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MEDICAMENT

Généralité : Le médicament, comme la médecine, semble aussi vieux que l'humanité. On en


trouve trace dans les civilisations les plus anciennes. Depuis les temps les plus reculés, l'homme
a cherché dans la nature non seulement sa nourriture, mais des remèdes pour soulager ou guérir
ses maux.

Jusqu'à une période relativement récente, les médicaments ont été uniquement naturels, tirés des
trois règnes (minéral, végétal et animal), et les drogues étaient utilisés en nature et sous forme
d'extraits complexes. La notion de « principes actifs » et leur extraction datent vraiment du XIXe
siècle ; en même temps, les progrès de la physiologie expérimentale permettaient de donner une
base plus rationnelle à l'emploi des médicaments.

C'est seulement au début du XXe siècle qu'a pris naissance, avec les progrès de la chimie, la
préparation des médicaments de synthèse. Celle-ci a entraîné, dans les pays les plus évolués, le
développement d'une industrie hautement spécialisée, branche de l'industrie pharmaceutique.
C'est maintenant presque uniquement à celle-ci que reviennent la recherche et la préparation de
nouveaux médicaments.

Définition : On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme


possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales,
ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal, en
vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions
physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique.

Le médicament contient :

1- le principe actif : Composant d'un médicament doué d'un pouvoir thérapeutique. substance
d’origine chimique ou naturelle caractérisée par un mécanisme d’action curatif ou préventif précis
dans l’organisme, Il est présent en très faible quantité dans le médicament. Exp : Aciclovir,
Acide ascorbique, Kétoprofène, Lamivudine, Lidocaïne,etc.-

2- L’excipient : substances d’origine chimique ou naturelle qui facilitent l’utilisation du


médicament mais ne présentent pas d’effet curatif ou préventif; une substance sans activité
pharmacologique.

L'excipient accompagne le principe actif dans la composition du médicament.

L'excipient jour un rôle dans :

 L’absorption et l'administration du médicament


 La stabilité du médicament
 La conservation du médicament
 L’aspect, la couleur et le goût du médicament.

Le secteur de la pharmacie emploie un très grand nombre d'excipients. Les conservateurs, par
exemple, servent à stabiliser un principe actif.

 Les délitants aident à une dissolution correcte.


 Les édulcorants permettent d'adoucir le goût d'une substance active.
 D'autres encore donnent une forme appropriée au médicament (gélule, liquide,
suppositoire, etc.), permettent un meilleur ciblage ou en modifient la biodisponibilité.

Les excipients liquides: L'eau, L'alcool éthylique,,,,etc..

Sucres, dérivés des sucres : Le saccharose ou sucre blanc officinal, Le lactose ou sucre de lait,
les amidons, la cellulose,,,,,etc..

Les produits minéraux : La silice, Le talc, L'oxyde de titane,,,,etc

Les catégories de médicaments


Il existe plusieurs catégories de médicaments, parmi lesquelles figurent notamment :

- Les spécialités pharmaceutiques qui sont les médicaments fabriqués industriellement et


exploités par les entreprises pharmaceutiques. Pour pouvoir être délivrées aux patients, elles
doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM). Une même spécialité peut avoir un
nom de marque différent selon les pays. La dénomination commune internationale (DCI) permet
de désigner de manière unique la substance active qu’il contient.

- les préparations magistrales, hospitalières ou officinales, qui sont le plus souvent réalisées par
une pharmacie pour les besoins spécifiques d’un ou plusieurs patients (officine de ville pour les
préparations magistrales et officinales ou pharmacie à usage intérieur d’un établissement de santé
pour les préparations magistrales et hospitalières) ;

Ces préparations et spécialités pharmaceutiques peuvent se présenter sous différentes formes


pharmaceutiques : comprimé, solution buvable, solution injectable…

Elles sont accompagnées d’une notice d’utilisation (optionnelle pour les préparations) et d’un
étiquetage spécifique afin de donner les informations nécessaires à leur utilisation dans les
conditions les plus adaptées possibles.

Dénominations des médicaments :


Un même médicament peut avoir plusieurs noms différents :

Nom chimique : qui correspond à la formule chimique du PA, ce nom n'apparaît pas sur le
conditionnement du médicament.

Dénomination Commune Internationale (DCI) : c'est le nom admis pour tous les pays, et il est
enregistré par l'OMS, exemple l'oxacilline sodique. La DCI est celle qu'il faudra retenir de
préférence, afin de pouvoir se retrouver parmi les nombreuses marques du même médicament.

Nom commercial, ou nom protégé : c'est le nom sous lequel une firme pharmaceutique vend un
médicament donné. Etant donné qu'elle dépense un certain budget pour la publicité autour de ce
nom, ce nom sera protégé par un brevet, dont la durée est variable suivant les pays (de 10 à 99
ans), il y a par exemple près de 400 noms différents protégés de composés contenant de
l'aspirine dans certains pays. Le nom commercial s'écrit avec un ®

Origine des médicaments : Les médicaments peuvent être obtenus de sources très
diverses :

75% ont une origine végétale


Origine végétale :
C'est la source la plus ancienne, mais qui reste d'actualité. Il est classique de distinguer parmi les
produits végétaux :

- Les alcaloïdes : tels que la quinine, strychnine morphine ;

- Les gommes : tels que les gommes pour suspension (arabique, adragante) ;

- Les glycosides : ils contiennent des sucres dans leurs structures chimiques, tels que la
digitoxine.

Dans toutes les civilisations, nous retrouvons les usages thérapeutiques des plantes par intuition
le plus souvent. Aujourd'hui, ces plantes sont testées en laboratoire sur culture cellulaire pour
extraire ou synthétiser le principe actif efficace.

De nos jours, la plante apporte toujours de nouvelles matières à la thérapeutique dans le domaine
de la cancérologie avec la pervenche de Madagascar et l'If, ou de la maladie d'Alzheimer avec la
Galantamine extraite du Perce Neige ...

L'Aspirine, la Digitaline, la Morphine sont des médicaments dont l'humanité ne peut plus se
passer. Chaque jour, ils sauvent des vies et soulagent les douleurs.

Sans plantes ces principes actifs n'existeraient pas : l'Aspirine (l'acide acétylsalicylique) nous vient
du Saule, la Digitaline de la Digitale et la Morphine du Pavot, la Valériane, l'Harpagophytum, le
Ginko-biloba, la Prêle, la Vigne Rouge, ... toutes ces plantes soignent et soulagent de nombreux
patients.

ATROPINE

Substance cristalline, toxique, appartenant à la classe des alcaloïdes. On l'obtient à partir de la L-


hyociamine qui est un composant de plantes de la famille des Solanaceae telles que la belladone
(Atropa).

 Elle est indiquée en cas de troubles cardiaques, coliques hépatiques ou intoxications


aiguës entre autres.
 Il peut être utilisé dans le cadre d'une prémédication avant une anesthésie générale.
 Il est utilisé en cas d'urgence lorsque le coeur bat trop lentement.

CASSIS

Le cassissier est un arbuste touffu atteignant les 2 m de hauteur, dont les nombreuses branches
portent des feuilles trilobées, donnent naissance à des petites baies noires.

Rôle thérapeutique :

Le cassis s'utilise essentiellement pour ses propriétés anti-inflammatoires et antirhumatismales :

- Les composés proanthocyanidiques (précurseurs de tanins) inhibent de façon sélective la cyclo-


oxygénase de type 2 (COX-2)

Origine animale : Thérapie ancienne, appelée opothérapie, utilisée pour traiter des
insuffisances physiologiques :
-Foie pour traiter les anémies
-Moelle osseuse fraîche pour les asthénies
Elle se développa assez largement au xxe siècle grâce à la technologie de conservation par le
froid (chaîne du froid), mais vers la fin du xxe siècle, la mise en évidence de risques de
transmission de virus enclencha sa disparition au profit des produits définis.
- Constituants actifs purs obtenus par extraction et purification : Insuline (pancréas) pour les
diabètes de type 1 (insulinodépendants).
- Extraits de sang humain tel que le fibrinogène.
- Hormones polypeptidiques extractives tel que l'insuline.
- Enzymes : tels que la trypsine, chymotrypsine.et les kinases.
- Extrait hypophysaire pour les problèmes de nanisme, qui manquent d'hormone somatotrope
(hormone de croissance)
Origine synthétique : Produit existant que l’on modifie pour améliorer ses performances
thérapeutiques par : - augmentation de l’absorption par l’organisme - diminution des effets
secondaires néfastes

- modification de la lipophilie pour favoriser le passage transmembranaire

- modification d’une interaction chimique avec un agent pathogène

La plupart des médicaments actuellement commercialisés sont d'origine synthétique, obtenus par

- Synthèse totale ;

- Hémi-synthèses : tels que certaines pénicillines.

Minérale : Emploi très ancien et actuellement limité.


Exemple :
1- Bicarbonate de sodium : correcteur de pH pour l'acidité gastrique,
Le bicarbonate de soude c’est un neutralisant l’excès d’acidité qui provoque les brûlures.
Mode d’emploi: En cas de digestion lourde et de brûlure d’estomac, boire lentement le verre d’eau
bicarbonatée.
Dosage: 1 cuillère à café (5 g) diluée dans un verre.
2- Silicate d'aluminium et de magnésium :
Formule moléculaire brute : Al2MgO8Si2
La combinaison de sel de Silicate d'aluminium de magnésium/siméthicone est indiquée pour le
traitement de Hoquet, Affections de la peau, Hydratation de la peau, Gonflement dans l'abdomen.
3- Sulfates de sodium et de magnésium : purgatifs
- chez l’adulte dans le lavage colique, préalablement à toute intervention nécessitant un intestin
propre.
4- Le chlorure de magnésium : est utilisé dans la prise en charge :
Apports de magnésium en nutrition parentérale.
Carences en magnésium.
Éclampsie.
Hypokaliémies associées à une hypomagnésémie.
Le magnésium est utilisé, seul ou en association à la pyridoxine, ou à la glycine, dans la prise en
charge de carences en magnésium.
5- Oxyde de zinc et sulfate de cuivre :
- antiseptiques
-Traitement d'appoint des dermites irritatives.
Origine biogénétique :
Les méthodes de génie génétiques sont les dernières venues parmi les méthodes d'obtention des
médicaments : elles permettent de fabriquer par les cellules vivantes - procaryotes ou eucaryotes
- des substances naturelles polypeptidiques présentant toutes les caractéristiques de leur modèle
humain.

La production de masse de ces protéines parfaitement définies a permis d'obtenir de nouveaux


médicaments :- Hormones ;- Facteurs de croissances

Les biosimilaires

Un médicament biosimilaire est similaire à un médicament biologique (substance produite à partir


d’une cellule ou d’un organisme vivant ou dérivée de ceux-ci) de référence qui a été autorisé en
Europe. Le principe de biosimilarité s’applique à tout médicament biologique dont le brevet est
tombé dans le domaine public. A titre d’exemple, les vaccins, les facteurs de croissance ou les
médicaments dérivés du sang sont des médicaments biologiques (ou biomédicaments) (hormone
de croissance, érythropoïétines, etc.). Les médicaments biosimilaires sont évalués à l’Agence
européenne des médicaments (EMA).

Un biosimilaire doit avoir "des propriétés physico-chimiques et biologiques similaires, la même


substance pharmaceutique et la même forme pharmaceutique que le médicament de référence.
Enfin, l’efficacité et la sécurité doivent être équivalentes au médicament de référence.

La production des médicaments biologiques est complexe car elle s’appuie sur des cellules ou
des organismes vivants. En raison de la variabilité biologique de ces sources de production,
certaines différences de fabrication peuvent impacter les propriétés cliniques des produits issus de
ces processus. Les produits de référence n’étant pas identiques aux produits bios similaires, le
principe de substitution, valable pour les médicaments chimiques, ne peut donc s’appliquer
automatiquement aux médicaments bios similaires.

Fonctions du médicament :
Un médicament peut exercer des fonctions diverses :
Fonction thérapeutique : c'est la plus habituelle, elle peut être :
Préventive :
- Individuelle (vaccination, prévention individuelle du paludisme, chimioprophylaxies diverses) ;
- Collective (chimioprophylaxies collectives de la méningite, de la tuberculose). * Curative :
- Etiologique : le médicament s'attaque à
La cause de la maladie ;
- Substitutive : il apporte l'élément manquant à l'organisme ;
- Symptomatique : il s'attaque seulement aux manifestations de la maladie, sans pouvoir en traiter
la cause.
Fonction diagnostique :
Il peut agir d'opacifiant, de traceurs, d'agents pharmacodynamiques divers, utilisés pour réaliser
des explorations fonctionnelles.
Classification des médicaments :
On peut définir les classes des médicaments de différentes manières : classes selon leurs
origines, leurs compositions ou leurs structures chimiques, classes pharmacologiques selon leurs
actions sur l'organisme et classes thérapeutiques selon les pathologies traitées.
La forme galénique : Il existe une grande variété de formes pharmaceutiques et chacune
d’entre elles possède un usage et des précautions particulières.
Les formes solides :
Les comprimés
Les comprimés sont, de loin, la forme pharmaceutique la plus souvent utilisée.
Les capsules
Les capsules sont une forme pharmaceutique solide et sont destinées à être prises par voie orale.
Dans ce cas-ci, la substance active sous forme de poudre ou de micro-granules se trouve dans
une enveloppe souvent à base de gélatine ou de cellulose.
Les suppositoires
Les suppositoires sont une forme pharmaceutique généralement destinée à la voie anale ou
parfois vaginale. C’est une forme avantageuse dans une situation où la voie orale ne peut être
envisagée, comme chez quelqu’un qui vomit. Ce sont des produits qui doivent être conservés
dans un endroit frais, dans leur enveloppe, puisqu’ils sont peu résistants à la chaleur et à
l’humidité.
Les formes semi solides :
Les timbres transdermiques
Les timbres transdermiques sont une forme pharmaceutique qui permet à la substance active de
traverser la peau et d’atteindre la circulation sanguine. Les timbres possèdent plusieurs
avantages. Ils peuvent être donnés à des personnes qui ne peuvent pas avaler ou qui ont de la
difficulté à le faire.
Les pommades et Crèmes : Ce sont de préparations composées d’un excipient mono phase
hydrophile ou lipophile.
Les formes liquides :
Les sirops/ Ampoule buvable
Les sirops sont souvent utilisés chez les enfants puisqu’ils sont plus faciles à avaler. Ce sont des
produits généralement à base de sucre ou de succédanés de sucre où la substance active est
ajoutée au liquide.
Les collyres
Les médicaments ophtalmiques sont disponibles en goutte. Bien entendu, ils sont destinés à une
administration directement dans l’œil.
Préparations injectables : ce sont des solutions, des émulsions ou des suspensions stériles
dans l’eau pour préparation injectable ou un liquide stérile non aqueux ou un mélange de ces
deux liquides.
Les inhalateurs
Afin de traiter et prévenir certains problèmes de santé pulmonaire, le choix des inhalateurs est
souvent inévitable. Le médicament est ainsi directement inspiré dans les poumons, là où il sera
efficace.
Voies d'administration des médicaments :
Il existe plusieurs voies d'administration, mais, selon la voie utilisée, les PA n'ont pas le méme
devenir dans l'organisme et subissent des modifications métaboliques plus ou moins importantes,
ce qui peut altérer leur activité pharmacologique, surtout en ce qui concerne le début, l'intensité et
la durée de leur action.

Les principales voies d'administration sont :


Voie orale ou voie buccale (per os)
C’est la voie la plus utilisée (70 à 80 % des médicaments). Après administration orale, le
médicament traverse la barrière intestinale puis le foie avant d’atteindre la circulation générale et
de là les organes pour son action thérapeutique.
La paroi intestinale et le foie modifient chimiquement (métabolisent) de nombreux médicaments
en diminuant la quantité du produit actif qui gagne la circulation sanguine. C’est pourquoi ces
médicaments sont souvent utilisés par voie intraveineuse à des doses réduites, pour un même
effet.
Lorsqu’un médicament est pris par voie orale, les aliments et les autres médicaments présents
dans le tube digestif peuvent modifier la quantité réellement absorbée et la vitesse d’absorption.
Avantages
• L’administration de médicaments par cette voie est aisée.
• Elle est bien acceptée par le patient.
• Des doses élevées peuvent être prises en une seule fois.
Inconvénients
 Les médicaments empruntent la veine porte et passent par le foie où ils peuvent être
dégradés par diverses enzymes ou être excrétés par voie biliaire. Si le passage par le foie
est important, l’activité du médicament peut être considérablement diminuée.
 Il y a irritation du tube digestif par certains médicaments (anti-infl ammatoires,
corticostéroïdes…). La voie orale devra donc être évitée en cas d’ulcère gastroduodénal ou
de gastrite.
 Elle ne peut pas être utilisée pour les médicaments détruits par le tube digestif (hormones
peptidiques comme l’ACTH ou l’insuline, par exemple).
 L’action n’apparaît qu’après un temps de latence correspondant au temps d’absorption
(l’absorption est plus rapide à jeun).
 L’odeur et le goût des médicaments sont parfois désagréables.
 La voie orale est difficile d’utilisation en cas de nausées et de vomissements.
 Elle ne peut pas être utilisée chez un patient inconscient.
Absorption
Selon le type d’absorption, on peut citer
1 la voie sublinguale : principe actif sous la langue, richement vascularisée
2-la voie perlinguale : principe actif absorbé par la muqueuse de la langue et l’intérieur des joues.
Exp : comprimé à sucer, les pastilles à être mâchée
3- Absorption par l’estomac
En raison de l’acide chlorhydrique sécrété par l’estomac, le pH du liquide gastrique est acide :
l’absorption y est limitée aux médicaments acides.
4- Absorption par l’intestin grêle La majorité des médicaments et des aliments y seront absorbés,
du fait de sa vascularisation et de sa grande surface (environ 300 m 2). Certains médicaments ne
franchissant pas la barrière intestinale vont avoir une action locale, comme les sulfamides à action
intestinale et certains antibiotiques (Néomycine).
5- Absorption par le gros intestin Elle est peu importante.
Voie rectale
De nombreux médicaments pris oralement peuvent également être administrés par voie rectale
sous forme de suppositoire. Dans ce cas, le médicament est mélangé à une substance cireuse qui
se dissout ou se liquéfie après avoir été introduite dans le rectum. La paroi du rectum étant mince
et très irriguée, le médicament est absorbé rapidement. Les suppositoires sont prescrits à des
personnes qui ne peuvent pas prendre de médicaments par voie orale parce qu’elles éprouvent
des nausées, des difficultés de déglutition ou qu’elles sont soumises à des restrictions
alimentaires, comme c’est souvent le cas avant ou après une intervention chirurgicale. Les
médicaments pouvant être administrés par voie rectale incluent le paracétamol (pour la fièvre), le
diazépam (pour les convulsions) et les laxatifs (pour la constipation).
Voie vaginale
Certains médicaments peuvent être administrés par voie vaginale chez les femmes sous forme de
solution, de gélule, de crème, de gel ou d’ovule. Le médicament est lentement absorbé par la
paroi vaginale. Cette voie est souvent utilisée pour administrer des œstrogènes aux femmes au
moment de la ménopause pour soulager les symptômes vaginaux tels que la sécheresse, la
sensibilité et les rougeurs.
Voie oculaire
Les médicaments utilisés dans le traitement des troubles oculaires peuvent être mélangés avec
des substances inactives en vue de créer des solutions, des gels ou des pommades pouvant être
appliqués sur l’œil. Les collyres sont relativement faciles à utiliser, mais l’œil les élimine trop
rapidement pour qu’ils soient bien absorbés. Les gels et les pommades se maintiennent plus
longtemps au contact de la surface de l’œil.
Voie parentérale ou voie injectable
C’est la voie la plus directe, car elle met directement en contact le médicament avec le sang ou
les liquides interstitiels et évite le tractus digestif. Les médicaments administrés par voie
parentérale sont les préparations injectables liquides (solutions, émulsions, suspensions) ou
solides (les implants).
- Les préparations injectables : solutions, émulsions ou dispersions de principes actifs dans
de l’eau ou un liquide non aqueux, ou un mélange des deux. Les préparations injectables
sont unidoses ou multidoses.
- Les préparations pour perfusion : solutions aqueuses ou émulsions en phase aqueuse
externe stériles, normalement isotoniques au sang. Elles sont principalement destinées à
être administrées en grand volume.
- Les poudres pour injection ou pour perfusion : substances solides stériles, réparties dans
leurs récipients définitifs ; elles donnent rapidement, après agitation avec le volume prescrit
d’un liquide stérile spécifié, une solution limpide ou une suspension uniforme.
- Les lyophilisats pour usage parentéral sont classés dans cette catégorie

Les implants : préparations solides stériles d’une taille et d’une forme appropriées à l’implantation
parentérale. Ils assurent la libération des principes actifs sur une période étendue.

Les trois principales voies d’introduction des préparations injectables sont la voie sous-cutanée
(SC), la voie intraveineuse (IV) et la voie intramusculaire (IM).
Les autres voies sont moins fréquemment utilisées : voie intradermique, voie intrarachidienne
(surtout péridurale), voie intra-artérielle, voie intracardiaque, voie intraoculaire.

Avantages
• Effet rapide, surtout après administration intraveineuse.
• Passage immédiat dans l’organisme.
• Pas de destruction par les enzymes du tube digestif qu’elle permet d’éviter.
• Injection possible au lieu désiré (par exemple injection intracardiaque).
• Voie utile pour un malade inconscient ou incapable d’avaler.
Inconvénients
• L’injection est parfois douloureuse.
• Elle peut entraîner un risque d’infection.
Voie intraveineuse(IV)
C’est la voie d’urgence car il y a pénétration directe du médicament dans
le sang (aiguille à biseau court), ce qui permet l’obtention d’ effets presque immédiats (environ 15
secondes).
Voie intramusculaire(IM)
L’injection intramusculaire (dans le quadrant supéroexterne de la fesse pour éviter de toucher le
nerf sciatique) permet d’injecter des préparations douloureuses par voie sous-cutanée, en
particulier les solutions et les suspensions huileuses. On utilise une aiguille à biseau long.
Voie sous-cutanée(SC)
Par cette voie, on administre surtout des médicaments en solution aqueuse isotonique en
administration sous la peau, dans le tissu conjonctif (ventre, épaule, cuisse), avec une aiguille à
biseau court. Cette voie est utilisée pour obtenir une action lente du médicament. On administre
par voie sous-cutanée, en particulier, l’insuline, l’adrénaline, l’héparine de bas poids moléculaire et
calcique, les vaccins.

Voies intrarachidienne et épidurale


La voie intrarachidienne est utilisée chaque fois qu’il est nécessaire d’obtenir une action locale
(méningites). Elle est aussi employée lors d’anesthésie rachidienne.
Voie pulmonaire
L’arbre pulmonaire, qui a une surface de 100 m 2 chez l’homme adulte et une vascularisation
importante, permet une absorption rapide des médicaments. Cette voie est utilisée pour faire
absorber les gaz (oxygène, chloroforme, éther, etc.) On peut administrer un grand nombre de
médicaments (sulfamides, antibiotiques, antiasthmatiques, etc.) grâce aux aérosols, qui sont des
brouillards de fines particules médicamenteuses. Pour être effi cace, une séance d’aérosol doit
durer au moins 15 minutes.
Voies cutanée et percutanée
Il s’agit de l’application directe d’un médicament sur la peau par différents moyens. L’action est
locale si les composants ne peuvent pas pénétrer à travers la peau. Elle est générale si les
composants peuvent traverser la barrière cutanée.
Propriétés des préparations parentérales
Les préparations injectables étant destinées à franchir à la suite d’une effraction les barrières
protectrices que constituent la peau et les muqueuses, doivent répondre à un certain nombre
d’exigences.
1- Limpidité : Le contrôle optique d'une préparation injectable comprend d'une part le contrôle de
son aspect, de sa coloration en particulier et d'autre part le contrôle de sa limpidité. Une
modification de l'aspect initial est un signe d'altération de la préparation.
2- Neutralité
Le pH d’une préparation injectable joue un rôle important dans sa fabrication, il doit être aussi
voisin que possible de la neutralité car il conditionne : sa tolérance, sa stabilité donc sa
conservation et parfois son activité.
3- Isotonie
Il est évident que les préparations injectables doivent avoir la même pression osmotique donc la
même concentration molaire que les liquides tissulaires. En effet, les hématies placées dans une
solution à 9 pour mille de NaCl ne sont pas modifiées, on dit qu'il y a isotonie.
4- Apyrogènes
Les préparations injectables doivent être apyrogènes, c'est à dire de ne pas renfermer de
substances susceptibles de provoquer par injection une brusque élévation de température.
FORMULATION
1. Eau pour préparation injectable (E.P.P.I) « L’E.P.P.I est une eau destinée à la préparation de
médicaments administrés par voie parentérale dont le véhicule est aqueux (eau.p.p.i en vrac), à la
dissolution ou à la dilution des substances ou préparation pour administration parentérale au
moment de l’emploi (eau stérile pour préparations injectables)
2. Solvants non aqueux :
Les solvants non aqueux utilisables par voie parentérale sont de natures très divers :
hydrocarbures (paraffine), alcools, glycols, polyols, esters d’alcools, éthers, huiles végétales,
Lanoléine, dioxane…..etc.

Devenir du médicament dans l’organisme :


La pharmacocinétique a pour but d’étudier le devenir d’un médicament dans l’organisme.
C’est l’étude du devenir d’un principe actif (PA) contenu dans un médicament dans l’organisme.
La détermination des paramètres pharmacocinétiques d’un médicament ; la biodisponibilité (F),
Volume de distribution (Vd), Clairance (Cl) métabolique, rénale ou totale et la Demi-vie
d’élimination (t 1/2) apporte les informations qui permettent de choisir la meilleure stratégie
d’administration et d’adapter les posologies pour son administration en future.

A- La biodisponibilité est définie par la quantité de médicament qui atteint la circulation sanguine
après administration extravasculaire et par la vitesse de ce phénomène, qui dépend de la vitesse
d’absorption à partir du site d’administration.
- La fraction biodisponible est exprimée par le facteur F. C’est un pourcentage pouvant varier de 0
à 100%.
B- La clairance (Cl) représente le volume sanguin ou le volume plasmatique totalement épuré du
médicament par unité de temps.
- La détermination des paramètres pharmacocinétiques d’un médicament apporte les
informations qui permettent de choisir les voies d’administration et d’adapter les posologies
pour son utilisation future.

On peut distinguer schématiquement 4 étapes dans la pharmacocinétique d’un médicament :

1) son absorption
2) sa diffusion dans l’organisme
3) son métabolisme
4) son élimination de l’organisme

Absorption d’un médicament


Avant de gagner les organes ou les tissus, sièges de l’action pharmacologique, le médicament
doit, dans un premier temps être absorbé, c'est-à-dire pénétrer dans le liquide circulant.
L’absorption est le processus par lequel le médicament inchangé passe de son site
d’administration à la circulation générale (site de mesure). La voie d’administration du médicament
influence cette première phase : la voie intra-veineuse est la voie de référence puisque par
définition, à la différence des autres voies (orale par exemple) toute la dose administrée atteint la
circulation générale.
La voie intraveineuse qui conduit à l’introduction directe du médicament dans le sang supprime la
phase d’absorption et la biodisponibilité est 100%.

Facteurs influençant l’absorption d’un médicament


1. Les propriétés physico chimiques et les caractéristiques des médicaments :
A - Masse molaire ou le poids moléculaire : La diffusion d’un médicament est inversement
proportionnelle à sa masse molaire (une molécule de petite taille diffusera plus facilement qu’une
molécule de grande taille).
B- Hydro/Lipo solubilité : Un médicament doit avoir une certaines hydro solubilité car le contenu
digestif est essentiellement aqueux et une certaine liposolubilité pour pouvoir traverser les
membranes lipidiques, donc un état d’équilibre doit exister entre l’hydrosolubilité et la liposolubilité.
C- Etat d'ionisation : La plus part des médicaments sont des acides ou des bases faibles. Ces
médicaments existent donc sous 2 formes, ionisées et non ionisée, seule cette dernière franchit
les membranes.
- Forme non ionisé liposolubles : diffuse à travers les membranes cellulaires,
- Forme ionisée hydrosolubles est non diffusibles.
D- La forme galénique du médicament
La galénique joue un rôle important dans les différentes phases qui conduisent à la solubilisation
du médicament
Il existe des formes galéniques particulières :
- Des formes à libération prolongée : la substance active est alors enfermée dans une trame
qui permet une diffusion progressive
- Formes à libération retardée : pour protéger les substances détruites en milieu acide
(gastro résistant).
Les caractéristiques physiopathologiques liées à l’individu
Le pH digestif
La vitesse de vidange gastrique et la mobilité intestinale ;
La prise associée de médicament (pansements digestifs, modificateurs de pH)
L’âge ;
Médicaments associés : des interactions médicamenteuses ;
Les pathologies associées : digestives, cardiaques
La vascularisation et le débit sanguin au site d’absorption : il assure l’absorption continue du
médicament.
Effet de premier passage hépatique
Dès sa résorption au niveau de la muqueuse gastro-intestinale, le médicament se retrouve dans la
circulation porte l’amenant au foie où il peut être métabolisé avant l’arrivée dans la circulation
générale.
Ce processus est appelé effet de premier passage hépatique « perte de médicament par
métabolisme avant son arrivée dans la circulation générale, dès son premier contact avec l’organe
responsable.

Cycle entéro-hépatique Processus par lequel un médicament éliminé par voie biliaire peut
être à nouveau résorbé à son arrivée dans le duodénum et rejoindre la circulation générale. Ce
phénomène intervient pour des principes actifs ayant une excrétion biliaire.
Bioéquivalence
On considère que deux formes galéniques différentes du même principe actif sont bioéquivalentes
si leurs biodisponibilités sont équivalentes, c'est-à-dire, Tmax et Cmax du principe actif sont très
similaire pour les deux formes pharmaceutiques. Pour le développement d’un générique, il faut
s’assurer que le générique est bioéquivalent à la spécialité de référence.
Donc Intérêt de la biodisponibilité c’est :
La biodisponibilité absolue est déterminée lors de l’étude d’un nouveau médicament.
La biodisponibilité relative est utilisée pour comparer des formes galéniques.

2- Deuxième étape : la distribution


Quel que soit la voie par laquelle les médicaments sont absorbés, une fois atteignant la circulation
sanguine, ils vont se distribuer dans différents liquides de l’organisme puis vers des tissus et des
organes cibles.

La distribution correspond au processus de répartition du médicament dans l’ensemble des tissus


et des organes par le sang.
On distingue sous ce terme le transport du médicament au niveau sanguin (phase plasmatique)
puis sa diffusion dans les tissus (phase tissulaire).
Le sang joue le rôle d’un véhicule de transport par les hématies et les protéines circulantes
susceptibles de fixer la substance médicamenteuse. On parle alors de fixation aux protéines
plasmatiques. Celle-ci est très variable d’un médicament à un autre.

La substance médicamenteuse se retrouve alors sous forme libre ou liée aux protéines (albumine,
globulines, lipoprotéines) en sachant que cette fixation est réversible. Seul le médicament sous sa
forme libre est actif. Aussi, la forme libre se diffuse à travers les membranes et peut être éliminée
et/ou métabolisée.
La forme liée agit comme une réserve qui ne traverse pas les membranes.
Elle engendre une diminution de l’intensité de l’action, ralentit la dégradation et l’élimination. C’est
un phénomène à prendre en compte dans la détermination de la posologie d’un médicament.
La distribution comprend donc :
• Le transport sanguin du médicament ou transport plasmatique (phase plasmatique).
• La diffusion tissulaire c.à.d. le passage du médicament du sang vers les tissus et organes
(phase tissulaire).
La phase sanguine
Dans le sang ; le médicament circule sous forme liée et sous forme libre. Certaines protéines
plasmatiques possèdent la propriété de fixer des substances endogènes mais également les
produits exogènes comme les médicaments. Il en résulte la formation d’un complexe (protéine –
médicament).
Seule la forme libre du médicament est active pharmacologiquement.
La forme liée est inactive pharmacologiquement et ne peut diffuser pour atteindre son lieu
d’action.
Cette inactivité n’est que temporaire car les formes liée et libre sont en équilibre réversible.

- Différentes protéines plasmatiques et structures cellulaires sont impliquées dans la fixation des
médicaments :
 L’albumine ;
 L’α glycoprotéine ;
 Les lipoprotéines ;
 La γ globuline ;
 Cellules sanguines (érythrocytes, plaquettes, polynucléaires et lymphocytes).
Le complexe M-P est caractérisé par :
- La constante d’affinité ;
- Le nombre de sites de fixation (situés sur la surface de la protéine) ;
- La nature des protéines fixatrices.
Exp:
Médicaments fortement fixés f > 90% (Phénylbutazone AINS)
Médicaments moyennement fixés f de 30% à 80% (Phénobarbital, Pénicilline G)
Médicaments faiblement fixés f < 30 % (Paracétamol).
Les facteurs influençant la fixation protéique :
Modification des concentrations en protéines plasmatiques (quantité, structure).
- Interactions avec les substances endogènes.
- Etats physiologiques : âge (nouveaux nés : moindre liaison, personnes âgées : augmentation de
la fraction libre, diminution du débit sanguin hépatique...), grossesse…
- Etats phathologiques :
Insuffisance hépatique et cirrhose (hypoalbuminémie),
Insuffisance rénale (baisse capacité de fixation, hypoalbuminémie), dénutrition, grands brulés, …

Diffusion tissulaire :
La distribution se fait dans l’espace extracellulaire (volume plasmatique + volume interstitiel) et
peut aussi comprendre le volume cellulaire. Pour diffuser les médicaments doivent passer les
membranes tissulaires. Dans certains tissus (foie…), la paroi vasculaire est composée de
capillaires discontinus permettant une diffusion facile du médicament.
La diffusion tissulaire est donc dépendante de :
• Caractéristiques physico-chimiques du médicament (lipophilie).
• Capacité du médicament à franchir les parois vasculaires.
Le débit sanguin tissulaire (très élevé pour le foie et le rein, faible pour l’os et la peau…)

Volume de distribution
Le volume de distribution (Vd) se définit comme le volume apparent dans lequel se distribue une
quantité de médicament pour être en équilibre avec la concentration plasmatique, c’est à dire que
la concentration tissulaire moyenne soit identique à celle du plasma.

3- Troisième étape Biotransformations :


Le terme "biotransformation" désigne les diverses modifications chimiques que subissent les
médicaments dans l’organisme pour donner naissance à des métabolites. Les biotransformations
sont principalement effectuées par réaction enzymatique. Un médicament peut subir plusieurs
biotransformations aboutissant à la formation de plusieurs métabolites.

La principale fonction des biotransformations est de rendre hydrosolubles des molécules lipophiles
afin d’en favoriser l’élimination de l’organisme : en effet, les molécules lipophiles passent les
membranes pendant les phases d’absorption et de distribution, mais à l’inverse leur liposolubilité
ne permet pas leur élimination par voie rénale sous forme inchangée. Elles seront alors soit
excrétées directement par voie biliaire, soit biotransformées avant excrétion rénale ou biliaire.
Certains médicaments ne subissent pas de biotransformations : on dit qu’ils sont éliminés de
l’organisme sous forme inchangée.
On distingue 2 grandes phases dans le métabolisme des médicaments :
 Les réactions de phases I.
 Les réactions de phases II.
Conséquence :
Le métabolite formé peut être pharmacologiquement actif.
Le métabolite formé peut être dangereux pour l’organisme qui le fabrique. On parle de «
métabolite réactif ». Il s’agit surtout de radicaux libres.
Les métabolites formés peuvent être inactifs (inactivation) ou moins actifs (désactivation) que la
molécule initiale. C'est le cas le plus fréquent.
Métabolisme de phase I :
La phase I est un ensemble de réactions d’oxydation, de réduction et d’hydrolyse des
médicaments (via le cytochrome P450) qui conduit à la formation de métabolites.
Ces métabolites peuvent :
Soit être éliminés directement (s’ils ont atteint un degré d’hydrosolubilité suffisant)
Soit poursuivre les processus de métabolisation de la phase II.

1- Oxydations
L’oxydation constitue le mode le plus fréquent de catabolisme. La fixation d'oxygène augmente
l'hydrosolubilité du dérivé. Les réactions d’oxydation sont majoritairement localisées dans les
cellules hépatiques.
2- Réductions
Les réductions des médicaments sont moins fréquentes que les oxydations. Elles se produisent
dans les cellules hépatiques et accessoirement dans d'autres tissus (reins, poumons, cœur,
cerveau).exp: formation de double liaison unissant deux atomes d'azote.
3- Hydrolyses
Les hydrolyses intéressent les esters et les amides.

Métabolisme de phase II :
La phase II est une phase de conjugaison qui aboutit à la formation de substances conjuguées,
hydrosolubles et facilement éliminées par les urines ou la bile.
Les métabolites ou les médicaments, subissent différentes réactions de conjugaison :glycuro-
conjugaison ; sulfo-conjugaison ; acétylation,,,,,etc. Pour donner un produit conjugué qui sera
éliminé facilement.
La glycurono-conjugaison est la conjugaison la plus fréquente chez l'homme.
Les substances intéressées sont surtout des alcools, des phénols, des acides organiques, mais
aussi des amines, des amides.

Exemple ;

Prenons l’exemple du paracétamol qui est essentiellement métabolisé par le foie en métabolites
non toxiques. En cas de prise excessive, le paracétamol emprunte une deuxième voie de
métabolisation qui produit un métabolite réactif. En l’absence d’une réserve suffisante d’enzymes
qui neutralisent normalement ce métabolite réactif, celui-ci induit une cytolyse hépatique grave.
Seul antidote du paracétamol, la N-acétylcystéine (ou Fluimicil®) permet de neutraliser ces
métabolites réactifs à condition d’être administré dans les huit heures après l’intoxication.

Quatrième étape : l’élimination des médicaments


Enfin le médicament est éliminé définitivement de l’organisme soit sous forme inchangée soit sous
forme de métabolites (inactif, actif ou toxique) après biotransformation. Cette étape d’excrétion,
irréversible, se fait par les urines le plus souvent (voie rénale) ou dans la matière fécale (voie
biliaire) ou parfois même par voie pulmonaire (dans l’air expiré lorsque la substance s’évapore
facilement).

Les voies rénales et biliaires


Le phénomène d’élimination est très important car toute insuffisance de l’organe responsable de
l’élimination se traduit par un ralentissement de l’élimination et un risque d’accumulation du produit
pouvant entraîner des effets toxiques. Quel que soit le médicament invoqué, il est important de
s’assurer de l’absence d’une insuffisance rénale sévère voire modérée lorsque l’élimination de la
substance est principalement rénale. On préférera des médicaments équivalents à élimination
biliaire chez les insuffisants rénaux et des médicaments à élimination rénale chez les insuffisants
hépatiques, afin de contrôler au mieux de potentiels phénomènes d’accumulation.
1- Elimination rénale
Les reins sont les principaux organes d'élimination. La condition essentielle de passage dans les
urines, est l'hydrosolubilité.
La plupart des transformations que subissent les médicaments (oxydations et conjugaisons en
particulier) augmentent celle-ci et accroissent leur aptitude à être rejetés par voie urinaire.
Du point de vue physiologique, le néphron, unité élémentaire du rein, agit par trois mécanismes
différents :
 La filtration glomérulaire.
 Sécrétion tubulaire.
 Réabsorption tubulaire.
2- Elimination biliaire :
Le médicament est éliminé par le foie dans la bile sous forme intacte ou bien souvent après avoir
été métabolisé ou conjugué. - les métabolites formés et non éliminés par voie rénale, sont
secrétés activement dans la bille et parviennent à l’intestin ou peuvent subir des dégradations par
des enzymes intestinales ce qui prolongera leur présence dans l’organisme et finalement ils
seront éliminés dans les selles.

Les autres voies d’élimination


Les autres voies d’excrétion restent des voies accessoires : pulmonaire, salivaire, élimination dans
le lait, cutanée, lacrymale…
Notion de clairance :
La capacité globale de l’organisme à éliminer une molécule est la clairance, définie comme le
volume de plasma totalement épuré par unité de temps
Plus la clairance est élevée, plus les capacités d’élimination du médicament par l’organisme sont
importantes.
Un effet indésirable : est une réaction nocive et non voulue, due à l’utilisation d’un médicament à
posologie habituelle ou résultant d’un mésusage du médicament.
Cette définition sous-entend qu’il existe un certain degré de relation causale (imputabilité) entre la
prise du médicament et la survenue de l’effet. En l’absence de lien causal ou si ce dernier n’a pas
été recherché, on parlera d’événement indésirable.

Un effet indésirable grave est un effet entraînant :


- le décès,
- la mise en jeu du pronostic vital,
- une hospitalisation (ou une prolongation d’hospitalisation),
- une invalidité ou une incapacité significative,
- des séquelles,
- des malformations ou des anomalies congénitales (médicament pris par la mère avant ou
pendant la grossesse).
La pharmacovigilance a pour objet la détection, l’évaluation et la prévention des effets indésirables
des médicaments. Elle a pour but de mieux connaître le médicament, en particulier ses risques
éventuels dans les conditions réelles d’utilisation.
Intoxication médicamenteuse :
Les intoxications intentionnelles, accidentelles, ou les surdoses de médicaments constituent une
source importante de morbidité, de mortalité et de dépenses de santé dans le monde.
Les médicaments contiennent des substances toxiques (toxines) qui peuvent affecter l’organisme
lorsqu’elles sont absorbées en grandes quantités
Tous les médicaments sont des toxiques potentiels et c’est la dose qui fait le poison, il est vrai
qu'un simple surdosage peut transformer un effet thérapeutique bénéfique en effet toxique.

Ce phénomène peut être volontaire lorsqu’une personne tente de se suicider en consommant


plusieurs médicaments. Mais il peut également être involontaire,
1-Toxicité aiguë
Administration unique d’une forte dose de médicament.
Cas de surdosage
2- Toxicité chronique:
Administration répétée de doses thérapeutiques pendant une période relativement longue.
Cas d’une administration prolongée.
La quantité requise pour provoquer une intoxication médicamenteuse dépend de la
1- Substance prise : certains médicaments sont plus toxiques que d’autres
2-Le poids de la personne + L’âge — les jeunes enfants peuvent être intoxiqués en absorbant
quelques comprimés seulement d’un produit dosé pour les adultes.

- Les intoxications se traduisent par des symptômes qui varient suivant les molécules en
cause.
- Les symptômes peuvent être : Neurologiques, Cardiovasculaires, Respiratoires, Digestifs,
Rénaux.
Les manifestations nerveuses : Le patient peut présenter de troubles nerveux, comme :
 La somnolence
 La confusion mentale
 L’hallucination pouvant conduire à des délires
 Les tremblements
 La perte d’équilibre
Les perturbations aboutissent à un effet Toxique du Médicament en rapport avec:
Exagération de l’effet thérapeutique par modification des concentrations du Produit au niveau de
leur site d’action :
Hypoglycémie sous hypoglycémiants oraux
Hémorragie sous anti vit K
Toxicité des métabolites au niveau de certains organes ciblent
 Ototoxicité des Aminosides
 Rétinopathie induite par la chloroquine.
Les signes touchant le système cardiovasculaire
La surconsommation de médicaments peut également être à l’origine de l’augmentation ou de la
diminution du rythme cardiaque. Certains patients souffrent d’ailleurs d’une malaise à cause d’une
baisse de la tension artérielle, d’autres peuvent être atteints de thrombus.
Les symptômes touchant la digestion Les personnes atteintes d’une intoxication médicamenteuse
peuvent souffrir des troubles digestifs suivants :
 Nausées
 Vomissements
 Diarrhée
 Constipation
 Ballonnement
 Maux de ventre
 Brûlures d’estomac
Les paramètres favorisant les intoxications médicamenteuses
1- L’automédication
2- Enfant,
3- sujet âgé,
4- Insuff Rénal,
5- Insuff Hépatique,
6- Les Interactions.

Principes généraux du traitement :


A- Le maintien des fonctions vitales est une priorité :
1- intubation et assistance respiratoire en cas de coma ou insuffisance respiratoire
2- corriger la déshydratation ou le choc hypovolémique par les solutés cristalloïdes (NaCl 0,9%)
3- traitement des troubles du rythme : Atropine en cas de bradycardie, choc électrique externe
(CEE) si tachycardie mal tolérée, Dobutamine en cas d’un état de choc cardiogénique.
4- En cas de coma d’origine inconnue : glycémie capillaire ou test de sérum glucosé à 30% en IV
pour éliminer l’hypoglycémie
5- Traitement symptomatique (convulsions, vomissements, hypo ou hyperthermies,…)
6- Traitement par épuration digestive et/ou par antidote si disponible.
7- Un avis de psychiatrie est sollicité devant tous les cas des tentatives de suicides lorsque l’état
du patient sera stable.
Moyens thérapeutiques :
Les moyens d’épurations digestives sont le lavage gastrique et le charbon végétal activé.
Antidotes :
Administrer un antidote lorsqu’il est disponible en prenant compte de ses effets indésirables et de
ses contre-indications.
Hémodialyse :
Indiquée dans les intoxications graves par méthanol, éthylène glycol, barbituriques d’action
prolongée, salicylés.

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