57 %
83,77 % Philippe de Villiers
818407
2,23 %
Résultats de l'élection
présidentielle 2007 (2nd tour)

Electeurs inscrits : 44 472 733


Votants : 37 342 004
Suffrages exprimés : 35 773 578
Participation : 83,97 %

Nicolas Sarkozy : 18 983 138 voix soit 53,06%


Ségolène Royal :16 790 440 voix soit 46,94%
Cantonales 2011
Abstention : 55,03%
PS et alliés : 49,9%
(PS seul : 35,73%)
UMP et alliés : 35,87%
(UMP seule 20,21%)
FN : 11,56%

Source : Le Parisien, 28 mars 2011


Nouvelles conditions d'éligibilité
au Parlement
Modifiées par la loi organique n° 2011-410 du 14 avril 2011 relative
aux conditions d'éligibilité et aux incompatibilités parlementaires

- Etre électeur
- Jouir de ses droits civiques
- Avoir 18 ans min. (Assemblée nationale)
- Avoir 24 ans min. (Sénat)
- Etre à jour de ses obligations militaires
- N'être dans aucun cas d'incapacité prévu par la loi
Les types de référendums
Référendums nationaux Référendums locaux
Référendums
Référendum constituant d'autodétermination
(art. 89) (art. 53 al 3)
(art. 72-4)
Référendum législatif (art. (art. 73 al 7)
11) (art. 76 NC)
Référendums décisionnels
Référendum d'intérêt locaux
européen (art. 72-1 al 2)
(art. 88-5) (art. 72-1 al 3)
Référendums nationaux
28 septembre  1958 : Projet de Constitution de la Ve République
(Adoption)
8 janvier 1961 :Autodétermination en Algérie (Adoption)
8 avril 1962 : Approbation des « Accords d'Évian  » (Adoption)
28 octobre 1962 : Élection du Président de la République au suffrage
universel (Adoption)
27 avril 1969 :Réforme régionale et du Sénat (Rejet)
23 avril 1972 :Admission au sein de la CEE du Royaume-Uni , de l'
Irlande , du Danemark et de la Norvège (Adoption)
3 novembre 1988 : Nouvelle-Calédonie (Adoption)
20 septembre 1992 : Approbation du traité de Maastricht (Adoption)
24 septembre  2000 : Réduction à 5 ans de la durée du mandat du
Président de la République (Adoption)
29 mai  2005 : Ratification du traité constitutionnel européen (Rejet)
Les partis politiques
Fonction : organiser l'expression du suffrage

Art. 4. Constitution française

Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du


suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils
doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la
démocratie.
Ils contribuent à la mise en oeuvre du principe énoncé au second
alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.
La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la
participation équitable des partis et groupements politiques à la vie
démocratique de la Nation.
Ancêtres révolutionnaires
des partis politiques
A partir de 1789 :
Organisation en clubs : Feuillans, Cordeliers, Jacobins
et en sociétés
proches des Feuillans (1791) : Sociétés des Amis de la
Constitution
proches des Cordeliers (1792) : Société fraternelle des
Patriotes de l’un et l’autre sexe, Société des Amis des Droits
de l’Homme
proches des Jacobins (1793)

A partir de 1793 :
Organisation en sections par quartier ou arrondissement : les
sociétés sectionnaires
Fonctions
des clubs, sociétés et sections
- délivrent des certificats de civisme pour
modeler « l’esprit public »
- inspirent les délibérations des assemblées
générales
- contrôlent la vie sectionnaire
- alphabétisent le peuple
Fonctions vues par Robespierre et
ses partisans
→ Veiller à la sauvegarde des droits de la Nation (Robespierre)
→ Discuter les lois et surveiller les fonctionnaires publics (Brissot)
= mission de contrôle populaire direct permanent

Circulaire du 16 pluviôse An II du Comité de Salut Public :


« Sentinelles vigilantes, tenant en quelque sorte l’avant-poste de
l’opinion, elles ont sonné l’alarme dans tous les dangers et sur tous
les traîtres… Le gouvernement révolutionnaire, organisé dans ses
différentes parties, va se développer avec force ; et, pressant sur
toutes les résistances, il doit enlacer tous les ennemis du peuple…
Vous serez nos plus puissants auxiliaires… »
HYPOTHESE DE TRAVAIL
Une fois dévolu à des représentants par le biais de l’élection, le
pouvoir s’exerce. C'est le « jeu institutionnel » ; c'est-à-dire
un rapport codifié entre institutions, ou plus exactement, entre
les personnes qui les incarnent.
Les deux branches du pouvoir élu : le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif
Dans la Constitution de 1958, le pouvoir exécutif a la priorité.
HYPOTHESE DE TRAVAIL
Hypothèse : Le régime politique mis en place par la constitution
de 1958 n’est pas vraiment un régime parlementaire. Il tend à
être plus favorable à l’exécutif.
Le pouvoir exécutif
Pouvoir Exécutif

Organes Président de la République


et Gouvernement

Fonctions présidentielle
et gouvernementale
Méthode :
double point de vue
Point de vue statique : description des
organes exerçant le pouvoir exécutif
= lettre de la constitution

Point de vue dynamique : description de la


manière dont les personnes qui ont eu la
charge de ces fonctions les ont exercées
= pratique de la constitution
Le Président pour M. Debré
« Si vous me permettez une image empruntée à
l'architecture, je dirai qu'à ce régime parlementaire neuf,
et à cette Communauté qui commence à s'ébaucher, il
faut une clef de voûte. Cette clef de voûte, c'est le
Président de la République.
(…) Le Président de la République doit être la clef de
voûte de notre régime parlementaire.  »

Discours devant le Conseil d'Etat,


27 août 1958.
Parlementarisme dualiste

PDT PLT
POUVOIRS
PROPRES
DOUBLE RESPONSABILITE

GVT
Parlementarisme moniste

PDT PLT
CONTRESEING
SYSTEMATIQUE
RESPONSABILITE SIMPLE

GVT
Le « rôle » du Chef de l'Etat
Article 5 de la constitution

« Le Président de la République veille au


respect de la Constitution. Il assure, par
son arbitrage, le fonctionnement régulier
des pouvoirs publics ainsi que la continuité
de l'Etat.
Il est le garant de l'indépendance nationale,
de l'intégrité du territoire et du respect des
traités. »
La mystification de l'arbitre
Un arbitre (al. 1) qui intervient dans le
jeu (al. 2)…

Conséquence : contradiction insoluble


«La ligne, c’est le président de la
République qui la fixe. Elle vise à sortir
notre pays de la crise le plus vite possible.
Et il n’y en a qu’une, et une seule, au sein
du gouvernement et de la majorité.»
François Hollande
Paris Match, 7 mai 2013.
2 facteurs d'évolution de la
fonction présidentielle
1) la présidentialisation du régime via
l'évolution de la lettre de la constitution
2) la pratique présidentialiste de la
fonction présidentielle par les chefs d’État
successifs
Evolution constatée
1958-1962 : arbitre réel
Pas d'intervention gouvernementale
Irresponsabilité politique effective

1962-... : arbitre dévoyé


Intervention gouvernementale
Légitimité acquise
Nuance
Article 19 : Les actes du Président de la
République autres que ceux prévus aux articles
8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18, 54, 56 et 61 sont
contresignés par le Premier ministre et, le cas
échéant, par les ministres responsables.

Le PDT a des pouvoirs propres même avant


1962 et même en dehors des situations
exceptionnelles
L'élection du
Président de la République
Avant 1962 : mode de désignation indirect depuis 1875

3 raisons conjoncturelles :
- Un préjugé défavorable lié à l’histoire constitutionnelle
française au cours de laquelle l’interventionnisme du chef de
l’Etat s’est toujours soldé par une crise de régime (1830-
1848 ; 1873-1940)
- la désignation du PDT devait être faite par des instances
métropolitaines et par des instances représentant l’outre-mer
à proportion de leurs poids respectifs. Ce dosage n’était
possible qu’avec un système de désignation indirect
- la désignation directe pouvait avoir pour effet de favoriser le
PCF par rapport à tout autre candidat car le PCF a un
électorat très mobilisable et fidèle
Une désignation par des
notables : un moyen terme ?
Un collège composé de membres du
Parlement, conseillers généraux, délégués
des conseils municipaux
proportionnellement à la démographie de
leur territoire
TOTAL : 81 764 personnes élues au suffrage
universel

→ problème de légitimité que De Gaulle


voudra régler
Révision des articles 6 et 7
le 28 octobre 1962
Avant :
Art. 6 : Le Président de la République est élu pour sept ans par un collège
électoral comprenant les membres du Parlement, des conseils
généraux et des assemblées des territoires d'Outre-Mer, ainsi que les
représentants élus des conseils municipaux.
Ces représentants sont :(...)
Art. 7 : L'élection du Président de la République a lieu à la majorité
absolue au premier tour. Si celle-ci n'est pas obtenue, le Président de
la République est élu au second tour à la majorité relative.(...)
Après :
Art. 6 : Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage
universel direct. (...)
Art. 7 : Le Président de la République est élu à la majorité absolue des
suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de
scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour.
(...)
Mandat présidentiel
Raisons du septennat :
1°) reprise de la règle de 1873 pour des
raisons tout aussi conjoncturelles
2°) en 1958, chef de l’Etat doit assurer la
continuité de l’Etat (art. 5) d'où nécessité
d’un long mandat
Raisons du quinquennat
1°) Mandat trop long et perte progressive de
légitimité
Recherche d’une confirmation populaire
par voie de référendum
De Gaulle en 1962 et 1969
Pompidou en 1972
Mitterrand en 1992
Chirac en 2004 ?
par voie d'élection intermédiaire
Raisons du quinquennat
1°) Mandat trop long et perte progressive de
légitimité

Conclusion par une cohabitation


Mitterrand en 1986 et 1993
Chirac en 1997
Raisons du quinquennat
2°) Limiter les risques de cohabitation

Mais
1. article 12
2. érosion de la légitimité présidentielle
ET
La logique de confirmation par des élections
intermédiaires existe aussi au cours d'un
quinquennat et menace potentiellement la
majorité au pouvoir
Effets du quinquennat
...associé à la synchronisation des
élections législatives et présidentielle
1°) Présidentialisation accrue
CAR rapport de force renforcé au profit du
Pdt par rapport au Plt
2°) Recul de la démocratie
CAR limitation des appels au peuple tous
les 5 ans plutôt que tous les 3 ans
Interruption éventuelle
du mandat présidentiel
Article 7 : (...) En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque
cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil Constitutionnel saisi
par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions
du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12
ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat et, si celui-ci est
à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement.
En cas de vacance ou lorsque l'empêchement est déclaré définitif par le Conseil
Constitutionnel, le scrutin pour l'élection du nouveau président a lieu, sauf cas de
force majeure constaté par le Conseil Constitutionnel, vingt jours au moins et trente-
cinq jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère
définitif de l'empêchement.
(...) Il ne peut être fait application ni des articles 49 et 50 ni de l'article 89 de la
Constitution durant la vacance de la Présidence de la République ou durant la
période qui s'écoule entre la déclaration du caractère définitif de l'empêchement du
Président de la République et l'élection de son successeur.
Interruption éventuelle
du mandat présidentiel
Suppléance ponctuelle du Premier
ministre :
Article 21 :
(…)
Il supplée, le cas échéant, le Président de la République
dans la présidence des conseils et comités prévus à
l'article 15.
Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la
présidence d'un Conseil des Ministres en vertu d'une
délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé.
Obligations liées au mandat
Incompatibilité de la fonction présidentielle:
- avec tout autre fonction élective
- avec toute occupation professionnelle

Raison : Préserver l'indépendance de la


fonction
Services de la Présidence
= une administration à disposition d'environ 800 employés
permanents
Le commandement militaire
Le service audiovisuel
Le protocole
L'intendance
Le service de l'administration et conservation des résidences
présidentielles
Le service financier et du personnel
Le service de la correspondance présidentielle
Le service des archives et de l'information documentaire
Le service des décorations
Le service des télécommunications et de l'informatique
Le service médical
La crèche
Services de la Présidence
Conseillers techniques, chargés de
mission qui informent le PDT, préparent
ses dossiers, articulent la Présidence
aux autres ministères et
administrations, dans les différents
secteurs d’activité (économique,
sociale, diplomatique, culturelle, etc.)
Cabinet du Président
Secrétaire général : M. Pierre-René LEMAS
Chef de l'État-major particulier : Général Benoît PUGA
Directrice de cabinet : Mme Sylvie HUBAC
Conseiller Politique : M. Aquilino MORELLE
Conseiller diplomatique et sherpa G8 : M. Paul JEAN-ORTIZ
Secrétaires généraux adjoints :
M. Emmanuel MACRON
M. Nicolas REVEL
Conseiller : M. Claude SERILLON
Chef de cabinet : Mme Isabelle SIMA
Chef adjoint de cabinet : M. Axel CAVALERI
Cabinet du Président
Conseillers Pôle Diplomatique (7)
Conseillers Pôle Économie et Finances (4)
Conseillers Pôle Politiques Publiques (10)
Conseillers Pôle Cabinet (8)
Conseillers Pôle Presse et Communication (2)
État-Major Particulier du Président de la République (5)
Aides de Camp (3)

TOTAL CABINET : 49 PERSONNES


Question n°1 : Pourquoi les chefs d’État sont-ils
généralement irresponsables politiquement ?

Historiquement, un roi irresponsable et des ministres


responsables pénalement (exécutif dualiste)
POUR :
- garantir l'indépendance du roi, organe législatif partiel
- prévenir les abus royaux sous couvert
d'irresponsabilité

CONSEQUENCE : irresponsabilité du roi et bonne


exécution de la loi garanties
Question n°1 : Pourquoi les chefs d’État sont-ils
généralement irresponsables politiquement ?

Plus récemment, pour :


- assurer la continuité du pouvoir
- répartir les tâches entre les deux têtes de l'exécutif

CONSEQUENCE : la responsabilité pénale incombe


aux ministres ou au Premier d'entre eux
Question n°1 : Pourquoi les chefs d’État sont-ils
généralement irresponsables politiquement ?

Cas d'un exécutif moniste (régime présidentiel


ou monarchie absolue)
→ ministres soumis étroitement au chef de l’État
→ pas de contreseing et responsabilité politique
directe du Pdt
→ pas de pouvoir autonome des ministres
CONSEQUENCE : Existence d'une procédure
de destitution (responsabilité pénale)
Question n°2 : A quelle logique
se rattache la Ve République ?
AVANT/APRES 2007 : IRRESPONSABILITE DE
PRINCIPE
Article 67 : Le Président de la République n'est pas
responsable des actes accomplis en cette qualité (…)

POURTANT : POUVOIRS PROPRES


Article 19 : Les actes du Président de la République autres
que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18,
54, 56 et 61 sont contresignés par le Premier ministre et, le
cas échéant, par les ministres responsables.
1962-2007 :
Le beurre et l'argent du beurre
Un PDT à la fois irresponsable
pénalement (1) et politiquement (2)
et détenteur de pouvoirs forts et
propres

SAUF (1) Haute Trahison


(2) Cas De Gaulle 1969
Ancien article 68
Le Président de la République n'est responsable
des actes accomplis dans l'exercice de ses
fonctions qu'en cas de haute trahison. Il ne peut
être mis en accusation que par les deux
assemblées statuant par un vote identique au
scrutin public et à la majorité absolue des
membres les composant ; il est jugé par la
Haute Cour de Justice. (...)
Sur la responsabilité pénale
AVANT 1999
Incertitude (Cas isolé de responsabilité pénale
pour des actes détachables : VGE 1974)
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007

LA REGLE = ancien article 68


Le Président de la République n'est responsable
des actes accomplis dans l'exercice de ses
fonctions qu'en cas de haute trahison. Il ne peut
être mis en accusation que par les deux
assemblées statuant par un vote identique au
scrutin public et à la majorité absolue des
membres les composant ; il est jugé par la
Haute Cour de Justice. (...)
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007
Règle double :
1. IMMUNITE sauf « Haute trahison »
2. PRIVILEGE DE JURIDICTION : Haute Cour de
Justice
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007
ETAPE N°1 : Décision du Conseil constitutionnel
22 janvier 1999, Cour pénale internationale
→ Le privilège de juridiction s'étend à TOUS les
actes du Président pendant toute la durée de
ses fonctions (immunité totale)
CONSEQUENCES :
1. même actes non liés à la fonction (contenu)
2. même actes commis avant son entrée en
fonction (moment)
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007
ETAPE N°2 : Réponse des juridictions judiciaires
→ CA Versailles, 11 janvier 2000, CA Paris, 29 juin
2001 = confirmation CC
→ Cass. Ass. Plén. 10 octobre 2001, Breisacher =
nuance interprétative
Attendu que, rapproché de l’article 3 et du Titre II de la Constitution, l’art. 68 doit être
interprété en ce sens qu’étant élu directement par le peuple pour assurer,
notamment, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité
de l’Etat, le PDT de la Rép. ne peut, pendant la durée de son mandat, être entendu
comme témoin assisté, ni être mis en examen, cité ou renvoyé pour une infraction
quelconque devant une juridiction pénale de droit commun ; qu’il n’est pas
davantage soumis à l’obligation de comparaître en tant que témoin prévue par l’art.
101 CPP, dès lors que cette obligation est assortie par l’art. 109 du dit Code d’une
mesure de contrainte par la force publique et qu’elle est pénalement sanctionnée.
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007

CONSEQUENCE : Au-delà du mandat, les


poursuites reprennent

MAIS la double restriction demeure pour les actes


accomplis en tant que chef de l’État (immunité
ou privilège de juridiction en cas de haute
trahison)
Sur la responsabilité pénale
ENTRE 1999 ET 2007
ETAPE N°3 : « Commission de réflexion » Avril
Rapport 2002 – Raisonnement :
1°) Distinction responsabilité pénale et politique
2°) Pénalement
→ pendant le mandat :
RIEN SAUF
1. Crime international → CPI
2. Manquement aux devoirs → Haute Cour
→ Après le mandat : Reprise des poursuites

Abandon du Projet après le 21 avril 2002 jusqu'à la fin du


mandat de Jacques Chirac...
APRES 2007
Contenu de la révision :
Une procédure de destitution (art. 68) tout en
conservant l'inviolabilité présidentielle en cours de
mandat et le privilège de juridiction en cas de
'manquement grave' (Haute cour) ou de crime
international (CPI) (art. 67)
Responsabilité du Chef de l'Etat
après 2007
Titre IX - La Haute Cour
Article 67 : Le Président de la République n'est pas
responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve
des dispositions des articles 53-2 et 68.
Il ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou
autorité administrative française, être requis de témoigner non
plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information,
d'instruction ou de poursuite. Tout délai de prescription ou de
forclusion est suspendu.
Les instances et procédures auxquelles il est ainsi fait
obstacle peuvent être reprises ou engagées contre lui à
l'expiration d'un délai d'un mois suivant la cessation des
fonctions.
REGLE DE l'Article 67
1. PRINCIPE D'IRRESPONSABILITE pour les actes
accomplis en tant que Président
SAUF 2 CAS
a) crime international (soit compétence CPI art. 53-2)
b) manquement incompatible avec la fonction (soit
compétence HC art. 68)
2. INVIOLABILITE TOTALE (pénale, civile, adm.) DURANT
LE MANDAT pour les actes accomplis AVANT ou SANS
LIEN avec le mandat
et REPRISE DES PROCEDURES UN MOIS APRES la fin du
mandat
Article 68 : Le Président de la République ne peut être destitué qu'en
cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec
l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le
Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des
assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se
prononce dans les quinze jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée
nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur
la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la
majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée
concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite.
Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion
de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article.
REGLE DE L'ARTICLE 68
3. PROCEDURE DE DESTITUTION
Prononcée par le PLT entier
C'est donc une procédure politique et non
juridictionnelle

CONSEQUENCE : Américanisation du
système de responsabilité
POUR INFO : Constitution américaine
art. 1er s. 2 :
5. La Chambre des représentants choisira son président et les autres membres de son bureau, et
elle détiendra seule le pouvoir de mise en accusation [impeachment] devant le Sénat.
art. 1er s. 3 :
6. Le Sénat aura seul le pouvoir de juger les personnes mises en accusation par la Chambre des
représentants. Lorsqu'ils siégeront à cet effet, les sénateurs prêteront serment ou feront une
déclaration solennelle. En cas de jugement du président des États-Unis, le président de la
Cour suprême présidera. Nul ne pourra être déclaré coupable que par un vote des deux tiers
des membres présents.
7. Les condamnations prononcées en cas d'impeachment ne pourront excéder la destitution et
l'interdiction d'occuper tout poste de confiance ou d'exercer toute fonction honorifique ou
rémunérée des États-Unis ; mais la partie condamnée sera néanmoins responsable et sujette
à accusation, procès, jugement et condamnation suivant le droit commun.
Art. 2 s. 4 :
Le président, le vice-président et tous les fonctionnaires civils des États-Unis seront destitués de
leurs charges sur mise en accusation et condamnation pour trahison, corruption ou autres
crimes et délits majeurs.
Petit problème...
Pas de loi organique pour mettre en œuvre
l'article 68...

PJLO portant application de l'article 68 de la


constitution adopté par l'Assemblée
nationale en 1ère lecture le 24 janvier 2012.
En attente au Sénat depuis...
Perspectives
Proposition n°16 : Mieux affirmer le caractère politique de
la procédure de destitution du PR
Proposition n°17 : Mettre fin à l'inviolabilité du PR en
matière pénale
Proposition n°18 : Mettre fin à l'inviolabilité du PR en
matière civile
PROJET DE LOI
CONSTITUTIONNELLE 2013
Exposé des motifs
L’égalité de tous devant la justice est une attente forte de nos concitoyens.
Le présent projet de loi constitutionnelle fixe les conditions dans lesquelles le Président de la
République et les membres du Gouvernement pourront être amenés à rendre compte de leurs
actes devant les juridictions de droit commun. Il comporte deux mesures.
L’article 1er réforme le statut juridictionnel du Président de la République, dans le domaine civil, dans
un sens plus respectueux du principe d’égalité. Le chef de l’État ne peut être un justiciable
comme les autres. Une protection doit s’attacher à la fonction présidentielle. Cette protection ne
doit cependant pas porter une atteinte excessive aux droits des tiers. A cet égard, l’inviolabilité
dont le Président de la République bénéficie en matière civile paraît disproportionnée au regard
des objectifs poursuivis. L’instance civile porte sur des intérêts purement privés. La procédure
civile n’est pas incompatible avec la protection de la fonction présidentielle.
Le texte modifie donc l’article 67 de la Constitution et prévoit que, dans les matières autres que
répressives, le Président de la République pourra faire l’objet d’une action dans les conditions
du droit commun, après autorisation de la commission des requêtes mentionnée à l’article 68-1
de la Constitution. Les actions engagées à son égard en ce domaine ne devront être de nature ni
à compromettre l’accomplissement de sa charge, ni à porter atteinte à la dignité de sa fonction.
PROJET DE LOI
CONSTITUTIONNELLE 2013
Article 1er
I. - L’intitulé du titre IX de la Constitution est remplacé par l’intitulé suivant :
« De la responsabilité du Président de la République »
II. - L’article 67 de la Constitution est modifié ainsi qu’il suit :
1° Sont insérés, au début du deuxième alinéa, les mots : « En matière répressive, » ;
2° La dernière phrase de ce même alinéa est supprimée ;
3° Est inséré, après le deuxième alinéa, un alinéa ainsi rédigé :
« En matière civile, une action mettant en cause le Président de la République ne peut être
engagée pendant la durée de son mandat qu'après autorisation de la commission des
requêtes mentionnée à l'article 68-1, dans les conditions fixées par la loi organique. Les
actions civiles engagées à son égard ne doivent être de nature ni à compromettre
l'accomplissement de sa charge, ni à porter atteinte à la dignité de sa fonction. » ;
4° Au troisième, devenu quatrième, alinéa, les mots : « il est ainsi » sont remplacés par les
mots : « l’application des deux précédents alinéas » ;
5° Ce même alinéa est complété par la phrase suivante : « Les délais de prescription ou de
forclusion sont suspendus jusqu’à cette date. »
CAS DE MISE EN CAUSE
DEPUIS 2007
- Procès Chirac (2011)
- Affaire dites des « sondages de l'Elysée »
- Affaire du financement occulte de la campagne électorale
de 2007
→ volet n°1 : « affaire Bettencourt » - audition de N. Sarkozy
en novembre 2012 (pas renvoyé devant le tribunal et
statut de témoin assisté)
→ volet n°2 : financement libyen - information judiciaire
ouverte en avril 2013 contre X pour "corruption",
"blanchiment", "trafic d'influence" et "abus de biens
sociaux".
Statut des anciens chefs d'Etat
1) Membres de droit du Conseil constitutionnel
Remarque : Projet de loi constitutionnelle relatif aux incompatibilités
applicables à l'exercice des fonctions gouvernementales et à la
composition du Conseil constitutionnel (déposé le 14 mars 2013
pas discuté depuis)
2) Privilèges matériels
Les missions du Chef de l'Etat
Article 5 de la constitution :
1) Président-gardien de la constitution
2) Président-arbitre
3) Président-garant des grands intérêts nationaux
D'où une responsabilité en matière de défense
nationale et de politique étrangère

CONSEQUENCE :
Le PDT n'est jamais effacé derrière le PM
Attributions traditionnelles
Des pouvoirs qui authentifient ceux d’autres
organes
= principe du contreseing
- nomination du PM (art. 8)
- représentation de la France sur la scène
internationale (art. 14 ; art. 52)
- relations avec le Parlement :
promulgation des lois (art. 10)
signature des décrets de convocation des
sessions extraordinaires et clôture des sessions
(art. 29 et 30)
Attributions traditionnelles
- relations avec le Gouvernement :
présidence du Conseil des ministres (art. 9)
signature des O. et des D. délibérés en CM (art. 13) = pvr
réglem partagé avec le PM
nomination aux emplois civils et militaires (art. 13) = pvr
partagé avec le PM
chef des armées (partagé avec le PM : art. 20 et 21)

- relations avec l'autorité judiciaire :


garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire (art. 64)
droit de grâce (art. 17)
Nouveaux pouvoirs
- Nomination du PM (art. 8 al 1)
- Dissolution (art. 12)
- Recours au référendum (art. 11)
- Droit de message aux Assemblées (art. 18)
cf. révision 2008
- Nomination de 3 membres au Conseil
constitutionnel (art. 56)
- Droit de saisine du Conseil constitutionnel
(art. 54 et 61)
- Dictature temporaire (art. 16)
En pratique...
2 effets :
1) mouvement de présidentialisation
accentué

2) subordination des autres acteurs


constitutionnels
Présidentialisation à outrance
= 2 phénomènes

1) Personnalisation de la fonction
présidentielle

2) Affirmation du domaine réservé dans tous


les cas de figure
Personnalisation
1) caractère central des élections
présidentielles

2) bipolarisation de la vie politique française


Affirmation du
« Domaine réservé »
2 situations possibles :
1) en période majoritaire : extension
2) en période de cohabitation : renforcement
Extension
par le fait majoritaire
Hors période de cohabitation, le Président
gouverne.

Projet abandonné en 2008 mais suggéré


par le Comité Balladur en 2007 :
Art. 5 al 3 (nouveau) : Il définit la politique
de la nation
Art. 20 al 1 (nouveau) : Le Gouvernement
conduit la politique de la nation
Renforcement
en période de cohabitation
Le Président intervient plus exclusivement,
mais plus systématiquement.

« La constitution, rien que la constitution


mais toute la constitution… »
François Mitterrand, 1986
3 conséquences
1) Le domaine réservé est renforcé
2) Le domaine partagé est occupé de
manière conflictuelle
3) Une coutume constitutionnelle se
développe pour opérer une nouvelle
répartition des domaines de compétences
avec le PM
Subordination des autres
acteurs institutionnels
1) Vassalisation du PM
2) Effacement du Parlement
3) Déclin de l'institution référendaire
La vassalisation
du Premier Ministre
Tendance renforcée par le flou de la
frontière entre les compétences
respectives des deux têtes de l'exécutif.

cf. Rapport Balladur 2007 chapitre I A)


Analyse du Rapport Balladur (1/2)
La clarification des responsabilités au sein du pouvoir
exécutif suppose une définition aussi nette que
possible des rôles respectifs du Président de la
République et du Gouvernement, dirigé par le
Premier ministre. Celle-ci est en débat depuis de
longues années. La pratique actuelle, confortée par la
mise en vigueur du quinquennat et la synchronisation
du calendrier entre les élections présidentielles et
législatives, paraît la rendre plus nécessaire encore.
Analyse du Rapport Balladur (2/2)
Tout bien considéré, le Comité estime souhaitables une
actualisation et une clarification des articles 20 et 21 de
la Constitution. Il y aurait donc lieu, tout en laissant
inchangés les termes de l’article 8 de la Constitution, de
se borner à ajouter à l’article 5 de la Constitution, qui
confère au chef de l’Etat un rôle d’arbitre, un dernier
alinéa ainsi rédigé : « Il définit la politique de la nation ».
Par ailleurs, la première phrase du premier alinéa de
l’article 20 prévoirait que « le gouvernement conduit la
politique de la nation » et le deuxième alinéa du même
article préciserait enfin que le gouvernement « dispose à
cet effet de l’administration et de la force armée ».
Charles de Gaulle,
Conférence de Presse 1964

« Une Constitution, c'est un esprit, des


institutions, une pratique »
Le Premier Ministre,
premier collaborateur du Président
(…) il est normal chez nous que le Président de la République et le
Premier Ministre ne soient pas un seul et même homme. Certes, on ne
saurait accepter qu'une dyarchie existât au sommet. Mais, justement, il
n'en est rien. En effet, le Président, qui, suivant notre Constitution, est
l'homme de la nation, mis en place par elle - même pour répondre de
son destin ; le Président, qui choisit le Premier Ministre, qui le nomme
ainsi que les autres membres du gouvernement, qui a la faculté de le
changer, soit parce que se trouve accomplie la tâche qu'il lui destinait et
qu'il veuille s'en faire une réserve en vue d'une phase ultérieure, soit
parce qu'il ne l'approuverait plus ; [...]; le Président est évidemment seul
à détenir et à déléguer l'autorité de l'Etat. Mais, précisément, la nature,
l'étendue, la durée de sa tâche, impliquent qu'il ne soit pas absorbé,
sans relâche et sans limite, par la conjoncture politique, parlementaire,
économique et administrative. Au contraire, c'est là le lot, aussi complexe
et méritoire qu'essentiel, du Premier Ministre français.
Le Premier Ministre,
premier collaborateur du Président
Certes, il ne saurait y avoir de séparation étanche entre les deux plans, dans
lesquels, d'une part le Président, d'autre part celui qui le seconde, exercent
quotidiennement leurs attributions. D'ailleurs, les conseils et les entretiens sont
là pour permettre au chef de l'Etat de définir à mesure l'orientation de la
politique nationale et aux membres du gouvernement, à commencer par le
premier, de faire connaître leurs points de vue, de préciser leur action, de
rendre compte de l'exécution. Parfois, les deux plans sont confondus quand il
s'agit d'un sujet dont l'importance engage tout et, dans ce cas, le Président
procède à la répartition comme il le juge nécessaire. Mais, s'il doit être
évidemment entendu que l'autorité indivisible de l'Etat est confiée tout entière
au Président par le peuple qui l'a élu, qu'il n'en existe aucune autre, ni
ministérielle, ni civile, ni militaire, ni judiciaire, qui ne soit conférée et maintenue
par lui, enfin qu'il lui appartient d'ajuster le domaine suprême qui lui est propre
avec ceux dont il attribue la gestion à d'autres, tout commande, dans les temps
ordinaires, de maintenir la distinction entre la fonction et le champ d'action du
chef de l'Etat et ceux du Premier Ministre.
Au Président...
- les affaires étrangères
- la défense
- les grandes orientations pour les affaires
intérieures + mécanisme de
« l'évocation »
Au Premier Ministre...
- la responsabilité politique de l'action de
l'exécutif dans son ensemble
→ rôle de « fusible »
Rappel : Mécanisme de la
responsabilité
Le Premier ministre, un fusible

PDT PM AN sénat

PEUPLE
L'autre administration du Président
- SGP
- Cab
- Conseillers
L’effacement du Parlement
- pas d'initiative parlementaire
- sauf rôle de l'opposition
→ 1974
→ 2008
Le déclin du référendum
DATE OBJET ISSUE PDT PM
28 septembre Constitution OUI René COTY Charles DE GAULLE
1958
8 janvier 1961 Autodétermination Algérie OUI Charles DE GAULLE Michel DEBRE
(11)
8 avril 1962 Accords d'Evian (11) OUI Charles DE GAULLE Michel DEBRE
28 octobre 1962 Election du Président au OUI Charles DE GAULLE Georges POMPIDOU
SUD (11)
27 avril 1969 Réforme du Sénat et NON Charles DE GAULLE Georges POMPIDOU
régionalisation (11)
23 avril 1972 Elargissement de la CEE OUI Georges POMPIDOU Jacques CHABAN-
(11) DELMAS
6 novembre Statut de la Nouvelle OUI François MITTERRAND Michel ROCARD
1988 Calédonie (11)
20 septembre Maastricht (11) OUI François MITTERRAND Pierre BEREGOVOY
1992
24 septembre Quinquennat (89) OUI Jacques CHIRAC Lionel JOSPIN
2000
29 mai 2005 TCE (11) NON Jacques CHIRAC Jean-Pierre
RAFFARIN
La fonction gouvernementale
art. 20 C°
Le Gouvernement détermine et conduit la
politique de la Nation.

Il dispose de l'administration et de la force


armée.

Il est responsable devant le Parlement dans


les conditions et suivant les procédures
prévues aux articles 49 et 50.
Rapport
à la fonction présidentielle
Le Gouvernement est devenu l'instrument
du Président.

Indice : La première cohabitation en 1986 a


révélé que la fonction gouvernementale
dépend de la configuration majoritaire.
L'autorité du Premier ministre
est contingente
→ soit la majo est hostile au PDT et le PDT
agit librement mais sous l'autorité du PM
et le contrôle de l'AN
→ soit la majo soutient le PDT et le PM
tombe sous l'autorité du PDT qui peut le
renvoyer à sa guise
Les incompatibilités
Nouveauté de la Ve Rép : Incompatibilité
des fonctions ministérielles et
parlementaires (art. 23)

Problème posé : d'où les ministres tirent-ils


leur légitimité ?
D'où les ministres tirent-ils leur légitimité ?
Réponse : De 2 instances autonomes

1) Du PLT puisque la majo dégagée à l'AN


détermine l'appartenance politique du PM

2) Du PDT puisqu'il nomme le PM en vertu


d'un pouvoir propre (art. 19), qui n'est pas
lié en principe par l'AN
La responsabilité pénale
des ministres
Art. 68-1. - Les membres du gouvernement sont
pénalement responsables des actes accomplis dans
l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits
au moment où ils ont été commis.
Ils sont jugés par la Cour de justice de la République.
La Cour de justice de la République est liée par la
définition des crimes et délits ainsi que par la
détermination des peines telles qu'elles résultent de la
loi.

= Réforme de 1993 : création d'une juridiction ad hoc


La responsabilité pénale
des ministres
Art. 68-1. - Les membres du gouvernement sont
pénalement responsables des actes accomplis dans
l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits
au moment où ils ont été commis.
Ils sont jugés par la Cour de justice de la République.
La Cour de justice de la République est liée par la
définition des crimes et délits ainsi que par la
détermination des peines telles qu'elles résultent de la
loi.

= Réforme de 1993 : création d'une juridiction ad hoc


Réforme de 1993
L. constitutionnelle du 27 juillet 1993
L. organique du 23 novembre 1993

Nouvelle procédure
Composition de la CJR
Art. 68-2. - La Cour de justice de la République comprend
quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en
nombre égal, par l'Assemblée Nationale et par le Sénat après
chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées
et trois magistrats du siège à la Cour de cassation, dont l'un
préside la Cour de justice de la République.

Toute personne qui se prétend lésée par un crime ou un


délit commis par un membre du gouvernement dans l'exercice de ses
fonctions peut porter plainte auprès d'une commission des requêtes.
Cette commission ordonne soit le classement de la procédure, soit sa
transmission au procureur général près la Cour de cassation aux fins de
saisine de la Cour de justice de la République.
Le procureur général près la Cour de cassation peut aussi saisir d'office la
Cour de justice de la République sur avis conforme de la commission des
requêtes. (...)
Rétroactivité
de la réforme de 1993
Art. 68-3. - Les dispositions du présent titre sont
applicables aux faits commis avant son entrée en
vigueur.
Quelle effectivité ?
9 mars 1999 : procès du sang contaminé
16 mai 2000 : Ségolène Royal (affaire de
diffamation)
7 juillet 2004 : Michel Gillibert (affaire d'escroquerie)
17 juillet 2009 : Charles Pasqua (affaires GEC-
Alstom, Casino d'Annemasse, SOFREMI)

Faible effectivité
Quelle effectivité ?

3 affaires Woerth (2010-2013-) :
Hippodrome de Chantilly (prise illégale d'intérêt)
Bettencourt (3 volets : abus de faiblesse,
favoritisme, trafic d'influence)
Tapie (favoritisme?)


Affaire Lagarde-Tapie (2011-) : complicité de
détournement de biens publics et complicité de
faux
Développements récents
idée : supprimer le privilège de juridiction des
ministres
Mise en œuvre suggérée : supprimer les CJR et
appliquer le droit commun
Mais aménagements de la procédure d'instruction
par un filtrage des recours abusifs
résultat : Le PJLC reprend exactement la
proposition n°19 du Rapport Jospin (déposé le
14 mars 2013 (abandonné?)
Exposé des motifs
du projet de loi constitutionnelle
(…) modifie le titre X de la Constitution en supprimant le privilège de juridiction dont
bénéficient les membres du Gouvernement. En vertu de ce privilège, ils ne peuvent
être jugés pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions que par la Cour
de justice de la République, juridiction composée essentiellement de parlementaires
où les magistrats sont très minoritaires. De plus, les règles particulières de
compétence et de procédure qui lui sont applicables sont à l’origine d’un éclatement
des procédures juridictionnelles.
Le texte supprime donc cette juridiction d’exception en prévoyant, à l’article 68-1 de la
Constitution, que les ministres seront jugés par les juridictions pénales de droit
commun, y compris pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions. Pour
éviter les mises en causes abusives, la procédure sera aménagée. Les poursuites
devront être autorisées par une commission des requêtes composée de trois
magistrats du siège à la Cour de cassation, deux membres du Conseil d’Etat et deux
magistrats de la Cour des comptes. Le jugement de ces affaires sera confié aux
juridictions de Paris compétentes, qui seront alors composées d’au moins trois juges.
Le statut du Premier Ministre
Fort à l'égard du Gouvernement

Faible à l'égard du Président


Primus inter pares
Le premier parmi des égaux dans un régime
parlementaire
→ Tous les ministres ont le même rang,
mais l'un d'entre eux est moteur : le
Premier Ministre
Art. 21 : dirige l'action du Gouvernement
Art. 39 : interlocuteur privilégié du PLT dans
la procédure législative
Soumission au Président
Hors cohabitation, le PM a des pouvoirs
réduits CAR
- il est révocable à tout instant
- il est soumis à la volonté du PDT pour agir
(nomination du GVT ou direction des
affaires)
Exception : La cohabitation
Le Premier ministre s'émancipe de la tutelle
présidentielle : il est irrévocable par le PDT
- composition du GVT (art. 8)
- « pouvoirs propres » du PM (pouvoir
réglementaire, direction de la procédure
législative, responsabilité politique du GVT
devant le PLT)
CONSEQUENCE : Le Premier ministre affirme
son autorité sur la majorité parlementaire
Le rôle du PM dans la composition de
son GVT (art. 8C°)

Le Président de la République nomme le


Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions
sur la présentation par celui-ci de la
démission du Gouvernement.

Sur la proposition du Premier ministre, il


nomme les autres membres du
Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
Les pouvoirs propres du PM
= nouveauté Ve Rép
= pouvoirs qu'il exerce seul et sans supervision
Il dispose donc d'une véritable autorité

Compétences propres de 3 ordres :


- pouvoir réglementaire
- procédure législative
- responsabilité politique
Pouvoir réglementaire (art. 21)
+ pouvoir de nomination
Procédure législative
Initiative Art. 39
Dépôt d'un PJL et pilotage de la procédure
Contreseing du décret présidentiel de
promulgation
Responsabilité politique du
Gouvernement face au Parlement
Choix exclusif du Premier ministre (art. 49 al
1 et 3)
Double fonction des ministres
1) participer à l'élaboration de la politique
générale du GVT
2) diriger un département ministériel et
l'administration qui y est rattachée

CSQCE : Tous les ministres participent au


CM, EN PRINCIPE...
Où est le pouvoir d'un ministre ?
Administrer les services de son ministère
Le Parlement
Bicaméralisme : AN + Sénat
AN = 577 députés élus pour 5 ans
Prochaines élections législatives : les 10 et
17 juin 2012
SENAT = 348 sièges
Prochain renouvellement : septembre 2014
→ 171 sénateurs élus pour 6 ans
→ Mode de scrutin mixte : RP et SMU2t
Problématique
de la fonction législative
2 facteurs du déclin tendancielle de la fonction
législative :
1) Contexte général de la limitation de la
souveraineté du Parlement
2) Mainmise du Gouvernement en particulier et
de l’Exécutif en général sur la fonction
législative attribuée au Parlement
Le déclin de la fonction législative : de
multiples causes
- les contraintes imposées au travail parlementaire
- le fait majoritaire et la discipline parlementaire
- le rôle contraignant du Conseil constitutionnel
- les transferts de compétences législatives vers
l'Union européenne
- les transferts de compétences vers les collectivités
locales dus à l'accentuation de la décentralisation
CC, 1971, Liberté d'association
Le Conseil constitutionnel,

Saisi le 1er juillet 1971 par le Président du Sénat, conformément


aux dispositions de l'article 61 de la Constitution, du texte de la
loi, délibérée par l'Assemblée nationale et le Sénat et adoptée
par l'Assemblée nationale, complétant les dispositions des
articles 5 et 7 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat
d'association ;

Vu la Constitution et notamment son préambule ; (...)


CC, 1971, Liberté d'association
2. Considérant qu'au nombre des principes fondamentaux reconnus par
les lois de la République et solennellement réaffirmés par le
préambule de la Constitution il y a lieu de ranger le principe de la
liberté d'association ; que ce principe est à la base des dispositions
générales de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association
; qu'en vertu de ce principe les associations se constituent librement
et peuvent être rendues publiques sous la seule réserve du dépôt
d'une déclaration préalable ; qu'ainsi, à l'exception des mesures
susceptibles d'être prises à l'égard de catégories particulières
d'associations, la constitution d'associations, alors même qu'elles
paraîtraient entachées de nullité ou auraient un objet illicite, ne peut
être soumise pour sa validité à l'intervention préalable de l'autorité
administrative ou même de l'autorité judiciaire ;
CC, 1971, Liberté d'association


Processus de constitutionnalisation de la
liberté d'association par la voie des PFRLR

Le bloc de constitutionnalité est né
1974 : révision de la constitution
ARTICLE 61 al 2
(…)
Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au
Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par
le Président de la République, le Premier ministre, le
président de l'Assemblée nationale, le président du
Sénat ou soixante députés ou soixante
sénateurs.
(...)
conséquences


Multiplication des saisines par un groupe
parlementaire

Nouveau rôle de gardien du droit

Prémisses de la juridictionnalisation
2008 : QPC
ARTICLE 61-1

Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant


une juridiction, il est soutenu qu'une disposition
législative porte atteinte aux droits et libertés que la
Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut
être saisi de cette question sur renvoi du Conseil
d'État ou de la Cour de cassation qui se prononce
dans un délai déterminé.
(...)
Effets


Un contrôle a posteriori de la loi est né

Juridictionnalisation accrue

Le législateur n'est plus du tout souverain

Accroissement des difficultés (légitimité)
Composition
Jean-Louis DEBRÉ, nommé par le Président de la République en février 2007
Valéry GISCARD D'ESTAING , membre de droit 
Jacques CHIRAC , membre de droit 
Nicolas SARKOZY , membre de droit
Renaud DENOIX de SAINT MARC , nommé par le Président du Sénat en février
2007 
Guy CANIVET , nommé par le Président de l'Assemblée nationale en février
2007 
Michel CHARASSE , nommé par le Président de la République en février 2010 
Hubert HAENEL , nommé par le Président du Sénat en février 2010 
Jacques BARROT , nommé par le Président de l'Assemblée nationale en février
2010 
Claire BAZY MALAURIE , nommée par le Président de l'Assemblée nationale en
août 2010 
Nicole MAESTRACCI, nommée par le Président de la République en février
2013 
Nicole BELLOUBET , nommée par le Président du Sénat en février 2013
Perspective (1) : Suppression des membres de droit
cf. PJLC 14 mars 2013
Extrait de l'exposé des motifs :
« L'article 2 du projet de loi constitutionnelle modifie la composition du
Conseil constitutionnel dans le sens d'un renforcement de sa fonction
juridictionnelle.
Il supprime le deuxième alinéa de l'article 56 de la Constitution qui
prévoit que les anciens présidents de la République font de droit
partie à vie du Conseil constitutionnel. Cette règle est devenue
inadéquate du fait de l'évolution du rôle du Conseil constitutionnel, en
particulier depuis l'introduction de la question prioritaire de
constitutionnalité.
L'article 3 du texte précise que l'abrogation du deuxième alinéa de
l'article 56 de la Constitution reste sans incidence sur la qualité de
membre de droit des anciens présidents de la République siégeant
aujourd'hui au Conseil constitutionnel. »
Perspective (2)
Sous-représentation des femmes

Les 2 renouvellements de février 2013 ont permis d'élire 2


femmes sur 3 mais en réalité 1 seule femme de plus...
Transferts vers les institutions
européennes


Vers les institutions communautaires

Vers les institutions européennes des droits de
l'Homme

Question préjudicielle et « dialogue des
juges »
Parlement français et UE
Article 88-4
Le Gouvernement soumet à l'Assemblée nationale et au Sénat, dès leur
transmission au Conseil de l'Union européenne, les projets d'actes
législatifs européens et les autres projets ou propositions d'actes de
l'Union européenne.
Selon des modalités fixées par le règlement de chaque assemblée, des
résolutions européennes peuvent être adoptées, le cas échéant en
dehors des sessions, sur les projets ou propositions mentionnés au
premier alinéa, ainsi que sur tout document émanant d'une institution
de l'Union européenne.
Au sein de chaque assemblée parlementaire est instituée une
commission chargée des affaires européennes.
Parlement français et UE
ARTICLE 88-6
L'Assemblée nationale ou le Sénat peuvent émettre un avis motivé sur la conformité d'un
projet d'acte législatif européen au principe de subsidiarité. L'avis est adressé par le
président de l'assemblée concernée aux présidents du Parlement européen, du
Conseil et de la Commission européenne. Le Gouvernement en est informé.
Chaque assemblée peut former un recours devant la Cour de justice de l'Union
européenne contre un acte législatif européen pour violation du principe de
subsidiarité. Ce recours est transmis à la Cour de justice de l'Union européenne par le
Gouvernement.
À cette fin, des résolutions peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions,
selon des modalités d'initiative et de discussion fixées par le règlement de chaque
assemblée. À la demande de soixante députés ou de soixante sénateurs, le recours
est de droit.

ARTICLE 88-7
Par le vote d'une motion adoptée en termes identiques par l'Assemblée nationale et le
Sénat, le Parlement peut s'opposer à une modification des règles d'adoption d'actes de
l'Union européenne dans les cas prévus, au titre de la révision simplifiée des traités ou
de la coopération judiciaire civile, par le traité sur l'Union européenne et le traité sur le
fonctionnement de l'Union européenne, tels qu'ils résultent du traité signé à Lisbonne
le 13 décembre 2007.
Côté UE
1) CC, 4 avril 2013, M. Jeremy F.
2) CJUE, 30 mai 2013, Jeremy F.
Le droit de l'Union n'empêche pas les États membres de prévoir un
recours suspensif contre une décision d’extension des effets d’un
mandat d’arrêt européen.  Il exige toutefois que, lorsque les États
membres choisissent de prévoir un tel recours, la décision
d'extension intervienne dans les délais prévus par le droit de l’Union
en matière de mandat d'arrêt européen
3) CC, 14 juin 2013, Jeremy F.
Côté CEDH
Protocole n°16, 2 octobre 2013 (Entrée en vigueur
prévue le 18 mai 2014)
Article 1
1 Les plus hautes juridictions d’une Haute Partie contractante, telles que
désignées conformément à l’article 10, peuvent adresser à la Cour des
demandes d’avis consultatifs sur des questions de principe relatives à
l’interprétation ou à l’application des droits et libertés définis par la
Convention ou ses protocoles.
2 La juridiction qui procède à la demande ne peut solliciter un avis consultatif
que dans le cadre d’une affaire pendante devant elle.
3 La juridiction qui procède à la demande motive sa demande d’avis et produit
les éléments pertinents du contexte juridique et factuel de l’affaire pendante.

MAIS...
Article 5 : Les avis consultatifs ne sont pas contraignants.
La procédure législative :
l'emprise gouvernementale
« Un Parlement mineur » (Sandrine Mazetier, Vice-
Présidente de l'Assemblée nationale, PS)
« On ne peut pas dire qu'on fait vraiment la loi. J'ai
plutôt tendance à dire qu'on la vote. » (Barbara
Pompili, députée EELV)
« La majorité est une chambre d'enregistrement »
(Damien Abad, député UMP)

M. Magnaudeix, « Elus en 2012, de jeunes députés veulent un autre


Parlement », Mediapart, 26 février 2014
La procédure législative :
l'emprise gouvernementale
Que ce soit en période de cohabitation ou non, la
procédure législative est dirigée par le
Gouvernement qui décide de son
commencement, de son rythme comme de son
issue.
Le commencement de la
procédure législative
Initiative des lois : concurrence GVT / PLT
Art. 39 al 1 C°
L'initiative des lois appartient concurremment au
Premier ministre et aux membres du Parlement.
Mais avantage au GVT
sur le fond :
Contenu limité pour les propositions (art. 40 et
41 C°)
Contenu illimité pour les projets (art. 39 al 2 C°)
Limitations imposées
aux propositions de loi
Article 40. - Limite en matière budgétaire
Les propositions (...) formulées par les membres du Parlement ne sont
pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit
une diminution des ressources publiques, soit la création ou
l’aggravation d’une charge publique.

Article 41. - Limite générale


S’il apparaît au cours de la procédure législative qu’une proposition
(...) n’est pas du domaine de la loi ou est contraire à une délégation
accordée en vertu de l’article 38, le Gouvernement peut opposer
l’irrecevabilité.
En cas de désaccord entre le Gouvernement et le président de
l’assemblée intéressée, le Conseil constitutionnel, à la demande de
l’un ou de l’autre, statue dans un délai de huit jours.
« Carte blanche »
aux projets de loi
Art. 39 al 2, 3, 4 C°
Les projets de loi sont délibérés en conseil des ministres après avis du Conseil
d'État et déposés sur le bureau de l'une des deux assemblées. Les projets de
loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale sont soumis en
premier lieu à l'Assemblée nationale. Sans préjudice du premier alinéa de
l'article 44, les projets de loi ayant pour principal objet l'organisation des
collectivités territoriales sont soumis en premier lieu au Sénat.
La présentation des projets de loi déposés devant l'Assemblée nationale ou le
Sénat répond aux conditions fixées par une loi organique.
Les projets de loi ne peuvent être inscrits à l'ordre du jour si la Conférence des
présidents de la première assemblée saisie constate que les règles fixées par
la loi organique sont méconnues. En cas de désaccord entre la Conférence
des présidents et le Gouvernement, le président de l'assemblée intéressée ou
le Premier ministre peut saisir le Conseil constitutionnel qui statue dans un
délai de huit jours.
Ordre du jour :
priorité au Gvt (1/2)
Article 48 C°
Sans préjudice de l'application des trois derniers alinéas de l'article
28, l'ordre du jour est fixé par chaque assemblée.
Deux semaines de séance sur quatre sont réservées par priorité, et dans
l'ordre que le Gouvernement a fixé, à l'examen des textes et aux
débats dont il demande l'inscription à l'ordre du jour.
En outre, l'examen des projets de loi de finances, des projets de loi de
financement de la sécurité sociale et, sous réserve des dispositions
de l'alinéa suivant, des textes transmis par l'autre assemblée depuis
six semaines au moins, des projets relatifs aux états de crise et des
demandes d'autorisation visées à l'article 35 est, à la demande du
Gouvernement, inscrit à l'ordre du jour par priorité.
Ordre du jour :
priorité au Gvt (2/2)
Article 48C°
Une semaine de séance sur quatre est réservée par priorité et
dans l'ordre fixé par chaque assemblée au contrôle de l'action
du Gouvernement et à l'évaluation des politiques publiques.
Un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté
par chaque assemblée à l'initiative des groupes d'opposition de
l'assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes
minoritaires.
Une séance par semaine au moins, y compris pendant les
sessions extraordinaires prévues à l'article 29, est réservée par
priorité aux questions des membres du Parlement et aux
réponses du Gouvernement.
Projets et propositions de loi déposés
Session 2013-2014 XIVe Législature
Nombre de projets de 30 185
loi déposés ou
transmis
Dont conventions 8 89
Nombre de 170 832
propositions de loi
déposées à l'AN
AN 157 743
SENAT 13 89
Propositions de loi déposées
Répartition par groupe (session 2013-2014)
Comparatif
projets / propositions
Conditions d'adoption définitive des projets et
propositions de loi 2013-2014
Droit d'amendement art. 44
Les membres du Parlement et le Gouvernement ont le droit
d'amendement. Ce droit s'exerce en séance ou en commission selon
les conditions fixées par les règlements des assemblées, dans le
cadre déterminé par une loi organique.

Après l'ouverture du débat, le Gouvernement peut s'opposer à


l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis
à la commission.

Si le Gouvernement le demande, l'Assemblée saisie se prononce par


un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant
que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement.
Article 49-3 : une procédure
législative dérogatoire
Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil
des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement
devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi
de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans
ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une
motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures
qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa
précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à
cette procédure pour un autre projet ou une proposition de
loi par session.
2 Effets
- resserrer les rangs de la majorité
- abréger le débat
Art. 45 al 1 La navette ordinaire
Tout projet ou proposition de loi est examiné
successivement dans les deux assemblées du Parlement
en vue de l'adoption d'un texte identique. Sans préjudice
de l'application des articles 40 et 41, tout amendement
est recevable en première lecture dès lors qu'il présente
un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis.
Art. 45 al 2
La navette conflictuelle
Lorsque, par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un
projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux
lectures par chaque assemblée ou, si le Gouvernement a décidé
d'engager la procédure accélérée sans que les Conférences des
présidents s'y soient conjointement opposées, après une seule
lecture par chacune d'entre elles, le Premier ministre ou, pour
une proposition de loi, les présidents des deux assemblées
agissant conjointement, ont la faculté de provoquer la réunion
d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte
sur les dispositions restant en discussion.
Art. 45 al 3 et 4
La navette au service du GVT

Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le


Gouvernement pour approbation aux deux assemblées. Aucun
amendement n'est recevable sauf accord du Gouvernement.
Si la commission mixte ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun
ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa
précédent, le Gouvernement peut, après une nouvelle lecture par
l'Assemblée nationale et par le Sénat, demander à l'Assemblée
nationale de statuer définitivement. En ce cas, l'Assemblée nationale
peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le
dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs
des amendements adoptés par le Sénat.
Article 10 La promulgation
Le Président de la République promulgue les lois
dans les quinze jours qui suivent la transmission au
Gouvernement de la loi définitivement adoptée.

Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au


Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de
certains de ses articles. Cette nouvelle délibération
ne peut être refusée.
La fonction de contrôle
du Parlement
Définition : C’est l’ensemble des moyens servant à
mettre en oeuvre la responsabilité du Gouvernement
devant le Parlement.
Mais outre la procédure de mise en œuvre explicite
de cette responsabilité (art. 49 et 50 C°), il existe des
techniques par lesquelles le Parlement demande des
comptes au Gouvernement et l’oblige à s’expliquer
(questions, commissions d’enquête et missions
d'information...).
Contexte et problématique générale du contrôle
de l'action gouvernementale

Malgré ce dispositif de contrôle parlementaire,


la possibilité d’opérer ce contrôle est
relativement limitée parce qu’elle est encadrée
par des dispositions constitutionnelles
favorables à la présidentialisation du régime et
restreinte par une pratique institutionnelle dans
laquelle l’exécutif a l’avantage.
Contrôler le Gouvernement
en informant le Parlement
Procédure des questions
Rôle des commissions d'enquête et missions
d'information
Types de questions au GVT
= séances hebdomadaires
Questions orales sans débat
Questions orales avec débat
Ordre du jour
MARDI 8 AVRIL 2014
À 9 h 30
1re SEANCE PUBLIQUE
Questions orales sans débat.

À 15 heures
2e SEANCE PUBLIQUE
1. Questions au Gouvernement.
2. Débat sur le contrôle des lieux de privation de liberté (salle Lamartine).

À 21 h 30
3e SEANCE PUBLIQUE
1. Questions au ministre de l'intérieur.
2. Questions au ministre de l'éducation nationale.
Commissions
Fondement constitutionnel : art. 24 al 1 C°

Le Parlement vote la loi. Il


contrôle
l'action du Gouvernement. Il évalue
les politiques publiques.
Outil du contrôle : Les commissions
Exemple de commission d'enquête
récente
Commission d'enquête relative aux éventuels
dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et
des services de l'état, entre le 4 décembre 2012 et le 2
avril 2013, dans la gestion d'une affaire qui a conduit à
la démission d'un membre du gouvernement (affaire
Cahuzac)
Les commissions
de l'art. 43C°
Les projets et propositions de loi sont envoyés pour
examen à l'une des commissions permanentes dont le
nombre est limité à huit dans chaque assemblée.
À la demande du Gouvernement ou de l'assemblée qui
en est saisie, les projets ou propositions de loi sont
envoyés pour examen à une commission spécialement
désignée à cet effet.
Ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative
au fonctionnement des assemblées parlementaires

 Art.  6.  -  I.  –  Outre les commissions mentionnées à l’article 43 de la


Constitution, seules peuvent être éventuellement créées au sein de
chaque assemblée parlementaire des commissions d’enquête ; les
dispositions ci-dessous leur sont applicables.
    Les commissions d’enquête sont formées pour recueillir des éléments
d’information soit sur des faits déterminés, soit sur la gestion des
services publics ou des entreprises nationales, en vue de soumettre
leurs conclusions à l’assemblée qui les a créées.
    Il ne peut être créé de commission d’enquête sur des faits ayant donné
lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites
sont en cours. Si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin
dès l’ouverture d’une information judiciaire relative aux faits sur
lesquels elle est chargée d’enquêter.
 
Suite et fin...
Les membres des commissions d’enquête sont désignés de façon à y
assurer une représentation proportionnelle des groupes politiques.
    Les commissions d’enquête ont un caractère temporaire. Leur
mission prend fin par le dépôt de leur rapport et, au plus tard, à
l’expiration d’un délai de six mois à compter de la date de
l’adoption de la résolution qui les a créées. Elles ne peuvent être
reconstituées avec le même objet avant l’expiration d’un délai de
douze mois à compter de la fin de leur mission .
Nouveauté 2008
Art. 51-2.-Pour l'exercice des missions de contrôle et
d'évaluation définies au premier alinéa de l'article 24, des
commissions d'enquête peuvent être créées au sein de chaque
assemblée pour recueillir, dans les conditions prévues par la
loi, des éléments d'information. La loi détermine leurs règles
d'organisation et de fonctionnement. Leurs conditions de
création sont fixées par le règlement de chaque assemblée.
Contrôler le Gouvernement
en engageant sa responsabilité
Art. 49C° : 2 initiatives / 4 situations
Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres, engage
devant l'Assemblée Nationale la responsabilité du Gouvernement sur son
programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.
L' Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par
le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si
elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée
Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son
dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui
ne peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée.
Sauf dans le cas prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être
signataire de plus de trois motions de censure au cours d'une même
session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session
extraordinaire.
Art. 49 (suite et fin)
Le Premier Ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres,
engager la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée
Nationale sur le vote d'un projet de loi de finances ou de
financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est
considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée
dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les
conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut,
en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une
proposition de loi par session.

Le Premier Ministre a la faculté de demander au Sénat l'approbation


d'une déclaration de politique générale.
Bonne chance
pour la suite des opérations !

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