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FISCALITÉ DES ENTREPRISES

Introduction générale

La fiscalité se définit comme étant un ensemble de lois de règlements et pratiques


relatifs à l’impôt.
La fiscalité se caractérise à la fois par une grande complexité et une mobilité
fréquente. Si les principes généraux sont en réalité relativement simples, il existe de
nombreuses dérogations, les unes permanentes, les autres temporaires mais dont les effets se
livrent souvent plusieurs années à leur disparition. Aussi toute étude dans le domaine de la
fiscalité se heurte t-elle à deux difficultés.
- Qu’on se borne à des considérations générales qui malgré leur intérêt nous offrent une
utilité réduite.
- Ou bien on procède à une analyse détaillée de la réglementation qui même dépassée
permet de comprendre son mécanisme.
Bien que l’objectif pédagogique poursuivi ici se situe dans la seconde approche nous
nous sommes efforcés d’apporter une solution mixte.
Cependant, notre cours se focalise sur la fiscalité des entreprises.
En effet pour l’état, l’entreprise est une personne morale organisée, par conséquent ses
contribuables idéals qui par son organisation lui facilitent la tâche en matière d’imposition et
d’encaissement d’impôt. L’entreprise constitue tout un intermédiaire privilégié dans la
collecte de certains impôts jouant donc ce rôle d’intermédiaire et de collecteur d’impôt, on dit
qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or car l’Etat risquerait de décourager les initiatives
privées, de ralentir l’activité économique et de provoquer à terme la baisse des recettes
fiscales.
La fiscalité qui touche les activités des entreprises est très vaste, ce qui nous contraint
à opérer des choix. Aussi allons nous étudier successivement :
 La réglementation du travail en Côte d’Ivoire
 L’impôt sur les traitements et salaires.
 Les obligations de l’employeur
 L’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux

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 La taxe sur la valeur ajoutée
Mais avant l’analyse de ces différents types d’impôts, une étude générale sur la
fiscalité nous paraît nécessaire.

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GENERALITE SUR LA FISCALITE

La définition que nous venons de donner dans l’introduction générale montre que
définir la fiscalité c’est définir l’impôt. Nous commencerons donc par cette définition de
l’impôt ensuite nous présenterons les différents types d’impôts et enfin la technique fiscale.

I- DEFINITION DE L’IMPÖT
Les définitions de l’impôt sont nombreuses et mettent le plus souvent l’accent sur ses
caractéristiques. Mais l’impôt est une notion difficile à cerner car il présente des aspects
sociologiques, culturels, économiques et financiers. De plus son importance et sa complexité
dépendent du niveau de développement économique et social d’un pays. Pour notre cours,
nous retenons la définition suivante de l’impôt :
L’impôt est un prélèvement obligatoire sans contrepartie et à titre définitif opéré par
l’Etat et les collectivités publiques sur les revenus des contribuables et destiné à assurer la
couverture et la répartition des dépenses publiques.
Cette définition qui, nous le soulignons a fait l’objet de nombreuses critiques, présente
néanmoins l’avantage d’être simple.
Toute fois elle nécessite des précisions sur les deux principaux caractères suivants :
- Le caractère obligatoire sans contrepartie et à titre définitif de l’impôt
- Le caractère de couverture et de répartition des dépenses publiques.
En plus de ces caractères, l’impôt doit présenter des qualités de justice et de
rendements.

A- L’impôt comme prélèvement obligatoire sans contrepartie et à titre


définitif.
L’impôt est considéré comme une présentation pécuniaire forcée et opérée au moyen
de la contrainte par la puissance publique (l’état et les collectivités publiques).
Cette manière de présenter est basée sur la manifestation de la souveraineté de l’Etat.
En effet, en matière d’impôt, l’Etat agit dans le sens de rendre à tous les individus les
mêmes services. C’est pourquoi, l’Etat va exiger à tous les contribuables une participation à
l’effort mondial. Ce caractère suppose également une fois le prélèvement opéré, le

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contribuable n’a ni le droit de réclamer un service pour un bien comme prix du service rendu.
Cette vision repose sur le fait qu’il est difficile d’individualiser l’ensemble des
services rendus par la puissance publique à chaque citoyen et que de surcroît de nombreux
services sont difficilement quantifiable en argent.
Ex : La dépense nationale, l’Education, justice et santé
C’est ce qui fait d’ailleurs la différence entre l’impôt et les variantes de l’impôt que
sont la taxe, la redevance et la parafiscalité.
La taxe est une prestation requise des particuliers par voie de contraintes également
mais avec une contrepartie qui est souvent le bénéfice du service rendu.
La redevance a les mêmes caractères que la taxe, mais la contrepartie n’est toujours
pas en liaison directe avec l’intensité du service rendu.
La parafiscalité c’est un droit ou droit perçu au profit d’organismes autre que l’Etat
pour rendre des services publics ou d’utilité publique.
Ex : La taxe payée à la SODECI

B- L’impôt comme prélèvement destiné à la couverture et à la répartition des


dépenses publiques.

A travers l’impôt, la puissance publique dispose des moyens pour équilibrer ses
dépenses et procéder ainsi à une relative redistribution de la richesse nationale. En effet la
puissance publique doit faire face à des dépenses de fonctionnement (salaire et fournitures
diverses) et à des dépenses d’investissement (Equipements collectifs, BTP ...)
Pour le faire, il lui faut des moyens financiers c’est-à-dire l’impôt. Mais la puissance
publique cherche aussi à travers les recettes fiscales à atteindre d’autres objectifs tels que
l’objectif de répartition du revenu national. Aussi, l’état peut aider les plus démunis par
rapport aux nantis, investir dans les régions les plus pauvres par rapport aux régions les plus
développées, agir sur l’assiette et taux de l’impôt.
NB : Le redevable c’est celui qui doit payer l’impôt et l’intermédiaire ce sont les entreprises.
Assujetti = Contribuable = celui qui doit payer l’impôt
Assiette = base sur laquelle repose l’impôt.

C- Les qualités de l’impôt


Un bon système imposable doit en principe être juste et avoir un bon rendement.
1- L’impôt juste

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L’objet de l’impôt est de couvrir les dépenses publiques, mais les personnes
imposables doivent contribuer aux dépenses en raison de leur faculté respective c-à-d en
proportion du revenu dont ils jouissent respectivement sous la protection de l’Etat.
Pendant longtemps, on a considéré que la justice exigerait que l’impôt soit
proportionnel au revenu. Si un revenu de 100.000 frs apporte un impôt de 10.000 fr, un
revenu de 200.000 doit supporter un impôt de 20.000 frs. Le système qui a le mérite d’être
simple considère le revenu en soit et fait abstraction de la personnalité du contribuable. Or si
le contribuable disposait de 100.000 frs de revenu et une famille à sa charge, un impôt de
10.000 frs sera pour lui relativement plus lourd que l’impôt de 20.000 frs acquitté par un
contribuable sans charge. En d’autres termes un impôt strictement proportionnel au revenu a
le caractère d’un impôt réel. Tandis que l’impôt prenant en considération la situation
individuelle et familiale devient un impôt personnel puisqu’il tient compte de ce que l’on
appelle la capacité contributive du contribuable.
Du point de vue des principes, l’impôt personnel est donc plus juste que l’impôt réel
mais à la condition que la capacité contributive du contribuable soit rigoureusement
déterminée, ce qui n’est pas souvent aisé. Aussi pour tenir compte de la personnalité du
contribuable a-t-on recourt à 2 systèmes.
a) Ou bien on tient compte des charges familiales du redevable en déduisant
ce qu’on appelle le minimum vital et on applique au reste du revenu un
taux unique pour tous les revenus.
b) Ou bien on adopte un tarif progressif c-à-d un taux qui augmente en
même temps que l’on atteint des tranches plus élevées du revenu ou
parole d’un impôt progressif.

2- Le bon rendement de l’impôt


La qualité d’impôt juste soulève la question du rendement de l’impôt. Que faut-il
entendre par rendement de l’impôt ?
En effet, l’impôt est créé pour subvenir aux besoins de la puissance publique (PP). Il
doit produire le plus possible et être susceptible de faire face à un accroissement des dépenses
de celui-ci (PP). Pour cela l’impôt doit remplir les conditions suivantes.
a) Il faut que l’impôt soit universel c-à-d qu’il doit être payé par tous les
contribuables et sur l’intégralité de la matière imposable.

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b) L’impôt doit être dynamique ; cela veut dire que le taux ou le niveau de
l’impôt doit augmenter en même temps que l’augmentation des dépenses
publiques. On dit que l’impôt est élastique.
Mais généralement on accroît le rendement de l’impôt en élargissant l’assiette fiscale
(base fiscale). Cependant l’impôt considéré comme élastique l’est que dans certaines limites.
En effet l’Etat doit faire en sorte que l’augmentation du taux d’impôt et l’étendu du
champ d’application n’incitent pas le contribuable à la fraude. On dit que trop d’impôt tue
l’impôt.

II- LES DIFFERENTS TYPES D’IMPOTS


Parmi les nombreuses classifications de l’impôt, nous retiendrons ici la classification
économique et celle qui est basée sur la nature de la matière imposable.

A) Classification économique
Cette classification est fondée sur la distinction entre l’origine de la richesse qui se
traduit soit par la possession ou la transmission d’un capital ou d’un patrimoine, soit par la
perception d’un revenu lié au travail ou à la propriété. En fait cette classification tient compte
des répercutions et de l’incidence de l’impôt et distingue l’impôt direct de l’impôt indirect
1) Impôt direct
C’est celui dont la charge est supportée définitivement par celui qui en est
juridiquement redevable. Ex : Impôt sur le revenu des personnes physiques ou impôt sur les
BIC.
Les impôts directs sont assis sur des données constantes, ce qui permet à l’Etat de les
percevoir à intervalles réguliers. D’après MAURICE COZIAN les impôts directs sont voyants
et douloureux.

2) Impôt indirect
C’est celui que le débiteur peut répercuter sur une autre personne physique ou morale.
Les impôts indirects portent sur des faits intermittents, des dépenses et leur perception se
poursuit le plus souvent tout au long de l’année. Ex : La TVA.
Les impôts indirects sont plus discrets et moins douloureux.
La loi de finance retient souvent la classification économique.

B) La classification d’après la nature de la matière imposable

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La matière imposable est soit le revenu, la dépense ou le capital

1) Impôt sur le revenu


Le revenu est constitué par le total des sommes perçues par une personne physique ou
morale pendant une période donnée (1 an). Les revenus s’opposent en matière fiscale aux
ressources exceptionnelles encaissées épisodiquement par une personne.
Exemple : Donation
L’impôt va frapper le revenu perçu par la personne physique ou morale pendant la
période considérée. A ce titre, l’impôt sur le revenu est considéré comme un instrument
d’équité sociale lorsque la capacité contributive de la personne est prise en compte.

2) L’impôt sur la dépense


Cette forme d’imposition frappe le revenu au niveau de son utilisation c-à-d à
l’occasion de la production, de la consommation ou des transactions. En fait, c’est un impôt
qui est assis sur la totalité des dépenses réalisées par les consommateurs.
Ex : la TVA, droits de douane.

3) L’impôt sur le capital


Lorsque le capital d’une personne physique ou morale est mis en œuvre, celui-ci subit
un impôt. Ainsi, les impôts directs locaux sont calculés sur le capital que l’entreprise met en
œuvre.
Exemple : La taxe professionnelle, la taxe foncière, il en est de même des droits
d’enregistrement dus au moment de l’acquisition de l’entreprise; la patente.

III- LA TECHNIQUE FISCALE


On entend par technique fiscale, l’explication du mécanisme de l’impôt, c à d la
définition du champ d’application.
Elle porte également sur l’assiette fiscale, l’exigibilité et les règles de calcul de
l’impôt, ainsi que les modalités de son recouvrement.

A) Définition du champ d’application


Définir le champ d’application revient à préciser les personnes imposables, les
opérations imposables et les règles de territorialité.

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1) Les personnes imposables
Ce sont des personnes qui sont désignées comme contribuables ou assujetties par la
loi. Une personne est le plus souvent imposable en fonction des opérations qu’elle réalise.
Ex : Le commerçant

2) Les opérations imposables


Ce sont les actes ou les évènements relatifs au revenu, à la dépense ou au capital et qui
doivent être soumis à l’impôt. Selon les formes d’impôts, certaines opérations sont
imposables par leur nature, d’autres par options et d’autres encore sont exonérées.

3) Les règles de territorialité


Elles précisent les limites des territoires auxquelles s’appliquent la législation fiscale
du pays, ainsi que les règles applicables lorsqu’elles interviennent en jeu des pays autre que la
Côte d’Ivoire.
Par application des règles de territorialité, l’expression Côte d’Ivoire désigne : le
territoire national, le plateau continental, les eaux territoriales et la zone économique
exclusive c-à-d 200 miles marins.

B) L’ASSIETTE
La détermination de l’assiette de l’impôt consiste non seulement à cerner la matière
imposable et à fixer les règles d’évaluation correspondantes, mais aussi à préciser
l’évènement qui déclanche l’imposition

1) La matière imposable
C’est l’élément économique qui est à la source de l’impôt. Son évaluation permet
d’établir le montant auquel s’appliquera le tarif de l’impôt.

2) Les règles d’évaluation


Il s’agit de définir la base imposable. On distingue les modes d’évaluation suivantes :

a) L’évaluation réelle
Elle vise à connaître le montant réel de la base imposable. Ce qui suppose dans la
plupart des cas à tenir une comptabilité précise et détaillée. Mais en CI, le Fisc se contente de
la déclaration du contribuable même si des contrôles et des vérifications sont souvent
effectués.

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b) Le procédé de la déclaration contrôlée
Souscrit par le contribuable lui-même, ce procédé permet en principe de mieux saisir
la matière imposable à la fois parce que la déclaration émane de l’intéressé lui-même et que
l’exactitude de la matière imposable est assurée grâce aux vérifications effectuées par le Fisc.

c) Le procédé du forfait
L’administration fiscale et le contribuable se mettent d’accord pour fixer à un certain
montant les revenus ou le chiffre d’Affaires à imposer. Ce procédé constitue une atténuation
au système de la déclaration contrôlée.

d) évaluation approchée
Elle s’apparente au procédé du forfait. Cette évaluation revient à renoncer à
l’évaluation réelle parce que trop contraignante et trop coûteuse. La base imposable est
déterminée de façon approximative par le Fisc à partir d’éléments jugés significatifs de
l’activité du contribuable ou de sa capacité contributive.
Exemple : L’impôt synthétique
L’avantage de ce procédé est sa simplicité et l’absence de contrôle puisque c’est le
Fisc lui-même qui fixe le montant de l’impôt.

e) L’évaluation administrative
Elle intervient lorsque le contribuable a fait la preuve de l’inexactitude de sa
déclaration. Le Fisc fixe d’office la base et l’impôt à payer.

C) L’EXIGIBILITE
C’est l’évènement ou la situation qui rend une personne redevable de l’impôt et qui
donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de l’impôt. L’exigibilité se
distingue du fait générateur qui est l’évènement par lequel sont réalisées les conditions
légales nécessaires à l’exigibilité de l’impôt.
En fait, le fait générateur fait naître l’obligation fiscale.

D) LE CALCUL DE L’IMPÔT
Il s’agit en pratique d’appliquer un barème ou un tarif ou encore d’utiliser un taux à la
base imposable. On dit encore liquider un impôt. En CI la liquidation est effectuée soit par le
contribuable lui-même, soit par l’administration fiscale.

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E) LE RECOUVREMENT DE L’IMPÔT
Il est régi par le livre des procédures fiscales. Dans ce livre, on trouve à la fois les
impôts, les contributions, les prélèvements et les retenues à la source et leurs recouvrements
incombent à la direction générale des impôts ou à la direction générale de la comptabilité
publique et du trésor. Les impôts comme droit d’enregistrements, timbres, la taxe de publicité
foncière, et les droits et taxes domaniaux sont régis par des textes particuliers et n’entrent
donc pas dans le champ d’application du livre de procédure fiscale. La procédure
administrative de recouvrement consiste dans la mise en œuvre par les comptables publiques
d’un ensemble d’opérations effectuées en vue d’obtenir le paiement d’une dette de nature
fiscale. Les procédures suivantes sont suivies :
 Soit après appel du montant par administration consacrée. Le contribuable
reçoit alors un retrait de rôle d’imposition ou un avertissement à payer qui
émane du service de recouvrement avant la date limite de paiement.
 Soit spontanément ; dans ce cas le contribuable adresse lui-même et sans
recevoir de demande du Fisc, l’impôt dont il est redevable.
 Soit par retenue à la source, l’administration ou la personne agissant pour
le compte de l’administration effectue un prélèvement d’office sur la base
imposable.

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CHAPITRE I : LA RÉGLEMENTATION DU TRAVAIL EN CÔTE
D’IVOIRE

Ce chapitre est particulièrement consacré aux points relatifs au contrat de travail, au


dossier Employé et au classement catégoriel de l’Employé.

SECTION 1 : LE CONTRAT DE TRAVAIL


Au sens du code du travail, est considéré comme travailleur ou salarié, quels que soient son sexe,
sa race et sa nationalité, toute personne physique qui s’est engagée à mettre son activité
professionnelle, moyennant une rémunération, sous la direction et l’autorité d’une autre personne
physique ou privée, appelée employeur.

Cette définition met en exergue trois éléments cumulatifs

- la prestation de travail
- la rémunération
- la subordination
C’est d’ailleurs sur ces trois éléments que s’est fondé la doctrine et la jurisprudence pour
donner la définition suivante : « le contrat de travail est une convention par laquelle une personne
s’engage à travailler pour une autre à laquelle elle est subordonnée et moyennant une rémunération ».

Le contrat de travail ainsi défini comporte plusieurs variations qu’il convient de connaître.

A- LE CONTRAT DE TRAVAIL À STATUT PARTICULIER

1- LE CONTRAT D’APPRENTISSAGE
« C’est le contrat par lequel un chef d’établissement industriel, commercial ou
agricole, un artisan ou un façonnier s’oblige à donner ou à faire donner une formation
professionnelle méthodique et complète à une autre personne et par lequel celle-ci s’engage
en retour à se conformer aux instructions qu’elle reçoit et à exécuter les ouvrages qui lui sont
confiés en vue de sa formation » Art.12.2, CT.
Le contrat d’apprentissage doit être constaté par écrit sous peine de nullité.

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A la fin du contrat, l’apprenti passe un examen devant un organisme désigné à cette
fin. Il lui est délivré le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) ou une attestation de fin
de formation.

1- Le contrat à l’essai ou encore l’engagement à l’essai

Les parties au futur contrat de travail, au lieu de s’engager immédiatement et de


manière définitive, peuvent convenir de procéder à un essai. Le contrat ainsi conclu est un
contrat à l’essai.

Si à la fin du terme prévu, l’essai est jugé concluant, le contrat sera définitivement
conclu. Dans le cas contraire, chacune des parties peut reprendre sa liberté sans formalité
particulière et sans qu’aucune responsabilité ne soit engagée.

Si l’essai a été conclu dans une convention distincte du contrat définitif, alors on peut
le considérer comme un avant contrat. On admet alors qu’il y a deux contrats. C’est l’idée de
dualité.
Si en revanche, l’essai est prévu dans une convention distincte du contrat définitif,
alors on ne peut plus parler d’un avant contrat. Il y a un contrat de travail unique comportant
une phase d’essai.
La durée de l’essai  varie en fonction, soit du temps de rémunération, soit de la
catégorie professionnelle du salarié. Cette durée est de :
. 8 jours pour les travailleurs payés à l’heure ou à la journée,
. 1 mois pour les travailleurs payés au mois
. 2 mois pour les agents de maîtrise, techniciens et assimilés,
. 3 mois pour les ingénieurs, cadres, techniciens supérieurs et assimilés.
Le renouvellement de la période d’essai doit être notifié au travailleur par écrit. Sauf
dispositions plus favorables prévues par la convention collective, accord d’établissement ou
par le contrat de travail, le salarié doit être informé du renouvellement de l’essai dans le délai
suivant :
. 2 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 8 jours,
. 8 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 1 mois
. 15 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 2 ou 3 mois.

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Pour les travailleurs à temps partiels et les travailleurs temporaires, la durée de la période
d’essai peut être d’accord parties à une durée inférieure à celle indiquée ci-dessus.

La rupture anticipée, avant terme, peut intervenir à l’initiative de l’une ou l’autre


partie, et ce à tout moment, sans préavis.

B- LES CONTRATS DE TRAVAIL ORDINAIRES

Ils sont dits ordinaires parce que ce sont des contrats qui impliquent d’emblée un
engagement définitif du travailleur.
Ces contrats sont d’une part, les contrats à durée déterminée, d’autre part les contrats à
durée indéterminée.

1- Le contrat de travail à durée déterminée ou CDD


«Le contrat de travail à durée déterminée est un contrat qui prend fin à l’arrivée d’un
terme fixé par les parties au moment de sa conclusion» (Art 14.1 Code du Travail).
Le contrat ainsi conclu doit indiquer :
- soit la durée de son achèvement,
- soit la durée précise pour laquelle il est conclu

Exemple : - un contrat conclu pour un an ou pour 15 mois.


- un contrat conclu pour l’exécution d’un ouvrage déterminé

Le contrat à durée déterminée doit être passé par écrit ou constaté par une lettre
d’embauche ; ce qui permet de faciliter la preuve de la stipulation de la durée.
Les contrats à termes précis ne peuvent être conclus pour une durée supérieure à 2 ans.
Ils peuvent, toutefois, être renouvelés sans limitation. Ces renouvellements ne peuvent avoir
pour effet d’entraîner le dépassement de la durée maximale de 2 ans.
Cependant, pour les renouvellements qui interviennent au delà de la durée maximale
de 2 ans, le contrat de travail à durée déterminée devient un contrat de travail à durée
indéterminée (article 14.9 du code de travail).
Le contrat de travail à durée déterminée prend fin à l’arrivée du terme sans indemnités
ni préavis. Il ne peut être rompu avant terme que par force majeure, accord partie ou faute
lourde de l’une des parties.

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Toute rupture prononcée en violation des règles ci-dessus donne lieu à des dommages
et intérêts. Lorsque la rupture irrégulière est le fait de l’employeur, ces dommages et intérêts
correspondent aux salaires et avantages de toute nature dont le salarié aurait bénéficié pendant
la période restante à courir jusqu’au terme de son contrat.

2- Le contrat de travail à durée indéterminée ou CDI


Le contrat de travail à durée indéterminée est un contrat dont le terme n’est pas prévu ;
de sorte qu’il peut cesser à tout moment, soit par la volonté du travailleur, soit par la volonté
de l’employeur.
Cette facilité de résiliation unilatérale conduit à remarquer que ce contrat est marqué
du signe de l’instabilité ; ce qui est source d’insécurité pour le travailleur au niveau de son
emploi.
C’est la raison pour laquelle une série de mesures légale, conventionnelle et
réglementaire à été prise pour protéger l’employé contre l’exercice abusif de ce droit de
résiliation unilatérale par l’employeur dans le cadre du licenciement.

Le code de travail n’impose pas une forme déterminée pour constater le contrat de
travail. En effet, son article 13.1 alinéa 1 dispose : « le contrat de travail est passé librement et
constaté dans les formes qu’il convient aux parties contractantes d’adopter».

Selon le code de travail ivoirien : « le contrat de travail à durée indéterminée peut


toujours cesser par la volonté du salarié. Il peut cesser par la volonté de l’employeur qui
dispose d’un motif légitime. » Pour corriger les effets pervers ou nocifs de ce principe, les
pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont arrêté un certain nombre de règles légales et
conventionnelles. Ces règles s’appliquent aussi bien dans l’hypothèse où la rupture est le fait
de l’employeur (licenciement) que dans celle où la rupture est prise à l’initiative du travailleur
(démission).
La partie qui prend l’initiative de la rupture du contrat doit notifier par écrit sa décision
à l’autre et respecter le délai de préavis. Le non respect de ces dispositions par l’employeur
peut donner lieu à un versement de dommages et intérêts en faveur du salarié licencié.
De même, le salarié qui ne respecte pas ces dispositions s’expose au paiement d’une
indemnité de préavis, sauf si :
- il obtient une dispense de l’employeur
- il existe une force majeure

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- il existe une faute lourde commise par l’employeur

Section 2 : LE DOSSIER EMPLOYÉ

Il est recommandé à l’employeur de tenir des documents concernant l’employé. Ces


documents peuvent être classés en différents sous dossiers pour former le dossier de
l’employé.

A- LES RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX

Il s’agit d’une fiche signalétique, adresses personnelles, extraites de naissance et


situation familiale, copie de la carte nationale d’identité ou autre pièce d’identité, extrait
du casier judiciaire, certificat de nationalité.

B- LA SITUATION PROFESSIONNELLE

Ici le sous dossier contient : la demande d’emploi, le Curriculum Vitae, le contrat de


travail ou la lettre d’embauche, les évaluations annuelles, les lettres de demande d’explication,
les lettres de sanctions, les lettres de promotion.

C- LES RÉMUNÉRATIONS
Ce sous dossier contient : les lettres d’avancement salarial, les bulletins de salaires et tout
autre document relatif à la rémunération.

D- AUTRES DOCUMENTS
Il s’agit notamment de l’assurance maladie, des certificats médicaux, des autorisations
d’absences, des départs en congés, etc.

Section 3 : LES CATEGORIES PROFESSIONNELLES


Suivant l’art.47 de la CCI « les travailleurs sont classés dans les catégories et échelons
définis par les classifications professionnelles figurant dans les annexes de la présente
convention ».
Le classement du travailleur est donc fonction de l’emploi qu’il occupe au sein de l’entreprise
ou de l’établissement.

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Chapitre II : L’IMPOT SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES

Le salaire est la contrepartie nécessaire de la prestation de travail fourni par le


travailleur tel que conclu au contrat de travail.
La fixation et le paiement de cette rémunération obéissent à des règles qu’il convient
de connaître.

Section 1 : LA FIXATION


Le salaire de chaque travailleur est déterminé en fonction de l’emploi qui lui est
attribué dans l’organisation.
Les salaires sont fixés : - soit au temps : à l’heure, à la journée ou au mois
- soit au rendement : à la tâche ou aux pièces.
L’emploi est lui même catégorisé en fonction du secteur d’activité. Ainsi, un employé
sera classé dans une catégorie précise en fonction de son poste et sa rémunération ne peut être
inférieure au salaire minimum établi par la réglementation.
Les employés sont toujours payés au mois.

A- LES ELEMENTS A PRENDRE EN COMPTE DANS LA FIXATION DU


SALAIRE
Ils sont au nombre de deux :

1- Le SMIG
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) s’applique aux travailleurs de toutes
les branches d’activités à l’exception de ceux relatifs aux entreprises agricoles et forestières.
Le SMIG en vigueur est de 36 607 francs, soit un SMIG horaire de 211,20 francs
(36 607/173,33).

2- Salaire minimum par catégorie


Communément appelé salaire de base, le salaire minimum par catégorie est le montant en
deçà duquel l’employé ne doit pas être rémunéré.
Il correspond au classement catégoriel du salarié.

B- LES ACCESSOIRES
Ils sont dits accessoires car ils viennent en complément du salaire minimum catégoriel. Leur
présence dans les éléments constitutifs du salaire permet les ajustements nécessaires au bon
déroulement du contrat de travail.
Les accessoires de salaires peuvent avoir ou non la nature juridique de salaire.

1- Les éléments ayant la nature juridique de salaire


Ce sont :
- Les heures supplémentaires
- La prime de rendement
- La prime d’ancienneté (elle est calculée en pourcentage sur le salaire minimum de
la catégorie de classement du travailleur. Le montant est fixé à 2% après 2 années
d’ancienneté, 1% par année de service supplémentaire jusqu’à la 25eme année
incluse)
- Le logement, la nourriture, l’eau, l’électricité, etc. (Avantages en nature)
- Le sursalaire

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- Les gratifications

2- Les éléments n’ayant pas la nature juridique de salaire


Ce sont :
- La prime ou indemnité de transport
- L’indemnité de déplacement
- Les primes de salissure
- Les primes de détérioration de vêtements, etc.
- Les différentes primes (de caisse, de panier, d’outillage, etc.).

Section 2 : LES RETENUES SUR SALAIRE


Les retenues sur salaire sont constituées des charges fiscales, sociales et autres avances
et oppositions.

A- LES RETENUES FISCALES


Il s’agit des sommes prélevées sur le salaire imposable du travailleur. Il existe quatre types de
retenues fiscales à la charge de l’employé.

1- L’impôt sur traitements et salaires (ITS)


La base de cet impôt est obtenue après un abattement de 20% sur le salaire brut
imposable
Salaire Net Imposable = Salaire Brut Imposable x 80%
IS = Salaire Net Imposable x 1,5%
Ou IS = Salaire Brut Imposable x 1,2%

2- La Contribution Nationale (CN)


La contribution nationale représente un prélèvement additionnel appliqué selon un
tarif progressif par tranche après abattement des 20%.

Tranche salaire imposable comprise entre taux


(salaire mensuel)
0-50 000 0
50 000-130 000 1.5%
130 000-200 000 5%
supérieur à 200 000 10%

Tranche salaire imposable comprise entre Taux


(salaire annuel)
0-600 000 0
600 000-1 560 000 1.5%
1 560 000-2 400 000 5%
supérieur à 2 400 000 10%

Exercice d’application n°1 :


Monsieur Konan est employé dans une entreprise de la place. Il perçoit un salaire de
base mensuel de 275000F et une indemnité de logement de 70000F.

TAF : Déterminer l’impôt sur les traitements et salaires (ITS) et la contribution


nationale (CN) de cet employé.

17
SOLUTION
1) Détermination de l’ITS
Salaire brut (SB) de monsieur Konan :
Salaire de Base 275 000 F
Indemnité 70 000 F

SB = 345 000 F
Base imposable (BI) :
BI = 80% de 345.000 = 276.000
Impôt sur Salaire :
ITS = 1,5% x 276.000
ITS = 4.140 F
Ou
ITS = 345.000 x 1,2%
ITS = 4.140 F
2) Détermination de la Contribution Nationale (CN):
Base Imposable (BI) : Même Base que l’ITS = 276.000 F
(0-50 000 = 0)
Contribution Nationale : (80 000 x 1.5% = 1 200)
(70.000 x 5% = 3.500)
(76.000 x 10% = 7.600)
CN = 12.300 F

3- L’Impôt Général sur le Revenu (IGR)


L’IGR est en principe un impôt sur le revenu global. Il est établi d’après le montant
total des revenus de toute nature dont dispose le contribuable au cours de l’année (Article 89
du CGI). L’IGR sur les salaires n’est donc pas un cas spécial de l’IGR global. Il se perçoit sur
la même base que l’ITS et la CN mais après un abattement de 15% et après déduction des
impôts déjà supportés (ITS et CN).
Base IGR = 85%(80% salaire brut imposable – (ITS + CN))

Le principe général d’application de l’IGR est que l’IGR est fonction de la charge de
famille.
Les contribuables qui ont une charge de famille très élevée connaissent un allègement
de la charge fiscale par application des parts IGR.

Situation Enfants à Correctifs éventuels Nombre de


matrimoniale Charge parts
Célibataire Sans enfant Cas général 1 part
Divorcé ou veuf Cas particulier
Salarié ayant :
- Enfant (s) majeurs ou 1.5 part
enfants décédés
- pension de 40% au moins
pour invalidité de travail
- pension de veuve de guerre
Célibataire ou Avec enfant (s) à charge Cas général 1.5 part
Divorcé Pour lui même +
Pour chaque enfant 0.5 part

18
Marié Sans enfant à charge Cas général 2 parts
Cas particulier
Femme mariée imposée distinctement 1 part
du chef de famille
Marié ou veuf Avec enfant (s) à charge Pour lui même 2 parts
Pour chaque enfant + 0.5 part

Le maximum des parts ne dépasse pas 5. On parle souvent de personne à charge. Est
considéré comme personne à charge l’enfant mineur du contribuable ou l’enfant majeur
étudiant jusqu’à 25 ans l’enfant infirme. Sont considérés comme personne à charge les
ascendants (père et mère) directs ou du conjoint ou alliés vivant effectivement dans le foyer
fiscal.
On considère également comme personne à charge à condition que cela soit reconnu
par la loi toutes les personnes recueillies dans le foyer et qui répondent aux conditions
d’enfant à charge.
Ces charges de familles sont prises en compte dans la notion de coefficient familial.

Base Taxable R
Q= =
Nbre de part N

Avec Q = Quotient familial,


R = Revenu ou base de l’IGR
N = Nombre de parts
L’IGR est calculé suivant un barème de taux progressif allant de 10% à 60 %, mais dans la
pratique, les calculs se font à l’aide de formules obtenues à partir de diverses régressions
simples qui ont été faites au niveau de la DGI.

IGR MENSUEL

Quotient = R/N Formule

Inférieur à 25 000 Néant

Entre 25 000 et 45 583 (R x 10/110) - (2 273 x N)


" 45 584 et 81583 (R x 15/115) - (4 076 x N)
" 81 584 et 126 583 (R x 20/120) - (7 031 x N)
" 126 584 et 220 333 (R x 25/125) - (11 250 x N)
" 220 334 et 389 083 (R x 35/135) - (24 306 x N)
" 389 084 et 842 166 (R x 45/145) - (44 181 x N)
Supérieur à 842 167 (R x 60/145) - (98 633 x N)

19
IGR ANNUEL

Quotient = R/N Formule

Inférieur à 300 000 Néant

Entre 300 000 et 547 000 (R x 10/110) - (2 273 x N)


" 548 000 et 979 000 (R x 15/115) - (4 076 x N)
" 980 000 et 1 519 000 (R x 20/120) - (7 031 x N)
" 1 520 000 et 2 644 000 (R x 25/125) - (11 250 x N)
" 2 645 000 et 4 669 000 (R x 35/135) - (24 306 x N)
" 4 670 000 et 10 106 000 (R x 45/145) - (44 181 x N)
Supérieur à 10 106 000 (R x 60/145) - (98 633 x N)
NB : Il y a parfois de légères différences entre les résultats des calculs et les résultats lus dans
le barème. Des régularisations sont alors faites en fin d’année sur le bulletin de salaire du
contribuable.

Exercice d’application n° 2
Dans le cadre de sa réorganisation, la société X recrute Monsieur Amadou en qualité de
Directeur adjoint. Elle lui verse à ce titre un salaire mensuel de 850.000 F et une indemnité de
représentation d’un montant de 360.000 F.
Monsieur Amadou est logé dans une villa de 5 pièces meublées et bénéficie d’un climatiseur
central qui alimente trois (3) des pièces. Il dispose également d’une piscine, d’un cuisinier et
d’un jardinier pris en charge par la société, de même que les frais d ‘électricité et d’eau.
Monsieur Amadou est marié et père de 4 enfants dont l’aîné étudiant a 26 ans et les autres
sont mineurs.
TAF : Déterminer l’IGR retenu sur le salaire de Monsieur Amadou.
SOLUTION
1) Analyse de la prise en compte du montant de l’indemnité de représentation dans la
détermination de la base imposable.
Salaire de base = 850.000 F
Indemnité de représentation = 360.000 F
Salaire Brut = 1.210.000 F
L’exonération de l’indemnité de représentation étant plafonné à10% du salaire brut, soit (10%
x 1.210.000 = 121.000), on aura :
Indemnité imposable = 360.000 – 121.000 = 239.000

2) Inventaire des avantages en nature.


Logement 5 pièces = 480.000
Mobilier = 80.000
Electricité = 50.000
Climatisation (20.000 x 3) = 60.000
Eau = 40.000
Piscine = 30.000
Jardinier = 50.000
Cuisinier = 90.000
…………
Total avantages en nature = 880.000

20
3) Détermination du salaire brut imposable :
Salaire de base 850.000
Indemnité de représentation 239.000
Avantages en nature 880.000
Salaire brut imposable = 1.969.000
4) Détermination de l’ITS et de la CN
Base ITS : 1.969.000 x 0,8 = 1.575.200
ITS : 1,5% x 1.575.200 = 23.628 F
Ou
ITS : 1,2% x 1.969.000 = 23.628

Base CN : 1.575.000
(0 – 50.000) : 0%
CN : (50.000 – 130.000) : 80.000 x 1,5% = 1200
(130.000 – 200.000) : 70.000 x 5% = 3500
(200.000 – 1.575.000) : 1.375.000 x 10% = 137.500
Contribution Nationale (CN) = 142.200 F

5) Détermination de l’IGR
a) Base de l’IGR
Base de l’IGR = [ 80% base CN –( ITS + CN )] 85%
= 85%[1.575.200-23.628-142.200]
Base de l’IGR (R) = 1.197.966,2
b) Nombre de parts :
Monsieur Amadou est marié = 2 parts
3 enfants mineurs (0,5 x 3) = 1,5 parts
d’ou, nombre de parts total est égal à 3,5 parts
c) Quotient familial (Q):
Q = R/N = 1.197.966/3,5 = 342.276
d) Impôt Général sur le revenu (IGR) :
IGR = 1.197.966 x 35/135-24.306x3,5
IGR = 225.513

4- La Contribution pour la Reconstruction Nationale (CRN)

La loi de Finances de l’année 2004 a instauré un nouvel impôt : la Contribution pour


la Reconstruction Nationale (C.R.N). Ce nouvel impôt a la même base imposable que la CNS
à l’exclusion des avantages en nature.
Le tarif de la contribution est déterminé selon le tableau ci-après :

21
Revenu mensuel Taux d'imposition

Inférieur ou égal à 100.000 0%  

De 100.001 à 600.000 1%  

De 600.001 à 1500.000 1,5%  

De 1.500.001 à 3.000.000 2%  

Plus de 3.000.000 2,5%  

Exemple d’application n°4 (même énoncé que le cas précédent)

Solution
Détermination de la base imposable :
Salaire de base = 850.000
Indemnité de représentation = 239.000
……….
Base Imposable = 1.089.000

Détermination de l’impôt (CRN) :


CNR = 1.089.000 x 1,5%
CNR = 16.335 F
B- LES RETENUES SOCIALES
La seule retenue sociale supportée par les employés est leur participation au régime de
retraite.
En effet, les salariés sont tenus de cotiser à la CNPS pour leur retraite. Cette cotisation
s’effectue par une retenue à la source sur le salaire mensuel.
Le taux actuel appliqué à l’assiette CNPS est de 3,2% représentant ainsi 40% des cotisations
du régime de retraite. La base sociale est plafonnée à 45 fois le SMIG, soit 1 647 315.

Exemple d’application n° 5 : (même énoncé que précédemment)


Salaire brut imposable = 1.969.000
Le salaire brut imposable étant supérieur au plafond de la base sociale alors nous retenons
comme base sociale 45 fois le SMIG, c’est -à-dire 1.647.315.
D’ou :
Part du régime de retraite du salarié = 1.647.315 x 3,2% = 52.715 F
C- LES AUTRES RETENUES
Elles sont au nombre de deux.

1- Les avances et acomptes


L’avance est un prêt que l’employeur consent au salarié et dont il se rembourse par déductions
successives sur le salaire.
L’acompte par définition, c’est le paiement anticipé d’une partie de la rémunération due.

2- Les oppositions
Une opposition est une retenue calculée sur la rémunération nette, selon un barème fixé par le
ministère chargé du travail, et destiné au règlement des dettes du salarié.

22
Section 3 : LE PAIEMENT DU SALAIRE
Le paiement des salaires a lieu pendant les heures de travail. L’employeur est tenu au moment
de la paie, de remettre au travailleur un bulletin de salaire sur lequel est indiqué le salaire ainsi
que toutes les sommes à percevoir ; les sommes à déduire doivent être mentionnées pour
permettre la lecture apparente de la somme nette à percevoir par le travailleur.
SALAIRE NET = SALAIRE IMPOSABLE – (CHARGES FISCALES + CHARGES
SOCIALES +AUTRES RETENUES) + AUTRES INDEMNITES NON IMPOSABLES
L’employé est tenu d’émarger sur le registre de paie.

Exercice d’application n°6


Monsieur Kouakou est cadre supérieur dans une entreprise industrielle, son salaire mensuel
est de 1.500.000F. Il est logé dans une villa de 4 pièces dont chacune des chambres est
climatisée. Monsieur Kouakou dispose en outre d’un gardien, d’un jardinier et bénéficie d’une
indemnité de transport de 110.000 F et d’une prime de panier de 98.000 F. Il est divorcé et
père de 6 enfants dont l’aîné (25 ans) est journaliste, le second (23 ans) est étudiant, le
troisième (21 ans) est infirme et les trois autres ont moins de 18 ans. Au cours du mois de
Mars, Monsieur Kouakou a reçu un acompte sur salaire d’un montant de 200.000 F pour faire
face à des charges familiales.
TAF : Déterminer le salaire net de monsieur Kouakou à la fin du mois de Mars.

Solution
1) Analyse de la prise en compte du montant de l’indemnité de transport.
L’exonération de l’indemnité de transport étant plafonné à 25.000 selon la loi de Finances
2007, on aura :
Indemnité imposable = 110.000 – 25.000 =85.000

2) Inventaire des avantages en nature.


Logement 4 pièces = 300.000
Mobilier = 60.000
Electricité = 40.000
Climatisation (20.000 x 3) = 60.000
Eau = 30.000
Jardinier = 50.000
Gardien = 50.000
…………
Total avantages en nature = 590.000

3) Détermination du salaire brut imposable :


Salaire de base 1.500.000
Indemnité de représentation 85.000
Avantages en nature 590.000
Salaire brut imposable = 2.175.000

4) Détermination de l’ITS et de la CN
Base ITS : 2.175.000 x 0,8 = 1.744.800
ITS : 1,5% x 1.744.800 = 26.172 F
Ou
ITS : 1,2% x 2.175.000 = 26.172 F

23
Base CN = 1.744.800
(0 – 50.000) : 0%
CN : (50.000 – 130.000) : 80.000 x 1,5% = 1200
(130.000 – 200.000) : 70.000 x 5% = 3500
(200.000 – 1.744.800) : 1.544.800 x 10% = 154.480
Contribution Nationale (CN) = 159.180 F
5) Détermination de l’IGR
a) Base de l’IGR
Base de l’IGR = [ 80% base CN –( ITS + CN )] 85%
= 85%[1.744.800-26.172-159.180]
Base de l’IGR (R) = 1.325.530,8
b) Nombre de parts :
Monsieur Kouakou est divorcé = 1,5 parts
1 enfant étudiant de 23 ans = 0,5 part
1 enfant infirme de 21 ans = 0,5 part
3 enfants mineurs (0,5 x 3) = 1,5 parts
d’ou, nombre de parts total est égal à 4 parts
c) Quotient familial (Q):
Q = R/N = 1.325.530,8 / 4 = 331.382,7
d) Impôt Général sur le revenu (IGR) :
IGR = 1.325.530,8 x 35/135-24.306 x 4
IGR = 246.432 F
6) La Contribution pour la Reconstruction Nationale (CRN)
Base CRN :
Indemnité de transport = 91.000
Salaire de base = 1.500.000
Base CRN = 1.591.000
CRN = 1.591.000 x 2%
CRN = 31.820 F
7) Total des retenues fiscales
Charges fiscales totales = ITS + CN + IGR + CRN
= 26.172 + 159.180 + 246.432 + 31.820
Charges fiscales totales = 463.604 F
8) Cotisation de l’employé au titre de la retraite
Base sociale:
Salaire brut imposable = 2.181.000
Le salaire brut imposable étant supérieur au plafond de la base sociale alors nous retenons comme base
sociale 45 fois le SMIG, c’est -à-dire 1.647.315.
Caisse de retraite = 1.647.315 x 3,2%

Caisse de retraite = 52.714 F


9) Salaire Net perçu par monsieur Kouakou en fin Mars :
24
Salaire Net = Salaire Brut imposable – (Retenues fiscales +Retenues Sociales + Autres
Retenues) + Indemnités non imposables + Primes
Salaire Net = 2.181.000 - (463.604 + 52.714 + 200.000) +19.000 + 98.000
Salaire Net = 1.581.682 F

25
Chapitre III : LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR

Section 1 : LES CHARGES FISCALES ET SOCIALES À LA CHARGE


DE L’EMPLOYEUR
Les salaires sont passibles de différentes taxes à la charge des employeurs calculées
sur la même base et perçue en même temps. L’ensemble du prélèvement correspondant à ces
taxes est désigné sous le nom de contribution employeur.
LES IMPÔTS
Les impôts et taxes supportés par l’employeur sont de deux ordres.
Les impôts sur salaires
Il existe deux types de contribution effectuée par l’employeur.
Contribution employeur
La contribution proprement dite est de 9,2% pour le personnel expatrié. Pour le
personnel local, la contribution employeur a été supprimée depuis 1994.
Contribution nationale pour le développement économique et social
Cet impôt à la charge de l’employeur est de 1,2% de la base imposable.
Les taxes à la formation
Ces taxes sont collectées par le service des impôts mais reversé au FDFP. Elles sont au
nombre de deux.
La taxe d’apprentissage
Elle est de 0,4%.
La taxe à la formation Professionnelle continue
Les employeurs participent au financement de la formation professionnelle continue.
Cette contribution s’élève à 1,2% et revêt deux formes :
soit par le versement au Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP) de
la totalité de la taxe additionnelle à la formation continue ;
soit en versant la moitié de la somme due au titre de la taxe additionnelle à la formation
continue (soit 0,6%) et en finançant directement au profit de son propre personnel, à
concurrence de l’autre moitié (soit 0,6%), des actions de formation.

LES CHARGES SOCIALES PATRONALES


Les employeurs sont tenus de cotiser à la CNPS au titre des salaires qu’ils versent à
leurs salariés. Ces cotisations sont de trois ordres 

26
La cotisation employeur au régime de retraite
La contribution patronale au régime de retraite est de 4,8% du salaire brut social du
salarié, plafonné à 1 647 315 francs par mois, comme dans le cas de la retenue sociale de
l’employé.
Les prestations familiales
Les cotisations au titre des prestations familiales sont de 5,75% du salaire brut social
plafonné à 70 000 francs par mois.
L’accident de travail
La cotisation pour la couverture des risques d’accidents de travail dont le taux varie
suivant les professions entre 2% et 5% est plafonnée à 70 000 F par mois, par employé.
Exemple d’application n°7 :
Les salaires bruts du mois d’octobre de la société APROFI se présentent comme suit :
Kassoum : 65 000
Comoé: 205 000
Yapi (expatrié) : 1 800 000
Guédé (expatrié): 845 000
Tra BI : 69 000
Taf : calculer les charges fiscales et sociales à la charge de l’employeur, sachant que le taux
d’accident de travail est de 2%.

Solution :
1) Détermination des charges fiscales patronales
a) La contribution employeur (CE)
Base imposable (BI) = 1.800.000 + 845.000
BI = 2.645.000
Contribution employeur (CE) = 2.645.000 x 9,2%
CE = 243.340 F
b) La Contribution Nationale pour le Développement Economique et Sociale (CNDES)
Base imposable (BI) = 65.000 + 205.000 + 1.800.000 + 845.000 + 69.000
BI = 2.984.000
CNDES = 2.984.000 x 1,2%
CNDES = 35.808 F
c) Les taxes à la formation

27
c-1) La Taxe d’Apprentissage (TA)
TA = 2.984.000 x 0,4%
TA = 11.936 F
c-2) La Taxe à la Formation Professionnelle Continue (FPC)
FPC = 2.984.000 x 1,2%
FPC = 35.808 F dont la moitié est versée au FDFP au cours de l’année.

2) Détermination des charges sociales patronales


a) Prestations familiales  (PF)
Base Imposable (BI) = 65 000+70 000+70 000+70 000+69 000
BI = 344 000
Prestations Familiales (PF) = 344 000 x 5,75%
PF = 19 780 F
b) Accident de Travail (AT)
Base Imposable (BI) = 65 000+70 000+70 000+70 000+69 000
BI = 344 000
Accident de Travail (AT) = 344 000 x 2%
AT = 6 880 F
c) Cotisation de retraite (CR)
Base Imposable (BI) = 65 000+205000+1647315+845000+69000
BI = 2 831 315
Cotisation de Retraite = 2 831 315 x 4,8%
CR = 135 903 F

Section 2 : LES DOCUMENTS OBLIGATOIRES

Ils sont de deux ordres :


-Le livre ou Registre de paie
- Le bulletin de salaire

A- LE LIVRE DE PAIE
L’employeur doit tenir un livre de paie ou fichier de paie ou autre document en tenant
lieu.
C’est un document récapitulatif des éléments constitutifs du salaire net payé au travailleur.

28
Ce livre doit être conservé au moins pendant trois ans.

B- LE BULLETIN DE SALAIRE
L’employeur est tenu de délivrer à chaque salarié une pièce justificative des paiements
ayant supportés les retenues fiscales. Il s’agit du bulletin de paie.
Le bulletin de paie (annexe 04) comporte obligatoirement les éléments suivants :
1- Les nom et prénoms du salarié, éventuellement son adresse
2- Le nom ou la raison sociale et l’adresse de l’employeur
3- Le numéro d’immatriculation du salarié (Registre d’employeur)
4- La date de paiement
5- La période pour laquelle la paie est effectuée
6- Le classement du travailleur dans la classification professionnelle
7- Le montant du salaire en espèces (et en nature s’il y a lieu)
8- Les primes et indemnités
9- Les heures supplémentaires
10- Les différentes retenues
11- Le total de la rémunération nette à percevoir
12- Le numéro sous lequel les cotisations prélevées sur le salaire sont versées à la
CNPS ou tout autre organisme.
13- Pour les employeurs inscrits à la centrale des bilans, le numéro de nomenclature
des activités économiques.

Section 3 : LES DECLARATIONS

Il s’agit des obligations qu’ont les employeurs de faire les déclarations fiscales et
sociales.

A- LES DÉCLARATIONS FISCALES


Les impôts sur salaires sont des impôts déclaratifs en ce sens que, c’est le redevable qui
établit l’assiette de l’impôt, procède à sa liquidation et paie spontanément.

Les déclarations fiscales sont faites au plus tard le 15 du mois suivant celui au titre
duquel les impôts ont été calculés. Chaque déclaration est accompagnée du moyen de
paiement.

29
1- Les formulaires de déclaration périodique
Ces formulaires permettent de liquider les impôts et taxes. Ils sont au nombre de trois :

- Déclaration des impôts sur salaires


- Déclaration à la contribution pour la reconstruction nationale
- Taxe à la charge de l’employeur à verser au FDFP
2- Etat 301
-

3- Régularisation FDFP
Cette régularisation se fait en fin d’année. Elle s’effectue en même temps que la
déclaration du dernier mois de l’exercice. Le versement de régularisation s’effectue par
chèque bancaire. Sur la fiche de régularisation, on observe :

- la masse salariale totale de l’exercice (total annuel des salaires bruts imposables)
- la contribution 1,2% sur l’exercice (c’est le montant de la taxe globale annuelle à
la Formation Professionnelle continue due par l’employeur).
- les versements déjà effectués.
- L’engament sur plans agréés par le FDFP. En effet, les entreprises sont autorisées
à utiliser la moitié de la taxe à la FPC (0,6%) sous réserve que les plans de
formation ainsi financés aient été agréés par le FDFP.
Ainsi, le concours financier du FDFP est sollicité en cas d’excédent des plans agréés
sur les 0,6%. Pour preuve, l’entreprise doit joindre les pièces justificatives de la
formation.

- Le versement à effectuer : c’est l’objectif visé par la régularisation. En effet, ce


versement peut intervenir lorsque les plans de formation agréés et exécutés sont
inférieurs à l’enveloppe de 0,6% ou lorsque pour une raison quelconque (erreur de
calcul par exemple), la part complémentaire à verser obligatoirement en cours
d’exercice est en deçà de ce qu’elle devrait être ou lorsque tout ou partie de ce
0,6% n’aurait pas été utilisé à des fins de formation.

B- LES DECLARATIONS SOCIALES


Il s’agit des déclarations d’embauche, des déclarations de cotisations et des déclarations
annuelles portant sur les salaires.

30
1- La déclaration du travailleur

L’employeur est tenu de faire la déclaration du travailleur nouvellement embauché à la CNPS.


Cette dernière doit attribuer un numéro d’assurer social au travailleur pour marquer son
immatriculation effective. Cette déclaration vaut pour l’embauche, les modifications dans la vie
professionnelle, ainsi que lors de la rupture du contrat de travail.

2- Les déclarations périodiques

L’employeur est tenu de présenter à la CNPS la situation de son entreprise en terme de


Cotisations Sociales sur salaires. C’est « l’Appel de Cotisation », il peut se présenter sous la forme
mensuelle ou trimestrielle.

3- La DISA (la Déclaration Individuelle des Salaires Annuels)

Tout employeur est tenu d’adresser chaque année, avant le 31 mars, à l’agence dont il relève
une déclaration faisant ressortir pour chacun des salariés ou assimilés occupés dans l’entreprise, le
montant total des rémunérations payées pour la même période. L’objectif est de procéder à toutes les
régularisations relatives aux versements effectués au cours de l’année par l’entreprise au titre des
prestations familiales, des accidents de travail et du régime de retraite.

L’établissement de ce document dénommé «Déclaration Individuelle des Salaires Annuels »,


(DISA) s’effectue à l’occasion de la régularisation annuelle des cotisations.

La DISA comporte deux imprimés de base distincte à savoir :

- Un document dénommé DISA relatif à la situation de chaque salarié au cours de l’année


considérée avec les informations relatives au cotisant.
Un complément récapitulant toutes les cotisations versées au cours de l’année par l’employeur
que l’on compare aux éléments calculés à partir de la DISA.

31
CHAPITRE IV : L’IMPÔT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX

INTODUCTION
Les revenus perçus ou distribués par les entreprises donnent lieu à une imposition.
L’impôt sur les BIC constitue une de ces formes d’impôt. Cependant il n’existe pas en
Côte d’Ivoire une imposition particulière des bénéfices réalisés par les entreprises. Aussi
l’impôt sur les BIC est il un impôt spécifique qui frappe aussi bien les bénéfices réalisés par
les sociétés que les revenus de même nature réalisés par les personnes physiques. Nous allons
ici nous intéresser uniquement à l’impôt sur les bénéfices réalisés par les sociétés en analysant
successivement son champ d’application, sa base imposable, son régime d’imposition et sa
liquidation.

I. LE CHAMP D’APPLICATION

En ce qui concerne l’impôt sur les BIC, le champ d’application distingue les activités
imposables des personnes imposables. De plus, il existe un certain nombre de personnes et
d’activités exonérées de l’impôt sur les BIC.

A. LES ACTIVITES IMPOSABLES

Une façon générale relève de l’impôt sur les BIC, toutes les activités commerciales,
industrielles, artisanales ainsi que les exploitations forestières et minières. En plus de ces
activités générales, certaines activités spécifiques sont passibles de l’impôt sur les BIC,
notamment :

 Les locations d’établissements industriels munis de matériels


d’exploitation

 Achat et la revente d’immeubles (sont passibles de l’impôt sur les BIC,


les activités liées aux opérations d’intermédiaire pour l’achat et la vente
d’immeubles ou de fonds de commerce ou encore des activités portants
sur les mêmes biens par des personnes qui sont chargées de les
revendre)

B. LES PERSONNES IMPOSABLES

Certaines personnes sont imposables au titre de l’impôt sur les BIC de par leur forme,
d’autres le sont en vertu d’une disposition de la loi.

1) Les sociétés imposables de par leur forme

32
En raison de leur forme, les sociétés par action (sociétés de capitaux), les sociétés
intermédiaires (SARL) et les sociétés en commandite simple ayant opté pour le régime des
sociétés sont soumises à l’impôt sur les BIC.

2) Les sociétés imposables en vertu d’une disposition expresse de la loi

Sont également passible de l’impôt sur les BIC :

- Les établissements publics, les organismes d’Etat à condition qu’ils


jouissent d’autonomie financière dès lors qu’ils se livrent à une
activité de caractère industriel ou commercial ou à des opérations de
caractères lucratifs,

- Les sociétés coopératives de consommation lorsqu’elles possèdent


des établissements, des boutiques et des magasins pour la vente ou la
livraison des denrées, produits ou marchandises,

- Les personnes et sociétés qui procèdent au lotissement et la vente de


terrains leur appartenant,

- Les sociétés coopératives et les unions de coopératives d’artisans,

- Les sociétés civiles quelque soit leur forme, lorsqu’elles se livrent à


une exploitation ou à des opérations présentant un caractère industriel
ou commercial.

C. PERSONNES OU ACTIVITES EXONEREES

Sont exemptés de l’impôt sur les BIC :

- Les offices d’habitation économique,

- Les caisses de crédit agricole mutuel,

- Les sociétés de secours mutuels,

- Les institutions financières à caractère mutualiste et coopératif (COOPEC,


CREP),

- Les sociétés coopératives de consommation qui se bornent à grouper les


commandes de leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt
les denrées ou marchandises qui ont fait l’objet de ces commandes,

- Les sociétés de prévoyance, les sociétés mutuelles de production rurale, les


sociétés coopératives agricoles, les associations d’intérêt général et les
sociétés d’assurance et de réassurance mutuelle agricole.

33
II. DETERMINATION DE LA BASE IMPOSABLE

Le bénéfice imposable dans la catégorie des BIC est le bénéfice net déterminé d’après
les résultats d’ensemble des opérations de toutes natures effectuées par les entreprises y
compris les cessions d’éléments quelconque de l’actif, soit en cours, soit en fin d’exploitation.

Mais dans la pratique, le bénéfice imposable est le solde du compte de résultat sous
réserve des corrections appropriées pour tenir compte des règles spécifiques pratiquées de
façon extra comptable. Les corrections en plus appelées réintégrations ont pour but d’ajouter
au résultat comptable des charges comptabilisées alors qu’elles ne sont pas déductibles du
point de vue fiscal.

Les corrections en moins appelées Déductions consistent à retrancher du résultat


comptable des éléments non imposables ou déjà imposés ou encore soumis à un régime
spécial.

En plus de ces corrections, la base imposable tient compte de la + ou – value sur la cession
d’éléments d’actif.

A) LES REINTEGRATIONS

Les réintégrations permettent d’ajouter au bénéfice comptable les charges


comptabilisées alors qu’elles ne sont pas fiscalement déductibles. Les principales charges qui
font l’objet de réintégration sont :

- Les frais du personnel, les amandes et pénalités, les charges financières, les
dons, les amortissements et les provisions.

1) Les frais du personnel

Les salaires et appointements sont déductibles fiscalement à condition de correspondre


à un travail effectif et de ne pas être exagérés. Les rémunérations de l’exploitant individuel ne
sont pas déductibles fiscalement ; par contre celles de son conjoint le sont à condition d’avoir
subi les prélèvements sociaux et fiscaux applicables.

2) Les amandes et pénalités

Les transactions, les confiscations, les amandes et les pénalités de toute nature ne sont
pas déductibles fiscalement.

3) Les charges financières (les intérêts des comptes courants d’associés)

Les intérêts versés aux associés en rémunération des sommes qu’ils mettent à la
disposition de la société sous forme d’avances, de prêts, ou de comptes courants sont
déductibles fiscalement dans la double limite suivante :

34
- Le montant des sommes rémunérées ne peut excéder le montant du capital
social.

- Le taux des intérêts ne peut excéder le taux d’escompte de la BCEAO majoré de


3 points.

Dans ces conditions, les intérêts excédentaires sont à réintégrer dans le résultat
imposable.

.Exemple : Soit une société dont le capital s’élève à 50.000.000 Frs, l’un des actionnaires
avance la somme de 150.000.000 de Francs. Ce taux des intérêts a été fixé entre l’actionnaire
et la société à 12%. Le taux de l’avance de la BCEAO sur la période considérée s’élève à
7,5%.

Solution

Montant Taux

C/C =150.000.000 T (i) = 12%

Capital= 50 000 000 Tx BCEAO = 7,5 + 3 = 10,5%

Excès 100.000.000 Excès 1,5%.

C/C = 150 000 000 x 12% = 18 000 000

C/C = 50 000 000 x 10,5% = 5 250 000

A Réintégrer = 12 750 000

Procédé fiscal

Excès de Tx :

750 000 = (12% - 10,5%) 50 000 000 = 750 000

Excès de montant

(150 000 000 – 50 000 000) 12% = 12 000 000

12 750 000

4) Les dons

Les dons et les libéralités ne sont pas en principe déductibles fiscalement. Cependant,
lorsque les dons ont été effectués au profit :

35
 D’associations sportives reconnues par le ministère de la jeunesse et
des sports.

 D’organismes de recherche scientifique désignés par arrêté conjoint


du ministère de l’économie et des finances et du ministère de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

 D’association et organisme oeuvrant dans le domaine de la santé


publique et de l’action sociale désignée par arrêté conjoint du
ministère de l’économie et des finances et celui de la santé.

Bénéficient d’une déduction de 50% de leur montant à condition qu’ils ne dépassent


pas 1 pour 1000 du CA. Cette 2e limite est portée à 2 pour 1000 en ce qui concerne les dons
aux associations et organismes oeuvrant dans le domaine de la santé publique et l’action
sociale.

Exemple :

ASEC MIMOSA

Don = 1000

CA = 2 000 000 ou 450 000

Solution

1er cas

CA = 2 000 000 Don = 1 000

1‰ CA = 2 000

Réintégration

50% de 1 000 = 500

500< 2 000 (1‰ 2 000 000) d’où on réintègre 500.

2eme cas

CA = 450 000 Don = 1000

1‰ CA = 450

Réintégration : 50% de 1 000 = 500

500 > 450 (1‰ CA), d’où la réintégration effective est : 1000 - 450 = 550

5) Abandon de créance

L’abandon de créance constitue pour la partie qui le consent, une perte déductible.
Toute fois, lorsque l’abandon de créance est consenti par une société mère à sa filiale, cet
36
abandon de créance ne constitue une perte déductible que jusqu’à concurrence de la situation
nette négative que celui-ci a permis d’apurer.

6) Les amortissements

Pour être déductibles, les amortissements doivent remplir un certain nombre de


condition.

La 1ère est que l’amortissement doit être constaté dans la comptabilité.

La 2ème est que la dotation aux amortissements doit être au (-) égale à l’annuité
retenir par la fiscalité du pays (hypothèse de l’annuité linéaire).

La 3ème est que les taux d’amortissement pratiqués doivent correspondre à ceux
indiqués par la fiscalité du pays.

En vertu de ces conditions, il existe trois types d’amortissement : L’amortissement


linéaire, dégressif et accéléré.

Lorsqu’ un exercice est réputé déficitaire, la loi permet à l’entreprise de pouvoir


différer l’amortissement pratiqué. On parle d’amortissement réputé différé en période
déficitaire.

Pour bénéficier de cet amortissement réputé différé, un certain nombre de conditions


doivent être remplies :

- Le déficit est un déficit fiscal, càd un déficit obtenu après avoir corrigé le
résultat comptable des réintégration et des déductions.

- L’amortissement devra être comptabilisé et déjà pris en compte par le résultat


comptable.

Exemple :

Le résultat comptable de l’exercice n de l’entreprise s’élève à + 30 000 000. Le total


des réintégrations : 20 000 000 et les déductions 70 000 000. L’entreprise a pratiqué un
amortissement de 15 000 000 (hypothèse1) et 25 000 000 (hypothèse2).

Situation de cette entreprise au regard de l’amortissement réputé différé.

Solution

Résultat comptable = 30 000 000

+ Réintégrations = 20 000 000

- Déductions = 70 000 000

Résultat fiscal = - 20 000 000

37
Si l’entreprise bénéficie de l’amortissement réputé différé, elle doit déterminer le
résultat fiscal de la manière suivante :

hypothèse1 (amortissement = 1 500 000)

RC = 30 000 000

+ Réintégrations = 20 000 000

+ Réint amortissement = 15 000 000

- Déductions = 70 000 000

Résultat fiscal = - 5 000 000 → déficit

hypothèse 2

RC = 30 000 000

+ Réint = 20 000 000

+ Réint amort = 20 000 000

- Déductions = 70 000 000

Résultat fiscal = 0

*** Avantage fiscal

La déduction des amortissements réputés différés correspondant au niveau du déficit


fiscal sont à déduire des bénéfices des exercices suivants laissant apparaître un bénéfice fiscal.
Cette déduction n’a pas de limite. Par contre, lorsque l’entreprise ne bénéficie pas de
l’amortissement réputé différé en période déficitaire, elle a la possibilité de déduire sur les 3
années des exercices laissant apparaître un bénéfice.

Dans tous les cas, l’entreprise sera amenée à payer un impôt minimum forfaitaire.

L’amortissement réputé différé bénéficie d’une déduction illimitée, alors que le déficit
fiscal ne bénéficie que de 3 années successives.

7) Les provisions

Pour qu’une provision soit déductible fiscalement il faut :

- que la provision porte sur une perte ou une charge déductible

38
- qu’un évènement rende cette perte ou cette charge probable

- que la perte ou la charge soit nettement précisée, autrement dit, les provisions de
caractère collectif ou éventuel, ne sont pas déductibles fiscalement.

- que si la provision figure sur un relevé spécial et ayant fait l’objet d’une
comptabilisation (l’absence de ce relevé suffit à l’administration fiscale pour
rejeter la déductibilité de la provision.)

En dehors de ces conditions générales, certaines provisions doivent être réintégrées ou


pas ; c’est le cas des provisions suivants :

 Provision pour congé payé

La provision pour congé payé de l’exercice antérieur est déductible de l’exercice en


cours alors que celle de l’année en cours doit fait l’objet de réintégration.

 Provision pour perte de change

Cette provision doit être réintégrée dans le résultat fiscal, sauf si l’administration
fiscale ou l’Etat décide autrement.

 Provision pour charge à répartir sur plusieurs


exercices

Ce type de provision est possible notamment pour les grosses réparations sur matériel,
ou pour un concessionnaire. Pour ce fait, l’entreprise doit demander une autorisation préalable
à l’administration.

B. LES DEDUCTIONS

Tout comme les réintégrations, l’administration fiscale permet aux entreprises de


pouvoir bénéficier d’un certain nombre de déduction lors de la détermination du résultat
fiscal. Les déductions sont des corrections en moins portant sur des éléments non imposables
ou déjà imposés, ou encore soumis à un régime spécial. Les principales déductions portent
sur : les déficits fiscaux reportables, les produits financiers.

1. Déficits fiscaux reportables

Le déficit subit pendant un exercice est considéré fiscalement comme une charge de
l’exercice suivant et est déduit du bénéfice réalisé pendant le dit exercice. La déduction du
déficit ne peut être effectué que des bénéfices des 3 exercices suivants l’exercice déficitaire.
La loi de finance pour l’exercice en cours retient 5ans au lieu de 3ans.

2. Les produits financiers

Les produits financiers peuvent faire l’objet de déduction suivant leur nature ou en
fonction de la politique de l’Etat. Ainsi :

a) Les produits provenant des filiales des sociétés mères

39
La déduction de ces produits est portée à 9,5% des produits des filiales.

b) Les produits émanant des sociétés côtés à la bourse des valeurs

(bourse régionale d’Abidjan)

Les dividendes et tout autre produit des actions provenant des sociétés cotées à la
bourse sont déductibles des bénéfices à concurrence de 90% de leur montant.

c) Les revenus provenant des obligations émises par l’Etat

Ces revenus sont exonérés à concurrence de 90% de leur montant.

d) Les intérêts des bons de caisse de l’Etat

Ces intérêts sont exonérés à 100% de leur montant

C) LA PLUS OU MOINS VALUE

1. La plus value

La plus value constatée sur un bien amortissable constitue un gain imposable au titre
des BIC. Cependant, si l’entreprise veut réinvestir en utilisant la plus value réalisée, elle
bénéficie d’un régime particulier. Pour pouvoir bénéficier de ce régime, la plus value doit
remplir un certain nombre de condition :

Elle doit porter sur des éléments de l’actif immobilisé.

L’entreprise doit prendre l’engagement de réinvestir la plus value dans un délai


maximum de 3ans à partir de la clôture de l’exercice au cours duquel la plus value a été
réalisée.

L a plus value doit être utilisée en une seule fois au cours des 3 années suivant sa
réalisation. L’entreprise n’est pas obligée d’utiliser la plus value constituée sur un produit ou
un bien A pour renouveler le bien A. Elle peut l’utiliser pour acquérir d’autres biens autres
que A ou d’autres immobilisations notamment financières. Lorsque ces conditions ne sont pas
remplies, la plus value va faire l’objet de réintégration.

Exemple :

Soit un matériel et outillage acquis 10 000 000, amorti à concurrence de 6 000 000, a


été vendu 5 400 000.

Quel est son régime fiscal sachant que l’entreprise décide de réinvestir en utilisant la
plus value réalisée : le montant du réinvestissement.

hypothèse1 : 12 000 000

Hypothèse 2 : 10 500 000

40
Solution

Matériel & outillage 10 000 000

Amortissement pratiqué 6 000 000

Valeur comptable nette 4 000 000

Cession 5 400 000

Plus value 1 400 000

Montant maximum à réinvestir (MI) en utilisant la plus value.

1° MI = Matériel & outillage + Plus value.

2° MI = Amortissement + Cession.

d’où hypothèse1

MI = 6 000 000 + 5 400 000

MI = 11 400 000.

Montant investi (12 000 000) > MI → Plus value exonérée

hypothèse2

MI = 11 400 000

Montant investi = 10 500 000 → Mt investi < MI

Plus value non utilisée = 900 000

d’où 900 000 à réintégrer.

III. LES REGIMES D’IMPOSITION

En matière de BIC il existe 3 régimes d’imposition.

 Le régime du réel normal

 Le régime du réel simplifié

 Le régime de l’impôt synthétique

A) LE REGIME DU REEL NORMAL

1) Le champ d’application

41
Sont obligatoirement soumis au régime du réel normal les personnes morales quelque
soit leur forme juridique dont le chiffre d’Affaire dépasse 150 000 000 de Fcfa TTC
lorsqu’elles s’adonnent à des activités industrielles et commerciales et 75 000 000 de Fcfa
TTC pour les autres activités notamment les activités de services. Le taux d’imposition est
également à 25% de la base imposable ou du bénéfice fiscal.

2) Déclaration des résultats

Compte tenu des dispositions nouvelles introduites par le SYSCOA, la législation


fiscale a modifié la date de clôture de l’exercice et les échéances fiscales. Ainsi la date de
clôture fixée au 31 Décembre de l’année, la date du dépôt de déclaration est fixée au 30 Avril
de l’année suivant celle de la clôture de l’exercice.

A cette déclaration doit être joints les documents suivants :

- Une fiche signalétique de l’entreprise

- Le bilan

- Le compte de résultat

- Le tableau financier des ressources et des emplois

- L’état annexé ainsi que

- Le tableau statistique sur les achats, les amortissements, les provisions et


en gros les frais généraux.

3) L’impôt minimum forfaitaire (IMF)

Quelque soit le résultat bénéficiaire ou déficitaire toute entreprise soumise au régime


du réel Normal devra s’acquitter d’un impôt minimum forfaitaire. Cet impôt est égal à 0,5%
du CA annuel TTC.

Ce taux égal à 0,10% pour les entreprises du secteur pétrolier ainsi que celle du secteur
de l’eau et de l’électricité.

Il est égal en outre à 0,15%pour les entreprises du secteur bancaire et financier ainsi
que pour les entreprises d’assurance et de réassurance. La loi a fixé une double limite au
montant de l’impôt moyen forfaitaire à payer. Ainsi la cotisation ne peut être inférieur à
2 000 000 ni supérieur à 30 000 000 de Fcfa.

Exemple.

L’impôt à payer selon les hypothèses suivantes :

H1 : Bénéfice fiscal = 100 000 000 Fcfa

CA annuel = 20 000 000 000  Fcfa

42
BIC = 25% * 100 000 000 = 25 000 000

IMF = 0,5% * 20 000 000 000 = 100 000 000

Impôt dû = 30 000 000.

H2 : résultat fiscal déficitaire

CA annuel = 20 000 000 000 Fcfa

Impôt dû = IMF = 0,5% * 20 000 000 000 = 100 000 000

L’entreprise ne paiera que 30 000 000 d’impôt maximum IMF.

H3 : Résultat fiscal déficit

CA annuel = 100 000 000

Impôt dû : IMF = 100 000 000 * 0,5% = 500 000

L’entreprise paiera 2 000 000 au titre du minimum forfaitaire.

B) LE REGIME DE L’IMPOT SYNTHETIQUE

1) Le champ d’application

L’impôt synthétique couvre à la fois la patente, l’impôt sur les bénéfices et la TVA. Il
est appliqué exclusivement aux commerçants dont le CA annuel n’excède pas 30 000 000 de
Francs soit une recette journalière de 85 000 Frs et au prestataire de services dont le CA
n’excède pas 15 000 000 de Frs soit une recette journalière de 43 000 Frs.

L’impôt synthétique concerne les personnes physiques exploitant sous la forme


d’entreprise individuelle par conséquent, ne concerne pas les sociétés.

2) Le calcul de l’impôt

Le tarif de l’impôt synthétique est fonction du montant du CA du redevable et de sa


situation au regard de la TVA.

Le montant de l’impôt exigible est déterminé d’après un tableau qui prend en compte
le CA, une cotisation de base et un coefficient multiplicateur déterminé en fonction de la
situation du redevable au regard de la TVA.

Le coefficient multiplicateur est égal :

- à 1 pour les contribuables non assujettis à la TVA

- à 1,17 pour les contribuables totalement ou partiellement assujettis à la


TVA.

43
Le tableau se présent ainsi

Cotisation de IMPÔT
CHIFFRE D’AFFAIRE base
Non assujetti Assujetti à
à la TVA la TVA
1 1,17

Inférieur à 1 000 000 70 000 7000 81900


1 000 000 – 2 000 000 140 000 140 000 163 800
2 000 000 – 3 000 000
210 000 210 000

29 000 000 – 30 000 000
2 100 000 2 100 000
2 457 000

3) Le paiement de l’impôt synthétique

Une fois le montant de l’impôt établi par le service des impôts, le contribuable à
l’obligation d’effectuer spontanément avant le 15 de chaque mois un versement égal au
12ème du montant de l’impôt annuel exigible.

Les contribuables assujettis à l’impôt synthétique devrant en outre satisfaire aux


obligations suivantes :

- Affichage permanent de la formule de versement de l’impôt synthétique.


Cette formule de versement vaut titre de patente le défaut d’affichage est
sanctionné par une amende de 25 000 Frs .

- Tenue des livres comptables suivants

44
le livre d’achat

Le livre de vente

Le livre d’inventaire des stocks

Ainsi que les pièces justificatives à la tenue de ces livres.

Le défaut de tenir le livre et de document comptable est sanctionné par une amende de
50 000 Frs.

- Les contribuables assujettis à l’impôt synthétique ne doivent plus facturer


la TVA, ni récupérer la TVA qui leur aurait été facturée par les
fournisseurs

45
Chapitre V : LA COMPTABILISATION DE LA TAXE SUR LA
VALEUR AJOUTEE

En Côte d’Ivoire, les impôts dits indirects sont essentiellement composés de Taxes sur le
Chiffre d’Affaire et de Taxes Spécifiques. Les taxes sur le Chiffre d’Affaire comprennent deux
catégories distinctes :

- la taxe sur la valeur ajoutée (TVA),


- la taxe sur les prestations de services (TPS).
La taxe sur les prestations de services a été supprimée depuis 1992 en dehors des activités
relevant du secteur bancaire et financier. Il ne reste que la TVA en matière de taxe sur le chiffre d’affaire
qui va faire l’objet de notre étude.

La TVA est un impôt réel qui frappe les opérations de production et de commercialisation.
Elle est une taxe non cumulative, c’est-à-dire que la charge réelle et définitive n’est supportée que par le
consommateur qu’on appel le redevable réel. Le redevable légal ou l’assujetti se contente de collecter la
TVA pour le compte du trésor. Pour ce faire :

- il calcul la TVA sur l’ensemble des opérations imposables réalisées par lui au cours d’un mois
donné. Il s’agit de la TVA collectée ou de la TVA exigible ou de la TVA facturée aux clients ;
- il déduit du montant obtenu la TVA qui lui a été facturée en amont par tous ceux avec qui il a
traité au titre du même mois. La différence constitue alors la TVA due ou la TVA à décaisser
ou la TVA à payer au trésor.

I- LES MODALITES GENERALES DE COMPTABILISATION

La TVA facturée, d’une part, et la TVA déductible, d’autre part, ne doivent figurer ni dans les
charges, ni dans les produits de l’entreprise.

Par contre, la TVA non déductible afférente à un bien ou à un service doit normalement être
considérée comme un élément du coût de ce bien ou de ce service (coût d’achat ou coût de production).

1) La TVA sur opération de vente

46
Lors d’une facturation au client, l’entreprise comptabilise la TVA facturée dans le compte 443
intitulé « Etat, TVA facturée » avec ses différentes subdivisions.

Exemple

Débit Crédit Libellés Débit Crédit

4111 Clients 1 180 000

701 Ventes de marchandises 1 000 000

4431 Etat, TVA facturée sur ventes 180 000

Facture N°

Lorsqu’il s’agit de la régularisation de charges à payer ou de produits à recevoir, il convient


d’inscrire la totalité de la dette (ou de la créance) au compte de tiers concernés (fournisseurs, clients
…), la taxe la concernant étant isolée selon le cas dans l’un des sous comptes suivants :

- 4435 « Etat, TVA sur factures à établir »


- 4455 « Etat, TVA récupérable sur factures non parvenues »

2) La TVA sur les immobilisations

Lors de la réception de la facture relative à l’acquisition d’une immobilisation, la TVA


déductible est enregistrée dans le compte 4451 « Etat, TVA récupérable sur immobilisations ».

Exemple (même que précédemment)

Débit Crédit Libellés Débit Crédit

2 Immobilisations 1 000 000

4451 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 180 000

481 Fournisseur d’investissement 1 180 000

Facture N°

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Lors d’une livraison à soi-même d’un bien (immobilisation par exemple) ouvrant droit à
déduction, la TVA exigible sur ce bien est en même temps récupérable en partie ou en totalité. Dans ce
cas précis, il convient de tenir compte du prorata de déduction de l’entreprise.

Exemple

Débit Crédit Libellés Débit Crédit

2 Immobilisations 1 000 000

4451 Etat, TVA récupérable sur immobilisations 180 000

72 Production immobilisée 1 000 000

4434 Etat, TVA facturée sur production livrée à soi-même 180 000

Facture N°

3) La TVA sur les achats et autres charges

Lorsqu’une entreprise réceptionne une facture d’achat, la comptabilité enregistre la TVA


déductible dans le compte 4452, « Etat, TVA récupérable sur achat ».

Exemple :

Débit Crédit Libellés Débit Crédit

601 Achat de marchandise 1 000 000

4452 Etat, TVA récupérable sur achats 180 000

401 Fournisseur 1 180 000

Facture N°

II- LA CENTRALISATION DE LA TVA

C’est un exercice qui consiste à enregistrer d’une part, au débit d’un journal mensuel, toutes
les écritures de TVA portant sur des ventes et des productions livrées à soi-même, et d’autre part, au
crédit de ce même journal, toutes les écritures de TVA portant sur des acquisitions ou des achats.

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Cette centralisation permet de déterminer un solde qui peut constituer selon les cas la TVA à
payer à l’Etat qui est enregistrée au crédit du compte 4441 « Etat TVA due », ou un crédit de TVA à
reporter enregistré au débit du compte 4449 « Etat, crédit de TVA à reporter ».

Le compte 4441 « Etat, TVA due » sera soldé au moment du paiement par le crédit d’un
compte de trésorerie.

Par contre, le compte 4449 « Etat, crédit de TVA à reporter » viendra en diminution de la
TVA à décaisser au titre des mois suivants. Dans ce cas, il sera crédité par le débit du compte 4441.

NB : Ce crédit de TVA peut également sous certaines conditions faire l’objet d’une demande de
remboursement. Dans ce cas, ce compte sera crédité au moment du remboursement par le débit d’un
compte de trésorerie.

III- LE CHANGEMENT OU LA VARIATION DU PRORATA DE DEDUCTION

Le prorata ou pourcentage général de déduction est le rapport existant entre les affaires
imposables et assimilées et le chiffre d’affaire totale de l’entreprise au titre d’un exercice donné.

Le prorata utilisé au cours de l’exercice est celui qui résulte des opérations de l’exercice
précédent.

Chiffre d’affaire Taxable ou assimilé

Prorata = ……………………………………… X 100

Chiffre d’affaire total

Le chiffre d’affaire taxable ou assimilé comprend :

- le CA imposable à la TVA (montant TTC) ;


- le CA réalisé à l’exportation majoré d’une TVA fictive ;
- les livraisons à soi-même majorées de la TVA ;
- certaines affaires exonérées telles que construction de logement à caractère économique et
social ;
- les ventes exonérées de façon conventionnelle.

Le chiffre d’affaire total comprend toutes les opérations figurant au numérateur augmentées


des opérations exonérées.

NB : Sont exclus du calcul tend au numérateur qu’au dénominateur :

- les cessions d’éléments d’actifs ;

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- les produits financiers ne constituant pas une affaire telle que les dividendes, les tantièmes ;
- les remboursements des frais non taxables (les débours).
Exemple :

Une entreprise dont toutes les activités ne sont pas soumises à la TVA a réalisé durant
l’exercice N, les opérations suivantes (en million de francs) :

1) Vente à l’exportation de produits soumis à la TVA 1 850 HT ;

2) Vente à l’exportation de produits non soumis à la TVA 1 400 HT ;

3) Vente en Côte d’Ivoire soumise à la TVA 13 200 HT ;

4) Vente en Côte d’Ivoire non soumise à la TVA 1500 HT ;

5) Cession d’actifs immobilisés 150 HT ;

6) Vente exonérée conventionnellement 1 250 HT ;

7) Livraison à soi-même d’un matériel de transport 1 150 HT ;

8) Livraison à soi-même d’un immeuble d’habitation 1 150 HT ;

TAF : Déterminer le prorata de déduction sachant que le taux de TVA est de 18%.

Solution

Numérateur HT= 1850(1) + 13200(3) + 1250(6) + 1150(7) + 1150(8)

= 18 600

Numérateur TTC = 18 600 x 1,18

= 21 948

Dénominateur = 21 948 + 1400 + 1500

= 24 848

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21 948

Prorata = …………….. x 100

24 848

Prorata = 88,33%

En cas de variation du pourcentage de déduction de la TVA ayant grevé des biens


amortissables, la taxe ainsi déduite doit donner lieu à reversement ou à complément de déduction.

Si la variation est négative, le reversement constitue une charge H.A.O inscrite au débit du
compte 831 « Charges H.A.O constatées » par le crédit du compte 4441 « Etat, TVA due ».

Si par contre la variation est positive, la déduction supplémentaire constitue un produit H.A.O
inscrit au crédit du compte 841 « Produits H.A.O constatés » par le débit du compte 445 « Etat TVA
récupérable ».

En effet, toute entreprise doit chaque année rapprocher le pourcentage général qu’elle a
calculé au titre de l’exercice écoulé avec celui qui avait permis la déduction initiale. Lorsque la
variation est supérieure ou inférieure de 10 points par rapport au pourcentage qui a servi de calcul, une
régularisation s’impose.

En cas de régularisation, celle-ci est limitée au 1/5 ème de la différence entre la déduction
initiale et la déduction recalculée au titre de l’exercice concerné par la régularisation.

La déduction opérée initialement n’est susceptible de régularisation que pendant 5 ans.

Exemple

Une entreprise a acheté en 2002 des biens amortissables pour une valeur de 180 millions HT.
Le prorata appliqué en 2002 s’est élevé à 64%. Le pourcentage calculé en 2003 selon les opérations
effectuées est de 75%.

TAF : Déterminer le montant à reverser ou à compléter.

Solution

TVA ayant grevé l’immobilisation = 180 000 000 x 0,18 x 0,64

= 20 736 000

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Variation du prorata = 75% - 64%

= + 11%

* Régularisation

Montant de la TVA théorique = 180 000 000 x 0,18 x 0,75

= 24 300 000

24 300 000 – 20 736 000

Régularisation = ….....................................

Régularisation = 712 800

IV- LA CESSION DES IMMOBILISATIONS ET LA RÉGULARISATION DE LA TVA

La cession d’un bien meuble ou immobilier ayant ouvert droit à déduction complète ou
partielle en matière de TVA peut être soumise à la TVA. Elle peut donner lieu à un reversement de la
TVA au cas ou le bien cédé n’aura pas été totalement amorti ou aura été cédé dans le délai de
régularisation.

V- LES ANNULATIONS ET LES RETOURS SUR VENTES

Lorsque la vente est annulée, la facture d’avoir est établie et l’écriture initiale de vente est
contre-passée. Le schéma comptable est le suivant :

1) Chez le fournisseur
Débit Crédit Libellés Débit Crédit

701 Ventes de marchandises 1 000 000

4431 Etat, TVA facturée sur ventes 180 000

4111 Clients 1 180 000

Facture avoir N°

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2) Chez l’acheteur
Débit Crédit Libellés Débit Crédit

401 Fournisseurs 1 180 000

601 Achats de marchandises 1 000 000

4452 Etat, TVA récupérable sur achats 180 000

Facture avoir N°

VI- LES CREANCES IRRECOUVRABLES

Lorsque le recouvrement d’une créance s’avère douteux, la créance est transférée au compte
416 « créances clients litigieuses ou douteuses » pour son montant total toutes taxes comprises, la
perte probable faisant l’objet d’une provision pour le montant hors taxes.

Lorsque la créance est devenue totalement irrécouvrable, l’entreprise peut demander au trésor
le remboursement de la taxe versée. Dans ce cas, le compte 416 est soldé par le débit du compte 6511
« Pertes sur créances clients » pour le montant hors taxes et 443 pour le montant de la TVA.

VII- LA TVA ET LA PRESTATION DE SERVICES

La TVA collectée n’est pas toujours due au trésor dès la création de la facture :

- pour les livraisons de biens, la TVA est exigible, donc à payer, lors de la livraison (date de
facturation) ;
- pour les prestation de services, l’exigibilité est retardée jusqu’au paiement. En d’autres termes,
l’exigibilité ne prend effet qu’après l’encaissement du prix. En réciprocité, l’acheteur ou le
client ne peut déduire ou récupérer la TVA d’un service qu’après le paiement de celui-ci.
Ces particularités nécessitent donc de différencier les comptes de TVA selon la date
d’exigibilité. Le système comptable OHADA n’a pas prévu de compte pour la TVA déductible lors du
paiement. L’entreprise peut créer des sous comptes appropriés en cas de besoin.

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