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Niveau : Licence 2
Introduction
L’État est, à la fois, une collectivité et un appareil gouvernant. En son sein, les administrations
civiles, placées sous l’autorité de chacun des ministres se composent, d’une part,
d’administrations centrales et de services à compétence nationale, d’autre part, de services
déconcentrés. Les administrations centrales sont centrales non par leur implantation
géographique mais par leur champ de compétence. En conséquence, doivent se développer des
organes qui représentent les administrations centrales en différents points du territoire, et dont
les attributions sont limitées à une circonscription donnée. La politique de déconcentration
récemment constitutionnalisée à travers la réforme constitutionnelle du 5 avril 2016, tend à
redéfinir les politiques nationales à l’échelon local. Cette structure dénommée «
l’Administration territoriale » se distingue des collectivités territoriales décentralisées.
Contrairement aux circonscriptions administratives qui sont de simples aires géographiques
correspondant aux implantations des services de l’État et limitant territorialement l’exercice des
attributions de leurs agents et qui par conséquent ne possèdent pas la personnalité morale, les
Collectivités territoriales sont gérées par des organes délibérants et exécutifs issus du suffrage
universel et des règles juridiques qui définissent les compétences. Certes une telle distinction
Les organes centraux sont essentiellement constitués par les ministères (Section 1). À ceux-ci
s’ajoutent, notamment, pour les coordonner au sommet, la présidence de la République. D’autre
part, des institutions diverses interviennent pour conseiller le gouvernement et l’Administration
: ce sont les organismes consultatifs dont le plus prestigieux est la Cour Suprême. Enfin, de
nouvelles institutions ont été créées depuis une trentaine d’années : les autorités administratives
indépendantes (Section II).
Au Sénégal, les structures administratives centrales sont réparties, après la suppression du poste
de Premier-Ministre, entre la Présidence de la République, le Secrétariat général du
Gouvernement et les ministères. Depuis, quelques années, on note l’émergence des autorités
administratives indépendantes.
A- Le Président de la République
Ils sont nombreux. Cependant, dans l’exercice de ses attributions administratives, le Président
de la République est aidée principalement par le Secrétaire général de la présidence entouré
1
Voir l’article 42 de la Constitution du Sénégal
2
Article 49 de la Constitution
3
Article 44 Constitution du Sénégal
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Article 50 de la Constitution
Le président de la République est aussi assisté par un Directeur de Cabinet. A ce titre, il prépare
les décisions et arbitrages du Président et le tient informé de leur mise en œuvre. Présent au
Conseil des ministres, aux Conseils présidentiels et aux Conseils interministériels, il participe
aux séances de travail du Président de la République. Recevant délégation de signature, il
contrôle les actes relevant de sa compétence, notamment ceux qui doivent être signés par le
Président. Il supervise les actions relatives à la sécurité. Ses fonctions sont ainsi à distinguer de
celles du chef de Cabinet qui assure le suivi des relations entre le Président, la société civile et
les confessions religieuses. Il gère toutes les questions personnelles que lui confie le chef de
l’Etat. Conformément à ses instructions et en concertation avec le service du protocole, le
directeur de Cabinet politique et le Secrétariat particulier, il organise le programme des
audiences présidentielles.
Il s’agit ici des ministères et du secrétariat général du gouvernement qui joue un rôle de
coordination des activités gouvernementales surtout avec la suppression du poste de premier
ministre.
A- Les ministères
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D. MAIRET et P. PEUGEAUT, « Le ministre et les directeurs : qui commande ? », in Pouvoirs, n°53, pp. 1726.
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Cette loi est remplacée par la loi organique 2020-07 du 26 février 2020 relative aux lois de finances
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Il est le principal collaborateur du ministre dont il reçoit, sauf pour le contreseing des décrets, délégation de
signature. Il est chargé du contrôle de la bonne exécution des directives du ministre. Il doit être un diplômé de
l’enseignement supérieur ou un fonctionnaire de la hiérarchie A. Il est responsable, de même que le secrétaire
général, du fonctionnement général du service.
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Le chef de cabinet assume l’organisation matérielle de cet organisme. Il suit le plus souvent les affaires politiques
du ministre et, le cas échéant, celles qui concernent sa circonscription électorale.
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Il doit aussi être un diplômé de l’enseignement supérieur ou d’un fonctionnaire de la hiérarchie A.
Enfin, les ministères sont représentés dans les régions et départements avec des chefs de services
régionaux et départementaux. Ces chefs de service sont placés sous l’autorité hiérarchique des
gouverneurs et préfets.
L’Administration n’est pas dans sa totalité assumée directement par l’appareil d’État ou par
les collectivités territoriales décentralisées elles-mêmes. Elle est confiée en partie à des
institutions indépendantes dotées d’une certaine autonomie concrétisée par l’attribution de la
personnalité juridique. On a donc assisté à la naissance d’une nouvelle catégorie juridique qui
ne rentre pas dans le schéma classique des institutions.
Les collectivités de droit commun correspondent à des catégories qui ont vocation à se
rencontrer sur l’ensemble du territoire. Au Sénégal, nous avons la commune et le
département.
La commune est la collectivité administrative de «base» ou de proximité. C’est également la
plus ancienne et probablement la plus identifiée par les administrés. Les communes
connaissent une organisation administrative unique, quelle que soit leur taille. Depuis la loi
municipale de 1884, en France, elles sont gérées par le conseil municipal (organe délibérant)
et par le maire (organe exécutif). Le premier est élu au suffrage universel direct. Le second est
élu par et parmi le conseil municipal. Organe exécutif de la commune-collectivité
décentralisée, le maire est par ailleurs le représentant de l’État dans la commune-
circonscription déconcentrée. Au titre de cette seconde fonction, il gère l’état civil, organise
les élections et à la qualité d’officier de police judiciaire. On dit qu’il connaît un
dédoublement fonctionnel. Les communes bénéficient de la compétence générale pour gérer
toute affaire d’intérêt communal (la clause générale de compétences). Aucune commune ne
peut être instituée qui ne comprenne une population totale d'au moins mille habitants.
Quant au département, il a été créé, en France, par la Révolution pour rapprocher les
administrés de l’administration. Le découpage départemental a été fait de telle sorte qu’il soit
possible de se rendre au chef-lieu en une journée de cheval. Objet de tentatives régulières de
suppression, le département s’est imposé comme un cadre essentiel de l’administration de
l’État grâce au préfet (de département), et comme niveau décentralisé adapté aux politiques de
solidarité.
Au Sénégal, à la faveur de l’Acte III de la décentralisation adopté en 2013, le Département a
remplacé la Région. Cadre d’exercice des fonctions du préfet, et collectivité territoriale, le
département est administré par un conseil départemental élu au suffrage universel direct. Il
concoure avec le président du Conseil départemental à l'administration du département.
Cette catégorie échappent partiellement au moule du droit commun pour des raisons fort
diverses. Afin de mutualiser les compétences de plusieurs communes qui présentent une
homogénéité territoriale et répondre à des besoins nouveaux des habitants en termes de
Les organes délibérants appelés assemblées délibérantes sont ceux qui règlent par leurs
délibérations les affaires de la collectivité territoriale concernée. Élus au suffrage universel
direct, ils correspondent aux « conseils élus » par lesquels les collectivités territoriales
s’administrent librement. Le nombre de leurs membres est fixé par le CGCT en fonction de la
population de la collectivité concernée. Il existe au Sénégal le Conseil municipal (paragraphe
I) et le Conseil départemental (paragraphe II).
choix d’une autre adresse (qui peut être une adresse électronique). Cette convocation doit
intervenir dans un certain délai, lequel peut cependant être abrégé par le préfet en cas
d’urgence.
Les séances du conseil municipal sont, en principe, publiques et se tiennent à l'hôtel de ville.
Toutefois, le maire peut décider de le réunir dans des locaux annexes de la mairie, lorsque
l'ordre du jour le justifie2. Toute personne qui le souhaite doit pouvoir assister aux débats; le
président ne peut restreindre l’accès à la salle des séances, sous peine de nullité des
délibérations adoptées lors de la réunion en question, que pour des motifs liés à la salle elle-
même (par exemple, au nombre de places dont elle dispose) ou pour garantir la sécurité et
l’ordre public. Une assemblée locale ne délibère valablement que si la majorité de ses
membres en exercice est présente. Toutefois, si ce quorum n’est pas atteint, l’assemblée se
réunit de nouveau à trois jours au moins d’intervalle pour un conseil municipal. Un conseiller
Les institutions administratives locales entretiennent des relations étroites avec le représentant
de l’Etat pour la sauvegarde de l’unité nationale.
Les organes exécutifs locaux sont le maire et le président du Conseil départemental. Le maire
est l'organe exécutif de la commune élu par le Conseil municipal parmi ses membres sachant
lire et écrire. Il est assisté par les adjoints. Ils doivent résider dans la commune ou en être
obligatoirement contribuables.
Représentant de la collectivité territoriale, le maire est chargé, sous le contrôle du Conseil
municipal, de conserver, d'entretenir et d'administrer les propriétés et les biens de la commune
et de faire, en conséquence, tous actes conservatoires de ses droits, de gérer les revenus, de
surveiller les services communaux et la comptabilité communale, de préparer et de proposer le
budget, d'ordonnancer les dépenses et de prescrire l'exécution des recettes, de diriger les
travaux communaux, de veiller à l'exécution des programmes de développement financés par
la commune ou réalisés avec sa participation, de pourvoir aux mesures relatives à la voirie
municipale, de souscrire les marchés, de passer les baux des biens et les adjudications des
travaux communaux selon les règles établies par les lois et règlements, de passer, selon les
mêmes règles, les actes de vente, d'échange, de partage, d'acceptation de dons ou legs,
d'acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été autorisés par le conseil municipal, de
représenter la commune en justice, de prendre, à défaut des propriétaires ou des détenteurs du
droit de chasse préalablement mis en demeure, toutes les mesures nécessaires à la destruction
d'animaux déclarés nuisibles par les lois et règlements, et éventuellement de requérir les
habitants avec armes et chiens propres à la chasse de ces animaux, de surveiller et d'assurer