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Séminaire Introduction à la Fiscalité

Présenté Par
Rémy Edjilaye SENGHOR
Expert Fiscal agréé
INTRODUCTION
Dans les pays en voie de développement, l’Etat est le principal
artisan de l’action économique. Cette situation se caractérise par
une augmentation des dépenses publiques. Cette intervention de
l’Etat se fait à travers son budget, notamment par la mise en place
de biens collectifs. Or, au niveau de ce budget, l’ensemble des
ressources de l’Etat provient des recettes fiscales, c’est-à-dire de
son impôt.
• L’impôt est un prélèvement que l’Etat opère sur les ressources des
particuliers (ménages, entreprises) afin de subvenir à ses charges
publiques. Il est aujourd’hui un instrument de solidarité, un
élément de l’unité nationale, ainsi qu’un instrument fondamental
de la politique sociale et économique. En effet, ces prélèvements
permettent à l’Etat de jouer un double rôle :
INTRODUCTION

- un rôle essentiellement budgétaire


car permettant d’alimenter les
caisses de l’Etat. Dans les pays en
voie de développement comme le
Sénégal, ce rôle est important car
l’Etat reste l’acteur économique
principal et le premier investisseur ;
INTRODUCTION
• Le droit fiscal est l’ensemble des règles qui régissent l’établissement et le recouvrement des impôts. C’est
l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre administration fiscale et les contribuables en matière
fiscale. On parlera dans sa mise en œuvre pratique de fiscalité même si cette notion est beaucoup plus vaste et
intègre des aspects autres que le droit.

• C’est aussi une matière enseignée dans les universités ou école de commerce.

• Le présent séminaire s’articulera autour des chapitres ci après. Il s’agira dans un premier temps d’aborder
l’objet du droit fiscal (chapitre 1) ses sources (chapitre 2) ses principes (chapitre 3) et enfin le Régime
Juridique de la Fiscalité de l’Entreprise ou Droit Fiscal des affaires au Sénégal.
Chapitre 1er : L’objet du Droit Fiscal

• Pour définir le domaine du droit fiscal, il convient de


définir la notion d’impôt. En effet, le droit fiscal est
étroitement lié à l’impôt qui peut être défini, dans un
sens large, comme une forme spécifique de
prélèvement obligatoire auquel sont soumis les
contribuables. Mais, l’impôt n’est pas la seule forme
de prélèvement obligatoire. Il convient donc de le
distinguer des notions voisines, par conséquent cerner
la nature de l’impôt (1) avant de terminer par les
différentes classifications qui en sont proposées (2).
Section 1ere : La Notion d’impôt

La définition la plus classique de l’impôt et la plus connue est celle qu’en a donnée Gaston
JEZE dans son livre intitulé « Cours de finances publiques » (LGDJ, 1936). Selon cet
auteur, l’impôt est « une prestation pécuniaire, requise des particuliers, par voie
d’autorité, à titre définitif, et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques ». De cette définition, il ressort que l’impôt est un prélèvement pécuniaire (A),
qu’il est obligatoire et effectué par voie d’autorité (B), qu’il est effectué à titre définitif (C)
et qu’enfin il est sans contrepartie immédiate et sert à couvrir les charges publiques (D).
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
• Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme
pécuniaire et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu
exister dans le passé. Le caractère pécuniaire peut être examiné aux trois points de
vue de l’assiette, de la liquidation et du recouvrement de l’impôt.
• L’assiette de l’impôt correspond aussi la base imposable. Elle déterminée
qualitativement puis quantitativement. La détermination qualitative de l’assiette
correspond à l’identification ou au choix des éléments, faits ou personnes qui seront
soumis à l’impôt. Dans cette hypothèse l’assiette renvoie au champ d’application de
l’impôt. Une fois que les éléments, opérations, faits soumis à l’impôt sont retenus,
il faut leur donner une valeur pour pouvoir les imposer. Trois méthodes d’évaluation
seront utilisées : L’évaluation réelle ( déclaration et délation fiscale), l ’évaluation
forfaitaire et enfin l’évaluation indiciaire.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
- L’assiette ou base imposable est le plus souvent constituée elle-
même d’éléments monétaires. L’impôt est alors prélevé sur une
certaine somme d’argent ou sur une valeur convertie en termes
monétaires (lorsqu’il faut, par exemple, évaluer des avantages en
nature). C’est le cas de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les
sociétés (IS), de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), etc.
L’impôt peut aussi être basé sur des éléments matériels. La taxe sur les
alcools et les boissons alcooliques est calculée ainsi sur le nombre,
et non pas la valeur pécuniaire d’hectolitres d’alcool pur. De même,
la taxe sur les produits pétroliers (TPP). L’unité de perception est
l’hectolitre et non pas la valeur de ces produits.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire

- En ce qui concerne
la liquidation, le taux
de l’impôt consiste
le plus souvent en un
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité

L’impôt est le nerf de la puissance publique. Quelles que soient ses modalités de
paiement, le prélèvement fiscal a fondamentalement le caractère d’un prélèvement
obligatoire, dès lors qu’il est effectué par voie d’autorité par l’administration sur le
fondement des prérogatives de puissance publique qui sont les siennes. On ne
saurait concevoir que les contribuables aient la faculté de déterminer eux-mêmes le
principe de leur imposition, le montant de leurs cotisations et d’en fixer les
modalités de recouvrement. L’idée de consentement à l’impôt se situe sur un tout
autre plan ; elle exprime simplement un idéal commun qui s’affirme dans le principe
de la légalité fiscale.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie
d’autorité
Le principe d’autorité revêt deux aspects différents mais qui, compte tenu de la
nature du prélèvement fiscal, sont étroitement liés. L’impôt n’est pas seulement
obligatoire. Il est encore établi et recouvré en vertu des prérogatives de puissance
publique.
- Le caractère obligatoire de l’impôt n’est que l’expression juridique d’une réalité
pleinement conforme au sens étymologique du mot. Il s’agit d’un prélèvement
imposé unilatéralement, d’une obligation qui pèse sur le contribuable. Un
versement dont la détermination est subordonnée à l’accord de la personne qui
doit le régler ne peut présenter le caractère d’une imposition.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie
d’autorité
Le lien de droit en vertu duquel le contribuable peut être contraint par l’Etat
de payer la dette d’impôt découle directement de la loi qui le constitue
débiteur. Aucun acte de volonté du contribuable n’est susceptible
d’intervenir dans ce rapport juridique qui, dans son principe et son
contenu, est déterminé unilatéralement.
L’obligation fiscale traduit essentiellement une relation de dépendance.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
Ce double caractère unilatéral et contraignant explique cependant la limite que comporte l’obligation fiscale
dans tout Etat de droit: à savoir que l’impôt ne peut être établi que par la loi. Le caractère obligatoire
de l’impôt et le principe de la légalité fiscale sont ainsi étroitement liés ;
- L’impôt est établi et perçu en vertu de prérogatives exorbitantes du droit commun, qui n’ont d’équivalent ni
en droit privé, ni même, pour certaines d’entre elles, en droit administratif. La généralisation de la
formule de la déclaration contrôlée et des régimes d’imposition d’après le bénéfice réel a entraîné un
accroissement et une extension des prérogatives conférées à l’administration fiscale pour contrôler les
déclarations et évaluer elle-même les bases d’imposition en cas de carence du contribuable.
Ces pouvoirs sont exorbitants du droit commun : droit de communication, vérification de comptabilité,
examen contradictoire de la situation fiscale personnelle, droit de perquisition des locaux professionnels
ou même du domicile.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
Le contribuable est constitué débiteur par voie de décision unilatérale ; l’administration se délivre à elle-
même un titre exécutoire, en vertu de son privilège du préalable (par exemple le rôle en matière d’impôts
directs). Le caractère obligatoire de l’impôt n’implique pas nécessairement le recours à des prérogatives
de puissance publique du moins pour le recouvrement ; c’est une raison supplémentaire de faire la
distinction entre ces deux éléments pour définir l’impôt.

Effectivement, les comptables chargés du recouvrement ont la faculté d’utiliser les procédures du droit
commun, notamment les différentes formes de saisies (saisie-attribution, saisie des rémunérations, saisie-
vente des meubles, saisie-immobilière), l’action paulienne, l’hypothèque judiciaire etc. Mais aux
mesures conservatoires et aux voies d’exécution du droit commun s’ajoutent des procédures spéciales,
dont certaines sont inconnues non seulement en droit privé, mais même en droit administratif : c’est le
cas de la procédure redoutable de l’avis à tiers détenteur.
C : L’impôt : un prélèvement effectué à titre
définitif
- L’impôt ne peut faire l’objet d’une
restitution de la part de la personne
publique qui en est bénéficiaire.
-On notera surtout que l’impôt n’est un
prélèvement effectué à titre définitif que
s’il a été légalement établi. Dans le cas
contraire, le contribuable peut
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques
• Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. L’absence de
contrepartie déterminée est l’un des éléments essentiels de l’impôt. Cet élément de
la définition doit être examiné sous deux aspects. Un prélèvement qui est perçu
sans contrepartie pour celui qui le paie est, par définition, un impôt. Trois séries
d’observations doivent être faites :
- Le paiement de l’impôt n’est pas une condition de l’accès aux services publics.
L’impôt n’est pas le prix payé par chaque contribuable pour les services qui lui
sont rendus par les collectivités publiques qui en sont bénéficiaires. Qu’il paie
l’impôt ou qu’il ne le paie pas, tout citoyen a accès aux services publics. Un autre
principe se trouve en cause ici : le principe de l’égalité de tous devant les services
publics ;
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques

•L’absence de
contrepartie
déterminée entraîne
une autre
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques

- La Taxe est la contrepartie d’un service rendu par l’Etat, même s’il n’ y a pas
d’équivalence entre le montant de la taxe payée et la prestation reçue ( exemple
TEOM)
- La Redevance est payée par l’usager d’un service public.
- Les retenues sociales opérées sur les salaires sont affectées à la couverture
médicale et sociale de l’employée ( CSS, IPRES, IPM)
Section 2 : Classification des impôts
La diversité des impôts et de leurs mécanismes n’exclut pas leur
classement possible par grandes catégories. L’intérêt de la démarche
de classification est qu’elle s’efforce de restituer une approche
d’ensemble et ordonnée des structures fiscales. L’effort de
classification à permis de retenir trois grandes catégories à savoir la
classification administrative (paragraphe 1), la classification
économique (paragraphe 2) et les classifications techniques
(paragraphe 3).
Paragraphe 1 : La Classification administrative
• Cette classification est utilisée par la comptabilité nationale. Elle
consiste à classer les impôts selon la collectivité bénéficiaire. On
distingue traditionnellement les impôts d’Etat (IR, TVA, etc.) et les
impôts locaux (patente, licence, etc.).
• De cette classification, il ressort qu’on a les impôts directs (impôt sur
le revenu, patente, licence, etc.), les impôts indirects (taxes sur le
chiffre d’affaires : TVA, TAF ; taxes spécifiques : taxes intérieures) et
les droits d’enregistrement (droits d’enregistrement proprement dits,
droits de timbre, droits de publicité foncière et taxes assimilées).
• C’est cette classification que reprend la loi de finance (voir annexe I
Prévisions des recettes par chapitre) ainsi que les textes fiscaux au
Sénégal particulièrement le Code Général des Impôts.
Paragraphe 2 : Classification économique

La classification économique distingue les impôts selon l’élément taxé, les facteurs et acteurs
économiques supportant la taxation ou selon l’objet ou la catégorie socio-économique
visés.
1. Classification selon les éléments taxés

•on distingue ici


l’imposition des
revenus qui
atteint les
1. Classification selon les éléments taxés

•La taxation de la
dépense consiste
à taxer un bien
ou service lors
2. La classification selon les facteurs et
acteurs économiques
Elle permet d’opposer les impositions pesant sur les ménages, les impositions à la charge des
entreprises et les impositions grevant les produits. On parlera alors de fiscalité des ménages
ou fiscalité personnelle, fiscalité professionnelle ( exemple IR/ IS et Patente).
3. La classification selon les secteurs
économiques
Elle permet de classer les impôts selon les secteurs d’activités qu’ils frappent. On parlera ainsi
de fiscalité de l’épargne, des assurances, immobilière, etc.
Paragraphe 3: Les classifications
techniques
Ce sont les classifications les plus classiques et les plus utilisées. Elles prennent pour critères
les techniques et modalités administratives d’imposition.
1. Impôts directs et impôts indirects

C’est la classification la plus communément employée. La distinction repose sur deux critères :
leur caractère permanent ou récurrent et l’existence d’un rôle.
• Les impôts directs sont les impôts qui atteignent annuellement un contribuable déterminé à
raison soit des revenus ou des bénéfices qu’il réalise, soit des salaires qu’il verse, soit de
son patrimoine.
1. Impôts directs et impôts indirects

• Les impôts indirects frappent essentiellement le revenu au moment de son utilisation à des
fins d’acquisition de biens ou de services. Comme leur nom l’indique, les impôts indirects
n’atteignent le contribuable qu’indirectement, c’est-à-dire à l’occasion de l’emploi de ses
ressources ou des dépenses qu’il fait. Les impôts indirects sont donc assis sur des faits ou
opérations de production, d’échange ou de consommation.
1. Impôts directs et impôts indirects

Le mode de recouvrement fournit aussi un critère assez sûr de distinction. En effet, l’existence
ou non d’un rôle pour recouvrer l’impôt permet de distinguer les impôts directs des impôts
indirects.
- Ceux recouvrés par voie de rôle (IR, IS, CFPB, CFPNB, Patente, licence) sont classés parmi
les impôts directs. En effet, les impôts directs sont recouvrés par voie de rôle nominatif,
c’est-à-dire en vertu d’un titre exécutoire préalablement établi par l’administration. Le rôle
est apparu au cours des XIII-XIV siècles. C’était un parchemin que l’on roulait et sur
lequel figurait la liste des contribuables ainsi que le montant de leur cotisation. C’est
aujourd’hui à partir de ce document, qui a évolué dans la forme, qui constitue un titre
exécutoire, que les comptables du Trésor procèdent au recouvrement des impôts dits directs
1. Impôts directs et impôts indirects

Le rôle est apparu au cours des XIII-XIV siècles. C’était un parchemin que l’on roulait et sur
lequel figurait la liste des contribuables ainsi que le montant de leur cotisation. C’est
aujourd’hui à partir de ce document, qui a évolué dans la forme, qui constitue un titre
exécutoire, que les comptables du Trésor procèdent au recouvrement des impôts dits
directs.
1. Impôts directs et impôts indirects

Du point de vue économique, les impôts directs, qui sont recouvrés auprès de chaque
contribuable, sont, en principe, supportés définitivement par celui qui les paie. Au
contraire, le redevable d’impôts indirects n’en est le plus souvent que le redevable légal ; il
en transfère la charge effective sur d’autres personnes en majorant d’autant le montant de
ses prix de vente.
B : Impôts réels et impôts personnels

C’est la distinction la plus ancienne. L’impôt réel


est celui qui frappe une opération, un bien ou
une somme d’argent uniquement dans sa nature,
sa valeur monétaire ou sa quantité, abstraction
faite de la personne du contribuable.
Aux impôts assis sur les biens, on opposait
autrefois les impôts assis sur les personnes, telle
la capitation, établie par tête, qui frappait
directement le contribuable. Par impôts
personnels, on entend les impôts qui tiennent
compte de la situation familiale ou de fortune
B : Impôts réels et impôts personnels

La distinction de
l’impôt réel et de
l’impôt personnel
présente toujours
B : Impôts réels et impôts personnels

L’impôt est dit


personnel
lorsqu’il est
aménagé de façon
C : Impôts proportionnels et impôts
progressifs
L’impôt proportionnel consiste à appliquer à la base imposable un taux d’imposition fixe quel
que soit le montant de celle-ci (TVA, impôt sur les sociétés).
Au contraire, pour l’impôt progressif, le taux croit en fonction de la progression de la base
d’imposition (impôt sur le revenu).
D : Impôts analytiques et impôts
synthétiques
L’impôt est dit analytique quand il est assis sur les éléments d’un
patrimoine ou sur une opération isolée, ou encore sur une
catégorie unique du revenu appelé cédule (impôt cédulaire).
Il est synthétique quand il appréhende un ensemble d’opérations
ou de revenus pour les taxer ensemble en une seule fois.
L’exemple même est la contribution globale unique (CGU) et
l’impôt sur le revenu des personnes physiques qui frappe le
revenu global du foyer.

E : Impôts spécifiques et ad valorem

Les impôts dits spécifiques sont calculés en multipliant un poids, un volume, une surface de
matière imposable par une somme donnée. Par exemple la taxe sur l’alcool.
Les impôts ad valorem sont calculés par application d’un tarif à la base imposable. Exemple
des droits d’enregistrement sur le capital de sociétés.
F : Impôts de répartition et impôts de
quotité
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est fixé à l’avance, puis réparti
entre les contribuables. En effet, on parle d’impôt de répartition lorsque la loi fixe d’abord
le rendement total, pour l’ensemble du territoire et pour l’ensemble des contribuables,
qu’on attend de l’impôt et que celui-ci est ensuite réparti successivement entre les
différents contribuables.

L’impôt de quotité procède de manière inverse. Il consiste à définir initialement un taux


d’imposition qui sera ensuite appliqué à la manière imposable. Cette technique est celle qui
est maintenant en vigueur dans tous les systèmes fiscaux modernes.
Chapitre : Les sources du Droit Fiscal

• On distinguera ici les sources internes du droit fiscal et les sources externes
Section 1ere : Les sources internes du Droit
Fiscal
• Il s’agit essentiellement de la loi et des règlements ( Sources internes directes), mais aussi
de la jurisprudence et de la doctrine administrative ( Sources internes dérivées).
Paragraphe1 : Les Sources internes Directes

La compétence fiscale du législateur sénégalais trouve son fondement dans la constitution


suivant les dispositions de l’article 67 de la constitution qui stipule « la loi fixe les règles
concernant l’assiette, le taux, et les modalités de recouvrement des impositions de
toute nature ». A la différence des lois civiles dont certaines ont un caractère facultatives,
les lois fiscales sont des lois impératives d’ordre public.
A l’instar des règles du droit pénal, les règles du droit fiscal doivent être interprétés de façon
restrictive.
La loi fiscale de référence en vigueur actuellement au Sénégal est la loi 2012/31 du 31/12/2012
portant code générale des impôts. Il existe toutefois divers autres textes contenant les
dispositions fiscales.
Exemples : code de la douane, code minier, code pétrolier etc.
Paragraphe 1 : Les Sources internes Directes

L’édiction de la règle fiscale appartient donc au législateur à qui il


revient donc de créer, de modifier ou de supprimer un impôt. Il
arrive aussi que le parlement délègue aussi son pouvoir à
l’exécutif.
Exemple : la loi 91-04 du 11/02/1991 portant loi d’habitation qui a
permis au président de la république de modifier par voie
d’ordonnance plusieurs disposition du code générale des impôts.
Si la loi est la seule vraie source du droit fiscal, il arrive que le
pouvoir règlementaire soit amené à préciser les modalités
d’application de la loi fiscale. Cette situation se rencontre dans les
Paragraphe 2 : Les Sources internes dérivés :
La Doctrine Fiscale et La Jurisprudence

Comme toute règle juridique, la loi


fiscale et susceptible d’interprétation.
On rencontre généralement deux cas
de figures à savoir la doctrine
administrative et la jurisprudence.
Paragraphe 2 : Les Sources internes dérivés

• La doctrine administrative est destinée à éclairer les agents de l’administration mais aussi les contribuables
et leur conseil sur la façon dont il convient d’interpréter la loi.
• Si la doctrine s’impose aux agents de l’administration fiscale, elle n’est pas opposable au contribuable qui
peut toutefois s’en prévaloir.
• la jurisprudence quant à elle est l’ensemble des décisions ou jugement rendu par les cours et tribunaux
compétent pour juger les litiges d’ordres fiscaux (TGI). Il convient de souligner que cette jurisprudence
n’est pas fleurissante au Sénégal. Les décisions rendues par les cours et tribunaux s’imposent à tous,
contribuables comme administration.
Section 2 : Les sources externes du Droit Fiscal

• On abordera ici les conventions internationales, et les actes communautaires.


Paragraphe 1 : Les conventions internationales

• Ce sont des traités internationaux qui ont une valeur juridique supérieure à la loi. Il
convient à ce niveau de distinguer deux types de conventions internationales : il y’a ceux
de portée générale touchant plusieurs domaines notamment la fiscalité, c’est l’exemple de
la convention de Viennes sur les privilèges et immunités diplomatique. Il y a les
conventions purement fiscales liant le Sénégal ave un ou plusieurs Etat à la fois et dont
l’objectif est d’éviter la double imposition des revenus, l’évasion ou la fraude fiscale par
l’entraide et la collaboration des administrations fiscales des pays signataires.
• .
Paragraphe 1 : Les conventions internationales

• La double imposition est définie par l’Organisation de Coopération et de Développement


Economique (O.C.D.E) comme le fait de payer un impôt identique dans plusieurs pays,
impôt qui frapperait une même matière imposable sur une période similaire et au près d’un
contribuable. Dans la pratique, la double imposition peut être économique ou juridique.
Elle est économique lorsqu’un même revenu est imposé deux fois entre deux mains
différentes. La double imposition juridique c’est lorsqu’un individu supporte deux fois
l’impôt sur un même revenu.
• S’agissant de l’évasion fiscale, elle consiste à se soustraire à la législation fiscale d’un pays
pour ne point être imposé, ou pour se soumettre à celle d’un autre, plus favorable.
Paragraphe 2 : Les actes communautaires

• On parlera essentiellement des actes pris dans le cadre de l’UEMOA dont le traité est rentré
en vigueur en 1998. Plusieurs directives et règlements ont été pris par les organes de
l’UEMOA pour assurer aux Etats membres une intégration par l’harmonisation des règles
fiscales.
• La directive impose aux Etats membres de modifier dans un certain délai leur système
juridique pour le rendre conforme aux prescriptions de cette directives et assurer ainsi sa
parfaite transposition.
• S’agissant du règlement il est d’application immédiate sans modification du droit interne.
Chapitre 3 : Les principes fondamentaux du
Droit Fiscal
Il s’agit des principes qui ont une portée constitutionnelle et des principes qui ont la valeur de
principe généraux du droit.
Section 1ere : Les Principes à portée
constitutionnelle
Ces principes figurent dans le texte de la constitution ainsi que dans la déclaration universelle
de droit de l’homme et du citoyen à laquelle fait référence la constitution sénégalaise dans
son préambule. Il s’agit notamment :
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Ce principe tire son origine du consentement à l’impôt. Ce principe
repose en effet sur le consentement à l’impôt exprimé par les
représentants du peuple au parlement qui vote les lois fiscales.
• L’article 67 de la constitution dispose à cet effet « la loi est votée par
le parlement et fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les
modalité de recouvrement des impositions de toute nature ». En
conséquence seul le parlement est habilité dans le cadre d’une loi de
finance ou d’une loi ordinaire à créer, modifier ou supprimer un
impôt, à en définir les règles d’assiette de calcul et de recouvrement.
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Cette autorisation législative de l’impôt a pour objet d’en fixer les règles, d’en autoriser chaque
année la perception, d’entrainer l’obligation pour l’administration fiscale qui a une compétence
liée, d’en déterminer l’assiette et d’effectuer le recouvrement. Le principe de légalité est renforcé
par le principe de l’annualité de l’impôt qui signifie que la perception des impôts doit être
autorisée pour une année (année civile) par le parlement à travers la loi de finance.
• La portée du principe d’annualité de l’impôt ne doit pas prêter à confusion. Il concerne seulement
l’autorisation annuelle du parlement pour la perception de l’impôt et non la validité dans le temps
des dispositions légales. Celle-ci demeure en vigueur tant qu’elles ne sont pas expressément
modifiées ou abrogé par le législateur.
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Le principe d’annualité n’interdit pas le recouvrement de l’impôt au-delà de laquelle il a été voté dès lors
que la perception a été autorisée par la loi de finance de l’année en question.
• Enfin, le principe d’annualité ne fait pas obstacle à la réparation d’insuffisance d’erreurs ou d’omission
commises soit lors de l’établissement de l’impôt, soit lors de la production des déclarations par les
contribuables.
• Le délai de reprise ( correction des erreurs et omissions des contribuables est ainsi de 4 ans pour les
impôts directs, 48 mois pour les impôts indirects, 10 ans pour les droits d’enregistrement…)
2. Principe d’égalité devant l’impôt et
d’imposition suivant la capacité
contributive de contribuable.
• Le principe d’égalité devant l’impôt signifie que tous les citoyens sont égaux devant la loi
fiscale. Aucun individu ne pouvant bénéficier d’une exemption ou privilège fiscale du fait
de sa fonction, de sa croyance, etc. ainsi toute personne remplissant les mêmes conditions
pour l’application d’une loi fiscale doit être soumise à celle-ci. L’égalité devant l’impôt
signifie que tous les citoyens sont égaux devant l’impôt lui-même, chacun devant
contribuer en fonction de ses facultés. C’est pour cette raison que le principe d’égalité a
pour corollaire le principe d’imposition suivant les capacités contributives.
3. Le principe de la progressivité de l’impôt

• Le principe de la progressivité de l’impôt participe lui aussi du principe de légalité devant


les charges publiques ainsi que de celui de l’imposition suivant la capacité contributive.
• Le principe signifie que le montant de l’impôt dû par le contribuable doit être progressif
autrement dit augmenter au fur et à mesure que le revenu croît.
4. Le principe du respect des droits de la
défense.
• Le principe veut qu’une sanction ne puisse être infligée sans qu’au préalable la personne en
cause n’ai été en mesure de prendre connaissance des éléments et faits qui lui sont reproché
et de présenter ses observations (article 607 CGI)
• D’autres part la sanction doit être motivée et doit être susceptible de recours juridictionnel
(Article 607 précité).
Section 2 : Les principes généraux du Droit

• Il s’agit notamment :
• Le principe de territorialité
• Le principe de la non rétro – activité de la loi fiscale
• Le principe du contradictoire
• Le principe de la compétence liée de l’administration
1. Le principe de Territorialité

• Le principe définit l’application de la loi fiscale dans l’Espace ; généralement l’espace


fiscale et la sphère de compétence dévolue aux organes politique sont les mêmes et
constitue l’Espace de souveraineté fiscale.
• Cependant le pouvoir fiscale peut dans certains cas s’étendre aux delà des frontières
nationales (exemple l’UEMOA) ou inversement ne pas couvrir l’ensemble du territoire
nationale (exemple des Etats confédérés) ou encore est limité par un droit fiscal supra
nationales (exemple des conventions fiscales internationales)
2. Le principe de la non rétroactivité de la loi
fiscal
Le principe est posé par l’article 2 du code civil français qui dispose « la loi ne dispose que
pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif ». Il convient toutefois de préciser que
concernant les impôts directes, la loi fiscale est nécessairement rétroactive.
Cela provient du fait que les impôts directe sont payés l’année d’après ou qui suit la réalisation
du revenu ou du gain.
3. Le principe du contradictoire

Ce principe signifie que la procédure contentieuse administrative comme juridictionnelle doit


être contradictoire. Au terme de cet principe en effet, le contribuable dont les déclarations
sont contrôlées, doit avoir à tout moment la possibilité de se défendre, de répondre aux
éventuelles notifications de redressement que l’administration se propose de lui faire ainsi
que de dialoguer avec l’argent chargé du contrôle en étant éventuellement assister s’il le
souhaite d’un conseil. Le principe du contradictoire doit être rapproché de celui du respect
des droits de la défense.
4. Le principe de la compétence liée de
l’administration
• Ce principe signifie que l’administration doit et ne peut agir que dans le cadre des
dispositions législatives et règlementaire qui définissent ses missions et attributions.
Chapitre 4 : Le Cadre Juridique de la Fiscalité
de l’Entreprise ou Droit Fiscal des affaires au
•Sénégal
Il s’agira tout d’abord de voir la gestion fiscale de l’entreprise, avant d’aborder le contrôle
et le contentieux fiscal pouvant découler de cette gestion fiscale.
Section 1ere : La gestion fiscale de l’entreprise

La gestion fiscale de l’entreprise pose un principe. C’est celui de la liberté de gestion.


L’administration fiscale n’a pas à s’immiscer en effet dans la gestion fiscale de
l’entreprise (paragraphe 1). Ce principe souffre toutefois de tempéraments (Paragraphe
2).
Paragraphe 1 : La liberté de gestion

• Exposé du principe :
Le principe en matière fiscale est la liberté de gestion.
L'entrepreneur, personne physique ou morale, est seul " maître à bord ". L’administration
fiscale n’a pas à s’immiscer dans la gestion et les choix de l’entreprise. Et, puisque
gouverner c'est choisir, l’entrepreneur reste libre de choisir les orientations qui lui
paraîtront les plus favorables pour son entreprise, même si cela se fait au détriment du
trésor public.
Ce principe a été
consacré par
plusieurs arrêt de
principe :
2. Manifestations du Principe : Les choix
fiscaux

• Les choix juridiques et financiers à incidences fiscale :


- Choix de la forme d’entreprise : entreprise individuelle ou société? Choix de la forme
sociétale ( société de personnes ou société de capitaux??)….

- Choix des modes de financements de l’entreprise : fonds propres ou emprunts?


• Choix purement fiscaux :
- Assujettissement ou non à l’IS ou à l’IR,
- Choix du régime d’imposition ( régime du forfait, régime du réel )
- Assujettissement ou non à la TVA
- Recours à des mécanismes fiscaux de faveurs ( investissement via le code de
investissements, statut d’EFE….)
Paragraphe 2 : Les Limites à la liberté de
gestion de l’entreprise
Le contribuable n'est pas complètement libre de gérer son
entreprise comme il l'entend. Le principe de liberté de
gestion comporte ainsi des " garde-fous " sous la forme de
deux théories essentielles. L'une spécifique à la matière
fiscale ; l'acte anormal de gestion. L'autre empruntée au droit
privé ; l'abus de droit.
1. L’acte anormal de gestion

Les contours de l’acte anormal de gestion sont dessinés, au Sénégal, par l’article 8 – II CGI.
Cet article qui pose les conditions de déductibilité de la charge en matière d’imposition du
résultat. Cet article dispose ce qui suit :
« Le bénéfice est établi sous déduction de toutes charges remplissant les
conditions suivantes :
– être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de la
société;
-………………. ».
L’acte anormal de gestion ne concerne donc que l’imposition
du résultat.
Le critère de l'acte anormal de gestion est donc l'intérêt
de l'entreprise. Dès lors, on perçoit aisément combien le
terrain est " miné " tant il est vrai que ses contours sont mal
définis. Nous ferons deux affirmations :
• L’acte anormal de gestion est étranger à l’intérêt de l’entreprise. Il suffit que le bénéficiaire
soit un " tiers " par rapport à l’entreprise au sens juridique du terme : associé, dirigeant,
salarié, ou toute personne qui n’est pas intéressée à l’entreprise d’une façon ou d’une autre
(un membre de la famille du dirigeant ...).
• L’acte doit encore être contraire à l’intérêt de l’entreprise. Ainsi, l’acte peut être anormal quant à
son montant (Exemple : rémunérations excessives des dirigeants de sociétés) ou quant à sa
nature (les libéralités et le problème des cadeaux d’entreprises, lorsque l’intérêt de
l’entreprise n’est pas démontré), ou quant à ses effets, puisqu’il peut aussi bien résulter d’une
dépense excessive que d’une renonciation à un profit.
2. L’abus de Droit
Applicable à tous les impôts et à tous actes écrits ou non écrits, l’abus
de droit vise tous les actes ayant un caractère fictif ( on parle alors
d’abus de droit par simulation), et ceux qui, recherchant le bénéfice
d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des
objectifs poursuivis par leurs auteurs, ne sont inspirés par aucun autre
motif que celui d’éluder ou de diminuer les charges fiscales qui auraient
été, normalement, supportées si lesdits actes n’avaient pas été passés
(on parle d’abus de droit par fraude à la loi).
• L’article 610 CGI précise à cet effet que « Toute opération, conclue sous la forme d'un
contrat ou d'un acte juridique quelconque et dissimulant ou déguisant une réalisation ou d'un
transfert de bénéfices ou de revenus, effectuée directement ou par personnes interposées n'est
pas opposable à l'Administration.

• Il en est également ainsi des actes donnant ouverture à des droits d'enregistrement moins
élevés ou permettant d'éviter en totalité ou en partie le paiement de taxes sur le chiffre
d'affaires.

• Les qualifications données par les assujettis aux opérations et actes qu'ils réalisent, ne sont
pas opposables à l'Administration des impôts, qui a le droit de leur redonner leur véritable
qualification ».
Section 2 : Le Contrôle Fiscal

• Le contrôle fiscal est la conséquence du système déclaratif en vigueur au Sénégal.


• Mais aussi de la liberté de gestion reconnue à l’entreprise ou à l’entrepreneur personne
physique.
• Suivant les dispositions de l’Article 568 CGI « L’administration fiscale contrôle les
déclarations des assujettis ainsi que les actes et documents utilisés pour l’établissement
des impôts, droits, taxes et redevances. Elle contrôle également les documents déposés
en vue d’obtenir des déductions, restitutions, remboursements, dégrèvements,
exonérations ou d’acquitter tout ou partie d’une imposition au moyen d’une créance sur
l’État…. »
• Ce contrôle se fait sur la base de moyens de contrôle légaux mis à la disposition de
l’administration.
• Il peut être fait sur pièces, c’est-à-dire sur la base des informations et documents fournies à
l’administration fiscale par le contribuable lui-même ( déclaration fiscale) ou une tierce
personne ( délation fiscale), sans que l’administration ait besoin de se déplacer dans les
locaux de l’entreprise. Le contrôle peut aussi être fait sur la place.
1. Les moyens de contrôle

• Le Code Général des impôts distingue les moyens de contrôles généraux, des moyens de contrôle
spécifiques.
● Comme moyens généraux de contrôle nous avons :
• La demande de renseignements, d’éclaircissements et de justifications;
• Le Droit de communication
● Au rang des moyens de contrôle spécifique on note :
• Le droit de visite
• Le droit d’enquête
• L’intervention en matière de restitution
• Le contrôle simultanée et le contrôle conjoint
1.1 Les Moyens généraux de contrôle

• La demande de renseignements,
d’éclaircissements et de justifications
Aux termes de l’article 569 CGI «L’Administration des impôts peut demander au
contribuable, verbalement ou par écrit, tous les renseignements, justifications ou
éclaircissements qu’elle juge utiles.
Lorsque le contribuable a refusé de répondre à une demande verbale ou lorsque la réponse
faite à cette demande est considérée par l’agent chargé de l’assiette comme équivalent à un
refus de répondre sur tout ou partie des points à éclaircir, ce dernier doit renouveler sa
demande par écrite ».
• La demande de renseignement doit comporter un certain nombre de points essentiels
notamment :
● indication des points sur lesquels l’agent juge nécessaire d’obtenir des
renseignements, éclaircissements ou justifications;
● préciser au contribuable, qu’il dispose d’un délai de vingt (20) jours à compter de la date
de réception de la demande pour fournir sa réponse;
● indiquer au contribuable les sanctions qui lui sont applicables pour défaut de réponse ou
réponse insuffisante.
b) Le Droit de Communication

• « Pour permettre le contrôle et la détermination de l’assiette des impôts, droits, taxes et


redevances, qu’il y ait ou non déclaration par les assujettis, les agents des Impôts et
des Domaines ainsi que ceux du Cadastre, ayant au moins le grade de contrôleur ou
de technicien supérieur, ont le droit d’obtenir communication de tous titres, pièces de
recettes, de dépenses et de comptabilité, de toute police ou copie de police concernant des
assurances en cours ou renouvelées par tacite reconduction ou venues à expiration,
livres, titres, registres, documents annexes, et tout autre document pouvant servir au
contrôle de l’impôt, quel que soit leur support, lorsque leur conservation est
obligatoire » (article 571 CGI),
• Suivant les dispositions de l’article 571 CGI précité « Le droit de
communication s’exerce non seulement auprès des assujettis, mais encore
auprès des tiers autres que les assujettis, notamment les officiers publics et
ministériels, les administrations publiques et assimilées, les entreprises,
établissements ou organismes soumis au contrôle de l’autorité
administrative, les entreprises privées, les sociétés, quelle que soit leur
forme, les banques et établissements assimilés, les assureurs, les
représentants, courtiers, intermédiaires ».
• Ce droit de communication peut être exercée sur place. Dans cette hypothèse
l’administration est tenue d'adresser un avis de passage sur lequel elle précise la nature des
documents qui doivent être mis à sa disposition.
• Tout dirigeant, salarié, fournisseur, client ou personne quelconque en relation d’affaire,
ayant un intérêt direct dans l’exploitation ou ayant assisté le contribuable vérifié, peut être
entendu et ses déclarations consignées sur procès-verbal
• Le droit de communication ne peut s’exercer sur place que durant les jours ouvrables et
pendant les heures de service.
• Le droit de communications pour les sociétés peut concerner également registres de
transfert d’actions, d’obligations, aux ainsi qu’aux feuilles de présence aux assemblées
générales.
• Les dépositaires des registres de l’état civil et toutes autres personnes chargées des activités
et dépôts de titres publics, sont tenus de les communiquer, sans déplacement, aux agents
des impôts ayant au moins le grade de contrôleur, à toute réquisition, et de leur laisser
prendre sans frais, les renseignements, extraits et copies qui leur sont nécessaires pour les
intérêts du Trésor.
• Ces dispositions s’appliquent aussi aux notaires, huissiers, greffiers et secrétaires des
administrations, pour les actes dont ils sont dépositaires, à l’exclusion des testaments et
autres actes de libéralité à cause de mort, du vivant des testateurs.
• Le secret professionnel n’est pas opposable à l’administration fiscale dans le cadre de la
mise en œuvre de son droit de communication.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
• A)Le droit de Visite
Pour la recherche et la constatation des infractions à la législation des impôts indirects et taxes assimilées, les
agents des impôts et des domaines assermentés peuvent procéder à des visites en tous lieux, même privés, où
les pièces, documents, objets ou marchandises se rapportant à ces infractions ainsi que les biens et avoirs en
provenant directement ou indirectement sont susceptibles d’être détenus et procéder à leur saisie, quel qu’en
soit le support. Ils sont accompagnés d’un officier de police judiciaire. Les agents habilités peuvent procéder, à
l’occasion de la visite, à la saisie des pièces et documents, quel qu’en soit le support, ainsi que des objets ou des
marchandises se rapportant aux infractions précitées. Ils peuvent saisir les biens et avoirs provenant
directement ou indirectement des infractions précitées uniquement dans le cas de visites autorisées. La visite est
autorisée, sauf en cas de flagrance par le Président du Tribunal de grande instance est doit être faite entre 6
heures du matin et 21 heures.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques

b) Le Droit d’enquête
Pour rechercher les manquements aux règles de facturation auxquelles sont soumis les contribuables, les
agents des impôts assermentés peuvent se faire présenter les factures, la comptabilité-matières ainsi que les
livres, registres et documents comptables et professionnels pouvant se rapporter à des opérations ayant donné
ou devant donner lieu à facturation et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de
l’exploitation.
Dans ce cadre, ils peuvent avoir accès, durant les heures d’activité professionnelle du contribuable, aux locaux
à usage professionnel ainsi qu’aux terrains et entrepôts. Ils ont également accès aux moyens de transport et à
leur chargement.
Ils peuvent obtenir ou prendre copie, par tout moyen et sur tout support des pièces se rapportant aux opérations
ayant donné ou devant donne lieu à facturation. Ils peuvent recueillir sur place ou sur convocation, des
renseignements ou justifications relatifs aux opérations visées ci-dessus.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques

c) Intervention en matière de demande de restitution


L’Administration des impôts peut effectuer, sur place, tout contrôle pouvant permettre l’instruction des demandes
introduites par les contribuables en vue d’obtenir la restitution ou le remboursement d’impôts, de droits, de taxes ou
de redevances.
Un avis de passage est alors remis au contribuable avant le début des opérations.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques

d) Contrôle simultané et contrôle


conjoint

En matière d’impôts directs, lorsque la


situation d’un ou plusieurs
contribuables présente un intérêt
commun ou complémentaire pour
2. Les formes de contrôle
• Il s’agit :
• du contrôle sur pièces (a)
• et sur place (b)qui peut avoir trois déclinaisons.
2. Les formes de contrôle
• Le contrôle sur pièces
L'Administration des impôts contrôle sur pièces les déclarations qui sont déposées par les contribuables en vue d’en
vérifier l’exactitude et la sincérité. Elle peut également rapprocher leur contenu des renseignements figurant dans le
dossier fiscal du même contribuable ou ceux qu’elle peut obtenir par la mise en œuvre des autres moyens de contrôle
prévu.
Elle contrôle, également les documents déposés pour l'établissement des impôts, droits, taxes et redevances ainsi que
ceux présentés en vue d'obtenir des déductions, restitutions, remboursements, exonérations ou d'acquitter tout ou
partie d’un impôt, d’un droit, d’une taxe ou d’une redevance.
2. Les formes de contrôle
• B) Contrôles sur place
Les contrôles sur place peuvent prendre la forme de :
• Contrôle inopiné
• Vérification de comptabilité
• Examen de la situation personnelle
2. Les formes de contrôle
B. 1) Le Contrôle inopiné
L’Administration des impôts peut contrôler, de façon inopinée, les éléments physiques de l’exploitation,
l’existence ou l’état de documents comptables.
L’avis de passage est alors remis au début des opérations et les constatations matérielles effectuées sont
consignées sur procès-verbal établi à cet effet.
2. Les formes de contrôle
B.2) La Vérification de comptabilité
Les agents des Impôts et des Domaines ayant au moins le grade de contrôleur, peuvent vérifier sur place la
comptabilité et les documents détenus par les contribuables, permettant d’asseoir et de contrôler les impôts, droits,
taxes et redevances.
Ils sont à cet effet, habilités à constater sur place, les minorations de droits ou de base, les déductions abusives et tous
les manquements aux obligations prévues pour la déclaration et le paiement des impôts, droits, taxes et redevances
dus.
La vérification de comptabilité porte sur l’ensemble de la situation fiscale du contribuable vérifié. Elle peut, toutefois,
être limitée à un ou plusieurs impôts, droits, taxes ou redevances déterminés par mention expresse sur l’avis de
vérification.
La vérification dure au maximum une année mais pour les sociétés dont le CA est inférieur à 1 milliard par exercice, la
vérification ne saurait dépasser 4 mois.
2. Les formes de contrôle
B.2) La Vérification de comptabilité
• La vérification est considérée comme achevée à la date de la réunion de synthèse tenue entre le service de contrôle
et le contribuable ou ses représentants. Cette réunion donne lieu à l’établissement par le vérificateur d’un procès-
verbal.
• A l’issue de la vérification de comptabilité, l’administration fiscale envoie au contribuable, soit une notification de
redressement, soit une notification d’absence de redressement. S’ouvre alors la phase contentieuse.
2. Les formes de contrôle
• B.3) Examen de la situation personnelle
L’Administration des impôts peut procéder à l’examen contradictoire de l’ensemble de la situation fiscale des
personnes physiques au regard de l’impôt sur le revenu, qu’elles aient ou non leur domicile fiscal au Sénégal,
lorsqu’elles y ont des obligations au titre de cet impôt.
A l’occasion de cet examen, l’Administration des impôts peut contrôler la cohérence entre, d’une part, les
revenus déclarés et, d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de
vie de la personne ou des membres du foyer fiscal.
Section 3 : Le contentieux fiscal
A l’issue de la vérification de comptabilité, du contrôle inopiné ou encore de l’examen de la situation personnelle,
l’administration fiscale envoie au contribuable, soit une notification de redressement, soit une notification
d’absence de redressement.
Ainsi que le soit en matière de contrôle sur pièces ou sur place, ledit contrôle débouche généralement sur une
notification de redressement. S’ouvre alors une période contentieuse à moins que le contribuable reconnaisse les
griefs qui lui sont reprochés.
Le contentieux fiscal peut se limiter à la phase administrative. Le juge fiscal peut toutefois être amené à connaitre
du contentieux fiscal.
Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 1 : Le contentieux administratif


Pour rectifier les manquements des contribuable l’Administration des impôts doit
obligatoirement envoyer au contribuable une ou plusieurs notifications de redressements, à
l’issue du contrôle. Lorsqu’au terme d’un contrôle sur place, il n’est pas relevé de manquement,
une notification d’absence de redressement est adressée au contribuable. La notification de
redressements visée au I du présent article est motivée de manière à permettre au contribuable
de formuler ses observations ou de faire connaître son acceptation. L’obligation de motivation
est remplie par l’indication des :

1. documents ou points précis examinés;


2. faits ou constatations relevés au cours du contrôle en conséquence desquels le redressement
est entrepris, qu’ils soient consignés ou non dans un procès verbal;
3. impôts, droits, taxes ou redevances dus ainsi que la période à laquelle ils
se rapportent;

4. dispositions du Code ou de tout autre texte légal appliqué;


Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 1 : Le contentieux administratif ( suite)


Il doit être également indiqué à l’assujetti sur la notification de redressement qu’il :

1. peut se faire assister d’un conseil d’un ou de deux conseils de son choix pour y répondre.
2. dispose d’un délai de trente (30) jours, à compter de la date de réception du document pour
faire valoir ses observations.
Le contribuable peut, à la réception des documents et dans le délai de trente jours, accepter les
redressements qui lui sont notifiés ou formuler des observations par courrier adressé au service
des impôts ayant établi les redressements en y joignant, le cas échéant, les justificatifs.
Le défaut de réponse dans le délai de trente jours équivaut à une acceptation du redressement.
Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 1 : Le contentieux administratif ( suite)


En cas de rejet total ou partiel des observations formulées par l’assujetti,
le service ayant procédé à l’établissement de la notification de redressements, doit
obligatoirement constater par écrit le désaccord total ou partiel qui subsiste. Il doit envoyer à
l’assujetti, dans le délai de deux mois pour compter de la date de réception
des observations formulées par ce dernier, un écrit pour confirmer
les redressements.

Si le contribuable estime que la confirmation de l’administration n’est pas fondée en droit ou en


faits, il peut faire un recours hiérarchique au Directeur Général des impôts et des domaines ou
au Ministre de l’Economie et des Finances. Ce recours hiérarchique n’est pas suspensif du
recouvrement des montants réclamés. Le défaut de réponse du DGID ou du ministre pendant un
délai de deux mois équivaut à un rejet tacite de sa requête même si dans la réalité le traitement
peut prendre plus de temps.
Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 2 : Le contentieux juridictionnel


A compter de la décision explicite de rejet ou de l’expiration du délai de trois mois le contribuable dispose, sauf en
matière de remboursement de TVA, d’un délai de deux mois, sous peine d’irrecevabilité du recours, pour contester
devant la juridiction compétente :
1. les impôts, droits, taxes, redevances, intérêts, amendes et pénalités qui lui sont réclamés;
2. le rejet de sa demande de dégrèvement ou de remboursement;
Le recours visé précité, n'est pas recevable :
• lorsqu’il n’est pas appuyé du justificatif de la décision explicite de rejet ou de celui du dépôt du recours
hiérarchique
2. lorsque le contribuable avait au préalable reconnu le bien-fondé des réclamations de droits qui lui sont
adressées.
Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 2 : Le contentieux juridictionnel


Le recours juridictionnel n’est pas suspensif du recouvrement sauf si le contribuable présente des garanties
suffisantes notamment :
• consignation à un compte d’attente du trésor;
• dépôt d’obligations dûment cautionnées;
• Dépôt spécial de valeurs mobilières;
• Affectation hypothécaire;
• dépôt de 25% des droits simples à la Caisse des dépôts et Consignations assorti de la remise d’une caution
bancaire pour le reliquat desdits droits.
• L’introduction des instances a lieu devant les tribunaux de la situation du service chargé du recouvrement et le
ministère d’avocat n’est pas obligatoire.
FIN
Merci de votre
attention

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