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INTRODUCTION
Les grands systèmes constitutionnels indiquent une catégorie de régimes politiques qui constituent en
quelque sorte des modèles puisqu’ils ont été constitués suivant une longue évolution historique (La
Grande- Bretagne), ou institués pour la première fois à base de principes politiques et une donne
socioculturelle déterminée « ( Les États unis la France, l’ex-Union Soviétique…), ou revenant à des
grandes puissances dotées d’une certaine attractivité de leurs régimes politiques. Ces modèles sont
souvent imités, d’une manière ou d’une autre, par les autres Etats du monde.
Le présent cours procède à une étude descriptive générale de quelques modèles de systèmes
constitutionnels visant à mettre en exergue leurs principales caractéristiques, la répartition des
compétences et des attributions entre les différents pouvoirs publics ainsi que les mécanismes de
fonctionnement et les relations mutuelles entre ces pouvoirs. Il convient toutefois de consacrer un
chapitre préliminaire pour éclaircir succinctement, les principaux types de régimes politiques.
Compte tenu du principe de séparation de pouvoirs, les régimes constitutionnels aux tendances
démocratiques sont : le régime parlementaire et le régime présidentiel. Non moins, on trouve
également le régime de l’assemblée qui n’est pas assez répandu. Le régime qualifié de « mixte »
empreinte des éléments des deux premiers, il représente en fait, une formule du parlementarisme
dualiste. Il est à noter que certains régimes d’aspects parlementaire ou présidentiel présentent parfois
des tendances anti démocratique, ou même autoritaires, notamment, dans des pays du tiers monde.
Quand le gouvernement est politiquement responsable devant le Parlement, et quand celui-ci peut
faire l’objet d’une dissolution par l’exécutif il y a régime parlementaire. Dans ce régime, la séparation
est dite souple parce que les deux pouvoirs ont des moyens d’action réciproques (la responsabilité
politique et la dissolution)
chacun dispose à l’égard de l’autre d’une arme qui peut être fatale politiquement parlant.
- Les moyens d’action du pouvoir législatif sur l’exécutif le gouvernement est souvent « investi »
par le Parlement sinon élu par lui. Mais surtout, le Parlement peut « renverser » le gouvernement en
raison du principe de la responsabilité politique des ministres. Celle-ci étant mise en œuvre dans le
cadre de deux procédures : la motion de censure où le Parlement prend l’initiative, la question de
confiance où le gouvernement prend l’initiative.
- Les moyens d’action du pouvoir exécutif sur le législatif. Il dispose du droit de dissolution qui
lui permet de contrer le pouvoir de renverser le gouvernement, c'est la première fonction de la
dissolution : la fonction d’équilibre des pouvoirs. Mais elle permet aussi de donner la parole au peuple
puisqu’une dissolution débouche nécessairement sur de nouvelles élections : c'est la fonction de
résolution des conflits.
Les deux fonctions, législative et exécutive sont bien confiées à deux organes distincts à titre principal,
mais chacun des organes peut intervenir, à titre secondaire dans l’exercice de la fonction de l’autre
organe.
- L’immixtion des organes exécutifs dans l’exercice de la fonction législative se traduit par l’initiative des
lois qui est reconnue à l’exécutif et au Parlement
• L’immixtion des organes législatifs dans l’exercice de la fonction exécutive se traduit par
l’autorisation de
Ces immixtions étant réciproques, la séparation des pouvoirs est ainsi rétablie, mais de manière souple.
Les auteurs classiques parlent de collaboration des pouvoirs puisque l’exécutif et le législatif participent
à l’exercice des différentes fonctions de manière équilibrée.
On peut dire qu’il s’agit d’un régime parlementaire dans lequel le chef de l’Étatjoue un rôle politique
important.
- Sa pratique C'est sous la forme dualiste que le régime parlementaire apparaîtra enAngleterre
au XVIIIe siècle. Il survivra jusqu’à l’avènement de la reine Victoria. En France, le régime parlementaire
apparaîtra sous la Restauration et la Monarchie de juillet. C'est pendant cette dernière période, sous
le règne de Louis-Philippe Ier d’Orléans que le dualisme s’instaurera vraiment, ce qui explique qu’en
France, on parle d’« orléanisme ». Dans les deux cas, le régime parlementaire dualiste se met en place
àun moment où les forces politiques fondées sur deux légitimités différentes s’équilibrent. D’un côté le
Roi et sa légitimité théocratique, d’autre part, le Parlement et sa légitimité démocratique. La
Constitution de 1958 met en place un système qui est proche du parlementarisme dualiste, notamment
avant 1962 et l’instauration de l’élection présidentielle au suffrage universel. Le Président dispose en
effet du droit de dissolution.Dans les faits il a renvoyé les gouvernements qui ne lui convenaient plus.
Actuellement, de nombreux États, notamment en Europe centrale et de l’Est, mettent en place des
régimes proches du modèle français de la 5e République qu’on qualifie souvent de régime mixte
surtout lorsqu’adopte l’élection du président au suffrage universel direct.
Il s’agit d’un régime parlementaire dans lequel le chef de l’État s’efface. Mais, il évoluera dans deux
directions opposées.
La stabilité ministérielle y est si forte que le plus souvent on peut parler de gouvernement de
législature.
Le gouvernement disposant ainsi de la durée peut mettre en œuvre sa politique, il devient alors
prépondérant. Le bipartisme rigide qu’a connu la Grande-Bretagne, qui s’est transformé depuis 2010
en tripartisme ne manquant non plus de stabilité, explique en grande partie cette situation. En effet, il
conduit à l’existence d’une majorité cohérente, stable et solide ainsi qu’à la quasi-élection du Premier
ministre au suffrage universel. Cela entraîne quelques conséquences paradoxales. On constate en effet
la quasi-disparition de la responsabilité politique du gouvernement ainsi que la transformation du rôle
de la dissolution qui devient un moyen de choisir le meilleur moment pour organiser les élections
législatives.
Dans ce régime la séparation est dite rigide parce que l’exécutif et le législatif sont aux mains de deux
organes différents et indépendants qui n’ont l’un sur l’autre aucun moyen d’action. Tout au plus ont-ils
des moyens de pression réciproques.
C’est un régime d’isolement des pouvoirs puisque l’exécutif et le législatif sont organiquement et
fonctionnellement indépendants.
1- Une séparation organique rigide
Chacun des organes entre en fonctions et les quitte sans que l’autre ne puisse intervenir. Ainsi, aux
États-Unis, le Président est élu par le peuple de même que les membres du Congrès (Sénateurs et
Représentants). De plus, le Président ne peut être renversé par le Congrès (il faut mettre à part
l’impeachment) et aucune des deux chambres du Congrès ne peut faire l’objet d’une dissolution.
L’Amérique du Sud ainsi que certains États africains vont copier le régime présidentiel des États-Unis.
Mais, le plus souvent la copie deviendra une caricature. Ainsi naîtra ce qui est une déformation du
régime présidentiel : le présidentialisme. Dans ce cas, on peut dire que le Président concentre la
presque totalité des pouvoirs. Seules les apparences sont celles du régime présidentiel. La réalité est
tout autre.
CHAPITRE I. LE Régime POLITIQUE DE LA Grande-Bretagne :
Le Royaume-Uni est juridiquement un État unitaire avec une nationalité de droit, la nationalité
britannique, même si une certaine autonomie culturelle et politique est accordée aux anciennes
Nations souveraines. Le Royaume-Uni est un État de Droit libéral, une monarchie parlementaire
connaissant le parlementarisme bipartisan rigide, qui à l’aire se transformer à un certain tripartisme
après l’accès des libéraux démocrates au pouvoir en 2010. L'État britannique est un État de Droit libéral,
les principes fondamentaux de son organisation constitutionnelle relève de la philosophie libérale,
philosophie que l'Angleterre a été la première Nation du monde à mettre en oeuvre.il représente
l’exemple plus connu des régimes parlementaires.
Plusieurs sources constitutionnelles britanniques relèvent de l’évolution historique, telle que la Magna
Carta, (la grande charte) de 1215, la Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689 et l’Habus Corpus.
Par ailleurs, les lois de valeur constitutionnelle, la coutume, ainsi que les conventions constitutionnelles
et parlementaires, forment la grande partie de l’arsenal constitutionnel de la Grande-Bretagne.
Ces lois sont examinées, afin de marquer leur importance, par la Commission de la Chambre des
Communes toute entière (Committee of the Whole House).
De nombreuses lois britanniques sont intervenues dans le domaine constitutionnel pour déterminer
et délimiter les pouvoirs institutionnels : par exemple la loi de 1986 concernant la portée des décisions
prises par les autorités communautaires européennes à l'égard de l'ordre juridique britannique, les lois
sur le Parlement de 1911 et 1949 concernant les pouvoirs relatifs des deux chambres, les lois
électorales.
De très nombreuses lois intervenant dans le domaine administratif ont des incidences
constitutionnelles : par exemple la loi sur l'Éducation de 1944, sur l'Organisation de la police, sur la
Télévision en 1964.
II- La coutume
Bien que de nombreux textes constitutionnels existent en droit positif britannique, c'est la coutume
qui réglemente ce qui concerne les prérogatives royales et les droits fondamentaux des citoyens.
Le Monarque est totalement irresponsable et, en conséquence, échappe à toute action juridictionnelle,
civile et pénale. Le Monarque, quel que soit son âge, jouit de la pleine capacité juridique, cette capacité
est permanente puisque le Roi ne peut mourir, ce qui s'exprime selon la formule bien connut "Le Roi
est mort, vive le Roi".
Ses prérogatives politiques sont exercées par les ministres de la Couronne : création de Pairs du
Royaume, convocation et ajournement du Parlement...
Excepté les garanties judiciaires, qui sont accordées par la loi d'Habeas Corpus de 1679, les droits
fondamentaux, en l'absence de textes les concernant, existent implicitement. Ils sont considérés par
une partie de la doctrine comme étant naturels et donc inaliénables. La Loi n'intervient que pour
réglementer leur mise en œuvre, c'est à dire pour permettre l'exercice des libertés publiques. Ainsi la
liberté de parole (le droit d'exprimer son opinion) est-elle en principe pleine et entière, mais la Loi est
intervenue pour interdire le blasphème, l'obscénité, la diffamation, la sédition, la divulgation des
secrets d'État....et plus récemment les propos discriminatoires, racistes, et l'incitation à la haine.
III- La Jurisprudence
Ce sont les tribunaux judiciaires qui contrôlent la bonne application du droit britannique et qui, en
particulier, assurent la définition juridique et la protection des libertés publiques. Les juges tiennent
compte de l'évolution des mentalités et des mœurs pour adapter l'application des droits fondamentaux
aux nouvelles nécessités sociales qu'ils apprécient en leur âme et conscience : pour ce faire, ils peuvent
être amenés à restreindre ou, au contraire, à étendre le champ d'application des lois en les
interprétant.
Mais les tribunaux britanniques, comme les autres autorités publiques, doivent évidemment respecter,
en matière de libertés publiques notamment, le droit européen communautaire et/ou du Conseil de
l'Europe et plus généralement le droit international.
Le Parlement étant, dans la tradition constitutionnelle britannique, depuis le Bill of Rights de 1689, le
Pouvoir souverain, les parlementaires jouissent de privilèges importants.
En particulier chaque chambre du Parlement est totalement libre de voter sonRèglement, ce qui a des
conséquences constitutionnelles importantes puisque c'est le Règlement qui fixe, notamment, la
procédure à suivre en ce qui concerne l'initiative, l'examen et le vote des lois.
Par convention de la Constitution (convention of the Constitution) les Britanniques entendent toute
pratique constitutionnelle largement acceptée qui devient répétitive de telle sorte qu'un consensus
apparaît. Ainsi, jusqu'en 1800 environ, les ministres sont nommés par le Roi, puis la pratique s'instaure
de ne nommer que des ministres qui puissent disposer du soutien d'une majorité parlementaire, puis
le Premier ministre est choisi au sein de la Chambre des Communes, puis le Premier ministre est le
leader du parti qui détient dans cette Chambre la majorité. Actuellement, relève de la convention
:l'existence du Cabinet et son organisation, le principe de la responsabilité collective du Cabinet devant
la Chambre des Communes, le choix du Premier ministre et du Cabinet dans la majorité parlementaire,
la plupart des droits et privilèges reconnus à l'opposition parlementaire.
I- La Monarchie
Le Chef d'État en titre du Royaume-Uni est le Monarque, Roi ou Reine (depuis 1952Elizabeth II). L'État
c'est la Couronne (The Crown). De fait, le Monarque ne conserve plus aujourd'hui que des fonctions
symboliques et rituelles. C'est lui qui est le défenseur de la religion officielle, la religion anglicane, et
qui représente l'unité nationale et la permanence de l'État.
Les cérémonies officielles, et les faits et gestes royaux, soigneusement mis en scène par les médias,
notamment les plus populaires, facilitent l'adhésion des masses et entretiennent une cohésion sociale
qui est toujours très forte malgré (ou à cause ?) des « problèmes » sentimentaux des membres de la
famille royale, très nationale et encore trèsinsulaire malgré une participation à l’Union Européenne qui
reste assez mal perçue par le peuple.
A- Composition
Le Cabinet qui ne comprend qu'une vingtaine de membres, les principaux ministres, ressemble
davantage à un gouvernement français que le Ministry. Les membres du gouvernement sont des
parlementaires, soit des Lords (une dizaine) soit desdéputés, qui s'expriment au nom du gouvernement
devant leur Chambre respective et sefont représenter devant l'autre Chambre par leur secrétaire
parlementaire. Un non- parlementaire nommé ministre doit se présenter à une élection partielle, et
être élu, pourdemeurer ministre (convention).
B- Attributions
1- Désignation :
A la suite des élections à la Chambre des Communes le Monarque nomme le leader du parti qui a la
majorité des députés.
Si le leader vient à changer en cours de législature c'est le nouveau leader qui devient Premier Ministre
Major en 1990). S'il n'y a de majorité, le Monarque désigne le leader du parti qui a le plus grand nombre
de sièges.
2- Statut et attributions
En théorie le Premier Ministre n'est que le premier (the first) des ministres, sans pouvoirs particuliers,
comme le gouvernement ne serait que l'exécutif du Parlement. En réalité le Premier Ministre, sauf
exceptions conjoncturelles, est le véritable souverain éludu Royaume-Uni. Il nomme librement le
Cabinet et désigne les autres membres du gouvernement. Il "démissionne", souvent pour raisons de
santé, les mêmes membres. C'est lui qui fixe leurs attributions. C'est lui qui nomme les directeurs et
chefs de service des administrations et contrôle la fonction publique. C'est lui qui détermine, avec le
Cabinet, la politique externe et interne du Royaume-Uni. De fait, il exerce les fonctions d'un Chef d'État
en plus de celles d'un Chef de gouvernement. C'est lui qui détient réellement, exercé formellement par
le Monarque, le pouvoir de dissoudre la Chambre des Communes, lorsqu'il l'estime utile et pas
seulement à la suite d'un vote négatif (défiance) à son égard. Le droit de dissolution est un moyen de
pression, non seulement sur le parti minoritaire, mais aussi sur les membres du parti majoritaire.
En 2010 "révolution". Le Labour, exténué et corrompu par le pouvoir, doit laisser laplace. Mais les
électeurs hésitent entre deux hommes qui se ressemblent beaucoup, à la tête des conservateurs et des
Libéraux- Démocrates. Un gouvernement de coalition est donc constitué. En 2015, les conservateurs
ont pu totaliser, seuls, une majorité parlementaire, ce qu’a leur permi de constituer le gouvernement
sans besoin à la coalision.
Le Parlement britannique est bicaméral. Il est composé de la Chambre des Lords (House of Lords,
Chambre haute) et de la Chambre des Communes (House of Commons, Chambre basse).
Avant la réforme de Tony Blair en 1999 sur environ 1 190 pairs l'on comptait environ 900 pairs
Héréditaires (barons, vicomtes, comtes, marquis, ducs). Désormais et provisoirement ne subsistent que
92 pairs héréditaires, élus pour la première fois par leurs semblables. Les (535 depuis la réforme Blair)
pairs et pairesses à vie sont élevés depuis le0 Life pearage Act de 1958 à la dignité de Lords par le
Souverain en raison de leur éminente réussite dans les domaines les plus divers : sciences et
techniques, action sociale, arts et lettres.
Les 26 plus hauts prélats de l'Église anglicane (religion officielle) sont également Lords ainsi que 12
hauts magistrats, nommés à vie pour exercer les fonctions judiciaires de la Chambre des Lords (Law
Lords).
La Chambre des Lords est dirigée par le Lord Chancelier (Lord Chancellor). Désigné par le Souverain sur
recommandation du Premier Ministre il est membre de droit du Cabinet en tant que Ministre de la
Justice. Les Lords sont dans leur grande majorité conservateurs.
2- Fonctions :
a- En matière législative
Elles ont été limitées par les Parliament Acts de 1911 et de 1949 pour ce qui est des lois d'intérêt
général (public bills). Pour les lois ordinaires, la Chambre des Lordsdispose d'un veto suspensif d'un an.
Pour les lois financières (money bills) la Chambre des Lords peut voter un délai d'attente d'un mois
avant leur promulgation par leSouverain.
b- En matière judiciaire
La Chambre des Lords constitue la Cour suprême d'Appel en matière civile et pénale. Elle siège alors
en formation restreinte limitée aux law lords. Ne se prononçant que sur les cas les plus importants ses
décisions sont peu nombreuses, mais les arrêts qu'elle rend ont une grande portée jurisprudentielle.
Elle est composée de 650 députés élus au suffrage universel direct, au scrutin uninominal majoritaire
à un tour.
La Chambre des Communes est dirigée par le Speaker. Lors des débats son rôle est essentiel. La
Chambre des Communes siège 160 jours par an, en quatre sessions. L'année parlementaire s'ouvre en
automne par le Discours du Trône (King's or Queen's speech from the Throne) qui est prononcé par le
Monarque (devant les deux Chambres) mais rédigé par le Cabinet. Chaque session forme un tout, ce
qui signifie que les textes de loi doivent être promulgués avant la fin de chaque session pour être
juridiquement valables.
2- Attributions
La procédure législative britannique distingue les questions d'intérêt particulier (private business), qui
concernent notamment les administrations locales et qui relèvent d'une procédure spécifique, des
questions d'intérêt général (public business), qui relèvent de la procédure normale ordinaire ou d'une
procédure spéciale (lois de valeur constitutionnelle, lois de finances). Il y’a presque 90% des lois qui
résultent des projets du Gouvernement (Government bills) ; - la Chambre vote sur l'ensemble du texte
après discussion générale ; le texte peut être renvoyé en commission ; - après avoir été adopté par la
Chambre des Communes le texte est envoyé à la Chambre des Lords qui se prononce selon une
procédure moins complexe ; le texte doit être adopté en termes identiques ; en cas de désaccord le
texte de la Chambre des Communes est promulgué après un délai d'attente de 30 jours pour les lois
financières et les autres lois supportent un veto suspensif d'un an.
b- Le contrôle du gouvernement
La Chambre des Communes est seule à pouvoir contrôler politiquement l'action gouvernementale. Elle
le fait en utilisant divers moyens. Les techniques utilisées sont la technique des questions écrites et
orales, des motions en instance d'examen (early day motion), des débats sur une motion
d'ajournement, des commissions de contrôle traditionnelles (scrutiny committees), les commissions
sectorielles (14) de contrôle politique du Cabinet (policy committees).
Si le Gouvernement est renversé par la Chambre des Communes, à la suite d'un vote à la majorité
simple, la coutume veut que la dissolution soit prononcée par le Monarque à la demande du Premier
Ministre.
I- L'évolution du bipartisme
Le Royaume-Uni connaît depuis le XVIIe siècle le système bipartisan. L'opposition traditionnelle des
whigs (libéraux) et des tories (conservateurs) cède la place au XXe siècle à celle des conservateurs
(Conservative Party) et des travaillistes (Labour Party).
C'est aux élections de 1922 que le parti travailliste, créé en 1906, obtient de meilleurs résultats que les
libéraux. De 1922 à 1935, le Royaume-Uni connaît le tripartisme. Puis, le scrutin uninominal majoritaire
à un tour jouant son rôle éliminatoire, le parti libéral, bien que conservant des voix, perd toute
possibilité d'accéder au pouvoir
Depuis 1945 les travaillistes et les conservateurs alternent au pouvoir 1. Cependant, depuis 1974, les
deux partis de gouvernement ne totalisent plus que de 70 à 81% des
1 - De 1945 à 1951 les travaillistes (Attlee), de 1951 à 1964 les conservateurs (Churchill, Eden,
Macmillan, Home), de 1964 à 1970 les travaillistes (Wilson), de 1970 à suffrages exprimés, contre 90%
environ précédemment, à cause des succès relatifs de partis tiers : libéraux démocrates, nationalistes
écossais, gallois, d'Ulster.
En 2010 les libéraux démocrates, dirigés par un homme jeune et charismatique, réussissent, malgré le
système électoral très défavorable, à faire jeu égal avec les conservateurs et obtiennent cinq ministres
dans un gouvernement de coalition.
Les whigs (marchands, protestants libéraux) étaient les défenseurs du Parlement contre le pouvoir
royal, défendu par les tories (aristocrates conservateurs, catholiques ou anglicans).
Jusqu'en 1994 les travaillistes sont les défenseurs des salariés et des syndicats de salariés (Trade
Unions), qui sont leur principal soutien, notamment financier. Ils sont favorables à l'intervention de
l'État (ils sont notamment contre la privatisation des entreprises publiques et la déréglementation),
dans le cadre d'une économie de marché néo-capitaliste qui ne soit pas livrée "aux lois de la jungle" de
la compétition pour l'acquisition du profit maximal. Ils entendent développer une politique sociale
devant aboutir au Welfare State, à l'Etat14 providence du socialisme tendance sociale- démocrate dure.
Ils sont pour une Société sans classes hiérarchisées, égalitaire, pour une égalité des chances dans le
développement des personnes, quels que soient le sexe, la race, la religion ou la philosophie de ces
personnes.
Après 1994, sous la direction de Tony Blair, les travaillistes se rallient au libéralisme des conservateurs
sous une forme sociale-démocrate molle, c'est à dire sociale libérale. Ils abandonnent les
nationalisations et se prononcent théoriquement pour une économie de participation (keholder
economy) faisant penser à la politique économique populiste de Singapour et des autres "dragons"
d'Asie du Sud-est.
Les conservateurs sont les défenseurs du capitalisme classique. Ils pensent que la Société sans classes
est une utopie. Ils sont pour une Société hiérarchisée, inégalitaire, concurrentielle - la hiérarchisation
inégalitaire résultant soit de la naissance, soit de la fortune, soit du mérite. Néo-libéraux keynésiens
jusqu'en 1979, c'est à dire pour une intervention limitée de l'État dans les mécanismes économiques,
les conservateurs sont revenus au libéralisme classique sous la direction de Margaret Thatcher. Ils sont
pour le désengagement de l'État des affaires économiques (dénationalisation) et pour une politique
sociale minimum (déréglementation), à défaut de pouvoir laisser la Société fonctionner librement, c'est
à dire sans aucune intervention de l'État. Ils sont, en principe, hostiles à l'Europe.
1974 les conservateurs (Heath), de 1974 à 1979 les travaillistes (Wilson, Callagan), de 1979 à 1997 les
conservateurs (Thatcher, Major), de 1997 à 2010 les travaillistes (Tony Blair) , depuis 2010 Les
conservateurs (Kameroon).
CHAPITRE II : LE RÉGIME PRÉSIDENTIELDES ÉTATS- UNIS
D'AMERIQUE :
La Constitution de 1787/1789 ne comprend, à l'origine, que 7 articles auxquels seront ajoutés ensuite
26 amendements. Cette constitution américaine continue Delors, à être la plus ancienne constitution
écrite du monde contemporain, elle établit une fédération des États-Unis, un régime présidentiel, un
état de droit libéral, et régissant un bipartisme souple.
Les États-Unis d'Amérique sont une Fédération de cinquante États. Chacun des cinquante États
détermine en principe librement sa constitution, mais dans le respect des principes figurant dans la
Constitution fédérale du 17 septembre 1787.
Par ailleurs, la répartition des compétences législatives entre l'État fédéral et les États fédérés, tout
d'abord très favorable à la décentralisation, a été modifiée au profit de l'Etat fédéral, tout en laissant
subsister une importante compétence fédérée.
Constitutionnellement le Congrès est l'organe fondamental de l'Union. En droit c'est le Congrès qui
personnifie les États-Unis (dans ses décisions la Cour Suprême désigne le Congrès par l'expression
United States). Votant les lois et plus particulièrement le budget le Congrès est juridiquement en
mesure de dominer le Président qui a besoin de lui pour gouverner.
Le Parlement des États-Unis (the Congress) est composé de deux chambres (bicaméralisme), le Sénat
et la Chambre des Représentants, qui exercent le pouvoir législatif, et contrôlent le pouvoir gouvernant
par l'action de leurs commissions.
I - Le Sénat (Senate)
1-Composition et élection
Le Sénat, la Chambre haute, fédérale, est composée de 100 membres, deux par État fédéré quelle que
soit l'importance de l'État. Les sénateurs sont élus au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire
uninominal à un tour, dans le cadre de l'État fédéré (elections at large), pour 6 ans, parmi les citoyens
ayant 30 ans au moins et ayant la nationalité américaine depuis au moins 9 ans.
Le Sénat est renouvelable par tiers tous les 2 ans. Les élections sénatoriales ont lieu en même temps
que les élections pour le renouvellement intégral de la Chambre des
Représentants et soit en même temps que les élections présidentielles soit à la fin de la deuxième
année de chaque mandat présidentiel (mid terme élections).
Le Sénat est un organe permanent (continuous body) qui est présidé de droit par le vice-président des
États- Unis. Celui-ci n'a le droit de vote qu'en cas de partage des voix. En cas d'absence ou
d'indisponibilité du vice- président, la présidence du Sénat est assurée par le Président pro tempore
qui est élu, avec les autres membres du bureau, par les sénateurs.
Le rôle du Président pro tempore du Sénat est formel, car la procédure sénatoriale est déterminée par
l'accord consensuel (unanimous consent) des leaders de la majorité et de la minorité politiques.
2- Attributions et prérogatives :
En plus du pouvoir législatif qu'il partage avec la Chambre des Représentants le Sénat dispose d'un
certain nombre de prérogatives, qui font de lui le contrôleur et le conseiller du Président des États-Unis
:
-Il donne son accord à la nomination des Secrétaires d'État (ministres), les candidats à la nomination
doivent comparaître devant la commission compétente qui exerce éventuellement un contrôle
politique et moral (concussion, drogue, alcool, adultère, notamment) ;
- Il donne son accord à la nomination des juges à la Cour Suprême, des ambassadeurs et des hauts
fonctionnaires fédéraux (environ 2000 postes) en exercent éventuellement les mêmes contrôles ;
-Il autorise à la majorité des deux tiers la ratification des Traités par le Président des Etats-Unis. Mais
pour éviter les inconvénients d'un éventuel rejet, le Président peut signer avec les États étrangers, dans
certains domaines, des exécutive agreement qui sont dispensés de ratification.
Le Sénat, représentation des États fédérés unis, jouit d'un prestige qui est bien supérieur à celui de la
Chambre des Représentants. Les Sénateurs sont des personnages politiques importants, qui jouissent
traditionnellement d'une grande indépendance.
1-Composition et élection :
La Chambre des Représentants est la Chambre basse, qui représente le Peuple américain. Elle
comprend 435 membres, élus pour deux ans au suffrage universel direct, au scrutin uninominal
majoritaire à un tour, dans le cadre de circonscriptions internes aux États fédérés.
Pour être éligible, il faut avoir au moins 25 ans, être citoyen américain depuis au moins sept ans, et
résider dans l'État où se situe la circonscription dans laquelle l'on est candidat. Chaque État est
représenté en fonction de l'importance de sa population, mais tout État doit avoir au moins un
représentant (la circonscription est alors l'État tout entier. Un recensement décennal détermine, si
nécessaire, le redécoupage électoral, avec éventuellement nouvelle répartition des sièges entre États
(apportionement). La Cour Suprême fédérale contrôle l'application du principe d'égalité des
populations.
Au début de chaque législature, la Chambre des Représentants vote son Règlement et élit son Président
(speaker).
2- Attributions et prérogatives :
- Elle élit le Président des États-Unis (dernière application en 1824) lorsqu'aucune majorité de
peut être dégagée du collège des Grands Électeurs.
En matière législative, les deux Chambres du Congrès, qui ne peuvent être dissoutes, ont pleine
compétence en matière législative et disposent des mêmes attributions, sauf les exceptions précitées.
La procédure législative américaine est extrêmement complexe. L'initiative des lois (bills) est
généralement parlementaire, mais elle peut recevoir le soutien de la Présidence. Sauf exceptions
(révision constitutionnelle, veto, impeachment...) les votes sont acquis à la majorité simple. Seuls les
parlementaires présents peuvent voter. Le vote est nominatif.
Lorsque les projets de lois n'ont pas été adoptés en termes identiques par les deux chambres du
Congrès ils sont soumis à une Commission mixte de conciliation (Conference Committee), dont les
propositions ne peuvent être que rejetées ou adoptées, sans amendements.
a- Les Commissions
-du fait de la séparation des pouvoirs entre le Congrès et la présidence, et du fait que la responsabilité
politique du pouvoir gouvernant ne peut être engagé devant les parlementaires, les commissions
parlementaires jouent un rôle considérable, non seulement, ainsi qu'on vient de le voir, dans la
procédure législative, mais aussi comme pouvoir de contrôle de la présidence.
.Les commissions spéciales (Select Committees), qui disposent d'un pouvoir d’enquête dans une
matière déterminée, sont en principe provisoires.
.Les commissions de conférence (Conference Committees), mixtes et paritaires entre les deux
chambres, concilient, ainsi qu'on l'a vu, les différents législatifs entre les deux chambres.
Les enquêtes les plus ‘efficaces’ sur le pouvoir gouvernant sont menées par les commissions spéciales
(Watergate, Irangate) ou les sous-commissions ad hoc des commissions permanentes.
Les membres des commissions spéciales et permanentes sont désignés par les partis politiques. Le
parti majoritaire détient la majorité au sein des commissions et désigne leur président. De ce fait, et
du point de vue juridique, la procédure devant les commissions fait problème.
b- L'impeachment
Le contrôle du Congrès sur la Présidence peut théoriquement conduire à mettre en cause la
responsabilité en principe pénale du Président, du vice-président et de tous les fonctionnaires civils,
de par l'utilisation de la procédure de l'impeachment. La mise en accusation pour "trahison, corruption,
ou tous autres crimes et délits" est faite par la Chambre des Représentants et le jugement est prononcé
par le Sénat, qui peut à la majorité des 2/3 destituer le coupable - qui sera ensuite jugé par les tribunaux
ordinaires.
- - La mise en œuvre :
La procédure a été utilisée pour la première fois contre le Président Andrew Johnson en 1868, le
Congrès lui reprochant de s'opposer à sa politique de représailles à l'égard des États vaincus du Sud.
Onze chefs d'accusation furent retenus contre lui, mais le Sénat ne put atteindre la majorité qualifiée
pour les trois premiers (moins une voix sur le premier et le second, moins deux voix sur le troisième)
et la procédure fut abandonnée.
La procédure fut de nouveau utilisée contre le Président Richard Nixon en 1974 à propos de l'affaire du
Watergate (espionnage du siège du parti démocrate, révélé pardes journalistes du Washington Post),
le Président s'étant rendu en Chine communisteen 1972 et à un moment ou le Président essaie de
s'essayer à envisager de régler l'affaire du Moyen- Orient opposant Israël aux Palestiniens. En juillet
1974 le Judiciary Committee de la Chambre des Représentants prononce la mise en accusation sous
trois chefs d'inculpation : obstruction à la justice, abus de pouvoir et contempt of Congress (refus de
comparaître). Le Président Nixon démissionne le 08 août 1974.
À partir de janvier 1998 l'on parle aux États-Unis d'Amérique, à propos des "problèmes" du président
démocrate William Jefferson Clinton (dit Bill) avec certaines des nombreuses femmes, et par référence
au Watergate de Nixon, d'un sexgate ou d’une Monica gâte, du nom d'une jeune ancienne stagiaire
juive de la Maison Blanche, MonicaLewinsky.
L’intervention de la Chambre des représentants est alors remise au lendemain. Le19 décembre 1998,
la Chambre des représentants vote la mise en accusation par 228 voix(dont cinq démocrates) contre
206 (dont
5 républicains et 1 indépendant, devant legrand jury dans l'affaire Lewinsky, l'obstruction à la justice
étant également votée comme deuxième chef d’inculpation.
Le procès est ouvert en janvier 1999. Le 1er février Monica Lewinsky est interrogée par les procureurs
républicains.
Le 12 février 1999, la majorité requise étant des 2/3 soit 67/100, le Sénat acquitte.
II- Le pouvoir exécutif : la Présidence (Presidency)
L’exécutif américain est monocéphale, à sa tête un président très fort disposant de pouvoirs assez
importants il dirige toute l’action du pouvoir exécutif à l’aide de ses ministres nommés secrétaires d’État
qui sont responsables devant lui seul, mais aussi à l’aide des conseillers présidentiels, des organes
présidentiels et des agences fédérales
A la fois Chef d'État et Chef de gouvernement, le Président des États-Unis d'Amérique n'est élu que
pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois (depuis 1951 – Amendement XXI. En cas
de vacance du poste, à cause du décès, d’incapacité, de démission ou d’impeachment, le président est
remplacé par le vice- président.
Le candidat à la Présidence doit être né citoyen américain, être âgé de 35 ans au moins, avoir résidé 14
ans aux États-Unis. Le candidat à la vice-présidence, le vice- président étant élu en même temps que le
Président et pour la même durée, doit remplir les mêmes conditions.
Pour chacun des deux grands partis (parti démocrate et parti républicain) des délégués sont désignés
dans les États fédérés qui se réunissent en ‘Convention nationale’ pour choisir leur candidat à l'élection
présidentielle ainsi que le candidat à la vice- présidence
Le Président et le vice-président sont élus pour quatre ans, en théorie au suffrage universel indirect, de
fait au suffrage universel direct.
Dans chaque État fédéré, le mardi qui suit le premier lundi de novembre (on vote le même jour pour la
présidentielle, le renouvellement de la Chambre des représentants, le renouvellement du Sénat, et
selon les États fédérés pour élire le gouverneur et le lieutenant-gouverneur, les assemblées fédérées,
les juges, les procureurs, les shérifs, les maires, les responsables du trésor ...), le Peuple américain élit
au suffrage universel direct, au scrutin de liste, les "électeurs présidentiels", qui se sont engagés
pendant la campagne électorale à voter pour l'un des tickets (Président et vice- Président) concurrents.
Les ‘électeurs présidentiels’ sont juridiquement tenus de respecter leurs engagements. De fait, sauf
exceptions, les engagements étant tenus le résultat des présidentielles est connu le soir de ces
élections.
Le lundi qui suit le second mercredi de décembre les ‘électeurs présidentiels’ votent pour élire
officiellement le Président et le vice-président. Le système par lequel est élu le président américain
peut conduire, exceptionnellement, au fait que la majorité des "électeurs présidentiels" ne coïncide
pas avec la majorité populaire (1876 Tilden/Hayes, 1888 Cleveland/Harrisson, 2000 Bush/Gore). En
1960 118 000 voix seulement séparaient Kennedy de Nixon (en faveur de Kennedy) et un léger
déplacement de voix au Texas et en Illinois aurait assuré à Nixon une majorité de grands Électeurs. En
2000 500 000 voix séparaient Al Gore de George W. Bush (en faveur d’Al Gore) et un déplacement de
quelques centaines de voix en faveur d’Al Gore en Floride aurait permis l'élection de celui-ci.
Les Grands Électeurs qui sont au nombre de 538 se réunissent pour élire le président et le candidat qui
aura la majorité de 270 voix sera le président élu des États- Unis d’Amérique. Les résultats officiels sont
proclamés le 6 janvier et le Président élu prête le serment constitutionnel, sur la Bible et devant le Chief
justice (Président de la Cour Suprême), le 20 janvier.
Les pouvoirs présidentiels sont assez mal définis par la Constitution. Ils sont aujourd'hui considérables,
même si le Président doit partager certains de ses pouvoirs avec le Congrès.
À la fois Chef d'État et Chef de gouvernement, et donc Chef de l'Administration fédérale, Commandant
en chef des Forces armées, Chef de la Diplomatie, le Président des États-Unis est le seul à décider, après
avoir éventuellement recueilli l'avis de ses "ministres" que sont les Secrétaires d'État, qu'il nomme
(avec l'accord du Sénat) et révoquent librement.
L'ensemble des Secrétaires d'État, placés à la tête des "ministères" (départements), constitue le
Cabinet qui se réunit sous la présidence du Président quand celui-ci le souhaite. Le Cabinet n'est pas
un véritable "gouvernement", il n'a pas d'existence constitutionnelle. De fait, le rôle le plus important
est joué par le kitchen cabinet, qui est composé librement de conseillers politiques et/ou de
responsables administratifs.
1- En matière législative
Le Président peut convoquer le Congrès, ou l'une des deux chambres, en session extraordinaire, et fixer
la date de leur ajournement en cas de désaccord entre elles à ce sujet. De fait les chambres siégeant
quasiment en permanence, avec de simples suspensions dont elles décident conjointement, cette
faculté est de peu d'importance.
b- L'initiative législative
Le Président peut informer "périodiquement le Congrès sur l'état de l'Union’, et recommander ‘à son
attention toute mesure qu'il jugera nécessaire et opportune’ ; cela lui permet d'exercer un véritable
pouvoir d'initiative législative (chief legislator).
Le message sur l'état de l'Union, qui est devenu annuel et qui est lu par le Président lui-même, permet
de présenter des projets législatifs très détaillés, qui seront ensuite formellement repris comme bills
(lois) par des ‘amis’ membres du Congrès.
Les autres messages présidentiels, éventuellement plusieurs par mois et qui sont lus par les secrétaires
des chambres, sont accompagnés de bills formellement rédigés.
c- Le droit de veto
Le Président dispose d'un droit de veto. Le bill voté en termes identiques par les deux chambres est
soumis au Président pour être promulgué dans les dix jours.
Avant la signature de promulgation, le bill peut être renvoyé avec un message explicatif (message veto)
devant le Congrès qui peut renverser le veto par un vote à la majorité des 2/3 dans chaque chambre.
Le veto présidentiel ne peut porter que sur l'intégralité du texte. Le veto présidentiel peut également
être opposé à toute résolution et à tout vote parlementaire, sauf les votes portant sur l'ajournement
des chambres et les amendements constitutionnels.
Le Président dispose encore du pocket veto (veto de poche) en refusant de signer un bill qui lui a été
transmis dans les dix jours précédant l'ajournement du Congrès, ce qui met fin à la procédure législative
(le bill devient dépassé) sans qu'il lui soit nécessaire de se justifier devant le Congrès et sans que son
veto puisse être renversé.
(Le Congrès, par une loi du 9 avril 1996, avait accordé au président un nouveau veto, un veto sélectif
(Line Item veto, sélective veto) qui lui permettait de s'opposer aux dispositions particulières incluses
dans l'intérêt de certains groupes de pression par les parlementaires dans les lois de finances. Ce veto
sélectif a été utilisé pour la première fois par le président Clinton le 11 août 1997. Mais la Cour suprême
a jugé qu'il n'était pas constitutionnel dans son arrêt du 25 juin 1998.
Le Président dispose d'un moyen de défense face au Congrès et au pouvoir judiciaire : il peut refuser
de répondre à leur demande en invoquant le secret d'État. Ce privilège de l'exécutif est constitutionnel,
mais ne peut être invoqué pour dissimuler des preuves dans un procès criminel.
2- En matière administrative
En tant que Chef de l'Administration fédérale le Président des États-Unis dispose du pouvoir de
nommer, avec l'accord du Sénat, les agents fédéraux et de les révoquer sous la réserve de respecter les
règles de la fonction publique et par exception avec l'accord du Sénat. Sur habilitation du Congrès le
Président est chargé de la permanente réorganisation de l'administration fédérale si c'est le Congrès
qui est compétent pour légiférer sur l'organisation administrative elle-même : création de nouvelles
administrations, d'agences exécutives et de commissions fédérales autonomes - les mesures
d'application relevant de la Présidence.
— mais, par extension coutumière, il dispose en plus d'un pouvoir réglementaire autonome très
important (executive orders, executive agreement, proclamations) ; et sur habilitation du Congrès, qui
peut être permanente, il peut disposer de pouvoirs spéciaux en temps de guerre ou de crise ; la Cour
Suprême considère que l'habilitation est constitutionnelle, qui s'analyse comme étant une extension
de la compétence présidentielle d'exécution des lois, si elle fixe les critères et les limites de l'action
présidentielle.
3- En matière diplomatique
- le Sénat donne son autorisation à la nomination des ambassadeurs et son accord, à la majorité
qualifiée des 2/3, à la conclusion des traités.
Mais le Président étant l'unique représentant de l'Union dans ses rapports avec les puissances
étrangères, c'est lui qui reconnaît ou non les gouvernements étrangers et qui étant le chef de la
diplomatie contrôle celle-ci par l'intermédiaire du Secrétaire d'État chargé du State Department
(ministère des Affaires étrangères) et par l'utilisation éventuelle de chargés de mission. Le Président
ayant, d'autre part, le pouvoir de signer des executive agreements, accords en forme simplifiée ayant
la même valeur juridique que les traités (, ce qui le dispense de l'accord du Sénat à la majorité qualifiée,
dispose d'un large pouvoir discrétionnaire pour mener sa diplomatie.
4- En matière militaire
Le Président est "commandant en chef des forces de terre et de mer des États-Unis, ainsi que des
milices des différents États, lorsqu'elles seront requises pour le service des États-Unis". C'est lui qui
propose au Congrès le budget militaire, qui nomme les responsables militaires et contrôle les
nombreuses administrations de défense, qui veilleà l'adoption et à l'exécution des lois militaires. C'est
le Président qui décide de l'engagement des forces armées et de l'utilisation des moyens.
Mais la déclaration formelle de guerre ou l'autorisation d'utiliser durablement les forces armées relève
de la compétence du Congrès.
Le pouvoir judiciaire américain est assez complexe du fait de l'existence d'un fédéralisme dualiste qui
accorde aux États fédérés les compétences de droit commun et àl'État fédéral des compétences
d'attribution. La philosophie politique dominante, le libéralisme politique et économique, favorise le
développement d'un pluralisme institutionnel dans l'organisation judiciaire .Les tribunaux fédéraux ont
une compétence exclusive en matière fédérale et une compétence concurrente avec les États fédérés.
Au sommet de l’ordre judiciaire de l’État fédéral se situe la Cour Suprême des États-Unis.
A- Composition de la Cour
Le nombre des juges de la Cour a varié de 6 à 10 depuis 1789. Il est actuellement de9. Ils sont
nommés par le Président des États-Unis avec l'accord du Sénat, qui soumet les candidats au contrôle
rigoureux, politique et moral, d'une de ses commissions. Une fois nommée le magistrat est inamovible,
il peut démissionner, mais il ne peut être révoqué que par l'impeachment.
La Cour comprend un Président, le Chief Justice of the United States, qui est nommé par le Président
avec l'accord du Sénat et qui est protocolairement le deuxième personnage de l'État fédéral avant le
vice-président, et huit magistrats conseillers (Associate Justices).
La Cour Suprême s'est accordé le pouvoir de prononcer l'inconstitutionnalité d'une loi fédérale en 1803
par le célèbre arrêt Marbury v. Madison, sous la présidence duChief Justice John Marshall. En
conséquence, elle est également compétente pour apprécier la constitutionnalité des lois des États par
rapport à la Constitution fédérale et/ou à la législation fédérale
La Cour Suprême est évidemment compétente pour apprécier la validité des actes administratifs
fédéraux par rapport à la Constitution et par rapport aux lois fédérales.
Selon certains commentateurs la place de la Cour Suprême dans le système constitutionnel américain
permettrait de dire que les États-Unis connaissent un "gouvernement des juges.
I- Le bipartisme américain
L'origine du bipartisme américain est historique. Son rôle est essentiel dans le fonctionnement des
institutions. Bien que les partis américains ne soient pas des partis idéologiques au sens où on l'entend
parfois en France des différences idéologiques existent bien entre le parti démocrate qui est
traditionnellement le parti des minorités sociologiques, catholique, noire, hispanique, des syndicats et
des lower middle classes alors que le parti républicain est le parti des whasps (whites, anglo-saxons,
protestants), des entrepreneurs et de la upper class. Même si, pour des raisons électoralistes évidentes,
les deux partis essaient de séduire la masse des classes moyennes, il y a autant de différences
idéologiques entre l'aile gauche (liberals) du parti démocrate et l'aile droite du parti républicain (ultra-
conservatives) qu'entre le Parti socialiste (social- démocrate) et le Front national en France.
C'est le Parti démocrate qui est en principe le parti de l'égalité raciale, du libéralisme en matière de
mœurs, de la politique d’intervention sociale. Le parti républicain est en principe le parti de l'ordre et
de l’initiative individuelle, qui entend que les États-Unis assument pleinement leur rôle de première
puissance mondiale.
Il existe aux États-Unis un nombre considérable de groupes de pression «( pressure groups), du niveau
local au niveau fédéral, que leurs pressions soient politiques, morales ou économiques. Les groupes de
pression les plus puissants, parce que les plus riches, sont évidemment les groupes professionnels
del'agriculture et de l'industrie ainsi que les syndicats ouvriers.
Les groupes font pression en agissant à la fois sur l'opinion publique, sur les partis et sur les
gouvernants. Les sommes dépensées par l'intermédiaire des médias pour influencer l'opinion sont
considérables. Celles qui sont utilisées pour le financement des partis sont également considérables.
C'est pour essayer de réglementer des financements qui étaient occultes que le Federal Elections
Campaign Act a été adopté en 1974, qui prévoit notamment un financement public pour les élections
présidentielles, ce qui entraîne un plafonnement des financements privés. Toutefois, les candidats des
deux grands partis peuvent, sans plafond, financer sur leurs fonds personnels leur campagne
électorale.
Les contributions des groupes de pression doivent passer par les political action committees (PAC)
chargés de collecter publiquement les fonds, leur nombre est passé de600 en 1974 à 4000 aujourd'hui,
et l'intervention des pressure groups a ainsi été légalisée.
Pour la présidentielle de 2008 le candidat démocrate Barack Obama, qui a été élu, a renoncé au
financement public, ce qui lui a permis d'obtenir des lobbies et des militants, en pleine crise financière
mondiale, des sommes considérables (un milliard de dollars), deux fois plus que son concurrent
républicain Mc Cain.
Les pressions sur les gouvernants utilisent la technique du lobbying, qui consiste pour un groupe à
"faire les couloirs" des administrations et des assemblées parlementaires. Les principaux lobbies ont
un bureau à Washington. Les lobbyistes préparent eux-mêmes des propositions de lois, qu'ils font
adopter et dont ils suivent l'exécution.
CHAPITRE III : LE RÉGIME MIXTE DE LA Vème REPUBLIQUE
FRANCAISE :
La Vème République échappe aux typologies classiques des différents régimes démocratiques. Conçue
à l’origine comme un régime parlementaire dans lequel les pouvoirs de l’exécutif sont renforcés, elle
est devenue un régime de type semi- présidentialiste depuis le référendum de1962 qui a instauré
l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. La Vème République apparaît donc
comme un régime hybride présentant simultanément certaines des caractéristiques propres au régime
présidentiel et d’autres issus du régime parlementaire.
C’est cette originalité de la Constitution française qui explique l’effacement temporaire de la fonction
présidentielle au profit du Premier ministre dans les périodes dites de cohabitation. Des révisions
constitutionnelles ont pu accentuer relativement l’aspect présidentialiste du régime
I- Le pouvoir exécutif.
La Vème République est dotée d’un exécutif renouvelé au sein duquel deux institutions se partagent le
pouvoir : le président de la République et le gouvernement.
L’organe exécutif que l’on a pu qualifier de dyarchique témoigne du caractère mixte du régime
politique. Le gouvernement est un cabinet de type parlementaire, en revanche le président rappelle
son homologue américain.
A- Le président
Le statut du président correspond a sa condition depuis son élection jusqu’à la prochaine élection. Il
dispose d’un statut privilégié du fait qu’il est élu au suffrage universel direct depuis 1962.
1- Election présidentiel
L’article 6 de la constitution prévoit que le président de la République est élu pour 5 ans au suffrage
universel direct, cet article a fait l’objet de deux révisions constitutionnelles depuis 1958, la première à
l’issu du referendum de 1962 et la seconde à l’issu d’un autre referendum en 2000.
La loi du 6 novembre 1962 pose des conditions de forme, l’essentiel demeure le soutient d’un parti
politique. Les conditions de fond sont peu nombreuses, il faut la nationalité française, la majorité
d’éligibilité fixée à 23 ans et la dignité morale.
Le mode de scrutin est simple, il s’applique à l’ensemble de la France, c’est un scrutin majoritaire
uninominal de deux tours.
- Le premier tour, selon l’article 7 alinéa premier de la constitution le président dela république
est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés, les partis politiques présentent leurs candidats, et
celui qui aura la majorité absolue sera élu président. Cependant, il est assez difficile pour un candidat
d’acquérir cette majorité à cette phase a cause du partage des voix des électeurs entre plusieurs
candidats.
- Le second tour se déroule le 14e jour suivant et ne concerne que deux candidats. Seuls peuvent
se présenter les deux candidats qui le cas échéant après retrait de candidat plus favorisé se trouve avoir
accueilli le plus grand nombre de suffrage au premier tour.
Généralement le second tour donne lieu à un combat gauche-droite à l’exception notable de 2002. Le
vainqueur est celui qui a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés.
Le premier cas de figure est organisé par l’article 68 de la constitution « le président de la république
n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ces fonctions qu’en cas de haute trahison ». Il
s’agit d’une responsabilité pénale particulière parce qu’elle déroge au principe du droit pénal, le
problème c’est que la haute trahison auquel il est fait référence est une infraction, mais qui n’est pas
défini. Personne ne peut dire avec précision ce que recouvre la haute trahison, on peut cependant
considérer qu’il s’agit d’un manquement grave à sa mission de président, peut-être une violation de la
constitution.
Finalement, la définition de l’infraction dépend de l’autorité compétente pour engager des poursuites
et l’article 68 prévoit la mesure d’engagement de la responsabilité pénale. Il s’agit des deux assemblés
statuant par un vote identique au scrutin public et à la majorité absolue des membres les composant.
L’instruction est confiée à une commission de magistrats professionnels (5 magistrats du siège de la
cour de cassation).
Le jugement relève de la haute cour de justice, elle n’a d’existence dans la constitution que pour le
président. Chacune des deux assemblés élit 12 membres titulaires et 6 suppléants ce qui fait 24
membres en tout. L’accusation est conduite par le procureur général près la cour de cassation. On peut
dire finalement que la solution adoptée est originale et elle est différente de celle qui a cour aux États-
Unis (une chambre accuse et l’autre juge). Le problème c’est que cette procédure n’a jamais été
engagée.
L’existence de cette procédure reste importante même si elle présente des allures politiques.
Le deuxième cas de figure est récent, il s’est concrétisé en 1998, il a été décidé d’instituer un tribunal
permanent qui a été fait par la signature du traité de Rome. Création d’une cour pénale internationale
qui est susceptible de juger le président de la République, elle a été instituée pour des conditions
particulières comme les crimes de génocides, aux crimes contre l’humanité, aux crimes de guerre et
aux crimes d’agression d’un autre pays. Il a fallu que l’on révise la constitution par la loi constitutionnelle
du 8 juillet 1999 ce qui a rendu possible la ratification du traité par le décret du 6 juin 2002.
L’article 19 énumère les pouvoirs propres du président, le texte constitutionnel semble justifier les
pouvoirs propres à partir de la fonction d’arbitre du président. Le texte met ainsi en exergue sa
prépondérance du chef de l’état au sein du régime politique. Après tout pour chacun de ses pouvoirs
le président a seulement la possibilité de solliciter une autre institution : le gouvernement, le
parlement, le conseil constitutionnel ou la nation.
Dans un régime parlementaire une telle prérogative ne doit pas surprendre, en France l’autorité
exclusive du président sur la nomination du premier ministre a rompu le lien qui existait de manière
exagérée entre les assemblés et le gouvernement. Le premier ministre tient toute son autorité de la
seule volonté du président qui n’a en plus bas besoin de consulter qui que ce soit. La seule règle qu’un
président ne saurait ignorer est cette règle du régime parlementaire, il ne peut nommer un premier
ministre en dehors de la majorité parlementaire.
Le droit de message est consacré par l’article 18qui prévoit que le président adresse simultanément
son message au président des deux assemblés, les membres du gouvernement et les parlementaires
se tiennent debout pendant la lecture, ensuite il n’ya aucun débat. Le problème de cette procédure est
son anachronisme comparé aux possibilités actuelles de communication. Désormais le droit de
message ne sert plus à grand-chose, en plus depuis 1993 les assemblés peuvent accueillir des chefs
d’État étranger. Généralement ce droit de message a été utilisé pour les grandes crises, pour le putsch
d’Alger, pour l’invasion du Koweït puis la guerre du golf, en 2003 après l’élection du J. Chirac.
Le président dispose du droit de dissolution, ainsi l’article 12 prévoit que «le président de la république
peut, après consultation du premier ministre et des présidents des assemblés, prononcé la dissolution
de l’assemblé nationale».
Ce droit permet au président de provoquer des élections anticipées quand ils le souhaitent. Les
consultations d’usage n’aboutissent qu’à des avis simples qui ne lient nullement le chef de l’État. La
seule limite au droit de dissolution est l’impossibilité pour le président d’y recourir dans 3 cas, pendant
l’intérim de la présidence (article 7 alinéa4), pendant la mise en œuvre de l’article 16 et lorsqu’une
dissolution est déjà intervenue il y a moins d’un an (c’est l’application de l’adage « dissolution sur
dissolution nouvelle »). Le motif de la dissolution est laissé à la libre appréciation du président.
Tout d'abord, il faut savoir que les anciens présidents de la république sont automatiquement membres
de droit du conseil constitutionnel (article 56 alinéa 2). Pendant ces fonctions le président entretient
deux types de rapports avec le conseil, d’abord il nomme trois membres à raison d’un tous les trois ans
et surtout il désigne le président du conseil constitutionnel lui-même.
Il nomme aussi sur proposition du président du conseil le secrétaire général du conseil constitutionnel
(il prépare les décisions, en outre il reçoit leur prestation de serment). En revanche il ne peut demander
à un membre de partir.
L’autre relation entre le président et le conseil est la saisine. Le président de la République peut saisir
le conseil constitutionnel pour vérifier la conformité d’un traité à la constitution (article 54 de la
constitution), il peut aussi saisir le conseil pour contrôler la constitutionnalité des lois ordinaires (article
61 alinéa 2).
4- Le recours au référendum
Le référendum législatif (article 11), il s’agit d’une procédure exceptionnelle d’adoption de la loi par les
citoyens à l’initiative du président. « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par
ces représentants ou par la voie du referendum », cet article a consacré deux voies possibles soit on
passe par l’Assemblée nationale soit par referendum.
Les conditions de fond : d'une part, il faut qu’il existe une menace grave et immédiate, terrorisme,
invasion, coup d’État ou encore grève générale à caractère insurrectionnel. Qui touche aux institutions
de la république, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses
engagements internationaux. D'autre part, c’est le cas de l’interruption du fonctionnement régulier des
pouvoirs publics constitutionnels.
Les conditions de formes : le président doit préalablement accomplir 2 formalités, d’abord il doit
officiellement informer le premier ministre, mais aussi le président des assemblés parlementaire et le
conseil constitutionnel. L’article 16 ne requiert que des avis simples. Il en informe la nation par un
message.
Quand les pouvoirs sont partagés, l’acte du président requiert le contreseing d’un ministre ou du
premier ministre (article 19 de la constitution). Quand un acte nécessite un contreseing, le président
signe, mais aussi le ministre. Cela enlève la responsabilité politique du président. Le domaine partagé
est beaucoup plus difficile a cerné, car il abougébouge en fonction des personnalités qui ont rempli les
fonctions en question.
1- Le président et le gouvernement
Il s’agit des pouvoirs qui portent sur le gouvernement et qui nécessitent la collaboration du président
avec le gouvernement.
La signature des actes réglementaires, l’article 13 alinéa 1 prévoit que « le président de la république
signe les ordonnances et les décrets délibérés en conseil des ministres ».
Les décrets délibérés en conseil des ministres sont signés par le président. Notant qu’un décret pris en
conseil des ministres ne peut être modifié qu’en conseil des ministres
Le conseil des ministres symbolise l’unité du pouvoir exécutif, le président préside etle gouvernement
l’entoure. C’est le président qui convoque le conseil et qui fixe sa composition ainsi que l’ordre du jour.
Tous les projets de lois, les ordonnances et les décrets y sont délibérés et approuvés.
2- Le président et le parlement
C’est le président qui convoque le parlement en session extraordinaire article 30 ou en congrès article
89. Le président dispose aussi de l’initiative en matière de révision constitutionnelle et il promulgue les
lois constitutionnelles.
L’article 10 alinéa 1 de la constitution prévoit que le président promulgue la loi dans les 15 jours. Le
président laisse un certain délai pour les saisines. L’article 10 permet au président de demander une
seconde délibération. Cette technique permet de rectifier une erreur ou d’anticiper une censure du
conseil, quoi qu’il en soit on continu la procédure législative.
La constitution donne au président dans son article 17 un droit de grâce, ce droit lui permet de modifier
les conditions d’exécution d’une peine à laquelle une personne a été condamnée. Le droit de grâce
constitue l’ultime recours en cas de peine de mort. Ledroit de grâce efface la peine alors que l’amnistie
efface l’infraction.
En matière de diplomatie le président et le chef c’est lui qui mène la politique étrangère. Il est le garant
du respect des traités (article 5), il accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires (article
14). En matière de faits majoritaires, la politique étrangère est maitrisée par le président, ce fut le cas
de De Gaules, de Mitterrand, ce fut même le cas de Jacques Chirac. En période de cohabitation il faut
l’accord des deux.
B- Le gouvernement.
Le gouvernement est un collège composé de ministres et dirigé par le premier ministre. En France le
président ne fait pas partie du gouvernement.
1- le statut du gouvernement
Il y a 4 catégories de ministres :
— Le ministre
-Le ministre délégué c’est tout simplement un ministre qui bénéficié d’une délégation mais depuis le
deuxième gouvernement Mauroi la fonction de ministre délégué est devenue autonome.
-Le secrétaire d’État c’est le dernier degré, c’est comme un apprentissage des fonctions
gouvernementales. Il reçoit des instructions des ministres et sa participation au conseil des ministres
est aléatoire. Des réunions interministérielles sont parfois organisées, le premier ministre réunis
également un comité interministériel, quant au président il convoque parfois un conseil restreint quand
il veut et avec qui il veut.
Le conseil des ministres se réunit chaque semaine, l’ordre du jour est fixé par le président. Un ministre
ne peut pas être en même temps membre du conseil constitutionnel, du conseil économique et social,
du CSA, et plus généralement fonctionnaire. Le cumul avec un mandat local est autorisé, mais pas avec
un mandat national. Un ministre ne peut pas en même temps être président de la République,
parlementaire européen ou parlementaire national, si cela se produit il faut quitter son ancienne
fonction, il n’est pas non possible de cumuler avec une activité privée.
C’est par le gouvernement qu’est exercé l’essentiel du pouvoir, mais on doit distinguer entre le
gouvernement dans son ensemble et le premier ministre
La mission essentielle du gouvernement est d’assurer l’exécution des lois, c'est-à-dire la vie de l’État.
La disposition fondamentale c’est l’article 20 de la constitution « le gouvernement détermine et conduit
la politique de la nation ». L’alinéa 2 de cet article donne au gouvernement les moyens de le faire, « il
dispose de l’administration et de la force armée ».
Chaque ministre est le chef hiérarchique des services placés sous sa responsabilité. En tant que chef
de service chaque ministre dispose du pouvoir réglementaire. Grâce à cela les ministres peuvent faire
fonctionner les services publics. Ensuite le gouvernement dirige la majorité parlementaire, celle qui est
censée le soutenir.
Le premier ministre est celui qui assure la gestion quotidienne de l’État pourtant la constitution ne lui
accorde pas un titre particulier et ne dit pas clairement qu’il est le chef du gouvernement, l’article 20 «
le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation », article 21 « le premier ministre dirige
l’action du gouvernement »
A-Composition et élection
L’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, est composée de 577 membres élus au
suffrage universel direct majoritaire uninominal à deux tours, et ce, selon la règle de la représentation
proportionnelle. Pour se présenter au deuxième tour, le candidat doit avoir obtenu 12,5 au moins des
voix des électeurs lors du premier tour. Cette règle favorise la bipolarisation de la vie politique.
Le Sénat est composé de 346 membres élus au suffrage universel indirect, les sénateurs sont les élus
des élus ceux sont les seules élections ou il y’a obligation de vote. Les sénateurs représentent les
Départements, les collectivités d’Otres mer et les Français établis hors la France. Ils sont élus pour 9
ans et ont la garantie d’aller au bout de leur mandat puisque le Sénat ne peut être dissous. En outre,
son renouvellement s’effectue par tiers tous les 3 ans ce qui lui assure une certaine continuité.
Pour y être candidat, il faut avoir 35 ans et il y a quelques fonctions qui sont incompatibles avec une
telle candidature.
B- La fonction du parlement
Le parlement a deux fonctions, d’abord la fonction législative qui constitue sa fonction historique, mais
qui lui échappe plus en plus ensuite sa fonction de contrôle qui est devenu sa fonction principale.
1- La fonction législative
a- Le domaine de la loi
Les tendances de la rationalisation du parlement visant à faire régresser sa domination et ses abus
constitutionnels comme lors de la IIIe et la IVe République, ont conduit à la détermination exclusive du
domaine de légifération, ce qui permet Au Gouvernement d’avoir les mains libres. Cette logique a
pénétré la constitution du 4 octobre 1958 dans les articles 34 et 37.
L’article 34 énumère les matières relevant du domaine de la loi. Et l’article 37 précise que toutes les
autres matières ont un caractère réglementaire.
Le parlement vote la loi, mais l’initiative des lois appartient concurremment au premier ministre et au
membre du parlement, lorsque le texte est proposé par le premier ministre c’est un projet de loi,
lorsque c’est un parlementaire on parle de proposition de loi. En fait, l’écrasante majorité des lois est
d’origine gouvernementale, c'est-à-dire, des projets de lois.
La loi est votée par la majorité dans chacune des deux chambres, en cas de désaccord, le premier
ministre provoque une commission mixte paritaire pour le résoudre, si la commission échoue, le
gouvernement peut demander à l’Assemblée nationale de trancher, dont l’assemblée prime sur le
Sénat en statuant en permanence.
2- La fonction de contrôle
- Les questions parlementaires : Les parlementaires peuvent poser des questions écrites ou
orales au gouvernement. La question écrite est une demande de renseignement adressé par un
parlementaire au membre du gouvernement qui doit répondre dans un délai d’un mois. Pour les
questions orales une séance par semaine au moins est réservée par priorité aux questions des
membres du parlement et aux réponses du gouvernement.
La responsabilité du gouvernement est organisée par l’article 49 de la constitution elle peut être
engagée
Le conseil se compose de 9 membres nommés, mais il ne faut pas oublier les membres de droits
(anciens présidents) avec un renouvellement par tiers tous les 3 ans qui sont nommés pour 9 ans.
Le conseil constitutionnel et selon les dispositions des articles 7, 16 , 41, 54, 58, 19 , 60, 61 est
compétent lors de la situation de vacance ou empêchement, il est consulté pour avis, il tranche en ce
qui concerne les irrecevabilités constitutionnelles, le contrôle de constitutionnalité des traités,
l’élection du président (opération et contestations), les contestations pour les élections parlementaires,
les opérations du referendum, et le contrôle de constitutionnalité des lois.
Notant que le conseil est de plus en plus saisi, mais avec le bloc il a étendu le champ de ces
compétences, mais il a aussi développé son pouvoir par les réserves d’interprétation.
Depuis son indépendance, le Maroc a connu, au cours d’une période de 10 ans, l’adoption de 3
constitutions : celle de 1962, de 1970 et de 1972. Par la suit, deux révisions constitutionnelles ont été
approuvées par referendum en 1992 et 1996. Et selon une nouvelle vision, le Maroc à opté pour la
mise en place d’une nouvelle constitution à la suite des mouvements populaires dans les pays arabes.
Cette constitution qui a été adoptée par referendum le 31 juillet 2011, comporte des innovations jugées
importantes dans le sens ou elle a reformulé l’organisation et les compétences, ainsi que les relations
entre pouvoirs publics suivant une nouvelle architecture.
Selon la constitution de 31 juillet 2011, le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique,
parlementaire et sociale. Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l’équilibre
et la collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes
de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. La nation
s’appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en l’occurrence la religion musulmane
modérée, l’unité nationale aux affluents multiples, la monarchie constitutionnelle et le choix
démocratique.
I – Le Roi
A- statut
D’après les dispositions de l’Article 41 Le Roi, Amir Al Mouminine, veille au respect de l’Islam. Il est le
Garant du libre exercice des cultes. Il préside le Conseil supérieur des Oulémas, chargé de l’étude des
questions qu’Il lui soumet. Le Roi exerce par dahirs les prérogatives religieuses inhérentes à l’institution
d’Imarat Al Mouminine qui Lui sont conférées de manière exclusive.
Le Roi, est le Chef de l’État, son Représentant suprême, Symbole de l’unité de la Nation, Garant de la
pérennité et de la continuité de l’État et Arbitre suprême entre ses institutions. Il veille au respect de
la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix
démocratique et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens, et des collectivités, et au respect
des engagements internationaux du Royaume. Il est le Garant de l’indépendance du Royaume et de
son intégrité territoriale dans ses frontières authentiques.
La Couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en
fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de sa Majesté le Roi
Mohammed VI, à moins que le Roi ne désigne, de Son vivant, un successeur parmi Ses fils, autre que
Son fils aîné. Lorsqu’il n’y a pas de descendants mâles en ligne directe, la succession au Trône est
dévolue à la ligne collatérale mâle la plus proche et dans les mêmes conditions.
Si le Roi est mineur (ayant moins de 18 ans), un Conseil de Régence exerce les pouvoirs et les droits
constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la révision de la Constitution. Le Conseil de Régence
fonctionnera comme organe consultatif auprès du Roi jusqu’au jour où il aura atteint l’âge de vingt ans
accomplis2. La personne du Roi est inviolable, et respect Lui est dû.
Les pouvoirs du Roi sont prépondérants est diversifiés. On peut distinguer entre ses pouvoirs de
nomination, ceux à l’égard du parlement et du gouvernement, ses pouvoirs judiciaires et les pouvoirs
en matière diplomatique et militaire
Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des
membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats. Sur proposition du Chef du
Gouvernement, Il nomme les membres du gouvernement. Le Roi peut, à Son initiative, et après
consultation du Chef du Gouvernement, mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du
gouvernement.
Le Chef du Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs
membres du gouvernement du fait de leur démission individuelle ou collective. A la suite de la
démission du Chef du Gouvernement, le Roi met fin aux fonctions de l’ensemble du gouvernement.
Le Roi préside le Conseil des ministres composé du Chef du Gouvernement et des ministres. Le Conseil
des ministres se réunit à l’initiative du Roi ou à la demande du Chef du Gouvernement. Le Roi peut, sur
la base d’un ordre du jour déterminé, déléguer au Chef du Gouvernement la présidence d’une réunion
du Conseil des ministres (Art 48).
Le Conseil des ministres délibère des questions les plus importantes3 telles que : les orientations
stratégiques de la politique de l’État, les projets de révision de la Constitution, les projets de lois
organiques, les orientations générales du projet de loi de finances, les projets de textes relatifs au
domaine militaire, la déclaration de l’état de siège et de Laguerre, le la nomination, sur proposition du
Chef du Gouvernement et à l’initiative du ministre concerné, aux emplois civils de wali de Bank Al
Maghrib, d’ambassadeur, de wali et de gouverneur, et des responsables des administrations chargées
de la sécurité intérieure du Royaume, ainsi que des responsables des établissements et entreprises
publics stratégiques....
2- En matière législative
Le Roi promulgue la loi dans les trente jours qui suivent la transmission au gouvernement de la loi
définitivement adoptée par le parlement. La loi ainsi promulguée doit faire l’objet de publication au
Bulletin officiel du Royaume dans un délai n’excédant pas un mois, courant à compter de la date du
dahir de sa promulgation.
b- La dissolution du parlement
Le Roi peut dissoudre, par dahir, les deux Chambres du Parlement ou l’une d’elles après avoir consulté
le Président de la Cour Constitutionnelle et informé le Chef du Gouvernement, le Président de la
Chambre des Représentants et le Président de la Chambre des Conseillers. La dissolution a lieu après
message adressé par le Roi à la Nation.
a- En matière militaire
Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales. Il nomme aux emplois militaires et peut
déléguer ce droit.
b- En matière diplomatique
le Roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux.
Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de Lui. Il
signe et ratifie les traités.
Toutefois, les traités de paix ou d’union, ou ceux relatifs à la délimitation des frontières, les traités de
commerce ou ceux engageant les finances de l’État ou dont l’application nécessite des mesures
législatives, ainsi que les traités relatifs aux droits et libertés individuelles ou collectives des citoyennes
et des citoyens, ne peuvent être ratifiés qu’après avoir été préalablement approuvés par la loi.
Le Roi peut soumettre au Parlement tout autre traité avant sa ratification. Si la Cour Constitutionnelle,
saisie par le Roi ou le Président de la Chambre des Représentants ou le Président de la Chambre des
Conseillers ou le sixième des membres de la première Chambre ou le quart des membres de la
deuxième Chambre, déclare qu’un engagement international comporte une disposition contraire à la
Constitution, sa ratification ne peut intervenir qu’après la révision de la Constitution.
5- En matière judiciaire
Le Roi préside le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, il approuve par dahir la nomination des
magistrats par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. Il exerce le droit de grâce.
6- Pouvoirs exceptionnels
Lorsque l’intégrité du territoire national est menacée ou que se produisent des événements qui
entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles, le Roi peut, après avoir
consulté le Chef du Gouvernement, le président de la Chambre des Représentant, le président de la
Chambre des Conseillers, ainsi que le Président de la Cour Constitutionnelle, et adressé un message à
la nation, proclamer par dahir l’état d’exception. De ce fait, le Roi est habilité à prendre les mesures
qu’imposent la défense de l’intégrité territoriale et le retour, dans un moindre délai, au fonctionnement
normal des institutions constitutionnelles.
Le Parlement ne peut être dissous pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Les libertés et droits
fondamentaux prévus par la Constitution demeurent garantis. Il est mis fin à l’état d’exception dans les
mêmes formes que sa proclamation, dès que les conditions qui l’ont justifié n’existent plus.
II – Le Parlement :
Le Parlement marocain est composé de deux Chambres, la Chambre des Représentants et la Chambre
des Conseillers. Leurs membres tiennent leur mandat de la Nation. Leur droit de vote est personnel et
ne peut être délégué. L’Opposition est une composante essentielle des deux Chambres. Elle participe
aux fonctions de législation et de contrôle telles que prévues.
La chambre des représentants est composée actuellement de 395 membres élus pour cinq ans au
suffrage universel direct. La législature prend fin à l’ouverture de la session d’octobre de la cinquième
année qui suit l’élection de la Chambre.
La Chambre des Conseillers comprend au minimum 90 membres et au maximum 120, élus au suffrage
universel indirect pour six ans, ils représentent les collectivités territoriales, les chambres et
organisation professionnelles et les salarier.
Le Parlement siège pendant deux sessions par an. Le Roi préside l’ouverture de la première session qui
commence le deuxième vendredi d’octobre. La seconde session s’ouvre le deuxième vendredi d’avril.
Lorsque le Parlement a siégé quatre mois au moins, au cours de chaque session, la clôture peut être
prononcée par décret.
Le Parlement peut être réuni en session extraordinaire, soit par décret, soit à la demande du tiers des
membres de la Chambre des Représentants ou de la majorité de ceux de la Chambre des Conseillers.
Les sessions extraordinaires du Parlement se tiennent sur la base d’un ordre du jour déterminé. Lorsque
ce dernier est épuisé, la session est close par décret.
Le Parlement tient des réunions communes de ses deux Chambres, en particulier dans les cas suivants
: L’ouverture par le Roi de la session parlementaire, le deuxième vendredi du mois d’octobre, et
l’adresse des messages Royaux destinés au Parlement, L’adoption de la révision de la Constitution
conformément aux dispositions de l’article 174, Les déclarations du Chef du Gouvernement, La
présentation du projet de loi de finances annuel, Les discours des Chefs d’État et de Gouvernement
étrangers.
B- Commission parlementaires
Le parlement forme des commissions parlementaires permanentes qui délibèrent sur les projets et les
propositions de lois et jouent un rôle dans le suivi de l’action gouvernementale. Les ministres ont accès
à chaque Chambre et à leurs commissions. Ils peuvent se faire assister de commissaires désignés par
eux.
Outre les Commissions permanentes, peuvent être créées à l’initiative du Roi ou à la demande du tiers
des membres de la Chambre des Représentants, ou du tiers des membres de la Chambre des
Conseillers, au sein de chacune des deux Chambres, des commissions d’enquête formées pour recueillir
les éléments d’information sur des faits déterminés ou sur la gestion des services, entreprises et
établissements publics, et soumettre leurs conclusions à la Chambre concernée.
Il ne peut être créé de commission d’enquête lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires
et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours. Si une commission a déjà été créée, sa mission
prend fin dès l’ouverture d’une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création. Les
commissions d’enquête ont un caractère temporaire. Leur mission prend fin par le dépôt de leur
rapport auprès duBureau de la Chambre concernée, et, le cas échéant, par la saisine de la justice par
le Président de ladite Chambre.
C- Commission parlementaires
Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il vote les lois, contrôle l’action du gouvernement et évalue
les politiques publiques.
Une loi d’habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en vue d’un objectif
déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les décrets
entrent en vigueur dès leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme du délai fixé par la loi
d’habilitation, à la ratification du Parlement. La loi d’habilitation devient caduque en cas de dissolution
des deux Chambres du Parlement ou de l’une d’entre elles.
Le domaine de la loi est déterminé par l’Article 71 de la constitution. il comprend également d’autres
matières qui lui sont expressément dévolues dans ‘autres articles. Le Parlement est aussi habilité à
voter des lois-cadres concernant les objectifs fondamentaux de l’activité économique, sociale,
environnementale et culturelle de l’État. Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi
appartiennent au domaine réglementaire.
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement par les deux Chambres du Parlement
pour parvenir à l’adoption d’un texte identique.
La Chambre des Représentants délibère la première sur les projets de loi et sur les propositions de loi
initiées par ses membres, la Chambre des Conseillers délibère en premier sur les propositions de loi
initiées par ses membres. Une Chambre saisie d’un texte voté par l’autre Chambre, délibère sur le texte
tel qu’il lui a été transmis. La Chambre des Représentants adopte en dernier ressort le texte examiné.
Le vote ne peut avoir lieu qu’à la majorité absolue des membres présents, lorsqu’il s’agit d’un texte
concernant les collectivités territoriales et les domaines afférents au développement régional et aux
affaires sociales.
Le Roi nome le premier Ministre et les ministres après proposition de celui-ci. Une fois désignés, le Chef
du Gouvernement présente et expose devant les deux Chambres du Parlement réunies, le programme
qu’il compte appliquer. Ce programme doit dégager les lignes directrices de l’action que le
gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l’activité nationale. Ce programme fait
l’objet d’un débat devant deux Chambres. Il est suivi d’un vote à la Chambre des Représentants. Le
Gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des Représentants, exprimée
par le vote de la majorité absolue des membres composant ladite Chambre, en faveur du programme
du Gouvernement.
Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif. Sous l’autorité du Chef du Gouvernement, Il met en œuvre
son programme gouvernemental, assure l’exécution des lois, dispose de l’administration et supervise
l’action des entreprises et établissements publics.
1- Le Chef du Gouvernement
Le Chef du Gouvernement exerce le pouvoir réglementaire et peut déléguer certains de ses pouvoirs
aux ministres. Les actes réglementaires du Chef du Gouvernement sont contresignés par les ministres
chargés de leur exécution.
Le Chef du Gouvernement nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et aux hautes
fonctions des établissements et entreprises publics, Il peut déléguer ce pouvoir.
2- Le Conseil du Gouvernement
• des projets de loi, dont le projet de loi de finances, avant leur dépôt au bureau de la Chambre
des Représentants
Les ministres sont responsables, chacun dans le secteur dont il a la charge et dans le cadre de la
solidarité gouvernementale, de la mise en œuvre de la politique du gouvernement. Les ministres
accomplissent les missions qui leur sont confiées par le Chef du Gouvernement. Ils en rendent compte
en Conseil de Gouvernement. Ils peuvent déléguer une partie de leurs attributions aux Secrétaires
d’État. Les membres du gouvernement sont pénalement responsables devant les juridictions du
Royaume pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
IV – Le Pouvoir Judiciaire
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Le Roi est le garant
de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Les jugements sont rendus et exécutés au nom du Roi et en
vertu de la loi.
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire qui est présidé par le Roi, veille à l’application des garanties
accordées aux magistrats, notamment quant à leur indépendance, leur nomination, leur avancement,
leur mise à la retraite et leur discipline.
A son initiative, il élabore des rapports sur l’état de la justice et du système judiciaire, et présente des
recommandations appropriées en la matière. A la demande du Roi, du Gouvernement ou du Parlement,
le Conseil émet des avis circonstanciés sur toute questions rapportant à la justice, sous réserve du
principe de la séparation des pouvoirs. Les décisions individuelles du Conseil Supérieur du Pouvoir
Judiciaire sont susceptibles de recours pour excès de pouvoir devant la plus haute juridiction
administrative du Royaume. Le Conseil tient au moins deux sessions par an. Il dispose de l’autonomie
administrative et financière.
B- la cour constitutionnelle.
1- Composition
La Cour Constitutionnelle est composée de douze membres nommés pour un mandat de neuf ans non
renouvelable. Six membres sont désignés par le Roi, dont un membre proposé par le Secrétaire général
du Conseil Supérieur des Oulémas, et six membres sont élus, moitié par la Chambre des Représentants,
moitié par la Chambre des Conseillers parmi les candidats présentés par le Bureau de chaque Chambre,
à l’issue d’un vote à bulletin secret et à la majorité des deux tiers des membres composant chaque
Chambre.
Si les deux Chambres du Parlement ou l’une d’elles n’élisent pas les membres précités dans le délai
requis pour le renouvellement, la Cour exerce ses attributions et rend ses décisions sur la base d’un
quorum ne tenant pas compte des membres non encore élus. Chaque catégorie de membres est
renouvelable par tiers tous les trois ans. Le Président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le
Roi, parmi les membres composant la Cour. Les membres de la Cour Constitutionnelle sont choisis
parmi les personnalités disposant d’une haute formation dans le domaine juridique et d’une
compétence judiciaire, doctrinale ou administrative, ayant exercé leur profession depuis plus de quinze
ans, et reconnues pour leur impartialité et leur probité.
2- Attributions :
La Cour Constitutionnelle exerce les attributions qui lui sont dévolues par les articles de la Constitution
et les dispositions des lois organiques. Elle statue, par ailleurs, sur la régularité de l’élection des
membres du Parlement et des opérations de référendum.
Les lois organiques avant leur promulgation et les règlements de la Chambre des Représentants et de
la Chambre des Conseillers, avant leur mise en application, doivent être soumis à la Cour
Constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité à la Constitution. Aux mêmes fins, les lois et les
engagements internationaux peuvent être déférés à la Cour Constitutionnelle avant leur promulgation
ou leur ratification, par le Roi, le Chef du Gouvernement, le Président de la Chambre des Représentants,
le Président de la Chambre des Conseillers, ou par le cinquième des membres de la Chambre des
Représentants ou quarante membres de la Chambre des Conseillers.
la Cour Constitutionnelle statue dans un délai d’un mois à compter de sa saisine. Toutefois, à la
demande du gouvernement, s’il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours. Dans ces mêmes cas, la
saisine de la Cour Constitutionnelle suspend le délai de promulgation. Elle statue sur la régularité de
l’élection des membres du Parlement dans un délai d’un an, à compter de la date d’expiration du délai
légal du recours. Toutefois, la Cour peut statuer au-delà de ce délai, par décision motivée, dans le cas
où le nombre de recours ou leur nature l’exige.
Une disposition déclarée inconstitutionnelle, ne peut être promulguée ni mise en application. Celle
déclarée inconstitutionnelle sur le fondement De l’exception d’inconstitutionnalité est abrogée à
compter de la date fixée par la Cour dans sa décision.
Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux
pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
A- La dissolution du Parlement
Le Roi peut, après avoir consulté le Président de la Cour Constitutionnelle et informé le Chef du
Gouvernement, le Président de la Chambre des Représentants et le Président de la Chambre des
Conseillers, dissoudre par dahir, les deux Chambres ou l’une d’elles seulement. La dissolution a lieu
après message adressé par le Roi à la Nation. L’élection du nouveau Parlement ou de la nouvelle
Chambre intervient deux mois, au plus tard, après la dissolution.
Lorsqu’une Chambre est dissoute, celle qui lui succède ne peut l’être qu’un an après son élection, sauf
si aucune majorité gouvernementale ne se dégage au sein de la Chambre des Représentants
nouvellement élue.
Le Roi peut demander aux deux Chambres du Parlement qu’il soit procédé à une nouvelle lecture de
tout projet ou proposition de loi. La demande d’une nouvelle lecture est formulée par message. Cette
nouvelle lecture ne peut être refusée.
Le Chef du Gouvernement peut dissoudre la Chambre des Représentants, par décret prisen Conseil des
ministres, après avoir consulté le Roi, le président de cette Chambre et le président de la cour
constitutionnelle. Le Chef du gouvernement présente devant la Chambre des Représentants une
déclaration portant notamment sur les motifs et les buts de cette décision.
D’autre part, La Chambre des Représentants peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement
par le vote d’une motion de censure. Celle-ci n’est recevable que si elle est signée par le cinquième au
moins des membres composant la Chambre. La motion de censure n’est approuvée par la Chambre des
Représentants que par un vote pris à la majorité absolue des membres qui la composent. Le vote ne
peut intervenir que trois jours francs après le dépôt de la motion. Le vote de censure entraîne la
démission collective du gouvernement. Lorsque le gouvernement est censuré par la Chambre des
Représentants, aucune motion de censure de cette Chambre n’est recevable pendant un délai d’un an.
La Chambre des Conseillers, de sa part, peut interpeller le gouvernement par le moyen d’une motion
signée par le cinquième au moins de ses membres. Elle ne peut être votée, trois jours francs après son
dépôt, que par la majorité absolue des membres de cette Chambre.
Le texte de la motion d’interpellation est immédiatement adressé par le Président de la Chambre des
Conseillers au Chef du Gouvernement qui dispose d’un délai de six jours pour présenter devant cette
Chambre la réponse du gouvernement. Celle-ci est suivie d’un débat sans vote.
-Une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux questions des membres
de celle-ci et aux réponses du gouvernement. Le gouvernement doit donner sa réponse dans les vingt
jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question. Les réponses aux questions de politique
générale sont données par le Chef du Gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions
et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant
la date de leur transmission au Chef du Gouvernement.
-Le Chef du Gouvernement présente devant le Parlement un bilan d’étape de l’action gouvernementale,
à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des Représentants ou de la
majorité des membres de la Chambre des Conseillers. Une séance annuelle est réservée par le
Parlement à la discussion et à l’évaluation des politiques publiques.
-Les commissions concernées dans chacune des deux Chambres peuvent demander à auditionner les
responsables des administrations et des établissements et entreprises publics, en présence et sous la
responsabilité des ministres dont ils relèvent