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Plan du cours
Début du 19e siècle, quasiment 100% de la thérapie reposait sur les produits d’origine
naturelle, on utilisait soit ses produits à l’état brut soit des extraits +- purifiés.
Le problème à l’époque, c’est la standardisation.
En effet, on utilisait des matériaux biologiques dont la composition varie avec la période de
l’année, l’endroit de récolte, …
Les extraits administrés étaient donc parfois fort différents.
Petit à petit, on va développer des méthodes de purification.
On utilise l’opium, la morphine, …
Les plantes ont permis d’apporter des modèles structuraux qui ont servi pour
l’hémisynthèse : on commence à modifier les substances naturelles pour les rendre plus
intéressantes d’un point de vue pharmacologique.
Petit à petit, après l’utilisation de produits d’origine naturelle pure et d’hémisynthèse, on
s’est mis à utiliser des produits de synthèse : les médicaments de synthèse ont largement
pris le dessus dans l’utilisation des médicaments.
A notre époque, il y a un essor des biotechnologies et l’apparition de médicaments
biologiques, qui sont certainement les médicaments de demain.
Plantes médicinales
= base de nos connaissances des substances actives.
On les connaît via la médecine occidentale qui remonte à la médecine égyptienne, romaine,
chinoise, indienne, …
On connaît pas mal de plantes médicinales via des travaux de la bioéthnologie, l’étude des
différentes médecines nous a donné des connaissances relatives en ce qui concerne les
plantes médicinales.
Dans les nouvelles substances chimiques mises sur le marché, on a 52% des produits qui sont
d’origine naturelle.
Il s’agit rarement du produit naturel tel qu’il existe dans la plante, c’est un produit modifié
grâce à l’hémisynthèse.
Retour sur la définition de pharmacologie
Pour rappel, la pharmacologie est l’ensemble des connaissances concernant les propriétés
des médicaments.
- Médicaments
Définition médicale
Un médicament, c’est toute substance qui guérit ou arrête une maladie, soulage des
symptômes, atténue la douleur et procure un bénéfice au patient.
Définition légale (car le médicament est un secteur très contrôlé et régulé)
Un médicament, c’est toute substance ou composition présentée comme possédant des
propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines.
Il n’y a donc pas que la notion de guérison, la notion du médicament est beaucoup plus large
que cela.
Exemple : un test de grossesse n’est pas un médicament car la grossesse n’est pas une
maladie.
- Propriétés
Pharmacocinétique
= étude de la concentration du médicament dans l’organisme en fonction du temps. Tout ce
qui est relatif au devenir du médicament dans l’organisme depuis son administration jusqu’à
son élimination.
Pharmacodynamie
= tout ce qui est relatif à l’action du médicament sur l’organisme.
Pharmacothérapie
= usage du médicament en thérapeutique.
Pharmacogénomique
= influence du patrimoine génétique du patient.
Pharmacovigilance
= dépistage des effets indésirables/secondaires du médicament.
2e étape : dissolution
= étape très importante, conditionne tout.
Ensuite, le principe actif se retrouve en solution : la phase biopharmaceutique est terminée.
3e étape : absorption
Le médicament qui se trouve sous forme de solution doit être absorbé. Pour cela, il doit
passer les membranes biologiques qui séparent le tube digestif du compartiment sanguin.
On est dans la phase pharmacocinétique.
4e étape : distribution
Une fois que le principe actif est dans le sang, il vient se redistribuer dans l’organisme.
Dans certains tissus, le médicament va rencontrer des récepteurs, c’est-à-dire des
substances sur lesquelles il est susceptible d’agir et qui peuvent entrainer une réponse =
entrée dans la phase pharmacodynamique.
5e étape : élimination
Une fois l’équilibre passé, le médicament qui est lié aux récepteurs peut sortir du tissu pour
retourner dans le compartiment circulant où il peut être mis en contact avec des organes
d’élimination (foie, rein) : élimination du médicament à partir de l’organisme.
! L’élimination fait partie de la phase pharmacocinétique.
Synthèse pharmacocinétique/pharmacodynamie
Évolution de la concentration plasmatique lors d’une prise d’un médicament par voie orale
Comme il s’agit d’une prise par voie orale, il faut le temps que le médicament se dissolve.
Dans la 1ère partie de la courbe, on observe une absorption progressive : la concentration
remonte au niveau plasmatique.
Seuil thérapeutique
= toute concentration en dessous de ce seuil n’aura pas d’effet sur le patient.
Seuil toxique
= seuil à partir duquel, on enregistre des manifestations toxiques.
Ce seuil permet de déterminer une concentration plasmatique à ne pas dépasser.
✓ L-Dopa + certains antiémétiques (métoclopramide) : risque d’aggravation des signes parkinsoniens (akinésie,
hypertonie)
✓ les médicaments suivants (qui augmentent la tension artérielle) s'opposent aux effets des antihypertenseurs
❖ Corticoïdes, AINS (anti-inflammatoires non-stéroïdiens)
✓ les médicaments suivants (qui diminuent la tension artérielle) augmentent l'effet des antihypertenseurs
✓ risque accru d’hémorragie en cas d’association d’un antagoniste de la vitamine K et d’un antiagrégant
plaquettaire (acide acétylsalicylique)
- Interactions pharmacocinétiques
= résultent d’une modification du devenir de certains médicaments dans l’organisme
(ADME = administration, distribution, métabolisation, élimination).
Ces interactions sont difficilement prévisibles et présentent une grande variabilité
individuelle : ce sont des classes médicamenteuses à risque !
- Les risques d’interaction augmentent avec :
La polymédication = nombre de médicaments que prend le patient.
L’automédication
L’âge de la personne = risques d’interactions plus grands car pas mal de modifications au
niveau ADME chez les personnes âgées. De plus, les personnes âgées sont généralement en
début d’insuffisance rénale.
L’insuffisance rénale/hépatique = organes d’élimination qui fonctionnent moins bien, ce qui
augmente largement les risques d’interactions.
- Les interactions peuvent avoir des importances cliniques tout à fait variable : de
l’indétectable à la mort.
Étapes du développement d’un médicament
Il y a différentes phases dans le développement d’un médicament.
Ces phases consistent en un tri des molécules : pour 1 médicament sur le marché, la firme a
fabriqué 10 000 molécules.
Aujourd’hui, il y a une modification de la stratégie de recherche, on utilise des méthodes de
synthèses combinatoires, de doping moléculaire.
Selon les estimations récentes : 75 000 molécules sont testées pour arriver à 1 médicament
sur le marché.
Parfois, des années de développement n’aboutissent à rien à cause d’un bête effet
secondaire.
Bilan d’experts
= des experts revoient toute une série de case series et de case report.
L’opinion est alors basée sur l’expérience personnelle de l’expert et sur les case report et
series.
Suivi de cohorte
= rétrospectif ou prospectif.
Cohorte rétrospective
= un certain nombre de patients ont pris un certain traitement pendant un certain temps et
on regarde comment vont les patients maintenant.
Exemple : base de données de l’hôpital, …
Cohorte prospective
= on suit les patients au fur et à mesure.
Méta-analyse
= meilleur niveau de preuve. On refait les statistiques sur tous les patients des différentes
études. C’est le niveau de preuve ultime.
Randomisé
= échantillon doit être représentatif de la population de patients que l’on vise par la suite.
Définitions
Échantillonnage
= technique permettant d’obtenir à partir d’un échantillon représentatif des résultats
extrapolables à l’ensemble de la population.
Randomisation
= répartition aléatoire par tirage au sort de sujets issus d’une même population aboutissant
à 2 groupes (ou plus) qui seront ainsi affectés au hasard aux traitements à étudier. Le but de
la randomisation est d’obtenir 2 groupes comparables, en ce sens qu’ils ne diffèrent que par
le traitement administré.
But de la randomisation
= assurer un équilibre entre les différents traitements pour les facteurs :
- connus (âge, sexe, …)
- inconnus (facteurs confondants)
Le but de la randomisation est donc d’éliminer toutes les sources de biais dans les essais
cliniques. Les seuls biais acceptables sont les biais accidentels car, dans ce cas, le hasard seul
explique le déséquilibre.
! Ne pas confondre : comparabilité (assurée par la randomisation) et la représentativité
(assurée par les techniques d’échantillonnages) !
Biais
= erreur systématique généralement involontaire, plus ou moins difficile à déceler, qui
fausse la comparaison de 2 groupes, l’évaluation d’un critère diagnostic, …
Effets
On distingue les effets :
- objectifs (tension, pression cardiaque, …)
- subjectifs (niveau de douleur, …)
Essai clinique : (pour info)
- Source de patients
- Critères d’admission
- Obtenir le consentement éclairé des sujets = leur expliquer tout ce qu’on va faire et
les risques encourus.
- Mesurer l’état initial du patient = mesurer les paramètres dont on espère qu’ils vont
s’améliorer.
- Randomiser = assigner les patients de manière aléatoire au traitement A ou B puis
mesurer l’effet. = end point de l’étude.
Différents biais : (pour info)
- Biais de sélection = randomisation mal faite.
- Biais de procédure = infirmières différentes qui s’occupent de mon patient (par
exemple).
- Biais de détection = au niveau du point final de l’étude.
- Biais de transfert = perte de patients au cours de l’étude (= retrait de patients non
aléatoire)
Études cliniques
Quand on fait une étude, on a une population mal définie avec un taux de réponse au
traitement inconnu.
L’échantillon peut être soit :
- Aléatoire = représentatif de la population.
! Il est très difficile d’avoir un échantillon représentatif de la population !
- Non aléatoire = chaque sujet n’a pas la même chance d’être tiré au sort.
Exemple : échantillonnage dans des centres hospitaliers précis.
Pour éviter les biais, il est nécessaire que la randomisation parvienne à des groupes
équilibrés (facteurs connus et inconnus) au niveau du traitement de référence et au niveau
du traitement à étudier.
Juger de la qualité d’une étude clinique
- Nombre de patients inclus
- Multi-centrique
- Critères d’inclusion
- Design de l’étude : comparatif randomisé (= vs placebo ou traitement de référence)
- Double aveugle (parfois impossible : huiles essentielles, …)
- End point de l’étude
Paramètre évalué = parfois subjectif, comme la qualité de vie du patient, le
score de douleur, de dépression, …
Paramètre physiologique ou biochimique mesuré.