Vous êtes sur la page 1sur 13

UNIVERSITE LIBANAISE

FACULTE D’AGRONOMIE ET DE MEDECINE VETERINAIRE

Pharmacologie Générale

Préparé par Dr. Carine Sebaaly

1
Chapitre I: INTRODUCTION A LA
PHARMACOLOGIE

A. DEFINITIONS
• La pharmacologie est la science des drogues ou la science étudiant les réponses des
organismes vivants aux stimuli chimiques.

• Une drogue est une substance chimique synthétique ou naturelle produisant une réponse
biologique, c'est à dire modifiant les réponses physiologiques ou pathologiques des
organismes vivants.

• Un médicament (principe actif, substance médicamenteuse) est une drogue utilisée à des fins
thérapeutiques pour guérir ou améliorer un processus pathologique.

• Excipients sont des produits dépourvus d’effet thérapeutique. Ils sont utilisés dans la
formulation d'un médicament afin d'améliorer la forme esthétique (colorants), le goût
(arômes) ou dans le but de faciliter l'administration de la substance active. Ils peuvent être des
agents conservants, des lubrifiants, des désintégrants…

B. NATURE DU PRINCIPE ACTIF


Le principe actif pourra être :

-Naturel : d’origine végétale (vitamines, vit A se trouve dans l’huile de morue, vit C dans le
citron, caféine, cocaïne, pénicilline,…) ou animale (hormones : oestrogènes, progestérones,
insuline…)

-Demi-synthétisé : ce sont des substances d’origine naturelle mais qui subissent une
transformation chimique afin d'aboutir à un produit plus efficace, plus actif et également plus
tolérant (ampicilline, amoxicilline sont des antibiotiques ayant un spectre plus large que la
pénicilline qui est extraite à partir de certains champignons, les dérivés agissent sur un nombre
plus important des bactéries)

-Synthétisé : c’est un produit synthétisé chimiquement. Les médicaments synthétisés


représentent le plus large groupe des médicaments commerciaux (les profènes, les
antidépresseurs tricycliques, les produits utilisés en chimiothérapie (méthotrexate)…).
-Origine biogénétique :

-Origine biogénétique : protéines recombinantes…

-Thérapie génique : traitement par des gènes…

2
C. NOMENCLATURE
On trouve parfois pour une même substance médicamenteuse (pour un même principe actif) des
noms de médicaments différents (formulation différente). On met généralement un R (registré)
entouré d'un cercle en haut à droite du nom commercial. L’industrie pharmaceutique donne à son
produit le nom commercial.

Nom chimique : nom scientifique, nom de la substance qui compose le médicament, correspond
à la formule chimique.
Dénomination commune internationale (DCI) : nom officiel, nom générique, officialisée par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Nom de spécialité ou nom de marque : appellation commerciale

Dénominations communes nationales


DCF : Dénomination Commune Francaise
BAN : British Approved Name
USAN : United States Adopted Name

D. POSOLOGIE
C'est à dire la dose du médicament multipliée par la fréquence des prises.

• Dose usuelle : c’est la quantité d’un médicament, qui administré à des intervalles de temps
convenables, est susceptible de provoquer l’effet thérapeutique désiré chez le plus grand
nombre de malades.

• Dose unitaire : c’est la dose prise en une seule fois. Elle comporte une ou plusieurs unités
thérapeutiques. Exemple : trois comprimés avant le repas du midi et du soir. La dose unitaire
multipliée par la fréquence quotidienne des prises donne la dose journalière.

• Dose minimale active ou dose efficace (DE): c’est la dose qu’on recherche pour traiter au
mieux le malade. La dose efficace 50 (DE50) est celle qui permet d’obtenir l’effet
thérapeutique souhaité chez -au moins- la moitié des sujets traités.

• Dose maximale tolérable : c’est celle à ne pas dépasser sous peine d’effets toxiques : elle
dépend du médicament mais aussi de l’état du malade et de ses possibilités d’élimination.

• Dose toxique : supérieure à la dose maximale tolérable

• Dose létale : dose mortelle

• Dose létale 50 (DL50): c’est un terme de toxicologie expérimentale qui désigne la dose
capable de tuer 50 % des animaux d’expérience.

3
• Index thérapeutique : c’est le rapport DL50/DE50 : une simple réflexion permet de retenir
que plus ce rapport est élevé moins le médicament est dangereux ou plus grande est sa marge
de sécurité. Ex : phénobarbital = GARDENAL : IT = 40; flunitrazépam = ROHYPNOL, IT =
40000

E. PRO-MEDICAMENTS

Les pro-médicaments ou précurseurs (prodrugs) sont des dérivés devant subir une
biotransformation enzymatique avant d’exercer leur effet pharmacologique. Un promédicament
est dépourvu d’activité pharmacologique mais doit subir dans l’organisme des réactions de
biotransformation conduisant à la libération d’un principe actif.
Plusieurs raisons peuvent inciter à l’élaboration de pro-médicaments :
-Substance mal acceptée par le patient (goût, odeur désagréables)
-Instabilité
-Solubilité insuffisante
-Premier passage hépatique
-Absorption trop rapide ou trop lente

F. CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS


On peut classer les médicaments selon leur utilisation :

• les médicaments utilisés à titre préventif : ils sont administrés aux sujets sains afin de les
protéger contre une maladie future (vaccins antimicrobiens et antiviraux) ou de modifier
temporairement un processus pathologique (contraceptifs oraux).

• les médicaments utilisés à titre substitutif : ils supportent une carence de l’organisme qui peut
être :
a-d’origine exogène (alimentaire) : vitamines ou facteurs vitaminiques
b-d’origine endogène : insuffisance de production d’insuline chez les diabétiques, d'oestrogènes
chez la femme enceinte, déperdition hydrique par hémorragie ou diarrhée…

• les médicaments utilisés à titre curatif : en s’attaquant à la cause même de l’état pathologique,
ils permettent d’obtenir la guérison du malade. Ce traitement causal est encore limité aux
maladies infectieuses et parasitaires. Les agents actifs permettent la mort de l’agent
responsable (produits bactéricides), soit le ralentissement suffisant de sa multiplication
(produits bactériostatiques) pour que les défenses naturelles puissent détruire les germes
survivants.

• les médicaments utilisés à titre symptomatique : ils sont administrés pour atténuer les troubles
qui résultent de l’état pathologie sans qu’ils s’attaquent à la cause même de celui-ci.

4
Dans certains cas, c’est seulement la douleur qu’ils atténuent, dans d’autres ils stimulent ou
inhibent un organe ou un système dont le fonctionnement est respectivement déficient ou
exagéré (ils accélèrent ou ralentissent le coeur, le péristaltisme intestinal, abaissent la pression
artérielle, diminuent la fièvre…). Il s’agit des substances dont l’effet ne dure qu’à la condition
qu’elle demeure à concentration suffisante au niveau de l’organe cible et dont il faut continuer
l’administration aussi longtemps que la cause même de la maladie n’est pas éliminée. Parmi ces
médicaments on trouve : les analgésiques, les antipyrétiques, les hypnotiques, les anti-
inflammatoires, les modificateurs cardiaques, les antihypertenseurs, les anticoagulants, les
médicaments des troubles neuropsychiques… Ils soulagent le malade et prolongent sa vie mais
ne le guérissent pas.

G. FORMES GALENIQUES
Forme galénique : est la forme sous laquelle le médicament est administré.

Formulation d’un médicament : comporte les étapes de préparation d’un médicament à la forme
sous laquelle il sera administré. Elle consiste à déterminer la forme, la masse…, la composition
du médicament en excipients et en principe actif. Le but de la formulation est l’arrivée du
principe actif à son site d’action ou à son récepteur le plus rapidement possible.

G.1. Administration par voie orale

De telles formes ont pour but de libérer le principe actif aussi rapidement que possible, dès leur
administration.

G.1.1. Formes solides : On cherchera à obtenir, pour les formes solides, un temps de
désagrégation très court et une vitesse de dissolution élevée. Les formes solides supportent
mieux une longue conservation du fait de l’absence d’eau. Pour la même raison les problèmes
des incompatibilités y est facilement résolu et les goûts désagréables plus aisément masqués. On
peut trouver :

• Capsules molles (contient liquide : solutions, suspensions, émulsions) partie extérieure


gélatineuse, processus d’ouverture de l’enveloppe de gélatine molle est rapide de l’ordre de 3
à 8 minutes dans les situations normales. La nature de la gélatine et le pH du milieu liquide
peuvent avoir une certaine influence sur la dissolution de la paroi. A bas pH, la gélatine se
dissout plus rapidement qu’en milieu peu acide ou se rapprochant de la neutralité. Ainsi les
variations inter- ou intra-individuelles du pH gastrique entraîneront d’éventuelles
modifications du temps de dissolution.

• Gélule (capsules dures) (paroi gélatineuse contient liquide dans un solide, processus
d’ouverture plus lent que dans le cas des capsules molles).

• Comprimé (tablet en anglais): étapes de désintégration, désagrégation et de dissolution avant


l’absorption.

5
• Comprimé enrobé (dragée) consiste à protéger et à isoler la substance active, à en masquer le
goût (médicament amer) ou encore à améliorer l’aspect esthétique.

• Comprimé effervescent doit être préalablement dissous dans l’eau.

• Comprimé buccal : médicaments qui ne sont pas attaqués par la salive, ils se mettent dans la
joue ou entre les lèvres et la gencive (ex : les hormones stéroïdiennes).

• Tablette : comprimé qui doit séjourner dans la bouche en vue d’y exercer une action locale,
employé contre les infections de la bouche et du pharynx (ex : désinfectants, antiseptiques,
expectorants). Ce comprimé est généralement peu épais, de grande taille, ronde ou carré.

• Comprimé perlingual appelé glossette: petit comprimé à faire fondre sous la langue, contient
des principes actifs qui ne sont pas attaqués ou dégradés par la salive, qui peuvent être
absorbés au niveau gastro-intestinal mais qui sont dégradés si on les avale par les enzymes et
les liquides du tractus gastro-intestinal.

• Granules : petites sphères d’un poids infinitésimales (0,05 g environ).

G.1.2. Formes liquides

• Solutions : En principe, il s’agit de la forme pharmaceutique où la substance active est


rapidement disponible pour l’absorption, puisque l’étape de la dissolution est franchie avant
l’administration, c'est à dire lors de la fabrication elle-même.

• Emulsions : médicament dans deux phases (aqueuse/huileuse), les émulsions peuvent


présenter des signes de séparation de deux phases, mais elles doivent facilement reconstitués
après agitation.

• Suspensions : les suspensions peuvent présenter un sédiment mais celui-ci doit être
facilement dispersé par agitation de façon à obtenir une suspension suffisamment stable pour
permettre l’administration de la dose voulue. Le principe actif se trouve en grande partie à
l’état solide, mais une certaine fraction est également solubilisée dans la phase externe liquide
(= solution saturée).

• Sirops : Ce sont des solutions aqueuses fortement sucrées, préparées à l’avance en flacons
multidoses.

G.2. Administration par voie rectale

• Suppositoire : d’une façon générale, les médicaments administrés par voie rectale sont choisis
soit pour leur activité locale (hémorroïdes, rectite, constipation), soit pour leur activité
systémique lorsque les autres voies d’administration sont difficilement utilisables ex:
vomissements, obstruction gastrique, quand les principes actifs sont inactivés par les
sécrétions gastro-intestinale.

6
• Lavements : forme liquide, à visées évacuatrice, locale ou nutritive, sont maintenant peu
employés.

G.3. Administration par voie pulmonaire
• Aérosol (voie d’administration poumons) : un brouillard fin formé de particules solides ou
liquides en dispersion dans l’air atmosphérique ou dans un gaz, suffisamment fines pour rester
en suspension pendant un certain laps de temps. Ils sont utilisés pour introduire les
médicaments dans les alvéoles pulmonaires sans rétention préalable dans les voies
respiratoires supérieures.

G.4. Administration en dermatologie


Poudres, pommades, crèmes, gels, pâtes dermiques,…
• Poudres : sont appliquées directement à l’aide d’un tampon de coton ou mieux d’un flacon
pulvérisateur multidose. L’effet est superficiel et l’adhérence mauvaise. Les muqueuses et les
plaies sont facilement irritées par des poudres non résorbables
• Pommades : préparations de consistance molle, destinée à être appliquées sur la peau ou sur
les muqueuses. Elles sont constituées d’un excipient simple ou complexe dans lequel sont
dissoutes une ou plusieurs substances médicamenteuses.
• Crèmes : préparations de consistance molle contenant de fortes proportions d’eau ou d’huile.
• Gels : préparations composées d’agents gélifiants
• Pâtes dermiques : préparations de consistance épaisse qui renferment une grande quantité de
poudres

G.5. Administration par voie parentérale


On emploie des solutions aqueuses, suspensions ou émulsions, isotoniques, apyrogènes,
contenues dans des ampoules ou flacons en verre ou en plastique compatible, ou dans des
seringues préremplies prêtes à l’emploi. La solution doit être reconstituée au moment de
l’injection.
Les poudres à administrer sont accompagnées du solvant de reconstitution qui est généralement
une solution.
Les implants ou pellets sont des comprimés introduits stérilement dans le tissu sous-cutané ; leur
action peut durer plusieurs mois, mais la résorption peut être irrégulière.
On parle d’injection lorsque l’opération est unique et brève, le volume du médicament limité ;
on utilise une seringue prolongée d’une aiguille.
On parle de perfusion pour l’administration de forts volumes, sur une longue durée, parfois en
continu, au moyen d’une pompe.
On utilise des seringues et des aiguilles à usage unique qui, par définition, ne doivent pas être
réutilisées.

7
G.6. Autres formes et autres voies d'administration : on peut trouver

Spray local : il pourra être appliqué sur les différentes parties du corps
Ampoule
Collyre
Sachet (poudre, produit aqueux, huileux…)
Ovule

H. VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS

H.1. Voie entérale (orale ou per os)

Oesophage : rôle de l’oesophage dans l’absorption des médicaments semble se limiter à celui
d’un tube permettant un passage rapide du pharynx à l’estomac.
Des cas d’ulcères dus à certains médicaments (tétracyclines, sels de fer,…) ont été rapportés
lorsque les patients sont en position couchée : d’où l’importance de l’administration d’un
comprimé ou d’une gélule dans un verre d’eau.

Estomac :

Dissolution et ionisation :
La dissolution d’un médicament est toujours une étape préliminaire qui précède son absorption.
Le médicament avalé, après sa dissolution, l’absorption commence au niveau de l’estomac s’il
n’est pas ionisé.
La plupart des médicaments sont des acides et bases faibles, leur ionisation dépend du pH du
milieu et de leur pKa. Le pH de l’estomac très acide (pH= 1,5 à jeûne et 3,5 après un repas)
implique que les médicaments acides faibles (comme l’acide acétylsalicylique) y seront peu
ionisés donc peu dissociés ; ceux traverseront donc facilement les membranes par diffusion
passive et y seront ainsi relativement bien absorbés. A l’inverse, les médicaments bases faibles
(comme morphine) sont ionisés dans l’estomac, donc y sont faiblement absorbés par l’estomac
(ils sont plus absorbables dans l’intestin grêle)

L’alcalinisation du pH gastrique diminue la résorption des acides faibles mais augmente celle des
bases faibles.

Le séjour des médicaments basiques (tétracyclines) dans l’estomac est très important pour leur
dissolution. Le chlorydrate de tetracycline est 100 fois moins soluble dans l’intestin (pH 5.56)
que dans l’estomac.

Stabilité :
pH : nombreux sont les médicaments qui sont dégradés au pH gastrique (ex : pénicilline G). Le
médicament doit alors être remplacé par un autre plus stable dans le milieu (pénicilline V).

8
L’érythromycine est également instable au pH gastrique, on donne alors le médicament sous
forme des esters ou dans des granules qui ne se dissolvent pas à l’intérieur de cet organe.
L’acidité du milieu gastrique semble avoir un rôle important dans la transformation de
chlorzepate (très polaire et très peu liposoluble) en nordiazépam (plus liposoluble et facilement
absorbable).
Enzymes : la décarboxylase hydrolyse levodopa entrainant une diminution de sa biodisponibilité.
La pepsine et les saccharases participent respectivement à l’hydrolyse des protéines (insuline) et
des polysaccharides (héparine).

Intestin grêle : L’intestin représente le milieu privilégié de l’absorption de la plupart des


médicaments. L’absorption est assez rapide compte tenu :
1-de la surface de la muqueuse intestinale (nombreuses villosités et microvillosités)
2-du débit sanguin (250 ml/min au niveau de l’estomac contre 1000 ml/min au niveau de
l’intestin).
3-de la présence des sels biliaires qui agissent directement sur la paroi intestinale augmentant sa
perméabilité et facilitant l’absorption des médicaments liposolubles (vitamines A, D, K, E)
4-de la présence de transporteurs (transport actif)
5-pH de l'intestin grêle est moins acide par rapport à celui de l’estomac donc une moindre
ionisation des bases et leur passage est plus important. Le pH à la surface des villosités est
d’environ 5,3-5,5.

Biotransformation intestinale : nombreux sont les médicaments qui subissent une


biotransformation au niveau intestinal (chlorpromazine, progestérone, hydrocortisone,
propoxyphène, salbutamol, épinephrine, flurazépam…). Des enzymes situés dans la lumière de
l’intestin ou au niveau de la paroi assure ces biotransformations. C’est ce qui s’explique tout au
moins, que la dose par voie orale doit être supérieure à la dose parentérale si on veut obtenir un
effet de même intensité.

Gros intestin :
-Il existe peu de phénomènes d’absorption au niveau du côlon.
-Les médicaments absorbés sont ceux à enrobage entérosolubles.
-Certains médicaments peuvent être transformés par les enzymes sécrétées par les bactéries qui y
séjournent.

Rectum : l’absorption rectale est variable.

H.1.1. Facteurs influençant la vitesse de résorption des médicaments administrés


par voie orale :

-Nature des excipients des médicaments : vitesse de dissolution, temps de désintégration. L'ordre
décroissant de vitesse de passage est : solutions aqueuses > solutions huileuses > suspensions >
solides.
-Vitesse de vidange gastrique (influencé par le volume intragastrique, la pression osmotique,
l’acidité, les constituants des aliments, la température, la viscosité, l’exercice physique…)

9
-Motilité plus ou moins grande de l’intestin (influencé par l’administration concomitante de
certains médicaments)
-Circulation sanguine (débit sanguin) variant avec l’anxiété, la peur…
-Absence de sécrétion due à l’état pathologique (bile)
-Présence d’aliments, d’autres médicaments pouvant par exemple générer des chélations,
empêchant toute absorption (ions Ca++ et tétracyclines).

H.1.2. Avantages de la voie entérale :


-voie la plus simple
-voie la plus sure à condition que le médicament soit effectivement ingéré
-voie la plus facilement acceptée par le patient
-voie la plus économique
-la moins dangereuse (en cas de surdosage on peut espérer retirer l’excès par des vomissements
provoqués ou par lavage gastrique)

H.1.3. Inconvénients de la voie entérale :


Cette voie ne convient pas :
-pour les substances de goût désagréable ou irritante ou dégradés par les sucs gastriques
(polypeptides : insuline) ou instable au pH gastrique (pénicilline G)
-voie difficile à utiliser chez les jeunes enfants qui n’avalent pas volontiers dragées et capsules et
impossible chez les malades comateux.
-le médicament subit le premier passage hépatique

H.2. Voies parentérales

Les voies parentérales contiennent par convention : voie intramusculaire IM, voie sous-cutanée,
voie intraveineuse IV. Parentéral vient du grec : para signifie à côté, entéros signifie l’intestin
(qui évite l’intestin)

H.2.1. Avantages des voies parentérales


-début rapide de l’activité thérapeutique
-résorption complète
-utilisation possible en cas de vomissement ou d’obstruction gastrique
-utilisation possible en cas d’une mauvaise absorption gastrique
-doses administrées plus faibles
-administration possible des malades inconscients ou non coopérants

H.2.2. Inconvénients des voies parentérales


-irritation et sensibilisation de la zone d’administration
-douleur à l’injection
-nécessité de la présence d’une personne chargée pour la préparation et l’administration du
médicament. La voie sous-cutanée permet l’auto-administration par le malade (insuline)

10
H.2.3. Voie Intraveineuse IV
Cette voie est employée dans le contexte de l’urgence afin d’obtenir des effets immédiats ou
pour obtenir des pics de concentration plasmatique importants. Cette voie est aussi utilisée pour
l’injection des substances irritantes ou nécrosantes par voie intramusculaire ou cous-cutanée. Elle
évite la phase d’absorption puisque le principe actif est introduit directement dans le flux
sanguin. La répartition du principe actif dans tout l’organisme est très rapide (entre 20 et 45
secondes).

H.2.4. Voie sous-cutanée


La résorption des solutions aqueuses injectées sous la peau comporte une diffusion suivie de
pénétration à travers l’endothélium des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Deux facteurs
influencent la vitesse de résorption :
*solubilité du médicament
*vascularisation
Lieux d’injection : face externe de la cuisse et face postérieure du bras.

H.2.5. Voie Intramusculaire IM


Le muscle est très vascularisé, la résorption est plus rapide qu’à partir du tissu sous-cutané, elle
demande environ 10-30 min.
Lieux d’injection : quadrant supéro-externe de la fesse.

H.2.6. Autres voies parentérales


*voie intraartérielle : rarement utilisé, vasodilatation dans l’artère fémorale chez les artéritiques.
*voie intracardiaque : utilisée pour les cas désespérés (pour l’injection d’adrénaline)
*voie intrarachidienne : nombreux sont les médicaments qui ne passent pas dans le liquide
céphalo-rachidien et pour cela on donne ces médicaments selon cette voie.
*Voie péridurale : permet de réaliser l’anesthésie de la région du petit bassin et des membres
inférieures.

H.3. Voies transmuqueuses


H.3.1. Voie d'administration rectale
-Action locale et systémique
-Voie utilisée lorsqu’il y a destruction du principe actif par les enzymes digestifs ou le pH
gastrique, en cas de vomissement ou d’obstruction gastrique.
-La résorption se fait par des veines (veines hémorroïdaires supérieures) qui se jettent dans la
veine porte donc elle n’évite pas complètement le premier passage hépatique (seule la part du
médicament absorbée par les veines hémorroïdaires inférieures et moyennes échappe à la
circulation hépatique en rejoignant directement la veine cave inférieure).

H.3.2. Voie perlinguale


11
-Résorption rapide des médicaments mais parfois incomplète
-Les médicaments évitent le premier passage hépatique et les enzymes digestives.

H.3.3. Voie vaginale


Les médicaments employés par cette voie sont destinés à une action locale car la muqueuse
vaginale est faiblement perméable. On utilise les ovules, les comprimés vaginaux, les crèmes et
gelées vaginales et les capsules vaginales pour des traitements antibactériens, antiseptiques,
antiparasitaires et antifongiques, ainsi que dans des indications hormonales.

H.3.4. Voie nasale


On l’utilise pour traiter localement les affections de la sphère nasale (poudres, pommades,
solutions).

H.3.5. Voie oculaire


La fragilité́ et la sensibilité́ de la muqueuse oculaire exigent l’utilisation de médicaments parfaitement
contrôlés et stériles (collyres, pommades ophtalmiques).

H.3.6. Applications sur les muqueuses


oculaire, nasale, vaginale…

H.4. Voie pulmonaire


-La résorption est facilitée par la présence d’une grande surface d’échange (air-sang) : 80-100
m2 et par une riche vascularisation.
-Elle permet une action locale (bronchodilatateurs) et une action systémique (certains
anesthésiques généraux)
-Les médicaments évitent le premier passage hépatique
-Cette voie évite la destruction de certains médicaments dans le tractus gastro-intestinal.

H.5. Voies Cutanées


La peau une barrière physiologique plus ou moins perméable aux substances chimiques mais qui
peut laisser passer dans certaines conditions des principes médicamenteux. Le choix des
excipients semble avoir un rôle important tant sur le plan de la durée que de l’intensité.
L’absorption percutanée d’une substance s’effectue en deux temps : pénétration à partir du
milieu extérieur dans la peau même, puis absorption à partir des structures cutanées par la
circulation sanguine et lymphatique.

C’est la couche cornée (Stratum corneum) de l’épiderme qui constitue le principal obstacle à
l’absorption. Lorsqu’elle est absente suite à une blessure ou à une brulure, l’absorption est
beaucoup plus rapide. La vitesse de pénétration des médicaments à travers la peau est fonction de
leur coefficient de partage huile/eau, sauf pour les molécules très lipophiles qui traversent plus
lentement que ne le prévoit leur coefficient. Les substances liposolubles s'accumulent ainsi dans
la couche cornée, jusqu'au contact avec les assises sousjacentes. Si elles sont purement
liposolubles, elles n'iront pas plus loin. Si elles ont un certain degré d'hydrosolubilité, elles

12
pourront migrer à travers les couches profondes de l'épiderme où les espaces intercellulaires sont
importants, puis à travers la substance fondamentale du derme, jusqu'aux capillaires. Les
substances purement hydrosolubles sont arrêtées par la couche cornée.

I. Injections locales
La résorption des médicaments doit être la plus minime possible pour éviter les effets
systémiques. Le produit injecté ne doit diffuser que dans le compartiment dans lequel il a été
injecté.

13

Vous aimerez peut-être aussi