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besoins du groupe. Par conséquent, les ressources de l’État comprennent également les
recettes publiques, telles que les impôts, qui servent à financer le budget. La survie d’une
nation dépend de la participation économique de sa population par le biais des impôts, afin de
répondre aux besoins du peuple dont elle est responsable. Les impôts sont un mode
d'organisation de la vie sociale, elle est donc étroitement liée à la société humaine. Les
communautés appelées « la civitas » ont toujours été imposées, que ce soit par l'ancien empire
romain ou par les seigneurs féodaux médiévaux et l'Église.
Lorsque nous nous tournons vers les philosophes politique, selon Montesquieu, « l’impôt est
une proportion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre ou pour
en jouir plus agréablement ».1 Selon lui, l'impôt est un échange et un acte de confiance dans le
gouvernement, dont le consentement à l'impôt n'est que l'effet.
Quant aux économistes ils le définissent d’une autre manière. Selon Adam Smith, « l'impôt est
la contribution de tous les membres de la société, ou d'une partie de ses membres, aux
dépenses du gouvernement ».2 Cette définition complète les grandes règles fiscales permettant
l'établissement d'un impôt juste et non arbitraire.
Selon Gaston JEZE l'impôt se présente comme « une prestation de valeur pécuniaire exigée
des individus d'après des règles fixes, en vue de couvrir des dépenses d'intérêt général, et
uniquement à raison du fait que les individus qui doivent les payer sont membres d'une
communauté politique organisée ».3 Cette définition de Gaston JEZE sur l'impôt nous
renseigne que, de par son objet, celui-ci fait fonctionner la collectivité nationale, l'Etat. Mais
Dans un pays comme le Sénégal, le système fiscal est dit déclaratif, c'est-à-dire que c'est le
contribuable4 qui, conformément aux dispositions du Code Général des Impôts (CGI), souscrit
périodiquement à des déclarations devant servir à liquidation de sa dette fiscale. Les
déclarations faites par le contribuable sont présumées sincères et exactes et engagent ainsi sa
responsabilité.
On suppose que la déclaration faite par le contribuable est véridique et exacte et engage donc
la responsabilité du contribuable.
Contrairement à la France, où la collecte des impôts est approuvée chaque année par le
Parlement avec l'approbation de la loi de finances nationales, au Sénégal, le pouvoir de
collecter les impôts est permanent et inscrit dans la loi fiscale, qui est l'instrument efficace de
la loi de finances nationales. En l’espèce, le CGI5 (Loi n° 2012-31 du 31 décembre 2012) a été
modifié à plusieurs reprises. C’est pour cette raison que le Sénégal aurait consolidé ses
recettes fiscales. Autrement dit, « qu'elles sont des recettes qui, une fois créées ne sont plus
remises en question chaque année jusqu'à ce que d'autres lois de recettes viennent en décider
autrement, soit en modifiant le taux, soit en modifiant l'assiette » 6. Au Sénégal, la plupart des
ressources financières du pays proviennent des impôts, ce qui les rend plus importantes
qu'autoritaires.
« La politique fiscale mise en œuvre au Sénégal depuis quelques décennies traduit la volonté
des pouvoirs publics de faire de la fiscalité un instrument apte à mobiliser de façon optimale
les ressources nécessaires à la couverture des charges publiques, à promouvoir la croissance
économique et à améliorer l'environnement des affaires. La nécessité d'atteindre ces objectifs,
à la fois multiples et variés, a conduit le législateur a modifié à maintes reprises le CGI,
entraînant ainsi une complexification du dispositif, aussi bien pour les praticiens de la matière
que pour les contribuables ».7
A ce titre, les impôts sont régulés par la fiscalité et constituent une préoccupation constante
des entreprises. Cette fiscalité dispose d'une documentation historique remontant à l'Antiquité.
La fiscalité désigne l'ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d'un
pays. Elle joue un rôle important dans l'économie du pays, participe effectivement au
financement des besoins du pays et est une source de dépenses publiques.9
- Les autorités fiscales sont habilitées à percevoir, prélever, administrer et, le cas échéant,
imposer des pénalités. Elle exerce le droit de percevoir tous les impôts au profit du trésor
national.
- Les contribuables, en bons citoyens, déposent leurs déclarations à temps et paient leurs
impôts dus.
Ces deux objectifs parfaitement compatibles comportent évidemment des différences et des
difficultés significatives. En fait, dans la pratique fiscale quotidienne, des points de vue
différents apparaissent souvent entre les deux parties.
Cela peut arriver, si l'administration fiscale constate des lacunes ou des divergences dans la
déclaration d'un contribuable, elle peut procéder à des ajustements sur la base de procédures
fiscales automatiques ou de procédures de vérification, selon le cas. Dans le second cas, si la
comptabilité du contribuable est jugée non concluante, le chiffre d'affaires du contribuable
pourra également être reconstitué.
A ces différents cas s’ajoutent ceux-ci, si les autorités fiscales demandent des documents au
contribuable, et qu’ils ne respectent pas cette obligation, ils seront automatiquement imposés.
Notre sujet étant la gestion du contentieux fiscal au Sénégal, nous metton ces situations en
avant car elles sont à l’origine de litiges entre le contribuable et l’administration fiscale.
Par contentieux, on entend toute procédure engagée à la suite d'un litige par un contribuable
ou à l'initiative d'une administration et visant à appliquer la loi, à déterminer l'assiette fiscale
ou à corriger des erreurs dans la comptabilisation des impôts. C'est ce que l'on appelle un
contentieux fiscal, par opposition à une action en recouvrement, dans laquelle nous avons la
présence d’un titre exécutoire émis par l'administration fiscale attestant de l'existence d'une
créance détenue par celle-ci à l'égard du contribuable. Concrètement la mise en recouvrement
atteste du fait que l'administration fiscale réclame une certaine somme au contribuable.
Donc le terme « contentieux » connait deux acceptions. Au sens strict, il désigne les litiges
portés devant un juge et réglés selon des procédures juridictionnelles. Mais, cette définition
serait trop réductrice en ce sens qu'elle ne reflèterait pas tous les aspects du contentieux fiscal.
En effet, la plupart des différends se règlent à l'occasion de la phase administrative. Cette
dernière est primordiale pour la saisine du juge. En effet, le contribuable doit d'abord
présenter une réclamation préalable devant l'administration fiscale avant de saisir le juge.
Dès lors, le contentieux fiscal est défini au sens large par Thierry Lambert comme «
l'ensemble des règles de procédures tant auprès de l'Administration que devant les juridictions
compétentes, pour l'examen des réclamations qui mettent en cause le bien-fondé de la quotité
des impôts, droits et taxes et pour l'application des pénalités relatives aux contraventions
fiscales soumises à l'appréciation du juge. »11
Il faut préciser qu'au Sénégal, le législateur n'a pas donné une définition du contentieux fiscal
contrairement à son homologue français qui le prévoit dans le livre de procédures fiscales
(LPF). Ainsi aux termes des dispositions de l'article L.190 du livre précité, « le contentieux est
l'ensemble des règles relatives aux impôts, contributions, droits, taxes, redevances, soultes et
pénalités établis ou recouvrés par les agents de l'Administration, lorsqu'elles tendent à obtenir
Le législateur a reconnu la position de force des autorités fiscales et a cherché à leur accorder
un statut égal. Ainsi, avant d'exercer ses droits, l'administration fiscale doit prendre certaines
mesures pour garantir les droits du contribuable. Si un litige survient entre l'administration
fiscale et le contribuable, celui-ci a le droit de déposer une objection. Une fois que le
contribuable décide de faire appel, d’autres acteurs interviendront pour résoudre le litige. Cela
dépendra de la nature du litige et du stade du litige.
Toutefois, en règle générale, le contribuable doit d'abord déposer une réclamation auprès de
l'administration fiscale. Les litiges peuvent être résolus à ce stade. Si un contribuable n'est pas
satisfait de la décision du gouvernement, il peut faire appel au tribunal en dernier recours.
Personne ne peut nier que le litige constitue une garantie et une bonne défense pour les
contribuables. Cependant, il ne suffit pas d’être convaincu de son utilité, il faut aussi connaître
la marche à suivre.
Maîtriser les secrets des procédures fiscales, notamment contentieuses, constitue donc un
enjeu majeur tant pour les opérateurs économiques que pour le grand public. Une certaine
formalité et un certain ordre doivent être respectés lors de la prise de rendez-vous. Et si le
contribuable présente également un argument valable, le recours a plus de chances d’aboutir.
Les contentieux fiscaux se sont considérablement accrus ces dernières années, ce qui est
normal dans un pays de droit comme le Sénégal, où la constitution vise à protéger les droits
des citoyens.
L’État de droit et les réformes mises en œuvre ont imprégné la pratique de l’administration
fiscale, notamment au niveau des procédures judiciaires. Les recherches sur ce sujet étant très
vastes, notre étude se limite aux différentes étapes du litige et à la disponibilité des recours
offerts aux contribuables.
En outre, les contribuables qui estiment avoir payé plus que ce qui leur est dû au Trésor
peuvent déposer une demande de remboursement des trop-payés ou en application de l'article
693 du CGI relatif aux impôts indirects et assimilés, les contribuables peuvent demander le
remboursement des droits de douane qu'ils estiment non exigibles. Les contribuables peuvent
également déposer une plainte hiérarchique auprès du Ministre des Finances ou du
Commissaire aux Impôts et aux Domaines pour contester la validité des impôts déterminés à
l'issue d'un contrôle fiscal.
Au stade judiciaire d'un litige, c'est le juge compétent qui intervient pour résoudre le litige
entre l'administration fiscale et le contribuable, si l'administration fiscale et le contribuable ne
sont pas satisfaits. Le législateur prévoit, d'une part, les litiges relatifs au fondement et, d'autre
part, les litiges relatifs à l'utilisation. Dans le cadre des litiges sous-jacents, les litiges évoqués
concernent :
1. Les impôts, droits, frais, redevances, intérêts, amendes et pénalités imposés par lui :
La CGI gère les actions en recouvrement uniquement lorsque l'appel vise à obtenir un sursis
au recouvrement d'un acte ou d'une procédure exécutoire utilisée par l'auditeur.
A la suite, des divers éléments que nous avons pu recueillir nous pouvons nous questionner de
la manière suivante : est-ce que le contentieux fiscal serait-il bien géré au Sénégal ?
Après diverses recherches sur le sujet, nous avons pu remarquer que ce sujet revêt divers
intérêts aussi pertinents les uns que les autres.
Un intérêt théorique, qui réside dans le fait qu'il permet de clarifier la loi fiscale et de garantir
la sécurité juridique des contribuables. En effet, lorsque les contribuables contestent les
décisions de l'administration fiscale, les tribunaux sont amenés à interpréter la loi fiscale.
Cette interprétation contribue à clarifier la loi fiscale et à en assurer une application uniforme.
Ainsi, le contentieux fiscal est un élément essentiel du droit fiscal. Il permet de clarifier la loi
fiscale, de garantir la sécurité juridique des contribuables, et de développer le droit fiscal.
Un intérêt pratique, car nous constatons que le gouvernement actuel cherche à accélérer le
rythme de mise en œuvre de ces réformes en dotant le pays d’armes juridiques capables de
protéger les droits de ses citoyens et de promouvoir le respect de la loi.
Cependant, les changements fréquents apportés au système fiscal ne favorisent pas une
compréhension commune des règles et des relations entre l'administration fiscale et les
contribuables, et entraînent souvent des erreurs d'interprétation qui dépendent de la
compréhension de chacun. Ceci, combiné aux retards administratifs, n’incite généralement
pas les contribuables.
La gestion du contentieux fiscal est un enjeu important pour le Sénégal. Le pays a connu une
croissance économique importante ces dernières années, ce qui a conduit à une augmentation
des recettes fiscales. Cependant, la croissance du contentieux fiscal est également notable. En
2022, le montant des litiges fiscaux en cours au Sénégal s'élevait à plus de 100 milliards de
francs CFA.
La gestion efficace du contentieux fiscal est donc essentielle pour le Sénégal. Elle permet
d'assurer le recouvrement des recettes fiscales, de garantir l'équité de la fiscalité, et de
protéger les droits des contribuables.
Dès lors, l'étude de notre sujet s'articulera autour de deux parties. Le cadre cohérent de la
gestion du contentieux fiscal dans une première partie et le cadre perfectible de celle-ci dans
une seconde partie.
Première partie : un cadre cohérent de la gestion du contentieux fiscal
Le contentieux fiscal est régi par un cadre juridique (chapitre 1) qui nous permet de faire
l’analyse actuelle de la gestion du contentieux fiscal (chapitre 2).
Cette partie s’articulera sous deux axes : le contenu du cadre juridique (section 1) et l’étendu du cadre
institutionnel (section 2).
Au Sénégal, le cadre juridique du contentieux fiscal est solidement ancré dans la législation
nationale. Il repose principalement sur le Code général des impôts, qui définit les règles
fiscales applicables aux contribuables. C’est pourquoi dans cette section, nous parlerons de
l’étendu du cadre réglementaire (Paragraphe I) et de l’étendu du cadre institutionnel
(Paragraphe II).
Alors, si nous devons parler d’un cadre réglementaire c’est pour mettre en avant les règles
auxquelles doivent se conformer l’administration fiscale et le contribuable en matière de
contentieux fiscal. Dès lors, nous parlerons des conditions d’élaboration de la norme fiscale
(A) et du degré de sécurité juridique de celle-ci (B).
Les contribuables sont insuffisamment associés à la réflexion sur la norme fiscale pour
pouvoir contribuer à l’amélioration de sa qualité. La consultation des entreprises, à travers
leurs organisations professionnelles, est fréquente pour la préparation des textes sectoriels et
pour l’élaboration des instructions administratives d’application de la loi, mais elle n’est ni
formalisée ni systématique. La consultation des particuliers est rare, faute d’organismes
représentatifs. C’est pourquoi il apparaît souhaitable que la consultation des contribuables soit
véritablement organisée. Ceci permettrait d’éviter que des problèmes d’application
apparaissent tardivement, après le vote de la loi ou la publication de l’instruction et qu’ils ne
puissent être traités que par le contentieux.
En effet, le principe de non rétroactivité n’est pas absolu en droit fiscal et connaît deux
exceptions :
- la « petite rétroactivité » qui désigne l’application de droit des dispositions des lois de
finances votées en fin d’année aux revenus perçus et aux résultats réalisés au cours de cette
même année en matière d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés ;
- les lois de validation. Alors que la première forme de rétroactivité est surtout critiquée
lorsqu’elle est défavorable aux contribuables, la seconde est moins bien comprise encore. Il
convient toutefois de souligner que l’utilisation des lois de validation a été strictement
encadrée par le Conseil constitutionnel. Celles-ci doivent respecter les décisions de justice
passées en force de chose jugée et n’intervenir que dans un but d’intérêt général
Ainsi, la doctrine peut anticiper la loi elle-même lorsqu’il faut limiter les effets économiques néfastes
qui pourraient résulter d’un différé d’application des mesures nouvelles. Il peut aussi arriver que la
doctrine administrative soit contraire à la loi et se révèle plus restrictive ou plus favorable que celle-ci
pour le contribuable.
Malgré ses défauts, la doctrine publiée est essentielle dans le dispositif visant à assurer la sécurité
juridique des contribuables. Elle constitue pour ces derniers une protection efficace puisque
l’administration ne peut rehausser le revenu imposable d’un contribuable qui a appliqué la loi selon
l’interprétation qu’elle en avait retenue dans ses instructions et circulaires.
En général, le cadre institutionnel renvoi à l’ensemble des institutions qui dirigent les citoyens
et l'Etat. Dans le cadre de notre travail, elle nous renvoi à toutes les institutions en lien avec la
gestion du contentieux fiscal.
La réduction du contentieux passe aussi par la promotion du recours consultatif auprès des
commissions mises sur pied dans le dispositif institutionnel pour désencombrer un peu les
bureaux du contentieux des recours contentieux dont le traitement accuse beaucoup de retard
en raison des lenteurs administratives. Sur ce, dans le dispositif institutionnel de la DGID, il
est prévu des commissions permanentes (A) et des commissions temporaires (B).
La loi fiscale a prévu des commissions paritaires dans le but de concilier les positions de
l'Administration et les usagers en cas de désaccord sur l'appréciation des questions de fait en
matière de contrôle sur place (article 704 du CGI). La commission paritaire siégeant au chef-
lieu de région est composée conformément à l'article 705 du CGI comme suit :
Il faut noter, enfin, que le secrétariat est assuré par un agent ayant au moins le grade
d'Inspecteur des impôts et domaines.
Elle peut aussi connaître les litiges relatifs aux cas Appréciation du caractère excessif ou non
du taux d'amortissement pratiqué suivants :
- S’il y a des réparations ont ou non pour effet de prolonger, de manière notable, la
durée d'utilisation de biens amortissables ;
Il faut signaler que la loi 2018-10 du 30 mars 2018 modifiant le Code Général des Impôts a
étendu les compétences de la commission. En sus des litiges relatifs aux cas précités, elle est
aussi compétente pour apprécier le caractère excessif ou non de la rémunération des
dirigeants; des modalités de calcul d'une provision déductibles; de l'intérêt de l'entreprise à
déduire une dépense ou une charge.
Les règles de procédure appliquées à la commission paritaire de conciliation sont posées par
les dispositions de l'article 701 du CGI.
Ainsi, aux termes dispositions du dernier alinéa de l'article précité << la commission est saisie
par le contribuable, par lettre adressée au Directeur général des Impôts et des Domaines à cet
effet, sur les questions qui relèvent de sa compétence ». Le recours est accompagné de
l'ensemble des pièces de procédure. Le Directeur général des Impôts et des Domaines
transmet la demande du contribuable, avec les observations du service de contrôle, au
président pour avis dans les 15jours qui suivent sa réception. La commission se réunit sur
convocation de son président, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout
autre moyen susceptible d'assurer la convocation des membres avec date certaine de réception
de celle-ci.
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Elle dispose d'un délai de deux (02) mois, à compter de la date de sa saisine, pour donner un
avis motivé sur les questions qui lui sont soumises. Les parties sont convoquées vingt (20)
jours au moins avant la date de la réunion et transmettent leurs observations écrites. Le
contribuable peut se faire assister par une personne de son choix, ou se faire représenter par
un mandataire dûment habilité. La commission délibère valablement lorsque la majorité de
ses membres sont présents. En cas de partage des voix, celle du président est prépondérante.
Lorsqu'un membre d'une commission a des intérêts auprès du contribuable concerné ou est en
relation d'affaire avec celui-ci, il ne peut participer aux délibérations. Elle est tenue de notifier
son avis, signé de l'ensemble de ses membres présents, au Directeur général des Impôts et des
Domaines et au contribuable concerné dans les huit (08) jours qui suivent la réunion. En
l'absence de notification d'avis sur des demandes parvenues à elle avant la convocation du
président, la commission est réputée s'être dessaisie.
L'avis de la commission ne lie pas les parties. L'Administration fiscale informe le contribuable
de sa décision suite à l'avis de la commission. Les irrégularités qui peuvent affecter la
compétence matérielle ou géographique de la commission, sa composition, le déroulement de
la séance, ou la motivation de l'avis qu’elle a rendu, ne constituent pas une cause de nullité de
la procédure d'imposition. Les membres de la commission sont soumis au secret
professionnel.
Quoique intéressantes au regard de leur compétence et du rôle de filtre qu'elles peuvent jouer
pour dégrossir le lot de contentieux fiscal à la DGID, les commissions ne sont pas encore
fonctionnelles malgré leur existence dans le dispositif institutionnel depuis 2004
En outre, la commission paritaire a des compétences très réduites ne portant que sur des
questions de fait.
Cependant, le législateur dans le but de renforcer le dispositif institutionnel a aussi érigé des
commissions temporaires pour la gestion du contentieux.
En effet, aux termes de l'article 703 du CGI, la commission siégeant au chef-lieu de région
comprend :
- Un Inspecteur des Impôts et Domaines ou son représentant ;
Les fonctions de secrétaire sont assurées par un Inspecteur des impôts qui assiste aux réunions
La commission est présidée par un magistrat désigné par le président du Tribunal de Grande
Instance (TGI)
En outre, selon l'article 702 du CGI la commission spéciale en matière d'enregistrement est
compétente pour fixer la valeur à retenir comme base taxable, lorsque l'administration a
rehaussé le prix ou l'évaluation ayant servi à la liquidation des droits.
En effet, cette commission peut connaitre tous les actes ou déclarations constatant la
transmission ou l'énonciation de biens soumis à un droit proportionnel d'enregistrement.
Pour une meilleure gestion du contentieux l'autorité administrative a institué les commissions
temporaires. Cependant, il faut préciser que ces commissions ne sont pas instituées par le
CGI.
Ainsi, le minimum que l'administration puisse faire pour raffermir ses relations avec les
usagers c'est de lui offrir un service de qualité. Et c'est dans ce sillage que s'inscrit l'institution
de ces commissions pour résoudre ce problème qui crées des lenteurs dans le traitement des
réclamations contentieuses.
Dans un premier temps, s'atteler à apurer le stock de recours administratifs non encore
instruits dans les meilleurs délais afin de permettre à l'administration fiscale de satisfaire une
vieille revendication des contribuables à savoir la gestion du contentieux en temps réel ;
Ensuite, assurer un traitement fluide des recours introduits.
Le CRA se réunit bimensuellement sauf cas de force majeur constatée par le Président, plus
précisément les mercredis à partir de 9 heures pour examiner les projets de réponse élaborés
par les Directions suite aux recours hiérarchiques dont elles ont été saisies.
C'est le Bureau du contentieux de la DLCI qui assure le secrétariat. Toute Direction saisie,
pour éléments d'appréciation, dispose d'un délai de quinze (15) jours pour transmettre lesdits
éléments au Directeur général.
Avant chaque réunion, le Directeur de la DLCI dresse une liste des recours à examiner. Selon
la note de service précitée, les dossiers programmés comprennent le projet de réponse de la
Direction saisie, la demande du contribuable, les pièces de la procédure ainsi que les
observations sur les points objets du litige présentées sous la forme d'un tableau synthétique.
Les pièces des dossiers Wind programmés sont communiquées aux membres de la
commission 72 heures avant la réunion.
Les projets de réponses présentés sont discutés en commission. Toutefois, la rédaction finale
du projet de réponse revient à la DLCI qui dispose d'une semaine pour présenter son rapport
au Directeur général.
La CRA présente au Directeur général au plus tard dix (10) jours après la fin de chaque
trimestre, un rapport sur l'état de traitement des recours administratifs.
En effet, avec la volonté des autorités de bâtir un système fiscal efficace pour une
mobilisation optimale des ressources nécessaires à la couverture des charges publiques, la
DGID à travers la circulaire n°0000011 MEFP/DGID a mis sur pied la commission
d'instruction des propositions d'admission en non-valeur
Pour rappel, l'article 56 du décret n°2011-1880 du 20 octobre 2011 portant Règlement général
sur la comptabilité publique (RGCP) met sous la responsabilité des comptables publics, le
recouvrement de tous les droits qu'ils ont pris en charge. Ils sont tenus de justifier l'apurement
de ces droits de valeur par leur recouvrement effectif, leur réduction ou annulation ou leur
admission en non-
Pour rappel, l'article 56 du décret n°2011-1880 du 20 octobre 2011 portant Règlement général
sur la comptabilité publique (RGCP) met sous la responsabilité des comptables publics, le
recouvrement de tous les droits qu'ils ont pris en charge. Ils sont tenus de justifier l'apurement
de ces droits par leur recouvrement effectif, leur réduction ou annulation ou leur admission en
non- valeur.
La CIPA est présidée par le Directeur du Recouvrement, assisté par le chef du Bureau chargé
du contentieux de la DREC qui en assure le secrétariat.
La CIPA se réunit sur convocation de son Président à chaque fois que de besoin, en fonction
des requêtes qui lui sont transmises. Les travaux commencent par une présentation exhaustive
des propositions à examiner par le secrétaire de la commission. Elle est suivie d'un débat au
cours duquel chaque membre exprime un avis motivé sur la proposition qui lui est soumise. Il
faut noter que la commission peut, lors d'une séance, examiner les propositions d'admission
en non-valeur émanant d'un ou plusieurs bureaux de recouvrement.
- Soit d'un rejet, lorsqu'il juge que la créance est toujours recouvrable ou que le
comptable n'a pas effectué les diligences préalables nécessaires à une proposition
d'admission en non- valeur.
La proposition d'admission en non-valeur ayant fait l'objet d'une décision d'acceptation est
transmise à la Direction du recouvrement (DREC) qui se chargera après traitement de la
retourner par voie hiérarchique, au chef de bureau du recouvrement ayant initié la procédure.
Toutefois, force est de signaler lorsque pour un même contribuable, la proposition d'admission
en non-valeur porte sur un montant qui excède cent (100) millions de francs CFA. la décision
est prise en dernier ressort par le Ministre en charge des finances, qui peut, cependant,
déléguer cette compétence au Directeur général
Il est évident que toutes ces commissions prévues dans notre dispositif institutionnel
constituent des solutions pertinentes face à la problématique de la gestion du contentieux
fiscal par la DGID. En revanche, il serait pertinent de s'interroger sur la valeur juridique de
ces commissions temporaires instituées par décision de l'autorité administrative.
Donc, le défaut de saisine des commissions prévues à l'article 700 est une cause d'irrégularité
de la procédure d'imposition entraînant une décharge des pénalités". Même si le recours
devant les commissions n'est pas très usité dans la pratique, il est important de noter leur
existence légale. Il s'y ajoute que ces commissions peuvent être d'une grande utilité pour les
contribuables lorsqu'on sait que le recours juridictionnel n'est pas à leur portée du fait de la
lourdeur des procédures en vigueur.
Ainsi, grâce à ce solide cadre juridique, les contribuables sénégalais ont la possibilité de
résoudre les litiges fiscaux de manière équitable et transparente, en faisant appel à divers
mécanismes de résolution, allant des recours gracieux aux recours judiciaires.
En plus des pouvoirs dont elle s'arroge, l'administration fiscale est tenue d'assurer
efficacement les garanties du contribuable pour plus d'équilibre. C'est pourquoi, différents
types de recours sont offerts au contribuable par le législateur pour contester l'impôt. En effet,
il a la possibilité de contester l'impôt par voie administrative en invitant l'administration à
revenir sur sa décision ou par voie juridictionnelle en saisissant le juge de l'impôt.
Dans la pratique administrative, le contribuable qui n'est pas satisfait a la possibilité d'exercer
un recours amiable : on parle de recours gracieux lorsque le recours est adressé à l'auteur de
l'acte et est porté auprès des centres des services fiscaux (A) ou de recours hiérarchique
lorsqu'il est adressé à son supérieur hiérarchique (B).
A- Le recours gracieux
Les déclarations souscrites par les contribuables et les avis d'imposition ou de mise en
recouvrement établis par l'administration peuvent être entachées d'erreurs ou d'omissions. Il
n'existe pas véritablement de contestation. Il s'agit de rectifier une simple erreur qui peut avoir
été commise aussi bien par le contribuable que par le service. Il serait inconcevable que le
contribuable s'adresse directement au juge, alors que l'administration aurait procédé à cette
rectification si la demande lui avait été faite. Le recours juridictionnel ne manquerait pas de
paraître inopportun, voire abusif. Il est donc nécessaire d'aménager des procédures qui
permettent de réparer rapidement les erreurs les plus courantes, d'accélérer le règlement des
litiges et d'éviter l'encombrement des tribunaux.
C'est pourquoi aux termes des dispositions de l'article 706 du CGI, les bureaux en charge des
recours gracieux sont compétents pour l'examen des demandes présentées par les
contribuables en vue d'obtenir une mesure de bienveillance portant abandon ou atténuation
des impositions ou des pénalités mises à leur charge. L'article 60 du décret n°2011-1180 du 24
novembre 2011 portant règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) ajoute << les
réclamations tendant à obtenir une décharge ou une réduction en vue soit de réparer des
erreurs commises dans l'assiette ou le calcul des impositions, soit de bénéficier d'une
disposition législative ou réglementaire, sont adressées au Ministre chargé des Finances >>.
Dans ce cadre, les bureaux chargés du recours gracieux connaissent des demandes tendant à
obtenir des remises totales ou partielles d'impôts directs régulièrement établis lorsque le
contribuable est dans l'impossibilité de payer par suite de gêne ou d'indigence (ancien article
706).
Et les demandes par lesquelles le contribuable, qui reconnaît le bien-fondé d'une imposition
établie à son encontre, introduit une demande en remise ou modération en cas d'événements le
mettant dans l'impossibilité de se libérer de sa dette fiscale (nouvel article 706 CGI). Ce
même article précise, qu'aucune remise ou modération ne peut être accordée sur les impôts
effectivement collectés ainsi que les pénalités pour manœuvres frauduleuses."
Il y a lieu de souligner que la mise en œuvre des nouvelles dispositions de l'article 706 se
heurte dans le fond aux dispositions de l'article 672 susvisé, et à ce qu'aucune autorité
publique ne puisse accorder de remises totales ou partielles d'impôts à des personnes morales
ou à des personnes physiques qui ne sont pas en situation de gêne ou d'indigence sans en
devenir personnellement responsable aux termes des dispositions de l'article 715 du CGL
Il est à remarquer que les contribuables peuvent solliciter dans le cadre des bureaux chargés
des recours gracieux uniquement la décharge ou l'atténuation des sanctions appliquées par
l'administration. Quant aux sanctions pénales (amendes, confiscations, peines de prison)
prononcées par les tribunaux répressifs, leur remise ou leur atténuation ne peut être sollicitée
que par la voie du recours en grâce ou dans le cadre de la procédure pénale.
1- La remise gracieuse
Aux termes de l'article 706 du CGI, le contribuable qui ne conteste pas le bien-fondé de la
dette mise à sa charge peut faire appel à la bienveillance de l'autorité administrative pour
cause de difficultés, d'indigence ou de gêne. En effet, lorsque l'imposition est établie suite à
une déclaration faite par le contribuable lui-même ou lorsque celui-ci est convaincu du bien-
fondé des redressements arrêtés à son encontre, il ne peut valablement contester l'imposition
ainsi établie. Il peut, seulement, dans le cadre d'une demande écrite, en solliciter l'atténuation,
voire la remise totale. La remise gracieuse n'est donc pas, à proprement parler, un mode de
règlement des litiges en ce sens que c'est une faculté laissée à l'appréciation discrétionnaire de
l'Administration.
La lettre n°65DGID DLEC BC du 07 MARS 2014, illustre ce type de recours et définit ses
modalités d'utilisation. La demande de remise gracieuse n'est pas suspensive du recouvrement
n'est soumise à aucune condition au regard des délais de présentation. Elle doit être
accompagnée du titre exécutoire dont il a reçu notification ainsi que des justificatifs de sa
difficulté, de son indigence ou de sa gène.
La demande de remise gracieuse doit, quels que soient le motif et le montant des cotisations,
être adressée et déposée auprès du chef de service des impôts compétents, avec l'ensemble des
justificatifs de la situation ayant motivé la demande. Celui-ci l'instruit et transmet le dossier à
ses supérieurs hiérarchiques. Après validation, la décision est notifiée au contribuable.
Le défaut de réponse dans le délai susvisé équivaut à un rejet de la demande du contribuable.
Les demandes de remise gracieuse ne peuvent faire l'objet de recours juridictionnel.
2- L'admission en non-valeur
L'admission en non-valeur est une mesure d'ordre comptable qui a pour but de décharger le
comptable public des créances irrécouvrables. Ces créances sont généralement des prises en
charge au niveau du bureau de recouvrement suite à des procédures contradictoires, des
dégrèvements ou remboursements, ou des remises gracieuses accordées au contribuable en
difficulté. Dans ce cas, il s'agit de constater que les démarches accomplies pour recouvrer une
créance n'ont pas abouti malgré les diligences du comptable. Elle concerne les créances dont
le recouvrement ne peut être effectué pour cause d'insolvabilité ou d'échec du recouvrement
amiable et forcé. Dans ce cas, le comptable secondaire doit présenter rapidement en non-
valeur les créances concernées. La décision d'admission en non-valeur décharge le comptable
de sa responsabilité pécuniaire.
Seul le ministre chargé des finances est habilité à prononcer l'admission en non-valeur des
titres de perception. Le service compètent instruit la demande du contribuable en fonction des
motivations et la soumet à la signature du ministre par voie hiérarchique. Le contribuable qui
n'arrive pas à obtenir satisfaction de la part du service qui a établi l'imposition peut intenter un
recours hiérarchique.
B- Le recours hiérarchique
Les réclamations sont individuelles. Toutefois, les membres de société de personnes qui
contestent les impôts à la charge de la société sont habilités à déposer une réclamation au nom
de la société pour laquelle ils agissent. Lorsqu'une personne introduit une réclamation pour le
compte d'autrui, elle doit justifier d'un mandat régulier délivré par le contribuable lui-même
ou par un mandataire expressément habilité à se substituer à lui.
Pour être recevable, le recours hiérarchique doit être déposé dans le délai de deux (2) mois à
compter de la notification qui lui est faite du titre de perception. La demande doit porter sur
des questions de droit et être appuyée des copies de tous les éléments de la procédure
contestée ainsi que les justifications du bien-fondé de la requête. Le recours hiérarchique n'est
pas recevable lorsque le contribuable a manifesté son acceptation des montants qui lui sont
réclamés au cours de la procédure de rappel de droits ou lorsqu’il a préalablement saisi le
tribunal d'un recours. Le recours hiérarchique peut porter sur les demandes de dégrèvement,
de remboursement et de restitution.
1- Le dégrèvement
Selon les dispositions de l'article 692 du CGI, le dégrèvement est exercé d'office par
l'administration, dès qu'elle constate une erreur. En effet, une fois le service des impôts
15 Ibidem
constate, par lui-même, une erreur de l'administration ou reçoit une décision régulière de
décharge, le service des impôts compétent peut, en l'absence de demande du contribuable,
proposer le dégrèvement.16
En matière d'impôts directs et taxes assimilées, le dégrèvement d'office est exercé dans deux
- erreur d’imposition ;
De façon spontanée par l'administration dès qu'elle constate une erreur. C'est les cas de double
emploi, faux emploi, décision administrative de décharge, décision de justice, etc.
Le contribuable qui ne dépose pas sa déclaration à bonne date peut faire l'objet d'une taxation
d'office de la part de l'administration. Cependant, il peut solliciter un dégrèvement de la dette
fiscale mise à sa charge. Toutefois, il lui appartiendra d'apporter la preuve que l'administration
a choisi des bases erronées.
2- Le remboursement
La demande de remboursement concerne en général les impôts sur le revenu des personnes
physiques qui font l'objet d'une retenue à la source. Lorsque le contribuable considère que le
montant de l'impôt qu'il a payé est supérieur à ce qu'il estime devoir au trésor public, il peut
demander un remboursement du surplus. La demande de remboursement doit être introduite
au plus tard le 30 mars de l'année suivante celle de l'imposition. Aux termes de l'article 692 du
CGI. L’action en remboursement est introduite par voie de réclamation dans les formes et
délais propres à chaque impôt.
3- La demande de restitution
En matière d'impôts indirects et taxes assimilés, toute personne physique ou morale qui
justifie d'un crédit de taxes peut demander la restitution. En effet, la restitution est possible
que lorsqu'il y a un crédit de TVA qui ne peut être résorbé par les déductions. La demande doit
porter sur un montant minimum de cinq cent mille francs (500 000 F) CFA et doit porter aussi
sur au moins une période de trois (03) mois.
La demande doit être déposée trimestriellement et au plus tard avant l'expiration d'un délai de
deux ans pour compter de l'acquisition des biens ou services. La demande de restitution doit
comporter :
Les demandes présentées sans les documents requis ou avec des documents ne respectant pas
l'ordre chronologique sont rejetées dans leur intégralité. Ainsi, la demande de restitution doit
être instruite par l'Administration dans un délai de soixante (60) jours à compter de la date de
dépôt de la demande.
Toutefois, ce délai ne peut excéder un (01) mois à compter de la date de dépôt de la demande
pour tout assujetti qui a déjà introduit avec succès une demande de restitution et qui, par
ailleurs, n'a pas fait l'objet de redressement fiscal lors des quatre (04) années précédant le
dépôt de cette première demande de restitution. Ce régime de faveur est remis immédiatement
en cause si toutes ou partie des demandes de restitution subséquentes introduites par l'assujetti
sont infondées ou si cet assujetti a fait ultérieurement l'objet de redressement.
Le remboursement du crédit doit intervenir dans les quinze (15) jours qui suivent
l'approbation de la demande de restitution. Il se fait au moyen d'un chèque, virement bancaire.
Le remboursement du crédit doit intervenir dans les quinze (15) jours qui suivent
l'approbation de la demande de restitution. Il se fait au moyen d'un chèque, virement bancaire
ou, sur option du redevable, par certificat de détaxe.
Cependant, la demande qui est reconnue non fondée après instruction de l'administration des
impôts, donne lieu à l'établissement d'une décision de rejet. La décision de rejet est notifiée à
l'assujetti par lettre recommandée ou cahier de transmission. L'assujetti qui entend contester
cette décision de rejet, dispose d'un délai d'un (01) mois, à peine de forclusion, soit pour
introduire une nouvelle demande portant sur les rejets, avec les justifications nécessaires, soit
pour saisir le tribunal compétent.
Lorsque la demande est reconnue fondée, après instruction, elle donne lieu à l'établissement
d'un certificat de détaxe approuvé par le Ministre chargé des Finances ou, par délégation, par
le Directeur Général des Impôts et des Domaines. L'établissement du certificat de détaxe doit
intervenir dans les quinze (15) jours qui suivent l'approbation de la demande de restitution. Ce
certificat de détaxe ne sera remis à l'assujetti qu'après régularisation par ce dernier de ses
dettes fiscales existantes. L'autorité compétente saisie notifie sa décision au contribuable. Le
défaut de réponse équivaut à un rejet implicite. En cas de désaccord, le contentieux
juridictionnel s'offre au contribuable. Toutefois, pour pouvoir faire un recours juridictionnel,
le contribuable ne doit pas accepter les reproches de l'administration sinon son recours sera
déclaré irrecevable en application de l'article 709 du CGI.18
La deuxième grande voie de recours contentieux est la voie juridictionnelle. Le juge intervient
en dernier lieu dans le règlement des différends opposant le fisc au contribuable. C'est la
phase finale du contentieux, considérée par certains auteurs français comme véritablement
contentieuse au point de vouloir circonscrire tout le contentieux fiscal à cette phase.
Le contentieux fiscal comprend l'ensemble des litiges que soulèvent les prélèvements fiscaux.
C'est un contentieux de pleine juridiction
A- Le contentieux de l’assiette
Le contentieux de l'assiette se manifeste sous forme d'une action offerte au contribuable visant
à obtenir la décharge ou la réduction d'impôts indus de contester devant le juge le bien-fondé
des bases d'impositions. Les contestations relatives à l'assiette sont régies par les dispositions
des articles 735 et 736 du Code de procédure Civile et les articles 709 et 710 du CGI.
En effet, aux termes de l'article 709 du CGI : à compter de la décision explicite de rejet ou de
l'expiration du délai de trois (03) mois prévu à l'article 708, le contribuable dispose sauf en
matière de remboursement de TVA, d'un délai de deux (02) mois, sous peine d'irrecevabilité
du recours, pour contester devant la juridiction compétente :
1. Impôts, droits, taxes, redevances, intérêts, amendes et pénalités qui lui sont réclamés ;
3. Rejet de toute autre demande tendant à la délivrance d'un acte pour la reconnaissance d'un
droit.
Le délai du recours est de deux (02) mois, à compter de la date de notification de la décision
de rejet du recours hiérarchique ou de l'expiration du délai de trois (03) mois donné à l'autorité
pour notifier au redevable sa décision sur le recours. Toutefois, le recours n'est recevable s'il
n'est pas appuyé du justificatif de la décision explicite de rejet ou de celui du dépôt du recours
hiérarchique prévu à l'article 708 du CGI.
Il convient de signaler que les règles qui régissent le contentieux fiscal en la matière sont
quelques fois dérogatoires de celles du droit commun en plein contentieux fixé par l'article
729 du CPC qui prévoit que << Toute action en justice doit être précédée d'une demande
adressée à l'autorité administrative désignée pour recevoir l'assignation aux termes de l'article
39 du code précité ». Le contentieux de l'assiette de l'impôt, revêt, par sa finalité même, la
nature d'un plein contentieux (ou contentieux de pleine juridiction). Par conséquent, il est
dévolu au juge de droit commun.
B- Le contentieux du recouvrement
Le droit fiscal sénégalais ne fait pas de distinction nette entre le contentieux de l'imposition et
le contentieux du recouvrement. La partie du code général des impôts qui traite du
contentieux ne distingue pas, à vrai dire, la procédure contentieuse de ces deux matières ; le
code de procédure civile, non plus. Et pourtant, ces deux contentieux ne se confondent pas.
Dans le cadre de la mise en œuvre des prérogatives détenues par les chefs de bureau de
recouvrement en leur qualité de comptables publics, certains incidents de poursuites peuvent
être objet à contestation devant le juge des référés. D'une manière générale, les contestations
Toutefois, il est possible pour l'administration fiscale de trouver une alternative au recours
contentieux pour permettre au contribuable de faire valoir ses droits devant des commissions :
le recours consultatif
Le Conseil des impôts a analysé les attentes des contribuables, tant particuliers qu’entreprises,
face à l’administration fiscale. Il a utilisé les résultats des enquêtes déjà existantes et fait
réaliser un sondage pour son propre compte auprès d’un échantillon composé des seuls
contribuables payant l’impôt sur le revenu.
L’analyse du contentieux fiscal sénégalais permet de constater que le nombre de dossiers est
en augmentation constante, en dépit des efforts entrepris par l’administration et les mesures
prises par le législateur. Mais pour l’essentiel, le contentieux trouve une solution dans sa
phase administrative. Très peu de dossiers fiscaux sont renvoyés devant le juge26
24 Article 140 AURVE « le débiteur peut demander la nullité de la saisie portant sur un bien dont il n'est pas le
propriétaire >>
25 Article 308 AURVE « le tiers qui se prétend propriétaire d'un immeuble saisi et qui n'est tenu ni
personnellement de la dette, ni réellement sur l'immeuble, peut, pour le soustraire à la saisie, former une
demande en distraction avant l'adjudication >>.
26 Par exemple, en 2009, le nombre de décisions rendues par le Tribunal régional de Dakar s’élève à 16, par la
Cour d’Appel à 8 et par la Cour suprême à 2 ; alors que le Directeur général des Impôts et des Domaines a rendu
63 arbitrages. Un seul arbitrage a porté sur les prix de transfert. La notification du service a été infirmée au motif
que le vérificateur n’a pas usé de comparables pour conclure à l’exagération des prix pratiqués par l’entreprise.
Section II : Les résultats de la gestion du contentieux fiscal
Dans cette section, nous mettrons en avant, l’impact de la révision de 2013 sur la gestion du
contentieux fiscal (Paragraphe I) et la compétence du juge (Paragraphe II).
Pour d’avantage expliquer l’impact de cette révisons, nous parlerons des motifs généraux de
la réforme (A) et des changements majeurs du nouveau code général des impôts de 2013 (B).
Le Sénégal s’est doté, avec la loi n° 2012-31 du 31 décembre 2012, d’une nouvelle législation
fiscale27 qui consacre une réforme profonde de la politique fiscale. Les changements sont
divers et concernent toutes les natures d’impôt.
D’une manière générale, les objectifs visés à travers cette réforme sont :
Ces motifs présentent les contours des prétextes traditionnels de révision de systèmes fiscaux
(Pechman, 1986).
En engageant la réforme du code général des impôts, le Gouvernement avait pris l’initiative
de refondre totalement le dispositif fiscal afin de le rendre plus lisible et mieux articulé aux
objectifs poursuivis dans le cadre de la politique économique et sociale du Sénégal.
La volonté des autorités était d’arriver à un code qui définit, sur une base claire et
consensuelle, un dispositif fiscal adapté basé sur un droit commun incitatif, susceptible de
renforcer l’attractivité de l’économie nationale, le développement et l’amélioration de la
compétitivité des entreprises sénégalaises.
Il s’agit sans doute d’une des décisions les plus importantes de la nouvelle version de la
législation fiscale de par sa dimension sociale et des incidences attendues en termes de relance
de l’économie. En effet, cette mesure a été envisagée comme réponse à une demande
incessante formulée par les populations confrontées aux niveaux élevés des prix des denrées
alimentaires et produits énergétiques. En outre, cette réduction d’impôt répond à une stratégie
de stimulation de la croissance par la demande. Au plan budgétaire également, cette mesure a
occasionné un coût que les autorités ont souhaité limiter à une enveloppe de 30 milliards de
FCFA. En contrepartie, pour compenser cette perte de recettes fiscales, le Gouvernement a
envisagé le relèvement du taux de l’impôt sur les sociétés qui devrait passer de 25 à 30%. Au-
delà de la contrainte budgétaire, des principes traditionnels que sont l’égalité devant l’impôt, la
justice par l’impôt et le rendement financier, auxquels s’ajoutent les objectifs économiques et sociaux,
cette réforme constitue un effort considérable en matière de simplification et consacre une
véritable rupture en la matière. Avant 2012 en effet, la formule de prélèvement de l’impôt sur les
revenus des personnes physiques au Sénégal était extrêmement complexe. Ce système d’imposition
prévoyait deux prélèvements distincts à savoir un droit proportionnel et un droit progressif chacun
avec un ou plusieurs abattements leur étant individuellement applicable(s).
Le droit proportionnel est calculé suivant les catégories de revenus (6 au total) avec un taux
spécifique applicable à chaque catégorie.
Le calcul du droit progressif obéit à une tarification selon le quotient familial. Ainsi, il est
prélevé à partir des revenus globaux rapportés au nombre de parts correspondant à la taille du
ménage du contribuable. 10 tranches de revenu sont considérées dans la tarification du droit
progressif sénégalais tandis que la moyenne internationale se situe aux alentours de 6
tranches. En outre, les taux étaient comparables à ceux pratiqués dans les pays industrialisés. A cet
égard, le taux marginal d’imposition correspondant à la tranche supérieure de revenus a atteint le seuil
critique de 50 %.
La prise en charge d’un tel système de prélèvement combinant à la fois le droit proportionnel
et le droit progressif peut s’avérer une tâche assez complexe en plus de peser lourdement sur
le revenu du contribuable. Ainsi pour répondre à la demande sociale28 et corriger les faiblesses de
la tarification de l’impôt sur le revenu, les autorités ont opté pour une baisse de l’impôt dans les
limites d’une enveloppe budgétaire de 30 milliards.
28 Contexte de lendemain de flambées des prix entre 2006 et 2008 ayant motivé des négociations avec les
syndicats de travailleurs réclamant une hausse de salaires qui porterait préjudice à la compétitivité de l’économie
nationale.
suppression du droit proportionnel, du moins la fusion de celui-ci avec le droit
progressif ;
A la lumière des limites du dispositif de la fiscalité sur le revenu des personnes physiques, le
système a été révisé pour intégrer les nouvelles décisions suivantes :
- la définition d’un nouveau barème d’imposition des revenus avec une réduction du
nombre de tranches qui passe de 10 à 6 ; la première tranche exonérée est élargie et passe de
[0 – 600 000] à [0 – 630 000] et enfin, le taux marginal d’imposition (taux d’imposition de la
dernière tranche) passe de 50% à 40 % pour des revenus supérieurs à 13.500.000 F CFA (au
lieu de 12.650.000) ;
- la suppression du quotient familial et la mise en place d’un crédit d’impôt qui est
fonction de la situation familiale : la réduction d’impôt est de 10% pour le conjoint et chaque
personne à charge supplémentaire donne droit à une réduction de 5% (qui est au minimum
égal à 100.000) jusqu’à un maximum de 45% pour huit personnes à charge.
Pour compenser les pertes de recettes liées à la réduction de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques, l’Etat a décidé de recourir à un relèvement du taux de l’impôt sur les
sociétés qui passe de 25 à 30%. Ce choix est justifié par les résultats négligeables obtenus
suite aux politiques d’incitations à l’investissement mises en œuvre au début des années 2000
avec les baisses successives du taux d’IS de 35 à 33% et à 25%. En effet, les investissements
ont augmenté très timidement durant la période d’application de ces allègements (progression
de 0,4% entre 2005 et 2010). Le relèvement du taux de l’IS devrait se traduire bien entendu
par un accroissement des recettes fiscales. Toutefois, cette décision devrait décourager
l’investissement et pourrait également inciter à des comportements d’évasion fiscale tels que
la réalisation volontairement retardée de bénéfices.
Par ailleurs, dans une optique de contrer les pratiques d’évitement d’impôt, l’Etat a décidé de
redéfinir les conditions de calcul de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) s’appliquant aux
entreprises déclarant un déficit. L’IMF devient désormais proportionnel au chiffre d’affaires et
plafonné à 5 000 000 FCFA.
La justice administrative à la base est caractérisée par une unité de juridiction avec une dualité
du contentieux (A), cette conception peut être sujette à des critiques (B).
Dans le système judiciaire sénégalais un seul ordre de juridiction connaît de l'ensemble des
contentieux. Il ne prévoit pas une juridiction administrative distincte des juridictions de droit
commun. L'unité de juridiction trouve son fondement dans les dispositions de l'article premier
de la loi 84-19 du 2 février 1984 et celles des articles 20 et 27 du décret 84-1194 du 22
octobre 1984 fixant la composition et la compétence des cours d'appel, des tribunaux
régionaux et départementaux. Il résulte des dispositions de l'article 3 de ladite loi que, sous
réserve des compétences dévolues aux autres juridictions, les tribunaux régionaux sont juges
de droit commun, en première instance en toutes matières.
- des affaires tendant à faire déclarer débitrices les collectivités publiques, soit à raison des
marchés conclus par elles, soit à raison des travaux qu'elles ont ordonnés, soit à raison de tous
les actes de leur part ayant occasionné un préjudice à autrui ;
- du contentieux fiscal ;
- de tous les litiges portant sur les avantages pécuniaires ou statutaires reconnus aux
fonctionnaires et agents des diverses administrations ;
- des actions intentées par les administrations publiques contre les particuliers.
Le législateur sénégalais n'a pas donné une définition légale et précise de la matière
administrative : tantôt il est fait référence au critère organique, tantôt au critère matériel.
Ainsi, on peut entendre par contentieux en matière administrative l'ensemble des litiges qui
tendent à rendre débitrices les personnes publiques et qui sont tranchés selon les règles
spéciales du droit administratif. La jurisprudence sénégalaise (tribunal de lre instance de
Dakar, 23 mai 1970, Abdourahmane Ndoye, Ann. Af. 1973, p. 243) a retenu le critère
matériel. Et la matière administrative, au sens du code de procédure civile, ne se définit pas
par la présence d'une personne publique, mais par la nature du droit applicable.
D'abord il n'existe pas au Sénégal deux ordres de juridiction avec un contentieux administratif
relevant de la compétence des juridictions de l'ordre administratif.
Ensuite ce choix semble contrarier l'option du législateur de supprimer toute difficulté de
détermination du juge compétent. Il serait souhaitable d'étendre l'application des règles de
procédure administrative à l'ensemble des litiges mettant en cause une personne publique.
Il s'y ajoute que les règles dérogatoires de droit commun ne s'appliquent pas à tous les litiges
impliquant une personne publique.
L'un des principaux points de critique réside dans la complexité et la lenteur du processus de
résolution des litiges fiscaux en raison de cette dualité. Les contribuables se trouvent souvent
confrontés à des incertitudes quant à la juridiction compétente pour traiter leur affaire, ce qui
peut entraîner des retards considérables dans le processus. Cette complexité peut également
augmenter les coûts pour les parties impliquées, allongeant ainsi les procédures et
décourageant potentiellement certains contribuables de faire valoir leurs droits.
Une autre critique concerne le manque d'harmonisation des procédures entre les deux types de
juridictions. Les règles et les délais varient d'une juridiction à l'autre, ce qui peut compliquer
davantage le processus pour les parties impliquées. Les avocats et les contribuables doivent
donc naviguer dans un système complexe et parfois incohérent, ce qui peut rendre difficile
l'accès à la justice.
Pour faire face à ces critiques, des réformes pourraient être envisagées afin de simplifier et
d'harmoniser le système de contentieux fiscal. Cela pourrait passer par une révision des
compétences des juridictions administratives et judiciaires, ainsi que par l'élaboration de
procédures plus transparentes et efficaces pour résoudre les litiges fiscaux. Il est essentiel de
veiller à ce que le système de contentieux fiscal au Sénégal soit équitable, transparent et
accessible pour tous les contribuables, tout en garantissant l'indépendance des juridictions
concernées.
Pour mieux comprendre les enjeux et les possibles réformes du contentieux fiscal au Sénégal,
il est essentiel de passer de l'examen du cadre actuel à l'idée d'un cadre "perfectible". Le cadre
juridique existant a été établi pour répondre aux besoins du moment, mais il est confronté à
des critiques et à des défis croissants. C'est pourquoi il est crucial d'envisager des
améliorations et des révisions qui permettront de créer un système de contentieux fiscal plus
efficient, équitable et transparent. Cela nous amène à explorer le concept d'un cadre
"perfectible", qui implique une adaptation constante aux besoins changeants de la société et de
l'économie, afin de garantir que le contentieux fiscal reste à la hauteur de ses objectifs tout en
répondant aux préoccupations contemporaines.
Une lutte contre la fraude fiscale plus difficile. Le manque de personnel rend plus
difficile la détection et la répression de la fraude fiscale.
Lorsque nous faisons un parallèle avec le droit français, nous constatons qu’il aurait aussi une
nécessité de renouveler les ressources humaines de l’administration fiscale.
Plusieurs actions ont été entreprises par la DGFiP pour y remédier : développement d'une «
marque employeur », modernisation de la communication externe, modification des épreuves
du concours et assouplissement des conditions de diplômes, réflexion engagée sur le
recrutement des concours. De même, plusieurs circulaires sont venues préciser les conditions
dans lesquelles des contrats à durée indéterminée pouvaient être proposés aux contractuels,
ainsi que les métiers en tension pour lesquels la grille de rémunération peut être adaptée.
L'une des missions de la stratégie TECH.GOUV pilotée par la direction interministérielle du
numérique est également consacrée à l'internalisation des compétences numériques au sein de
29 Cour des comptes, Les systèmes d'information de la DGFiP et de la DGDDI (28 mai 2019) ; Rapport public
annuel. Disposer des personnels qualifiés pour réussir la transformation numérique : l'exemple des ministères
économiques et financiers (février 2020).
l'État. Cela comprend la constitution d'un vivier de compétences internes et externes et la mise
en place d'un cadre normatif en ressources humaines pour encadrer et rendre attractive la
filière numérique publique.
- Poursuivre la réflexion engagée par la direction générale des finances publiques pour attirer
des compétences rares et spécialisées dans les domaines numérique et informatique en
prévoyant que les premières actions proposées soient évaluées d'ici la fin de l'année 2022.
Clarifier les règles applicables au recrutement des métiers en tension et créer une voie de
recrutement pour les apprentis. Transmettre au Parlement un suivi de la mise en œuvre du
programme TECH. GOUV, notamment ce qui concerne son volet « TALENTS ».
- Développer au sein des brigades de vérificateurs une spécialisation des compétences et des
impôts, afin de pouvoir faire travailler ensemble les agents d'une brigade sur un même dossier
complexe et d'assurer au contribuable des interlocuteurs suffisamment formés aux impôts et
taxes qui font l'objet du contrôle.
L'administration fiscale sénégalaise ne dispose pas des équipements et des outils nécessaires
pour mener à bien ses missions. Elle manque notamment de systèmes d'information
performants, de logiciels de gestion de la fraude fiscale et de moyens de contrôle.
Une gestion des données fiscales moins efficace. Les systèmes d'information de
l'administration fiscale sont obsolètes et peu performants. Cela rend plus difficile la
gestion des données fiscales et la détection des anomalies.
Une lutte contre la fraude fiscale plus difficile. L'administration fiscale ne dispose pas
de logiciels de gestion de la fraude fiscale adaptés. Cela rend plus difficile la détection
des fraudes fiscales complexes.
Ici encore lorsque nous essayons de faire un parallèle avec le droit français, nous constatons
qu’il y a réel besoin dans le développement indispensable des nouvelles technologies au
service du contrôle fiscal, mais qui doit s'accompagner d'investissements informatiques
pérennes et protégés.30
En effet pour répondre à un afflux de données sans cesse plus important, (échanges
automatiques d'information, obligations européennes, extension du droit de communication de
l'administration fiscale), la « mission requêtes et valorisation » (MRV) a été créée dès
2013, d'abord pour les suspicions de fraude des professionnels, puis pour celles des
particuliers (2017) . Elle repose sur le projet « ciblage de la fraude par la valorisation des
requêtes » (CFVR). Elle vise à modéliser les comportements frauduleux en s'appuyant
sur les caractéristiques des fraudes avérées : le but est d'identifier, par des méthodes
statistiques ou mathématiques, les critères caractérisant une personne fraudeuse afin d'établir
un profil type qui sera ensuite appliqué à une population cible, pour déceler des
comportements similaires. C'est une méthode « apprenante » : les bases de données doivent
être progressivement élargies afin de détecter de nouvelles typologies de fraude.
La charge de travail élevée des juridictions dans le contentieux fiscal sénégalais est un facteur
significatif qui contribue à la lenteur des procédures. Voici deux points clés pour développer
ce concept : le volume croissant de litiges fiscaux (A) et le manque de spécialisation (B).
30 L'adéquation des moyens humains et matériels aux enjeux du contrôle fiscal : une évaluation difficile, une
stratégie à clarifier - Sénat (senat.fr)
A- Le volume croissant de litiges fiscaux
Le volume croissant des litiges fiscaux au Sénégal exerce une pression significative sur
l'administration fiscale, créant une charge de travail accrue et des défis pour le système fiscal
dans son ensemble. Cette augmentation des litiges fiscaux peut être attribuée à plusieurs
facteurs, notamment la complexité croissante de la réglementation fiscale, l'application plus
stricte des règles fiscales, les changements fréquents dans la législation fiscale, et le
développement économique qui engendre un nombre croissant de contribuables.
L'une des conséquences majeures de ce volume croissant de litiges fiscaux est la charge de
travail accrue pour l'administration fiscale. Les fonctionnaires fiscaux doivent examiner et
traiter un nombre croissant de dossiers litigieux, ce qui demande du temps et des ressources
considérables. La collecte de preuves, la préparation des audiences, la communication avec
les contribuables et la coordination des procédures judiciaires deviennent des tâches de plus
en plus exigeantes.
Cette charge de travail accrue peut avoir plusieurs implications négatives. Tout d'abord, elle
peut entraîner des retards dans le traitement des litiges fiscaux, ce qui prolonge la durée des
procédures et crée de l'incertitude pour les contribuables. Les retards peuvent également
entraîner des coûts administratifs supplémentaires pour l'administration fiscale, car elle doit
allouer davantage de ressources pour gérer le volume croissant de litiges.
De plus, l'augmentation des litiges fiscaux peut épuiser les ressources humaines et matérielles
de l'administration fiscale. Les fonctionnaires fiscaux sont confrontés à une charge de travail
de plus en plus lourde, ce qui peut affecter leur productivité et leur efficacité. Les ressources
financières allouées à l'administration fiscale pourraient également être mises à rude épreuve,
car elle doit répondre aux besoins croissants en termes de formation, de technologie et
d'infrastructures pour gérer les litiges fiscaux de manière adéquate.
B- Le manque de spécialisation
1. Traitement inadéquat des litiges complexes : Les litiges fiscaux impliquent souvent des
questions juridiques et techniques complexes liés aux lois fiscales et à la comptabilité. Le
manque de spécialisation au sein de l'administration fiscale peut entraîner un traitement
inadéquat de ces litiges. Les fonctionnaires fiscaux sans expertise approfondie en fiscalité
peuvent avoir du mal à comprendre la complexité des arguments présentés par les
contribuables, ce qui peut prolonger le processus de traitement des affaires.
Dans le contexte du contentieux fiscal au Sénégal, deux défis majeurs se posent, créant une
lourdeur significative dans les procédures. Tout d'abord, la complexité des formalités
administratives (Paragraphe I) constitue un fardeau pour les contribuables, car elle implique
une multitude de documents et d'informations à fournir à l'administration fiscale. Cette
complexité engendre des retards, des coûts supplémentaires et peut décourager la conformité
fiscale. De plus, la multiplicité des recours et des étapes judiciaires (Paragraphe II) dans le
processus de résolution des litiges fiscaux ajoute une couche de complexité supplémentaire.
Les affaires fiscales peuvent traverser plusieurs niveaux de juridictions, allongeant ainsi la
durée totale de la procédure et générant des frais juridiques substantiels. Ces deux aspects
interconnectés de la lourdeur des procédures fiscales au Sénégal soulignent l'importance
d'envisager des réformes visant à simplifier le système et à le rendre plus efficient pour les
contribuables et l'administration fiscale.
De plus, la multiplicité des documents requis peut entraîner des retards substantiels dans le
processus de résolution des litiges fiscaux. La collecte de tous les documents exigés peut
prendre du temps, retardant ainsi la réponse aux demandes de l'administration fiscale. En
conséquence, le litige peut s'étirer sur une période prolongée, générant des incertitudes
financières et juridiques pour les contribuables.
Cette complexité administrative peut également avoir un impact sur la qualité des dossiers
soumis. Les contribuables, confrontés à la pression de fournir rapidement une grande quantité
de documents, pourraient commettre des erreurs ou omettre des éléments importants, ce qui
pourrait compromettre la défense de leur cas. Par conséquent, la multiplicité des documents
requis non seulement alourdit le fardeau des contribuables, mais peut également affecter
l'équité du processus de résolution des litiges fiscaux.
Pour remédier à cette situation, il est essentiel d'envisager des réformes visant à rationaliser
les demandes de documents et à simplifier les formalités administratives dans le contentieux
fiscal. Les contribuables devraient être en mesure de fournir les informations nécessaires de
manière plus efficace, tout en garantissant que le processus reste équitable et transparent.
B- Changements fréquents dans la réglementation fiscale
Les changements fréquents dans la réglementation fiscale au Sénégal ajoutent une couche
supplémentaire de complexité aux formalités administratives du contentieux fiscal. Cette
dynamique constante de modifications législatives vise à s'adapter aux besoins économiques
en évolution et à l'évolution des priorités gouvernementales. Cependant, elle crée des défis
importants pour les contribuables et les professionnels de la fiscalité.
Tout d'abord, cette instabilité législative exige que les contribuables restent constamment
informés des changements à la réglementation fiscale. Les nouvelles lois fiscales et les
révisions des taux d'imposition peuvent avoir un impact direct sur leurs obligations fiscales.
Cela nécessite une veille constante et une mise à jour régulière des pratiques comptables et
fiscales, ce qui peut être une charge financière et administrative considérable.
En outre, la complexité réglementaire accrue peut entraîner des erreurs de conformité fiscale.
Les contribuables, en essayant de suivre les nouvelles règles, peuvent faire des erreurs en
interprétant mal les modifications législatives. Ces erreurs peuvent entraîner des pénalités
financières et des litiges fiscaux, ajoutant ainsi à la complexité administrative.
Enfin, les changements fréquents dans la réglementation fiscale peuvent créer de l'incertitude
chez les contribuables. Les entreprises et les particuliers ont du mal à planifier de manière
fiable leurs obligations fiscales, car celles-ci peuvent être soumises à des modifications
imprévues. Cette incertitude peut nuire à la stabilité et à la prévisibilité économique.
Pour atténuer ces défis, il est essentiel que les autorités fiscales travaillent à maintenir un
équilibre entre l'adaptation de la législation fiscale aux besoins changeants de l'économie et la
fourniture d'une certaine stabilité réglementaire. Une communication transparente des
changements à venir et une période de transition adéquate pour les contribuables peuvent
également contribuer à atténuer les conséquences de la complexité induite par les
modifications fréquentes de la réglementation fiscale.
Tout d'abord, il est crucial de comprendre que le contentieux fiscal au Sénégal peut impliquer
plusieurs niveaux de juridictions, du recours gracieux à la Commission de Recours Gracieux
aux décisions des tribunaux administratifs et judiciaires. Chaque étape nécessite du temps
pour examiner les faits, plaider les arguments et rendre une décision. Ce processus complexe
peut faire en sorte que les litiges fiscaux s'étirent sur une période prolongée, parfois plusieurs
années. Pour les contribuables et les entreprises, cela signifie une incertitude financière
durable, car ils ne peuvent pas prédire avec précision l'issue de leur litige, ce qui peut avoir un
impact sur leur planification financière et opérationnelle.
De plus, l'allongement des délais peut décourager les contribuables de faire valoir leurs droits.
La perspective d'une bataille juridique prolongée peut dissuader certains de contester les
décisions de l'administration fiscale, même si elles sont potentiellement injustes. Cette
situation peut nuire à la perception de l'équité du système fiscal et miner la confiance des
contribuables dans le processus de résolution des litiges.
Les retards dans la résolution des litiges fiscaux ont également des répercussions sur les
finances publiques. Les retards dans la collecte des recettes fiscales dues à des contentieux
prolongés peuvent affecter la trésorerie de l'État et sa capacité à financer des programmes et
des services publics essentiels.
Enfin, les coûts associés à ces délais prolongés sont substantiels. Les contribuables doivent
souvent engager des avocats pour les représenter à chaque étape du processus, ce qui génère
des frais juridiques importants. Les coûts de litige peuvent donc être considérables, ce qui
peut être particulièrement préjudiciable pour les petites entreprises et les particuliers.
Pour remédier à cette situation, des réformes visant à rationaliser et à simplifier le système de
recours fiscal, à réduire les délais de traitement des affaires, et à promouvoir la médiation et la
résolution rapide des litiges pourraient être envisagées. Un système plus efficient permettrait
de garantir des délais de résolution plus courts, d'accroître la confiance des contribuables dans
le système fiscal et de favoriser la prévisibilité pour les parties impliquées.
Les coûts juridiques élevés associés au contentieux fiscal au Sénégal constituent un défi
majeur pour les contribuables et les entreprises engagés dans des litiges fiscaux. Ces coûts
sont le résultat direct de la complexité du système de recours et de la multiplicité des étapes
judiciaires, et ils ont des implications significatives sur l'accès à une justice fiscale équitable.
Tout d'abord, il est important de reconnaître que le contentieux fiscal, en particulier lorsqu'il
implique des contentieux prolongés avec l'administration fiscale, exige souvent l'assistance
d'avocats spécialisés. Les contribuables ont besoin de conseil juridique pour naviguer dans le
système complexe de recours et pour présenter leur défense de manière efficace. Le recours à
des avocats est souvent incontournable pour garantir que les droits des contribuables sont
protégés et que les arguments juridiques sont correctement articulés.
Cependant, l'engagement d'avocats dans le cadre du contentieux fiscal entraîne des coûts
substantiels. Les honoraires d'avocats peuvent varier en fonction de la complexité de l'affaire,
de la durée de la procédure et des compétences de l'avocat. Pour les petites entreprises et les
contribuables individuels, ces coûts peuvent être prohibitifs, les obligeant parfois à renoncer à
faire valoir leurs droits par manque de ressources financières. Cela soulève des questions sur
l'équité du système, car l'accès à une représentation juridique adéquate devrait être disponible
pour tous les contribuables, quelles que soient leurs ressources.
De plus, la complexité du système de recours peut conduire à des frais juridiques cumulatifs
importants. Chaque étape du processus nécessite des honoraires d'avocats supplémentaires, et
les coûts peuvent s'accumuler rapidement, en particulier dans les litiges prolongés. Cette
situation peut mettre une pression financière significative sur les contribuables, en particulier
lorsqu'ils doivent faire face à des défis fiscaux imprévus.
En fin de compte, les coûts juridiques élevés peuvent décourager les contribuables de
contester les décisions fiscales, même si elles sont potentiellement injustes. Cela peut
compromettre l'équité du système et miner la confiance des contribuables dans la justice
fiscale. Pour remédier à cette situation, des réformes visant à réduire les coûts juridiques
associés au contentieux fiscal, telles que la simplification des procédures, la médiation et la
résolution rapide des litiges, pourraient être envisagées. L'objectif serait de garantir que le
coût de l'accès à une justice fiscale équitable soit abordable pour tous les contribuables,
indépendamment de leurs moyens financiers.
S’il devait avoir une transition entre les insuffisances relatives à la gestion du contentieux
fiscal et "la nette progression de la gestion du contentieux fiscal" ce serait le reflet d'un
changement positif attendu dans le paysage fiscal sénégalais. Alors que les premières
insuffisances ont été mises en lumière, il est désormais temps d'explorer les développements
et les réformes qui ont permis de surmonter ces obstacles. La progression de la gestion du
contentieux fiscal révèle les efforts déployés pour rationaliser les procédures, réduire la
complexité et favoriser un environnement fiscal plus transparent et efficient. Cette transition
incarne l'optimisme quant à l'amélioration du système fiscal au Sénégal, tout en rappelant
l'importance de continuer à œuvrer pour une gestion du contentieux fiscal plus efficace et
équitable.
Dans l’optique de la bonne gestion du contentieux fiscal, deux aspects cruciaux méritent une
attention particulière : la gestion productive des litiges fiscaux (section I) et l'optimisation du
partage d'informations en matière de contentieux fiscal (section II).
L’efficacité de la gestion du contentieux fiscal peut se développer sous deux axes : la rapidité
des procédures (A) et la qualité des décisions (B).
Au Sénégal, la rapidité des procédures en matière de contentieux fiscal est un enjeu essentiel
pour assurer une justice fiscale efficace. Plusieurs facteurs contribuent à l'amélioration de la
célérité de ces procédures, permettant ainsi de garantir un climat des affaires favorable et de
renforcer la confiance des contribuables.
Tout d'abord, la mise en place de mécanismes de règlement alternatif des litiges fiscaux, tels
que la médiation fiscale, offre aux parties la possibilité de trouver des solutions amiables à
leurs différends, réduisant ainsi la durée des procédures judiciaires.
La formation des agents fiscaux et des magistrats spécialisés dans les affaires fiscales est
également cruciale pour assurer une meilleure compréhension des lois fiscales et une
application cohérente de celles-ci. Cela permet de réduire les erreurs et les contestations liées
à l'interprétation des lois fiscales.
La qualité des décisions en matière de contentieux fiscal au Sénégal est un élément essentiel
pour garantir l'équité et la confiance dans le système fiscal. Voici quelques innovations et
améliorations qui contribuent à renforcer la qualité des décisions dans ce domaine :
3. Recours à des experts fiscaux : Les tribunaux peuvent faire appel à des experts fiscaux
indépendants pour évaluer la conformité des positions fiscales des contribuables. Cela
renforce l'objectivité des décisions.
4. Médiation fiscale : Le Sénégal a introduit des mécanismes de médiation fiscale pour
résoudre les litiges de manière amiable avant d'engager des procédures judiciaires. Cela peut
accélérer le règlement des litiges et améliorer la qualité des décisions en évitant des recours
inutiles.
5. Formation continue des magistrats et des agents fiscaux : Assurer que les magistrats et les
agents fiscaux sont correctement formés aux lois fiscales et aux évolutions récentes garantit
des décisions de meilleure qualité.
9. Audit indépendant des comptes : L'obligation pour certaines entreprises de faire auditer
leurs comptes par un commissaire aux comptes indépendant peut renforcer la fiabilité des
informations financières et fiscales, ce qui améliore la qualité des décisions fiscales.
L'efficience de la gestion du contentieux fiscal au Sénégal peut être abordée sous deux aspects
importants : la réduction des délais de traitement (A) et les mécanismes de règlement
alternatifs (B).
La réduction des délais de traitement des litiges fiscaux est un élément essentiel de l'efficience
de la gestion du contentieux fiscal au Sénégal. Les délais prolongés peuvent entraîner des
conséquences négatives pour les contribuables, l'administration fiscale et le système fiscal
dans son ensemble. Pour améliorer cette efficience, il est nécessaire de prendre des mesures
qui permettront de réduire les délais et de garantir une résolution plus rapide des litiges
fiscaux.
Tout d'abord, il est important de comprendre que les délais prolongés dans le traitement des
litiges fiscaux peuvent entraîner des conséquences financières significatives pour les
contribuables. L'incertitude entourant la résolution d'un litige fiscal peut avoir un impact sur la
planification financière et les opérations des entreprises. Les contribuables peuvent être
confrontés à des pénalités financières accrues et à des coûts juridiques supplémentaires à
mesure que les délais s'allongent. De plus, la prolongation des litiges peut retarder la collecte
de recettes fiscales, ce qui peut affecter la trésorerie de l'État et sa capacité à financer des
programmes et des services publics essentiels.
Pour réduire les délais de traitement des litiges fiscaux, plusieurs mesures peuvent être
envisagées. Tout d'abord, la simplification des procédures et la rationalisation du système de
recours peuvent contribuer à accélérer le processus. La réduction des formalités
administratives inutiles et des étapes redondantes peut aider à garantir une résolution plus
rapide des litiges. De plus, l'utilisation de technologies modernes, telles que les systèmes de
gestion de cas électroniques, peut accélérer la gestion des dossiers fiscaux.
Un autre moyen de réduire les délais est de promouvoir la médiation fiscale. La médiation
permet aux parties en litige de parvenir à un règlement amiable, évitant ainsi des procédures
judiciaires longues et coûteuses. En encourageant le recours à la médiation fiscale,
l'administration fiscale et les contribuables peuvent résoudre plus rapidement leurs
désaccords, réduisant ainsi la charge de travail des tribunaux fiscaux.
Enfin, il est essentiel de renforcer les capacités des tribunaux fiscaux en termes de ressources
humaines et matérielles. L'augmentation du nombre de juges spécialisés dans le contentieux
fiscal et l'amélioration de l'infrastructure judiciaire peuvent aider à accélérer le traitement des
affaires. De plus, une formation spécialisée du personnel judiciaire dans le domaine fiscal
peut garantir une meilleure compréhension des questions fiscales complexes et une prise de
décision plus rapide et éclairée.
En conclusion, la réduction des délais de traitement des litiges fiscaux est essentielle pour
améliorer l'efficience de la gestion du contentieux fiscal au Sénégal. En simplifiant les
procédures, en favorisant la médiation fiscale et en renforçant les ressources des tribunaux
fiscaux, le pays peut garantir une résolution plus rapide et équitable des litiges, tout en
renforçant la confiance des contribuables dans le système fiscal.
1. La médiation fiscale : La médiation fiscale est un mécanisme qui permet aux parties en
litige, c'est-à-dire les contribuables et l'administration fiscale, de tenter de résoudre leurs
désaccords avec l'aide d'un médiateur neutre. Le médiateur fiscal est un professionnel qualifié
dans le domaine fiscal, souvent un avocat ou un expert-comptable, qui facilite les discussions
entre les parties pour parvenir à un accord. Ce processus est volontaire, ce qui signifie que les
deux parties doivent accepter de participer à la médiation. La médiation fiscale est encouragée
par l'administration fiscale sénégalaise et est souvent utilisée pour résoudre les litiges de
manière rapide et efficiente.
4. Le comité de règlement des litiges fiscaux : Le comité de règlement des litiges fiscaux est
un organe composé de représentants de l'administration fiscale et de contribuables. Ce comité
est chargé d'examiner et de résoudre les litiges fiscaux, en tenant compte des arguments
présentés par les parties. Les contribuables peuvent soumettre leur cas au comité de règlement
des litiges fiscaux pour obtenir une décision non judiciaire. Cette approche offre une
alternative au processus judiciaire traditionnel.
Ces mécanismes de règlement alternatif en matière de contentieux fiscal visent à réduire les
délais de résolution, à minimiser les coûts et à favoriser des solutions amiables. Ils témoignent
de la volonté du Sénégal de promouvoir une administration fiscale plus efficace et de
renforcer la confiance des contribuables dans le système fiscal. Les contribuables et
l'administration fiscale peuvent choisir le mécanisme qui convient le mieux à leur situation
spécifique, en fonction de la nature du litige et des préférences des parties concernées.
Cette section s’articulera sur deux axes : les informations fiscales à la disposition du
contribuable (Paragraphe I) et la dématérialisation de certaines procédures (Paragraphe II).
A- La transparence fiscale
1. Accès aux lois fiscales et aux règlements : La transparence fiscale signifie que les lois
fiscales et les règlements sont accessibles aux contribuables de manière claire et
compréhensible. Les contribuables doivent être en mesure de consulter les dispositions
fiscales en vigueur, de comprendre comment elles s'appliquent à leur situation et de savoir
quelles sont leurs obligations envers l'État. Cela garantit que les contribuables sont informés
des exigences fiscales et des bases sur lesquelles l'administration fiscale peut fonder ses
décisions. La publication régulière et accessible de ces lois et règlements fiscaux est
essentielle pour une transparence fiscale efficace.
2. Droits et recours des contribuables : Les contribuables doivent également être informés de
leurs droits et recours en cas de litige fiscal. Ils doivent savoir comment contester une
décision de l'administration fiscale, quelles sont les procédures à suivre et quels sont les délais
à respecter. La transparence fiscale inclut la communication claire de ces droits et recours, ce
qui permet aux contribuables de participer activement au processus de résolution des litiges.
Cela garantit que les contribuables sont conscients de leurs options et peuvent exercer leurs
droits de manière éclairée.
1- Portails en ligne :
. Accès aux informations fiscales personnelles : Les portails en ligne permettent aux
contribuables d'accéder à leurs informations fiscales personnelles, telles que les déclarations
de revenus, les soldes fiscaux, les historiques de paiements, et d'autres documents pertinents.
Cette accessibilité permet aux contribuables de vérifier et de comprendre leur situation fiscale,
ce qui facilite le processus de résolution des litiges en fournissant des données actualisées et
précises.
2- Assistance :
En combinant l'accès aux informations fiscales via des portails en ligne et l'assistance
juridique, les contribuables sont mieux outillés pour gérer leurs litiges fiscaux de manière
efficace et éclairée. Cette approche réduit les délais de résolution des litiges, diminue les coûts
administratifs, et garantit une justice fiscale plus équitable. Elle renforce la confiance des
contribuables dans le système fiscal sénégalais et favorise une gestion du contentieux fiscal
plus efficace et transparente.
2. Facilité d'accès aux informations fiscales : La dématérialisation permet un accès plus facile
aux informations fiscales pour toutes les parties impliquées dans le contentieux fiscal. Les
contribuables peuvent consulter leurs données fiscales personnelles en ligne, ce qui les aide à
comprendre leur situation fiscale actuelle. De plus, les documents pertinents, tels que les
déclarations de revenus, les avis d'imposition, et les correspondances avec l'administration
fiscale, sont accessibles électroniquement. Cela garantit que les contribuables et leurs avocats
disposent de toutes les informations nécessaires pour préparer leur défense de manière
efficace.
3. Minimisation des risques d'erreurs : L'échange électronique de documents réduit les risques
d'erreurs liées à la saisie manuelle des données. Les documents soumis électroniquement sont
généralement stockés sous forme de fichiers électroniques, ce qui limite les erreurs de
transcription. De plus, les systèmes de gestion de cas électroniques peuvent aider à organiser
et à classifier les documents de manière plus efficace. Cela garantit que les informations
fiscales sont correctement enregistrées et utilisées pour prendre des décisions éclairées dans le
cadre du contentieux fiscal.
Les portails de suivi de cas en ligne sont un outil essentiel pour la gestion efficace du
contentieux fiscal au Sénégal. Ils facilitent la communication, la transparence et l'accessibilité
des informations liées aux litiges fiscaux. Voici comment les portails de suivi de cas en ligne
contribuent à la bonne gestion du contentieux fiscal :
1. Visibilité et transparence : Les portails de suivi de cas en ligne offrent une visibilité
complète sur l'état d'avancement des litiges fiscaux. Les contribuables, leurs avocats et
l'administration fiscale peuvent suivre en temps réel l'état de leurs affaires, y compris les dates
des audiences, les décisions rendues, les procédures en cours, les délais et autres informations
pertinentes. Cette transparence renforce la confiance des parties dans le processus de
résolution des litiges fiscaux, car elles sont informées de manière transparente sur l'évolution
de leurs cas.
2. Réduction des délais et des coûts : Les portails de suivi de cas en ligne permettent de
réduire les délais de résolution des litiges fiscaux. Les contribuables et leurs avocats peuvent
obtenir des informations actualisées sans avoir à se déplacer physiquement aux tribunaux.
Cela élimine les contraintes liées aux déplacements et aux files d'attente, ce qui accélère le
processus global. De plus, une gestion électronique des cas permet de minimiser les coûts
administratifs liés à la gestion des dossiers, ce qui est bénéfique pour toutes les parties
concernées.
3. Communication efficace : Les portails de suivi de cas en ligne offrent un moyen efficace de
communication entre les contribuables, leurs avocats et l'administration fiscale. Les parties
peuvent échanger des informations, des documents et des preuves de manière électronique, ce
qui facilite la communication et la collaboration. Les avocats peuvent soumettre des
plaidoiries, les contribuables peuvent fournir des preuves, et l'administration fiscale peut
partager des informations importantes. Cette communication efficace réduit les risques de
malentendus et favorise une résolution plus harmonieuse des litiges.
4. Accessibilité pour toutes les parties : Les portails de suivi de cas en ligne sont accessibles à
toutes les parties impliquées dans le contentieux fiscal, y compris les contribuables, leurs
avocats et l'administration fiscale. Cela garantit que les informations sont disponibles de
manière équitable pour toutes les parties, renforçant ainsi l'équité du processus de résolution
des litiges. La facilité d'accès aux informations fiscales permet aux contribuables de participer
activement au processus, de préparer leur défense et de s'assurer que leurs droits sont
protégés.
Les portails de suivi de cas en ligne sont un outil essentiel pour la bonne gestion du
contentieux fiscal au Sénégal. Ils offrent une visibilité, une transparence, une réduction des
délais, une communication efficace et une accessibilité pour toutes les parties impliquées.
Cette approche contribue à renforcer la confiance des contribuables dans le système fiscal
sénégalais, à accélérer les procédures de résolution des litiges et à garantir une gestion du
contentieux fiscal plus efficace et équitable.
Conclusion
Bien sûr, voici une version révisée du texte avec un ajout sur la responsabilité de
l'administration fiscale dans la gestion du contentieux fiscal au Sénégal :
La gestion du contentieux fiscal au Sénégal est un élément clé pour assurer un système fiscal
équitable, transparent et efficace. Elle joue un rôle vital dans la protection des droits des
contribuables et dans la préservation de l'intégrité du système fiscal. Après avoir examiné les
divers aspects de la gestion du contentieux fiscal au Sénégal, il est possible de tirer plusieurs
conclusions importantes.
Deuxièmement, la dématérialisation des procédures fiscales est une innovation majeure qui a
contribué à accélérer la gestion du contentieux fiscal. La possibilité de déposer des
déclarations fiscales en ligne, de communiquer électroniquement avec l'administration fiscale,
et d'accéder aux informations fiscales en ligne offre un moyen plus pratique et rapide de
traiter les questions fiscales. Cela réduit la paperasserie, les délais et les coûts pour les
contribuables et l'administration fiscale. Cependant, l'administration fiscale a la responsabilité
de garantir la sécurité des données fiscales et de fournir un soutien adéquat pour aider les
contribuables à utiliser efficacement ces outils numériques.
Troisièmement, la transparence et l'accessibilité des informations fiscales sont essentielles
pour garantir que les contribuables comprennent leurs obligations fiscales et puissent exercer
leurs droits de manière éclairée. Les lois fiscales, les déclarations fiscales, les guides fiscaux
et d'autres sources d'informations fiscales sont disponibles pour aider les contribuables à
naviguer dans le système fiscal sénégalais. L'administration fiscale a la responsabilité de
veiller à ce que ces informations soient correctement publiées, mises à jour et disponibles en
ligne.