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Introduction
Fiscalisation
Fiscalité
Défiscalisation
La fiscalité peut être appréhendée comme un fait politique et social, comme une
invention de l’homme car liée intimement à l’évolution de la société dans laquelle
il vit. L’homme se retrouve au centre de toute sorte de prélèvements, lesquels
constituent un impôt. L’impôt est l’objet du Droit fiscal et il ne peut y avoir de
Droit fiscal sans prélèvement revêtant le caractère fiscal. Ces prélèvements sont
plus ou moins obligatoires évoluant dans un système hétérogène où tous les
prélèvements ne sont pas des impôts. Il existe diverses terminologies qui achèvent
de mettre le doute sur la qualification fiscale de ces prélèvements. Lorsque le mot
impôt est utilisé, le doute disparait, en revanche, lorsqu’on a des concepts tels que
taxe, redevance, taxe parafiscale… le doute persiste. De là, il convient de
distinguer l’impôt des autres prélèvements fiscaux et l’impôt des prélèvements
non fiscaux (section 2). Avant, nous mettrons en exergue la complexité même de
l’appréhension de l’impôt ou du phénomène fiscal (section 1).
Il sera question de présenter les problèmes soulevés par l’impôt (Paragraphe 1),
puis la définition de l’impôt (Paragraphe 2).
A. Problèmes humains
Tout individu paie des impôts ou supporte indirectement le poids des impôts tout
au long de sa vie. L’impôt étant une charge, il est souvent considéré comme une
frustration ; il sera plus facilement accepté si le contribuable en perçoit l’utilité,
en admet le principe et participe à la fixation de son montant au moins par
l’intermédiaire de ses représentants. Payer l’impôt est un devoir qui est affirmé
par l’article 27 de la constitution. Enfin le contribuable doit avoir le sentiment que
l’impôt est réparti équitablement. Cette idée de justice fiscale est très importante,
même si souvent elle n’est qu’une façade.
L’impôt a connu une évolution dans sa définition. Nullement définit par les textes
fiscaux ni par le juge des impôts, la doctrine classique en a proposé une première
définition de laquelle découlent des critères (A) avant que celle-ci ne connaisse
une nouvelle acception (B).
Le premier objectif de l’impôt est de couvrir les dépenses de l’État. Cet objectif
est affirmé depuis l’article 13 de la déclaration des droits de l’homme et du
citoyen, cette obligation est reprise par l’article 28alinéa 6 de la charte africaine
des droits de l’homme et des peuples, qui prévoit le devoir de s’acquitter des
contributions fixées par la loi pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la
société. L’impôt a d’abord des objectifs économiques : il permet la transformation
des structures économiques, en favorisant les investissements. L’impôt peut
également agir sur la conjecture économique. 33 L’impôt peut avoir des objectifs
sociaux. En effet, il permet de réaliser une redistribution de la richesse entre les
particuliers et assurer un certain nivellement des revenus et fortunes. C’est aussi
un moyen de santé publique, par exemple avec la taxation du tabac.
L’interventionnisme fiscal va à l’encontre de la finalité financière, c’est-àdire le
rendement de l’impôt. En effet, les exonérations fiscales constituent un manque à
gagner pour l’État. À la limite, les objectifs économiques et sociaux peuvent faire
disparaitre l’impôt c’est le cas par exemple des impôts dissuasifs, qui sont conçus
pour ne pas être perçus. L’interventionnisme fiscal porte également atteinte au
principe de l’égalité devant l’impôt et à la juste répartition des charges entre les
contribuables. L’impôt est moyen de répartition des charges publiques en fonction
des facultés contributives des citoyens. Le principe de l’égalité de tous devant les
charges publiques a été affirmé par l’article 13 de la DDHC. Dès lors, la
contribution est commune, ce qui exclut l’exemption de l’impôt d’une certaine
catégorie de la population. La détermination des facultés contributives des
citoyens pose en pratique un certain nombre de problèmes. La constitution
française a inspiré plusieurs constitutions africaines dont celle de la Cote d’Ivoire
qui détermine le détenteur du pouvoir fiscal, sa compétence ou attribution sans
oublier que cette détermination dégage une portée.
A. Impôt et taxe
Ces deux prélèvements ont des caractères communs ; les taxes comme les
impôts sont perçues au profit de l’État, des CL et des EPA. Ils sont institués par
le législateur selon l’article 101 de la constitution qui dispose que la loi fixe les
règles concernant le taux et les modalités de recouvrement des impositions de
toute nature. Les deux prélèvements doivent faire l’objet d’une autorisation
annuelle donnée par la loi de finances. Enfin taxe et impôts sont soumis au
même régime juridique et au même contentieux. Le premier critère de
distinction est la qualification légale c’est-à-dire le nom donné par le législateur,
ce critère n’est pas fiable parce que le législateur qualifie d’impôt un certain
nombre d’impôts notamment la TVA. Le véritable critère de distinction est le
fondement de la taxe à savoir l’existence d’un service rendu, l’impôt est perçu
sans contrepartie directe. Par contre la taxe est perçue à l’occasion d’un service
rendu, c’est-à-dire pour une prestation offerte par l’administration à l’usager.
Celui qui utilise le service paie la taxe. Exemple : les droits d’inscription dans
les universités publiques.
Toutefois, il arrive que la taxe soit perçue pour un service simplement offert,
même si l’usager ne recourt pas à ce service. Exemple : la taxe d’enlèvement des
ordures ménagères. Le dernier critère est le montant de la taxe, il n’est pas en
rapport avec le prix réel du service rendu, elle est le plus souvent inférieur au
prix du service rendu mais la taxe peut être supérieure au service rendu quand
l’usager est tenu de la payer sans recourir au service. En finances publiques, les
taxes sont rangées dans la catégorie des recettes non fiscales.
Au sens strict, la taxe se définit comme une somme perçue lors de la fourniture
d’un service. Les taxes sont parfois considérées comme l’équivalent du prix
payé pour utiliser un service d’autant plus qu’elle peut être exigée aussi bien sur
les usagers effectifs du service que sur les usagers potentiels. On remarquera que
le traitement juridique des taxes avec toutes ses caractéristiques n’est pas
fondamentalement différent de celui de l’impôt. Et qu’abusivement des impôts
sont appelés taxes et des taxes appelées impôts. C’est le cas de la TVA qui est
un impôt indirect.
B. Taxe et redevance
Comme la taxe, la redevance est perçue à l’occasion d’un service rendu,
contrairement à la taxe le montant de la redevance est équivalent à la valeur du
service rendu, La redevance est une catégorie de prélèvements non obligatoires
non fiscaux perçue généralement sur l’usager effectif du service en contrepartie
d’un service rendu. C’est cette équivalence qui constitue le critère de distinction.
Cette distinction est importante car les deux prélèvements ne sont pas soumis au
même régime juridique. La redevance relève de la compétence du
gouvernement, sa perception n’est pas soumise à l’autorisation annuelle de la
LF, et enfin la redevance n’est due que lorsque le service est effectivement
rendu.
1. Définition
La loi organique de 2014-335 du 5 juin relative aux lois de finances en fournit
une définition. Les taxes parafiscales sont souvent qualifiées d’impositions
quasi-fiscales. Elles sont des prélèvements obligatoires doublement affectés.
D’une part ; à une personne autre que l'État, les collectivités territoriales et les
établissements publics administratifs, d’autre part, affectées aux établissements
publics à caractère industriel commercial ou à une entreprise publique. Elles
sont perçues dans un intérêt économique ou social. On les distingue de l’impôt
par le caractère spécialisé de leur finalité c’est-à-dire l’intérêt économique et
social. De plus par leur définition, on devine leur bénéficiaire qui sont
notamment des organismes privés excluent du bénéfice du prélèvement fiscal.
Les taxes parafiscales peuvent être levées par l’exécutif (pouvoir règlementaire)
aussi par le législatif (la loi) alors que l’impôt relève exclusivement de la loi. Le
lien entre le législatif et l’exécutif en matière de taxe parafiscale apparait au
niveau de l’assiette, les règles de liquidation et de recouvrement, la durée, les
taux qui sont fixés par voie règlementaire alors que la perception doit être
préalablement autorisée par la loi de financement.
En règle générale, les taxes parafiscales sont recouvrées par l’État et placées
sous contrôle public au regard de la nature des organismes bénéficiaires et de la
nature même de la taxe parafiscale (argent public). Ce contrôle exercé sur les
taxes parafiscales est celui du contrôle financier de l’État et de la cour des
comptes. Le critère la taxe parafiscale est donc sa double affectation. Elle est
affectée à un but d’intérêt économique ou social, c’est un but spécialisé mais à
caractère collectif, par exemple l’organisation de certaines professions, la
formation professionnelle la recherche scientifique, l’environnement. La taxe
parafiscale est affectée à un organisme autre que l’État, les CT et les EPA.
Ainsi, elle est affectée à des EPIC, à des sociétés d’État et dans certains cas à
des sociétés à participation financière publique. L’intérêt général poursuivi par
la taxe justifie son caractère obligatoire.
1. Définition
Les cotisations sociales sont des prélèvements obligatoires non fiscaux. Les
pensions de retraite, les prestations d’assurance santé sont des cotisations
sociales c’est-à-dire les apports des personnes en activité ou de leurs employeurs
à des institutions créées à cet effet. C’est une catégorie importante de
prélèvements obligatoires non fiscaux d’autant plus que les bénéficiaires des
prestations sont prélevés à la source sans leur consentement.
2. Finalité
Ces prélèvements sont reversés aux institutions de sécurité sociale publique ou
privée. Dans les cotisations sociales, il existe une contrepartie directe
individuelle pour celui qui paye à la différence de l’impôt. De plus, même si les
institutions de cotisation sociale sont règlementées par la loi, l’exécutif est
fortement représenté. En France par exemple, il n’y a pas de consentement du
législateur d’autant plus que les cotisations sociales ne sont pas soumises à la
démocratie politique et donc du principe constitutionnel régissant le système
fiscal. Les cotisations sociales sont définies dans un cadre légal relevant en
grande partie de la loi. Ainsi les principes relatifs aux règles d’assiette et de
recouvrement de détermination des assujettis à l’obligation de cotiser, des
principes fondamentaux de sécurité sociale sont précisés par la loi.
Les éléments constitutifs de l’impôt sont mis en exergue par la définition selon
laquelle tout impôt atteint une matière imposable en la personne d’un contribuable
à l’occasion d’un évènement ou d’une situation qui constitue le fait générateur
dudit impôt.
A. La matière imposable
C. Le fait générateur
Asseoir l’impôt c’est déterminer ses bases, son fait générateur, rechercher et
décider quelle sera la matière sur laquelle cet impôt sera établi et donc
indirectement au moins définir qui sera contribuable. La solution à toutes ces
questions relève du domaine de la loi. Cependant, dans le cadre précis de l’assiette
de l’impôt, deux questions doivent être posées. La première qui porte sur fond est
celle relative à la matière choisie. C’est le problème de la détermination de la
matière imposable qui renferme les questions d’évaluation de cette matière. La
seconde qui, quant à elle porte sur la forme, concerne les moyens retenus pour
atteindre la matière imposable. Elle désigne clairement l’évaluation de cette
matière imposable.
1. L’évaluation automatique
3. L’évaluation administrative
C’est celle qui est opérée unilatéralement par l’administration en appliquant des
règles et techniques appropriées selon les catégories d’impôt. On y a recours dans
trois cas. D’abord, lorsque le contribuable n’est pas en mesure de calculer par lui-
même le montant d’impôt. Ensuite, lorsque le contribuable n’a pas fait de
déclaration et enfin lorsque l’administration veut le sanctionner. Bien évidemment
l’évaluation administrative qui est un procédé unilatéral comporte des risques
arbitraires et souvent donne des résultats approximatifs. En cas de contestation, il
appartient au contribuable d’apporter la preuve contraire.
Paragraphe 2 : La liquidation
1. L’abattement
2. Les exonérations
3. La décote
La décote est un mécanisme de réduction qui s’opère à la base sur le montant d’un
impôt, généralement de façon dégressive au redevable de sommes peu
importantes pour éviter que l’on ne passe sans transition de l’absence d’impôt au
paiement d’un impôt plein. La décote ressemble à une réduction d’impôt c’est-à-
dire une diminution de l’impôt due par le redevable et décidée par le législateur à
des fins d’incitation ou d’orientation des comportements. Le procédé de remise
est tout aussi proche de la décote et de la réduction. La remise est une diminution
du montant de l’impôt due, décidée par l’administration fiscale suite à une
demande du contribuable. Elle ne concerne que certains types d’impôts et les
impôts comme les droits d’enregistrement ne peuvent faire l’objet de remise. La
demande gracieuse concerne la suppression ou la réduction des pénalités fiscales
ou des impôts. Autrement dit, tout contribuable peut demander à l’administration
fiscale soit de supprimer soit de réduire des pénalités fiscales ou des impôts. La
décision de remise totale ou partielle d’imposition ne peut être prise que par le
directeur régional ou départemental des services fiscaux ou le Directeur Général
des impôts. L’importance de ces décisions réside dans le fait d’éviter un
contentieux lourd et couteux, compliqué et dont l’efficacité n’est pas toujours
garantie.
B. Les taux
Les taux de l’impôt sont les pourcentages à appliquer à la base d’imposition pour
trouver le montant de l’impôt dû au fisc. Cette base d’imposition constitue la base
de calcul. Les taux peuvent être proportionnels ou progressifs.
Les taux proportionnels sont des taux constants applicables à la base d’imposition.
Ceux sont des taux qui demeurent constant même lorsque la base imposable
s’accroît. Ainsi, selon Philippe MARCHESSOU et GROSCLAUDE, l’impôt
progressif applique un taux constant à l’assiette, par conséquent quelle que soit la
valeur de l’assiette la pression fiscale restera identique puisque le taux sera le
même. C’est un taux qui réalise une justice arithmétique. L’adoption des taux
proportionnels a été instituée par rapport aux impôts de capitation. Cet impôt jugé
injuste par le passé l’est encore aujourd’hui. C’est pourquoi l’utilisation des taux
proportionnels est dépassée surtout pour les impôts sur le revenu. En effet, l’impôt
concerne la part vitale des revenus alors que ce revenu diminue face au coût de la
vie. Malgré ces critiques notamment en ce qui concerne son injustice, les taux
proportionnels sont défendus par l’école libérale qui se fonde sur l’égalité de tous
devant l’impôt.
Les taux progressifs sont des taux croissants qui s’appliquent à la matière
imposable. Le taux des impôts progressifs augmente par tranche au fur et à mesure
que la valeur de la base d’imposition augmente ; autrement dit, plus celle-ci
augmente plus les tranches les plus élevées seront lourdement taxées. L’adoption
de ces systèmes de taux progressifs repose sur une considération économique
selon laquelle la valeur d’usage d’un bien diminue avec la quantité de ce bien.
Autrement dit, au-delà d’un certain montant, le revenu est moins indispensable.
Cette partie de ce fait peut supporter une taxation plus lourde. C’est ce que MEHL
et BELTRAME traduisent par « la capacité contributive croit plus vite que le
revenu. Les premières branches de celui-ci sont destinées à satisfaire les besoins
que l’on peut regarder indispensable dans un contexte sociologique. Les tranches
suivantes correspondent simplement à l’utile puis à l’agréable et au superflu. On
est donc en droit d’affecter aux différentes tranches de revenu, un coefficient qui
croit en raison inverse de leur utilité. La progressivité à l’égard du revenu apparait
alors comme un moyen de réaliser la proportionnalité aux facultés contributives
» Il y a deux sortes de progressivité à savoir la progressivité globale et la
progressivité par tranche. La progressivité globale est la plus simple mais la moins
utilisée. C’est celle qui prend en compte l’entièreté de la matière imposable. La
progressivité globale entraine une augmentation du taux applicable sur l’ensemble
du revenu. Cette augmentation de taux peut entrainer aussi des inégalités c’est-à-
dire que celui qui a un revenu plus important au départ peut se retrouver avec un
revenu net moins important à l’arrivée. Exemple : Le célibataire sans enfant qui
gagne un million au départ peut se retrouver avec moins d’un million à l’arrivée.
En raison de ces inégalités observées avec la progressivité globale, le choix est
vite fait pour la progressivité par tranche. Dans la progressivité par tranche, le tarif
de l’impôt fait un découpage de la matière imposable en tranches successives qui
sont atteintes chacune d’un taux différent et croissant. C’est le cas du calcul du
taux en matière d’IGR. En effet, l’article 251 du CGI prévoit des tranches
successives en fonction de montants successifs équivalents à des taux différents
et croissants. Exemple : Entre trois cent un millions (301.000.000) et cinq cent
vingt-cinq millions (525.000.000) FCFA, le taux est de 10%. Entre un million
trois cents cinquante et un mille (1.351.000) et deux millions deux cent cinquante
mille (2.525.000) 65 FCFA, le taux est de 25%. Entre sept millions cinq cent un
mille (7.501.000) FCFA et au-dessus, le taux est de 60%. Dans cette progressivité
par tranches, le Code Général des Impôts en Côte d’Ivoire prévoit même des taux
majorés pour les contribuables divorcés ou veufs n’ayant pas d’enfants à leur
charge et n’étant pas dans l’un des cas énumérés à l’article 249 du même code.
Des deux types de progressivité c’est-à-dire globale et par tranches, la
progressivité globale est décriée en raison de ces effets trop brusques, injustes et
économiquement dangereux. Elle est donc à l’abandon de nos jours et intéresse
peu les fiscalistes. Cette progressivité n’incite pas à la création de revenu.
Exemple : Pour un revenu brut de 100.000f l’impôt sera 10.000f et le revenu sera
90.000f. Pour un revenu brut de 101.000f l’impôt sera de 101.000f x
20%/100=20.200f et le revenu net sera de 80800f. Avec cet exemple, on remarque
les effets pervers particulièrement injustes de la progressivité globale. Pour toutes
ces raisons, la progressivité par tranches est partout préférée et est utilisée par le
système fiscal ivoirien. En effet, en soumettant les différentes tranches du revenu
à des taux différents, la progressivité par tranche établit une certaine égalité entre
les revenus de montants différents. En réalité, cette progressivité ménage les effets
économiques pervers.
Cette liquidation concerne les impôts et taxes indirectes telles que la TVA. Des
délais légaux sont prévus par les textes et généralement définis dans le calendrier
fiscal. Ainsi le contribuable doit-il liquider son impôt, en faire la déclaration et en
payer le montant. C’est le cas de l’impôt minimum forfaitaire sur les professions
industrielles et commerciales. Pour cet impôt, la loi fiscale prévoit le paiement du
solde qui doit intervenir dans un délai précis sans avertissement de la part de
l’administration.
A. Le principe de nécessité
Le principe de territorialité
1. Signification
La loi fiscale est exécutoire sur le territoire national, elle s’applique à toutes les
personnes qui habitent le pays et régit tous les biens meubles et immeubles
situés sur ce territoire. Ainsi, Ce principe définit l’application de la loi fiscale
dans l’espace. Cet espace relève de la compétence d’un État qui y exerce sa
souveraineté fiscale. Il s’agit d’abord de l’espace national définit par les limites
territoriales.
Cependant, le pouvoir fiscal exercé au plan national peut s’étendre au-delà des
frontières nationales et inversement pour concerner un territoire supranational
sur lequel, par des conventions, l’État exerce son pouvoir fiscal.
2. L’exception
C’est un principe de portée générale définit par le civil, il constitue l’un des
fondements essentiels de la sécurité juridique. Mais, ce principe ne s’applique
pas de manière systématique en matière fiscale en raison des relations entre le
Droit fiscal et le droit budgétaire. La loi fiscale est nécessairement rétroactive
pour ce qui concerne les impôts directs dans la mesure où c’est la loi de finances
initiale qui fixe les tarifs ou taux d’imposition applicables aux revenus acquis au
cours de l’année qui vient de s’écouler. Le principe de l’annualité budgétaire
rend quasiment inévitable la rétroactivité de la loi fiscale en matière
d’imposition directe.
CHAPITRE 3 : LA FISCALISATION : LA LOI DE FINANCES
Il s’agit d’une part, de distinguer la loi de finances des notions qui lui sont
voisines (paragraphe 1) et, d’autre part, de montrer les catégories de lois de
finances (paragraphe 2)
Les lois de finances sont celles adoptées chaque année et comprennent la loi de
finances initiale, les lois de finances rectificatives et la loi de règlement. Quant
aux lois sur les finances, elles peuvent être des lois organiques ou des lois
ordinaires adoptées par le parlement et qui n’ont pas une durée de vie limitée à
un an comme les lois de finances. C’est le cas de la loi organique de 1959 et la
loi organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relative aux lois de finances.
La loi de finances initiale (LFI) est la première loi de finances de l'année. Elle
doit être adoptée par le parlement d'ici le 31 décembre pour l'année suivante. Par
exemple, la loi de finances pour 2018 doit être votée pour le 31 décembre 2017.
On les appelle aussi « collectifs budgétaires ». Ce sont des lois de finances qui
modifient en cours d'année, lorsque cela est nécessaire des dispositions, des
choix qui avaient été prévus par la loi de finance initiale. Dans le courant de
l'année 2008, lois de finances rectificatives ont été prévues. L'une d'entre elle
concerne des mesures pour répondre à la crise financière actuelle (celle-ci n'a
pas encore été adoptée). Il est également question qu'un projet de loi de finances
rectificatives pour 2017 soit discuté par le parlement en début d'année prochaine
pour adapter le budget 2009 aux nécessités liés à la crise. Il peut y avoir aucune
LFR ou plusieurs dans une même année.
Les LFI et LFR prévoient des recettes et des dépenses. Mais la loi de règlement
n'est pas un acte de prévision. Elle ne prévoit pas les recettes ou les dépenses.
Elle constate les résultats de l'exercice de l'année civile écoulée. C'est également
un texte voté par le parlement. En découle les réalisations effectives et les
résultats effectifs de l'année. L’analyse du contexte général des finances
publiques permet d’examiner la question de l’élaboration de la loi de finances et
de son exécution.
Le budget comprend deux parties. Une partie décrivant les recettes (A) et une
partie les dépenses (B).
Elles sont composées de recettes fiscales (a) et de recettes non fiscales (b).
Les recettes fiscales sont les impôts et taxes et tout prélèvement obligatoire
ayant une nature fiscale. Selon le code général des impôts, les ressources fiscales
sont principalement subdivisées en 02 grands groupes. On a d’une part, les
impôts directs (Impôt Général sur le Revenu) et d’autre part, les impôts indirects
(TVA). Mais on dénombre d’autres classifications qui distinguent les impôts
analytiques des impôts synthétiques, les impôts progressifs des impôts
proportionnels etc.
a. L’emprunt
A. Le recensement d’informations
Le projet de budget ne peut être élaboré sans l’évaluation de son contenu c’est-
à-dire de ses composantes qui sont les recettes et les dépenses publiques.
En Côte d’Ivoire, les techniques utilisées pour évaluer les dépenses sont
fonctions des catégories de dépenses concernées. Certaines dépenses de
fonctionnement, en raison de leur caractère extrêmement contraignant, font
l’objet d’une évaluation directe. C’est le cas des dépenses de personnel, des
dépenses d’abonnement, des dépenses relatives à la dette publique... Les autres
dépenses de fonctionnement font l’objet de délégation de crédit et sont évaluées
selon la technique de la table rase ou du BBZ). En effet, les administrateurs de
crédits sont libres de reconduire ou non les crédits antérieurs de leur ministère
dans la répartition des enveloppes plafonds qui leur sont fixées. Quant aux
dépenses d’investissement, la méthode utilisée se rapproche de celle du BBZ.
Chaque année la direction du plan élabore en association avec le ministère des
finances et les ministères concernés un Programme triennal d’Investissement
Public (PIP) qui permet à l’exécutif de sélectionner les projets d’investissement
et les montants financement.
Le DPBEP est élaboré par le Ministre de l’économie et des finances au pour une
période minimale de trois ans. Son élaboration intervient au plus tard mi-mai.
Sur la base d'hypothèses économiques précises et justifiées, le DPBEP évalue
d’une part le niveau global des recettes attendues de l'État, décomposées par
grande catégorie d'impôts et de taxes et les dépenses budgétaires décomposées
par grande catégorie de dépenses. D’autres part, il évalue également l'évolution
de l'ensemble des ressources, des charges et de la dette du secteur public en
détaillant en particulier les catégories d'organismes publics notamment les
collectivités décentralisées, les établissements publics à caractère administratif
et les organismes de protection sociale. Ensuite le DPBEP prévoit la situation
financière des entreprises publiques sur la période considérée et, éventuellement,
les concours que l'État peut leur 16 accorder puis fixe enfin les objectifs
d'équilibre budgétaire et financier sur le moyen terme en application des
dispositions du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité.
C’est est l’instrument de programmation pluriannuelle glissante pour l’ensemble
des recettes et des dépenses qui se compose de deux partie dont une présente les
recettes attendues décomposées par grandes catégories d’impôts et de taxes et
une autre partie consacrée aux dépenses budgétaires décomposées par grandes
catégories de dépenses. Il comprend ainsi : *Le cadrage macroéconomique à
moyen terme ; *Le cadrage budgétaire à moyen terme ; *Le Tableau des
Opérations financières prévisionnel à moyen terme de l’État ; *La situation
financière des entreprises publiques ; *L’évolution de la dette du secteur public ;
*Les objectifs d’équilibre budgétaire et financier sur le moyen terme en
application des dispositions du pacte convergence, de stabilité, de croissance et
de solidarité.
Une fois l’avant-projet est élaboré, le MEF le transmet pour un vote en Conseil
des ministres. Il intervient au plus tard la première quinzaine du mois de
septembre. Le Conseil édite le projet de loi de finances à la mi-septembre. Suit
enfin la transmission du projet de loi de finances au bureau de l’Assemblée
nationale par le gouvernement avant l’ouverture de la session ordinaire du mois
d’octobre. Commence alors la phase politique.
Le Conseil des ministres adopte le projet de budget sous la forme d’un projet de
loi de finances auquel est annexé de nombreux documents. Il est présenté par le
ministre chargé du budget sous la forme d’une communication en conseil des
ministres.
L'adoption du projet de budget par le Conseil des ministres suppose que toutes
les priorités de la politique nationale ainsi que les différentes observations du
Gouvernement relatives aux cadrages macroéconomique et budgétaire aient été
prises en compte. Cette caution du Gouvernement aux services techniques en
charge de la préparation du budget marque la fin (ou presque) de l'intervention
du Pouvoir Exécutif dans le processus d'élaboration du budget. Du point de vue
de la technique législative le projet de budget se présente sous la forme d’un
projet de loi : c’est le projet de loi de finances. Le projet de loi de finances ainsi
validé est transmis au parlement dès l'ouverture de sa session ordinaire qui est la
session budgétaire conformément aux dispositions de l'article 112 de la
Constitution 2016. La présentation du projet s’effectue selon certaines règles.
Des délais (2) et des règles strictes sont imposés pour le vote du projet de loi de
finances (1). Aussi bénéficient-ils de droit d’amendement (3).
1. Le vote proprement dit (article 63 LOLF)
Principe :
- L’abstention fiscale
- L’interventionnisme
- L’encouragement à l’investissement