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CHAPITRE PRÉLIMINAIRE : LES RÉGIMES POLITIQUES

La notion de régime politique désigne le mode d’organisation des pouvoirs publics : mode de
désignation, compétences, définition des rapports entre les différents pouvoirs).
Les régimes politiques sont le fruit du jeu des forces politiques dans le cadre institutionnel défini par la
Constitution ou par la coutume. S’ajoutent d’autres facteurs, historiques, idéologiques, culturels, qui
déterminent la nature des régimes politiques.
Tous les régimes politiques ne sont pas démocratiques. Les démocraties se distinguent par l’existence
d’une pluralité de partis politiques, par la liberté de choix laissée aux citoyens et par la séparation des
pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
Par ailleurs, on peut classer les différents types de régimes démocratiques selon qu’ils privilégient la
collaboration des différents pouvoirs (régime d’assemblée, régime parlementaire) ou leur stricte
séparation (régime présidentiel). Certains régimes présentent par ailleurs un caractère mixte, à la fois
parlementaire et présidentiel.
Section I : Le Régime Parlementaire
Quand le gouvernement est politiquement responsable devant le Parlement, et quand celui-ci peut faire
l’objet d’une dissolution par l’exécutif, il y a régime parlementaire.
Dans ce régime, la séparation est dite souple parce que les deux pouvoirs ont des moyens d’action
réciproques (la responsabilité politique et la dissolution).
A- La définition du régime parlementaire
1- Une séparation assouplie des organes
Des organes distincts existent bien, mais ils sont dépendants les uns des autres, de manière équilibrée :
chacun dispose à l’égard de l’autre d’une arme qui peut être fatale politiquement parlant.
a/ Les moyens d’action du pouvoir législatif sur l’exécutif
Le gouvernement est souvent « investi » par le Parlement, sinon élu par lui. Mais surtout, le Parlement
peut « renverser » le gouvernement en raison du principe de la responsabilité politique des ministres.
Celle-ci étant mise en œuvre dans le cadre de deux procédures : la motion de censure où le Parlement
prend l’initiative, la question de confiance où le gouvernement prend l’initiative.
b/ Les moyens d’action du pouvoir exécutif sur le législatif.
Le pouvoir exécutif dispose du droit de dissolution qui lui permet de contrer le pouvoir de renverser le
gouvernement, c'est la première fonction de la dissolution : la fonction d’équilibre des pouvoirs. La
deuxième fonction permet de donner la parole au peuple puisqu’une dissolution débouche
nécessairement sur de nouvelles élections : c'est la fonction de résolution des conflits.
2- Une séparation fonctionnelle assouplie
Les deux fonctions, législative et exécutive, sont bien confiées à deux organes distincts à titre
principal, mais chacun des organes peut intervenir, à titre secondaire, dans l’exercice de la fonction de
l’autre organe.

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a/ L’immixtion des organes exécutifs dans l’exercice de la fonction législative se traduit par l’initiative
des lois qui est reconnue à l’exécutif et au Parlement.
b/ L’immixtion des organes législatifs dans l’exercice de la fonction exécutive se traduit par
l’autorisation de ratifier les traités qui appartient au pouvoir législatif. Ces immixtions étant
réciproques, la séparation des pouvoirs est ainsi rétablie, mais de manière souple. Les auteurs
classiques parlent de collaboration des pouvoirs puisque l’exécutif et le législatif participent à
l’exercice des différentes fonctions de manière équilibrée.
B- Les formes du régime parlementaire
Deux grands types de régime parlementaire ont vu le jour successivement.
1- Le régime parlementaire dualiste
Deux grands types de régime parlementaire ont vu le jour successivement.
On peut dire qu’il s’agit d’un régime parlementaire dans lequel le chef de l’Etat joue un rôle politique
important.
a/ Ses caractéristiques
Cette forme du régime parlementaire se traduit par la double responsabilité : le gouvernement est non
seulement responsable politiquement devant le Parlement, mais aussi devant le chef de l’Etat. Il se
traduit aussi par la "dissolution royale" puisque le droit de dissolution appartient au chef de l’Etat de
manière discrétionnaire.
b/ Sa pratique
C'est sous la forme dualiste que le régime parlementaire apparaîtra en Angleterre au XVIIIe siècle. Il
survivra jusqu’à l’avènement de la reine Victoria.
En France, le régime parlementaire apparaîtra sous la Restauration et la monarchie de Juillet. C'est
pendant cette dernière période, sous le règne de Louis-Philippe Ier d’Orléans, que le dualisme
s’instaurera vraiment, ce qui explique qu’en France, on parle d’«orléanisme ».
Dans les deux cas, le régime parlementaire dualiste se met en place à un moment où les forces
politiques fondées sur deux légitimités différentes s’équilibrent. D’un côté, le roi et sa légitimité
théocratique, d’autre part, le Parlement et sa légitimité démocratique.
La Constitution de 1958 met en place un système qui est proche du parlementarisme dualiste,
notamment avant 1962 et l’instauration de l’élection présidentielle au suffrage universel. Le président
dispose en effet du droit de dissolution. Dans les faits, il a renvoyé les gouvernements qui ne lui
convenaient plus.
2) Le régime parlementaire moniste
Il s’agit d’un régime parlementaire dans lequel le chef de l’Etat s’efface. Mais, il évoluera dans deux
directions opposées.
a / Le régime parlementaire à la française ou "parlementarisme absolu"
C’est en France, sous les IIIe et IVe Républiques qu’il se développera.
• Ses caractéristiques : l’instabilité ministérielle

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La disparition de facto du droit de dissolution prive l’exécutif de son arme de dissuasion à l’égard du
Parlement. Le régime est déséquilibré puisque les députés peuvent renverser le gouvernement sans
crainte d’être renvoyés devant leurs électeurs. Cette situation est renforcée par le multipartisme
indiscipliné qui sévit et par l’idéologie de la souveraineté parlementaire.
• Son dépassement : la rationalisation ou le régime parlementaire rationalisé
Cette expression est née à la suite de l’élaboration de certaines Constitutions en Europe centrale durant
l’entre-deux-guerres. Ces Constitutions prévoyaient de manière très précise les règles de
fonctionnement du régime parlementaire afin d’éviter les renversements intempestifs de
gouvernement. Le doyen Boris Mirkine-Guetzévitch a pu dire que la rationalisation « consiste à
enfermer dans le réseau du droit écrit l’ensemble de la vie politique ». Cette technique sera souvent
utilisée avec plus ou moins de succès.
b/ Le régime parlementaire à l’anglaise ou gouvernement de Cabinet
La stabilité ministérielle y est si forte que, le plus souvent, on peut parler de gouvernement de
législature. Le gouvernement disposant ainsi de la durée peut mettre en oeuvre sa politique, il devient
alors prépondérant. Le bipartisme rigide que connaît la Grande-Bretagne explique en grande partie
cette situation. En effet, il conduit à l’existence d’une majorité cohérente, stable et solide ainsi qu’à la
quasi-élection du Premier ministre au suffrage universel. Cela entraîne quelques conséquences
paradoxales. On constate en effet la quasi-disparition de la responsabilité politique du gouvernement
ainsi que la transformation du rôle de la dissolution qui devient un moyen de choisir le meilleur
moment pour organiser les élections législatives.
Section II - LE REGIME PRESIDENTIEL
Dans ce régime, la séparation est dite rigide parce que l’exécutif et le législatif sont aux mains de deux
organes différents et indépendants, qui n’ont l’un sur l’autre aucun moyen d’action. Tout au plus ont-
ils des moyens de pression réciproques.
A - La définition du régime présidentiel
C’est un régime d’isolement des pouvoirs puisque l’exécutif et le législatif sont organiquement et
fonctionnellement indépendants.
1) Une séparation organique rigide
Chacun des organes entre en fonctions et les quitte sans que l’autre puisse intervenir. Ainsi, aux Etats-
Unis, le président est élu par le peuple de même que les membres du Congrès (sénateurs et
représentants). De plus, le président ne peut être renversé par le Congrès (il faut mettre à part
l’impeachment) et aucune des deux chambres du Congrès ne peut faire l’objet d’une dissolution.
2) Une séparation fonctionnelle presque rigide
Le président dispose de la totalité de la fonction exécutive, toutefois les traités sont ratifiés par le
Sénat. Quant au Congrès, il dispose à lui tout seul de la fonction législative, cependant le président
peut opposer son veto aux lois adoptées.
B - Les formes du régime présidentiel

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1) Les vraies formes du régime présidentiel
L’histoire constitutionnelle américaine a vu se succéder des périodes de prééminence présidentielle et
de prééminence congestionnelle. En effet, comme les deux pouvoirs sont a priori à égalité, il peut se
faire que l’un ou l’autre soit à un moment donné plus fort que l’autre en raison de la situation
politique. C’est Woodrow Wilson, alors qu’il n’était pas encore président, qui distinguera les deux
formes de régime présidentiel que sont le gouvernement congressionnel et le gouvernement
présidentiel.
2) Les déformations du régime présidentiel
L’Amérique du Sud va copier le régime présidentiel des Etats-Unis. Mais, le plus souvent, la copie
deviendra une caricature. Ainsi naîtra ce qui est une déformation du régime présidentiel : le
présidentialisme. Dans ce cas, on peut dire que le président concentre la presque totalité des pouvoirs.
Seules les apparences sont celles du régime présidentiel. La réalité est tout autre.

CHAPITRE I. LE PARLEMENTARISME CLASSIQUE DE LA GRANDE BRETAGNE


Ce régime est un régime complexe, de collaboration des pouvoirs dans lequel il y a un bicéphalisme de
l'Exécutif. Cette collaboration des pouvoirs passe par une procédure d’engagement de responsabilité
d’une partie de l’Exécutif et par une procédure de dissolution de l’une des assemblées, en cas de
bicaméralisme, ou de l'assemblée dans le cas contraire. L’absence de constitution formelle au
Royaume-Uni n'empêche pas l'existence de règles encadrant le pouvoir qui peuvent être assimilées
à des règles constitutionnelles. Beaucoup de celles-ci sont de nature coutumière et s'expliquent par
l'histoire britannique. Celle-ci est d'autant plus importante que c'est dans ce pays qu'est né le régime
parlementaire. Il est souvent dit que l'Angleterre est la mère des parlements mais elle est aussi la mère
du parlementarisme. Le régime parlementaire peut connaître des modalités différentes, sous la forme
du monisme et du dualisme, car le parlementarisme est né de l'histoire plus que de la théorie.
Le régime parlementaire britannique à la différence du régime présidentiel américain a procédé d'une
démarche empirique c'est à dire qu'il a résulté du jeu des circonstances et dans une certaine mesure du
hasard. Cette construction a été facilitée par la forme particulière de la Constitution britannique qui est
une constitution essentiellement coutumière, elle n'est pas enfermée dans un document écrit mais elle
repose sur des usages et précédents toujours susceptibles d'être modifiés pour tenir compte des
nouveaux rapports de force politiques. C'est ainsi que le pouvoir est passé du monarque au Parlement
et du Parlement au Cabinet.
Section1 : Les sources constitutionnelles
§1/ Les lois de valeur constitutionnelle
Constitution et système juridique.
A/ Une constitution coutumière : pour l’essentiel, c’est la dernière constitution non écrite. Elle est
formée de règles juridiques non écrites et de textes écrits = des contrats arrachés par la force à l’issue
de révolte : la Magna Carta (1215), la Pétition des droits (1628), l’Habeas Corpus (1679), le Bill Of

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Rights (1689).Ce type de constitution non écrite peut s’adapter plus facilement à l’évolution de la
société car il n’y a pas de procédure de révision écrite. Elle présente toutefois des inconvénients = elle
est plus floue, plus imprécise et parait moins adaptée à un état démocratique qui suppose des
exigences de clarté.
B/ Les conventions de la constitution : certaines normes constitutionnelles forment le droit strict qui
englobe la coutume ancienne (Common Law), les sources écrites du droit constitutionnel, et la Statute
Law ; d’autres forment les conventions de la constitution = des usages, pratiques dont l’expérience a
démontré l’utilité pour le fonctionnement harmonieux des institutions.
La violation de ces conventions n’entraîne aucune sanction, mais les tribunaux les considèrent de plus
en plus comme des règles d’interprétation du droit, ou des règles coutumières récentes.
C/ La Rule of Law.
C’est le principe de base de tout le système constitutionnel britannique. Il revêt 3 significations : la
soumission des autorités étatiques au droit régulièrement établi, les autorités publiques sont
justiciables devant les mêmes tribunaux que ceux qui jugent les citoyens, la garantie et la sauvegarde
des droits et libertés individuelles qui ont pour fondement juridique la Common Law, les grands
pactes,…
C’est l’équivalent de notre état de droit.
D/ Le sort des traités internationaux.
Vision dualiste : l’ordre international et l’ordre juridique britannique sont strictement séparés. Les
traités internationaux ne sont applicables en Grande Bretagne qu’à condition d’avoir été transformés
en une loi votée par le Parlement.
Section II : L’organisation des pouvoirs
§1/ La Monarchie
Le rôle du monarque a évolué : la monarchie absolue a évolué vers une monarchie libérale et
parlementaire.
A/ La signification de la Couronne : c’est la plus ancienne des institutions britanniques. En 1688,
une co-souveraineté fait du roi le King of Parlament = il tire son titre du parlement et non plus de
Dieu. Son histoire est un long déclin qui a accompagné la hausse de pouvoir des chambres. Règle de
succession au trône : règle de transmission héréditaire, fixée depuis 1701 = les hommes héritent en
premier, et à défaut ce sont les femmes.
B/ Les attributions du monarque : à l’origine, ses pouvoirs étaient absolus. Mais, de plus en plus, ils
ont été limités. Aujourd’hui, les prérogatives royales ne sont exercées que formellement par le
monarque. Ce sont des pouvoirs et privilèges attachés à la Couronne sans autorisation expresse du
parlement = en principe, le monarque en use discrétionnairement et n’est pas responsable de ses actes.
Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui exerce ces prérogatives et il est responsable de ses actes
devant le parlement. Le roi n’intervient plus que pour ratifier l’utilisation de la prérogative = il est
obliger de donner son accord.

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Les prérogatives royales sont la nomination des ministres, de magistrats, d’un grand nombre de
fonctionnaires et la création de nouveaux pairs de la Couronne ; l’attribution des titres de noblesse et
les décorations ; le droit de convoquer, dissoudre ou proroger le parlement ; le droit de sanctionner et
promulguer les lois ; le droit de légiférer sur les territoires coloniaux et dépendants ; le droit de
déclarer la guerre ; de conclure des traités et de reconnaître des états ; le droit de grâce ; l’autorisation
d’un recours en appel auprès du conseil privé.
C/ Le conseil privé : il est composé des conseillers personnels du monarque. C’est un organisme qui
regroupe environ 300 personnes d’origines très diverses. Son rôle a diminué avec celui du roi face au
parlement, mais il conserve une double fonction : examiner un certain nombre de décisions qui doivent
obtenir la sanction du monarque, et une fonction judiciaire : juge d’appel des décisions rendues en
dernier ressort par les tribunaux des dominions et dépendances de la Couronne qui reconnaissent cette
juridiction. Aujourd’hui, l’importance du monarque est nulle. Il n’a qu’une fonction d’enregistrement
des actes du gouvernement. Le monarque anglais a toujours rempli un rôle de gardien de l’état = il est
le garant de l’indépendance et de l’unité nationale.
§2/Le gouvernement et le Cabinet
Le Cabinet est la pièce maîtresse du régime britannique : il exerce tous les pouvoirs de la Couronne,
détient toujours une majorité parlementaire, et est désigné de façon démocratique. Ces 3 éléments
expliquent la proéminence du cabinet et du PM.
A/ Origine du Cabinet : à l’origine, c’est une commission officieuse du conseil privé au sein de
laquelle toutes les décisions importantes sont prises dès le 16ème. Aujourd’hui, il est autonome et
indépendant du conseil privé, mais ses décisions sont considérées comme prises par la Reine en
conseil. C’est un organe collégial et solidaire.
B/ Cabinet et ministère : le cabinet est un organe décisionnel restreint (environ 20 membres). Le
ministère forme le noyau stable de la majorité parlementaire. Le PM choisit les membres du Cabinet
parmi les membres qui composent l’ensemble du gouvernement. Certains membres du gouvernement
= le Lord Chancellor, le Chancellor of the l’Exchequer,… sont membres d’office du Cabinet.
C/Attributions du Cabinet : – exécutives : il prend des décisions générales et exerce le pouvoir
exécutif au sens strict : il contrôle l’administration sous réserve de certaines nominations qui
appartiennent au PM.
D/législatives : il a l’exclusivité de l’initiative pour les lois de finance. Le parlement ne peut pas
infléchir le budget = il ne fait que l’enregistrer. Le délai de débat aux Communes ne peut pas excéder
25 jours. En matière générale, le Cabinet partage l’initiative avec les parlementaires, mais la quasi-
totalité (85 %) des lois votées proviennent du Cabinet. Il peut aussi intervenir durant la procédure
législative. Il bénéficie d’un recours fréquent à la législation déléguée : le parlement autorise le
Cabinet ou les ministres à prendre des règlements qui ont force de lois = des Statutory Instruments.
§3/Le Premier Ministre (Prime Minister)

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* Le PM : cette institution n’est devenue officielle qu’au 19ème. C’est le véritable chef de l’exécutif
anglais. Il est nommé par le monarque, mais depuis le début du 19ème, le roi est obligé de choisir le
chef de la majorité parlementaire aux Communes. Ce leader est désigné à l’avance par son propre
parti, et est responsable devant son parti.
A/ Les attributions du PM
Ses attributions sont considérables : il est le chef de l’exécutif et du gouvernement. Il n’est jamais lié
par les avis des autres ministres, préside les réunions du Cabinet, en détermine l’ordre du jour, et
tranche les conflits entre les ministres. L’autorité du PM s’impose aux membres du Cabinet, qui sont
rarement invités à voter = on essaye d’avoir un consensus, sinon le PM tranche.
B/Composition du cabinet
Le PM compose et remanie le Cabinet, est le chef de l’administration, le ministre de l’économie et des
finances, et détient les actes de la prérogative royale. La dissolution est devenue un instrument
politique entre les mains du PM = c’est une mise en jeu de la responsabilité électorale du
gouvernement. Elle est en pratique utilisée dans 3 cas : conforter ou assurer une plus grande majorité
au parti politique du PM, occasion pour le PM d’obtenir une ratification populaire sur un programme
de politique général nouveau, choisir le moment le plus propice pour des élections compte tenu de la
popularité du gouvernement. La seule limite de ce droit de dissolution est que le PM doit attendre
d’avoir réalisé son programme législatif.
§4/ Le parlement.
A/ Organisation et fonctionnement des deux chambres :
– la chambre des Communes est composée de 659 députés élus au SUD pour 5 ans au SM à 1 tour. Il
faut au moins 40 MP présents pour que la séance ait lieu. Il y a une cession unique annuelle.
Grande importance des whips qui veillent à la discipline et à la bonne marche de leurs groupes
parlementaires.
Le Speaker préside les communes et est nommé pour toute la durée de la législature par consensus
entre les partis. Il a un pouvoir de police et d’organisation des débats au sein de la chambre, et filtre les
amendements parlementaires. Il doit rester neutre.
Les commissions législatives : 10 commissions permanentes restreintes, composées de 50 membres
nommés par le Speaker de façon proportionnelle à la représentation des partis. Elles ne sont pas
spécialisées et leur composition varie avec chaque texte.
La commission toute entière est la réunion en séance spéciale de la chambre des Communes pour
étudier certains projets plus spécifiques ou plus importants. Elle n’a plus un rôle très important.
Les commissions de contrôle sont des commissions restreintes spécialisées, qui contrôlent l’action du
gouvernement.
la chambre des Lords a aujourd’hui un rôle complètement effacé. Au 17ème- 18ème, quand le
bicamérisme est né en GB, elle avait des pouvoirs aussi, voire plus importants que la chambre des
Communes. Mais au 20ème, elle en a perdu la quasi-totalité. Elle est présidée par le Lord Chancellor,

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et est composée d’environ 1200 membres non élus : 790 Lords héréditaires, 325 Lords viagers, des
Lords judiciaires et 26 Lords spirituels.
B/Les attributions des chambres : un bicamérisme inégalitaire.
1/ Les communes : contrôlent l’action gouvernementale par le biais des commissions de contrôle
(leurs actions débouchent sur un rapport non contraignant pour le gouvernement = seules les 14
commissions ministérielles sont dangereuses politiquement), par les questions au gouvernement
(contrôle très contraignant) et par la mise en œuvre de la responsabilité politique. Le principe de cette
responsabilité est né en 1782 avec le ministère North sur la base de l’Impeachment (= les communes
peuvent mettre en accusation les ministres qui seront alors jugés par la chambre des Lords). La
responsabilité du gouvernement est très peu formalisée : seule la motion de censure peut contraindre
un gouvernement à démissionner. Deux cas sont considérés comme tel = le rejet pur et simple du
budget par les Communes, et le vote d’un amendement à l’Adresse. Utilisée 2 fois au 20ème en 1923
et 1979. En dehors de ces cas, le gouvernement apprécie librement la portée d’un vote où il est mis en
minorité.
– détiennent le pouvoir législatif : 3 lectures successives = la première est formelle, puis les
commissions interviennent avant la seconde lecture qui est suivie d’une discussion très approfondie.
La troisième lecture conduit à l’amélioration du texte et à son adoption définitive par vote (geste
personnel). Cette procédure peut être accélérée par le système de la guillotine (1887) qui permet au
gouvernement de limiter la longueur des débats en répartissant par avance le temps de parole entre les
intervenants ; et par le système du kangourou (1909) qui autorise le Speaker à choisir les amendements
qui doivent être discutés.
L’opposition joue un rôle important : son leader préside le Shadow Cabinet et est parfois consulté par
le gouvernement. Le parlement sert de tribune à l’opposition et permet un dialogue entre le
gouvernement et l’opposition.
2/ La chambre des Lords a dominé la vie politique britannique jusqu’à la fin du 18ème. Elle pouvait
s’opposer aux textes du roi, qui la contournait en pratiquant des fournées de Lords. Cette pratique a
conduit à une plus grande modération des Lords, qui se fixe pour but au 18ème de faire respecter aux
Communes leur programme législatif. Cet affrontement va amorcer son déclin. En 1911, un
ParliamentAct lui retire tout pouvoir en matière financière. Elle n’a plus qu’un veto suspensif de 2 ans,
auquel un second Act met fin en 1949. Deux Acts de 58 et 63 instaurent les Lords viagers et autorisent
les Lords à renoncer à leurs titres pour se faire élire aux Communes. La procédure parlementaire y est
organisée selon le principe de l’autorégulation. En matière judiciaire, elle est la juridiction suprême du
Royaume Uni, et siège alors en formation restreinte : sa décision peut annuler la précédente (renvoi
devant la CA) ou évoquer l’affaire (substituer son propre arrêt à celui de la CA). En matière
législative, la chambre des Communes a toujours le dernier mot.
Section III : Le système de partis politiques
§1/ Les différences idéologiques

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-Le « two party system » ou le bipartisme anglais.
A/ Les partis : la révolution de 1648 opposait les Tories et les Whigs. Au cours du 19ème, les Tories
sont devenus les conservateurs et les Whigs, les libéraux. Au 19ème, le Labour Party bouscule cette
opposition et élimine le parti libéral.
Le parti conservateur n’a pas d’idéologie stricte : il est ultra libéral, nationaliste (politique extérieure)
et défend des valeurs familiales.
Le parti travailliste est beaucoup moins nationaliste (moins europhobe). Il a abandonné les grands
principes de l’économie sociale dirigiste et prône une « sociale démocratie ».
Les tiers partis ont une importance très relative au parlement de façon épisodique. On y trouve le parti
libéral (libéralisme, respect des droits individuels,), des partis nationalistes (gallois, écossais,…),…
B/ Le scrutin majoritaire à un tour : il est pratiqué en GB depuis le 19ème. Il est très brutal dans ses
effets et seuls les grands partis arrivent à être représentés. Ses effets sont le bipartisme, et une tendance
à renforcer le nombre de sièges du parti majoritaire (loi du cube), ce qui renforce l’efficacité
gouvernementale, mais crée une injustice dans la représentation (Gerrimandering).

§2/ L’évolution politique récente.


A/Domination de Margaret Thatcher : elle arrive au pouvoir en 1979, en tant que leader du parti
conservateur, et va y rester jusqu’en 1990. Elle veut mettre en place un capitalisme populaire, mais les
conséquences sociales sont graves. Elle a longtemps prôné une politique nationaliste. En novembre 90,
des membres de son parti vont la faire chuter car sa politique économique est trop dure socialement.
B/ Le gouvernement de John Major : il est désigné en 90, suite à son élection comme nouveau
leader du parti conservateur. Il a une attitude plus européenne, moins ultra libérale, même s’il
maintient les grands objectifs du programme conservateur. A partir de 92, il est fragile politiquement
au sein de son parti.
C/L’arrivée au pouvoir des travaillistes : Victoire des travaillistes en mai 97. Tony Blair est nommé
PM. Politique encore moins europhobe et plus sociale.
Le régime britannique est un régime parlementaire non rationalisé. Il n’y a aucune technique pour
tenter d’augmenter l’efficacité du gouvernement, mais il est capable de fonctionner sans
rationalisation. C’est donc un régime parlementaire classique, car non rationalisé, mais pas
entièrement classique, car il est moniste et non plus dualiste.
Le régime a subi des altérations avec la pratique : la responsabilité politique n’est plus jamais mise en
œuvre, la dissolution est détournée, et le bipartisme anglais n’implique pas une collaboration souple
entre les pouvoirs.
Le statut du PM est prédominant car il est irresponsable politiquement devant les communes et détient
presque tous les pouvoirs. Pour certains auteurs, il y a une déviation vers le régime présidentiel.
Chapitre II : Le Parlementarisme Rationalisé de la République fédérale d’Allemagne

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Section I : Le parlementarisme rationalisé
Devant les dysfonctionnements de la 3ème République en France et de la République de Weimar en
Allemagne, une réflexion naît afin de rendre les mécanismes du régime parlementaire plus efficaces.
Après la seconde guerre mondiale, elle trouve sa concrétisation dans les constitutions européennes,
notamment dans la Loi fondamentale allemande de 1949 et plus tard dans la Constitution française du
4 octobre 1958. Il s’agit pour l’essentiel de rendre plus difficile la mise en œuvre des moyens d’action
réciproques dont disposent l’exécutif ou le législatif. Dans les faits, le but était d’introduire des
mécanismes permettant à l’exécutif d’imposer sa volonté au Parlement. Outre ces mécanismes prévus
dans les textes, une rationalisation de fait a lieu dans un pays comme l’Allemagne du fait du mode de
scrutin qui engendre le bipartisme et donc l’alternance entre les deux grands partis.
§ 1/les formes de la Rationalisation
La Ve république se définit juridiquement comme un régime parlementaire dualiste rationalisé.
L'Allemagne est un régime parlementaire moniste rationalisé. L'Italie est un régime parlementaire
moniste non rationalisé. Se définit comme la mise en place sur la base d'un régime parlementaire d'un
certain nombre de moyens qui ont pour objectif de garantir la stabilité et l'efficacité de l'action du
gouvernement. On essaie d'éviter les crises de gouvernement, les changements de gouvernement et on
essaie de donner au gouvernement des moyens juridiques de mise en œuvre effective des lois.
A/La rationalisation politique
Politique : consiste à essayer de faire naître au Parlement à l'occasion des élections législatives des
majorités parlementaires qui soient solides, homogène, à la fois quantitativement et qualitativement. Si
le gouvernement s'appuie sur une majorité solide pourra faire voter les textes qu'il souhaite et aura une
action stable et efficace.
B/La rationalisation technique prend une double orientation.
Technique : consiste à jouer sur le choix de mode de scrutin pour les élections.
Il y a trois grands modes de scrutin :
Scrutin uninominal majoritaire à un tour (anglo-saxon). Le pays est divisé en petites circonscriptions
électorales, dans chaque circonscription il y a un siège à pourvoir. Le siège est gagné par le candidat
qui a le plus de voix.
Scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Petites circonscriptions, un seul siège, pour l'emporter
au premier tour il faut recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés sinon il y a ballottage, on
procède à un second tour et la majorité relative suffit.
Représentation proportionnelle, où scrutin pluri nominal où scrutin de liste. Ici il y a de grandes
circonscriptions avec plusieurs sièges à pourvoir. Les différents partis présentent des listes de
candidats chaque liste aura un nombre de sièges proportionnels au nombre de suffrages recueillis.
Ces trois modes de scrutin ont une influence déterminante sur la vie politique, sur le système des partis
et donc sur la nature et la structure des rapports parlementaires. Ils sont un instrument de
rationalisation politique.

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•Scrutin uninominal majoritaire à un tour : très vite la vie politique se résume à deux partis. Ce mode
de scrutin provoque le bipartisme. Deuxième conséquence, la majorité qui sort des élections est
extrêmement solide, en quantité et en qualité. Ce mode de scrutin a tendance à sur représenter le parti
majoritaire (la loi du cube en Grande-Bretagne, le rapport des sièges entre le parti vainqueur et le
vaincu est au cube). La troisième conséquence un gouvernement stable.
•Scrutin uninominal majoritaire à deux tours : ce mode de scrutin favorise le multipartisme qui va se
transformer en bipolarisation (les multiples partis vont se regrouper en deux grands blocs). À l'issue
des élections on a une majorité quantitativement solide, en revanche qualitativement la majorité sera
moins forte avec plusieurs tendances, risque de désaccord.
•Représentation proportionnelle : avec ce mode de scrutin et il y a multipartisme intégral. Chaque parti
peut espérer avoir quelques sièges. Aucun intérêt à se regrouper à l'issue des élections. Il n'y a pas de
majorité parlementaire claire. La majorité se compose après les élections par des négociations entre les
partis, or du contrôle des citoyens, qui vont se répartir des ministères pour former le gouvernement.
Majorité de coalition très instable par définition.
Le débat de fond est entre la justice et l'efficacité. La représentation proportionnelle paraît plus juste,
chaque parti à un nombre de sièges proportionnels à ses voix. Chaque électeur peut voter pour la
tendance qui lui paraît la plus proche de ses convictions. Politiquement inefficace car l’élection ne
décide de rien, ni d'une politique ni le gouvernement. La décision se fait après, hors du contrôle de
l'électeur.
Au contraire les systèmes majoritaires sont injustes, la minorité est sous représenter. En revanche ce
sont des systèmes politiquement efficaces qui valorisent les lecteurs qui décident de la majorité donc
de la politique et du gouvernement. D'autant plus que les élections se gagnent à un faible écart de voix.
Il suffit d'un faible déplacement de voix aux futures élections pour provoquer un changement de
majorité. Un des avantages de ce système, il favorise l'alternance politique.
La représentation proportionnelle donne une photo précise des forces politiques mais qui à force d'être
rapprochée en devient floue.
Le scrutin majoritaire à deux tours donne une photo de travailler, la précision respect au deuxième tour
on souligne les traits. Le scrutin majoritaire à un tour donne une sorte de caricature.
Question de fond, le mode de scrutin est un mécanisme de psychologie sociale ou une méthode de
gouvernement ? On vote pour se faire plaisir ou pour être efficace ?
De Gaulle : « il n'y a aucun bon mode de scrutin il faudrait en changer tous les 50 ans ».
Une solution : si aujourd'hui en France on passait à la proportionnelle on ferait éclater les deux
blocs actuels qui ne sont plus qualitativement homogènes. On verrait naître dans un premier temps une
multitude de petits partis représentés au Parlement. Au bout d'un moment on reviendrait à un système
majoritaire pour conforter la nouvelle donne politique.
Deuxième solution, les deux chambres élues une au scrutin majoritaire et l'autre à la
proportionnelle.

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Troisième solution : inventer des modes de scrutin mixte (système allemand). Les Allemands
disposent de deux bulletins pour élire leurs députés. Un bulletin qui fonctionne au système uninominal
majoritaire à un tour et un bulletin de vote représentation proportionnelle pour un parti dans le cadre
d'une circonscription plus large. À la suite de l'élection les partis politiques ont présenté des listes
nationales qui récapitulent tous les candidats du parti présenté dans les circonscriptions locales. On
proclame élu pour chaque parti les candidats élus au vote uninominal local. Ensuite, en fonction du
nombre de voix recueillies par chaque liste on ajoute un certain nombre d'élus supplémentaires jusqu'à
concordance avec le pourcentage du scrutin.
Dans la pratique toutefois c’est la pratique majoritaire qui l'emporte. Globalement les électeurs sont
cohérents et émettent deux votes homogènes. Cela permet à la marge une certaine représentation du ou
des partis d'opposition.
Il peut s'agir par divers procédés juridiques de rendre difficile la mise en jeu de la responsabilité du
gouvernement. Par exemple on va exiger (en France) pour voter la motion de censure qu'il faille la
majorité absolue de députés. Deuxième exemple, en Allemagne, le procédé de la défiance constructive
les députés du Bundestag ne peuvent renverser le chancelier condition d'élire un successeur. Ce qui
évite les censures purement négatives. On essaie d'éviter les crises qui n'en valent pas la peine.
Deuxième orientation : renforcer l'efficacité de l'action gouvernementale en donnant au gouvernement
les moyens de mener une véritable politique législative, et surtout de vaincre les résistances mineures
du Parlement a voté une décision. Le fameux 49-3.
La procédure du 49-3 : lorsque le gouvernement tient à faire voter une mesure et qu'il pense qu'il y a
des résistances, l'article 49-3 permet d'engager la responsabilité sur le vote de la loi. À ce moment-là la
loi est considérée comme adopté sans vote sauf si les députés prennent l'initiative de déposer et voter
une motion de censure.
Cette rationalisation peut venir s'ajouter ou pas sur un régime parlementaire moniste ou dualiste.
Ce régime parlementaire, fruit de deux expériences politiques qui ont été conceptualisées : l'expérience
de la France moderne et de la Grande-Bretagne d'abord qui a inventé le modèle parlementaire (le
modèle parlementaire moniste).
§2/ L’exécutif fédéral allemand
Un exécutif bicéphale mais moniste. Le pouvoir exécutif est partagé entre le président fédéral et le
gouvernement fédéral. Mais, dans la pratique, l’exécutif est dominé par la figure du chancelier fédéral,
dont l’autorité dépasse très largement le cadre du gouvernement fédéral.
A/Le président fédéral (Bundespräsident)
* Le président fédéral :
– un rôle très symbolique de représentation : il incarne la continuité de l’état et est garant de l’ordre
moral.

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– son élection est indirecte : il est élu au Scrutin Majoritaire à 3 tours par une assemblée ad hoc :
l’assemblée fédérale, composée des membres du Bundestag et d’autant de délégués élus à la
Représentation Proportionnelle par les Landtag. Mandat de 5 ans, renouvelable une fois.
– attributions : celles relatives au pouvoir de représentation nationale et internationale du président, à
la nomination des ministres, fonctionnaires et officiers sont soumises à contreseing. La nomination et
la révocation du Chancelier, la demande adressée au chancelier ou à un ministre qui démissionne
d’expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination du successeur, la promulgation des lois
(obligatoire mais pas de délai fixé), le droit de dissolution du Bundestag sont dispensés de contreseing.
– il est irresponsable politiquement, mais responsable pour violation intentionnelle de la Loi Fédérale.
Souvent présenté comme un personnage de second rang, le président fédéral n’en demeure pas moins
le chef de l’État. Il exerce une fonction de représentation à l’échelon international (article 59 L.F.) et
demeure un des rouages essentiels au bon fonctionnement des institutions parlementaires de la
République fédérale. Il intervient lors de la désignation (article 63 alinéa 1 L.F.) et de la révocation
(article 67 alinéa 1 Loi Fédérale.) du chancelier fédéral, ainsi que dans la procédure de dissolution du
Bundestag, la chambre basse du Parlement (article 68 L.F.).
Comme bon nombre d’institutions de l’Allemagne contemporaine, le rôle du président fédéral est
conçu dans une perspective de rupture avec les régimes précédents. Doté de nombreuses prérogatives
par la Constitution du 11 août 1919, le président du Reich bénéficiait autrefois d’une importante
légitimité à travers son élection au suffrage universel direct. Cependant, ces dispositions
constitutionnelles d’inspiration démocratique contribuèrent à la chute de la République de Weimar et à
l’avènement de la dictature nazie du IIIe Reich. Pour tenter de prévenir l’instauration d’une telle
dictature, les constituants de 1949 ont choisi un mode de désignation différent. Le président de la
République fédérale d’Allemagne n’est pas élu directement par le peuple, mais par l’Assemblée
fédérale (Bundesversammlung), un organe spécial dont l’unique fonction est de procéder à l’élection
du président fédéral (article 54 alinéa 1 L.F.). L’Assemblée fédérale est composée d’un nombre égal
de membres du Bundestag et de perso.
B/ Le chancelier et le gouvernement fédéral :
– le chancelier est élu par le Bundestag sur proposition du président fédéral. Une fois élu, il nomme et
révoque les ministres sans aucune intervention du Bundestag et n’a pas à solliciter de vote de
confiance.
– le gouvernement fédéral se compose (art. 62 LF) du chancelier fédéral et des ministres fédéraux. Il
obéit au principe de collégialité.
– les attributions exécutives : pouvoir de délibération et de décision pour toutes les affaires qui ont une
importance générale en matière de politique intérieure et de politique étrangère.
Le gouvernement décide de tous les projets de loi et tranche les conflits entre ministres fédéraux.
Attributions législatives : le gouvernement dispose de l’initiative législative et du pouvoir
réglementaire (pas autonome = il ne peut intervenir que dans les matières expressément prévues par la

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LF).Le pouvoir de contrainte fédérale permet au gouvernement, dans le cas où un Land ne remplit pas
ses obligations à caractère fédéral, de prendre toutes les mesures nécessaires pour le contraindre à les
remplir.
§3 Le parlement
A/Composition et organisation
1/- Le Bundestag : la chambre basse. Elle représente la population, les 672 députés y étant élus au
Scrutin Universel selon le système de Hondt pour 4 ans. Il n’y a pas de mandats impératifs, et les
membres de la chambre sont responsables politiquement : leur mandat ne prend fin qu’avec la réunion
du nouveau Bundestag, même en cas de dissolution. Il fixe lui-même l’ouverture et la clôture des
sessions, et se réunit à la demande du président fédéral du chancelier, ou d’un tiers de ses membres.
2/Le Bundesrat : ce n’est pas une assemblée parlementaire classique, mais une sorte de conseil des
ministres. Les 70 membres ont un mandat impératif et sont désignés par et au sein des gouvernements
fédérés dont le Président élu pour 1 an.
3/ Attribution des chambres : bicamérisme inégalitaire au profit du Bundestag, mais le Bundesrat
garde des attributions importantes.
a/ Contrôle du gouvernement : il est confié au Bundestag, qui peut créer des commissions
d’enquête : elles rédigent un rapport non contraignant. Il est le seul à pouvoir mettre en cause la
responsabilité du gouvernement.
b/ Elaboration de la loi :
– initiative législative : les projets gouvernementaux (2/3 des lois) sont communiqués au Bundesrat,
qui donne son avis puis transmet le projet au Bundestag ; au moins 26 membres du Bundestag ; les
membres du Bundesrat peuvent décider de proposer un texte au gouvernement, qui après examen
décide ou non de le transmettre au Bundestag.
c/– discussion et vote : au Bundestag, l’ordre du jour est fixé par la majorité parlementaire. Il y a 3
lectures (formelle, sur le texte révisé avec débat, vote d’ensemble sans débat). Le 1/3 des lois est
adopté sans amendement (9/10 à l’unanimité).Le Bundesrat discute et vote la loi, mais ne peut pas la
modifier directement. Il a un veto définitif pour les lois à contenu fédéral, et un veto suspensif pour les
autres lois (levé par un vote du Bundestag à la même majorité qu’au Bundesrat). Si le Bundesrat
souhaite que le texte soit modifié, il peut provoquer la réunion d’une commission de conciliation qui
essaye de produire un texte de compromis. Le Bundestag a toujours le dernier mot.
d/ Révision de la LF : la procédure est très rigide et très rapide : art. 79 LF : la révision doit être
approuvée par une majorité des 2/3 de chaque chambre. Seul le parlement fédéral intervient, et pas les
Länder. Aucune révision ne peut porter atteinte à des grands principes fondamentaux tels que l’état de
droit, les droits fondamentaux des individus, la division de la fédération en Länder, le principe du
fédéralisme, le principe de la participation des Länder à la législation. Environ 40 révisions depuis 49 :
procédure assez courante.

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§4/ Le pouvoir judiciaire
• Le tribunal constitutionnel.
* L’état de droit : la notion d’état de droit (= un état limité par le droit) est née en Allemagne au
18ème. La république de Weimar avait prévu l’existence d’une cour, mais elle ne faisait que trancher
les litiges entre les états fédérés et la fédération. L’art 20 LF prévoit que les allemands ont le droit de
résister à quiconque entreprendrait de renverser ce régime constitutionnel ; l’art 21 interdit les partis
politiques d’inspiration raciste ou totalitaire ; les droits fondamentaux énumérés aux arts 2 à 19 sont
garantis.
Un tribunal constitutionnel est prévu à l’art 92. Il règle les litiges fédératifs et opère un contrôle de
constitutionnalité.
A/ L’organisation et la composition du tribunal :
– composition : il est divisé en deux chambres des Sénats, de 8 membres chacune, dont 3 doivent
avoir appartenu à l’une des 5 juridictions fédérales supérieures. La moitié des juges est élue par le
Bundestag (directement), l’autre moitié par le Bundesrat (par une commission d’élection). L’élection a
lieu à la majorité des 2/3, afin d’éviter que les juges ne soient trop politisés. Ils restent jusqu’à la fin de
leurs mandats de 12 ans et ne changent pas de chambre. Une réforme de 1971 a institué des comités de
3 juges chargés d’examiner les recours individuels en première instance. Ils n’avaient qu’un simple
rôle de filtrage, mais une loi de 85 a accru leurs pouvoirs = ils peuvent affirmer qu’un recours est bien
fondé quand le tribunal a déjà tranché une affaire similaire. Ils rendent alors une décision motivée sur
le bien-fondé du recours, qui a la même portée qu’une décision du tribunal.
– les juges sont élus pour un mandat de 12 ans non renouvelable, et doivent prendre leur retraite à 68
ans : peu finissent leurs mandats. Incompatibilités avec un mandat ou une fonction politique.
– la procédure est écrite et orale et respecte le principe du contradictoire.
B/ Compétences : c’est une cour spécialisée, mais pas une cour suprême. Elle ne tranche que les
litiges constitutionnels relatifs au fonctionnement des pouvoirs : les litiges fédératifs (répartition de
compétences entre fédération et Länder ou entre Länder), les litiges entre organes constitutionnels
fédéraux (le président, le chancelier, le gouvernement, les 2 chambres, les groupes parlementaires, les
partis politiques, les députés,…), et les litiges relatifs à la constitutionnalité des partis politiques
(saisine par le gouvernement fédéral, le Bundestag, ou le Bundesrat ; ex: parti socialiste du Reich en
52 et PC allemand en 56)
1/Contrôle de constitutionnalité des lois :
– sur la loi elle-même : c’est un contrôle abstrait et a posteriori (juste au moment de la promulgation,
ou après l’application), qui porte sur la conformité du droit fédéral ou du droit d’un Land à la LF, la loi
pouvant être antérieure à la LF. Il peut être politique (art. 93 LF saisine par le gouvernement fédéral,
un gouvernement de Land, ou 1/3 des membres du Bundestag) ou judiciaire (art. 100 LF) ; le tribunal
est saisi par un juge quand il considère qu’il y a inconstitutionnalité d’une loi ou quand un individu
soulève l’inconstitutionnalité de cette loi. C’est alors une procédure d’exception d’inconstitutionnalité,

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qui n’est possible qu’en présence d’un litige concret. Le tribunal est alors saisi en premier et dernier
ressort. Le recours peut aussi être constitutionnel : une requête individuelle quand il y a atteinte
vraiment directe par la loi à l’un des droits fondamentaux de l’individu. Un délai d’un an à partir de la
mise en vigueur de la loi, est prévu pour faire ce recours. Très rare.
– sur l’application de la loi (art. 93 LF) : on retrouve le recours constitutionnel, mais il faut d’abord
avoir épuisé toutes les voies de recours internes ordinaires. C’est un contrôle indirect de la loi, qui
permet de contrôler l’ensemble du système judiciaire. Ce sont les recours les plus nombreux.
2/ Etendue et techniques de contrôle :
– les limites du contrôle : le tribunal constitutionnel n’est pas une Cour de Cassation (ne tranche pas
les problèmes de droit soulevés au cours de l’affaire), ni une Cour Suprême (ne tranche pas les faits du
litige) et doit respecter le pouvoir de décision ou d’appréciation du législateur (ne lui dit pas ce qu’il
faut faire).
– l’étendue du contrôle : le tribunal a étendu son contrôle en développant 3 grandes méthodes
d’interprétation : l’interprétation extensive de la LF (il donne une portée beaucoup plus large que
prévue à certaines dispositions de la LF), l’interprétation constructive de la LF (il a dégagé des
principes fondamentaux, pourtant non-inscrits : le principe de sécurité), et les directives
d’interprétation (il déclare une loi constitutionnelle sous réserve d’une certaine interprétation).
3/ L’effet de ces décisions : le tribunal annule l’acte inconstitutionnel avec effet erga omnes (s’impose
à tous). Pour éviter les inconvénients d’une annulation, il a inventé deux autres techniques : la
conformité sous réserve d’interprétation, et la déclaration d’inconstitutionnalité avec délai fixé au
législateur pour modifier sa loi. Le Tribunal constitutionnel est le rouage essentiel qui caractérise l’état
allemand aujourd’hui. Il a un très grand impact juridique.
Section II : Les partis politiques
L’efficacité des partis politiques a déterminé le fonctionnement du système de gouvernement
parlementaire de l’Allemagne fédérale. La Loi fondamentale est le premier texte constitutionnel
allemand à consacrer l’importance des partis (art. 21). Pour prévenir l’émiettement des partis comme
sous la République de Weimar, et par conséquent leur affaiblissement, les formations nouvellement
fondées ou refondées ont formé des rassemblements politiques. Ainsi sont apparus des partis de masse
qui ne représentent plus exclusivement des groupes d'intérêt (paysans, grands propriétaires fonciers,
catholiques, fonctionnaires…). Les conservateurs et les chrétiens-sociaux catholiques et protestants se
sont rassemblés au sein de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et de l’Union chrétienne-sociale
(CSU). Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) est désormais ce parti de masse qu’il est au plus
tard devenu après le Programme de Godesberg en 1959. Les défenseurs d’idées libérales ont fondé le
Parti libéral démocrate (FDP). La CDU et la CSU forment un groupe parlementaire commun depuis
1949, le SPD et le FDP sont représentés au Bundestag depuis les premières législatives. Le
mouvement écologique qui s’est développé dans les années 1970 débouchera en 1980 sur la fondation
du parti « Les Verts » au niveau fédéral. L’accession des Verts au Bundestag en 1983 va tout d’abord

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mettre à l’épreuve le style de travail parlementaire qui, depuis le milieu des années 50, s’était
approfondi et étendu à tous les groupes parlementaires. La tendance des groupes parlementaires établis
de longue date à marginaliser « Les Verts », de même que l’attitude critique de ces derniers vis-à-vis
du Parlement, n’ont en fin de compte pas empêché leur parlementarisation ni leur intégration au terme
d’une phase transitoire, pas davantage que pour le Parti du socialisme démocratique (PDS, La Gauche)
après l’unité allemande.
Le quotidien parlementaire se caractérise par la division du travail. Le nombre colossal de problèmes
et de solutions à trouver à ces problèmes requiert la spécialisation des députés qui s’apparentent de
plus en plus au type du politique professionnel à temps plein. La professionnalisation de l’activité
politique résulte entre autres des exigences posées à juste titre au Parlement et à la qualité de son
travail par les citoyennes et les citoyens.
Chapitre III/Le Régime Présidentiel des Etats –Unis d’Amérique
La Constitution des Etats-Unis est sans doute la plus ancienne constitution écrite : elle date de 1787
et s'inspire très largement des idées relatives à la séparation des pouvoirs émergeantes à
l'époque. C’est une constitution rigide qui ne peut être modifiée que de deux façons : on parle dans
cette hypothèse d'amendement et non de révision constitutionnelle. La première consiste en une
initiative du Congrès, qui est la réunion des deux chambres, à la majorité des deux tiers. La seconde
concerne une initiative des législatures des deux tiers des Etats par une convention spécialement
élue à cet effet. Le système américain est un système fédéral. par ailleurs, l'Etat fédéral dispose
du choix des moyens lui permettant d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Les Etats fédérés
disposent d'une constitution et d'institutions sur le modèle de l'Etat fédéral : parlement bicaméral,
gouverneur élu au suffrage universel direct.

Section I : L’organisation des pouvoirs

§1/ Le pouvoir législatif :


Tous les pouvoirs législatifs accordés par la Constitution seront attribués à un Congrès des États-Unis,
qui sera composé d'un Sénat et d'une Chambre des représentants.
Le Congrès comporte deux chambres : La Chambre des Représentants et le sénat. Ces deux chambres
disposent à égalité du pouvoir législatif puisque les textes de lois doivent être votées en termes
identiques par les deux assemblées.
A. La chambre des représentants
La Chambre des Représentants ne peut mettre en cause la responsabilité politique du Président ou
de ses secrétaires d'Etat. Les Représentants sont élus pour deux ans au suffrage universel, au
scrutin uninominal à un tour. Les élections ont lieu tous les deux ans ce qui rend possible la
désignation d'une majorité à la Chambre des Représentants hostile au Président.

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La Chambre des représentants sera composée de membres choisis tous les deux ans par le peuple des
différents États ; dans chaque État les électeurs devront répondre aux conditions requises pour être
électeur à l'assemblée la plus nombreuse de la législature de cet État.
Nul ne pourra être représentant s'il n'a atteint l'âge de vingt-cinq ans, s'il n'est citoyen américain depuis
sept ans et s'il ne réside, au moment de l'élection, dans l'État où il doit être élu.
Les représentants et les impôts directs seront répartis entre les différents États qui pourront faire partie
de cette Union, proportionnellement au nombre de leurs habitants, qui sera déterminé en ajoutant au
nombre total des personnes libres, y compris celles qui se sont louées pour un nombre d'années
déterminé, mais à l'exclusion des Indiens non soumis à l'impôt, trois cinquièmes de toutes les autres
personnes. Le recensement sera effectué dans les trois ans qui suivront la première réunion du
Congrès, et ensuite tous les dix ans, de la manière qui sera fixée par la loi. Le nombre des
représentants n'excédera pas un pour trente mille habitants, mais chaque État aura au moins un
représentant : jusqu'à ce que le recensement soit effectué, l'État du New Hampshire aura droit à trois
représentants, le Massachusetts à huit, l'État de Rhode Island et les Plantations de Providence à un, le
Connecticut à cinq, l'État de New York à six, le New Jersey à quatre, la Pennsylvanie à huit, le
Delaware à un, le Maryland à six, la Virginie à dix, la Caroline du Nord à cinq, la Caroline du Sud à
cinq et la Géorgie à trois. Lorsque des vacances se produiront dans la représentation d'un État, le
pouvoir exécutif de cet État fera procéder à des élections pour y pourvoir. La Chambre des
représentants choisira son président et les autres membres de son bureau, et elle détiendra seule le
pouvoir de mise en accusation devant le Sénat.
B. Le sénat : Le Sénat des États-Unis sera composé de deux sénateurs pour chaque État, choisis pour
six ans par la législature de chacun, et chaque sénateur disposera d'une voix. Dès qu'ils seront réunis à
la suite de la première élection, les sénateurs seront divisés aussi également que possible en trois
groupes. Les sièges des sénateurs du premier groupe seront déclarés vacants à l'expiration de la
deuxième année, ceux du second groupe à l'expiration de la quatrième année et ceux du troisième
groupe à l'expiration de la sixième année, de telle sorte qu'un tiers puisse être renouvelé tous les deux
ans ; et si des vacances se produisent, par démission ou autrement, en dehors des sessions législatives
d'un État, le pouvoir exécutif de cet État peut procéder à des nominations temporaires jusqu'à la
réunion suivante de la législature, qui pourvoira alors à ces vacances.
Nul ne pourra être sénateur s'il n'a atteint l'âge de trente ans, s'il n'est pas depuis neuf ans citoyens des
États-Unis et s'il ne réside, au moment de l'élection, dans l'État pour lequel il est élu. Le vice-président
des États-Unis sera président du Sénat, mais n'aura pas de droit de vote, à moins d'égal partage des
voix du Sénat. Le Sénat choisira les autres membres de son bureau, ainsi qu'un président temporaire,
en cas d'absence du vice-président des États-Unis, ou lorsque celui-ci sera appelé à exercer les
fonctions de président des États-Unis.
Le Sénat aura seul le pouvoir de juger les personnes mises en accusation par la Chambre des
représentants. Lorsqu'il siégera à cet effet, les sénateurs prêteront serment ou feront une déclaration

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solennelle. En cas de jugement du président des États-Unis, le président de la Cour suprême présidera.
Nul ne pourra être déclaré coupable que par un vote des deux tiers des membres présents. Les
condamnations prononcées en cas d'« impeachment » ne pourront excéder la destitution et
l'interdiction d'occuper tout poste de confiance ou d'exercer toute fonction honorifique ou rémunérée
des États-Unis ; mais la partie condamnée sera néanmoins responsable et sujette à accusation, procès,
jugement et condamnation suivant le droit commun.
L'époque, le lieu et la procédure des élections des sénateurs et des représentants seront déterminés
dans chaque État par la législature de cet État ; le Congrès peut toutefois, à tout moment, déterminer
ou modifier par une loi les règles des élections, à l'exception de celles relatives au lieu des élections
des sénateurs. Le Congrès se réunira au moins une fois par an, le premier lundi de décembre, à moins
que, par une loi, il ne fixe un jour différent.
§ 2 II/ Le pouvoir exécutif : la Présidence (Presidency)
A. Le président de la République
Le Président s'agissant du Président des Etats-Unis, l'élection est dans la plupart des Etats, précédée de
primaires qui permettent aux électeurs de désigner leurs représentants à la convention chargée de
désigner le candidat à l'élection présidentielle . Dans les autres Etats, les délégués sont choisis par
la convention de chaque parti. L'élection proprement dite a lieu la premier mardi de novembre. Les
électeurs élisent des grands électeurs qui désigneront ensuite le Président. Il faut ici préciser que
leur mandat est impératif. Les grands électeurs sont élus au scrutin de liste à un seul tour; surtout,
le système est majoritaire ce qui signifie que la liste arrivée en tête remporte la totalité du
nombre des grands électeurs. Le Président est assisté de collaborateurs pour mener à bien sa
mission . Le premier est le vice-président qui est appelé à le remplacer en cas de décès ou de
démission. Surtout, le Président est entouré de secrétaires en charge d'un département
ministériel. Mais, à la différence des ministres dans un régime parlementaire, ils ne forment pas
une entité hiérarchisée et solidaire. Ils sont nommés pour appliquer la politique du Président
qui les choisit et les révoque librement. Le Président est aussi assisté d'une cinquantaine de
conseillers, et disposent de l'administration fédérale et d'importants organismes qui lui sont rattachés
(NASA, CIA, ...).Le Président est le titulaire du pouvoir exécutif et possède toutes les
compétences gouvernementales. Conformément à l'idéologie du régime présidentiel, il ne peut
dissoudre la Chambre des Représentants. En matière constitutionnelle, ses pouvoirs sont
partagés avec le Congrès : ainsi, certaines nominations doivent être approuvées par le Sénat, il en va
de même de la ratification des traités. Si le Président est le chef des armées, les interventions militaires
doivent être autorisées par le Congrès. En matière législative, normalement ses pouvoirs sont
quasi nuls. Le Président ne dispose pas, en effet, de l'initiative législative, les textes étant
déposés exclusivement par les parlementaires. Mais, dans les faits, le pouvoir exécutif étant mieux à
même de préparer les projets de lois du fait de ses moyens plus importants, la plupart des textes
trouvent leur origine dans une initiative présidentielle. Concrètement, les textes sont préparés

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par le Président ou ses secrétaires, mais déposés par un parlementaire. En revanche, le Président
ne dispose d'aucun moyen de pression sur le Congrès pour faire adopter les textes qui lui conviennent.
Son seul pouvoir consiste dans le véto qu'il pourrait opposer aux lois qui ne lui conviennent
pas : en cas de véto, le texte ne pourra être adopté que s'il est voté une seconde fois par les
deux chambres à la majorité des deux tiers. Le Président n'encourt aucune responsabilité politique,
mais encourt une responsabilité pénale, par la voie de l'impeachment, pour trahison, corruption ou
crimes et délits majeurs. Dans la cadre de cette procédure, le Président doit être mis en accusation par
la chambre des Représentants à la majorité simple; puis, il doit être jugé par le Sénat, présidé par le
président de la Cour suprême, statuant à la majorité des deux tiers des présents.
B- Les pouvoirs du président
La fonction de président des Etats-Unis compte parmi les plus considérables du monde.
Le président, selon la Constitution, «veillera à ce que les lois soient fidèlement exécutées». Pour
s’acquitter de cette responsabilité, il dispose de tout le pouvoir exécutif du gouvernement fédéral une
vaste organisation qui comprend 3,5millions de personnes, y compris un million de militaires d’active.
Il détient aussi d’importants pouvoirs législatifs et judiciaires. Pouvoirs exécutifs l’intérieur du
pouvoir exécutif lui-même, le président dispose de pouvoirs étendus pour gérer les affaires de la nation
et assurer le bon fonctionnement du gouvernement fédéral. Il peut émettre des ordonnances, des
règlements et des décrets lois (exécutive ordres) qui n’exigent pas l’assentiment du Congrès. En sa
qualité de commandant en chef des forces armées des Etats-Unis. En temps de guerre ou dans une
situation d’urgence nationale, le Congrès peut accorder au président des pouvoirs plus étendus pour
administrer l’économie nationale et assurer la sécurité des Etats-Unis. Le président désigne sous
réserve de la confirmation du Sénat les responsables des différents départements (ministères) et
agences de l’administration ainsi que des centaines de hauts fonctionnaires fédéraux.
§3/ Le pouvoir judiciaire
Les différentes juridictions sont chapeautées par un Cour suprême dont les membres sont
nommés à vie par le Président des Etats-Unis, ce qui leur assure une certaine indépendance. Par sa
position dans l'ordonnancement juridique, elle assure une certaine unité de la jurisprudence.
La source primordiale de droit au niveau fédéral est la constitution fédérale des Etats-Unis que le juge
a le pouvoir d'interpréter qui est supérieure aux lois. Si une loi est contraire à la constitution elle sera
invalidée.
A. La Cour suprême
1/Composition de la cours suprême
Elle comprend neuf membres nommés par le président avec l’accord Sénat. C’est même sur la
nomination des juges que le contrôle du sénat s’exerce avec la plus grande vigilance, parce que de
toutes les personnalités nommées par le président, ceux sont incontestablement celles qui exerceront
les plus grands pouvoirs. La procédure de confirmation par le Senat d’un nouveau juge est souvent
l’occasion d’un grand débat national sur le rôle de la cour et sur le contenu de sa politique

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jurisprudentielle. Parmi les membres, le président désigne le président de la cour, le chef justice, qui
exerce une influence considérable sur cette institution aussi bien en raison de ces prérogatives dans le
cours de la procédure que du prestige attaché à la fonction.
2/Compétence de la cour suprême
a/Développement du contrôle
L’institution de la cour est liée au fédéralisme. Chacun des Etats a en effet son propre système
judiciaire ; mais il fallait encore des tribunaux pour trancher certains litiges, qui échappent à la
compétence des juridictions d’Etas, par exemples les litiges entre les Etats ou ceux auxquels les Etats
unis c’est-à-dire les gouvernements fédéraux font partie. La constitution de 1789 a donc institué une
cour suprême et des tribunaux fédéraux.
Elle ne leur confiait cependant pas explicitement le contrôle de la constitutionnalité.
b/Forme et nature du contrôle
IL s’agit d’un contrôle exercé principalement par voie d’exception et d’un contrôle décentralisé ? La
cour suprême n’est pas le seul tribunal compétent pour l’exercer ? Chaque juge peut trancher une
question de constitutionnalité soulevée par l’une des parties à l’occasion d’un procès quelconque. Si la
loi applicable soit une loi fédérale, soit une loi de l’Etat apparait contraire à la constitution fédérale,
elle doit en effet être écartée. La décision du juge sur cette question dite exception
d’inconstitutionnalité peut naturellement être déférée en appel à la juridiction supérieure. En dernier
ressort la cour suprême des Etats unis qui sera amenée à trancher. En principe, la décision n’a qu’un
effet relatif entre les parties. Autrement dit la loi jugée inconstitutionnelle n’est pas annulée mais
seulement déclaré incapable, Cependant les tribunaux américains, comme les anglais sont liés par les
précédents.

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