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Babaci Maël

Groupe de TD 1

Séance du 17 Mars 2023

DISSERTATION
LA DÉSIGNATION DU PREMIER MINISTRE

ET DE SON GOUVERNEMENT

TD 5 1
"Nous ne pouvons pas accepter qu'il y ait eu une dyarchie au sommet. Mais ce
n'est rien exactement. En effet, le président est apparemment le seul à posséder et à
transférer l'autorité de l'État. » Cette citation provient de l’intervention du Président de la
République Mr. Charles De Gaulle, ayant eu lieu le 11 juillet 1964 lors d’une conférence
de presse.
La fonction de président de la république est en effet l'une des deux
branches de l’exécutif ; celui-ci étant partagé avec le Premier ministre. Cependant, beau-
coup s'accordent à dire que le président bénéficie d'une position privilégiée, notamment
depuis 1962 avec l’établissement de l’élection au suffrage universel direct. Ce mode de
suffrage appuie de façon drastique la légitime supériorité du Président de la République.
Ainsi, il semble que la dualité du pouvoir exécutif soit déséquilibrée, plaçant le Premier mi-
nistre en dessous, comme en subdivision face au Président de la République
L'article 8 de la Constitution renforce ce déséquilibre. Cet article traite
de la nomination des membres du gouvernement. Il prévoit ainsi que le Président de la
République nomme le premier ministre. Il met fin à ses fonctions en proposant la démis-
sion du gouvernement. Sur proposition du Premier ministre, il nomme les autres ministres
et met fin à leurs fonctions. Elle appartient donc à la prérogative du Président, qui nomme
à la fois les ministres et le Premier ministre, et donc engage la responsabilité de ce der-
nier, qui place la Ve République sous un régime a la limite du monocéphale.
La question du « monocéphalisme » au sein de l’administration ne s’est pas posé
jusqu’en 1958. De part la conception parlementaire classique, le gouvernement hérite du
« bicéphalisme », où le président de la république est officiellement associé au chef de
l'Etat, gage d'une certaine immuabilité, avec à sa suite le président du conseil, le chef du
gouvernement, le Premier ministre, étant responsable du gouvernement devant les parle-
mentaires. Or, le titre de M remier ministe en temps que tel n'existe en réalité que depuis
l’établissement de la Ve République. Sous la IIIe et la IVe Républiques, ils étaient appelés
« président du Conseil des ministres » ; titre qui a ce moment ci confiait des pouvoirs bien
plus limités que ceux connus sous la Vème République.
De plus, bien que le développement de la fonction de Premier Ministre ai été forte-
ment approfondie et qu’il y ai eu une réelle volonté des électeurs français de faire de la Ve
République un gouvernement parlementaire, bien que raisonnable, certains estiment que
le chef du gouvernement n’a aucun réel pouvoir sur le président. Chose, qui nous amène
à constater la régime semi-présidentiel sous lequel est régie la France actuelle.
C’est alors que le processus de nomination des ministres et du Premier Ministre dé-
montre la liberté dont dispose le Président de la République dans l’exercice de son pou-
voir. Ce qui peut paradoxalement indiquer un déséquilibre de l’exécutif, en sa faveur. Ce-
pendant, les dispositions de l'article 8 vu précédemment n'excluent pas complètement le
Premier ministre, qui est chargé de la nomination des membres de son gouvernement.
De quelle façon les pouvoirs de nomination du Premier Ministre et de son gouver-
nement sont alors régie par la V ème République ?
La nomination du Premier Ministre ainsi sa destitution comme pouvoir du président
seront abordé (I) pour par la suite voir que le gouvernement est nommé de façon incer-
taine(II).

I) La nomination du Premier Ministre comme pouvoir fort du Président


de la République
Le pouvoir exécutif est composé du Président de la République et du Premier mi-
nistre, ceux-ci sont en théorie complémentaire l’un à l'autre. Il y a donc un pouvoir com-
mun instauré, mais aussi un pouvoir propre associé aux deux têtes de l’exécutif. Bien
qu’en pratique les pouvoirs soient d’autant plus fort pour le Président de la république. Le
pouvoir de nomination et de libre choix du Premier ministre en fait partie et place des lors

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le Président de la république supérieur au Premier ministre(A), créant une hiérarchie au
sein même de l’exécutive. Mais ce pouvoir devient proportionnel quand la destitution du
premier ministre rentre en jeux (B).

A. La désignation du Premier ministre


La nomination du Premier ministre est à la discrétion du Président de la Répu-
blique, qu’on qualifie de pouvoir discrétionnaire. Il semble donc que le président soit libre
de désigner précisément quelle personne lui conviendrait pour remplir les fonctions de
Premier Ministre, faisant de lui le chef inconstatable du pouvoir exécutif. D’autant que, l'ar-
ticle 19 de la Constitution prévoit que l'article 8.1 est dispensé de quelconques contre si-
gnature, ce qui confirme l'exclusivité de cette compétence.
De plus, durant une période de cohabitation, le président est limité, perdant ainsi
certains de ses droits. Il est constitutionnellement obligé de désigner le Premier ministre
parmi la majorité de l'Assemblée nationale et si la majorité ne correspond donc pas a ses
apparences politiques celui-ci se retrouve bloqué.
On compte trois périodes de cohabitation distintctes sous la Ve République : la première
période eu lieu entre 1986 à 1988 avec François Mitterrand comme chef de l’exécutif et
Jacques Chirac comme son Premier Ministre. La deuxième eu lieu 1993 à 1995 avec Fran-
çois Mitterrand comme président de la république pour son deuxième mandat et Edouard
Balladur comme premier ministre. Puis la troisième eu lieu de 1997 aux années 2000 avec
Jacques Chirac comme président de la république cette fois ci et et Lionel Jospin en tant
que son Premier Ministre.
Bien sur tout ceci n’est que théorique, dans la pratique les élections n'entraînent
pas de changement de Premier ministre, ce qui démontre avec appui que sa légitimité ne
provient pas de là. Cependant, sur presque toutes les élections présidentielles, le premier
ministre varie ; ce qui fournit la preuve que sa légitimité provient finalement du Président
de la République.
Le Premier ministre est en effet rarement le chef de la majorité des ministres au sein de
l’assemblée. Cette situation est liée à la réforme quinquennale des années 2000.
En effet, cette réforme a fondamentalement changé l’apport qu’avaient entre
elles les élections présidentielles et législatives. Le président de la République se trouvant
élu, est aussi théoriquement le chef du parti auquel il appartient. Ce qui, par logique af-
firme que la cohabitation n’existera plus ; disparition qui confère au président une nomina-
tion exclusive et incontestée. Pour illustrer ce propos, Jean Pierre Raffarin, complètement
inconnu de la population et de son parti s’est tout de même vu nommé par le président
Jacques Chirac de 2002 à 2005, chose qui n’aurait absolument pu se produire avant la ré-
forme.

B. La destitution du Premier ministre


Bien que le président dispose de larges pouvoirs, il ne peut pas destituer le Premier
ministre à sa guise. En effet, l'article 8 prévoit qu'il cesse ses fonctions lorsque celui-ci an-
nonce la démission du gouvernement. Il est donc impératif que la proposition de démis-
sion vienne du Premier ministre lui-même. Cependant, le premier ministre peut aussi être
destitué en dehors de la période électorale, ce qui montre l'étendue du pouvoir de décision
du président et la dépendance du chef du gouvernement vis-à-vis du chef de l'Etat qui l'a
élu.
Or, la majorité des décisions de démission du gouvernement viennent très souvent
du président. Comme cas concret, en avril 1962 Michel Debré démissionna, il le fit lui-

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même selon la procédure, mais ce fut en accord avec le président de la République
Charles De Gaulle.
Le premier ministre n’ayant initialement la faculté d’accéder à cette demande, il reçoit tout
de meme l’autorisation de l’utiliser lors d’une cohabitation. Il peut aussi démissionner s'il le
souhaite en cas de désaccord, comme a pu le faire Monsieur Jacques Chirac en 1976.
Mais la cohabitation a aussi des mécanismes qui favorisent fortement le chef de l’exécutif,
comme la possibilité de dissoudre l'Assemblée nationale. C’est avec l’article 12 de la
Constitution qu’il peut en effet agir en vue d’un possible changement de Premier ministre
si une nouvelle majorité est obtenue lors des élections post-dissolution.
Dans ce cas, le Premier ministre est absolument contraint de démissionner. C'est
ce que Jacques Chirac a essayé d’accomplir en 1997, mais il n'a pu obtenir ce qu'il espé-
rait. En effet, il a été contraint de cohabiter avec Lionel Jospin après la dissolution infruc-
tueuse de l'Assemblée nationale en 1997, au cours duquel un référendum est organisé
pour instaurer les quinquennat en remplacement des septennats. Jacques Chirac fut ainsi
le dernier président de la Ve République servant sous un mandat de sept ans.
Ainsi, bien que le Premier ministre est entièrement libre de sa démission, il est
nommé par le Président, dont il suit la plupart du temps les idées et les opinions, et le fait
de la majorité étant presque systématique depuis la réforme des années 2000.

II) La nomination des membres du gouvernement comme pouvoir frac-


tionné
L'article 8 de la Constitution dans sa totalité est fondamental a la compréhension du
fonctionnement de nomination du Premier Ministre et de son gouvernement. Cet article
concerne en effet les prérogatives de nomination. La proposition des membres du conseil
émane du premier ministre avec l'approbation du président (A). Cependant, leur destitu-
tion ne semble dépendre que du président de la république, écartant le Premier Ministre
de son propre gouvernement(B).

A. Le pouvoir de nomination du Premier Ministre limité par le Président


de la République
« Sur la proposition du Premier ministre » est le début de l'article 8 de la Constitu-
tion alinéa 2, qui nous indique pourquoi on peut dire que le pouvoir de nomination des mi-
nistres est le travail du Premier ministre, il forme des lors le gouvernement qu'il dirige. La
suite de l’article indique que le président nomme les autres membres du gouvernement et
met fin à leur mandat ; ainsi, ce dernier peut décider de confirmer ou non la composition
du premier ministre.
Néanmoins, il n'a pas le droit de nommer lui-même directement les ministres,
comme en témoigne l'article 19, qui indique que le Premier ministre doit obligatoirement
contre signer un tel acte. Cela prouve donc que ce dernier a finalement le pouvoir domi-
nant pour nommer le gouvernement, il choisit, propose et contre signe, en un sens il est
alors possible de dire qu’il a le dernier mot.
Cependant, le fait de majorité supprime ce pouvoir, et de fait les ministres peuvent
être choisis par le président, seul le ministre propose l'action officielle. Dans ce cas, il
semble bien plus logique que leurs choix ministériels soient les mêmes ce qui importe peu
la connaissance des personnes qui choisissent.
Bien sûr, il est moins évident au cours d’une cohabitation que l'élection du président coïn-
cide avec l'élection du premier ministre. S'ils ne sont pas d'accord, le président de la répu-

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blique peut en quelque sorte forcer le premier ministre à répondre entièrement à ses at-
tentes.
Dans la finalité, le président reste l'autorité de nomination et continue d'avoir la pos-
sibilité d'invoquer l'article 12, ce qui menace la survie du gouvernement.

B. La révocation du Gouvernement un pouvoir abstrait de la République


Le président de la république peut dissoudre l’assemblée des ministres, mais cette
action nécessite nécessairement la dissolution du Premier ministre et de l'ensemble du
gouvernement. Pour se faire, le premier ministre doit prendre la responsabilité de l'en-
semble du gouvernement à la demande du président, ce qui déclenche sa démission et
celle des ministres de son gouvernement.
Cependant, le ministre sortant est libre de rejoindre le prochain gouvernement, bien
qu’un ministre mis sous examen est contraint de démissionner. La destitution du gouver-
nement n'appartient donc pas directement au président, mais au Premier ministre. Le Pre-
mier ministre et tous les ministres peuvent aussi démissionner individuellement de leurs
fonctions, par exemple en raison de désaccords comme a pu se passer l’expérimenter Ni-
colat Hulot en août 2018, alors qu'il était ministre de la Transition écologique et solidaire.
Ainsi, bien que le pouvoir soit partagé entre deux têtes de l'exécutif, dans la pra-
tique institutionnelle ce pouvoir est étendu par le fait d'une majorité systématique. Le Pre-
mier ministre occupe un poste que l'on peut qualifier de « subalterne » en raison des
conditions institutionnelles de son institution et de la fin de ses fonctions officielles.

Sources ;

- Conseil Constitutionnel - gouvernement.fr


- France 2 - Vie publique
- Wikipédia - Assemblée nationale
- Doc du juriste - cours de Madame Jussiaume

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