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L’analyse de l’article 78 de la constitution du 18 Février 2006 telle que

modifié à ce jour : vue juridico-politique.


Par Barthelemy NSALA BOTSHIMO étudiant en 3eannée Droit Public à l’Université de Kinshasa,
membre de l’association scientifico-culturelle Café Juridique de la Faculté de Droit de l’Université
de Kinshasa, Coordonnateur du groupe d’étude Cercle de la Réflexion Juridique.

Contact : 00243818765087 , E-mail :barthelemynsala1998@gmail.com

Le constituant congolais a institué la procédure de nomination du chef du gouvernement appelé


communément Premier Ministre dans le bain de l’article 78 de la constitution en vigueur en
République Démocratique du Congo. Cette disposition parait facile et compréhensible mais ça pose
toujours un problème d’interprétation ainsi d’application. C’est pour cela nous voulons par ce présent
travail donné notre avis scientifique quant à la question et essayer de donner une proposition de
faisabilité à l’autorité compétente pour la nomination du Premier Ministre, je cite le Président de la
République chef de l’Etat. Nous allons commencer par l’entrée à la matière dit introduction où nous
allons citer la disposition, pour donner une connaissance de la disposition. Et nous allons entrer dans
le vif du sujet et à la fin nous donnerons une proposition qui se terminera par une conclusion.

Ⅰ. INTRODUCTION

L’article 78 de la constitution dispose que : «Le président de la République nomme le Premier


Ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions
sur présentation par celui-ci de sa démission du gouvernement». En lisant cet article 78 dans son
alinéa 1er, il y a des mots qui attirent notre attention, nous avons : majorité parlementaire, au sein,
consultation, mettre fin à ses fonctions, démission du gouvernement.

1. MAJORITE PARLEMENTAIRE

La majorité parlementaire est comprise ici dans le sens où un parti ou regroupement politique a
obtenu plus des élus à l’assemblée nationale, vu que l’Assemblée Nationale est composée de 500
membres au total, il faut qu’un parti ou regroupement politique à lui seul ait au moins 251 élus dans
l’ensemble. C’est en ce mot que nous pouvons expliquer la majorité parlementaire. Donc le Premier
Ministre doit provenir de cette majorité constaté.

2. AU SEIN

Dans le français facile au sein signifie ce qui se trouve dans l’autre, ce qui est dans. Le Premier
Ministre être puisé de la majorité parlementaire c’est-à-dire de la majorité qui sera constaté au niveau
de l’Assemblée Nationale c’est de cette majorité qu’on doit prendre le Premier Ministre. Comme la
majorité est composée des élus nationaux, le Premier Ministre doit aussi être un élu national de cette
majorité constaté. Mais la difficulté réside dans l’application de cette exigence.

3. CONSULTATION

Le Président de la République doit consulter la majorité parlementaire au Parlement, cette dernière


elle doit donner un nom d’un des élus issus de cette majorité constaté pour être nommé Premier
Ministre.
4. METTRE FIN A SES FONCTIONS

Le Président de la République ne peut mettre fin aux fonctions du Premier Ministre que sur
présentation de la démission du Premier Ministre, c’est le trait du régime Parlementaire. Dans le cadre
de cet étude nous ne voulons pas nous lancer dans le débat de ceux qui pensent que l’on peut mettre
fin aux fonctions de Premier Ministre par le retrait de l’ordonnance nommant le Premier Ministre ou
par la nomination d’un autre Premier Ministre. Nous allons rester dans l’exigence de l’article 78 qui
est celle de la présentation de la démission du Premier Ministre.

5. DEMISSION DU GOUVERNEMENT

Une fois que le Premier Ministre démissionne tout le gouvernement part avec lui au même moment.
Mais dans le cas où il n’y aura pas encore un autre Premier Ministre nommé, le démissionnaire et son
équipe vont assurer les affaires courantes.

Ⅱ .VUE JURIDICO-POLITIQUE

Le constituant congolais en édictant cet article 78, il s’est inspiré du régime parlementaire anglais où
le gouvernement est l’émanation du Parlement. Dans le sens où le groupe qui aura beaucoup de
députes c’est à eux de donner le nom du futur Premier Ministre. Cette façon de faire c’est pour
permettre la bonne collaboration entre institutions, car si le Premier Ministre vient de la majorité
parlementaire, cette dernière protègera les actions du gouvernement vu que c’est aux parlementaires
qu’appartiennent la mission de contrôler l’action gouvernementale. C’est pour cela notre régime
politique est semi-parlementaire d’inspiration du régime parlementaire anglais. C’est pour cela
l’article 78 pose cette exigence pour la nomination du Premier Ministre.

Ⅲ. PROPOSITION +CONCLUSION

Nos suggestions s’adresse au chef de l’Etat vu la compétence exclusive lui est reconnue par la
constitution celle de la nomination du Premier Ministre. Le chef de l’Etat qui a amené la pensée
politique de «l’Etat de Droit», ce dernier signifie aussi un Etat dans lequel les lois sont respectés et
appliqués comme il faut. C’est pour cela nous lui proposons lors de la nomination prochaine du
Premier Ministre, de tenir compte de l’exigence pose à l’article 78 alinéa 1 er de notre constitution,
celle de la majorité parlementaire le chef de l’Etat doit tenir compte de cette exigence s’il veut
vraiment que son prochain ordonnance nommant le Premier Ministre soit conforme à la constitution.
Il faut que le prochain Premier Ministre soit un parlementaire. Dans le cas où, il n’y aura pas de
majorité constaté qu’on passe alors à la solution pose à l’alinéa 2e de l’article 78. En guise de
conclusion, nous demanderons au chef de l’Etat de ne pas continuer dans cette entreprise des
violations de la constitution en ce qui concerne les nominations des différents locataires de
gouvernement de 2006 à ce jour. Et que le chef de l’Etat ne puisse pas faire usage de cette fraude à la
constitution en ce qui concerne la nomination du Premier Ministre en République Démocratique du
Congo, qui est devenu une sorte de coutume constitutionnelle dans notre pays. Nous lui demandons de
respecter la lettre et l’esprit de l’article 78 de notre constitution en vigueur.

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