Vous êtes sur la page 1sur 21

CHAPITRE 1 : INITIATION A LA CONAISSANCE DU MEDICAMENT

Objectifs du cours

- Pouvoir définir le médicament


- Connaitre les différentes étapes d’élaboration d’un médicament
- Être capable de citer et identifier les différentes catégories de médicaments
- Définir et caractériser une spécialité pharmaceutique,
- Connaitre la composition et l’origine des matières premières des médicaments
- Citer les différentes méthodes thérapeutiques
- Connaitre les conditions de dispensation des médicaments
- Connaitre la réglementation des substances vénéneuses.

p. 1
I. DEFINITION DU MEDICAMENT

On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme


possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou
animales ; ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou
chez l’animal ou pouvant être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de
restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action
pharmacologique, immunologique ou métabolique.

Le diagnostic est la démarche par laquelle un spécialiste de la santé détermine


l'affection dont souffre le patient, et qui permet de proposer un traitement.

II. LE PROCESSUS DE DECOUVERTE D’UN MEDICAMENT

La découverte d'un médicament se déroule en différentes étapes et environ 10 à 12


ans sont nécessaires avant d'être à la disposition des professionnels de santé.

II.1. Phase préclinique :

Une première phase de recherche consiste à rechercher des structures chimiques


(molécules) ayant des caractéristiques physicochimiques et pharmacocinétiques
Après identification de ces « têtes de série », une phase d'optimisation basée sur des
tests d'affinité et de spécificité sur les cibles permet de sélectionner dans cette série une
molécule particulière appelée candidat-médicament.
Lorsque cette nouvelle molécule présente des caractéristiques chimiques,
biologiques et pharmacologiques intéressantes, il est décidé de poursuivre les études de son
potentiel en phase de développement préclinique (études sur l'animal et par des outils
cellulaires humains) et clinique (études sur l'homme) en vue de réaliser un dossier
d'enregistrement chez l'homme. Le développement préclinique constitue l'étape du
préalable scientifique et éthique à toute administration du candidat-médicament chez
l'homme. On ne peut pas en effet administrer un nouveau composé chez l'homme sans avoir
contrôlé au préalable son efficacité et sa toxicité.
Le développement préclinique consiste à évaluer les activités pharmacologiques,
pharmacocinétiques et toxicologiques d'un candidat-médicament in vitro sur des modèles
cellulaires humains et in vivo sur des êtres vivants non humains (animaux).

p. 2
Essais réalisés sur les animaux :
- Etudes pharmacologiques : pharmacocinétique, pharmacodynamique
Etudes toxicologiques : on distingue les études de toxicité aiguë (dose unique) et les études
de toxicité subaiguë (doses répétées sur plusieurs semaines ou mois).

II.2. Phase clinique


Elle représente la phase d’essais réalisés chez l’homme.
Les essais cliniques sont répartis en trois phases :
➢ La phase I : (phase d’étude de la tolérance)
Le candidat-médicament est administré à l'homme pour la première fois. L'objectif
premier est d'évaluer la sécurité du produit et de déterminer les doses tolérées.
➢ Phase II : (phase d’efficacité pharmacologique)
Ces essais visent à établir l'efficacité du candidat-médicament et à éliminer les produits
trop peu actifs. Ils permettent aussi de déterminer le dosage optimal pour les études ultérieures.
Ils sont réalisés avec un nombre limité de patients sélectionnés (de 100 à 400) et pour certains
d'entre eux au moins, selon un schéma en double aveugle.
➢ Phase III : (phase d’efficacité thérapeutique)
Les essais de la phase III rassemblent un échantillon de patients beaucoup plus large
(des centaines de patients pendant quelques mois) et comparent l'efficacité thérapeutique et la
toxicité du candidat médicament à celles du traitement à un standard servant de référence.

II.3. Étape administrative

Elle comprend l’établissement du dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM)


Accompagné des démarches réalisées par le fabricant pour faire agréer son médicament par les
organismes de sécurité sociale. Cette autorisation peut être refusée lorsqu’il parait que le
médicament est nocif dans les conditions normales d’utilisation, ou que l’effet thérapeutique
annoncé fait défaut ou est insuffisamment justifié par le demandeur
L’AMM est délivrée pour une période de 5 ans renouvelable pouvant être suspendue ou
modifié à tout instant

II.4. Pharmacovigilance :

Il s’agit du suivi du médicament après sa mise sur le marché, en particulier la détection


de réactions indésirables au médicament (cette phase est également appelée "Phase IV").

p. 3
Cycle de vie du médicament.

p. 4
III. ORIGINE DES MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS LA
PREPARATION DES MEDICAMENTS

Le médicament ou forme pharmaceutique est composé de différents à savoir :


- 1 ou plusieurs principes actifs + excipients et adjuvants et présenté dans un
conditionnement
Ces éléments constituent des matières premières qui sont d’origine différentes. Rappelons
les rôles de chaque élément entrant dans la composition du médicament.
1) Principe actif :
Substance susceptible de prévenir ou de faire cesser un trouble déterminé de l’organisme
(propriétés curatives ou préventives).
2) Excipient :
Substance ou mélange de substances inactives par elles-mêmes sur la maladie qui,
utilisées dans la formulation, facilite la préparation et l’emploi du médicament.
L’excipient peut jouer un rôle important dans la libération du principe actif à partir du
médicament et par là même, modifier son activité thérapeutique.
3) Conditionnement :
En réalité il existe deux conditionnements :
- Le conditionnement primaire, élément indispensable du médicament ayant un rôle de
protection (isole et conserve le médicament dans le temps), un rôle fonctionnel (facilite
l’utilisation du médicament et ainsi, son emploi par le malade : c’est le flacon qui
contient un sirop par exemple).
- Le conditionnement secondaire qui permet la manipulation, le transport du
médicament ainsi que son identification et l’information du malade (assure la sécurité) :
c’est par exemple l’étui en carton dans lequel es placé le flacon.

p. 5
IV. CLASSIFICATION DES MATIERES PREMIERES

Les matières premières entrant dans la composition d’un médicament peuvent être classées
de diverses façons.

A) Classification d’après leur fonction

Il s’agit des principes actifs, excipients, matériaux de conditionnement

B) Classification d’après leur nature


1) Produits définis : substances chimiques caractérisées par leurs constantes
physiques et leurs propriétés chimiques. Exemple : l’aspirine, le paracétamol
2) Produits non définis : ils sont obtenus par extraction à partir de plantes, d’animaux
ou de micro-organismes, par des réactions chimiques effectuées sur ceux-ci ou
encore par traitement de divers minéraux. Il s’agit de mélanges dont les
caractéristiques sont variables suivant l’origine et le mode d’obtention. Si l’on veut
obtenir des produits de qualité constante d’un échantillon à l’autre, il faudra les
caractériser selon un mode de préparation précis ou encore par leurs propriétés
physiques, chimiques ou biologiques comprises dans des limites bien déterminées.
C’est un travail extrêmement délicat. Exemples : vaseline, huile de foie de morue.
C) Classification d’après leur origine
1) Origine biologique : les substances sont extraites des êtres vivants (animaux,
végétaux, micro-organismes)
2) Origine minérale : Les substances sont obtenues à partir de produits naturels
(minéraux, produits fossilisés).
3) Origine synthétique : Les substances sont artificiellement élaborées par des
réactions chimiques précises.
D) Classification d’après leur action : D’un point de vue pratique, il est intéressant de
classer les médicaments et plus particulièrement leurs principes actifs, en fonction de
leur activité. C’est ce qu’on appelle une classification pharmacologique

p. 6
V. CATHEGORIES DE MEDICAMENTS SELON LE MODE DE
PRODUCTION

1/ Préparation magistrale
Une préparation magistrale est tout médicament préparé extemporanément selon une
prescription destinée à un malade déterminé dans une pharmacie.
Il peut s’agir soit de la pharmacie dispensatrice, soit dans les conditions définies par
décret, d’une pharmacie a laquelle la pharmacie dispensatrice confie l’exécution de la
préparation par un contrat écrit et qui est soumise pour l’exercice de cette activité de sous-
traitance à une autorisation préalable délivrée par les autorités compétentes.

2/ Préparation officinale
Une préparation officinale se définit comme tout médicament préparé en pharmacie,
inscrit à la pharmacopée ou au formulaire national et destiné à être dispensé directement aux
patients approvisionnés par cette pharmacie.

3/ Produit officinal divisé


Un produit officinal divisé est toute drogue, tout produit chimique ou toute préparation
stable décrite par la pharmacopée, préparée à l’avance par un établissement pharmaceutique et
divisé soit par lui, soit par la pharmacie d’officine qui le met en vente, soit par une pharmacie
à usage intérieur.

4/ Spécialités pharmaceutiques
On entend par spécialité pharmaceutique, out médicament préparé à l’avance, présenté
sous un conditionnement particulier et caractérisé par une dénomination spéciale.

Est définie comme spécialité générique d’une spécialité de référence celle qui a la
même composition qualitative et quantitative en principes actifs, la même forme
pharmaceutique et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des
études de biodisponibilité appropriés. Une spécialité ne peut être qualifiée de spécialité de
référence que si son autorisation de mise sur le marché a été délivrée au vu d’un dossier
comportant, dans les conditions fixées par voie règlementaire, l’ensemble des données
nécessaires et suffisantes à elles seules pour son évaluation.

Les spécialités pharmaceutiques représentent 98% des ventes de médicaments. Toute


spécialité comprend : une ou plusieurs substances actives un ou plusieurs excipients considérés
comme inactifs, mais nécessaires à la préparation de la forme galénique choisie.

p. 7
La dénomination d’un médicament peut être :
• Soit un nom de fantaisie, commercial déposé par le fabricant
Ex : DOLIPRANE ®
• Soit une dénomination commune internationale
Ex : PARACETAMOL (acétaminophène)
Le nom de fantaisie, nom commercial ou de marque doit être choisi pour éviter toute
confusion avec d’autres médicaments et ne pas induire en erreur sur la qualité ou les propriétés
de la spécialité.
Lorsqu’un médicament est présenté sous plusieurs formes pharmaceutiques ou plusieurs
dosages, ces dosages et les mentions « nourrisson, enfant ou adultes » doivent figurer dans la
dénomination
Le nom « paracétamol » vient de la contraction de para-acétyl-amino-
phénol. Acétaminophène quant à lui provient de N-acétyl-para-aminophénol. Le
nom acétaminophène est utilisé aux États-Unis, au Canada, au Japon, en Corée du Sud, à Hong
Kong et en Iran. Dans les autres pays, on emploie le nom « paracétamol ».
Le nom « paracétamol » représente la dénomination commune internationale (DCI).
Décernée par l’OMS, par l’organisation mondiale de la santé, à Genève la DCI remplace la
dénomination chimique, souvent trop longue
Exemple :
Nom chimique : 5-methoxy-2-[[(4-methoxy-3,5dimethyl-2- pyridinyl) methyl]sulfinyl]-1H-
benzimidazole. DCI : omeprazole. Spécialités de référence : MOPRAL ®.

Les spécialités pharmaceutiques doivent contenir une notice écrite en français et anglais
contenant les informations suivantes :
- Nom commercial et sa forme
- La DCI
- Le nom du laboratoire
- La composition
- Les indications thérapeutiques
- Les précautions d’emploi
- Le mode d’emploi et la posologie

p. 8
5/ Médicaments immunologiques

Il s’agit de tout médicament consistant en :

- Allergène, défini comme tout produit destiné à identifier ou provoquer une modification
spécifique et acquise de la réponse immunologique à un agent allergisant ;
- Vaccin, toxine ou sérum définis comme tous agents utilisés en vue de provoquer une
immunité active ou passive ou en vue de diagnostiquer l’état d’immunité.

14/ Médicaments à base de plantes


Un médicament à base de plante est tout médicament dont les substances actives sont
exclusivement une ou plusieurs substances végétales ou préparations à base de plante ou une
association de plusieurs substances végétales ou préparations à base de plantes.

VI. AUTRES CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS


- Classification chimique : selon la structure
Exemple : opioïde, stéroïde
- Classification pharmacologique : Selon leur effet pharmacologique
Ex : - inhibiteurs : ralentissent ou stoppent une réaction chimique ou physiologique
IEC : Inhibiteur de l’enzyme de conversion : captopril – Lopril® - AntiHyperTenseur
- Classification Thérapeutique : Selon leur capacité à agir sur une pathologie, avec des
mécanismes d’action différents
Ex : anti-angoreux, anti-hypertenseur anti-cancéreux.
- En tant que substances vénéneuses
Il s’agit des médicaments qui renferment des principes actifs dangereux. Les
médicaments et produits assimilés (insecticides, acaricides, entretien ou application des lentilles
oculaires de contact) comportant des substances vénéneuses, sont classés par arrêté du ministre
de la santé.
Les substances vénéneuses son classées en stupéfiants, liste II et liste I.
o Stupéfiant : médicaments concernant des substances à risque de détournement. Ces
médicaments peuvent agir sur le système nerveux central et entrainer plusieurs
perturbations graves de la personnalité ou encore entrainer une dépendance
psychique et physique.
C’est le cas des psychotropes psychodysleptiques (qui perturbent le psychisme) ex : sels de
morphine
o Mes médicaments de la liste I : les substances présentant des risques les + élevés pour
la santé ;

p. 9
o Mes médicaments de la liste II : il s’agit des médicaments présentant des risques
moins élevés
De cette classification découle que ces médicaments doivent être dispensés uniquement
prescription médicale, avec règles ± strictes selon le classement.

NB : notion sur l’étiquetage des médicaments listés


1) Concernant les stupéfiants et les médicaments de la liste I
Le conditionnement primaire contient un espace blanc entouré d’un filet rouge, avec la mention
: respecter les doses prescrites écrites en caractères noirs dans fond rouge
2) Concernant les médicaments de la liste II
Le conditionnement primaire contient un espace blanc entouré d’un filet vert avec la mention :
respecter les doses prescrites écrites en caractères noirs dans fond rouge.

p. 10
3) La dispensation des médicaments
Le pharmacien doit assurer dans son intégralité l’acte de dispensation du médicament, associant
à sa délivrance :
- L’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale si elle existe ;
- La préparation éventuelle des doses à administrer ;
- La mises à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du
médicament.

VII. LES METHODES THERAPEUTIQUES


Hippocrate indiquait qu’il y a deux façons de traiter une maladie :
- Soit par les contraires (loi des contraires)
- Soit par les semblables (loi des semblables)
Ces deux lois régissent encore à l’heure actuelle les deux plus importantes méthodes
thérapeutiques : l’allopathie et l’homéopathie.
VI.1. Allopathie
L’allopathie est fondée sur la loi des contraires : un remède doit manifester des effets
contraires aux symptômes de la maladie.
Exemple : la caféine accélère le cœur, l’insuffisance cardiaque ralentit le cœur, donc la
caféine sera le remède des insuffisances cardiaques.
VI.2. Homéopathie
C’est une méthode thérapeutique fondée sur l’application stricte de la loi de similitude et qui
utilise les substances médicamenteuses à dose infinitésimale.
La loi des similitude ou loi des semblables ou la loi d’analogie peut être résumée en trois
propositions :
- Toute substance active provoque chez l’individu sain un ensemble de symptômes qui
sont caractéristiques de la substance expérimentée ;
- Tout individu malade présente un ensemble de symptômes qui caractérise la maladie ;
- La guérison, c'est-à-dire la suppression de la totalité des symptômes de la maladie, peut
être obtenue par l’administration d’une petite quantité de la substance dont les effets
expérimentaux sont semblables aux symptômes du malade
La pratique homéopathique consiste donc à donner au malade, à dose infinitésimale, la
substance capable de produire chez l’homme sain des troubles analogues à ceux qu’il présente.

p. 11
CHAPITRE 2 : PHARMACOLOGIE GENERALE

I. LE MODE D’ACTION DES MEDICAMENTS


Les médicaments sont des macromolécules généralement dits xénobiotiques, c'est-à-dire
des substances étrangères à l’organisme. Pour exercer son action tout médicament doit atteindre
sa cible dans l’organisme et se lier à cette dernière. Les cibles des médicaments sont de divers
type ; on peut citer :
- Les membranes cellulaires des bactéries, virus et champignons pathogènes
- L’ADN bactérien ou viral
- Les récepteurs et canaux moléculaires
- Les protéines de transport
- Les enzymes
- …
L’action pharmacologique obtenue sera alors la résultante de cette liaison entre médicament
et sa cible. Il s’en suivra un effet thérapeutique, qui peut être : la destruction du microbe, la
régulation d’une fonction physiologique de l’organisme…
La liaison Médicament + cible n’est pas définitive ; en effet après avoir exercé son action,
tout médicament dois être éliminé hors de l’organisme.
NB : le bon médicament est celui qui possède une meilleure sélectivité et une meilleure
spécificité pour sa cible. Il ne doit pas confondre de cible et doit avoir une bonne affinité avec
sa cible.
- L'affinité représente la capacité d'un principe actif à former en présence du récepteur
des complexes médicament – récepteur. La puissance pharmacologique d'un principe
actif est directement liée à son affinité.
- La sélectivité : Lorsqu'il existe des sous types pour un récepteur, le médicament peut
n'interagir qu'avec un de ces sous types du quel on dit qu'il est sélectif.

p. 12
I.1. RELATION DOSE-EFFET
L'effet pharmacologique varie en fonction de la dose (ou concentration du médicament
dans l’organisme) et du temps. Cette approche aboutit à mettre en évidence une relation dose-
effet indépendante du temps.

I.2. PUISSANCE DU MEDICAMENT


La puissance du médicament est liée à sa capacité d’avoir un effet maximal le plus rapidement
possible avec une faible dose.
Exple :

Le Med X qui a une grande activité biologique à des doses équivalentes est plus puissant que
le médicament Y ou Z, Y est plus puissant que Z mais son activité max est moindre

p. 13
I.3. EFFICACITE D’UN MEDICAMENT
Un médicament A es plus efficace qu’un médicament B dans le cas ou les deux médicaments
sont administrés à dose égale et qu’avec le médicament A on obtient un effet plus important.
I.4. COMPARAISON DE PUISSANCE ET D’EFFICACITE DE PLUSIEURS
MEDICAMENTS

p. 14
II. LES VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENS
Les médicaments, pour atteindre leur cible ont besoin d’être administrés à l’organisme, à
travers une voir d’administration. Le choix de la voir d’administration repose sur :
– l’effet pharmacodynamique recherché,
– la pharmacocinétique (le parcours que dois suivre le médicament dans l’organisme,
– la pathologie traitée,
– durée d’utilisation,
– facilité pour le patient….
Critères de choix d’une voie d’administration
a) Propriétés physico-chimiques : il s’agit de la solubilité, la stabilité en milieu biologique, la
capacité de passage des barrières membranaires.
b) Propriétés pharmacocinétiques : il s’agit de
- rapidité d’action recherchée
- durée d’action (demi vie plasmatique)
- taux plasmatique recherché
- métabolisme
- absorption
c) les propriétés pharmacologiques :
- efficacité thérapeutique
- effets secondaires

p. 15
II.1. LES VOIES D’ADMINISTRATION SANS EFFRACTION
Les voies d’administration des médicaments sans effraction constituent les voies
d’administration couramment utilisées, car elles ne nécessitent pas de dispositifs et ont moins
d’inconvénients que les voies avec effraction.
Il s’agit de :
- Voies entérales (voie orale, voie sublinguale, voie rectale)
- Voie pulmonaire
- Voie percutanée
- Voies locales (œil, oreille, peau,…)
a) Voie orale
Les médicaments dont déglutis par ma bouche, comme les aliments.
➢ Avantages de la voie orale:
- pratique +++ :
- (ambulatoire, répétable, mise en œuvre simple),
- économique,
- grandes quantités,
➢ Limites:
- intolérance
- instabilité du médicament
- non résorption
- coopération du sujet (coma, enfant)
- physiologie normale (troubles digestifs)
- nécessité de compatibilité avec alimentation,
- latence d'action
- effet de premier passage hépatique,
- cycle entéro-hépatique,
- imprécision de la biodisponibilité
- effet de premier passage entérique,
- effet de premier passage hépatique
- cycle entéro-hépatique

p. 16
b) Voie sublinguale
Les médicaments sont administrés par la muqueuse de la cavité buccale, qui est la zone sous
linguale, richement vascularisée.
- Médicament non dégluti,
- résorbé par muqueuse buccale,
- Sous la langue
Le médicament atteint la circulation générale.
➢ avantages:
- pas de destruction digestive,
- rapidité d’ action,
- pas d’ effet de premier passage,
- pas de cycle entéro-hépatique,
➢ inconvénients
- médicaments tolérés uniquement,
- résorbés,
- absence de troubles digestifs,
- coopérativité du patient (enfant),
- quantités limitées,
c) La cavité buccale
Il s’agit de la muqueuse des joues ; elle participe aussi à la résorption des médicaments.
d) Voie rectale
➢ avantages:
- pas de destruction gastrique,
- relative rapidité d’ action,
- effet de premier passage limité,
- pédiatrie: facilité d'emploi
➢ inconvénients:
- médicaments tolérés,
- résorption aléatoire,
- inutile en cas de diarrhée,
- coopérativité du patient,
- effet de premier passage partiel,
- possible cycle entéro-hépatique,
- praticabilité,

p. 17
II.2. LES VOIES D’ADMINISTRATION AVEC EFFRACTION

a) La voie intraveineuse
➢ Avantages
- Effet très rapide, voie de l’urgence
- Pas de dégradation des principes actifs dans le système digestif, dans le foie (1er
passage)
- Contrôle précis des quantités
- Contrôle des concentrations injectées (perfusion)
➢ Inconvénients
- difficulté d’administration (matériel, technique, conditions cliniques)
- risques techniques (piqure artère,...),
- risques infectieux
- risques toxiques,
- conditions: stérilité, apyrogènicité,
- Coût
b) La voie musculaire

La voie musculaire utilise la capacité du tissu musculaire à résorber une substance vers la
circulation générale, cette voie est techniquement « moins pointue » que la voie veineuse bien
que nécessitant une technique rigoureuse et un matériel adéquat.

➢ avantages

- effet rapidité « intermédiaire »


- quantité précise,
- possible pour solutions non miscibles,
- permet préparations retard+++ (antibiotiques, neuroleptiques)

p. 18
➢ Inconvénients
- technique,
- seulement médicaments stériles, apyrogènes,
- risques locaux ( lésions nerveuses),
- troubles de résorption,
- zones utiles (n-né, répétition),
c) voie sous cutanée
La voie sous cutanée : le médicament est déposé « sous la peau, après effraction de la
barrière, de là, il va diffuser vers les capillaires qui vascularisent le secteur ; en générale, ces
injections se font sur la face externe de la cuisse ou sur la face postérieure du bras.
➢ avantages:
- effet rapidité « intermédiaire »
- quantité précise,
- pour solutions non miscibles,
- préparations retard possibles,
➢ Inconvénients :
- résorption tributaire de la vascularisation
d) voie percutanée
Percutanée pour diffusion générale par opposition à « cutanée » qui es une voie locale,
➢ intérêt :
- Simplicité, praticabilité
- Résorption étalée, libération prolongée
➢ Limites:
- effet indésirable de traitements « cutanés » (corticoïdes, camphre)
- nécessité d'une peau saine, non cornée,
- résorption mal dosée,

p. 19
e) La voie cutanée
➢ Avantages
Les médicaments sont appliqués, directement à l’endroit où ils doivent agir en cas d’action
locale, ou dans une zone que les principes actifs peuvent traverser facilement, ce qui facilite
leur absorption pour exercer une action générale sans premier passage hépatique.

➢ Inconvénients
La peau saine présente une perméabilité sélective mais, si elle est altérée ou lésée, sa
perméabilité est fortement augmentée et certaines substances incapables de la traverser
normalement sont absorbées et provoquent ainsi des réactions secondaires.

f) Voie pulmonaire
- Il s’agit des produits volatils et gazeux, d’action rapide,
- action à visée locale (bêta-mimétiques bronchodilatateurs), risque général,
- action générale: anesthésiques volatils et gazeux

g) Voie administration nécessitant un acte médical


- Intra-artérielle,
- Intra-rachidienne (intra-thécale): dans le LCR,
- Intra-cardiaque: dans les cavités cardiaques,
- Intra-articulaire: épaule, genou, …
- Péri-durale: espace entre dure mère et paroi du canal rachidien,
h) Voies transmuqueuses
- Muqueuse buccale
- Muqueuse buccopharyngée
- cavité buccale et de l’arrière gorge action locale.
- Muqueuse oculaire
- Muqueuse auriculaire
- Muqueuse nasale
- Muqueuse pulmonaire
- Muqueuse rectale
- Muqueuse vaginale

p. 20
e) les voies locale
◼ Cutanée,
◼ oculaire,
◼ digestive ( lumière digestive),
◼ Articulaire,

p. 21

Vous aimerez peut-être aussi