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Oussama MATAR 29/08/2018

droit fiscal
L’impôt est un prélèvement opéré par voie de contrainte par la puissance
publique ayant pour objectif essentiel de couvrir les charges publiques et les répartir en
fonction des facultés contributives des citoyens.
De cette définition, on peut déduire 3 éléments essentiels :
- le caractère de l’impôt.
- L’objet de l’impôt.
- La mesure de l’impôt.
 L’impôt est un prélèvement opéré par voie de contrainte :
Le terme de contrainte est l’essentiel dans l’impôt, si on ne paye pas, on va être sanctionné,
on l’absence de contrainte il n’y a pas de l’impôt.
Deux conséquences :
- les prélèvements non forcés, ne sont pas des impôts.
- Certains prélèvement forcés ne sont pas des impôts mais s’en rapprochement (il y
des paiements forcés, mais ne sont pas des impôts).
 L’impôt et autre prélèvement forcés :
Certains prélèvements forcés se rapprochent des impôts :
- L’emprunt forcé.
- La parafiscalité.
Les taxes parafiscales : sont des prélèvements perçus dans un intérêt économiques ou
social au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat et les
collectivités locales.
Elles sont établies par décret sur proposition du ministre de finance et du ministre
intéressé.
 Seul le parlement peut créer un impôt, l’impôt se crée par une loi.
Distinction entre la fiscalité et la parafiscalité :
fiscalité parafiscalité
Objectif Intérêt général : est prélevé Intérêt économique et
pour un intérêt large et social : est prélevé pour un
libre, elle n’est pas affecté et intérêt précis, affectée et
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destinée. destinée.
Destinataire Etat et collectivités Personne morale de droit
territoriales (puissances public ou privé.
publiques).
Source Législation (parlement) est Décret (chef de GVT) est
une compétence législative. une compétence
réglementaire.
Pourquoi on paye l’impôt ?

Le fondement de l’impôt :
Historiquement, il existe deux fondements :
 La notion de contrepartie comme fondement du prélèvement fiscale.
 La notion de solidarité comme fondement du prélèvement fiscale.
1- La contrepartie :
On paye l’impôt parce qu’on reçoit des services et des avantages, alors le
prélèvement fiscal est la contrepartie de certains avantages et services procurés par l’Etat
aux particuliers.
 Jean BODIN : dans « la monarchie absolue », l’impôt apparait comme une prime
d’assurance.
 MONTESQUIEU : dans « l’esprit des lois », il affirme que l’impôt est payé en échange
de la sécurité procurée par l’Etat.
Mais cette doctrine qui s’apparente à celle de l’Etat gendarme est dépassée aujourd’hui :
l’Etat ne fournit que la sécurité.
Aussi, la théorie de l’impôt : prime d’assurance fut-elle abandonnée, mais certains auteurs
lui ont donnée une autre forme en voyant dans l’impôt le prix des services rendus par
l’Etat, or, cette thèse ne comporte aucune conséquence pratique, donc, elle doit être
rejetée.
C’est impossible de mesure la valeur des services rendus par l’Etat à chaque citoyen.
2- La solidarité :
Devant l’échec de la notion de contrepartie, un autre principe a été apparu, c’est le
symbole de la solidarité social, on paye donc l’impôt pour la solidarité.
 Distinction entre : l’impôt/taxe/prix :
Si les services rendus par l’Etat ne peuvent servir le fonctionnement de l’impôt, ils
sont à la base d’autre versement effectuer par les particuliers.

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- Dans certains cas, le versement est opéré sans contrainte, c’est l’hypothèse des
prix.
- Dans d’autres cas, la contrainte intervient pour opérer le prélèvement, c’est
l’hypothèse des taxes et redevances.
Impôt Prix Taxe
Contrepartie Non, sans Oui, le prix Oui, la taxe
contrepartie. rémunère un service rémunère un service
industriel et public.
commercial.
Contrainte Oui, perçue par voie Non, il est encaissé Oui, perçue par voie
de contrainte. sans contrainte. de contrainte.
Objectif Intérêt général. Intérêt individuel. Intérêt éco-social.
Source Crée par le Créé ni par le Crée par le
parlement législateur, ni par le Gouvernement.
parlement, c’est le
service lui-même
qui fixe le prix.
Destinataire Etat/collectivités Service. Etat/collectivités
territoriales. territoriales.

CHAPITRE 1 : la technique fiscale


La technique fiscale est l’ensemble des mécanismes auxquels obéit la mise en œuvre
des impositions.
Elle comporte 4 phases successives :
- L’assiette de l’impôt.
- L’évaluation de l’impôt.
- La liquidation de l’impôt.
- Le recouvrement de l’impôt.

I. L’assiette de l’impôt :
Le problème posé par l’assiette de l’impôt est celui de savoir sur quelle base doit être
établi l’impôt.

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C’est l’élément économique sur lequel porte l’impôt, cet élément peut être un bien,
un produit, un capital, un service, etc.
La phase de l’assiette fiscale consiste à constater la matière imposable, déterminer le
fait générateur de l’imposition aussi que la personne imposable.
a- Constatation de la matière imposable :
Si la définition de la matière imposable est de l’entière compétence du législateur, il
appartient à l’administration fiscale de déterminer ensuite pour chaque contribuable les
éléments qui entrent dans le champ de la taxation.
C'est-à-dire de la base de l’imposition. Cette base n’est pas uniforme ou identique pour
tous les contribuables. D’où la nécessité d’effectuer un recensement.
b-Détermination du fait générateur :
Le fait générateur est l’événement qui crée la dette fiscale. Il s’agit soit d’un acte
juridique soit d’une situation économique.
Ex : une vente immobilière, recrutement d’un fonctionnaire.
c- Détermination du redevable de l’impôt :
Le redevable de l’impôt est désigné par la loi, et celui qui doit juridiquement verser
l’impôt au trésor.
Il s’agit des catégories de personnes physiques ou morales qui sont tenues sous peine
de sanction, de s’acquitter de leur dette fiscale.

II. L’évaluation de l’impôt :


C’est l’opération qui consiste à déterminer le résultat fiscal qui fera l’objet de
l’imposition.
Elle peut se réaliser de deux manières :
- Soit par les contribuables eux-mêmes sous le contrôle de l’administration.
- Soit par l’administration fiscale.

III. La liquidation de l’impôt :


C’est l’opération qui consiste à calculer exactement la somme due par le
contribuable selon des taux variables.

IV. Le recouvrement de l’impôt :


« L’ensemble des opérations qui permettent d’encaisser les recettes publiques
d’impôts et taxes assimilées, soit à l’amiable si le paiement intervient dans les délais
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réglementaires, soit par la contrainte par les différentes voies de droit, si le paiement
intervient après l’expiration des délais fixés ».
Le texte de base en matière de recouvrement est la loi n° 15-97 formant code de
recouvrement des créances publiques (impôt, droits de douane, droits d’enregistrement et
de timbre, taxes locales et autres créance) promulguée par le dahir n° 1-00-175 du 3 mai
2000.
La procédure du recouvrement se déroule en deux temps : le recouvrement à
l’amiable d’abord, le recouvrement forcé ensuite. L’art 7 du code de recouvrement stipule
à cet égard : « les créances publiques sont recouvrées au vu d’ordres de recettes :
- Soit à l’amiable durant la période comprise entre la date de mise en recouvrement ou
d’émission et celle d’exigibilité.
- Soit par voie de recouvrement forcé dans les conditions fixées par la présente loi ».
1. Le recouvrement à l’amiable :
Le percepteur adresse au redevable un avis d’imposition par voie postale sous pli
fermé.
Cet avis doit mentionner, outre l’identité du redevable, la nature de la créance, le
montant à payer ainsi que les dates de mise en recouvrement et d’exigibilité.
2. Le recouvrement forcé :
Nécessité au préalable d’un dernier avis sans frais.
Le percepteur chargé de recouvrement doit envoyer à tout redevable qui n’aurait
pas acquitté les sommes dues à la date d’exigibilité, un dernier avis sans frais, au plus tard
le 10eme jour suivant cette date.
Cette avis rappelle au redevable le montant des créances dues et leur date
d’exigibilité et l’avertit que les sommes restant dues seront, faute de paiement à
l’expiration du délai de 30 jours à compter de cette date, passibles d’une majoration de
retard.
Faute de paiement dans les délais prescrits, le percepteur est autorisé à engager la
procédure de recouvrement forcé.
Les poursuites comprennent dans l’ordre de leur exécution :
1- Le commandement ;
2- La saisie ;
3- La vente ;
4- la contrainte par corps.
A- Le commandement :
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Le commandement est une mise en demeure notifiée par le percepteur au redevable
pour le sommer de payer sa dette.
Il ne peut être adressé au redevable qu’après l’expiration d’un délai de 30 jours à
compter de la date d’exigibilité et au moins 20 jours après l’envoi du dernier avis sans
frais.
B- La saisie :
La saisie est la seconde degré de la procédure d’exécution forcée. Elle s’attaque aux
meubles, effets mobiliers, récoltes et fruits du redevable qui s’est abstenu de s’acquitter de
sa dette en dépit de la notification du commandement et l’expiration du délai légal.
a) Conditions :
- Une autorisation délivrée par le chef de l’administration du percepteur.
- La saisie ne peut avoir lieu que 30 jours après la notification du commandement.
b) Procédure de saisie :
La procédure de saisie commence par l’établissement, par l’agent d’exécution et de
notification du Trésor, d’un procès verbal des objets à saisir, décrits d’une manière très
précise avec l’estimation de leur valeur.

Dans ce cadre, 3 points doivent être nuancés :


- La saisie ne peut toucher que les biens à même de désintéresser le Trésor ;
- Elle ne peut en aucun cas dépasser le volume de la dette fiscale.
- Ensuite, certains biens sont exclus du champ d’application de la procédure de la saisie.
« Sont insaisissables pour le recouvrement des créances visées par la présente loi :
1- La literie, les vêtements et les ustensiles de cuisine nécessaires au saisi et à sa
famille ;
2- L’habitation principale abritant sa famille à condition que sa valeur n’excède pas
deux cent mille dirhams ;
3- Les livres et instruments nécessaires à l’exercice personnel de la profession du saisi ;
4- Les denrées alimentaires destinées à la nourriture pour un mois du saisi et de sa
famille ;
5- Les animaux destinés à la substance du saisi ainsi que les denrées nécessaires à leur
élevage ;
6- Les semences nécessaires à l’ensemencement d’une superficie de 5 hectares ;
7- Les objets indispensables aux personnes handicapées ou destinés aux soins de
personnes malades ».

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C- La vente :
La vente des objets saisis est la phase finale de la procédure de recouvrement forcé.
Sa mise en vigueur est toutefois entourée de plusieurs conditions : autorisation, délai,
compétence, publicité, etc.
Conditions :
 Autorisation délivrée par le chef de l’administration du percepteur.
 Elle ne peut avoir lieu que 8 jours après la date de la saisie.
 La vente des objets saisie est effectuée, en présence de l’autorité administrative
locale ou de son représentant.
 La date et le lieu de vente doivent être portés à la connaissance du public par tous
les moyens de publicité en rapport avec l’importance et la valeur des objets saisis.
 La vente a lieu aux enchères publiques au marché le plus proche ou partout où elles
sont jugées devoir produire le meilleur résultat.
D- La contrainte par corps :
C’est une détention privative de liberté du redevable récalcitrant dont l’insolvabilité
n’est pas établie. Elle demeure toutefois exceptionnelle.
a) La procédure :
La contrainte par corps est exercée au vu d’une requête établie par le percepteur
chargé du recouvrement.
Une fois visée, la requête est renvoyée sans délai au comptable chargé du
recouvrement pour dépôt auprès du juge des référés du tribunal de première instance
compétent qui est tenu de statuer dans un délai de 30 jours et de fixer la durée
d’incarcération.
 De 15 à 21 jours pour les créances d’un montant égal ou supérieur à 8.000 dirhams
et inférieur à 20.000 dirhams.
 De 1 à 2 mois pour les créances d’un montant égal ou supérieur à 20.000 dirhams
et inférieur à 50.000 dirhams.
 De 3 à 5 mois pour les créances d’un montant égal ou supérieur à 50.000 dirhams
et inférieur à 200.000 dirhams.
 De 6 à 9 mois pour les créances d’un montant égal ou supérieur à 200.000 dirhams
et inférieur à 1.000.000 dirhams.
 De 10 à 15 mois pour les créances d’un montant égal ou supérieur à 1.000.000
dirhams.

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Toutefois, la contrainte par corps ne peut être appliquée, selon les termes de l’art 77
du code de recouvrement, lorsque :
- Le montant des sommes exigibles, en principal et accessoires (majorations de retard et
frais du recouvrement forcé), est inférieur à 8.000 dirhams ;
- Le débiteur est âgé de moins de 20 ans ou de 60 ans et plus ;
- Le redevable est reconnu insolvable ;
- Le redevable est femme enceinte ;
- Le redevable est une femme qui allaite, et ce dans la limite de deux années à compter de
la date d’accouchement.
b) Mise en œuvre :
La contrainte par corps est mise à exécution par le procureur du Roi près la
juridiction compétente immédiatement après la réception de la décision fixant la durée
d’incarcérions.
c) Effets :
L’incarcérions n’éteint pas pour autant la dette du redevable. Celui-ci en reste
débiteur. Seulement, il ne peut être réincarcéré pour la même dette.

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Chapitre 2 : La T.V.A.
Introduction :

1- La notion de T.V.A. :
La TVA est un impôt général de consommation qui frappe en principe tous les biens
et services consommés ou utilisés au Maroc, qu’ils soient d’origine nationale ou étrangère.
La TVA est un impôt dont l’assiette est constituée par la valeur ajoutée à un produit
à chacun des stades de sa fabrication, jusqu’au moment où le produit parvient au
consommateur final qui supporte en dernier lieu le montant de la taxe. On peut dire alors
que la TVA soit un impôt indirect.
2- Principe de la TVA :
La TVA est un impôt qui s’applique sur la valeur ajoutée.
Chaque fois qu’un produit passe dans les mains d’intermédiaire, celui-ci ajoute de
la valeur au produit.
Impôt est payé sur cette augmentation de valeur.
Exemple :
Le tanneur en tannant le cuir lui donne de la valeur ;
Et le confectionneur, en confectionnant avec ce produit des vêtements, lui ajoute
une valeur ;
Et le commerçant en commercialisant ce produit, donne de la valeur à ce produit,
etc.
Chacun de ces intervenants : le tanneur, le confectionneur et le commerçant doit
payer un impôt sur la valeur ajoutée au produit.
La taxe s’intègre dans le prix du produit ou du service (d’où la formule TTC).
Comment ?
On applique le principe des Déductions.

Ce principe signifie que tout assujetti déduit du montant de la taxe collectée sur les
ventes le montant de la taxe supportée à l’occasion des achats :

T.V.A. exigible = T.V.A. collecté – T.V.A. supporté

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Exemple :
A a vendu du cuir à B qui a payé le prix TTC.
B en a fabriqué des vêtements et les a vendus à des clients divers en TTC.
La TVA payée par les clients – TVA payée par B à A
 La TVA est un circuit où l’impôt est payé et acquitté par l’utilisateur final,
le consommateur.
3- Historique :
 En France :
C’est MAURICE LAURE, dans son ouvrage « la taxe sur la valeur ajoutée », édité en
1953, qui a proposé cette nouvelle taxe.
Le gouvernement français l’a instituée en 1954.
L’application de la TVA était limitée au début au secteur industriel, puis étendue à
partir du 1er janvier 1968 au secteur commercial et aux prestations de services.
 Au Maroc :
La TVA a été institue par le Dahir du 20 décembre 1985 (loi n° 30 – 85) en
remplacement de deux taxes :
- La taxe sur les produits.
- La taxe sur les services.
Elle constitue aujourd’hui, une pièce maitresse du système fiscal marocain.

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I. Champ d’application :
L’étude du champ d’application consiste à examiner :
1- La territorialité
2- Les assujettis
3- Les opérations imposables
4- Les exonérations

A. La territorialité :
La TVA frappe toute opération de nature industrielle, commerciale, artisanale,
d’importation ou relevant de l’exercice d’une profession libérale exercée sur le territoire
marocain (habituellement ou occasionnellement).
La taxe s’applique aux opérations réalisées à l’intérieur du territoire du royaume (à
l’exclusion des zones franches) ainsi qu’à l’intérieur des eaux territoriales.

Le territoire fiscal = T. National – les zones franches + les eaux


territoriales
B. Les assujettis :
Toute personne physique ou morale qui exerce d’une manière indépendante une
activité passible de la T.V.A.
N’ont pas le droit de vendre ses produits, biens et services, hors taxes, mais rn TTC.
Ne sont pas assujetties :
- Les personnes qui n’exercent pas d’une manière indépendante (salarié) ;
- Les personnes morales de Droit public (Etat, Collectivités Locales, Etablissement
publics) pour les activités de souveraineté ou d’intérêt général.
Par contre, lorsqu’elles agissent comme entrepreneurs, elles deviennent assujetties.
C. Les opérations imposables :
On distingue 3 types d’opérations imposables :
- Les opérations obligatoirement imposables ;
- Les opérations imposables par option ;
- Les biens imposables à l’importation.

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a. Les opérations obligatoirement imposables :


L’article 4 a énuméré limitativement les opérations imposables (11types
d’opération).
La taxe s’applique aux opérations de nature commerciale, industrielle, artisanale,
d’importation et celles réalisées par les professions libérales.
Exemple :
- Les opérations de banques, de crédit.
- Les opérations exercées par les avocats, interprètes, notaires, adèles, huissiers de
justice, architecte, expert en toute matière etc.
- Les opérations de transport, de magasinage, de courtage.
- Toute prestation de service.
- Les travaux immobiliers, les opérations de lotissement et de la promotion
immobilière, etc.
b. Les opérations imposables par option :
Certains commerçants, prestataires et revendeurs non soumis à la TVA peuvent
opter à l’assujettissement en raison de certains intérêts que peut rapporter cette option (=
assujettis facultatifs).
Exemple :
Les petits fabricants et prestataires qui réalisent un chiffre d’affaires = ou < à 180.000
DHS, exonérés en vertu de l’art 7 al 3.
c. Biens imposables à l’importation :
Importation : entrée sur le territoire national de marchandises en provenance de
l’étranger ou des zones franches.
Les marchandises exportées sont exonérées de la TVA dans le pays exportateur et
taxées à leur entrée dans le pays importateur :
- Pour laisser le bénéfice de l’imposition à l’Etat qui supporte le désavantage
économique ;
- Pour éviter la double taxation.
Tout produit ou marchandise imposable à l’intérieur l’est également à l’importation
et au même taux (la TVA est neutre).
 On dit que la TVA est neutre : Parce que tout le monde y est assujetti, ça dépend de la
consommation et de rien d'autre.
Il n'est question ni de nationalité, ni d'être propriétaire ou non, ni d'avoir de gros ou de faibles
revenus. Tout le monde paye la même TVA (au sein d'un même pays) sur le même produit
(même si ceux qui consomment plus payent au final plus).

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D. Les exonérations :
Certaines opérations passibles de la TVA sont expressément exonérées par la loi
pour des considérations économiques, sociales, ou culturelles.
On doit toutefois distinguer :
a- Exonération sans droit de déduction ;
b- Exonération avec droit de déduction ;
c- Régime suspensif ;
d- Exonération à l’importance.
a. Exonération sans droit de déduction :
C’est une exonération sans remboursement des taxes ayant grevé les achats (art 7).
Exemple : une boulangerie qui produit exclusivement du pain, elle est exonérée
pour la vente de ce pain quelque soit le chiffre d’affaires réalisé, mais la TVA ayant grevé
ses achats et divers frais (acquisitions du matériel, frais de transport, etc.) ne peut ouvrir
droit à une récupération ou remboursement.
La liste des exonérations sans droit à déduction comprend des :
- Exonérations à caractère personnel ;
- Exonérations à caractère réel ;
- Exonérations subordonnées à des formules.
Les exonérations à caractère personnel touchant certains assujettis :
= les petits fabricants
= les exploitations de taxis
= les exploitations de hammam, de douches publiques et de fours traditionnels
= les exploitations d’auto école.
Les exonérations à caractère réel touchant certains produits (réel vient des res =choses) :
= vente de l’huile d’olive à l’état naturel.
= les journaux.
= la viande fraiche ou congelée.
= etc.
Les exonérations subordonnées à des formalités concernent certains biens, prestations et
opérations qui ne sont exonérés qu’après formulation d’une demande et d’un engagement
que bien ne sera destiné qu’au but pour lequel il a été exonéré :
= Les ventes des appareillages spécialisés destinés aux personnes handicapées ;
= papiers destinés à l’impression ;
= les biens d’équipement acquis par les associations à but lucratif ;

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b. Exonération avec droit à déduction :
C’est une détaxation avec droit au remboursement de la TVA réglée en amont
sur achats et services.
Exemple : un exportateur de produits est exonéré (art 8) et peut en outre bénéficier
du remboursement de la TVA ayant grevé ses achats.
c. Régime suspensif :
Le régime suspensif est un régime qui permet l’achat en exonération de la TVA et a
pour but de simplifier la tache de certains secteurs économiques :
Le bénéficiaire de l’exonération (un exportateur par ex) avec droit à déduction, au lieu de
payer la TVA, lors de ses achats et se présenter à l’administration pour en demander le
remboursement, est autorisé dès le départ à acheter en exonération de la TVA.
Mais, il y a une limite des achats à effectuer en suspension de la TVA : dans la limite
du chiffre d’affaires réaliser au cours de l’année écoulée au titre des opérations exonérées
avec droit à déduction.
Exemple : année 2004
Chiffre d’affaires total : 3.000.000DHS
Chiffre d’affaires exonéré avec droit à déduction : 1.000.000DHS
Limite des achats en suspension de la TVA au titre de l’année 2005 : 1.000.000DHS
Pour bénéficier de régime suspensif ; il faut présenter une demande à
l’administration fiscal locale.
d. Exonérations à l’importation :
Les produits exonérés à l’intérieur ;
Les monnaies ayant cours légal ;
Les produits de la pèche marocaine ;
Les journaux, les publications et périodiques ainsi que les publications de
propagande destinées à amener le public à visiter le pays ;
Etc.

II. Liquidation de la TVA :


La liquidation est l’opération par laquelle est fixé le montant de l’impôt dû par le
contribuable.
On distingue :
- Liquidation de la TVA à l’intérieur
- Liquidation de la TVA à l’importation
A. Liquidation de la TVA à l’intérieur :
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Ce sont les assujettis qui calculent eux même l’impôt exigible en appliquant à la matière
imposable le taux particulier.
Les taux de la TVA sont de deux sortes :
 les taux ad valorem
 les taux spécifiques
1) les taux ad valorem :
Ils s’expriment en pourcentage et sont proportionnels à la valeur du produit
imposable.
Avantage : ils permettent de tenir compte des variations du prix.
Nombre : quatre 20%, 14%, 10%, 7%
Le taux normal de 20% :
- Ce taux est applicable aux opérations qui ne sont pas expressément soumises à un
autre taux.
- Ce taux était initialement de 19% mais à partir du 1/1/1996 il est passé à 20%.
Le taux super réduit de 7% :
- Il s’applique aux opérations bénéficient du droit à déduction notamment : les
denrées, les produits de large consommation, l’énergie, les produits, matière
première et d’emballages pharmaceutiques, les aliments composés pour enfants, les
fournitures scolaires et les opérations de banques de crédits.
- Il s’applique aussi sans droit à déduction aux professions libérales liées à la justice.
Le taux réduit de 10% :
- Il concerne d’une part les opérations d’hébergement, restaurations et de
consommation sur place, de location d’immeubles, réalisés dans les ensembles
immobiliers à destinations touristiques.
- Et d’autres part les biens d’équipement, non compris les immeubles et les véhicules
de transport acquis par les sucreries, les minoteries et les exploitations avicoles.
Pour cette catégorie de personne, le bénéfice du taux réduit de 10% est lié à
l’accomplissement des formalités prévues par l’art 11 du décret d’application de la
TVA.
Le taux réduit de 14% :
- Il s’applique sans droit à déduction aux opérations des coutiers et démarcheurs
d’assurance pour leur chiffre d’affaires relatif aux opérations d’assurances.
- Et avec droit de déduction aux opérations de travaux immobiliers. Que ce soit par
nature ou par destination à savoir les opérations de construction de promotion

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immobilière, de viabilisation les LSM (livraison à soi même) de bien immeubles
ainsi que les opérations d’installation, de pose.
- Le taux de 14% porte aussi sur les opérations de transport de voyageurs et de
marchandises sur les véhicules utilitaires légers économique et cyclomoteur
économique et sur le café vert ou torréfié, sur le thé, la graisse alimentaires et les
confitures.
2) Les taux spécifiques :
Un taux fixe qui s’applique en fonction du volume ou du poids.
Inconvénient : il ne permet pas une adaptation lors des variations des prix.
Les taux spécifiques sont au nombre de 3, ils s’appliquent :
 Aux vins et boissons alcoolisées à 100DH/HL.
 A l’or et le platine à 4DH/gramme.
 A l’argent à 0,05DH/gramme.
B. Liquidation de la TVA à l’importation :
Elle incombe à l’administration des douanes et impôts indirect lors de
l’affranchissement des frontières nationales.
Le fait générateur est constitué par le dédoublement da la marchandise importée en
vue d’une consommation à l’intérieur.
Tout bien imposable à l’intérieur l’est à l’importation et au même taux.
C. Les déductions :
Un tanneur a vendu du cuir tanné à un confectionneur de vêtements en cuir au
prix de 200.000DHS hors TVA.
Le confectionneur a réalisé de sa vente un chiffre d’affaires hors TVA de
500.000DH.
Les deux opérations sont passibles de TVA au taux de 20%.
La situation des deux intervenants vis-à-vis du Trésor s’établira comme suit :
 TVA collectée par le tanneur :
200.000DH * 20% = 40.000DH il doit verser une TVA de 40.000DH
 TVA collecté par le confectionneur sur les clients :
500.000DH * 20% = 100.000DH il doit verser au trésor la différence entre la TVA
collectée et la TVA réglée sur ses achats eu tanneur :
100.000 – 40.000 = 60.000DH

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Chapitre 3 : L’impôt sur Le


revenu (IR)
L’impôt sur le revenu est un impôt unique à taux progressif et personnalisé.
L’impôt est assis sur le revenu global.
L’impôt sur le revenu s’applique aux revenus et profits des personnes physiques et
des personnes morales visées à l’art 3 et n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés.
Les catégories de revenus et profits concernés :
1- Les revenus professionnels.
2- Les revenus provenant des exploitations agricoles.
3- Les revenus salariaux et revenus assimilés.
4- Les revenus et profits de capitaux mobiliers.
5- Les revenus et profits fonciers.
= chaque type de revenus à ses propres règles.

L’impôt sur le revenu salarial :


L’IR salarial est l’impôt sur le revenu dont sont redevables les salaries au titres de
leurs rémunérations.
Il est prélevé à la source mensuellement par l’employeur et versé au percepteur des
impôts.
 Définition des revenus salariaux et assimilés :
Sont considérés comme revenus salariaux pour l’application de l’impôt sur le revenu :
- Les traitements,
- Les salaires,
- Les indemnités et les émoluments,
- Les allocations spéciales, remboursement forfaitaires de frais et autres
rémunérations allouées aux dirigeants des sociétés,
- Les pensions,
- Les rentes viagères,
- Les avantages en agent ou en nature accordées en sus des revenus précités.

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Oussama MATAR 29/08/2018

L’impôt sur le revenu est un impôt direct annuel et déclaratif qui porte sur tous
les revenus des personnes physiques (ayant leur domicile fiscal au Maroc) quelle que soit
leur nature et quelle que soit les activités qui les procurent.
C’est aussi un impôt progressif puis que son barème est établi de telle sorte que le
taux d’imposition est d’autant plus important que les revenus sont élevés.
Barème de l’impôt sur le revenu au Maroc :
- Tranches de revenu par année, c'est-à-dire on calcule l’année :
Tranche de revenu par année Taux applicables Forfait à déduire
Jusqu’à 30.000 0% 0
De 30.001 à 50.000 10% 3.000
De 50.001 à 60.000 20% 8.000
De 60.001 à 80.000 30% 14.000
De 80.001 à 180.000 34% 17.200
Au-delà de 180.000 38% 24.400

- Tranche de revenu par mois :


Tranche de revenu par mois Taux applicables Forfait à déduire
Jusqu’à 2.500 0% 0
De 2.501 à 4.166,67 10% 250
De 4.167 à 5.000 20% 666,67
De 5.001 à 6.666,67 30% 1166,67
De 6.667 à 15.000 34% 1433,33
Plus de 15.000 38% 2033,33

L’impôt sur le revenu :


Le calcul de l’IR sur salaire nécessite le passage par les étapes suivantes :
1ère étape : détermination du salaire brut (SBG) :
C'est-à-dire la somme des rémunérations : salaire de base, prime, indemnité, avantages en
argent ou en nature, allocation familiales.
2éme étape : détermination du salaire brut imposable (SBI) :
Le SBI est obtenu en éliminent du salaire brut les éléments exonérés :
-
Des allocations familiales,
-
Des remboursements de frais engagé par le salarie dans le cadre de l’exercice de ses
fonctions (frais de déplacement par exemple).
SBI = SGB – les exonérations

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Oussama MATAR 29/08/2018

3éme étape : détermination du salaire net imposable (SNI) :


Le salaire net imposable s’obtient en déduisant du SBI, certains d’éduction de charges
engagées par le salarié, parmi ces déductions, nous pouvons citer :
-
Les frais professionnels : évalues forfaitairement à 20 % du SBI non compris les
avantages en argent ou en nature et ce dans la limite de 30.000,00 par an,
12.500,00 par mois (frais d’alimentations, d’habillage, de transport kilométriques).
-
Les cotisations à la CNSS : 4,48% du salaire net imposable, ce dernier étant plafonné
à 6.000,00DH.
-
Les cotisations AMO : (assurance maladie obligatoire)
2% de SBI pour le secteur privé, 2,5% de SBI pour le secteur public.
-
La cotisation de retraite : constituées auprès d’organismes marocains.
-
Le remboursement des emprunts (capitales et intérêt) : contractée en vue de
l’acquisition ou la construction de logement économique lorsqu’il s’agit de crédit de
financement du logement principal dont la valeur dépasse 250.000DH la
déduction est plafonnée à 10% du salaire net imposable.
4éme étape : calcule d’IR brut : on détermine dans quelle tranche se trouve le SNI, on le
multiple par le taux correspondant à la tranche et on déduit la somme figurant dans la
dernière colonne afin d’obtenir IR Brut.
5ème étape : calcul de l’IR net :
Pour obtenir IR net on retranche de l’IR brut, les déductions au titre des charges familiales.
Cette déduction est de 30.00 par mois (360 par an) par personne à charge et ce dans la
limite de 6 personnes (épouses et enfants).
6 enfants c’est le plafond = celui qui a 9 enfants paye l’impôt comme celui qui a 6 enfants.

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