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Présenté Par
Rémy Edjilaye SENGHOR
Expert Fiscal agréé
INTRODUCTION
Dans les pays en voie de développement, l’Etat est le principal
artisan de l’action économique. Cette situation se caractérise par
une augmentation des dépenses publiques. Cette intervention de
l’Etat se fait à travers son budget, notamment par la mise en place
de biens collectifs. Or, au niveau de ce budget, l’ensemble des
ressources de l’Etat provient des recettes fiscales, c’est-à-dire de
son impôt.
• L’impôt est un prélèvement que l’Etat opère sur les ressources des
particuliers (ménages, entreprises) afin de subvenir à ses charges
publiques. Il est aujourd’hui un instrument de solidarité, un
élément de l’unité nationale, ainsi qu’un instrument fondamental
de la politique sociale et économique. En effet, ces prélèvements
permettent à l’Etat de jouer un double rôle :
INTRODUCTION
• C’est aussi une matière enseignée dans les universités ou école de commerce.
• Le présent séminaire s’articulera autour des chapitres ci après. Il s’agira dans un premier temps d’aborder
l’objet du droit fiscal (chapitre 1) ses sources (chapitre 2) ses principes (chapitre 3) et enfin le Régime
Juridique de la Fiscalité de l’Entreprise ou Droit Fiscal des affaires au Sénégal.
Chapitre 1er : L’objet du Droit Fiscal
La définition la plus classique de l’impôt et la plus connue est celle qu’en a donnée Gaston
JEZE dans son livre intitulé « Cours de finances publiques » (LGDJ, 1936). Selon cet
auteur, l’impôt est « une prestation pécuniaire, requise des particuliers, par voie
d’autorité, à titre définitif, et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques ». De cette définition, il ressort que l’impôt est un prélèvement pécuniaire (A),
qu’il est obligatoire et effectué par voie d’autorité (B), qu’il est effectué à titre définitif (C)
et qu’enfin il est sans contrepartie immédiate et sert à couvrir les charges publiques (D).
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
• Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme
pécuniaire et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu
exister dans le passé. Le caractère pécuniaire peut être examiné aux trois points de
vue de l’assiette, de la liquidation et du recouvrement de l’impôt.
• L’assiette de l’impôt correspond aussi la base imposable. Elle déterminée
qualitativement puis quantitativement. La détermination qualitative de l’assiette
correspond à l’identification ou au choix des éléments, faits ou personnes qui seront
soumis à l’impôt. Dans cette hypothèse l’assiette renvoie au champ d’application de
l’impôt. Une fois que les éléments, opérations, faits soumis à l’impôt sont retenus,
il faut leur donner une valeur pour pouvoir les imposer. Trois méthodes d’évaluation
seront utilisées : L’évaluation réelle ( déclaration et délation fiscale), l ’évaluation
forfaitaire et enfin l’évaluation indiciaire.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
- L’assiette ou base imposable est le plus souvent constituée elle-
même d’éléments monétaires. L’impôt est alors prélevé sur une
certaine somme d’argent ou sur une valeur convertie en termes
monétaires (lorsqu’il faut, par exemple, évaluer des avantages en
nature). C’est le cas de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les
sociétés (IS), de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), etc.
L’impôt peut aussi être basé sur des éléments matériels. La taxe sur les
alcools et les boissons alcooliques est calculée ainsi sur le nombre,
et non pas la valeur pécuniaire d’hectolitres d’alcool pur. De même,
la taxe sur les produits pétroliers (TPP). L’unité de perception est
l’hectolitre et non pas la valeur de ces produits.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
- En ce qui concerne
la liquidation, le taux
de l’impôt consiste
le plus souvent en un
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
L’impôt est le nerf de la puissance publique. Quelles que soient ses modalités de
paiement, le prélèvement fiscal a fondamentalement le caractère d’un prélèvement
obligatoire, dès lors qu’il est effectué par voie d’autorité par l’administration sur le
fondement des prérogatives de puissance publique qui sont les siennes. On ne
saurait concevoir que les contribuables aient la faculté de déterminer eux-mêmes le
principe de leur imposition, le montant de leurs cotisations et d’en fixer les
modalités de recouvrement. L’idée de consentement à l’impôt se situe sur un tout
autre plan ; elle exprime simplement un idéal commun qui s’affirme dans le principe
de la légalité fiscale.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie
d’autorité
Le principe d’autorité revêt deux aspects différents mais qui, compte tenu de la
nature du prélèvement fiscal, sont étroitement liés. L’impôt n’est pas seulement
obligatoire. Il est encore établi et recouvré en vertu des prérogatives de puissance
publique.
- Le caractère obligatoire de l’impôt n’est que l’expression juridique d’une réalité
pleinement conforme au sens étymologique du mot. Il s’agit d’un prélèvement
imposé unilatéralement, d’une obligation qui pèse sur le contribuable. Un
versement dont la détermination est subordonnée à l’accord de la personne qui
doit le régler ne peut présenter le caractère d’une imposition.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie
d’autorité
Le lien de droit en vertu duquel le contribuable peut être contraint par l’Etat
de payer la dette d’impôt découle directement de la loi qui le constitue
débiteur. Aucun acte de volonté du contribuable n’est susceptible
d’intervenir dans ce rapport juridique qui, dans son principe et son
contenu, est déterminé unilatéralement.
L’obligation fiscale traduit essentiellement une relation de dépendance.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
Ce double caractère unilatéral et contraignant explique cependant la limite que comporte l’obligation fiscale
dans tout Etat de droit: à savoir que l’impôt ne peut être établi que par la loi. Le caractère obligatoire
de l’impôt et le principe de la légalité fiscale sont ainsi étroitement liés ;
- L’impôt est établi et perçu en vertu de prérogatives exorbitantes du droit commun, qui n’ont d’équivalent ni
en droit privé, ni même, pour certaines d’entre elles, en droit administratif. La généralisation de la
formule de la déclaration contrôlée et des régimes d’imposition d’après le bénéfice réel a entraîné un
accroissement et une extension des prérogatives conférées à l’administration fiscale pour contrôler les
déclarations et évaluer elle-même les bases d’imposition en cas de carence du contribuable.
Ces pouvoirs sont exorbitants du droit commun : droit de communication, vérification de comptabilité,
examen contradictoire de la situation fiscale personnelle, droit de perquisition des locaux professionnels
ou même du domicile.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
Le contribuable est constitué débiteur par voie de décision unilatérale ; l’administration se délivre à elle-
même un titre exécutoire, en vertu de son privilège du préalable (par exemple le rôle en matière d’impôts
directs). Le caractère obligatoire de l’impôt n’implique pas nécessairement le recours à des prérogatives
de puissance publique du moins pour le recouvrement ; c’est une raison supplémentaire de faire la
distinction entre ces deux éléments pour définir l’impôt.
Effectivement, les comptables chargés du recouvrement ont la faculté d’utiliser les procédures du droit
commun, notamment les différentes formes de saisies (saisie-attribution, saisie des rémunérations, saisie-
vente des meubles, saisie-immobilière), l’action paulienne, l’hypothèque judiciaire etc. Mais aux
mesures conservatoires et aux voies d’exécution du droit commun s’ajoutent des procédures spéciales,
dont certaines sont inconnues non seulement en droit privé, mais même en droit administratif : c’est le
cas de la procédure redoutable de l’avis à tiers détenteur.
C : L’impôt : un prélèvement effectué à titre
définitif
- L’impôt ne peut faire l’objet d’une
restitution de la part de la personne
publique qui en est bénéficiaire.
-On notera surtout que l’impôt n’est un
prélèvement effectué à titre définitif que
s’il a été légalement établi. Dans le cas
contraire, le contribuable peut
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques
• Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. L’absence de
contrepartie déterminée est l’un des éléments essentiels de l’impôt. Cet élément de
la définition doit être examiné sous deux aspects. Un prélèvement qui est perçu
sans contrepartie pour celui qui le paie est, par définition, un impôt. Trois séries
d’observations doivent être faites :
- Le paiement de l’impôt n’est pas une condition de l’accès aux services publics.
L’impôt n’est pas le prix payé par chaque contribuable pour les services qui lui
sont rendus par les collectivités publiques qui en sont bénéficiaires. Qu’il paie
l’impôt ou qu’il ne le paie pas, tout citoyen a accès aux services publics. Un autre
principe se trouve en cause ici : le principe de l’égalité de tous devant les services
publics ;
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques
•L’absence de
contrepartie
déterminée entraîne
une autre
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie
immédiate et servant à couvrir les charges publiques
- La Taxe est la contrepartie d’un service rendu par l’Etat, même s’il n’ y a pas
d’équivalence entre le montant de la taxe payée et la prestation reçue ( exemple
TEOM)
- La Redevance est payée par l’usager d’un service public.
- Les retenues sociales opérées sur les salaires sont affectées à la couverture
médicale et sociale de l’employée ( CSS, IPRES, IPM)
Section 2 : Classification des impôts
La diversité des impôts et de leurs mécanismes n’exclut pas leur
classement possible par grandes catégories. L’intérêt de la démarche
de classification est qu’elle s’efforce de restituer une approche
d’ensemble et ordonnée des structures fiscales. L’effort de
classification à permis de retenir trois grandes catégories à savoir la
classification administrative (paragraphe 1), la classification
économique (paragraphe 2) et les classifications techniques
(paragraphe 3).
Paragraphe 1 : La Classification administrative
• Cette classification est utilisée par la comptabilité nationale. Elle
consiste à classer les impôts selon la collectivité bénéficiaire. On
distingue traditionnellement les impôts d’Etat (IR, TVA, etc.) et les
impôts locaux (patente, licence, etc.).
• De cette classification, il ressort qu’on a les impôts directs (impôt sur
le revenu, patente, licence, etc.), les impôts indirects (taxes sur le
chiffre d’affaires : TVA, TAF ; taxes spécifiques : taxes intérieures) et
les droits d’enregistrement (droits d’enregistrement proprement dits,
droits de timbre, droits de publicité foncière et taxes assimilées).
• C’est cette classification que reprend la loi de finance (voir annexe I
Prévisions des recettes par chapitre) ainsi que les textes fiscaux au
Sénégal particulièrement le Code Général des Impôts.
Paragraphe 2 : Classification économique
La classification économique distingue les impôts selon l’élément taxé, les facteurs et acteurs
économiques supportant la taxation ou selon l’objet ou la catégorie socio-économique
visés.
1. Classification selon les éléments taxés
•La taxation de la
dépense consiste
à taxer un bien
ou service lors
2. La classification selon les facteurs et
acteurs économiques
Elle permet d’opposer les impositions pesant sur les ménages, les impositions à la charge des
entreprises et les impositions grevant les produits. On parlera alors de fiscalité des ménages
ou fiscalité personnelle, fiscalité professionnelle ( exemple IR/ IS et Patente).
3. La classification selon les secteurs
économiques
Elle permet de classer les impôts selon les secteurs d’activités qu’ils frappent. On parlera ainsi
de fiscalité de l’épargne, des assurances, immobilière, etc.
Paragraphe 3: Les classifications
techniques
Ce sont les classifications les plus classiques et les plus utilisées. Elles prennent pour critères
les techniques et modalités administratives d’imposition.
1. Impôts directs et impôts indirects
C’est la classification la plus communément employée. La distinction repose sur deux critères :
leur caractère permanent ou récurrent et l’existence d’un rôle.
• Les impôts directs sont les impôts qui atteignent annuellement un contribuable déterminé à
raison soit des revenus ou des bénéfices qu’il réalise, soit des salaires qu’il verse, soit de
son patrimoine.
1. Impôts directs et impôts indirects
• Les impôts indirects frappent essentiellement le revenu au moment de son utilisation à des
fins d’acquisition de biens ou de services. Comme leur nom l’indique, les impôts indirects
n’atteignent le contribuable qu’indirectement, c’est-à-dire à l’occasion de l’emploi de ses
ressources ou des dépenses qu’il fait. Les impôts indirects sont donc assis sur des faits ou
opérations de production, d’échange ou de consommation.
1. Impôts directs et impôts indirects
Le mode de recouvrement fournit aussi un critère assez sûr de distinction. En effet, l’existence
ou non d’un rôle pour recouvrer l’impôt permet de distinguer les impôts directs des impôts
indirects.
- Ceux recouvrés par voie de rôle (IR, IS, CFPB, CFPNB, Patente, licence) sont classés parmi
les impôts directs. En effet, les impôts directs sont recouvrés par voie de rôle nominatif,
c’est-à-dire en vertu d’un titre exécutoire préalablement établi par l’administration. Le rôle
est apparu au cours des XIII-XIV siècles. C’était un parchemin que l’on roulait et sur
lequel figurait la liste des contribuables ainsi que le montant de leur cotisation. C’est
aujourd’hui à partir de ce document, qui a évolué dans la forme, qui constitue un titre
exécutoire, que les comptables du Trésor procèdent au recouvrement des impôts dits directs
1. Impôts directs et impôts indirects
Le rôle est apparu au cours des XIII-XIV siècles. C’était un parchemin que l’on roulait et sur
lequel figurait la liste des contribuables ainsi que le montant de leur cotisation. C’est
aujourd’hui à partir de ce document, qui a évolué dans la forme, qui constitue un titre
exécutoire, que les comptables du Trésor procèdent au recouvrement des impôts dits
directs.
1. Impôts directs et impôts indirects
Du point de vue économique, les impôts directs, qui sont recouvrés auprès de chaque
contribuable, sont, en principe, supportés définitivement par celui qui les paie. Au
contraire, le redevable d’impôts indirects n’en est le plus souvent que le redevable légal ; il
en transfère la charge effective sur d’autres personnes en majorant d’autant le montant de
ses prix de vente.
B : Impôts réels et impôts personnels
La distinction de
l’impôt réel et de
l’impôt personnel
présente toujours
B : Impôts réels et impôts personnels
Les impôts dits spécifiques sont calculés en multipliant un poids, un volume, une surface de
matière imposable par une somme donnée. Par exemple la taxe sur l’alcool.
Les impôts ad valorem sont calculés par application d’un tarif à la base imposable. Exemple
des droits d’enregistrement sur le capital de sociétés.
F : Impôts de répartition et impôts de
quotité
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est fixé à l’avance, puis réparti
entre les contribuables. En effet, on parle d’impôt de répartition lorsque la loi fixe d’abord
le rendement total, pour l’ensemble du territoire et pour l’ensemble des contribuables,
qu’on attend de l’impôt et que celui-ci est ensuite réparti successivement entre les
différents contribuables.
• On distinguera ici les sources internes du droit fiscal et les sources externes
Section 1ere : Les sources internes du Droit
Fiscal
• Il s’agit essentiellement de la loi et des règlements ( Sources internes directes), mais aussi
de la jurisprudence et de la doctrine administrative ( Sources internes dérivées).
Paragraphe1 : Les Sources internes Directes
• La doctrine administrative est destinée à éclairer les agents de l’administration mais aussi les contribuables
et leur conseil sur la façon dont il convient d’interpréter la loi.
• Si la doctrine s’impose aux agents de l’administration fiscale, elle n’est pas opposable au contribuable qui
peut toutefois s’en prévaloir.
• la jurisprudence quant à elle est l’ensemble des décisions ou jugement rendu par les cours et tribunaux
compétent pour juger les litiges d’ordres fiscaux (TGI). Il convient de souligner que cette jurisprudence
n’est pas fleurissante au Sénégal. Les décisions rendues par les cours et tribunaux s’imposent à tous,
contribuables comme administration.
Section 2 : Les sources externes du Droit Fiscal
• Ce sont des traités internationaux qui ont une valeur juridique supérieure à la loi. Il
convient à ce niveau de distinguer deux types de conventions internationales : il y’a ceux
de portée générale touchant plusieurs domaines notamment la fiscalité, c’est l’exemple de
la convention de Viennes sur les privilèges et immunités diplomatique. Il y a les
conventions purement fiscales liant le Sénégal ave un ou plusieurs Etat à la fois et dont
l’objectif est d’éviter la double imposition des revenus, l’évasion ou la fraude fiscale par
l’entraide et la collaboration des administrations fiscales des pays signataires.
• .
Paragraphe 1 : Les conventions internationales
• On parlera essentiellement des actes pris dans le cadre de l’UEMOA dont le traité est rentré
en vigueur en 1998. Plusieurs directives et règlements ont été pris par les organes de
l’UEMOA pour assurer aux Etats membres une intégration par l’harmonisation des règles
fiscales.
• La directive impose aux Etats membres de modifier dans un certain délai leur système
juridique pour le rendre conforme aux prescriptions de cette directives et assurer ainsi sa
parfaite transposition.
• S’agissant du règlement il est d’application immédiate sans modification du droit interne.
Chapitre 3 : Les principes fondamentaux du
Droit Fiscal
Il s’agit des principes qui ont une portée constitutionnelle et des principes qui ont la valeur de
principe généraux du droit.
Section 1ere : Les Principes à portée
constitutionnelle
Ces principes figurent dans le texte de la constitution ainsi que dans la déclaration universelle
de droit de l’homme et du citoyen à laquelle fait référence la constitution sénégalaise dans
son préambule. Il s’agit notamment :
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Ce principe tire son origine du consentement à l’impôt. Ce principe
repose en effet sur le consentement à l’impôt exprimé par les
représentants du peuple au parlement qui vote les lois fiscales.
• L’article 67 de la constitution dispose à cet effet « la loi est votée par
le parlement et fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les
modalité de recouvrement des impositions de toute nature ». En
conséquence seul le parlement est habilité dans le cadre d’une loi de
finance ou d’une loi ordinaire à créer, modifier ou supprimer un
impôt, à en définir les règles d’assiette de calcul et de recouvrement.
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Cette autorisation législative de l’impôt a pour objet d’en fixer les règles, d’en autoriser chaque
année la perception, d’entrainer l’obligation pour l’administration fiscale qui a une compétence
liée, d’en déterminer l’assiette et d’effectuer le recouvrement. Le principe de légalité est renforcé
par le principe de l’annualité de l’impôt qui signifie que la perception des impôts doit être
autorisée pour une année (année civile) par le parlement à travers la loi de finance.
• La portée du principe d’annualité de l’impôt ne doit pas prêter à confusion. Il concerne seulement
l’autorisation annuelle du parlement pour la perception de l’impôt et non la validité dans le temps
des dispositions légales. Celle-ci demeure en vigueur tant qu’elles ne sont pas expressément
modifiées ou abrogé par le législateur.
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de
l’impôt
• Le principe d’annualité n’interdit pas le recouvrement de l’impôt au-delà de laquelle il a été voté dès lors
que la perception a été autorisée par la loi de finance de l’année en question.
• Enfin, le principe d’annualité ne fait pas obstacle à la réparation d’insuffisance d’erreurs ou d’omission
commises soit lors de l’établissement de l’impôt, soit lors de la production des déclarations par les
contribuables.
• Le délai de reprise ( correction des erreurs et omissions des contribuables est ainsi de 4 ans pour les
impôts directs, 48 mois pour les impôts indirects, 10 ans pour les droits d’enregistrement…)
2. Principe d’égalité devant l’impôt et
d’imposition suivant la capacité
contributive de contribuable.
• Le principe d’égalité devant l’impôt signifie que tous les citoyens sont égaux devant la loi
fiscale. Aucun individu ne pouvant bénéficier d’une exemption ou privilège fiscale du fait
de sa fonction, de sa croyance, etc. ainsi toute personne remplissant les mêmes conditions
pour l’application d’une loi fiscale doit être soumise à celle-ci. L’égalité devant l’impôt
signifie que tous les citoyens sont égaux devant l’impôt lui-même, chacun devant
contribuer en fonction de ses facultés. C’est pour cette raison que le principe d’égalité a
pour corollaire le principe d’imposition suivant les capacités contributives.
3. Le principe de la progressivité de l’impôt
• Il s’agit notamment :
• Le principe de territorialité
• Le principe de la non rétro – activité de la loi fiscale
• Le principe du contradictoire
• Le principe de la compétence liée de l’administration
1. Le principe de Territorialité
• Exposé du principe :
Le principe en matière fiscale est la liberté de gestion.
L'entrepreneur, personne physique ou morale, est seul " maître à bord ". L’administration
fiscale n’a pas à s’immiscer dans la gestion et les choix de l’entreprise. Et, puisque
gouverner c'est choisir, l’entrepreneur reste libre de choisir les orientations qui lui
paraîtront les plus favorables pour son entreprise, même si cela se fait au détriment du
trésor public.
Ce principe a été
consacré par
plusieurs arrêt de
principe :
2. Manifestations du Principe : Les choix
fiscaux
Les contours de l’acte anormal de gestion sont dessinés, au Sénégal, par l’article 8 – II CGI.
Cet article qui pose les conditions de déductibilité de la charge en matière d’imposition du
résultat. Cet article dispose ce qui suit :
« Le bénéfice est établi sous déduction de toutes charges remplissant les
conditions suivantes :
– être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de la
société;
-………………. ».
L’acte anormal de gestion ne concerne donc que l’imposition
du résultat.
Le critère de l'acte anormal de gestion est donc l'intérêt
de l'entreprise. Dès lors, on perçoit aisément combien le
terrain est " miné " tant il est vrai que ses contours sont mal
définis. Nous ferons deux affirmations :
• L’acte anormal de gestion est étranger à l’intérêt de l’entreprise. Il suffit que le bénéficiaire
soit un " tiers " par rapport à l’entreprise au sens juridique du terme : associé, dirigeant,
salarié, ou toute personne qui n’est pas intéressée à l’entreprise d’une façon ou d’une autre
(un membre de la famille du dirigeant ...).
• L’acte doit encore être contraire à l’intérêt de l’entreprise. Ainsi, l’acte peut être anormal quant à
son montant (Exemple : rémunérations excessives des dirigeants de sociétés) ou quant à sa
nature (les libéralités et le problème des cadeaux d’entreprises, lorsque l’intérêt de
l’entreprise n’est pas démontré), ou quant à ses effets, puisqu’il peut aussi bien résulter d’une
dépense excessive que d’une renonciation à un profit.
2. L’abus de Droit
Applicable à tous les impôts et à tous actes écrits ou non écrits, l’abus
de droit vise tous les actes ayant un caractère fictif ( on parle alors
d’abus de droit par simulation), et ceux qui, recherchant le bénéfice
d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des
objectifs poursuivis par leurs auteurs, ne sont inspirés par aucun autre
motif que celui d’éluder ou de diminuer les charges fiscales qui auraient
été, normalement, supportées si lesdits actes n’avaient pas été passés
(on parle d’abus de droit par fraude à la loi).
• L’article 610 CGI précise à cet effet que « Toute opération, conclue sous la forme d'un
contrat ou d'un acte juridique quelconque et dissimulant ou déguisant une réalisation ou d'un
transfert de bénéfices ou de revenus, effectuée directement ou par personnes interposées n'est
pas opposable à l'Administration.
• Il en est également ainsi des actes donnant ouverture à des droits d'enregistrement moins
élevés ou permettant d'éviter en totalité ou en partie le paiement de taxes sur le chiffre
d'affaires.
• Les qualifications données par les assujettis aux opérations et actes qu'ils réalisent, ne sont
pas opposables à l'Administration des impôts, qui a le droit de leur redonner leur véritable
qualification ».
Section 2 : Le Contrôle Fiscal
• Le Code Général des impôts distingue les moyens de contrôles généraux, des moyens de contrôle
spécifiques.
● Comme moyens généraux de contrôle nous avons :
• La demande de renseignements, d’éclaircissements et de justifications;
• Le Droit de communication
● Au rang des moyens de contrôle spécifique on note :
• Le droit de visite
• Le droit d’enquête
• L’intervention en matière de restitution
• Le contrôle simultanée et le contrôle conjoint
1.1 Les Moyens généraux de contrôle
• La demande de renseignements,
d’éclaircissements et de justifications
Aux termes de l’article 569 CGI «L’Administration des impôts peut demander au
contribuable, verbalement ou par écrit, tous les renseignements, justifications ou
éclaircissements qu’elle juge utiles.
Lorsque le contribuable a refusé de répondre à une demande verbale ou lorsque la réponse
faite à cette demande est considérée par l’agent chargé de l’assiette comme équivalent à un
refus de répondre sur tout ou partie des points à éclaircir, ce dernier doit renouveler sa
demande par écrite ».
• La demande de renseignement doit comporter un certain nombre de points essentiels
notamment :
● indication des points sur lesquels l’agent juge nécessaire d’obtenir des
renseignements, éclaircissements ou justifications;
● préciser au contribuable, qu’il dispose d’un délai de vingt (20) jours à compter de la date
de réception de la demande pour fournir sa réponse;
● indiquer au contribuable les sanctions qui lui sont applicables pour défaut de réponse ou
réponse insuffisante.
b) Le Droit de Communication
b) Le Droit d’enquête
Pour rechercher les manquements aux règles de facturation auxquelles sont soumis les contribuables, les
agents des impôts assermentés peuvent se faire présenter les factures, la comptabilité-matières ainsi que les
livres, registres et documents comptables et professionnels pouvant se rapporter à des opérations ayant donné
ou devant donner lieu à facturation et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de
l’exploitation.
Dans ce cadre, ils peuvent avoir accès, durant les heures d’activité professionnelle du contribuable, aux locaux
à usage professionnel ainsi qu’aux terrains et entrepôts. Ils ont également accès aux moyens de transport et à
leur chargement.
Ils peuvent obtenir ou prendre copie, par tout moyen et sur tout support des pièces se rapportant aux opérations
ayant donné ou devant donne lieu à facturation. Ils peuvent recueillir sur place ou sur convocation, des
renseignements ou justifications relatifs aux opérations visées ci-dessus.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
1. peut se faire assister d’un conseil d’un ou de deux conseils de son choix pour y répondre.
2. dispose d’un délai de trente (30) jours, à compter de la date de réception du document pour
faire valoir ses observations.
Le contribuable peut, à la réception des documents et dans le délai de trente jours, accepter les
redressements qui lui sont notifiés ou formuler des observations par courrier adressé au service
des impôts ayant établi les redressements en y joignant, le cas échéant, les justificatifs.
Le défaut de réponse dans le délai de trente jours équivaut à une acceptation du redressement.
Section 3 : Le contentieux fiscal