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i) Aperçu général
1. Ancienne colonie française faisant partie de l'Afrique équatoriale française, le Gabon a acquis
son indépendance le 17 août 1960. La première Constitution adoptée est celle du 21 février 1961,
modifiée le 28 mai 1968 afin d'instaurer le monopartisme. Arrivé au pouvoir en 1967, l'actuel
Président El Hadj Omar Bongo, avait dissous les partis préexistants pour les remplacer par un parti
unique, le Parti démocratique gabonais (PDG). Le système du parti unique était conçu principalement
comme un outil pour parvenir à la consolidation de l'unité de l'État hérité du colonialisme.1
2. La Constitution actuellement en vigueur au Gabon a été adoptée le 26 mars 1991. Elle est le
résultat de la Conférence nationale sur la démocratie qui s'est tenue en 1990, qui a remplacé le
monopartisme avec le multipartisme.2 Le système politique est actuellement principalement constitué
d'un pouvoir exécutif, exercé par le Président de la République et le gouvernement qu'il nomme,
assisté par un pouvoir législatif, exercé par le Parlement composé de deux chambres, l'Assemblée
nationale et le Sénat, d'un pouvoir judiciaire indépendant, et d'un Conseil économique et social.
3. Les premières élections législatives issues du multipartisme ont eu lieu en 1991, les dernières
élections ont eu lieu en 1996 et les prochaines sont prévues pour l'été 2001. Les premières élections
présidentielles issues du multipartisme ont eu lieu en 1993.3 Les deuxièmes élections ont eu lieu en
1998 après que la Constitution ait été modifiée en 1997 pour instaurer un mandat présidentiel de sept
ans à la place de cinq ans, rééligible une fois. Les prochaines élections présidentielles sont prévues
en 2005.
1
Voir le commentaire du Président Bongo dans le chapitre I de Bongo (1994).
2
"Gabon: situation institutionnelle", http://www.cean.u-bordeaux.fr/etat/institutionnel/gabon.html
[11 novembre 2000].
3
Controversées, ces élections ont donné lieu aux "accords de Paris", entérinant le principe de la
démocratie pluraliste et confiant l'organisation des élections à une commission électorale indépendante; la
Constitution en a été révisée par référendum populaire en 1995 (United States Government, Department of
Commerce, International Trade Administration, 2000).
4
Diouf (1998).
5
Le "discours de La Baule" de François Mitterand, Président de la République française, énoncé lors
du 16ème sommet des Chefs d'État de France et d'Afrique en juin 1990, déclarait notamment que la France
aiderait en priorité ceux qui mettraient en place des institutions démocratiques. Voir le chapitre II de Bongo
(1994).
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ii) L'exécutif
5. Le Président est élu pour sept ans au suffrage universel direct, rééligible une fois.6 Le
Président est le Chef de l'État et veille au respect de la Constitution. Il est garant de l'indépendance
nationale, de l'intégrité du territoire, et du respect des accords et traités. Le Président détient le
pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale pour tenir des élections7, peut organiser des référendums
sur les questions d'intérêt national et peut conclure des traités et accords internationaux.
6. Le Président nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions, de sa propre initiative ou
sur la présentation par le Premier ministre de la démission du Gouvernement, ou à la suite d’un vote
de défiance ou de l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale. Le Premier
Ministre présente à l'Assemblée nationale le programme du Gouvernement qui, après un débat, est
sujet à un vote de confiance.8 Conformément au programme approuvé par l'Assemblée, le
Gouvernement met en œuvre la politique intérieure et étrangère et gère l'administration publique.
8. Le Président convoque et préside le Conseil des ministres et arrête l'ordre du jour. Les projets
de lois, d'ordonnances et de décrets réglementaires sont délibérés en Conseil des ministres, après avis
de la Cour administrative. Le Président promulgue définitivement les lois adoptées par le Parlement.
iii) Le Parlement
10. Le Parlement vote la loi, consent l'impôt et contrôle l'action du pouvoir exécutif dans les
conditions prévues par la Constitution. Les lois sont groupées en trois catégories: celles qui
modifient la Constitution, dites "constitutionnelles"; celles qui concernent l'organisation du système
politique, dites "organiques"; et les autres, dites "ordinaires".9 Les lois organiques concernent, par
exemple, le nombre des députés, leur indemnité, les modalités et les conditions de leur élection, et les
6
L'Article 9 de la Constitution de 1991, modifié par la Loi 1/97 du 22 avril 1997.
7
L'Article 19 de la Constitution de 1991 déclare que ce pouvoir de dissolution ne peut être exercé que
deux fois au cours du même mandat présidentiel, et la deuxième dissolution ne peut pas intervenir dans les
douze mois qui suivent la première dissolution.
8
Voir "Déclaration de Politique Générale de Monsieur Jean-François Ntoutoume Emane, Premier
Ministre, Chef du Gouvernement, à l'Assemblée nationale, le 11 mars 1999".
9
Chaque loi adoptée par le Parlement est désignée par un numéro et l'année de promulgation (par
exemple, Loi 37/1990); la numérotation des lois normatives recommence à chaque année civile. Les textes des
lois sont disponibles sur le site établi par le Sénat du Gabon (http://www.senat-gabon.org), mais uniquement
celles adoptées en 1981-86 et 1998-99.
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traitements et avantages accordés aux membres du Gouvernement. Les lois ordinaires concernent, par
exemple, le budget, les droits de douane, l'investissement et la privatisation.
11. L'Article 116 de la Constitution prévoit que les pouvoirs exécutif et législatif ont l'initiative de
révision de la Constitution. Les propositions de lois constitutionnelles sont soumises à l'avis de la
Cour constitutionnelle. Elles sont acquises soit par voie de référendum soit par voie parlementaire.
Dans ce dernier cas, les deux chambres sont tenues d'adopter le projet de révision par une majorité de
deux tiers des suffrages exprimés, en présence d'au moins deux tiers des parlementaires.
12. Les projets de lois ordinaires sont délibérés en Conseil des ministres, après avis de la Cour
administrative, et déposés au bureau de l'une des deux chambres du Parlement; les projets de loi de
finances sont déposés devant l'Assemblée nationale et les projets de loi afférents aux collectivités
locales devant le Sénat. Les amendements relèvent surtout du Gouvernement car ceux des membres
du Parlement sont sous contrainte d'irrecevabilité lorsque leur adoption aurait pour conséquence une
diminution des recettes publiques ou l'aggravation d'une charge publique sans dégagement des
recettes correspondantes. Les moyens principaux de contrôle du législatif sur l'exécutif sont: les
interpellations, les questions, les commissions d'enquête et de contrôle, et la motion de censure
exercée par l'Assemblée nationale sous l'Article 64 de la Constitution.
13. Les projets de lois sont examinés successivement dans les deux chambres en vue d'obtenir
l'adoption d'un texte unique. Une loi organique doit être votée par la majorité des membres de chaque
Chambre, et une loi ordinaire doit l'être par la majorité simple des membres présents dans chaque
Chambre. La Constitution confère un statut égal au Sénat et à l'Assemblée nationale; chacun d'eux
doit donner son accord pour qu'une loi soit adoptée. Au cas où la lecture du projet dans chaque
chambre n'aboutit pas, le Premier Ministre peut convoquer une Commission mixte pour résoudre les
différends.
14. Le Gouvernement peut, en cas d'urgence, promulguer par "ordonnance" des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi. Cette pratique nécessite une autorisation du Parlement et elle est
destinée à permettre à l'État de continuer à fonctionner entre les sessions parlementaires.10 Une
ordonnance doit être ratifiée par le Parlement au cours de sa prochaine session, en l'absence de quoi
elle est caduque. Le Parlement peut modifier une ordonnance par voie d'amendement (voir ci-dessus).
Une ordonnance peut être modifiée par ordonnance ou par loi.
15. L'Article 68 de la Constitution de 1991 déclare que "la justice est une autorité indépendante
du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif". Les juges ne sont soumis, dans l’exercice de leurs
fonctions, qu’à l’autorité de la loi. La justice est rendue au nom du peuple gabonais par la Cour
constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’État, la Cour des comptes, les Cours d’appel, les
tribunaux, la Haute cour de justice et les autres juridictions d’exception. Les magistrats sont nommés
par le Conseil supérieur de la magistrature, présidé par le Président de la République.
16. La Cour de cassation est la plus haute juridiction en matière civile, commerciale, sociale et
pénale. Elle est divisée en chambres civile, commerciale, sociale et pénale. Chaque chambre délibère
séparément , selon son chef de compétence. La Cour de cassation peut siéger toutes chambres réunies
dans les conditions prévues par la loi. Les arrêts sont revêtus de l’autorité absolue de la chose jugée.
10
Par exemple, la Loi 14/99 autorisait le Président à légiférer par ordonnance pendant l'intersession
parlementaire.
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17. Le Conseil économique et social a compétence, sous certaines réserves, sur tous les aspects de
développement économique, social ou culturel:
- la politique de l’environnement.
18. Le Conseil est chargé de donner son avis sur les questions à caractère économique, social ou
culturel portées à son examen par le Président de la République, le Gouvernement ou le Parlement.
Le Conseil est obligatoirement consulté sur toute disposition législative à caractère fiscal,
économique, social ou culturel, et peut être, au préalable, associé à leur élaboration. Sont membres du
Conseil économique et social: les représentants des syndicats, des associations ou groupements
socio-professionnels, élus par leurs associations ou groupements d’origine; les cadres supérieurs de
l’État dans le domaine économique et social; et les représentants des collectivités locales désignées
par leurs pairs.
19. Le Gabon n'a pas d'entité, proprement dite, chargée de donner son avis sur les questions de
politique commerciale ou d'évaluer les actions gouvernementales en la matière.
21. La qualité de la gouvernance au Gabon est évaluée par le Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD) dans son Rapport national sur le développement humain d'après quatre
critères: État de droit et respect des droits de l'Homme; degré d'ouverture du système politique;
efficacité, responsabilité et transparence de l'Administration publique; et implication de la société
civile. Ce rapport fait état de difficultés en matière de gouvernance, notamment au sujet de
l'efficacité, de la responsabilité et de la transparence de l'Administration publique. Son commentaire à
ce sujet parle d'un "disfonctionnement, d'une gestion irrationnelle des ressources humaines, de
pratiques de népotisme et de manque de transparence", mais note "la volonté affirmée de l'État de
rationaliser le fonctionnement de l'administration publique".11
22. A cet égard, le Gouvernement du Gabon a mis en place une Commission interministérielle
chargée de la réforme administrative. Cette commission est assistée d’une structure, le Commissariat
11
PNUD (1999), p. 43.
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général à la réforme administrative, chargé de mener des études sur la réforme, d’élaborer des projets
de textes, lois et règlements sur la nouvelle la gestion administrative. La réforme a cinq volets:
- le volet "Ressources humaines" a pour objet de revoir tous les textes de gestion des
ressources humaines afin d'en élaborer des nouveaux;
23. De très nombreux faits attestent de l'existence d'un problème de corruption au Gabon. Le
Country Commercial Guide sur le Gabon publié par le Département du commerce des États-Unis
décrit le problème de la corruption au Gabon comme suit:
24. Il est clair que la corruption n'est pas un phénomène qui touche uniquement le Gabon.12
Toutefois, le fléau, outre ses dimensions morales, impose des coûts particulièrement élevés aux
populations de pays à faible revenu en raison de la compression de services sociaux, comme la santé
et l'éducation, vitaux pour le développement du capital humain. Un auteur observe "plus les
ressources sont rares – c'est le cas des pays en développement – , plus il est essentiel qu'elles soient en
priorité affectées aux vrais besoins économiques et sociaux de la population".13 Le Gabon n'a, pour
l'instant, aucun dispositif juridique en matière de lutte contre la corruption autre que le Code pénal
(Articles 141-148). Pour combattre plus efficacement le problème de la corruption, le Gouvernement
s'est donc engagé à élaborer un dispositif ciblé avant la fin de l'an 2000, et de le présenter au
Parlement en tant que projet de loi.14 Le Gabon s'est engagé à créer un organe administratif pour
l'application de ce dispositif qui serait indépendant du pouvoir exécutif.
12
Transparency International (2000), "2000 Corruption Perceptions Index (CPI)" [En ligne].
Disponible sur: http://www.transparency.de/ [11 novembre 2000].
13
Frisch (1999); Koulibaly (1999).
14
IMF Press Release n° 00/57.
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i) Grandes orientations
26. Par un commerce fluide, le Ministère du commerce entend une libéralisation de l'activité
commerciale au maximum des contraintes réglementaires, administratives et pratiques superflues.
Aux mesures importantes prises au plan du commerce intérieur (chapitre III 3)) s'ajoutent les mesures
de libéralisation au plan du commerce extérieur (chapitre III 2)). Le Gabon a supprimé les marges
commerciales minimums sur les produits importés en 1989 et la plupart des restrictions quantitatives à
l'importation en 1994, processus qui s'est poursuivi en 1999 (les importations de sucre sont les seules
qui restent prohibées en l'an 2000). Depuis la réforme fiscalo-douanière de 1993, le processus de
libéralisation tarifaire est aussi bien avancé au sein de la CEMAC (voir ci-dessous).
28. Par un commerce diversifié, le Gabon entend diversifier: (a) les partenaires commerciaux;
(b) les produits exportés et importés; et (c) augmenter la participation des opérateurs nationaux dans
le commerce, dominé pour le moment par des opérateurs étrangers. Pour diversifier ses partenaires
commerciaux, le Gabon a mis en place une structure d'accords multilatéraux, régionaux et bilatéraux
(section 3)).
29. Pour diversifier ses exportations, le Gabon mise sur une stratégie de développement
industriel, en particulier les activités de transformation du bois, les activités connexes à la pêche, les
activités de transformation des ressources minières et énergétiques, et espère valoriser son potentiel de
tourisme. Le Gabon entend également augmenter la production agricole pour diminuer le poids
important de l'alimentaire dans les importations du pays.
15
Ministère du commerce, du tourisme et du développement industriel (2000), p. 8.
16
Ministère du commerce, du tourisme et du développement industriel (2000), p. 14.
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30. Pour atteindre les objectifs de cette stratégie de développement industriel, le Gabon espère
stimuler l'investissement. Une nouvelle Charte des investissements a pour but, selon son Article 2,
"de favoriser la croissance et la diversification de l'économie sur la base d'un développement
harmonieux du secteur privé et des investissements". Le régime s'applique sans distinction à tous les
investisseurs, d'origine étrangère aussi bien que gabonaise, et offre les principaux droits et garanties
disponibles sur le marché international de l'investissement. Toutefois, le nouveau régime ne
s'applique pas aux secteurs d'activité liés aux ressources naturelles, propriété de l'État, dont
l'exploitation et la transformation font l'objet de codes spécifiques (chapitre III 3)); ceux-ci attirent
actuellement la grande majorité des investissements privés au Gabon. Les codes prévoient des
conditions d'accès et des mesures d'incitations différentes de celles qui s'appliquent aux entreprises au
Gabon.
ii) Instruments
a) Aperçu général
31. Les accords et traités internationaux sont le sujet du Titre X de la Constitution de 1991, qui
déclare que ceux-ci sont négociés par l'exécutif et ratifiés après le vote d'une loi d'autorisation par le
Parlement et la vérification de leur constitutionnalité par la Cour constitutionnelle. L'Article 114
précise:
Toute négociation, tout contact avec l’extérieur doit être mené sous
les auspices du Ministère des affaires étrangères, dès lors qu’une
action engagée par les autres Ministères est susceptible d’aboutir à la
conclusion d’un arrangement ou d’entraîner des incidences sur la
politique extérieure de la République gabonaise.
33. Par conséquent, un effort de coordination et de collaboration est nécessaire entre les
Ministères concernés par la négociation et le Ministère des affaires étrangères, qui mène le jeu. En
matière de politique commerciale, il s'agit notamment du Ministère du commerce et, en matière de
l'investissement, il s'agit du Ministère de l'économie, des finances, du budget et de la privatisation.
35. Ces actes sont applicables immédiatement comme loi de l'État au Gabon et exécutoires de
plein droit. Il s'agit notamment du Code des douanes de l'UDEAC, adopté en 1965, et les textes
modificatifs subséquents, notamment le Tarif extérieur commun (TEC), le tarif préférentiel généralisé
(TPG)17, l'Acte sur la Taxe sur le chiffre d'affaires (TCA) et les droits d'accise18, ainsi que les Actes
modifiant les dispositions du Code sur l'évaluation en douane pour être mises en conformité avec
l'accord de l'OMC en la matière.19 Les produits importés sont par conséquent sujets, à la frontière du
Gabon, au prélèvement des droits de douanes (soit NPF, soit préférentiels), des droits d'accise, et de la
taxe sur la valeur ajoutée. Dans le cadre des engagements du Gabon au sein de l'UDEAC, les niveaux
de ceux-ci sont établis par le Code général des impôts directs et indirects, tel que modifié par la Loi
des finances, qui régit également la fiscalité des entreprises et des particuliers, et par conséquent les
exemptions ou réductions applicables aux produits importés.
37. La politique du Gabon en matière du commerce des services comprend deux niveaux: une
réglementation établie au niveau supra national, qui est le résultat de l'intégration régionale et sous
régionale; et une réglementation nationale, qui englobe tous les aspects qui ne sont pas compris dans
la réglementation supra nationale. Ces premiers sont applicables immédiatement comme loi de l'État
au Gabon et exécutoires de plein droit.
38. Le secteur des services bancaires est sujet à la Convention portant création d'une Commission
bancaire de l'Afrique centrale (COBAC), qui surveille la réglementation bancaire commune, qui fait
partie des actes de l'Union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC), au sein de CEMAC. Le réseau
routier, les télécoms et le transport aérien sont des secteurs soumis aux engagements du Gabon au sein
de la CEMAC.
39. Le marché des assurances au Gabon est régit par le Code des assurances de la conférence
interafricaine des marchés d'assurance (CIMA), établi en 1992, qui regroupe le Bénin, le
Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le
Mali, le Tchad et le Togo.
40. Les transports maritimes dans le territoire de l'UDEAC sont soumis au Code de la marine
marchande. Les autres éléments de l'infrastructure des transports – par route, chemin de fer ou
aérien – sont soumis à des conventions et des actes au sein de l'UEAC, au sein de la CEMAC.
L'UEAC reconnaît que le développement et l'interconnexion des infrastructures est un élément clé de
la réalisation du marché commun. Il s'agit notamment du règlement portant adoption du réseau
routier intégrateur et prioritaire de la CEMAC, du règlement portant adoption du Code de l’aviation
civile de la CEMAC, et du règlement portant adoption de l’Accord relatif au Transport aérien entre les
États membres de la CEMAC.
41. Au niveau national, les activités dans de nombreux secteurs des services sont du ressort
d'entreprises publiques sous le contrôle partiel ou total de l'État. Il s'agit notamment des transports,
des postes et des télécommunications, de la santé publique et de l'éducation. La privatisation est
17
Acte no 7/93-UDEAC-556-SE1.
18
Acte no 1/92-UDEAC-556-SE1.
19
Actes no 2/98-UDEAC et no 4/98-UDEAC.
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toutefois au programme dans de nombreux cas; la Société nationale des transports par chemin de fer a
été privatisée, ainsi que l'Entreprise nationale des eaux et de l'électricité. Le secteur des postes et
télécommunications a été réorganisé en l'an 2000 afin de séparer les deux activités, et ouvrir les
télécommunications à la compétition.
43. Les activités dans d'autres secteurs des services sont du ressort des opérateurs privés, sujet
aux dispositions de la Charte sur les investissements (voir ci-dessous), le droit commercial, la
fiscalité, etc. (chapitre III 3)).
44. Le Gabon est membre de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) crée
par l'Accord de Bangui (1977), qui a son siège à Yaoundé, au Cameroun.20 Sont également membres
de l'OAPI le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la
Côte d'Ivoire, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le
Sénégal, le Tchad et le Togo. Cet accord a remplacé l'Office africain et malgache de propriété
industrielle (OAMPI), qui avait été crée en 1962, pour prendre la relève, au moment de
l'indépendance, des institutions françaises en matière de propriété industrielle.
46. L'Accord de Bangui a été révisé le 25 février 1999 pour être mis en conformité avec l'accord
sur les ADPIC de l'OMC. Le Gabon a ratifié l'Accord de Bangui révisé en août 2000. L'entrée en
vigueur attend toutefois la ratification des deux-tiers des États membres, étape qui devrait être
franchie en 2001, car seulement trois ratifications manquaient en avril 2001 (chapitre III 3) iv)).
47. Dans le domaine du droit d’auteur et des droits voisins, le Gabon a mis en place un régime
national de protection en prenant successivement les mesures légales suivantes:
20
http://www.oapi.wipo.net/
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- la Loi 1/87 du 29 juillet 1987 instituant le droit d’auteur et les droits voisins.
e) L'investissement
48. La Charte des investissements du Gabon, établie par la Loi 15/98, régit les conditions d'accès
aux investissements dans tous les secteurs d'activité, sauf ceux liés à l'exploitation et à la
transformation des ressources naturelles, objets de codes spécifiques (chapitre III 3)). Dans les
secteurs d'activité ne relevant pas des codes spécifiques, les promoteurs sont soumis à un régime de
simple déclaration de création d'activité auprès de l'Agence de promotion des investissements.
49. Les ressources pétrolières, le domaine minier et la forêt sont propriété d'État qui en
réglemente l'exploitation par le biais de la délivrance de permis d'exploitation aux sociétés agréées.
Le Gouvernement entend compléter le cadre réglementaire pour l'investissement par de nouveaux
codes régissant l'activité forestière et pétrolière, qui sont actuellement des projets législatifs soumis au
Parlement.
50. Les secteurs de l'économie gabonaise ouverts à l'investissement ont été élargis à la suite du
vaste programme de privatisations des entreprises publiques engagé depuis 1996 (chapitre I 2)). Ce
changement d'orientation - économique et politique - a eu pour conséquence un certain nombre de
réaménagements législatifs. Au plan législatif, la Loi 11/82 du 4 janvier 1983 portant sur le régime
juridique des établissements publics, des sociétés d'États, des sociétés d'économie mixte et des
sociétés à participations financières publiques, a été abrogée et remplacée par la Loi 1/96 du
13 février 1996 fixant les règles de privatisation des entreprises publiques. Le programme de
privatisation a été annoncé en 1996, et par la suite divers ajouts ont été faits dans les lois des finances
chaque année.
51. Certains éléments du droit des affaires au Gabon relèvent des activités de l'Organisation pour
l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), crée par le Traité relatif à l'harmonisation
du droit des affaires en Afrique, signé le 17 octobre 1993. L'OHADA regroupe les pays de l’Union
économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire
de l’Afrique centrale (CEMAC). Ce Traité a pour principal objectif de remédier à l'insécurité
juridique et judiciaire existant dans les États parties, par l'adoption de textes juridiques communs,
dénommés les "actes uniformes" (chapitre III 3)).
iii) Organes du gouvernement central ayant des responsabilités dans les politiques liées à
l'OMC
21
Décret no 1574/PR/MICOCO portant attributions et organisation du Ministère du commerce et de la
consommation.
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53. Le Gouvernement du Gabon, dans le cadre du suivi des accords de l’OMC, a mis en place un
Comité national de suivi.22 Ce Comité a pour mission:
- d’analyser et d’évaluer l’impact desdits Accords sur les secteur de l’économie nationale;
- d’identifier les problèmes qui se posent au niveau de leur application sur le plan national
et international; et
54. Le Ministère du commerce "exerce sur les entreprises commerciales et industrielles les
pouvoirs d'agrément, de contrôle et d'intervention qui lui sont dévolus par les lois et règlements". La
Direction générale du commerce, au sein du Ministère du commerce, est chargé notamment des
activités suivantes:
55. Les mesures antidumping, les mesures compensatoires et les mesures de sauvegarde sont du
ressort de la Commission nationale de la concurrence. Celle-ci est aussi chargée de la politique de la
concurrence au sein du Gabon.
22
Le Comité national comprend les membres ci-après: le Ministère du commerce, du tourisme, du
développement industriel et de l’artisanat ; le Ministère de l’économie, des finances, du budget et de la
privatisation; le Ministère des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie; le Ministère de la
communication, de la poste et des technologies de l’information; le Ministère de la planification, de la
programmation du développement et de l’aménagement du territoire; le Ministère des mines, de l’énergie, du
pétrole et des ressources hydrauliques; le Ministère de la justice, Garde des Sceaux, Chargé des droits de
l’homme; le Ministère des transports et de la marine marchande; le Ministère de la culture, des arts de
l’éducation populaire, de la jeunesse et des sports, chargé de loisirs; le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et
du développement rural; le Ministère des petites et moyennes entreprises, des petites et moyennes industries; le
Ministère de la santé publique et de la population; le Ministère des eaux et forêts, de la pêche, du reboisement,
chargé de l’environnement et de la protection de la nature; la Faculté de droits et de sciences économiques de
l’Université; la Chambre de commerce, le Syndicat des commerçants; la Confédération patronale gabonaise.
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59. Les marchés publics sont du ressort de la Commission nationale des marchés.
60. Au sujet des services, les entreprises d'État continuent de jouer un rôle important dans
l'activité dans ce secteur, bien que faisant partie du programme de privatisation actuellement en cours.
Les entreprises d'État dominent les secteurs des transports, des postes et des télécommunications. En
revanche, l'activité dans le secteur de l'audiovisuel et de la presse écrite est réalisée par des entreprises
privées, toutefois réglementées et surveillées par le Conseil national de la communication.
61. L'activité dans le secteur bancaire est surtout réalisée par des entreprises privées. Au niveau
national, l'établissement des opérateurs dans le secteur des finances relève de la Direction des
institutions financières au sein du Ministère de l'économie, des finances, du budget et de la
privatisation, ainsi que le Conseil national du crédit.
64. Les fonctions d'observation et de surveillance relatives aux activités qui pourraient donner
lieu à des infractions à cet accord sont accomplies par:
- l'administration judiciaire lorsqu'elle est saisie par le titulaire d'un droit pour atteinte
audit droit; et
d) L'investissement
66. La Charte sur les investissements (Loi 15/98) prévoit la création d’une Agence de promotion
des investissements (APIP) ayant pour mission:
67. L'APIP est devenue opérationnelle en 2000 et est actuellement dans une phase de lancement
de ses activités. L'investisseur qui désire s'implanter au Gabon doit obtenir l'agrément du Ministère
du commerce conformément à l'Ordonnance no 10/89. L'APIP devra abritera le guichet unique dans
lequel les promoteurs accomplissent les formalités de création d’entreprises, prévu pour mi-2001.
68. Les investisseurs qui désirent s'implanter au Gabon pour exercer une activité liée à
l'exploitation ou à la transformation des ressources naturelles doivent obtenir l’agrément du Ministre
de tutelle sectorielle, qui est donné sur avis d’un comité décisionnel regroupant les administrations
concernées, chargées de l’instruction du dossier de projet soumis par l’investisseur, dans un délai
maximum de trente jours après le dépôt du dossier au guichet.
i) L'OMC
69. Le Gabon fait partie des Membres fondateurs de l'OMC; ses représentants ont signé l'Accord
de Marrakech le 15 avril 1994 sans réserve de ratification.23 Le Gabon était devenu partie
contractante du GATT de 1947 le 3 mai 1963.24 Le Gabon n'est pas membre de l'accord plurilatéral
sur le commerce des aéronefs civils, mais a le statut d'observateur dans le Comité de ce dernier
accord. Le Gabon n'est également pas membre de l'accord plurilatéral sur les marchés publics mais
les autorités gabonaises ont l'intention de demander le statut d'observateur dans son Comité.
70. Au cours du Cycle d'Uruguay, le Gabon a consolidé l'ensemble des lignes tarifaires dans sa
Liste de concessions XLVII annexée au GATT de 1994. Le niveau plafond est de 60% pour les droits
sur les produits agricoles, et de 15% pour les droits sur les produits non agricoles, sauf les exceptions
notées dans la liste, consolidées à 60%; environ 40% des taux appliqués sont en-dessus des niveaux
consolidés (chapitre III 1) iii)). Le Gabon a noté la présence d'autres droits et exceptions à un niveau
de 150% dans la colonne 6 de la Liste de concessions XLVII. Depuis l'entrée en fonction de l'OMC,
23
L'instrument de ratification de l'accord OMC a été approuvé le 14 août 2000 par le Président Bongo.
24
Au moment de l'établissement du GATT de 1947, le Gabon faisait partie de l'Afrique équatoriale
française, territoire au sujet duquel la France avait une exemption à la clause de la nation-la-plus-favorisée sous
l'Annexe B de l'accord. Le Gabon a adhéré au GATT de 1947 en 1963 au titre du paragraphe 5 c) de
l'Article XXVI, mais n'a pas reconnu les concessions de la Section B de la liste XI de la France (BISD 12S/75).
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le Gabon a communiqué les niveaux de droits d'accise et de la TVA au Comité de l'accès aux
marchés, qui les a examinés. La Liste du Gabon n'a pas été modifiée par la mise en œuvre du
SH 1996.
71. Dans le domaine des engagements non tarifaires au sujet des produits agricoles, le Gabon n'a
pris aucun engagement dans sa Liste de concessions XLVII. L'engagement qui s'applique donc au
Gabon dans le domaine du soutien interne – défini à l'Article 7:2 b) de l'Accord sur l'agriculture –
consiste à ne pas accorder de soutien interne qui excède le niveau de minimis de 10% de la valeur de
la production.
73. Concernant l'Accord sur les procédures de licences d'importation, le Gouvernement s'est
décidé à différer l'application des dispositions des alinéas a) ii) et a) iii) pour une période qui
n'excédera pas deux ans.29
74. La Liste d'engagements spécifiques du Gabon au titre de l'AGCS (GATS/SC/34) énonce les
engagements contractés durant le Cycle d'Uruguay. Les secteurs qui sont sujets aux engagements du
Gabon sont les services financiers, les services d'hôtellerie et de restauration, et certain services
fournis aux entreprises. Le Gabon offre notamment l'accès ouvert et non discriminatoire aux banques
qui veulent s'établir dans le pays, sous réserve de l'agrément du Ministère des finances, de la BEAC et
de la COBAC, ainsi que l'accès ouvert et non discriminatoire aux fournisseurs des services
d'assurance et relatifs à l'assurance vie. Le Gabon n'a pas participé aux négociations relatives aux
services de télécommunication de base et relatives aux services financiers, qui se sont conclues en
1997.
75. Selon la Liste du Gabon annexée à l'AGCS, la fourniture de services au moyen d'une présence
commerciale (mode 3) demande l'agrément préalable des ministères concernés dans une procédure qui
est discrétionnaire; les limites indiquées dans la Liste sont plus restrictives que le régime
25
Paragraphe 1 de l'Article 20 de l'Accord. Paragraphe 1, Annexe III, précise qu'un délai
supplémentaire peut être demandé par un pays en développement pour assurer la mise en application, ce qui n'a
pas été fait par le Gabon.
26
Paragraphe 2 de l'Article 20 de l'Accord.
27
Paragraphe 3, Annexe III, de l'Accord.
28
Paragraphe 4, Annexe III, de l'Accord.
29
Note 5 de bas de page qui accompagne paragraphe 2 de l'Article 2.
Gabon WT/TPR/S/86
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actuellement applicable aux investisseurs étrangers (chapitre III 3) ii)). Le Gabon n'a pas consolidé la
fourniture de services par la présence de personnes physiques (mode 4), conformément à la pratique
des autres Membres de l'OMC, avec l'exception de l'entrée et le séjour temporaire pour les catégories
de directeurs, cadres supérieurs et spécialistes ayant des connaissances essentielles à la fourniture du
service, employées par une société et transférées dans une société créée au Gabon.
77. Le Gabon se prévaut des dispositions transitoires prévues par l'Article 65 de l'Accord sur les
ADPIC (qui s'applique aux pays en développement et aux pays en transition), afin de pouvoir reporter
à l'an 2000 l'application complète de l'Accord (sauf pour les Articles 3, 4 et 5). Le Conseil des
ADPIC n'a pas encore été notifié des normes relatives aux droits de propriété intellectuelle et les
moyens de les faire respecter. A cet égard, le Gabon a ratifié l'Accord de Bangui révisé en 1999, qui
attend, pour sa mise en œuvre définitive, les ratifications d'encore cinq des 15 pays membres
(chapitre III 3) iii)).
78. Depuis l'entrée en fonctions de l'OMC, le Gabon a participé aux activités de l'organisation.
Le pays a été notamment l'hôte de la réunion des Ministres africains du commerce, tenue les
13-15 novembre 2000, à Libreville. Le petit nombre de documents du Gabon disponibles à l'OMC
(tableau II.1) relèvent les lacunes qui existent à ce sujet, avec l'exception de la notification du régime
en la matière pour l'évaluation en douane30, et la base de données intégrée. Le Gabon a aussi connu
des difficultés à répondre aux demandes de renseignements de certains Membres de l'OMC dans le
cadre du réexamen des exemptions des obligations énoncées à l'Article II de l'AGCS.31
79. Le Gabon est actuellement éligible à une participation aux stages de politique commerciale à
l'OMC. Au sujet de l'assistance technique, depuis l'entrée en fonction de l'OMC, le Gabon a bénéficié
des activités suivantes:
30
G/L/223/Rev.4.
31
Communication du Japon (S/W/140/Add.2) et communication de Hong Kong, Chine (S/W/150).
32
WT/COMTD/W/14, WT/COMTD/W/21 et WT/COMTD/W/36.
WT/TPR/S/86 Examen des politiques commerciales
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Tableau II.1
Choix de documents OMC pertinents au Gabon, 1995 à avril 2001
Accord Document de l'OMC Contenu
80. Le Gabon et ses pays voisins ont une longue histoire commune d'intégration régionale, qui a
débuté formellement après les indépendances avec la création de l'Union douanière et économique de
l'Afrique centrale (UDEAC), par le Traité de Brazzaville en 1964. Le processus d'intégration
économique au sein de cette Union a été relancé au début des années 90, période marquée également
par la dévaluation du franc CFA, et complété par le traité instituant la CEMAC. Celui-ci a été signé le
16 mars 1994 par les représentants du Cameroun, de la République centrafricaine, du Congo, du
Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad; il est à ce jour ratifié par le Cameroun, le Gabon, la
Guinée équatoriale et le Tchad. Tout autre État africain peut en devenir membre en sollicitant son
adhésion aux membres de la CEMAC. La CEMAC a démarré ses activités le 1er janvier 1998.
81. La CEMAC est basée sur deux unions et soutenue par deux institutions, chacune sujette à une
convention séparée:
33
Le site de la CEMAC est http://www.socatel.intnet.cf/accueil1.htm.
Gabon WT/TPR/S/86
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- le Parlement communautaire; et
82. Dans les domaines économique et monétaire, "les États membres entendent passer d'une
situation de coopération, qui existe déjà entre eux, à une situation d'union, susceptible de parachever
le processus d'intégration économique et monétaire".34 Les unions économique et monétaire ont fait
l'objet de conventions séparées et sont en place; les textes régissant l'union économique ont étés
notifiés à l'OMC.35 Une Convention régit également la Cour de justice communautaire, dont les juges
ont été nommés en 2000.36 La Convention sur le Parlement communautaire complétera l'édifice
institutionnel de la CEMAC.
83. L'Union économique représente une évolution importante de l'UDEAC; le 5 février 1998, les
Chefs d'État ont proclamé la fin de l'UDEAC et la naissance de la CEMAC.37 L'UDEAC avait pour
objectif une politique commerciale extérieure et la libre circulation des marchandises au sein du
marché commun. Cet objectif avait été relancé par la réforme fiscalo-douanière de 1993, qui avait
notamment aboutit à un Tarif extérieur commun (TEC), un Tarif préférentiel généralisé (TPG) et à un
accord sur la taxe sur le chiffre d'affaires et les droits d'accise (chapitre III 1)). Le Secrétariat de
l'UDEAC, qui siège à Bangui, en République centrafricaine, a assumé les fonctions de Secrétariat
pour la CEMAC.
- créer un marché commun fondé sur la libre circulation des biens, des services, des
capitaux et des personnes; et
- instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, mettre en oeuvre des
actions communes et adopter des politiques communes, notamment dans les
domaines suivants: l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'industrie, le commerce, le
tourisme, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'environnement, la
recherche, l'enseignement et la formation professionnelle."
85. Le Traité prévoit trois étapes pour réaliser ces objectifs. Au cours de la première étape, d'une
durée de cinq ans – jusqu'en 2002 – l'Union économique aura comme objectif de préparer le terrain
pour la mise en oeuvre de la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes
physiques, prévue pour la deuxième étape, dont la durée est de cinq ans. Pour la troisième étape, qui
34
Article premier du Traité instituant la CEMAC.
35
WT/COMTD/N/13 et WT/COMTD/24.
36
Acte additionnel no 01/2000/CEMAC/CJ/CE.
37
Décision no 6/98-UDEAC-CEMAC-CE-33.
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débute en 2008, les membres de la CEMAC ont l'intention de s'accorder sur des politiques sectorielles
communes.
86. L'Union monétaire concrétise au sein de la nouvelle structure qu'est la CEMAC, la politique
en la matière qui existe entre les pays en question depuis leur indépendance, ainsi que les liens avec la
France, tels que modifiés par des événements ultérieurs.38 En 1959, le Cameroun, la République
centrafricaine, le Congo, le Gabon et le Tchad avaient créé la Banque centrale des États de l'Afrique
équatoriale et du Cameroun (BCEAC), qui avait pour mission de gérer l'émission du franc CFA.
Suite aux nouveaux accords de coopération monétaire passés avec la France en 1972, celle-ci avait été
remplacée par la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). La BEAC a son siège à Yaoundé,
au Cameroun, et accomplit les fonctions de banque centrale pour tous les États membres de l'UMAC.
Le secteur des services financiers est sujet à la réglementation communautaire et soumis à la
surveillance de la Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC).
87. Les actes récents des membres de la CEMAC démontrent une préparation de leurs unions
économiques et monétaires à plusieurs niveaux. Premièrement, les membres de la CEMAC se sont
penchés sur l'approfondissement des quatre libertés au sein du marché commun:
- au sujet de la libre circulation des personnes physiques, les membres se sont accordés
sur le traitement national des étudiants des pays membres, sur l'agrément des experts
comptables et des conseils fiscaux40;
- au sujet de la libre circulation des capitaux, la Charte sur les investissements a été
adoptée41; et
- au sujet de la libre circulation des services, les membres veulent faire avancer les
possibilités d'interconnexion de l'infrastructure sous-jacente au marché commun, avec
des accords notamment sur le réseau routier, les télécoms et le transport aérien.42
38
Voir http://www.izf.net/izf/Institutions/Institutions/Zone/Historique.htm.
39
Directive n° 1/99-CEMAC-028-CM-03 portant Harmonisation des législations des États membres en
matière de Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et du Droit d’accise.
40
Règlement n° 9/99/UEAC-019-CM-02 relatif au traitement national à accorder aux étudiants
ressortissant des pays membres de la Communauté; Décision n° 22/99/UEAC-10-C-CM-02 portant agrément
des Professionnels libéraux de la comptabilité; Décision n° 23/99/UEAC-010-D-CM-02 portant agrément des
Conseils fiscaux.
41
Règlement n° 17/99/CEMAC-020-CM-03 relatif à la Charte des investissements de la CEMAC.
42
Règlement no 7/00/CEMAC-062-CM-04 adoptant l’Accord intergouvernemental portant création du
Centre sous-régional de Maintenance des télécommunications des pays d’Afrique centrale, Membres de la
Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC); Règlement no 9/00/CEMAC-067-CM-04
portant adoption du réseau routier intégrateur et prioritaire de la CEMAC; Règlement no 10/00-CEMAC-066-
CM-04 portant adoption du Code de l’aviation civile de la CEMAC; Règlement n ° 6/99/CEMAC-003-CM-02
portant adoption de l’Accord relatif au transport aérien entre les États membres de la CEMAC.
Gabon WT/TPR/S/86
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membres se sont accordés sur la réglementation pour s'assurer des conditions de concurrence sur le
marché commun.43
90. Le Gabon fait partie des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), avec lesquels
l'UE a conclu l'Accord de partenariat. Cet accord est entré en vigueur le 1er mars 2000 et a été signé le
23 juin 2000 à Cotonou, au Bénin.45 Il remplace la Convention de Lomé, en place depuis 1975, dont
la quatrième prolongation est arrivée à expiration fin février 2000. Des 71 pays ACP, 55 sont
Membres de l'OMC et 40 sont des pays moins avancés (PMA).
91. Les dispositions commerciales sont l'un des mécanismes de coopération entre les pays de
l'ACP et de l'UE. Cette dernière admet en régime de franchise les produits industriels et les produits
agricoles transformés originaires de 70 pays ACP sur la base de la non-réciprocité (l'Accord sur le
commerce, le développement et la coopération s'applique à l'Afrique du Sud). Les protocoles sur le
rhum46 et les bananes47 de la quatrième Convention de Lomé sont suspendus, mais les protocoles 3
et 4 sur le sucre, et le bœuf et le veau, respectivement sont toujours en vigueur. Le Gabon ne figure
pas parmi les pays de l'ACP bénéficiaires des protocoles actuellement en vigueur.48
92. Aucune décision n'a été prise par les Membres de l'OMC au sujet de la demande des parties
de l'ACP et de l'UE pour une dérogation aux obligations de l'UE au titre de l'Article I:1 du GATT
de 1994 (qui concerne le traitement NPF). Cette demande concerne la période allant du 1er mars 2000
au 31 décembre 2007, date à laquelle de nouveaux arrangements commerciaux compatibles avec les
règles de l'OMC doivent être conclus.49 L'UE s'est engagée à accorder l'accès en franchise de droits
d'ici à 2005 au plus tard à "pratiquement tous les produits provenant de tous les PMA".50 Pour les
pays de l'ACP qui ne sont pas des PMA, parmi lesquels se trouve le Gabon, l'UE prévoit trois options:
la conclusion d'un accord de partenariat sur une base bilatérale; la conclusion d'un accord de
43
Règlement no 1/99/UEAC-CM-639 portant Réglementation des pratiques commerciales
anticoncurrentielles.
44
Directive no 01/00/UEAC-064-CM-04 relative à la mise en place de la surveillance multilatérale des
politiques macro-économiques au sein des États membres de la CEMAC; Décision no 1/00/UEAC-064-CM-04
relative à la détermination du calendrier de la mise en place de la surveillance multilatérale des politiques
macro-économiques au sein des États membres de la CEMAC.
45
Communiqué de presse de la Commission européenne, IP/00/640.
46
Le rhum produit par les pays de l'ACP est admis en franchise à compter du 1er janvier 2000 et le
rhum de grande qualité, à compter de 2003, en vertu de l'accord conclu avec les États-Unis sur les boissons
spiritueuses (JO L 155, 1997).
47
Les préférences dont bénéficient les bananes résultent de l'Article 1 de l'Annexe V de l'Accord de
partenariat dans le cadre de la nouvelle organisation commune du marché des bananes de la Communauté
(Règlement du Conseil no 404/93 tel que modifié) qui doit remplacer le régime ayant fait l'objet des procédures
de règlement des différends de l'OMC.
48
Parmi les autres membres de la CEMAC, il est à signaler que le Cameroun était bénéficiaire du
protocole sur les bananes, et le Congo reste bénéficiaire du protocole sur le sucre.
49
G/C/W/187. La dérogation accordée par l'OMC (WT/L/186), qui prorogeait la dérogation au titre de
l'article I (NPF) du GATT pour la quatrième Convention de Lomé entre les pays de l'ACP et de la CEE
(document du GATT L/7694), a pris fin le 29 février 2000.
50
Article 37, G/C/W/187/Add.1.
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partenariat économique régional (ARPA) entre l'UE et un groupe régional (par exemple, la CEMAC);
ou l'intégration au Système généralisé de préférences (SGP) de l'UE.
93. Selon une analyse conjointe de l'option SGP pour les 31 pays de l'ACP qui ne sont pas des
PMA, effectuée par des experts de l'UE et des pays de l'ACP, le SGP constitue un cadre
considérablement différent pour les relations commerciales, car les préférences ne sont pas
contractuelles.51 L'analyse a aussi permis de constater qu'un accès aux marchés "globalement
équivalent" dans le cadre du SGP ne s'appliquerait qu'à neuf des 31 pays de l'ACP n'étant pas des
PMA, surtout parce que l'accès préférentiel prévu en vertu des protocoles de la Convention de Lomé
sur les marchandises, dont ceux sur le sucre, et le bœuf et le veau, avaient été reconduits dans l'Accord
de partenariat. Le Gabon figure parmi les pays de l'ACP pour lesquels l'accès aux marchés est
"globalement équivalent" dans le cadre du SGP.
94. La conclusion d'un accord bilatéral ou un ARPA aura, comme élément majeur, la disparition
des préférences commerciales non réciproques en faveur des pays de l'ACP. En effet, tout accord
prévoit qu'au terme de la transition – l'année 2020 au plus tard – le pays concerné de l'ACP aura
éliminé ses droits de douanes sur les importations en provenance de l'UE, accordant ainsi un accès
préférentiel aux produits de l'UE. Par conséquent, les recettes fiscales seront en baisse et la
concurrence sera plus forte sur les marchés domestiques des pays de l'ACP concernés par de tels
accords. En revanche, les consommateurs bénéficieront de la baisse des prix et de l'effet stimulateur
sur les entreprises nationales. Des études économiques précises sont toutefois nécessaires pour
évaluer l'impact précis sur chacune des économies des pays de l'ACP.
a) Commercial
95. Le Gabon a conclu au fil des années de nombreux accords bilatéraux commerciaux et de
coopération économique. Parmi ceux-ci, il importe de signaler l'accord conclu en 1983 avec la
France, premier partenaire commercial du Gabon. D'autres accords sont en cours de négociation.
b) Investissement
96. Le Gabon est membre de l'Agence multilatérale pour l'investissement (MIGA) et du Centre
international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) depuis 1994. Le
Gabon est également partie des accords bilatéraux suivants:
51
CE/TFN/GCEC3/29-EN, ACP/00/177/99 [En ligne], que l'on peut consulter à l'adresse suivante:
http://europa.int.eu/comm/dg08/event/gsp_en.pdf [14 juin 1999].
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