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L’Etat, personne publique, a pour raison d’être et pour mission de pourvoir aux besoins de la
population sur l’ensemble du territoire. Pour cela, il dispose de plusieurs acteurs.
Les plus hautes autorités de l’Etat (Président de la République, Premier ministre, ministres)
sont à la fois des autorités politiques et administratives.
Fonction politique, elles définissent les grandes orientations de l’action publique.
Fonction administrative, elles font « tourner la machine administrative » et mettent
en œuvre les décisions politiques.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Les services de la présidence, nés de la pratique, sont à la disposition du Président qui les
organise librement.
Le cabinet : regroupe les + proches collaborateurs du Président, ses hommes de
confiance. Il est donc nécessairement politisé. Il doit organiser et coordonner les
activités politiques du Président.
Le secrétariat général : rouage clé de l’organisation présidentielle. Il est à la fois une
instance de conseil, de réflexion et d’exécution. Il est l’instrument indispensable de
coordination de l’activité de l’Etat (gère les rapports de la présidence avec le
gouvernement, prépare le conseil des ministres…).
L’état-major particulier : conseille le Président dans ses attributions
constitutionnelles de chef des armées (art 15 Constitution).
Le conseil de sécurité intérieure (CSI) : définit les orientations de la politique menée
dans le domaine de la sécurité intérieure et fixe les priorités. Il s’assure de la
cohérence des actions menées par les différents ministères, procède à leur
évaluation et veille à l’adéquation des moyens mis en œuvre.
LE PREMIER MINISTRE
Certains services du 1er ministre sont placés directement sous son autorités alors que
d’autres lui sont simplement rattachés :
Les cabinets : le cabinet civil regroupe les collaborateurs personnels du 1er ministre.
Il a une forte connotation politique. Il assure la coordination et le suivi des différents
domaines de l’activité gouvernementale. Le cabinet militaire assiste et conseille le 1er
ministre sur les questions de défense nationale dont il est constitutionnellement
responsable (art 21 Constitution). La prééminence présidentielle (art 15 Constitution)
le prive de toute prise de décision. La politique de défense de la France est un
« domaine réservé » du chef de l’Etat. Le 1er ministre n’en est qu’un exécutant.
Le Secrétariat général du gouvernement : structure légère composée d’un personnel
de haut niveau. Joue un rôle d’intermédiaire et de transmission des instructions du
1er ministre aux ministres. Contrôle la régularité juridique des projets de lois et de
décrets et intervient en matière législative car chargé de la coordination du
gouvernement et du Parlement.
Traditionnellement choisi parmi les conseillers d’Etat, sa position particulière et se
grande compétence lui ont souvent permis de rester en poste malgré les
changements de gouvernements. Cette stabilité permet d’assurer la continuité du
travail gouvernemental.
Les organismes et services rattachés au 1er ministre : lui permettent de jouer un rôle
non négligeable dans les domaines dont certains sont considérés comme sensibles.
Le secrétariat général de la défense nationale (SGDN) a une fonction d’animation en
matière de politique de défense.
Le secrétariat général des affaires européennes (SGAE) est chargé de coordonner
l’activité des ministères sur l’Europe.
La direction des journaux officiels, la direction de la documentation française et le
service d’information et de diffusion ont pour mission d’assurer l’information
officielle relative à l’activité des pouvoirs publics.
LES MINISTRES
Chaque ministre est à la tête d’un département ministériel et doit en assurer la direction et
le bon fonctionnement. Le ministre est le représentant de l’Etat et agit en son nom dans son
domaine de compétence.
Il dispose du pouvoir hiérarchique sur tous les personnels du ministère. Il donne des ordres
et instructions sous forme de directives, circulaires… Cependant, il ne dispose pas du
pouvoir réglementaire sauf pour l’organisation et le fonctionnement des services de son
ministère : CE, 7 février 1936, Jamart.
Pour chaque décision prise par le Président ou le 1er ministre dans le domaine de
compétence du ministère, le ministre concerné doit donner son contreseing. Il participe ainsi
au pouvoir réglementaire.
Sauf pour les emplois les + élevés de son ministère, le ministre dispose d’une compétence de
nomination des fonctionnaires de ses services (par délégation du 1 er ministre).
Pour diriger son ministère, le ministre est assisté par des conseillers qui forment son
cabinet. Il recrute lui-même ce cabinet souvent composé de hauts fonctionnaires. Ces
cabinets sont souvent mis en cause, il leur est reproché d’être le véritable centre de décision
alors qu’en démocratie, c’est au politique, donc au ministre, de prendre les décisions et de
les assumer.
Missions
Ils doivent conseiller et éclairer le gouvernement et l’administration sur des questions
d’ordre général ou sur des points précis par des avis, des propositions, des rapports et des
études. Ils siègent de manière permanente ou périodique. Ils peuvent être rattachés au chef
de l’Etat, au gouvernement dans son ensemble, directement au 1er ministre ou à un ministre.
Ils sont très divers en raison de la diversification des interventions de l’Etat.
Développement de ces organismes :
- Technicité et complexité des affaires à traiter.
- L’époque est à la concertation et à la participation des acteurs socioprofessionnels,
des représentants des agents de l’administration et des administrés au processus de
décision.
Les avis rendus peuvent être facultatifs ou obligatoires. Dans le 2nd cas, la consultation est
une condition de la légalité de la décision administrative. De manière plus exceptionnelle, les
avis sont obligatoires et conformes.
A côté du CESE, il existe des centaines d’organismes spécialisés : Conseil supérieur de la FP,
Conseil supérieur des transports, Conseil supérieur des hôpitaux, Commission nationale
consultative des droits de l’homme…
III/ Les autorités administratives indépendantes
Développement spectaculaire dans les 70’s des AAI qui explique le phénomène de diffusion
et d’éparpillement du pouvoir exécutif. Nombreuses et diverses, elles assurent la régulation
de quelques secteurs stratégiques.
I/ Le préfet de département
Création bonapartiste, l’institution préfectorale est instaurée par la loi du 28 Pluviôse An VIII
(17 février 1800). Bonaparte voulait doter la France d’institutions qui résistent au temps. Le
préfet a conservé ses attributions originelles : représentant de l’autorité de l’Etat dans le
département.
- La direction des services déconcentrés de l’Etat : les attributions du préfet sur les
services de l’Etat dans le département ont été régulièrement renforcées. Décret 3
décembre 2009 précise l’organisation et les missions des nouvelles directions
départementales interministérielles (DDI) créées par fusion des services qui existaient
jusque là. DDI sous l’autorité directe des préfets de département. Désormais, le préfet
dispose de 2 ou 3 DDI :
Direction départementale des territoires regroupant les services de l’agriculture et
de l’équipement et mettant en œuvre les politiques d’aménagement et de
développement durable des territoires (politique agricole, urbanisme, logement…).
Direction départementale de la cohésion sociale : met en œuvre les politiques
sociales et celles en faveur de la jeunesse, des sports, de la vie associative…
Direction départementale de la protection des populations : regroupe les services
vétérinaires et l’administration de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes.
Dans les départements de – 400 000 hab, ces 2 dernières directions n’en font qu’une.
Création des DDI effective depuis le 1er janvier 2010.
Le préfet du département s’appuie sur une équipe restreinte au sein du collège des chefs
de service (qu’il préside) qui est composé entre autres, du ou des préfets délégués, des
sous-préfets, des chefs de services déconcentrés placés sous son autorité… Ce collège est
consulté sur les conditions de mise en œuvre des politiques de l’Etat dans le
département et les conditions d’organisation et de fonctionnement des services de
l’Etat.
La commune
A la fois une collectivité décentralisée dotée de la personnalité morale et une circonscription
administrative de l’Etat. Le maire est à la fois l’autorité exécutive et décentralisée de la
commune collectivité locale et agent de l’Etat dans la circonscription communale. En sa
qualité d’agent de l’Etat, il est soumis au pouvoir hiérarchique du préfet : pouvoir
d’instruction, d’annulation, de réformation et enfin de substitution. Il est chargé de la
publication et de l’exécution des lois, règlements et mesures de sûreté générale. Il dresse les
listes électorales et délivre certains permis de construire. Il a la qualité d’officier d’état civil
et d’OPJ. Enfin, il a certaines attributions de police spéciale.
L’arrondissement
Cadre géographique des services déconcentrés de l’Etat à l’intérieur du département.
Chaque département est subdivisé en 3 ou 4 arrondissements qui sont donc des
circonscriptions administratives de l’Etat dirigées par des sous-préfets.
Le canton
Créés au début de la Révolution, ils sont des subdivisions des arrondissements. Le canton a
une double fonction :
- Rôle de circonscription électorale pour l’élection des conseiller généraux. A ce titre il
s’insère dans la décentralisation.
- Cadre géographique d’implantation de 2 services de l’Etat : la brigade de gendarmerie et
la perception.
III/ La région
Circonscription régionale créée par les décrets de janvier 1959 et juin 1960 pour servir de
cadre à la mise en œuvre de la planification éco et sociale et de la politique d’aménagement
du territoire. Aujourd’hui, 22 circonscriptions régionales métropolitaines et 4 d’OM.
Le préfet de région est le dépositaire de l’autorité de l’Etat dans la région : au niveau
régional, il a la charge des intérêts nationaux et du respect des lois , il représente le 1 er
ministre et chacun des ministres, il veille à l’exécution des règlements et des décisions
gouvernementales et dirige, sous l’autorité des ministres, les services déconcentrés de l’Etat.
Décrets des 29 avril 2004 et 16 février 2010 ont donné une nouvelle dimension à l’échelon
régional et au préfet de région en lui attribuant un rôle de coordinateur de l’action des
préfets de département, puis, autorité sur ces mêmes préfets.