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PHARMACOLOGIE GENERALE

Dr oulharch rachid
I. Définitions :

La pharmacologie est la science qui étudie les médicaments et les poisons. Sachant que
Pharmakon signifie médicament, poison, drogue.
Cette définition couvre un champ extrêmement large.

Elle comprend alors :

 la pharmacocinétique,
 la pharmacodynamie,
 la pharmacovigilance,
 la pharmacodépendance,
 une partie de la toxicologie (intoxications médicamenteuses)
 et les essais des médicaments. Il s’agit de pharmacologie clinique si l’organisme vivant est
l’homme, de pharmacologie expérimentale si c’est l’animal.
L’étude de l’utilisation des médicaments, de leur contexte et de ses conséquences pour la société est
l’objet de la pharmaco-épidémiologie, de la pharmaco-économie et de la pharmaco sociologie ou
pharmacologie sociale.

La pharmacologie moléculaire étudie les propriétés physico-chimiques des molécules


médicamenteuses et leurs relations avec leurs activités biologiques.

La Pharmacologie clinique : science étudiant les effets des médicaments (ou des substances
susceptibles de le devenir) sur les êtres humains. La pharmacologie clinique comprend notamment la
pharmacocinétique humaine, la pharmacodynamie humaine, les essais cliniques, la pharmaco-
épidémiologie, la pharmacovigilance.

Médicament :
Un médicament est toute substance chimique exogène administrée à des fins thérapeutiques,
préventives : utilisation du vaccin, et diagnostiques : en cas des troubles hormonaux par exemple, on
utilise des hormones pour observer la réaction de l'organisme envers cette hormone (rétrocontrôle
négatif ou positif).

* En pharmacologie, un médicament est un xénobiotique (étranger à l’organisme) capable


d'interférer avec une fonction physiologique c-à-d de moduler - avec une stimulation ou inhibition -
un paramètre physiologique.

Médicaments essentiels : médicaments requis de façon prioritaire pour assurer les soins de la
plupart des pathologies. Elle comprend les molécules les plus efficaces, les plus sûres en termes
d’utilisation et qui présentent le meilleur rapport coût/efficacité.
Médicament vital :

Les médicaments

 Qui peuvent sauver des vies


 Qui peuvent alléger une souffrance aigue (médicaments des urgences)
 Dont le traitement ne doit pas être arrêté (antituberculeux, insuline…)
 Qui font partie de la sélection de base des services de santé.

II. Composition d’un médicament :


Un médicament comprend une partie responsable de ses effets sur l’organisme humain, le principe
actif, et, le plus souvent, une partie inactive faite d’un ou plusieurs excipients.

1. Principe actif : molécule (ou substance ou préparation) porteuse de l’activité


pharmacodynamique du médicament. C’est la « Substance active »

 Origine :
Les matières premières susceptibles d’être à l’origine d’un médicament, sont des drogues (à noter
au passage que la traduction de l’anglais « drug » est « médicament ». Ce terme est surtout usité
pour les produits traditionnels issus des règnes minéraux, végétaux ou animaux. Ces médicaments
restent très employés, notamment ceux qui proviennent des plantes qui continuent à fournir des
nouvelles substances. La plupart des principes actifs actuels sont cependant préparés par synthèse
chimique intégrale ou par semi synthèse à partir de substances naturelles. Les biotechnologies
(fermentations, génie génétique) permettent l’accès à des molécules complexes fabriquées par le
vivant.

 Dénomination :
Un médicament a un nom chimique, une dénomination internationale commune (DCI) et un nom de
spécialité (nom commercial).

Les principes actifs sont désignés par une appellation abrégée en un mot, la dénomination commune.
Celle-ci rappelle de plus ou moins loin la formule chimique, qui serait évidemment inutilisable en
langage courant, et, surtout, comporte un suffixe commun pour les produits apparentés. Elle est
officialisée par l’Organisation Mondiale de la Santé, d’où le nom de :

dénomination commune internationale ou DCI.

C est un nom commun à tous les pays et identifiant précisément un principe actif quelque soit le
laboratoire qui le commercialise.

La dénomination commerciale, nom de spécialité est définie lors de la mise sur le marché de la
molécule, il est différent selon les pays.
Exemple :
Nom chimique : correspond à la formule chimique de la molécule : (S)-N-valeryl-N-{2’-(1H-tetrazol-5-
yl)biphenyl-4-yl]-methyl}-valine
Dénomination commune internationale : valsartan
Nom commercial : Tareg®

2. Excipients : La présence d’excipients est indispensable pour assurer la conservation du


médicament, lui donner un volume et une présentation utilisables par le malade et permettre son
identification.

Les excipients sont classés selon leur fonction en :

 agrégants : excipients qui assurent la cohésion d’un mélange de poudres et permettent la


réalisation de comprimés

 diluants ou véhicules : phase continue qui permet la solution ou la dispersion des


constituants du médicament dans un volume suffisant

 colorants : substances colorées servant de témoin d’homogénéité d’un mélange de poudres


ou à identifier le médicament fini

 correctifs : modificateurs du goût permettant de rendre une préparation agréable ou de


masquer le mauvais goût d’un principe actif

 conservateurs : substances destinées à empêcher la dégradation chimique ou l’altération


microbiologique d’un médicament.

Un poison (on dit plutôt un toxique) est une substance étrangère à l'organisme, une préparation,
une plante, etc. susceptible de provoquer des effets toxiques, voire mortels.

Tout médicament se transforme en poison lorsqu'il est absorbé en quantité excessive : « la dose fait
le poison ». La toxicologie étudie les accidents dus aux poisons.
III. PRESCRIPTION MEDICALE – ORDONNANCE MEDICALE :
1. Définition :
On appelle « prescription » l'acte par lequel un professionnel de santé indique à un malade le
médicament qu'il lui conseille.

Ordonnance médicale : document écrit, établi par le médecin (ou par un prescripteur autorisé) et
remis au malade, comportant ses prescriptions.

Dans ce cas, elle comporte :

 l'identification du prescripteur
 la date
 le nom du médicament, éventuellement sa forme et/ou son dosage, sa posologie et son
mode d'emploi
 la durée du traitement (ou le nombre de conditionnements)
 éventuellement la possibilité ou l'interdiction du renouvellement
 la signature du prescripteur.
Il est nécessaire de contrôler l’authenticité de l’ordonnance. Elle ne doit pas avoir été modifiée par
ratures ou surcharges, les photocopies ou télécopies ne sont pas valables. L’ordonnance ne doit
jamais concerner plusieurs malades, mais elle doit toujours traduire une prescription bien
individualisée.

IV. CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS :


On peut définir des classes de médicaments de différentes manières : classes selon leurs origines,
leurs compositions ou leurs structures chimiques, classes pharmacologiques selon leurs actions sur
l’organisme, classes thérapeutiques selon les pathologies traitées.

1. CLASSIFICATION SELON LA SPECIALITE :

a- spécialités pharmaceutiques : se sont les médicaments préparés par


L’industrie pharmaceutique

b- médicaments magistraux : ils sont préparés par le pharmacien à partir d’une formule rédigée
par un médecin ;
c- médicaments officinaux : ils sont préparés par le pharmacien à partir d’une formule inscrite dans
un livre dit ‘’codex’’
d- médicament essentiels : liste des médicaments que O.M.S. a retenus comme essentiels pour le
traitement des maladies les plus répandues.

2. CLASSIFICATION SELON L’ORIGINE


Les médicaments peuvent être classés selon leur origine. On peut ainsi distinguer :

 les médicaments d’origine minérale :


• Oligo-éléments = éléments minéraux purs nécessaires à la vie, mais en quantités très faibles.
• Le potassium, le sodium, le chlore, le calcium, le magnésium et le fer sont nécessaires en quantités
plus importantes et à ce titre ne sont pas des oligo-éléments. • Certaines préparations ou boissons
en contiennent : eaux minérales

• Un excès peut être toxique.

 les médicaments d’origine végétale ex : digitaline


 les médicaments d’origine chimique
 les médicaments issus des biotechnologies

3. CLASSIFICATION CHIMIQUE

La classification par séries chimiques est évidemment pertinente pour le chimiste et le pharmacien.
Elle est utile au chercheur et à la découverte de nouveaux principes actifs.

Son inconvénient est d’être peu pertinent en pratique clinique. Dans la même série chimique, les
dérivés présentent à des degrés divers de multiples effets pharmacologiques et des applications
thérapeutiques parfois très différentes. Les sulfamides en sont un exemple typique ; ils peuvent être
anti-infectieux, diurétiques, etc.

4. CLASSIFICATION PHARMACOLOGIQUE

La classification pharmacologique est une classification par effet pharmacologique, donc par cibles et
par mécanismes d’action. On la retrouve largement dans ce cours, par exemple, les IMAO (Inhibiteur
de la Mono Amine Oxydase), les Parasympatholytiques, les inhibiteurs des phosphodiestérases, etc.
Elle a le grand avantage d’être satisfaisante pour l’esprit car elle permet la compréhension des
phénomènes et donc de la logique de l’utilisation des médicaments.

5. CLASSIFICATION THERAPEUTIQUE

La classification thérapeutique consiste à lister les médicaments par les pathologiesqu’ils traitent.
C’est ainsi que l’on aura comme « classes thérapeutiques » par exemple les antihypertenseurs
(médicaments de l’hypertension artérielle), les antirhumatismaux (médicaments des rhumatismes),
les anti-ulcéreux (médicaments de l’ulcère gastro-duodénal), les anticancéreux (médicaments du
cancer), etc. C’est évidemment la classification la plus satisfaisante pour le praticien car elle est
directement opérationnelle. C’est celle privilégiée par les traités de médecine et de thérapeutique.

6. CLASSIFICATION PHARMACOTHERAPEUTIQUE

Pour le médecin, la classification usuelle doit être pragmatique. Elle doit être applicable dans la
pratique médicale, mais dans une pratique intelligente. De ce fait la classification utilisée
couramment est hybride. La plupart des classes sont définies à la fois par les effets pharmacologiques
et thérapeutiques des médicaments ; ce sont les classes pharmaco thérapeutiques.
V. REGLEMENTATION DE LA PRESCRIPTION DES MEDICAMENTS
Aucun médicament n’est inoffensif. Tous sont susceptibles d’engendrer des effets toxiques
s’ils ne sont pas utilisés judicieusement. C’est pour cela que le législateur a pris un certains
nombres de mesures permettant la délivrance des médicaments. On distingue des substances
vénéneuses
à usage de commerce, de l’industrie et de l’agriculture et celles destinées à l’usage de la
médecine que nous étudierons.

1) CLASSIFICATIONS DES SUBSTANCES VENENEUSES

Il existe trois tableaux de médicaments regroupés en fonction de caractères communs de


dangerosité. Ces tableaux sont :
 Tableau ‘’A’’ : c’est le groupe des médicaments toxiques. Son étiquetage est blanc
bordé d’un liseré rouge et une contre étiquette où est écrit ‘’ne pas dépasser la dose
prescrite’’ , Ordonnance peut être renouvelée sauf mention « à ne pas renouveler »
 Tableau ‘’C’’ : c’est la liste des médicaments dangereux. L’étiquette est blanche
bordée d’un liseré vert. « Dangereux, à manipuler avec précaution«, Ordonnance ne
peut être renouvelée
 Tableau ‘’B’’ : c’est la liste des stupéfiants. L’étiquette est blanche bordée d’un
double liseré rouge.

2) REGLEMENTATION DES SUBSTANCES STUPEFIANTES


Les stupéfiants ou narcotiques sont soumis à une réglementation très stricte en raison de leur
usage inconsidéré par certains individus les conduisant à la toxicomanie (ou
pharmacodépendance) caractérisée par :
 l’accoutumance : l’intoxiqué s’accoutume au toxique, il arrive à tolérer des doses
aussi élevées qu’elles provoquent des troubles mortels chez le sujet sain.
 L’assuétude : c’est la faim du poison, l’intoxiqué a faim de son poison il fera
l’impossible pour s’en procurer cette pharmacodépendance est un véritable fléau
social car le sujet qui s’y adonne aboutit à une déchéance physique et intellectuelle.

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