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I/ INTRODUCTION À LA PHARMACIE :
Le mot Pharmacie est dérivé du grec : Pharmakôn signifiant drogue, venin ou poison.
Elle a pris un certains nombre de dénomination avec des objectifs variables selon les
siècles :
En 1694 c’est l’art de préparer et de composer les remèdes pour la guérison des
maladies. L’art de préparer et de composer les remèdes.
A/ DÉFINITION DU MÉDICAMENT :
En 1866 c’est toute substance introduite dans l’économie en vue de remédier à un état
de maladie.
B/ PRINCIPE ACTIF :
Dans un médicament le principe actif est l’unique substance qui possède une activité
biologique susceptible de corriger ou prévenir les troubles pathologiques de l’organisme. Il
justifie l’utilisation du médicament. Un médicament peut contenir plusieurs principes actifs
C/ EXCIPIENT :
D/ CONDITIONNEMENT :
❑ Conditionnement primaire
❑ Conditionnement secondaire
1/ Conditionnement primaire :
Au contact direct du médicament (contenant comme flacon, tube, blister…)
Exigences : être inerte vis-à-vis du contenu et être d’une innocuité absolue.
2/ Conditionnement secondaire :
Boite de présentation et de protection.
Rôle : protection chimique contre la lumière, l’oxygène de l’air, protection mécanique
contre les chocs.
E/ LA DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT :
Le nom doit être choisi de façon à éviter toute confusion avec d’autres médicaments.
C’est le nom de marque ou nom commercial. Une même substance peut être
commercialisée sous des noms de marques multiples. Le nom de fantaisie d’une même
substance active varie souvent d’un pays à l’autre.
F/ DÉNOMINATION COMMUNE INTERNATIONALE
La DCI est décernée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est un nom non-
commercial (distinct de tout de produit commercial), conçu pour être utilisable sans
ambigüité. Pour chaque médicament on a une seule DCI.
G/ FORME GALÉNIQUE :
Elle correspond à l’aspect physique final du médicament tel qu’il sera utilisé chez un
patient : comprimés, gélules, sachets, solutions buvables, suspensions injectables, etc.
H/ LA PHARMACOPÉE :
C’est un ouvrage réglementaire destiné à être utilisé par les pharmaciens. Il défini les
critères de pureté des matières premières ou des préparations qui entre dans la
composition (fabrication) des médicaments.
Il décrit les méthodes d’analyse pour assurer le contrôle de ces critères de pureté.
Prévention des maladies : par ex. prévention d’une carence vitaminique éventuelle,
d’une infection bactérienne ou virale par un vaccin.
Diagnostic : par ex. substances administrées lors des examens d’imagerie médicale.
Quelques exemples :
Guérison de la maladie :
La médecine et la pharmacie ont longtemps été confondues. L’objectif de nos ancêtres était
d’avant tout de trouver des remèdes permettant de guérir et de soulager, avec ce dont ils
disposaient : plantes, animaux, minéraux. Cependant ces remèdes étaient le plus souvent
dispensés dans un contexte « magico-mystique » par les prêtres, les magiciens,…
Mais surtout, c’est en Mésopotamie qu’a été élaboré le premier système d’écriture d’abord
pictographique, puis cunéiforme vers 3300 av. J.-C. Des dizaines de milliers de tablettes
cunéiformes ont été retrouvées du golfe persique à l’Anatolie.
❑ Les sumériens.
❑ Les akkadiens.
❑ Les babyloniens.
❑ Les néobabyloniens.
Les babyloniens :
Avec le prestigieux roi Hammourabi (1792-1750 av. J.-C) qui a régné sur l’empire de
Babylone à son apogée. Il a élaboré le célèbre Code d’Hammourabi ; le plus ancien
code juridique connu.
Cette tablette montre que le médecin sumérien utilise des substances minérales, animales et
végétales :
Le monde végétal est plus souvent représenté avec des plantes : Myrte, Thym, La Saule……
La préparation des remèdes fait appel à la décoction et à la filtration avec des excipients
comme le vin et les diverses huiles.
La décoction consiste à chauffer un élément d’une plante avec de l’eau jusqu’à que cette
dernière soit bouillante, pour en extraire les principes actifs.
Une quarantaine de tablettes, plus récentes, ont été regroupées sous ce vocable. Elles
proviennent en majeure partie des ruines de la bibliothèque d’Assurbanipal (668-626 av. J.-
C.) à Ninive.
B/ L’ÉGYPTE ANCIENNE
La civilisation égyptienne a duré environ 3000 ans, De 3100 à 332 av. J.-C, Depuis
l’apparition des hiéroglyphes et d’une monarchie centralisée Jusqu’à la conquête de l’Egypte
par Alexandre le Grand.
Ces trois mille ans d’histoire sont traditionnellement divisés en trois grandes époques séparées
par des périodes « intermédiaires » marquées par des troubles sociaux et politiques et des
invasions :
Les papyrus médicaux sont d’anciens textes égyptiens écrits sur des rouleaux de papyrus qui
nous donnent des informations précieuses sur les connaissances et les pratiques médicales de
l’Egypte Antique.
On dispose de plusieurs papyrus : Parmi les plus anciens textes médicaux connus à ce jour, il
comporte dix-sept pages et traite principalement des questions liées aux pathologies
chirurgicales, au diagnostic et au traitement.
Le plus élaboré date d’environ 1830 avant J.-C. Comporte cent-dix pages, ce qui en fait le
plus long papyrus médical. Il aborde différents sujets, notamment : la dermatologie, les
maladies digestives, les traumatismes, les affections gynécologiques et les soins dentaires.
Asthme : une mixture d’herbes chauffée sur une brique de sorte que le patient puisse
en respirer les vapeurs.
Le sulfure d’arsenic,
La brique, L’argile,
La terre,
Le granit, La boue,
L’antimoine.
Les substances d’origine végétale :
C/ LA CHINE ANCIENNE
➢ Décoctions:
➢ Potions:
➢ Pilules: Préparation de consistance solide qui contient un principe actif solide, liquide
ou pâteux.
➢ Infusion : Une méthode d’extraction des principes actifs par dissolution dans un
liquide initialement bouillant que l’on laisse refroidir.
D/ L’INDE ANTIQUE
En sanskrit, le mot Āyurveda est une association des mots : āyur signifiant « vie » et veda qui
signifie « science », l’Ayurveda, Ayur-Véda ou médecine ayurvédique, il repose sur deux
ensembles de textes rédigés en sanskrit. Il a été rédigé vers 300 av. J.-C à partir de manuscrits
plus anciens, Il cite 500 plantes à intérêt thérapeutique. Sa date de rédaction n’est pas connue,
1/ Le premier apport réel est celui d’HIPPOCRATE, Né en 460 avant J.-C. Il est considéré
comme « le père de la médecine ». Hippocrate base son art sur l’observation des symptômes,
et regarde les remèdes auxquels les malades attribuent leur guérison.
Il a établit une Pharmacopée basée sur l’expérience, qui est publiée après sa mort, et
dénommée « Corpus hippocratum ». Cette pharmacopée contient les 250 plantes, dont il
faisait usage (belladone, mandragore,..).
Quelques 500 plantes, telles que le pavot, la ciguë, et le mandragore pour les plantes
médicinales sont décrites avec précision.
On lui prête souvent la paternité théorie des signatures ; Cette théorie veut que les propriétés
physiques (forme, couleur) d’une plante médicinale évoquent une partie du corps humain que
l’on souhaite soigner.
Elle repose sur le principe « Les semblables soignent les semblables » exemple la noix soigne
le cerveau, la digitale soigne le cœur.
Son ouvrage, De MATERIA MEDICA, présente environ 500 plantes et décrit leur utilisation
médicale avec au total 1600 préparations à base de végétaux, d’animaux et de minéraux.
Il rassembla toutes les informations botaniques disponibles dans les ouvrages auxquels il avait
accès mais Il mena aussi des enquêtes auprès des médecins, des herboristes, des gens de la
compagne, et fait par lui-même des observations sur terrain.
Il rassembla toutes les informations botaniques disponibles dans les ouvrages auxquels il avait
accès mais Il mena aussi des enquêtes auprès des médecins, des herboristes, des gens de la
compagne, et fait par lui-même des observations sur terrain. De cette large collecte, il tira un
inventaire de la plus grande partie des plantes connues et nommées de son temps, sont environ
900 végétaux, le double de ce qu’avait donné Théophraste, quatre siècles plutôt.
4/GALIEN : Né à Pergamum (actuellement Bergama, province d’Izmir, Turquie), Il exerça la
médecine à Rome. Galien serait l’auteur de 400 à 640 ouvrages recouvrant tous les domaines
médicaux dans lesquels il cite de nombreux remèdes dont 473 végétaux.
Galien est le considéré comme le père de la pharmacie (Pharmacie galénique), Il met au point
des formes de médicaments : pilules, emplâtres, pommades.
A la chute de l’Empire Romain, les traditions médicales sont sauvées par les monastères
(jardins de plantes médicinales). Tandis que l’Europe sombre dans l’obscurantisme et le chaos
pour plusieurs siècles, la pratique médicale et pharmaceutique arabe prend tout son essor.
F/ LA PÉRIODE ARABO-MUSULMANE
Les musulmans tiennent donc en haute estime l’art de guérir ; la croyance qu’il existe
un remède à chaque maladie a encouragé les premiers musulmans à se livrer à la
recherche médicale et à chercher un remède pour toutes les maladies qu’ils
connaissaient. Au VIIIe et IXe siècles, le monde arabo-musulman, connut un grand
essor scientifique auquel contribuaient des savants, des médecins en particulier.
C’était le règne des dynasties Omeyyades puis Abbassides dans le monde arabo-
musulman. (Damas, puis Bagdad) qui devient le foyer culturel et médical important.
En moins de cent ans ; les musulmans sont parvenus à traduire la culture grecque dans
la langue arabe. La politique menée par les califes de Bagdad à l’époque des
Abbassides, a été déterminante à cet égard.
C’est El-Mamoun (786 – 833) qui prend l’initiative de faire traduire les écrits grecs en
arabe et engage à cet effet un savant hors du commun, Hounaïne Ibn Is’haq (809 –
877). Celui-ci assimile l’ensemble de la science grecque, aussi bien les mathématiques
que l’astronomie, la philosophie et la médecine.
Hounaïne Ibn Ishaq a traduit de nombreuses œuvres de Galien en arabe et a continué
ses travaux par la traduction du livre de Sushruta, et du livre de Charaka. Son disciple
Houbaïche Ib El-Hassane (deuxième moitié du IXe siècle) s’attaque aussi à la
littérature pharmaceutique grecque désignée communément sous le nom de « matière
médicale ». Celle-ci se partage entre deux genres, les « simples » et les « composés ».
Ces premiers professionnels sont aussitôt soumis à des règles strictes. Ainsi, le calife
El-Mamoune (814-833) ordonne l’inspection des officines par le Mouhtassib, chargé
de détecter les fraudes éventuelles sur la qualité des drogues.
Les médecins musulmans à Bagdad ont été les premiers à mettre en place des hôpitaux
au sens moderne du terme sous le nom de « Bimaristans ». Il s’agissait
d’établissements où les malades étaient accueillis et pris en charge par un personnel
qualifié.
Le médicament moderne est né au XIXe siècle, à partir de la purification des principes actifs
de quelques plantes médicinales et l’étude expérimentale en laboratoire de leurs effets sur les
grandes fonctions de l’organisme. L’étude des effets des médicaments devient une science : la
pharmacologie.
Le chimiste anglais Joseph Priesley (1733 – 1804), décrit en 1776 deux gaz : le protoxyde
d’azote N2O, et le monoxyde d’azote NO. Le N2O sera vite considéré comme le gaz hilarant,
soixante huit après sa découverte il devient le premier anesthésique. Le NO devra attendre
deux siècles pour être défini en 1985 comme un médiateur endogène vasodilatateur, puis être
utilisé quelques années plus tard à l’hôpital dans l’hypertension pulmonaire.
La purification des principes actifs végétaux a été lancée par Friedrich Wilhelm Adam
Sertürner (1783 – 1841), apprenti pharmacien à Paderborn en Allemagne. Entre 1803 et
1805, il obtient à partir de l’opium une substance cristalline de nature alcaline, qu’il dénomme
« morphine » en évocation de Morphée, le dieu grec des rêves. Il en teste plusieurs doses sui
lui-même et des amis puis publie ses observations à partir de 1806. La morphine sera utilisée
pour la première fois à grande échelle au cours de la guerre de Sécession (1861 – 1865) aux
Etats-Unis, et de la guerre de 1870 en Europe.
Tous les symptômes de l’intoxication de la strychnine qui sera isolée par Pelletier et
Caventou en 1819, y sont décrits. Ces études initient l’expérimentation des médicaments
potentiels sur l’animal, préalable nécessaire à leur étude chez l’homme ;
« Vingt ans d’expériences en tout genre, soit dans mon laboratoire, soit au lit du
malade, me permettent d’affirmer que la manière d’agir des médicaments et des
poisons est la même sur l’homme et sur les animaux ».
Deux autres chimistes ont particulièrement marqué les débuts de la chimie organique :
Friedrich Wöhler Médecin et chimiste, Considéré comme le fondateur de la synthèse
organique. Il réalise les premières synthèses organiques de l’acide oxalique en 1824, et de
l’urée en 1828. Parmi ces élèves, l’américain Harmon Northrop Morse réalisa la synthèse du
paracétamol en 1878 à Baltimore.
Marcelin Berthelot : Professeur de chimie organique à l’école de pharmacie de Paris en
1859, Puis au collège de France, Il réalise les premières synthèses de l’acide éthylique en
1856, du méthane en 1858, de l’acétylène en 1859, et du benzène en 1866.
Friedrich August Kekulé. le chimiste allemand avait été définie à Gand la structure cyclique
du benzène en 1861.
Adolph von Baeyr, élève de Kekulé et professeur de chimie à Berlin synthétise l’acide
barbiturique en 1864, précurseur du Barbital et du Phénobarbital, et l’acétylcholine en 1867,
avant qu’elle ne soit reconnue comme neuromédiateur.
Emil Fisher : élève de Baeyer à Strasbourg et professeur de chimie à Berlin, reçoit le prix
Nobel de la chimie en 1902, pour ses travaux sur la synthèse de la phénylhydrazine, de sucres,
de purines et de l’Antipyrine® ou phénazone en 1884.
Cette loi, qui restera en vigueur pendant 138 ans encadre les médicaments préparés à
l’officine, sur prescription médicale, par le pharmacien. Or cette loi n’encadrait que
l’officine. En l’absence de réglementation sur la pharmacie industrielle, c’est la
jurisprudence qui va étendre aux premiers laboratoires pharmaceutiques les
dispositions légales en matière d’officine, notamment en disposant que les
établissements de fabrication ou répartition doivent appartenir à un pharmacien
diplômé, ou à une société constituée exclusivement de pharmaciens diplômés. La loi
de 1941 marque un tournant important car elle conditionne la commercialisation du
médicament à un visa. Ces demandes de visas sont étudiés par un comité technique
composés de pharmaciens, médecins, de représentants de l’industrie pharmaceutique
et de l’administration, et pouvant s’appuyer sur les expertises externes.
Le Stalinon® était en effet préparé dans des conditions non conformes au visa obtenu.
Il sera désormais exigé de l’industriel un protocole d’analyse et de contrôle des
matières premières, ainsi qu’un compte rendu des essais cliniques ainsi que leur
expertise. C’est l’apparition de la pharmacovigilance, mais également des essais
cliniques dans les années 1950.
Aux Etats Unis, en 1962, la loi introduit le contrôle de l’innocuité des médicaments, et
les essais cliniques approuvés par le Food and Drug Administration (FDA). La FDA
doit être informée de tout incident et effet indésirable constaté à l’emploi d’un
médicament.
Les vaccins font partie des médicaments immunologiques. Leur origine remonte à la fin du
XVIIIe siècle.
➢ Louis Pasteur Professeur à la faculté des sciences de Lille fait une découverte
capitale : les levures sont des êtres vivants responsables de la fermentation. Il
propose de chauffer le vin à 57° C afin de tuer les germes et résout ainsi le
problème de sa conservation, c’est la pasteurisation. Il débute ses recherches
sur la rage en 1880. L’agent pathogène lui échappe mais la moelle épinière
infectée et desséchée protège les chiens de la maladie. Le 6 juin 1885,
Pasteur reçoit la visite d’une dame dont le fils Joseph a été mordu par un chien
soupçonné de porter la rage. Il commence les injections, et plus tard, l’enfant
sauvé, Pasteur présente ses travaux à l’Académie des sciences.
Le 1er mars 1886, sur 350 personnes vaccinées, une seule est décédée.
L’Académie propose alors de créer un établissement destiné à traiter la rage après
morsure : l’Institut Pasteur.