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Polycopié
D’initiation à la
connaissance des
médicaments

 
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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 1 : le médicament allopathique dans son


ensemble
Le médicament est définit :

 Par le Code de la Santé Publique

 Par la Pharmacopée : elle donne des éléments indispensables pour assurer la qualité du
médicament. On y trouve la monographie des matières premières avec les critères de
définition, d’identification et de pureté. On trouve aussi des méthodes d’analyse
physicochimique et biologique. Elle s’applique à tous les Etats membres signataires.
Actuellement c’est la 7ième édition de la pharmacopée. Elle est complétée par des
pharmacopées nationales.

I. Les spécialités pharmaceutiques :

Ce sont des médicaments préparés à l’avance

, présentés sous un conditionnement particulier et caractérisés par une dénomination spéciale.

Ils sont préparés en industrie dans des laboratoires pharmaceutiques contrôlés par
l’industrie même et des administrations : AMM et AFSSAPS.

Le dossier pharmaceutique est uniformisé au niveau international. Il comporte 5


modules

 Le premier module : informations administratives, propres à chaque pays.


 Le second module : résumé du dossier scientifique et rapport signé par les experts.
 Le troisième module : documentations chimiques, pharmaceutiques et biologiques
consacrées à la qualité du médicament ; on y trouve la composition et les procédés de
fabrication du médicament, ainsi que les contrôles des matières premières, des produits
intermédiaires et du produit fini ; il contient aussi les études de stabilité du produit fini.
 Le quatrième module : rapport des études non cliniques.
 Le cinquième module : rapport des études cliniques.

Note : La pharmacotechnique comprend les modules 2 et 3.

Il existe des spécialités génériques qui doivent présenter une bioéquivalence à la


spécialité princeps. Cela doit être démontré par des études de biodisponibilité du principe actif.

Il existe également une différence entre les médicaments allopathiques et


homéopathiques. Ils ne reposent pas sur les mêmes mécanismes d’action ni les mêmes
procédés de fabrication.

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On peut les différentier des préparations magistrales (extemporanément en officine) ;


officinales (à l’avance en officine) ; et les produits officinaux divisés.

II. La composition du médicament :

Plusieurs éléments : substances pour usage pharmaceutique, les technologies et les


conditionnements, tous concernés par un contrôle très strict.

II.1. Substances à usage pharmaceutique :

Elles comprennent les principes actifs ou excipients.

Elles sont produites par extraction, fermentation ou synthèse.

II.1.1. Les principes actifs ou substances actives :

→ C’est le composant du médicament qui exerce une activité pharmacologique chez


l’homme mais aussi chez l’animal.

Il peut aussi être utilisé à des fins de diagnostic.

Il peut aussi traiter ou prévenir d’une maladie.

Il assure toutes les propriétés énumérées dans la définition légale du médicament.

Un médicament peut contenir un seul ou plusieurs principes actifs.

II.1.2. Les excipients :

→ Ce sont des composés autres que les principes actifs, présents dans un médicament
ou utilisés pour sa fabrication. En d’autres mots, ce sont toutes les substances ou mélange de
substances inactives pour la maladie facilitant la préparation et l’emploi du médicament.

Il peut jouer un rôle important dans la libération du principe actif donc il peut modifier
l’activité thérapeutique du médicament.

Ils ne sont donc pas choisis au hasard, leur emploi doit être justifié.

II.2. La technologie :

→ C’est la description d’un savoir-faire : elle regroupe donc un ensemble de savoir-faire


fondés sur des connaissances scientifiques en rapport un domaine particulier (ici la
pharmaceutique). Cela comprend donc toutes les méthodes de la mise en forme du
médicament.

Elle fait appelle à un certain nombre d’opérations pharmaceutiques (mélange ;


stérilisation etc.) dites critiques car importantes dans la fabrication du médicament. Une
variation d’un seul paramètre peut avoir une influence sur la qualité du médicament.

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La finalité est l’obtention de la forme médicamenteuse (exemples : comprimés ou


préparations injectables). Elle doit être adaptée à la prescription c'est-à-dire adaptée à la
quantité de principe actif administrée. Elle doit être également adaptée à la voie
d’administration. La forme doit donc répondre à la qualité pharmaceutique, c'est-à-dire qu’il
existe des contrôles à tous les niveaux de la vie du médicament mais aussi de l’environnement
pendant la fabrication.

II.3. Les conditionnements :

Ils font partis du médicament. Les articles de conditionnement jouent plusieurs rôles
qu’il faut tenir compte au moment de la formulation du médicament, c'est-à-dire dès le départ.

La nature du matériau en contact direct avec le médicament est importante car il peut
provoquer des réactions. Le choix du matériau s’oriente donc vers des matériaux qui ont une
monographie dans la pharmacopée. On fait des essais de conservation du médicament pour
permettre de fixer la date de péremption après des études réalisées dans le conditionnement
qui sera adopté au final.

III. Le contrôle :

III.1. Un contrôle nécessaire :

Une éventuelle anomalie pourrait ne pas être décelée par les techniciens, ce qui rend
le contrôle nécessaire.

Pour les doses faibles par exemple, une toute petite variation peut entraîner la
fabrication de médicament sur-dosé (donc toxique) ou sous-dosé (donc non actif).

En outre, l’industrie fabrique en général simultanément plusieurs spécialités ce qui peut


entraîner des aiguillages.

III.2. Un contrôle obligatoire :

Des textes de lois s’appliquent à tous les médicaments.

Le contrôle, c’est soumettre le médicament à une vérification pour savoir s’il est
conforme aux spécifications.

III.3. Les spécifications :

Elles sont présentes dans la pharmacopée et le dossier d’AMM.

Elles regroupent la description des caractéristiques de structures, de compositions et de


qualité.

Elles se rapportent à un produit, à une fabrication ou à un matériel.

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Exemple : La forme crème est une émulsion (ou dispersion) de deux phases : une
hydrophile et une lipophile, souvent semi liquide ou semi pâteuse. Au départ il va falloir
chauffer séparément les deux phases et mélanger les deux phases (Dans quel sens ? Cela fait
parti des spécifications). Ce mélange se fait sous agitation (pendant un certain temps à une
certaine vitesse : cela fait aussi partie des spécifications). Le type de mélangeur fait aussi parti
des spécifications. Le produit obtenu est enfin contrôlé.

Les spécifications vont au total garantir la qualité du médicament.

III.4. Les établissements pharmaceutiques :

Ce sont eux qui ont l’autorisation de fabriquer des spécialités.

Toutes spécialités fabriquées doivent garantir une qualité semblable au prototype de


médicament figurant dans le dossier d’AMM.

III.5. L’assurance de qualité :

Il ne suffit pas d’avoir mis au point la formule la mieux adaptée possible à la voie
d’administration et il ne suffit pas non plus d’avoir démontré son efficacité thérapeutique pour
qu’un médicament puisse être dit de qualité.

Il faut aussi pour garantir la conformité au dossier d’AMM, que l’entreprise dispose d’un
système d’assurance de la qualité correctement mis en œuvre et efficacement contrôlé. Cela
figure dans le livre des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).

III.6. Les conditions de contrôle :

5 éléments doivent être maîtrisés : la main d’œuvre ; le matériel (machines de


fabrication et locaux) ; méthodes (procédés et procédures) ; milieux (environnements) ;
conditionnements.

III.6.1. L’indépendance des laboratoires :

Il ne faut aucun lien entre les services de contrôle et la production, ou encore avec les
services commerciaux.

Chaque entité doit être conforme aux spécifications. Dans le cas contraire, les entités
sont refusées et ne seront ni utilisés ni commercialisées. Les contrôles se font sur des essais
physiques, chimiques et microbiologiques.

III.6.2. Le lot :

Tous les éléments d’un lot sont semblables et doivent être identifiés par un même
numéro (le numéro de lot).

Il existe des lots de matières premières comme les excipients (exemple : lot de lactose
pour la fabrication de nombreux comprimés). Elles doivent avoir subit les mêmes opérations de
fabrication et de conditionnement, c’est à dire dans une seule machine pour chaque étape. Si

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on utilise deux machines à comprimé différentes pour réaliser des comprimés, on aura deux
lots différents.

Il existe des lots de principes actifs (exemple : lot de chlorhydrate de potassium).

III.6.3. Les échantillons :

Pour contrôler un lot, on prélève des échantillons représentatifs du lot. Cela s’effectue
selon des procédures décrites (matériel utilisé pour le prélèvement, l’importance de
l’échantillon etc.).

Ils sont conservés dans un échantillothèque ou analysés.

III.6.4. Les différents niveaux de contrôle :

 Au niveau des matières premières : identité ; pureté ; caractères physico-chimiques =


caractère de fonctionnalité (viscosité, masse volumique, vitesse d’écoulement d’une
poudre) ; et parfois des contrôles microbiologiques.

→ Pureté : qui ne contient pas d’impuretés ou s’il en contient, que les concentrations ne
dépassent pas la limite autorisable.

 Au niveau des produits en cours de fabrications ou intermédiaires : par exemple lorsque


l’on fabrique des gélules, avant de les remplir, on va vérifier que le mélange de poudre
que l’on va introduire est conforme aux spécifications : on va doser le principe actif et
démontrer que le mélange est homogène c'est-à-dire que le principe actif est bien
réparti dans la préparation.

 Au niveau des produits finis : par exemple, pour les comprimés, on va mesurer la
résistance à la rupture des comprimés. Pour les aérosols, on va vérifier la taille, c'est-à-
dire la granulométrie de la dispersion (c’est important car le trajet des particules liquides
au niveau de l’arbre bronchiques dépend de la taille de celles-ci).

Tous les contrôles sont indiqués dans la pharmacopée. On les réalise aussi sur les
matériaux de conditionnements ainsi que pour les environnements.

III.6.6. La quarantaine :

Tant que les résultats de l’ensemble des contrôles ne sont pas donnés, l’entité reste en
quarantaine.

III.6.7. Le dossier de lot :

Il regroupe toutes les analyses, tous les documents relatifs à la fabrication (le descriptif
du matériel, les conditions d’utilisation et l’environnement dans lequel on le fabrique) et le
nettoyage des appareils et des locaux.

Il doit être signé par le pharmacien responsable du laboratoire.

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Des exemples de formes médicamenteuses


Exemple 1 : Solution aqueuse :

Monographie : préparation liquide pour application cutanée

1. Formulation et justification de la formule :

Les principes actifs :

 Chlorure de benzalkonium (0,5 g pour 100mL de solution) : poudre blanche


hygroscopique ; soluble dans l’eau et dans l’éthanol à 96% ; sous agitation en solution
aqueuse, il forme une mousse abondante ; pH neutre ; agent de surface cationique
amphiphile incompatible avec les agents de surface anionique comme les savons
(forme avec eux des complexes et perd son activité) ; les sels minéraux présents dans les
eaux durs peuvent réduire l’activité ; ammonium quaternaire qui présente des propriétés
antiseptiques.

 Digluconate de chlorhexidine (0,2 g pour 100mL de solution) : solution aqueuse ;


liquide incolore miscible à l’eau même si elle contient 3 parties d’acétone et 5 parties
d’éthanol à 95% ; pH 5,5 à 7 ; antiseptique à large spectre d’action ; son activité
bactéricide correspond à une concentration de 0,05% (utilisé en pharmacie à 0,2%) ;
neutralisé par les agents de surface anionique donc compatible avec le premier principe
actif.

Les excipients :

 Alkyldiméthylbétaïne :

Il en existe plusieurs types qui dépendent du radical alkyl. Ce sont tous des tensio-actifs.

On trouve deux agents de surface : ionique et non ionique (compatible avec les autres
non ioniques, anioniques et cationiques).

Son bon pouvoir moussant permet un nettoyage plus efficace de la peau et des
muqueuses, une réparation homogène du principe actif et améliore la texture du produit au
moment de l’application. Cela favorise donc l’observance (respect du traitement) et l’activité du
principe actif.

 Copolymère d’oxyde d’éthylène et d’oxyde de propylène :

Selon leur degré de polymérisation, ils peuvent être soient liquides soient solides. Ils
sont tous miscibles ou solubles dans l’eau.

pH : légèrement acide ou neutre à 10% (entre 5 et 7,5).

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Agent de surface non ionique donc compatible avec les deux principes actifs.

Certains sont détergents comme les poloxamères qui sont des détergents doux : ils
permettent donc aussi un nettoyage plus efficace de la peau et des muqueuses et favorise
l’observance.

 Hydroxyéthylènecellulose :

C’est une poudre blanche insoluble dans les solvants organiques (acétone, éthanol,
coluène etc.). Elle est par contre soluble dans l’eau chaude ou l’eau froide (en quantité
raisonnable).

Ce composé appartient à la famille des polymères hydrophiles qui au contact de l’eau


donne à faible concentration des solutions colloïdales et avec une plus forte concentration des
gels de faible viscosité.

Un gel permet une utilisation plus facile ainsi que d’obtenir une mousse plus épaisse et
plus stable (cela joue sur l’activité).

pH : 5,5 et 8,5 en solution

 Acide citrique monohydraté :

C’est une poudre cristalline blanche très soluble dans l’eau et dans l’éthanol à 96% et
fortement acide (pH < 4)

 Citrate de sodium

C’est également une poudre cristalline blanche facilement soluble dans l’eau et
insoluble dans l’éthanol à 96%.

On l’associe avec l’acide citrique monohydraté pour obtenir une solution tampon à un
pH acide qui correspond à un pH normal de la surface cutanée.

 Eau purifiée (Q.S.P. 100mL)

C’est le solvant de tous les constituants précédents.

La purification concerne l’élimination des microorganismes et des sels minéraux dissous


dans l’eau.

2. Indication :

L’utilisation préalable d’un savon doit être rincée soigneusement à l’eau.

3. Contrôle n°1 :

Une fois déclarée conformes, tous les constituants doivent être pesés.

4. Fabrication :
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On effectue une agitation lente dans une cuve en acier inoxydable avec un mélangeur-
malaxeur à mouvement planétaire sans chauffage, les produits étant tous solubles dans l’eau. Il
faudra définir les conditions de pression pour éviter la formation de mousse.

5. Contrôle n°2 :

Contrôle de fabrication : pression, vitesse d’agitation, temps d’agitation, température.

6. Contrôle n°3 :

Contrôle du produit intermédiaire : pH, viscosité, limpidité, pouvoir moussant, dosage


du principe actif.

7. Conditionnement :

Les articles sont préalablement contrôlés pour vérifier leur conformité et leurs côtes
(épaisseur, hauteur etc.) et également pour l’étiquetage et le conditionnement secondaire.

La spécialité est enfin conforme au prototype.

Exemple 2 : Comprimé non enrobé :

1. Formulation et justification de la formule :

Les principes actifs :

 Paracétamol (500mg par comprimé) : analgésique antipyrétique ; poudre cristalline


blanche ; assez soluble dans l’eau ; facilement soluble dans l’alcool ; très peu soluble
dans le chlorure de méthylène.

Les excipients (600mg par comprimé)

Comprimé (QSP) : 1100 mg

→ Lactose, amidon de blé, amidon prégélatiné, talc, carboxyméthylcellulose, stéarate de


magnésium.

Les comprimés contiennent les 4 types d’excipients indispensables à la réalisation de la


forme « comprimé » :

 Les diluants : Ils sont utilisés pour qu’un comprimé puisse contenir une quantité de
principe actif suffisante ; rôle de remplissage ; sous forme de poudre (exemple : lactose
et amidons).

 Les liants : Ils maintiennent les particules de principe actif entre elles ; Ils assurent donc
la cohésion des comprimés ; Ils peuvent être selon la technologie que l’on utilise sous
forme de poudre ou de solutions (aqueuse ou alcoolique) ; Des exemples : les dérivés
de la cellulose comme sirop de sucre, la carboxyméthylcellulose ou le PVP
(polyvinylpyrrolidone).

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 Les lubrifiants : Ils permettent au particules de poudre de glisser ; En améliorant la


fluidité de la poudre, ils vont permettre de remplir correctement la partie de la machine
à comprimés appelé la chambre de compression ; ils assurent donc une masse
constante aux comprimés donc en conséquence une quantité constante de principe
actif ; Ils diminuent les phénomènes de collage ou de grippage qui peuvent se réaliser
au niveau des différents éléments métalliques qui vont assurer la compression ; ils vont
donc améliorer la qualité du médicament ; Des exemples : talc ou stéarate de
magnésium

Avec l’association des 3 premiers type d’excipients, on obtient des comprimés de taille
suffisante, de solidité correcte et de bonne fluidité.

Il faut cependant que la forme se désagrège (se délite) lors de l’administration, c’est
pour cela que le comprimé donc contenir un quatrième type d’excipients : les délitants ou les
désagrégeant.

 Les délitants : Ils gonflent au contact de l’eau et des liquides physiologiques ; Ils
favorisent la pénétration de l’eau dans la forme et l’écartement des particules pour
qu’elles puissent se dissocier (exemples : amidon et dérivés de la cellulose) ; Il existe un
type particulier de délitant : c’est un mélange d’un sel (carbonate ou bicarbonate) et
d’un acide (acide citrique), sa mise en contact de l’eau entraîne un dégagement d’acide
carbonique (on parle de mélange effervescent).

2. Technologies :

Elles comportent les vérifications des matières premières et pesée des différents
constituants, les autres contrôles ainsi que diverses opérations pharmaceutiques (mélanges ;
granulation ; compression).

2.1. Conditionnement :

Celui au contact de la forme se nomme le conditionnement primaire. Il est soit


multidose (tube ou flacon avec bouchon par exemple), soit unitaire (comme les plaquettes
d’alvéoles thermoformées).

Le choix de ce conditionnement primaire ne peut pas non plus se faire au hasard : il


dépend du principe actif. Si par exemple il est instable à la lumière, il faut prévoir un matériel
de conditionnement opaque et/ou coloré. S’il est instable à l’humidité, il faudra utiliser un
déshydratant.

Pour le conditionnement secondaire, ce sont les boites de carton.

2.2. Le contrôle :

2.2.1. Le contrôle des opérations pharmaceutiques :

En premier, on réalise un contrôle des matières premières et des articles de


conditionnement pour vérifier leur conformité aux spécifications

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2.2.1.1. Contrôle de la technologie :

On réalise un contrôle des opérations elles mêmes en vérifiant les paramètres


techniques de fonctionnement des appareils et en vérifiant les produits obtenus.

Après les opérations de mélange, on va vérifier l’homogénéité du produit obtenu.

Après l’ajout du lubrifiant, on va par exemple mesurer la vitesse d’écoulement de la


poudre.

Les produits intermédiaires sont analysés lors des opérations critiques.

2.2.1.2. Compression :

Principe de la machine à comprimés :

 Remplissage de la chambre de compression : le fond de la chambre est constitué d’une


pièce métallique réglable.
 Arasage.
 Compression : elle est faite avec différentes pièces métalliques également réglables.
 Expulsion ou éjection.

Conséquences d’un dérèglement de la machine :

Première conséquence : la masse des comprimés peut varier donc la quantité de


principe actif elle aussi va varier ce qui provoque une activité thérapeutique qui n’est plus la
bonne. Il faut donc vérifier en permanence son bon fonctionnement en réalisant une carte de
contrôle. Elle doit être réalisée pour chaque lot de fabrication. Elle figure dans le dossier de lot
et vérifie donc que la masse de comprimé fabriqué sont conformes aux limites. On doit
déterminer les écarts types par rapport à une masse théorique : cette valeur est utilisée pour
toutes les autres fabrications du même produit sur la même machine (quand on dépasse les
valeurs de +/- 2écarts types, on doit arrêter la production). Lors de la fabrication, on prélève 10
comprimés tous les quarts d’heure que l’on répertorie sur la carte de contrôle. Si les limites sont
dépassées, les comprimés fabriqués dans le quart d’heure qui suit sont mis de côté.

Seconde conséquence : c’est la résistance à la rupture (la « dureté » du comprimé). Si


on a des comprimés trop résistants, ils ne pourront pas se déliter correctement et ne pourront
donc pas libérer leur principe actif, donc l’activité thérapeutique ne sera pas celle qui était
prévu. Cette résistance est proportionnelle à la force de compression qui est réglable donc
déréglable également. Pour faire une compression, on place le comprimé entre deux mâchoires
dont une des deux est fixe. La valeur de la rupture fait partie des spécifications.

2.2.2. Contrôle du produit fini :

2.2.2.1. L’uniformité des préparations unidoses :

On vérifie l’uniformité des préparations unidoses pour vérifier si les comprimés


contiennent bien tous la bonne dose ou teneur de principe actif. Pour que l’uniformité des

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préparations unidoses soit assurée, chaque unité du lot doit présenter une teneur en principe
actif comprise dans un intervalle étroit autour de la valeur indiquée par l’étiquette (500mg de
principe actif +/- x sachant que x doit être le plus petit possible). Il existe deux méthodes
d’essais de vérification : l’essai d’uniformité de la teneur en principe actif et l’essai de variation
de la masse de principe actif.

Pour la quantité de principe actif, la pharmacopée met une barrière à 25mg et à 25%.
Pour un comprimé de 50 mg, on aura donc une quantité de principe actif dans une proportion
de 50%. Pour un comprimé de 1000mg, on aura donc une quantité de principe actif dans une
proportion de 2 ,5%. Si les comprimés contiennent plus de 25mg et plus de 25%, on réalise
l’essai de variation de la masse. S’ils en contiennent moins, on réalise l’essai d’uniformité de la
teneur.

Dans certains cas, l’uniformité de teneur peut être remplacée par la variation de la
masse. Ces cas dépendent de l’ETR (écart type relatif de la concentration de principe actif).

Comment détermine t-on une uniformité de teneur ? Dans un premier temps, on prélève
une trentaine d’unité. Dans un second temps, l’essai va dépendre de la forme et pour les
comprimés, on dose le principe actif contenu dans 10 unités. Le dosage se fait sur chaque
unité. Une fois dosé, on calcule la valeur d’acceptation. La pharmacopée dit que les exigences
d’uniformité sont satisfaites si cette valeur est inférieure ou égal à L1 sachant que L1 est définit
comme étant égal à 15. Si elle est supérieure, on recommence l’essai sur 20 autres unités et on
a donc un résultat sur 30 unités (la valeur doit aussi être égale à 15). Mais il faut aussi que la
teneur individuelle soit compris dans des limites (valeur L2).

Comment détermine t-on la variation de la masse ? Elle se fait selon un procédé


comparable. On dose individuellement le principe actif mais cette fois la valeur est exprimé en
% par rapport à la valeur indiqué sur l’étiquette. La valeur d’acception doit aussi se trouver
dans les limites autorisées. On prélève donc 20 comprimés et on les pèse individuellement. On
calcule la masse moyenne de ces comprimés. Deux unités au plus peuvent s’écarter de la
masse moyenne d’un certain pourcentage mais la masse d’aucun comprimé pris
individuellement ne peut s’écarter de plus du double de ce pourcentage. Celui-ci est déterminé
par la masse de chacun des comprimés. Il est de 5% si les comprimés pèsent plus de 250mg. Il
est à 7,5% si les comprimés pèsent plus de 80mg et moins de 250mg. Il est de 10% si les
comprimés pèsent 80mg ou moins.

Dans la monographie « comprimé », la pharmacopée précise que, dans le cas justifié et


autorisé, un essai d’uniformité de teneur ou d’uniformité de masse seul peut être effectué. On
effectue une uniformité de teneur est réalisé si la teneur est inférieur à 2mg ou si la masse est
égal à mois de 2% de la masse totale. Pour l’essai de variation de masse, l’essai est réalisé
uniquement pour les comprimés non enrobé ou pellicule.

Pour les comprimés de l’exemple (non enrobé) de 1100 mg : le pourcentage autorisé est
de 5% (55mg). On doit donc avoir 18 unités de 1100 +/- 55mg chacun si on a deux unités (et
uniquement deux unités) qui s’écartent de la moyenne. Les 20 unités doivent donc peser au

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plus 1100mg +/- 110mg chacun. Si ces conditions sont réalisées, le produit est conforme à la
pharmacopée.

L’industrielle à le droit de se fixer des normes plus strictes que celles de la pharmacopée
tant que le lot entier reste conforme à ses limites imposées.

2.2.2.2. Essai de désagrégation :

La pharmacopée exige que le comprimé doit se déliter en moins de 15min en milieu


aqueux à 37°C. Pour les différents comprimés, les modalités opératoires ne sont pas forcément
les mêmes.

2.2.2.3. Essai de dissolution :

Il concerne la mise en solution du principe actif. Ce n’est lorsque le principe actif est à
l’état moléculaire qu’il est capable de passer les membranes physiologiques. Cela consiste
donc à reproduire in vitro ce qui se passe in vivo lorsque le patient utilise le médicament. On
réalise l’opération sous agitation à 37°C. Le principe actif va donc être dissous et doser. A partir
des résultats cumulés, on peut tracer une courbe en fonction du temps qui représente la
cinétique de dissolution. Ce sont ces courbes de dissolution qui permettent de comparer les
génériques à la spécialité principes, donc de comparer les biodisponibilités des différents
médicaments.

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Chapitre 2 : Les excipients

Définition : La pharmacopée définit comme excipient comme tout composé du


médicament qui n’est pas une substance active (on parle de substances auxiliaires).

Il peut servir de véhicule au principe actif jusqu’à son lieu d’absorption.

On peut utiliser pour les formes semi-solides le terme de base.

Les principes actifs ont des caractéristiques physico-chimiques très diverses ce qui
impliquent un nombre d’excipients très élevé.

I. Rôle des excipients :

Ils participent de manière indispensable et globale à la réalisation d’un médicament.

I.1. Faciliter la préparation du médicament

Exemple 1 : On prend un principe actif peu soluble dans l’eau injectée par voie
intraveineuse : on doit avoir pour cela une solution aqueuse et limpide ; Pour augmenter la
dissolution du médicament, on va être obligé de lui ajouter un second excipient (ex : benzoate
de sodium). L’eau et le benzoate de sodium facilite donc la préparation du médicament.

Exemple 2 : On prend comme principe actif des sels métalliques pour des pansements
gastriques administrés par voie orale et très peu soluble dans l’eau ; On peut par voie orale
administré une suspension. Cependant, ses sels ont une masse volumique beaucoup plus
importante que la masse volumique de l’eau ce qui entraine une sédimentation donc une
préparation non stable. Pour la rendre plus stable, on peut augmenter la viscosité du solvant :
on ajoute un polymère hydrophile qui a faible concentration peut former une solution
colloïdale (ex : la gomme arabique) ; l’eau et la gomme arabique facilite donc la préparation du
médicament.

I.2. Faciliter l’administration du médicament :

Exemple 1 : Avec une suspension sans gomme arabique, le haut du flacon contient des
doses trop faibles de principe actif alors que le fond du flacon en contient trop. En clair, le
patient ne recevra pas la bonne dose de principe actif. En présence, la dose de principe actif est
toujours constante donc en conséquence son activité l’est aussi.

Exemple 2 : On prend du paracétamol (en poudre) pour une administration par voie
rectale : on va rajouter des excipients lipophiles qui fondent dans le rectum à 37°C. Ils font

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donc tapisser la muqueuse rectale pour aider le principe actif à traverser les membranes
physiologiques et atteindre le sang.

I.3. Permettre le transport du principe actif jusqu’à son lieu d’action ou d’absorption :

Exemple 1 : Les excipients lipophiles pour administration par voie rectale du


paracétamol.

Exemple 2 : On prend des comprimés enrobés : le comprimé peut arriver intact jusqu’à
l’estomac grâce aux excipients puis passer les membranes physiologiques et enfin arriver au
sang.

I.4. Faciliter l’action du principe actif :

Exemple 1 : On prend une solution aqueuse antiseptique : les excipients amphiphiles de


par leurs propriétés (tensioactifs et agents de surface) facilitent l’action du principe actif en
nettoyant la surface cutanée.

Exemple 2 : On prend des topiques antalgiques et anti-inflammatoires pour traiter les


tendinites. Le principe actif doit passer la surface cutanée pour arriver au niveau régionale de la
tendinite. Pour administrer une solution aqueuse (qui n’agit qu’en surface sans excipients), on
peut utiliser de l’éthanol connu pour ses propriétés particulières en tant que promoteur de
l’absorption.

I.5. Modifier les modalités d’actions du principe actif :

Dans certains cas on souhaite ralentir l’action du principe actif, notamment lorsqu’il a
une action rapide mais trop brève. C’est aussi le cas lorsqu’on veut diminuer le nombre de
prises du médicament. Le galéniste va donc utiliser des excipients particuliers qui peuvent être
associés à une forme particulière.

Exemple 1 : L’insuline : afin de réduire le nombre d’injections, on a mis au point des


insulines retards. On associe au principe actif de la protamine et/ou du zinc. Ces excipients ne
modifient pas l’activité du principe actif

Exemple 2 : les dispositifs transdermiques : ils permettent une libération du principe


actif quelque fois sur plusieurs semaines sans modifier aussi l’activité du principe actif. On
parle de forme à libération modifiée par opposition aux formes à libération immédiate.

Ces formes à libération modifiée sont de trois types :

 A libération retardée.
 A libération prolongée séquentielle.
 A libération prolongée continue.

Exemple 3 : Les comprimés :

Pour les classiques à libération immédiate, au contact des liquides physiologiques, la


forme se délite et le principe actif va pouvoir se dissoudre et passer les membranes
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physiologiques pour arriver au sang et agir sur l’organisme. Plutôt que de mesurer l’effet du
principe actif, il est plus facile de déterminer la quantité de principe actif dans le sang par
dosage, qui va pouvoir être modélisé par une courbe en fonction du temps.

Conventionnellement, il existe un temps de latence correspondant au temps d’arrivée


du principe actif au sang. Le principe actif atteint ensuite un maximum puis sa concentration va
diminuer car il est au fur et à mesure éliminé.

Si on administre un comprimé à libération retardée, le temps de latence est beaucoup


plus long. Le comprimé ne s’est pas délité dans l’estomac mais il va par contre se désagréger au
niveau de l’intestin et c’est donc à se niveau là qu’il va pouvoir passer dans le sang. On utilise
pour cela des enrobages gastro-résistants (exemple : acétate stalate de cellulose, qui est
l’excipient plus utilisé), insoluble à pH acide donc au niveau de l’estomac mais dissolvable par
un pH neutre ou alcalin ce qui est possible dans l’intestin. On peut appeler ces comprimés des
comprimés entériques (c’est le terme gastro-résistants qui est retenu par la pharmacopée). Ces
enrobages sont effectués par pelliculage donc ils sont de faible épaisseur.

Si on administre un comprimé à libération prolongée continue, les comprimés vont


libérer le principe actif tout au long du tractus digestif. Le temps de latence va donc être le
même que pour un comprimé à action immédiate donc il est relativement court. La
concentration en principe actif dans le sang va augmenter mais va rester importante et
constante pendant un temps assez long, puis elle va diminuer (diminution superposable aux
comprimés gastro-résistants). Ces comprimés peuvent être obtenus avec une matrice inerte qui
est un réseau non digestible (exemples : des matières plastiques particulières, des sels minéraux
insolubles ou des polymères hydrophiles spéciaux). On a donc une diffusion lente et
progressive du principe actif à la fois au niveau de l’estomac et de l’intestin.

Si on administre un comprimé à libération prolongée séquentielle, le principe actif va se


libérer par séquences. Les formes vont être obtenus par une réunion de plusieurs sous unités,
certaines étant plus ou moins enrobés et vont donc se libérer au niveau de l’intestin, d’autres ne
le seront pas et vont donc être libérés au niveau de l’estomac. On aura également une
élimination du produit. Ce type de libération est obtenu par exemple avec des comprimés à
multi-noyaux : le noyau externe se délite dans l’estomac ce qui fait une action immédiate puis
le ou les noyaux internes qui sont plus ou moins enrobés vont libérer le principe actif dans
l’intestin. On peut également utiliser des grains qui de la même façon vont être non enrobés ou
plus ou moins enrobés (méthode de micro-capsulation) regroupés par exemple dans une gélule.

I.6. Faciliter la conservation du médicament :

Un médicament doit être stable jusqu’à sa date de péremption. On va donc utilisés des
conservateurs. Cependant ces conservateur ne sont pas dénués de toxicité et leur emploi ne
peut se faire que si leur utilisation est justifiée et argumentée : il faut montrer par expérience
qu’on ne peut pas faire autrement que d’utiliser ces conservateurs. Il faut également démontrer
que la quantité que l’on utilise est justifiée.

Il en existe deux types :

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 les antioxydants (exemple : la vitamine E) qui s’opposent à l’oxydation des principes


actifs mais aussi des autres excipients comme les huiles végétales.
 Les antimicrobiens qui vont donc combattre la prolifération des microbes dans les
formes liquides et semi-solides à tendance hydrophile. La pharmacopée définit un essai
pour vérifier l’efficacité de la conservation antimicrobienne qui consiste à ajouter un
inoculum de germe dans la préparation et on démontre le nombre de microorganismes
après un certain temps de conservation à une température spécifique.

II. Qualité des excipients :

Leur choix en quantité et en qualité relève de la pharmacopée. Le galéniste doit donc


connaître parfaitement les caractéristiques des différents excipients pour optimiser la formule. Il
doit de plus choisir les excipients en fonction de l’activité thérapeutique et des principes actifs.

Ils sont définis par leur caractères physicochimiques et leurs technologies mais ils ont
tous une caractéristiques en commun : leur inertie vis-à-vis :

 Des principes actifs : afin qu’ils restent inchangés au plan chimique et éviter la
formation de produits toxiques ou inactifs.
 Du conditionnement : ce problème se pose surtout avec les excipients liquides et semi-
solides.
 Du patient : il faut donc démontrer leur innocuité avant de les utiliser. Ce sont
d’ailleurs bien souvent des dérivés de produits alimentaires.

Ils existent des excipients à effet(s) notoire(s) : leur utilisation nécessite une précaution
d’emploi pour certains patients (exemples : huile d’arachide qui peut provoquer des allergies
ou encore l’éthanol etc.). La liste des excipients à effet(s) notoire(s) se trouve sur le site de
l’AFFSAPS.

III. Classification des excipients :

III.1. excipients organiques :

III.1.1. les excipients organiques lipophiles :

Les triglycérides :

 Ils sont constitués de glycérol estérifié par des acides gras à nombre pairs de carbones
de chaînes saturées ou insaturées.
 Ils s’oxydent facilement et rapidement ce qui entraîne le rancissement.
 Ce sont des constituants essentiels des huiles végétales obtenues à partir du péricarpe
des fruits ou des graines. On peut les préparer par pression à froid ou à chaud, ou par
une extraction par les solvants qui est un procédé employé exceptionnellement voir
pratiquement jamais pour les huiles pharmaceutiques.
 Les huiles végétales ne sont pas miscibles à l’eau.
 Les huiles végétales sont souvent liquides, plus ou moins colorés mais elles peuvent être
solides (exemple : huile de coco).

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 Elles sont très souvent utilisées par voie cutanée sous forme de préparation semi-solide
comme dans les crèmes pour apporter une certaine douceur à la préparation (exemple :
huile d’amande douce).
 Par voie parentérale, elles peuvent être solvants pour certaines préparations injectées en
intramusculaire pour obtenir une prolongation d’action du principe actif.

Les dérivés de triglycérides (huiles hydrogénées) :

 Ils sont obtenus par hydrogénation des triglycérides par un catalyseur pour saturer les
doubles ou les triples liaisons.
 Ces dérivés se présentent sous forme de solide cireux insoluble dans l’eau mais soluble
dans les solvants organiques.
 Ils ont un point de fusion à 37° et vont donc être utilisé pour la constitution de certains
suppositoires (exemple : huile de ricin).

Les cires :

→ Ce sont des chaînes hydrocarbonées de 14 à 30 carbones faites d’acides gras ou


d’alcools gras (R-COOR’).

Exemples :

 La cire d’abeille blanche (couleur de la cire) : elle est obtenue par purification de la cire
d’abeille jaune. Elle sert à augmenter la viscosité des liquides lipophiles donc
d’améliorer la stabilité de certaine préparations semi-solides (pommades et crèmes).
C’est aussi un produit doux et va donc améliorer le toucher de ces préparations.
Lorsqu’une préparation contient une forte proportion de cire, on parle de cérat.
 La graisse de laine ou lanoline : elle est obtenue à partir du suint qui imprègne la laine
des moutons. Elle a une consistance onctueuse, translucide, avec une odeur
caractéristique. Elle peut absorber au moins deux fois sa masse en eau. C’est un produit
principalement utilisé en officine
 La cire de carnauba (palmier).
 Le palmitate de cétyle : il est obtenu par synthèse et était le constituant principal du
blanc de baleine.

Les hydrocarbures :

 Ils sont à la base d’origine minérale, préparés par double distillation à partir du pétrole.
 Ils se présentent sous l’aspect d’une masse blanchâtre, de consistance pâteuse.
 Ils sont quasiment tous inertes.
 Ils forment sur la peau un revêtement occlusif.

→ La vaseline

→ Les paraffines liquides

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Elle a en plus des propriétés laxatives et peuvent donc être utilisés en tant que principe
actif par voie orale.

→ paraffines solides

Les silicones ou Les diméticones :

 Ils sont constitués de chaînes alternant des atomes de silicium et d’oxygène avec des
radicaux organiques qui peuvent y être greffés.
 Ils sont très stables même à très haute température ce qui permet leur stérilisation par la
chaleur.
 Ils sont très hydrophobes et font rendre les surfaces où ils sont étalés hydrofuges.
 Ceux de masse moléculaire importante sont élastomères et sont utilisés pour réaliser des
fermetures de flacons par exemple.

III.1.2. les excipients organiques hydrophiles :

Les alcools et leurs dérivés :

→ Les monoalcools (exemple : éthanol) :

 Ils sont obtenus par synthèse ou par fermentation su sucre.


 L’éthanol a des propriétés antiseptiques et dans ce cas il est principe actif. Il peut donc
être aussi utilisé comme conservateur en tant qu’excipient.
 Par voie cutanée, il apporte une sensation de fraicheur.
 Il peut aussi être utilisé en divers solvants de préparations.
 Dans les préparations semi-solides, il est promoteur d’absorption, c'est-à-dire que même
avec un excipient hydrophile, le principe actif peut passer à travers la peau.
 Dans la fabrication de certains comprimés, il est solvant temporaire. Il va être utilisé
pour la granulation puis il va être évaporé.

→ Les polyalcools ou polyols :

 Ils sont incolores et miscibles à l’eau.


 Ils sont utilisés comme solvants pour certains principes actifs.
 Ils sont hygroscopiques, c’est pour certes raison qu’on va les retrouver dans la
composition des enveloppes des capsules à enveloppe molle. Pour la même raison, on
va les retrouver dans les préparations semi-solides ou les dentifrices.
 Glycérol ou glycérine (triols) : il a une saveur sucrée donc il est utilisé comme
édulcorant dans les collutoires. Il est également utilisable dans les suppositoires en tant
que principe actif.
 Propyléneglycol (diols).

Les macrogols ou polyéthylèneglycols :

 Ils sont obtenus par synthèse et constituent en une condensation de molécules d’eau et
d’oxyde d’éthylène (HO-CH2-(CH2-O-CH2)n-CH2-OH).

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 Ils sont utilisés comme solvant de principe actif pour ceux de masse moléculaire faible
donc liquides (<600)
 Les semi-solides (600-4000) rentrent dans la préparation de formes semi-solides pour
application cutanée (les pommades hydrophiles). Ils vont permettre au principe actif
d’avoir une action de surface. Ils sont hygroscopiques et on donc l’avantage de favoriser
l’exsudation et le nettoyage des plaies. Ils sont déconseillés dans le cas de dermatose où
la peau est trop sèche. Ils sont adaptés à la fabrication des suppositoires mais leur point
de fusion est à 50°C. Ils ne fondent donc pas dans le rectum mais se dissolvent pour
libérer le principe actif. Ils sont cependant peu utilisés car irritants pour la muqueuse
rectale.
 Les solides (4000-6000) sont utilisés comme liants, lubrifiants ou agent d’enrobages
dans le comprimé. Ils sont pourtant faiblement liants et lubrifiants. Or il existe des
comprimés solubles qui doivent se dissoudre dans l’eau donc on est obligé d’utiliser des
produits hydrophiles comme les macrogols.
 Ils peuvent inhiber l’action conservatrice des parabènes, l’activité de certains
antiseptiques et antibiotiques.

Les sucres et leurs dérivés :

→ Le saccharose ou sucre blanc officinal :

 Il est d’origine végétale (betterave ou canne à sucre).


 Il peut être utilisé comme diluant.
 Il peut être utilisé comme édulcorant.
 Utilisé dans les sirops en proportion 2/3 – 1/3 (deux tiers sucre et une tierce eau) : grâce
à cette forte concentration en sucre, il évite la prolifération des bactéries.
 Par contre pour de faibles concentrations, il propose des conditions favorables aux
microorganismes et il est donc nécessaire de rajouter un antimicrobien dans ce genre
de préparation.

→ Le lactose :

 Il est d’origine animale (lait)


 Il entre dans 90% des formules de comprimés comme diluant.
 Il est utilisé aussi comme diluant dans les gélules.
 Il est utilisé comme support inerte dans les granules homéopathiques.

→ Les amidons :

 Ce sont des glucides de masse moléculaire importante obtenue à partir de différents


végétaux comme le riz, le blé, le maïs ou la pomme de terre.
 Ils apparaissent sous forme de poudre blanche très fine pratiquant insoluble dans l’eau
froide.
 Ils gonflent dans l’eau chaude : on obtient des empois d’amidon, utilisables comme
liants dans les comprimés ou excipients dans les préparations semi-solides.
 Ils sont utilisés comme diluant, lubrifiant et délitant dans les comprimés.
 Ils sont utilisés comme diluant dans les gélules, les sachets (industrie) et les paquets
(officine).
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 Ils permettent la fabrication des enveloppes des cachets.


 Ils sont utilisés dans les poudres dermiques.

→ Les gommes :

 Elles sont d’origine végétale à partir des exsudats de plantes (gomme arabique, gomme
adragante etc.)
 Elles donnent des gels ou des solutions colloïdales pour augmenter la viscosité des
phases aqueuses et la stabilité des suspensions aqueuses ou des émulsions à phase
continue aqueuse : la sédimentation d’un solide en suspension ou d’un liquide dispersé
est inversement proportionnelle la viscosité de la phase dispersante.
 Elles sont utilisées comme liants ou délitants dans les comprimés.

→ Les celluloses : macromolécules hydrophiles, d’origine végétale

 On les trouve sous forme de poudre blanche.


 Elles gonflent dans l’eau comme les gommes.
 Elles sont utilisées comme liants ou délitants dans les comprimés.
 Elles sont utilisées dans la formulation d’hydrogels.
 Elles sont utilisées dans les comprimés gastro-résistants (acétate stalate de cellulose).
 Exemples : méthylcellulose, hydroxyéthylcellulose.

→ Les carbomères :

 Ce sont des polymères de l’acide acrylique, d’origine synthétique.


 Comparés aux celluloses classiques, ils ont l’avantage d’être peu sensible à la
température et aux microorganismes.
 Par contre, ils sont sensibles au pH, aux concentrations en sels minéraux et en
substances ioniques. Ces gels vont perdre de leur consistance s’il y a une variation de
ces paramètres.
 Ils sont utilisés comme liants dans les comprimés à libération prolongée.

→ Les protéines (gélatine) :

 La gélatine est d’origine animale à partir du collagène des eaux et de la peau des
animaux de boucherie.
 Elle est utilisée dans les capsules à enveloppe dure que l’on appelle les gélules.
 Elle est utilisée dans les capsules à enveloppe molle.
 A cause des problèmes du prion, on a essayé de remplacer la gélatine par des dérivés
de la cellulose. Cependant, ces produits posent un autre problème : dans les gélules, ils
ont tendance à se coller au niveau de l’œsophage entraînant parfois des perforations de
celui-ci.

III.1.3. Les excipients organiques amphiphiles :

 Ils s’absorbent à toutes les interfaces (liquide/gaz, liquide/solide etc.) : ce sont donc des
agents de surface.

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 Ils diminuent la tension inter-faciale et la tension superficielle : ce sont donc des tensio-
actifs.
 Leurs structures particulières permettent de les caractériser en fonction de leur HLD
(balance hydrophile/lipophile).
 On distingue 4 groupes en fonction de leur caractère ionique :
 Les agents de surface anioniques : ils chargent en anions la surface sur laquelle
ils sont appliqués. On dit que c’est l’anion qui à une activité de surface.
 Les agents de surface cationiques : ils chargent en cations la surface sur laquelle
ils sont appliqués. Certains ont des propriétés bactéricides (ammonium
quaternaire).
 Les agents de surface amphotères ou ampholytes : selon le pH du milieu, ils se
comportent soit comme des agents de surface anioniques ou cationiques.
 Les agents de surface non ioniques : ils se dissolvent grâce à leurs groupements
chimiques particuliers.
 Les agents de surface qui ont une HLD élevée se dissolvent dans l’eau, si elle est faible,
ils se dissolvent dans l’huile. Ils gardent quoiqu’il arrive leurs propriétés de tensioactifs.
On peut utiliser un agent de surface de HLD élevée et un agent de surface de HLD
faible dans la préparation d’une émulsion pour agir sur les deux types de surfaces. On
préférera cependant utiliser des agents de surface non ioniques car ils sont moins
irritants que les autres agents.
 Ils sont dispersants : on va donc les utiliser dans la formulation des suppositoires pour
disperser le principe actif insoluble dans les excipients.
 Ils sont mouillants et moussants d’où leur intérêt dans la formulation des shampoings et
des préparations pour application cutanée.
 Ils sont utilisés pour les collyres (ce sont des préparations pour application
ophtalmique).
 Ils sont utilisés dans les comprimés vaginaux pour faciliter la pénétration et la
répartition du principe actif dans le vagin.

III.2. Les excipients minéraux :

III.2.1. Les excipients minéraux solides

Le chlorure de sodium :

 Utilisé pour ajuster l’isotonie des préparations injectables aqueuses.


 Les quantités de NaCl qu’il faut ajouter sont décrites par l’abaissement cryoscopique.

Le talc :

 Silicate de magnésium hydraté.


 Poudre blanche insoluble dans l’eau.
 Onctuosité due à sa structure lamellaire.
 Utilisé dans les préparations de forme « poudre » pour application cutanée.
 Utilisé dans la formulation des comprimés avec un rôle de lubrifiant.

La silice (SiO2) :

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 Poudre blanche amorphe très fine


 Caractéristiques liées à la fonctionnalité du produit : elle est utilisée pour mettre à profil
sa surface spécifique. Elles sont capables d’absorber une certaine quantité de liquide.
 Dans les poudres dermatologiques, elles permettent d’ajouter une certaine quantité de
solutions aqueuses de principes actifs.
 Elles donnent des gels avec l’eau, les huiles, les alcools et les essences.
 Elles vont donc stabiliser les émulsions et les suspensions.
 On trouve de la silice dans certains comprimés, elles sont dans ce cas utilisées comme
délitants et lubrifiants.

III.2.2. les excipients minéraux liquides.

L’eau : (voir chapitre 3)

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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 3 : L’eau
C’est un liquide à température ambiante limpide et incolore.

C’est la matière première la plus utilisée en pharmacie.

Elle est en effet utilisée comme :

 véhicule de principe actif (préparations injectables, préparations pour applications


cutanée, préparations liquides par voie orale, voie buccale, voie ophtalmique etc.).
 excipients dans de nombreuses préparations semi-solides (pommades hydrophiles,
crèmes et gels hydrophiles).
 excipient temporaire de la fabrication (fabrication des comprimés par granulation
humide par exemple).
 agent externe de fabrication (chauffage des doubles parois des cuves par exemple).

La pharmacopée consacre 6 monographies aux eaux que l’on utilise en pharmacie. Elle
concerne l’eau purifiée, l’eau hautement purifiée, l’eau pour préparations injectables, l’eau
pour dissolution des solutions concentrés pour hémodialyse et deux eaux radioactives.

L’eau potable :

Elle doit répondre à des exigences : elle ne doit pas contenir des microorganismes ou
des agents pathogènes.

Elle va subir des études de microbiologiques et des essais relatifs à la pollution.

On va aussi analyser certains critères physico-chimiques comme la dureté de l’eau


(richesse en sels minéraux). Lorsque l’eau est riche en sels minéraux, on dit que l’eau est dure.
Sa dureté va être exprimé par une unité proportionnel qu’est le degré hydrotimétrique (1degré
hydrotimétrique = 10mg de carbonate de calcium CaCO3 par litre d’eau). Les sels minéraux
réagissent avec les acides gras des savons pour donner des composés insolubles et ce sont ces
composés qui empêchent le savon de mousser.

Les impuretés contenues dans l’eau doivent donc être éliminées car elles peuvent être
néfastes mais elles peuvent également nuire à la stabilité du médicament.

I. Les eaux définis par la pharmacopée :

I.1. les eaux radioactives :

 Eau O15
 Eau tritiée H3

Les monographies de ces eaux se trouvent dans un chapitre particulier : les préparations
radio-pharmaceutiques.

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Ces eaux doivent répondre à des essais classiques mais aussi des essais spécifiques
relatifs à la radioactivité.

I.2. l’eau pour dilution des solutions concentrées pour hémodialyse :

Elle ne doit pas contenir certains ions où si elle en contient, cela doit être à des doses
très faibles (aluminium, zinc, par exemples, qui sont habituellement sans importance pour les
autres qualités des eaux).

Il existe aussi des limites pour les contaminations microbiennes et aux endotoxines
bactériennes.

I.3. l’eau purifiée :

Elle est utilisée pour la préparation de certains médicaments autres que ceux qui
doivent être préparés à partir d’eau stérile et exempt de pyrogènes (exemples : crèmes, granulés
etc.).

 Eau purifiée en vrac :

Elle est préparée par distillation, par échange d’ions, par osmose inverse ou par tous
autres procédés appropriés.

Lorsque l’on utilise un procédé qui n’est pas cité par la pharmacopée, il faut démontrer
qu’il est fiable par validation du procédé d’obtention.

Elle va être conservé et distribué dans des conditions qui empêchent la prolifération des
microorganismes ou les nouvelles contaminations.

 Eau purifiée conditionnée en récipients :

Elle peut être conservée dans des récipients qui assurent toujours la qualité
microbiologique requise.

La pharmacopée précise que cette eau est exempte de tout aditifs (pas de
conservateurs).

Elle subit les mêmes essais que l’eau purifiée en vrac avec en plus des essais pour
démontrer qu’il n’y a pas d’interactions contenant-contenu.

I.4. l’eau hautement purifiée :

Elle va être utilisée lorsqu’une eau de qualité microbiologique plus élevé est nécessaire
sauf bien sur quand on en a besoin pour les préparations injectables.

Les contrôles sont plus nombreux et plus strictes que pour l’eau purifiée. Par exemple,
la conductivité (liée aux ions) doit être hautement plus faible.

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I.5. l’eau pour préparations injectables ou eau PPI :

Elle est obtenue à partir de l’eau potable ou de l’eau purifiée par distillation et
uniquement par distillation.

 L’eau PPI en vrac :

Elle est utilisée pour la préparation des médicaments administrés par voie parentérale.

Si elle est conservée, les conditions de stockage doivent être mises en œuvre pour
empêcher le développement de microorganismes. On doit le plus généralement l’utiliser la plus
rapidement possible.

Cette eau n’est pas définit comme étant stérile. Elle doit donc être stérilisée au moment
de son utilisation.

Principe actif hydrosoluble


Il est dissout dans de l’eau PPI en vrac par dissolution et filtration.


La solution obtenue va être conditionnée dans des ampoules ou des flacons scellés.


On obtient des solutions conditionnées et non stériles.


Elles peuvent être stérilisées par la chaleur pour obtenir des solutions conditionnées stériles
directement injectables.

 L’eau stérilisée PPI :

Elle est utilisée pour dissoudre ou diluer les substances de préparations administrées par
voie parentérale.

La dissolution ou la dilution se réalisent extemporanément (au moment de l’emploi).

Elle ne contient pas non plus d’additifs.

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Elle est apyrogène : les pyrogènes provoquent une brusque élévation de température
s’ils sont injectés. Ils sont les plus souvent d’origine bactérienne (ce sont les endotoxines
bactériennes).

Eau PPI en vrac


Conditionnement et scellage


Eau conditionnée non stérile

Stérilisation par la chaleur

Eau stérilisée PPI conditionnée


Elle peut être additionnée au moment de l’emploi à la substance médicamenteuse pour une
administration parentérale.

II. l’eau purifiée :

II.1 Définition :

Elle est exempte d’impuretés : gaz dissous (NH3, CO2 etc.), sels minéraux, métaux,
substances d’organiques provenant de la pollution, microorganismes etc. Ils sont éliminés mais
cela n’est pas toujours optimale et dépend des procédés que l’on va utiliser.

II.2. Eau purifiée déminéralisée :

II.2.1. Résines échangeuses d’ions (bi-permutation) :

Ces résines sont constituées de substances composées par des macromolécules (Z) où
sont greffés des groupements spécifiques pour permettre des échanges.

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On peut échanger des cations en greffant des groupements sulfonés SO3H (cations forts)
ou carboxylique COOH (cations faibles).

On peut aussi échanger des anions en greffant des ammoniums quaternaires NH4+
(anions forts) ou des groupements aminés et hydroxylés (anions faibles).

Résine échangeuse de cations :

Z(SO3H)2 + Ca(HCO3)2 → Z(SO3)2-Ca + 2HCO3 (→ 2CO2 +2H2O)

ou

Z(SO3H)2 + CaSO4 → Z(SO3)2-Ca + H2SO4

Résine échangeuse d’anions:

Z(OH)2 +H2SO4 > ZSO4 + 2H2O

Remarque : il existe des colonnes qui sont constitués du mélange des deux résines : ce
sont des échangeurs à lits mélangés.

Après un certain temps d’utilisation de ces résines, elles vont se saturer et il va donc
falloir les régénérer. Par exemple, pour une résine saturée en calcium, on va ajouter un acide
(H2SO4) : on va fabriquer un sulfate de calcium qui va être éliminé (CaSO4) par exemple. La
régénération n’est jamais totale et de plus la régénération des échangeurs à lits mélangés est
très complexe.

II.2.2. Osmose inverse :

Le phénomène d’osmose :

C’est un phénomène de diffusion à travers une membrane semi-perméable, sous


l'action d'un gradient de concentration. Le phénomène d'osmose peut se traduire par un flux
d'eau dirigé d'une solution diluée vers une solution concentrée à travers une membrane. En
effet considérons deux solutions aqueuses de concentrations différentes et séparées par une
membrane perméable. La membrane va laisser passer les molécules d'eau tout en retenant les
substances dissoutes, l'eau va diffuser de la solution hypotonique, c'est-à-dire la moins
concentrée, vers la solution hypertonique, c'est à dire la plus concentrée. Le phénomène
s'arrête spontanément lorsque la pression de la solution hypotonique atteint sa valeur limite,
dite pression osmotique (π = ΔC*R*T). Le résultat final est une dilution du milieu le plus
concentré.

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Ce phénomène d’osmose est un phénomène qui s’observe vis-à-vis des globules rouges.
Avec une solution isotonique (0,9% NaCl), on n’observe pas de mouvement d’eau (au moins
du à l’osmose). Avec une solution hypotonique (<0,9% NaCl), on a un mouvement d’eau du
milieu extracellulaire vers le milieu intracellulaire et on a une turgescence puis une hémolyse
des cellules (elles éclatent). Avec une solution hypertonique (>0,9% NaCl), on a un
mouvement d’eau du milieu intracellulaire vers le milieu extracellulaire et on a une plasmolyse
des cellules (elles se vident).

Le principe d’osmose inverse consiste à exercer une pression sur la solution concentrée
en sels de façon à obliger le passage d’eau de la solution la plus concentrée vers la solution la
moins concentrée pour fabriquer de l’eau déminéralisée.

Note : Les types de membrane semi-perméable utilisés dans le procédé : acétate de


cellulose ou membrane en nylon (prix élevée).

II.2.3 L’électrodialyse :

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Pour déminéraliser de l’eau, on va séparer les électrodes par une membrane perméable
aux ions. Autour de la cathode, les anions vont s’accumuler et vont réagir avec l’eau pour
former les acides correspondants. Il va donc être indispensables d’éliminés en continue l’eau
cathodique qui est devenue acide (ex : HCl). Autour de l’anode, ce sont les cations qui
s’accumulent. Ils vont réagir avec l’eau pour donner les hydroxydes correspondants (ex :
NaOH). Il va de même falloir éliminer en continue l’eau anodique qui est devenue basique. On
réalise ceci dans plusieurs cellules d’électrodialyse qui vont être montées en série.

II.3. l’eau purifiée distillée :

II.3.1. Définition :

Elle est issue de la vaporisation de l’eau potable sous l’influence de la chaleur suivie
d’une condensation de la vapeur.

On va donc dans un premier temps transformer l’eau en vapeur sous l’action de la


chaleur et un condenseur va la faire redevenir liquide en faisant redescendre la température.

II.3.2. Obtention :

 Récipient qui contient l’eau à déminéraliser (évaporateur, bouilleur ou cucurbite) et de


la pierre ponce pour réguler l’ébullition.
 Source de chaleur au contact du récipient pour obtenir la vapeur.
 Circuit pour la récupération de la vapeur : avec des chicanes pour éviter le primage.
 Réfrigérant ou condenseur pour la condensation de la vapeur (l’eau froide circulant
arrive par en bas pour qu’il y est une diminution progressive de la température).
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 Récupérateur d’eau fermé pour éviter la contamination.

II.3.3. Les précautions :

Vis-à-vis des impuretés :

 Volatiles : on élimine les fractions de tête et on fait subir à l’eau un dégazage ou un


barbotage d’azote pour l’élimination d’oxygène.
 Non volatiles et qui peuvent être entrainé par primage : le primage est l’entrainement de
gouttelettes d’eau liquide avec la vapeur. On doit donc réguler l’ébullition (pierre
ponce), effectuer une distillation lente et mettre en place des chicanes. On élimine de
plus les fractions de queue.
 Cédées par les parois des appareils : métaux ou les impuretés du verre (silicates,
borates, sels de plombs etc.) : on va donc employer du verre neutre ou des aciers
inoxydables.
 Apportées par les microorganismes : l’eau distillée est utilisée dans les trois heures qui
suivent son obtention. Si la conservation est plus longue, elle doit se faire dans des
conditions particulières de température (80°C) et d’atmosphère inerte (sous azote).

II.3.4. l’appareillage industriel :

 Appareil à distillation discontinue : ce sont les appareils qui fonctionnent comme les
appareils de laboratoire.

 Appareil à distillation continue :

 A simple effet : on retrouve les mêmes éléments que pour l’appareil qui fonctionne en
discontinue sauf que l’on a des résistances à vapeur pour chauffer l’eau (elles régulent
seules l’ébullition) et un déflecteur qui sert de chicane.

 A double effet : il permet d’obtenir soit de l’eau distillée soit de l’eau bi-distillée. On a
deux évaporateurs. Le chauffage se fait par des serpentins contenant de la vapeur
surchauffée comme précédemment. Le second évaporateur est chauffé grâce à la
vapeur d’eau du premier et chaque évaporateur est capable de fournir de l’eau une fois
distillée. Il faut aussi noter la présence d’un robinet à trois voies : sa fermeture permet
de faire passer l’eau du premier évaporateur dans le second pour obtenir de l’eau bi-
distillée.

Remarque : Il existe d’autre distillateur comme les distillateurs à thermocompression :


ils doivent en théorie fonctionner seul sans autre apport d’énergie lorsqu’ils ont été mis en
activité.

II.4. Eau purifiée par ultrafiltration :

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C’est une méthode qui permet de séparer les molécules dissoutes dans l’eau en fonction
de leur taille.

En principe, les appareils d’ultrafiltration n’éliminent pas les sels minéraux, seulement
les microorganismes et les substances pyrogènes.

II.5. Choix de la méthode :

Echangeurs Osmose inverse ultrafiltration distillation


d’ions

Sels minéraux +++ ++ 0 +++

Molécules
organiques + ++ ++ +++

Microorganismes,
virus et 0 +++ +++ +++
pyrogènes

La distillation est la meilleure méthode pour éliminer les impuretés mais elle reste une
méthode très coûteuse et on l’utilise donc seulement si on veut une eau qui doit présenter
toutes les qualités d’une bonne eau distillée (préparations injectables).

Le premier critère pris en compte est donc le critère de qualité, puis le critère de
rendement et enfin le prix de revient.

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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 4 : Le conditionnement des médicaments


Le conditionnement fait partie intégrante du médicament. Il s’agit dune opération
complémentaire à la formation du médicament.

La pharmacopée précise que la fermeture fait partie du récipient.

I. le conditionnement secondaire :

 Le conditionnement secondaire est souvent très réduit voir parfois inexistant.


 Il protège la forme de la lumière et des chocs.
 Il identifie le médicament et informe le patient.

II. le conditionnement primaire :

Il peut être multidose c'est-à-dire qu’il contient au moins deux doses de la préparation.
C’est par exemple un tube associé à un bouchon utilisé pour contenir une pommade ou encore
un tube et un bouchon déshydraté enfermant des comprimés effervescent.

Il peut être unidose c’est à dire qu’il contient des quantités de préparation destiné à être
utilisé en une seule fois en totalité ou partiellement. C’est par exemple des plaquettes
d’alvéoles thermoformées qui contiennent des gélules ou des capsules à enveloppe molle. Ces
récipients unidoses sont de plus en plus utilisés car ils présentent des avantages : par exemple
chaque unité peut être identifié donc il facilite l’emploi et la distribution. De plus, le traitement
ambulatoire est plus facile. Au niveau industriel, les coûts de transports sont moins élevés. Les
risques de contamination y sont diminués grâce à une meilleure hygiène entrainant une
meilleure stabilité du médicament. Si la formulation est bien faite et si le mode de fabrication
est bien mis en œuvre, on n’est pas obligé d’employer des conservateurs.

La fermeture fait partie du récipient lui-même. La pharmacopée définit les récipients


fermés, les récipients scellés, les récipients étanches, les récipients à fermeture inviolable et les
récipients avec dispositif de sécurité. La pharmacopée décrit aussi leurs spécificités.

III. Les propriétés du conditionnement primaire :

 Le conditionnement doit être d’une parfaite innocuité pour le patient.


 Il doit être fonctionnel donc faciliter la distribution du médicament à tous les niveaux.
 Il doit aussi faciliter l’administration du médicament pour une meilleure observance.
 L’étiquetage permet l’identification et la notice permet l’information pour le patient. Il
comporte des mentions légales comme par exemple le numéro de lot ou la date de
péremption.
 Il doit être inerte et cette inertie doit être montré par des études contenant/contenu
figurant dans le dossier d’AMM et réalisé au cours de la conservation du médicament et
donc permettent de déterminer la date de péremption.
 Les migrations de molécules du contenant vers le contenu ou inversement doit être le
plus limitées possible.

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 Il doit être résistant aux chocs et aux déformations qui peuvent se produire lors du
transport ou du stockage.
 Il doit être imperméable et étanche vis-à-vis des éléments extérieurs comme l’eau et
l’oxygène contenu dans l’air mais aussi vis-à-vis des microorganismes.
 Il doit être le plus souvent opaque pour protéger la forme de la lumière.
 Le conditionnement primaire des médicaments destinés à être stériles doit être en plus
très résistant à la chaleur pour permettre la stérilisation.
 On demande à certains conditionnement primaires d’être transparents et ce afin de
vérifier la limpidité du médicament et essentiellement pour les préparations injectables.
 Le conditionnement doit donc répondre à des spécifications précises donc à des
contrôles très stricts.

IV. Les matériaux de conditionnement :

IV.1. Les verres :

IV.1.1. La composition chimique :

 Silice (SiO2) : élément vitrifiant


 Oxyde de sodium (Na2O) : élément fondant qui diminue la température de fusion du
verre.
 Oxyde de calcium (CaO) : élément stabilisant qui rend le verre insoluble dans les
liquides aqueux donc empêche les altérations physiques du verre.
 On parle de verre silico-calco-sodique.

Dans certaines qualités de verre, ces trois composants principaux peuvent être
partiellement remplacés ou être associés différemment pour conférer au verre des propriétés
particulières. Par exemple l’ajout d’oxyde de plomb permet de donne une sonorité au verre
comme dans le cristal (le cristal n’est pas utilisé en pharmacie).

Toutes ces spécifications figurent dans le dossier d’AMM.

IV.2.2. La structure :

Le verre a une structure semi-organisée. On a un réseau formé par les atomes de


silicium et d’oxygène. Les ions sodium et calcium se logent dans les espaces libres du réseau.
Ils vont y être liés par des liaisons ioniques moins fortes que celles du réseau.

IV.1.3. Les propriétés physiques :

 La masse du verre est un inconvénient.


 La transparence est en général un avantage. On peut vérifier la limpidité de la
préparation contenu. Un changement d’aspect est la preuve qu’il y a une altération du
produit. Elle peut être un inconvénient lorsque le contenu est sensible à la lumière
c'est-à-dire est dégradé par la lumière.
 Un inconvénient du verre est sa fragilité aux chocs thermiques et aux chocs
mécaniques. Le verre présente un fort coefficient de dilatation (si on chauffe localement
le verre, il se dilate au point de chauffe et sa conductivité thermique étant faible, il peut
casser). Cette fragilité est d’autant plus grande que le verre est épais. Donc pour les
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récipients destinés à être utilisés avec des changements de température, on peut utiliser
des verres très fin ou des verres borosilicaté (l’oxyde de bore remplace partiellement la
silice).
 La rigidité est un avantage du verre ainsi qu’un nettoyage possible.
 Un récipient en verre scellé va être totalement étanche.
 Les produit organiques sont quasiment sans action sur le verre.

IV.1.4. Les propriétés chimiques :

Les verres, par contre, sont attaqués par des réactifs minéraux comme par exemple
l’eau, les acides, les bases et les solutions salines. L’eau mise en contact du verre dissout
totalement les silicates alcalins comme le sodium. On est donc obligé d’ajouter des stabilisants
comme les alcalino-terreux (calcium).

Une faible quantité de cations peut alcaliniser les solutions aqueuses contenues dans du
verre sillico-calco-sodique. Ils peuvent donc modifier le pH. De plus un film de silice se forme
sur la surface interne du verre (c’est de l’acide silicique SiOH). Ces réactions sont d’autant plus
grandes que la préparation est portée à haute température comme par exemple dans la
stérilisation. Les acides attaquent aussi le verre mais pas en profondeur car il se forme
également un film de silice sur la surface interne du verre.

Les solutions alcalines par contre dissolvent totalement le réseau de silice.

La stabilité chimique du verre est déterminée par sa résistance hydrolytique. C’est la


résistante offerte par le verre à la session de substances minérales dans l’eau. Pour la mesurer,
on va mettre en contact la surface intérieure du récipient avec de l’eau distillée. L’ensemble va
être chauffé à 120°C pendant une heure. L’alcalinité relargué dans l’eau va être évaluée par
titrage à l’acide chlorhydrique (HCl).

IV.1.5. La qualité du verre :

La pharmacopée en décrit quatre :

 Le verre incolore.
 Le verre coloré : par des oxydes métalliques quand le principe actif est sensible à la
lumière. On l’utilise aussi pour les ampoules qui contiennent une solution buvable
donc non stérile. Comme elle ne l’est pas, elle ne doit pas être injectée donc cela
permet d’éviter une erreur et une meilleure identification.
 Le verre neutre ou borosilicaté : contenant des oxydes de bore, et/ou des oxydes
d’aluminium et/ou des oxydes d’alcalino-terreux.il est résistant aux chocs thermiques et
aux chocs mécaniques.
 Le verre calco-sodique : En raison de sa composition, ce verre a une résistance
hydrolytique modérée.

Une résistance hydrolytique élevée est obtenue en utilisant du verre neutre dans la
masse ou en utilisant de verre sillico-calco-sodique en lui faisant subir un traitement de surface
interne à l’anhydride sulfureux. Ce traitement de surface peut être altéré par un lavage avec des
détergents agressifs et donc il se pose un problème de réemploi de la préparation.

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IV.1.6 : Les récipients de verre :

 Récipients de type 1 : verre neutre dans la masse : la résistance élevée est due à la
composition chimique de la masse. Ils sont utilisés pour les préparations parentérales
ou non. Ils peuvent être réutilisés.
 Récipients de type 2 : verre calco-sodique avec un traitement de surface : pour les
préparations aqueuses acides ou neutre à usage parentérale ou non.
 Récipients de type 3 : verre calco-sodique : sa résistance est moyenne. Il est utilisé pour
les préparations parentérales dont le véhicule n’est pas aqueux, pour les poudres et
pour l’usage non parentéral.

Note : On peut utiliser des récipients de type 2 pour des préparations dont le solvant
par voie parentérale n’est pas aqueux.

IV.1.7. Les conditionnements en verre :

Ampoule : paroi mince, scellée car fermée après remplissage.

Flacon et bouteille : paroi plus épaisse, contenu prélevé en une ou plusieurs fois. Les
bouchons des flacons sont en élastomères ou en matières plastiques. Ils sont le plus souvent
sertis par un film en aluminium. On distingue les flacons de type pénicilline (faible volume,
inférieur à 20ml) et les flacons gros volume (supérieur 100ml contenant le plus souvent des
préparations pour perfusions). Les bouchons des bouteilles sont vissant en aluminium et en
matières plastiques.

IV.1.8. Les contrôles des verres :

Pour chaque spécialité, une étude d’interactions contenant/contenu est effectuée.

Les propriétés techniques doivent aussi être contrôlées afin de s’assurer que les
machines de remplissage fonctionnent correctement et que le volume délivrable est conforme.

IV.2. Les matières plastiques :

IV.2.1. La structure :

Elles ont une masse moléculaire importante (entre 50 000 et 100 000).

Elles sont constituées d’une répétition de monomères obtenus par polycondensation ou


polymérisation.

La polymérisation se réalise lorsque le monomère initial contient des liaisons insaturées.


Elles s’ouvrent pour former des macromolécules (exemple : polyéthylène).

La polycondensation fait intervenir des réactions chimiques classiques en présence de


catalyseur (exemples : polyamides).

Les chaînes macromoléculaires linéaires ou en partie ramifié sont formées d’atome


fortement liés par des liaisons de covalence donc difficiles à rompre. Et entre ces chaînes, on va
avoir des liaisons transversales secondaires, donc plus fragiles (liaisons hydrogènes, liaisons

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polaires, forces de Van der Waals). C’est grâce à ces deux types de liaisons que les matières
sont dites plastiques.

La plasticité est l’aptitude d’une masse solide à la déformation permanente grâce à la


possibilité des chaines macromoléculaires de glisser parallèlement les unes aux autres. Elle
augmente avec la température pour les matières thermoplastiques. On peut donc les mouler à
chaud. On y ajoute des plastifiants si la plasticité est insuffisante même à chaud.

IV.2.2 La fabrication des objets :

3 étapes :

 Préparation du polymère : obtention de résine.

 Mélange de la résine à des adjuvants : ils peuvent être très nombreux et très différents :

 Les plastifiants : améliore les transformations des matériaux.


 Les stabilisants : retarde ou supprime le vieillissement (thermiques, antioxydants, anti
UV)
 Les charges ou renforts : substances inertes utilisées comme produit de remplissage.
 Les colorants : améliore l’aspect des matières plastiques. La législation relative à la
coloration est très stricte dans le milieu médical. Par exemple, les aiguilles pour injecter
les préparations parentérales sont constituées par un tube en acier dont la dimension
dépend de la voie d’administration, et les capuchons sont colorés différemment en
fonction de cette voie d’administration.
 les opacifiants : pour protéger la forme de la lumière (oxyde de titane). On utilise aussi
des opacifiants aux rayons X pour permettre de vérifier la position du médicament dans
l’organisme (le sulfate de baryum).
 antistatiques, lubrifiants, ignifugeants

Les agents antistatiques ne peuvent pas être utilisés pour les préparations par voie orale.

Les constituants ne doivent pas être absorbés à la surface de la matière plastique et ne


migrent pas dans ou à travers elle de façon significative.

La matière plastique ne doit pas libérer des substances en quantité suffisante pour
affecter la solution ou entrainer un risque de toxicité.

La quantité en matière plastique doit être connue et doit figurer dans le dossier d’AMM.

Le mélange se fait dans différent types de mélangeur.

 Moulage : obtention de la forme désirée.

Les matières thermo-plastiques peuvent être moulées à chaud (moulage par injection ou
moulage par calandrage).
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Les matières thermo-durcissables : ils ne se ramollissent pas même avec un chauffage


donc ils sont presque impossible à modeler, c'est pour cela que leur polycondensation doit se
terminer dans le moulage.

IV.2.3 Les principales matières plastiques :

 Les Polyéthylènes (PE) : CH2=CH2

 Ce sont les es plus utilisés.


 Haute densité/basse pression
 Faible densité/haute pression
 Ils sont incompressibles.
 Pour les flacons à parois souples : flacons poudreurs ou flacons compte-goutte pour
collyres
 Pour les objets rigides : seringues, tubes pour comprimés, récipients pour préparations
injectables.
 Pour les complexes.

 Polychlorure de vinyle (PVC) : CH2=CHCl

 Du fait de sa rigidité, le PVC pur est peu utilisé.


 En lui ajoutant des plastifiants, on obtient une matière plus souple. L’addition
d’adjuvants peut atteindre 50%.
 Il brûle en donnant en quantité considérable de l’acide chlorhydrique gazeux.
 Pour objets souples et rigides de même type que les PE.
 Pour réaliser des récipients destinés à contenir du sang humain ou les produits du sang.
 Pour réaliser des tubulures utilisées pour le nécessaire de perfusion.
 Pour les formes administrées par voie orale.
 Pour les formes aqueuses non injectables.

 Polystyrène (PS) : C6H6-CH=CH2

 Rigide, peu déformable.


 Peu résistant à la chaleur, non stérilisable.

 Polyamides (PA) :

 Obtenues par polycondensation.


 Plusieurs noms : nylon, kevlar, Rilsan etc.
 Pour matériel médico-chirurgicale : vanne à trois voies pour perfusion, valvules pour le
cœur
 Pour certains fils chirurgicaux.
 Feuilles composites pour les appareils stériles.

IV.3. Les élastomères (caoutchoucs):


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Ce sont aussi des macromolécules organiques. Elles sont élastiques.

L’élasticité, c’est l’aptitude de la matière solide aux déformations réversible

Ils sont obtenue par vulcanisation (souffre) ce qui diminue leur plasticité mais augmente
leur élasticité.

Ils sont obtenus à partir de latex de certaines espèces végétales.

IV.3.1. Les caoutchoucs naturels :

On doit leur ajouter des plastifiants, des charges, des accélérateurs de vulcanisation et
des antioxydants pour les utiliser.

Pour augmenter la résistance au vieillissement, pour augmenter l’imperméabilité aux


gaz et à la vapeur d’eau, pour obtenir des produits plus résistants aux solvants : on les a
synthétisés.

IV.3.2. Les caoutchoucs synthétiques :

Leur composition est très complexe ce qui les rend difficile à analyser et à contrôler.

IV.3.3. Les silicones :

Ils sont hydrophobes, résistant, imperméables aux gaz.

Ils sont peu résistants aux solvants.

L’ensemble des caoutchoucs est utilisé pour les bouchons de flacons, les joint
d’étanchéité des bouchons vissants, les accords des appareils de transfusion, les préservatifs et
les tétines de biberon

IV.4. Les métaux : principalement l’aluminium :

Il est léger, malléable et sa résistance chimique peut être augmentée par application
d’une résine en surface (PE ou Rilsan).

Il est étanche, opaque à la lumière, aux UV et réfléchissant ce qui à l’avantage de


protéger contre la chaleur.

Il est utilisé :

 Pour tubes des préparations semi-solides.


 Pour les bouchons vissants des bouteilles.
 Pour les capsules de sertissage de bouchon en élastomères des flacons.
 Dans la composition des complexes sous forme de film très fin.

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IV.5. Les revêtements et les complexes :

Revêtements : ils complètent les propriétés d’un matériau qui sert de support : par
exemple, les tubes en aluminium peuvent être vernis intérieurement. On va donc évité le
contact avec la préparation. On peut également utiliser des vernis hydrofuges pour rendre le
conditionnement imperméables (le vernis est appliqué cette fois à l’extérieur du récipient). Ils
doivent être conformes aux spécifications.

Complexes : ce sont des associations de films très fins de composition différente.


Chacun complète les inconvénients des autres. Il en existe une très grande variété utilisée en
pharmacie pour le conditionnement unidose des médicaments (exemple : plaquettes d’alvéoles
thermoformées)

Par exemple dans le complexe aluminium/PE, le PE apporte sa résistance chimique et permet le


soudage du conditionnement et l’aluminium apporte son opacité et ses propriétés mécaniques.

V. Le contrôle des matériaux de conditionnement et des récipients :

Il existe des essais chimique, physique, mécanique, d’identification, biologique


(démontre l’innocuité) de conservation et de vieillissement (assure la qualité pharmaceutique
jusqu’à la date de péremption).

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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 5 : Les voies d’administration des


médicaments
Elles dépendent du fait que si l’on veut un traitement local ou un traitement général ou
systémique.

Exemple : une infection pulmonaire peut être traitée soit localement par aérosol soit par
voie orale ou le principe actif est véhiculé par le sang (général, cas le plus utilisé).

Les principes actifs subissent des transformations métaboliques plus ou moins important
suivant les voies d’administrations ce qui peut altérer l’activité pharmaceutique.

I. Les voies digestives ou entérales :

De la bouche au rectum, elles consistent donc à l’administration du médicament au


niveau du tractus digestif.

I.1. Les voies buccale, perlinguale et sublinguale :

Elles peuvent être utilisées pour obtenir une action locale comme par exemple dans
traitement des gencives ou de la muqueuse buccale.

Elles peuvent être utilisées pour une action systémique : la muqueuse buccale est très
vascularisée avec un épithélium mince, donc le principe actif peut passer facilement les
membranes en des sites spécifiques. Cette voie d’administration évite le premier passage
hépatique. La dilution dans les aliments est de plus inexistante. Elle peut être utilisé dans
certaines situations d’urgence car la résorption est très rapide : elle sera d’autant plus rapide si
le principe actif est à l’état moléculaire donc dissout.

Exemple : une solution de trinitrine administrée par voie perlinguale peut calmer en 3 à
4min une crise d’angine de poitrine.

Cependant il est difficile d’utilisé cette voie d’administration lorsque que le principe
actif est a une saveur désagréable ou est irritant pour la muqueuse buccale.

De plus, il doit être non ionisé au pH salivaire.

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations


buccales » de la pharmacopée (administration en un site spécifique de la bouche et/ou de la
gorge) :

 Solutions pour gargarisme (rinçage de la gorge)


 Solutions pour les bains de bouche
 Solutions gingivales
 Solutions buccales et suspensions buccales.
 Préparations liquides pour instillations buccale
 Pulvérisation buccale ou pulvérisation sublinguale
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 Préparations buccales semi-solides


 Comprimés à sucer
 Comprimés sublinguaux et comprimés gingivaux
 Capsules buccales
 Pastilles et pâtes à sucer
 Préparations muco-adhésives
 Les films orodispersibles

Les préparations buccales semi-solides sont des gels ou des pâtes et répondent aux
exigences des préparations semi-solides pour application cutanée.

Certaines solutions sont prêt à l’emploi, d’autres sont à diluer au moment de l’emploi
où elles peuvent être obtenue à partir de poudre à dissoudre extemporanément, et certaines
sont appliqués à l’aide d’applicateurs.

Les préparations liquides sont des solutions, des suspensions ou des émulsions
homogènes au moment de l’emploi.

Les préparations liquide pour pulvérisation buccales sont conditionnées en récipient


avec des diviseurs ou en récipient pressurisés munis d’un système d’administration avec ou
sans valve doseuse.

Les pastilles et les pâtes à sucer sont des préparations unidoses à action locale.

Les principes actifs des préparations muco-adhésives sont absorbés au niveau de la


muqueuse gingivo-jugale et ont une action systémique.

Les films orodispersibles se dispersent rapidement dans la bouche pour libérer le


principe actif.

La pharmacopée retiendra aussi une autre forme médicamenteuse administré par la


bouche et n’ayant pas la même monographie : les « gommes à mâcher médicamenteuses » qui
sont des gommes à base d’élastomères synthétiques ou naturels, elles ne sont pas avaler. Elles
peuvent avoir une action locale ou systémique. De plus, la pharmacopée lui décrit un essai de
dissolution.

I.2. La voie orale :

La voie orale concerne 70 à 80% des traitements des patients. Elle peut être utilisée
pour action locale (pansements gastriques ou modificateurs du transit). Mais elle est le plus
souvent utilisée pour une action systémique : le principe actif suit le tractus digestif. Il est
absorbé (absorption faible dans l’estomac et niveau terminale de l’intestin) surtout au niveau
initial de l’intestin. L’absorption est donc comparable à celle des aliments.

Avantages : Les traitements ambulatoires sont faciles (pas de contrainte lié à du matériel
particulier). Elle permet d’administrés des quantités importantes de principes actifs en une seule
prise et il n’y pas de risques liés aux modalités d’administration comme la voie parentérale.

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Inconvénients : le médicament arrive en totalité au foie par la veine porte : il y a donc


un risque de destruction des principes actifs par le foie. De plus, il y a un risque de destruction
des principes actifs par le milieu digestif (insuline). Cette dénaturation d’une partie de la dose
administrée porte le nom de « biotransformation ». Le médicament peut être irritant pour la
muqueuse gastrique (comme par exemple les dérivés salicylés les dérivés anti-inflammatoires
non stéroïdiens) mais on peut fabriquer des formes enrobées. La saveur et l’odeur désagréables
de certains principes actifs peuvent poser problème au moment de l’administration.

L’absorption varie en fonction de la forme médicamenteuse donc il est nécessaire de


déterminer les biodisponibilités de chacune de ces formes. Elles tiennent compte des propriétés
physico-chimiques des principes actifs.

Il existe une monographie pour toutes les formes liquides, pour les poudres et il y en a
d’autres qui concernent les autres formes solides.

Les formes médicamenteuses liquides sont regroupées dans la monographie


« préparations liquides pour usage oral » de la pharmacopée :

 Solutions, émulsions et suspensions buvables


 Poudres et granulés pour solutions ou suspensions buvables
 Gouttes buvables : l’étiquette mentionne le nombre de goutte en chiffres romains et la
dose en ml ou en g de préparation (à retenir : 20 gouttes d’eau distillée = 1ml).
 Poudres pour gouttes buvables : le solvant est ajouté extemporanément.
 Sirops : la concentration de saccharose est à 45% masse/masse (45g de sucre pour 100g
de préparation).

Certaines sont préparées par dilution de liquide concentré, elles peuvent aussi être
obtenue à partir de poudre ou de granulés dissous ou dispersés. Ils peuvent être contenus dans
des récipients unidoses (ampoules) ou des récipients multidoses ce qui implique indirectement
la présence d’un dispositif pour l’administration.

Les formes médicamenteuses en poudre sont regroupées dans la monographie


« poudres orales » de la pharmacopée. Ces poudres sont constituées de particules solides,
libres, sèches et plus ou moins fines. L’administration se fait dans ou avec de l’eau ou dans ou
avec un autre liquide approprié. Elles peuvent aussi être avalées telles quelles. Elles se
présentent sous formes de préparations multidoses (elles sont donc délivrées avec un appareil
de mesure) ou de préparations unidoses dans des récipients individuelles de type sachets (un
sachet est une enveloppe rectangulaire formée de deux feuilles de complexe soudées entre
elles sur les quatre côtés).

I.3. La voie rectale :

Dans les traitements locaux, les formes permettent d’avoir une concentration locale
supérieure à celle obtenue par voie générale et de diminuer les doses donc de diminuer les
effets secondaires des principes actifs.

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Dans les traitements de la voie générale, l’absorption se fait par l’intermédiaire des
veines hémorroïdales supérieures, moyennes et inférieures (seules les inférieurs évitent le
premier passage hépatique).

C’est la voie de référence pour traiter les nourrissons des convulsions hyperthermiques
(le diazépam a une biodisponibilité de celle de la voie intraveineuse par cette voie, même si
celle-ci peut varier d’un individu à un autre).

Les médicaments administrés par cette voie peuvent entrainer une irritation de la
muqueuse ce qui conduit à leur rejet, des poussées hémorroïdaires ou des douleurs.

C’est la monographie « préparations rectales » de la pharmacopée regroupe l’ensemble


des formes :

 Solutions, émulsions et suspensions rectales : ils sont conditionnés en récipients


unidoses de 2,5 à 2000ml.
 Poudres et comprimés pour solutions ou suspensions rectales
 Préparations rectales et semi-solides (pommades, crèmes ou gels)
 Mousses rectales : dispersion d’un volume important de gaz qui contient un agent de
surface pour la formation de mousse.
 Tampons rectaux : ce sont des préparations unidoses solides constituées de cellulose,
de collagène ou de silicone imprégné de principe actif introduit dans la partie inférieure
du rectum pour une durée limitée.
 Suppositoires : leur forme, leur volume et leur consistance sont adaptés à cette voie. Ils
sont obtenus par moulage en officine ou en industrie
 Capsules rectales : elles peuvent être recouvertes d’un enrobage lubrifiant. Elles peuvent
permettre d’obtenir une libération modifiée ou encore une action locale prolongée du
principe actif.

II. Les voies parentérales :

Elles impliquent l’effraction de la surface cutanée le plus souvent par un ensemble


aiguille creuse/seringue. Quant à la vaccination, elle peut être réalisée avec un scarificateur.

Ces voies posent de nombreux problèmes :

 Une stérilité du médicament impliquant la fabrication de formes plus complexes), de


matériel spécialisé ainsi que des contrôles plus nombreux et plus stricts.
 Les principes actifs sont souvent administrés sous forme liquide sauf avec les implants,
or certains principes actifs ne sont pas stables en solution donc on doit recourir à une
opération particulières qu’est la lyophilisation.
 L’action est généralement rapide, voir même parfois trop, c’est pour cela que l’on utilise
parfois des solutions huileuses pour avoir une action plus prolongée.
 Ces voies sont souvent mal acceptées par le patient surtout lors d’un traitement longue
durée, où les injections sont difficiles du fait d’une zone d’injection limitée.
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Mais elles présentent des avantages pour justifier leur utilisation :

 On peut traiter des malades inconscients.


 Action rapide, intéressant dans les situations d’urgences
 On évite le passage du système digestif et le premier passage hépatique.
 Il est possible de traiter directement sur le site d’action.
 On peut également avoir une action locale et systémique.
 En pratique, les voies parentérales doivent être utilisées pour les médicaments dont
leurs utilisations ne sont pas permises dans les autres voies.

II.1. La voie intraveineuse :

Les concentrations sanguines y sont directement maximales après injection direct


(biodisponibilité de 100%).

C’est donc une voie de thérapeutique d’urgence qui permet d’obtenir un effet immédiat.

Elle permet l’administration de petits volumes mais aussi de volume plus important
pouvant aller jusqu’au litre. Dans ce dernier cas, on parle de perfusion qui correspond à une
action prolongée. Elle doit être faite lentement pour permettre la dissolution correcte du
principe actif dans le sang.

On ne peut pas injecter de produits huileux qui provoqueraient des embolies


graisseuses.

II.2. Les voies intramusculaire et sous cutanée :

Le temps de résorption dépend du débit de sanguin locale pour la voie intramusculaire


(dépend donc du lieu d’injection). Elle est plus importante après injection dans la fesse que
dans le bras.

Les produits injectés peuvent atteindre jusqu’à 20mL.

On peut aussi utiliser des solutions huileuses et des suspensions pour ralentir la vitesse
d’action du principe actif et donc équivaut à une prolongation d’action.

Par la voie sous cutanée, on peut obtenir un effet prolongée en utilisant des suspensions
ou des solvants et des excipients particuliers (insuline retard).

Un effet systémique très prolongée, voir parfois de plusieurs mois, peut être obtenu avec
la forme implant (comprimés très fin). On préfère aujourd’hui injecté in situ un liquide qui va
devenir solide après son injection.

Un autre moyen de ralentir l’action du principe actif est de lui associé un


vasoconstricteur (exemple : anesthésiques locaux avec de l’adrénaline).

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Note : les autres voies parentérales sont réservées aux situations exceptionnelles : par
exemple la voie intra-cardiaque ou intra-artérielle pour les interventions d’urgences, voie intra-
articulaire pour l’injection de stéroïdes (infiltration) ou encore la voie intra intra-rachidienne
pour les anesthésiques.

III. Les voies cutanée et percutanée :

L’administration du principe actif peut avoir une action locale superficielle pour la
plupart (solution aqueuse antiseptique).

Elle peut être un peu plus profonde mais toujours limitée aux téguments (médicaments
anti-acné).

Elle peut être régionale (sous le tégument) pour les anti-inflammatoires et les
myorelaxants par exemples.

Les substances utilisées sont le plus souvent dégradées par voie orale et ont un demi-vie
courte ce qui justifie leur utilisation par ces voies.

Elles doivent diffuser au sein de la couche cornée. Cette barrière est modifiée en
réalisant une occlusion par un pansement, par une base lipophile, par un système
transdermique ou des promoteurs d’absorption. Cette occlusion augmente la température
cutanée, inhibition de l’évaporation de l’eau ce qui favorise le passage du principe actif dans la
peau. Le passage dépend aussi de m’encombrement stérique du principe actif.

Les formes classiques ne sont généralement pas unidoses donc les quantités
administrées ne sont pas bien déterminées.

Le temps de contact entre la préparation et la peau peut être modifié par lavage ou par
frottement avec les vêtements.

La voie ne présente pas de risque d’infection, du moins si la peau n’est pas lésée.

Elle n’aurait pas d’inconvénients si tous les principes actifs pouvaient passer la barrière
cutanée.

Les formes médicamenteuses sont décrites dans 4 monographies de la pharmacopée :

 Les « préparations liquides pour application cutanée » : elles ont une action locale
ou transdermique. Ce sont des émulsions ou des solutions de viscosité variable.
Elles peuvent être contenues dans des récipients pressurisés. Elles doivent être
stériles si la peau est gravement lésée. On y trouve par exemple les mousses pour
application cutanée et les shampooings.

 Les « poudres pour application cutanée » : elles sont dans des conditionnements
unidoses ou multidoses avec des récipients saupoudreurs ou munis d’un mécanisme
de pulvérisation ou des récipients pressurisés. Certaines doivent être stériles. Au

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niveau des essais, on doit vérifier la granulométrie, l’uniformisation des préparations


unidoses, voir parfois la stérilité.

 Les « préparations semi-solides pour application cutanée »

 Les « dispositifs transdermiques » : ils sont constitués d’un support externe


imperméable qui recouvre et donc protège la préparation. Il en existe deux grands
types : le premier possède une matrice solide ou semi-solide dont sa composition
régule la libération et la diffusion du principe actif et le second possède un réservoir
semi-solide dont une des parois est une membrane, et c’est cette membrane placée
contre la peau qui va réguler la libération et la diffusion du principe actif. On peut
constater chez le patient des réactions allergiques qui peuvent être induites par le
dispositif lui-même. Ils doivent être contrôlés, particulièrement en ce qui concerne
la cinétique de dissolution du principe actif (on parle d’essai de dissolution des
dispositifs transdermiques)

IV. La voie nasale :

Elle a longtemps été réservée à l’action locale. Le principe actif doit rester le plus
longtemps possible au contact de la muqueuse nasale et oro-pharyngée (le contact ne dure
jamais plus de 30min) : on utilise là aussi des vasoconstricteurs.

Leur emploi prolongée peut entrainer des nécroses voir des perforations de la cloison
nasale.

La muqueuse étant très vascularisée, on peut utiliser des formes pour une action
systémique (exemples : dihydroergotamine dans le traitement des causes de migraines ou
l’insulinothérapie nasale qui se développe peu à peu).

Il n’y a pas de premier passage hépatique par cette voie donc la quantité de principe
actif administrée est faible.

Les adjuvants utilisés sont le plus souvent irritants et allergisants et ils s’opposent à
l’absorption des principes actifs en provoquant une congestion de la muqueuse.

Les préparations aqueuses sont isotoniques et peuvent contenir des excipients qui
ajustent le pH. Certaines sont stériles.

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations


nasales » de la pharmacopée :

 Préparations liquides pour instillation nasale


 Solutions pour lavage nasale
 Préparations nasales semi-solides
 Poudres nasales : ils sont insufflés dans la cavité nasale à l’aide d’un dispositif
approprié.
 Les bâtons à usage nasal

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V. La voie pulmonaire :

Elle est utilisée pour administrer des aérosols (dispersion d’un liquide ou d’un solide
dans un gaz) ou des produits volatils.

Le niveau de pénétration des produits dépend du diamètre des particules dispersées. Les
particules entre 20 et 3 m atteignent la trachée, les bronches et les bronchioles et le principe
actif contenu a alors une action locale de contact (utilisées pour les antiseptiques). Les
particules de moins de 3 m arrivent jusqu’aux alvéoles pulmonaires et le principe actif peut
avoir une action locale mais aussi systémique. Son action générale est comparable a l’action
générale de la voie intraveineuse car la surface d’échange est importante (entre 50 et 100m²).

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations pour


inhalation » de la pharmacopée :

 Préparations destinées à être converties en vapeur : ce sont des liquides ou des solides
auxquels on rajoute extemporanément de l’eau chaude. C’est la vapeur qui est inhalée.
 Préparations liquides pour nébulisation (aérosols) : le liquide ou le solide sont
transformés en aérosol grâce à un gaz sous pression ou à des vibrations ultra-soniques.
 Préparations pour inhalation dispensées au moyen d’inhalateurs-doseurs pressurisés :
les liquides sont maintenus avec des gaz propulseurs. Ils sont conditionnés dans des
récipients en métal ou en verre recouvert d’un film plastique, fermés par une valve pour
une bonne étanchéité, dotée ou non de dispositif doseur. On vérifie dans cette forme
l’uniformité de la dose administrée et le nombre de décharges de l’inhalateur.
 Préparations pour inhalation dispensées au moyen d’inhalateurs-doseurs non
pressurisés : idem mais les liquides sont maintenus par des vibrations ultra-soniques.
 Poudres pour inhalation : l’inhalateur peut être à doses pré-mesurées c'est-à-dire qu’il
est chargé avec des doses individuelles de principe actif comme par exemple les
gélules. Il peut sinon être à réservoir de poudre et sa délivrance se fait par un
mécanisme doseur.

VI. La voie vaginale :

Elle est presque limitée à une action locale. Les principes actifs utilisés sont des
antiseptiques, des antifungiques ou des anticonceptionnels. On a aussi des liquides qui sont
destinés à l’irrigation de la muqueuse vaginale et au diagnostic.

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations


vaginales » de la pharmacopée :

 Solutions, émulsions et suspensions vaginales


 Comprimés pour solutions ou suspensions vaginales.
 Préparations vaginales semi-solides
 Mousses vaginales
 Tampons vaginaux médicamenteux
 Ovules : même conception que les suppositoires, par moulage.
 Capsules vaginales, à enveloppe molle.

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 Comprimés vaginaux : non enrobés ou pelliculés. On peut les rendre effervescent ou y


ajouter des tensio-actifs (mouillants) pour augmenter le délitement du principe actif.

VII. La voie oculaire :

Le principe actif peut avoir une action locale de surface ou de profondeur.

L’œil est très sensible ce qui implique l’emploi de formes présentant des qualités
particulières et proches des préparations parentérales : elles doivent être neutres, iso-
osmotiques aux liquides lacrymaux et stériles. Un autre problème est la courte durée de leur
activité à cause du drainage permanent du liquide lacrymal.

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations


ophtalmiques » de la pharmacopée :

 Solutions pour lavage ophtalmique : les préparations sont unidoses ou multidoses.


Celles multidoses doivent contenir des conservateurs sauf si le principe actif en lui-
même est antimicrobien. De plus, l’utilisation des préparations multidoses ne doit pas
excéder 4 semaines après leur ouverture sauf pour les exceptions justifiées et autorisées.
 Collyres : ce sont des liquides stériles, aqueux ou huileux. Les préparations sont le plus
souvent unidoses. Ils contiennent un certain nombre d’excipients pour par exemple
ajuster le pouvoir osmotique, augmenter la solubilité du principe actif, ou pour
stabiliser la préparation. Lorsque le liquide est une suspension, il faut contrôler la
granulométrie pour vérifier que la taille des particules n’est pas trop grande : il y a au
plus 20 particules de dimensions maximales supérieur à 25µm et 2 d’entre elles qui
dépasse 50µm mais au total aucune particule n’a une dimension supérieur à 90µm. Les
collyres peuvent être solides et sont alors formés à partir des poudres.
 Préparations ophtalmiques semi-solides : elles sont appliquées sur la conjonctive ou la
paupière. Leur intérêt principal est d’augmenter le temps de contact avec l’œil. Elles
sont conditionnées dans des petits tubes avec des canules pour faciliter l’administration
sans risquer la contamination. Au maximum, ce sont des tubes de 10g. Elles peuvent
également être conditionnées dans des récipients unidoses (capsules à enveloppe
molle). Si le principe actif est dispersé dans le récipient, la préparation doit subir l’essai
de la taille des particules comme pour les collyres.
 Inserts ophtalmiques : ce sont des préparations solides ou semi-solides insérés dans le
sac conjonctival pour avoir une action sur l’œil. Ils sont constitués d’un réservoir du
principe actif inséré dans une matrice solide ou entouré dans une membrane. Le
principe actif va être libérer pendant une durée déterminée.

VIII. la voie auriculaire :

Le principe actif va être placé dans le conduit auditif externe (traitement locale de
contact).

On administre essentiellement des antibiotiques ou des antiseptiques seules ou associés


à des corticoïdes ou des anesthétiques locaux.

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Il faut tenir compte de l’étant du tympan qui peut être lésé ou perforé : il y aurait donc
libre accès à l’oreille moyenne ce qui peut être nocif pour celle ci.

Les formes médicamenteuses sont regroupées dans la monographie « préparations


auriculaires » de la pharmacopée :

 Préparations liquides pour instillation ou pulvérisation auriculaire : elles doivent être


aussi appliquées dans le conduit auditif au moyen d’un tampon imbibé du liquide. Elles
sont généralement conditionnées en récipients multidoses munis d’un dispositif de
distribution approprié facilitant l’administration.
 Préparations liquides pour lavage auriculaires : Certaines sont stériles. Leur pH doit être
égal au pH physiologie pour ne pas irriter la muqueuse auriculaire.
 Tampons auriculaires.
 Poudres auriculaires : elles répondent aux exigences des poudres pour application
cutanée. Elles sont conditionnées dans des récipients qui permettent l’instillation ou
l’insufflation.
 Les préparations auriculaires semi-solides : elles peuvent être appliquées si nécessaire
avec un tampon imbibé.

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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 5 : la posologie des principes actifs


L’activité d’un principe actif est associée à sa toxicité : ces deux notions sont toutes les
deux dépendantes de la quantité (ou dose) de principe actif (exemple : on doit utiliser de
faibles doses pour les plus toxiques).

Il faut donc démontrer qu’un principe actif est actif et non toxique à la dose par lequel
il est employé. Les essais sont d’abord réalisés chez l’animal puis chez l’homme (essais
cliniques).

L’ensemble de ces études va permettre d’une part de déterminer la dose thérapeutique


(ou dose usuelle) : c’est cette dose qu’il est nécessaire d’utilisé pour avoir l’effet thérapeutique.
D’autre part, cela va permettre de déterminer la dose toxique (ou dose maximale) : c’est la
dose qu’il ne faut pas dépasser sinon l’on va voir apparaitre une certaine toxicité, c'est-à-dire
des effets indésirables. L’écart entre les deux doses est défini comme étant la marge
thérapeutique.

I. Les facteurs influençant la posologie :

I.1. La nature du principe actif :

Certains vont agir dans l’ordre du milligramme ou d’autre du gramme.

I.2. La nature de l’affection à traiter :

Exemple : Les doses d’aspirine administrées pour soulager d’un rhumatisme articulaire
aigue peuvent être jusqu’à 10 fois plus élevées que celles pour soulager d’une migraine.

I.3. Les voie d’administration :

Pour de nombreux principes actifs, la dose va varier en fonction de cette voie : en règle
générale, par voie intraveineuse, on administre des doses plus faibles que par voie orale

Exemple : L’amphotericine B (antifungique) est administrée à un adulte par voie orale à


la dose de 0,5 à 1g par prise avec une dose max de 2g /24h. Ce même antifungique par voie
intraveineuse, toujours chez l’adulte, est utilisée à des doses qui varie en 5 et 50mg par prise
avec une dose max de 0,05g /24h

I.4. Les facteurs individuels, propres au malade :

Un même principe actif utilisé au même dose contre une même affection ne manifeste
pas les mêmes effets d’un individu à un autre.

 L’âge : on ne traite pas un adulte et un enfant avec les mêmes doses. De plus, la dose
est ajustée en fonction de l’âge de l’enfant. Sauf nécessité absolu, on n’administre pas
de médicaments au nourrisson de moins de 25jours. A partir de 15ans, les enfants sont
traités avec les mêmes doses que les adultes. Dans certains cas, les doses infantiles sont

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plus élevés que les doses adultes et cela s’explique par la plus grande rapidité du
métabolisme chez l’enfant.

 Le poids : chez l’enfant, c’est un facteur important, c’est pour cela que les doses sont
données en fonction de l’âge des enfants. Pour certains principes actifs, les doses sont
exprimées en grammes de principe actif par kilogrammes d’individu ou par mètre carré
d’individu, c'est-à-dire de surface cutanée. Pour déterminer la surface cutanée, on a
besoin de la taille et du poids de l’individu et on a également besoin d’une table de
correspondance qui figure dans la pharmacopée. L’adulte idéale (100%) a une surface
cutanée de 1m²72. On trace une droite entre la hauteur de la valeur de la taille et la
hauteur de la valeur du poids pour la déterminer.

 La tolérance : elle caractérise la sensibilité du sujet au médicament correspondant.

 Les associations médicamenteuses :

Lorsque deux médicaments dans un même traitement sont associés, il peut y avoir
modification de l’action de l’un des deux ou des deux et dans ce cas, il va falloir modifié la
posologie. Si on prend deux principe actif avec respectivement une activité A et une activité B
et qu’on les administre ensemble, on va avoir une activité C.

Il peut y avoir une synergie, c’est lorsque que l’effet des deux médicaments administrés
simultanément est égal (additive) ou supérieur (renforçatrice, on parle de potentialisation) à la
somme des effets des médicaments administrés individuellement.

On peut au contraire avoir des antagonismes, si un effet d’un médicament s’oppose


partiellement ou totalement à l’effet du second.

L’ensemble des associations est regroupé sous le terme des « interactions


médicamenteuses » (figurent site internet de l’AFFSAPS, dans un tableau à 3 colonnes dont la
première mentionne les substances interactives, la seconde, les risques et la troisième les
conduites à suivre parmi 4 mesures de contraintes décroissantes avec la contre indication
absolue en principe, l’association déconseillée, la précaution d’emploi, l’association à prendre
en compte).

Exemples :

Potentialisation : acyl-acétylsalicylique et anticoagulant : il y a majoration du risque


hémorragique. A forte dose, c’est une contre indication. A faible dose , l’association
déconseillé, (contre indication relative) et si elle est faite, il est nécessaire d’un contrôle du
temps de saignement.

Antagonisme : topiques gastro-intestinaux (sels d’aluminium) diminuent l’absorption des


principes actifs. Avec l’aspirine, il y a une précaution d’emploi : on doit prendre les topiques à
distance (2h de l’aspirine).

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II. Les tableaux de posologie :

Ils figurent à la pharmacopée et sont mis à jour par une publication au journal officiel .

Les doses y sont exprimées en différentes unités :

 Gramme
 Gramme par kg
 Gramme par m²
 UI : pour les antibiotiques
 UI par kg
 UI par m²
 Gouttes : en chiffres romains : à température ambiante, avec un compte goutte
normalisée, XX gouttes d’eau distillée ont un volume de 1ml.

II.1. La posologie adulte :

Le tableau donne le nom des principes actifs (par ordre alphabétique), la voie
d’administration, les doses usuelles par prise et les doses usuelles par 24h, les doses maximales
par prise et les doses max par 24h et enfin les remarques posologiques qui sont généralement
des conseils.

II.2. La posologie infantile :

Le tableau se présente différemment : il donne le nom des principes actif, la voie


d’administration et ensuite, on a uniquement la valeur des doses à répartir sur 24h en fonction
de l’âge des enfants (0-1mois ; 1-30mois ; 30mois-15ans). Il y figure aussi les remarques
posologiques qui peuvent quelque fois contenir les doses maximales à ne pas dépasser. Le
médecin a le droit de dépasser les doses maximales mais il y engage sa responsabilité en le
figurant sur l’ordonnance.

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Initiation à la connaissance du médicament

Chapitre 7 : les formes médicamenteuses


Les excipients confèrent à la forme pharmaceutique une présentation physique, en
masse, volume et consistance.

La forme garantit la biodisponibilité du principe actif, sa bonne conservation et sa


compatibilité physiologique.

La mise à disposition du principe actif varie donc en fonction de la voie


d’administration mais aussi de la forme galénique

Le passage du médicament des membranes ne dépend que des caractères


physicochimiques de la molécule active à condition que l’excipient ne modifie pas les
caractères de la membrane comme par exemple les solvants ou les tensioactifs.

Le choix de la forme va donc obligatoirement prendre en compte les caractéristiques


biopharmaceutiques du principe actif mais aussi de ses caractères organoleptiques (saveur,
couleur etc.). Il faut également prendre en compte les caractères physiques et chimiques du
principe actif comme par exemple la solubilité ou encore son encombrement stérique, sa
salinité à la chaleur, à l’air, à la lumière. Enfin, il faut tenir compte de la tolérance du principe
actif, de son pouvoir irritant, de son risque de sensibilisation.

Il existe donc beaucoup de formes médicamenteuses :

 Les formes unidoses : elles contiennent une quantité de principe actif connue
administrée en une seule fois. Le patient ne mesure pas la quantité de principe actif
mais doit compter le nombre de formes par prise (gélules, sachets, comprimés etc.)
 Les formes multidoses : le patient prélève la dose en mesurant un volume avec une
mesurette, une cuillère, un compte gouttes ou encore des seringues ou des pipettes
graduées (cachets, sirops etc.)

I. Les formes solides :

 Poudres délivrée en tant que telles : elles sont administrées sous leur forme de poudre
ou sont transformées extemporanément en solution ou en suspension.
 Poudres agglomérées.

I.1. Les poudres délivrées en tant que telles:

Elles sont obtenues par broyage suivi d’un tamisage pour avoir une poudre de
granulométrie fine et homogène. Elles sont toutes pesées à la fin des opérations de mise en
forme.

Les poudres composées résultent d’un mélange. Le mélange conditionne la bonne


répartition du principe actif donc conditionne la bonne constance de l’activité du principe actif
donc il est considéré comme une opération critique.

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Ce sont par exemple :

 Les enveloppes non ingérées : paquets (officine) et sachets (industrie).

 Les enveloppes ingérées ou capsules :

 Les cachets : ils sont constitués d’une enveloppe faible de deux cupules en pain azyme
(amidon de riz) digestible donc ils ont une action conventionnelle. La répartition de la
poudre se fait volumétriquement.

 Les capsules à enveloppe dure ou gélule : ils sont mis en forme à la fois en officine et en
industrie. Ils sont faites de gélatine mélangée à de l’eau et de la glycérine. D’autres
excipients peuvent être ajoutés comme les opacifiants, ou des colorants. Elles sont
composés de deux demi capsules (cylindres dont une des extrémités est hémisphérique,
l’autre extrémité sert pour l’emboitement). Il existe plusieurs taille de gélule : chaque
taille est caractérisé par un numéro, donc chaque numéro correspond à un volume de
remplissage (numéro décroissante, volume croissant). Il faut utiliser la taille la plus
petite pour le confort du malade. Si le médecin prescrit un principe actif à 0,4g pendant
20jours (une le matin et une le soir), il faut 40 gélules dont chacune doit contenir 0,4g
de principe actif. Il existe des gélules gastro-résistantes recouvertes elles mêmes d’un
enrobage gastro-résistants ou dont le contenu est modifié pour être gastro-résistant. Il
existe aussi des gélules à libération modifiée.

 Les capsules à enveloppe molle (plutôt pour les liquides)

II.2. Les poudres agglomérées :

Leur volume est plus réduit car un granulé est plus dense que la poudre.

Leur porosité est plus grande ce qui facilité leur mise en solution.

La mise en forme des granulés fait appel à un procédé qui s’appelle la granulation. Elle
peut être sèche par un agent d’adhésion (poudre de gomme) ou humide où la substance
adhésive est alors un liquide comme le sirop de sucre.

L’agglomération est obtenue par compression.

Il existe plusieurs catégories :

 Les granulés non enrobés : ils sont avalés tel quel, dissouts ou à croquer, effervescents
ou non.
 Les granulés enrobés : ils sont gastro-résistants ou à libération modifiée.

Note : Lorsqu’ils contiennent une forte proportion de sucre, on les appelle les
saccharures granulés.

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Exemple des comprimés :

Ce sont des préparations unidoses, de consistance solide, de forme cylindrique aplatie :


c’est la forme la plus utilisée.

Il existe 3 modes de fabrication :

 Direct : le mélange est directement mis dans la machine à comprimés. Le problème


c’est que l’on on doit utiliser des excipients particuliers donc la méthode est peu
utilisée.
 Granulation sèche.
 Granulation humide : la plus utilisée bien que c’est le procédé qui fait intervenir le plus
grand nombre d’opérations.

Chaque méthode se termine par une compression dans une machine à comprimer
(alternative ou rotative). Quelque soit la machine, le principe de fonctionnement et les
éléments qui permettent la compression sont comparables. Une machine à comprimer va être
constituée d’une trémie d’alimentation, à la base on trouve le sabot qui permet le remplissage
de la chambre de compression, ce sabot est animé d’un mouvement horizontal. Le fond de la
chambre de compression est constitué par un poinçon inférieur qui se déplace verticalement.
Le poinçon supérieur a le même mouvement. Le cycle de compression se réalise en 4 temps :

 Le remplissage de la chambre : le poinçon inférieur est en position basse, le poinçon


supérieur est en position haute et le sabot se décale du dessus de la chambre de
compression.
 L’arasage : le poinçon inférieur reste immobile, le poinçon supérieur aussi et le sabot
recule et arase pour enlever l’excès de poudre.
 La compression : le poinçon inférieur reste immobile, seul le poinçon supérieur
descend violemment dans la matrice.
 L’éjection : le poinçon inférieur remonte pour pousser le comprimé, le poinçon
supérieur remonte aussi et le sabot se place au dessus de la chambre pour pousser le
comprimé sur le côté.

Il existe différentes formes de comprimés :

 Les comprimés non enrobés (ou noyaux): Ils sont obtenus directement après
compression sans modifier la forme de la matrice. Ils sont soit de forme simple,
biconvexe, avec chanfrein, gravés, et/ou sécables (chaque moitié de comprimé
comprend la moitié de la dose contenu dans le comprimé de départ). On doit valider la
sécabilité par dosage. Les comprimés comportant une barre de confort peuvent être
coupés mais ceux-ci doivent être intégralement ingérés en une seule prise. Il en existe
des multicouches (couches de principes actifs parallèles avec couches d’excipients pour
obtenir une action séquentielle). En changeant la forme de la matrice et la forme du
poinçon, on peut obtenir des comprimés cylindriques, réservés à d’autres voies
d’administration que la voie orale.
 Les comprimés enrobés : Le noyau est recouvert par une ou plusieurs couches de
différentes substances. Elles protègent le principe actif contre les agents
atmosphériques, contre les sucs gastriques (gastro-résistants), contre la saveur, la
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couleur désagréable (améliore l’observance), conte l’action irritante de certains


principes actifs de la muqueuse gastrique ou permet de mettre en présence deux
principes actifs non compatibles. Ils ne doivent donc pas être cassés sauf s’ils sont
pelliculés. Il existe 3 procédés d’enrobages : la dragéification (méthode la plus
ancienne, nécessite des turbines où les comprimés vont être brassés selon un axe
incliné avec des liquides qui contiennent une forte proportion de sucre et une faible
quantité de gomme, le solvant est ensuite être évaporé par la chaleur), le pelliculage
(enrobage par film, la poudre d’enrobage est très fine de polymères naturelles ou
synthétiques dans un appareil à lit d’air fluidisé = air comprimé ; il s’applique à toutes
les formes de comprimés), à sec par compression (comprimé à double ou triple noyau
dans une machine à comprimer).
 Les comprimés effervescents (non enrobés)
 Les comprimés solubles (non enrobés) : dissout dans l’eau avant administration, on
obtient une solution limpide : leur formule ne peut contenir que des excipients solubles.
 Les comprimés dispersibles (non enrobés) : dispersés dans l’eau avant administration,
on obtient une suspension.
 Les comprimés orodispersibles (non enrobés) : placés dans la bouche où le principe
actif se disperse rapidement avant d’être avalé.
 Les comprimés gastro-résistants (enrobés) : on doit démontrer la résistance en milieu
acide, les comprimés ne doivent pas se désagréger dans l’HCl à 37°C pendant au moins
1h. Cet essai doit également démontrer la désagrégation du comprimé dans un milieu
neutre (tampon phosphate pH=8 à 37°C dans un temps inférieur ou égal à 60min)
 Les comprimés à libération modifiée : enrobés ou non. Avec des excipients spéciaux
et/ou des procédés spéciaux pour modifier la vitesse, le lieu ou le moment de la
libération du principe actif.
 Les comprimés osmotiques : ils ne sont pas dans la monographie comprimé, ils s’en
distinguent par la présence d’un noyau osmotique (chlorure de sodium, magnésium
etc.) où le principe actif est intégré et d’une membrane semi-perméable qui l’enrobe
(polymère insoluble avec un micro-orifice percé au laser donc parfaitement calibré) :
l’eau dissout le principe actif dans la forme, il y a une augmentation de la pression à
l’intérieur et grâce à cette pression, la solution de principe actif peut sortir par l’orifice.
ils font partir des systèmes thérapeutiques ou systèmes réservoirs (le système OROS
libère le principe actif à vitesse constante, indépendante du pH et des liquides du
tractus digestif).
 Lyophilisats oraux : ils ne sont pas obtenus par compression mais par cryodessiccation
(ou lyophilisation = congélation puis sublimation). Les préparations sont le plus souvent
des liquides aqueux. Ils sont placés dans la bouche directement ou dissous ou dispersés
dans de l’eau avant administration.

Note : La forme pilule n’est plus utilisée. En officine, ce sont des petites sphères
administrées par voie orale.

Contrôles des comprimés :

 Ils doivent satisfaire à l’essai d’uniformité des préparations unidoses. Selon la


forme pharmaceutique d’une part et la quantité et la proportion d’autre part, on

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réalise soit l’uniformité de teneur soit la variation de masse. Lorsqu’il y a


autorisation justifiée, on va réaliser l’uniformité de masse des préparations
unidoses ou l’uniformité de teneur des préparations unidoses et ce choix est
fonction de la quantité de principes actifs.
 Essai de désagrégation : sur six comprimés, dans un milieu et pendant un certain
temps qui dépendent de la forme des comprimés, à 37°C quand ils doivent se
dissoudre dans l’organisme sinon dans un bécher à température ambiante s’ils
doivent se désagréger avant l’administration.
 Essai de dissolution
 Essai de résistance à la rupture
 Essai de friabilité : Il permet de prévoir l’usure des comprimés pendant le
transport et le conditionnement. Elle se réalise dans un tambour qui tourne selon
un axe horizontal (25 tours par min). Il est fait sur 10 comprimés dépoussiérés et
pesés. Les comprimés sont projetés du centre du tambour vers les parois
extérieures grâce à une palle curviligne. Après 100 rotations, les comprimés sont
à nouveau dépoussiérés et pesés. La perte de masse maximum autorisée est de
1%.

II. Les formes liquides :

 Facilement absorbées
 Actions rapides
 Mais les inconvénients ne sont pas à négliger : conditionnement lourd, fragile
(problèmes dans les transports), la conservation n’est pas très bonne du fait même que
ce sont des formes liquides.
 Ce sont des émulsions, des suspensions ou des solutions
 Un ou plusieurs principes actifs dissous ou dispersés dans l’excipient suivant la forme
 Préparées par dilution de préparations liquides, obtenus à partir de préparations solides
(comprimés, poudres etc.) ou vendues sous formes de liquide prêt à l’emploi
 Peuvent contenir des conservateurs
 Peuvent contenir des aromatisants et/ou des édulcorants

II.1. Les formes multidoses :

Dans les récipients multidoses, elles nécessitent l’emploi d’un dispositif de mesure. Ils
ont une contenance exprimée en unité de volume (Formules en % m/m, m/V ou V/V).

II.2. Les formes unidoses :

Elles peuvent être contenues dans les capsules à enveloppe molle (en gélatine, plus
épaisse que celle des gélules, auquel on peut rajouter de la glycérine et de l’eau). Ce type de
capsule est faite d’une seule partie (monolithique). Elle peut avoir des formes variées.
Lorsqu’elles sont de forme sphérique, on parle de perle. Le remplissage de ces capsules est un
remplissage volumétrique. Elles ne peuvent pas contenir autres choses que des produits
lipophiles sinon au contact des produits hydrophiles, l’enveloppe se dissout. Elles peuvent
contenir des préparations semi-solides (elles sont dans ce cas considérées comme
conditionnement primaire). Elles peuvent contenir des poudres (rares). Quand les préparations

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à l’intérieur sont liquides, elles font partie intégrante du médicament car elles sont avalées.
Elles peuvent être à délitement classique, gastro-résistantes ou à libération modifiée.

Les formes unidoses peuvent être contenues dans des ampoules. On aura des
préparations soit injectables (peuvent être buvables) ou buvables (ne peuvent être injectables).
Les verres des ampoules buvables doivent être colorés pour éviter toute confusion :
l’étiquetage précise la mention « préparations buvables et non injectables ». Le remplissage est
ampoule est aussi un remplissage volumétrique.

II.3. Les formes liquides des voies parentérales :

Il existe trois formes principales de préparations liquides à usage parentéral : les


préparations injectables, les préparations pour perfusions et les poudres à usage parentéral
(manque les implants = formes solides).

 Préparations injectables : Ce sont des solutions ou des dispersions (émulsions et


suspensions) d’un ou plusieurs principes actifs dans un véhicule approprié. Dans la
mesure du possible, ce véhicule est aqueux mais en cas de nécessité, la monographie
indique les solvants non aqueux appropriés. Les préparations injectables qui se
présentent sous forme de dispersion doivent rester suffisamment stables pour permettre
le prélèvement d’une dose homogène après agitation. On n’utilise pas de conservateurs
pour les préparations intra et rétro-oculaires, si le volume injecté est supérieur à 15mL,
et pour certaines voies d’administration qui donnent accès au liquide céphalo-
rachidien. On peut obtenir une prolongation d’action avec des préparations huileuses
ou des suspensions.
 Préparations pour perfusion : Ce sont des solutions aqueuses ou des émulsions à phase
continue aqueuse. Elles sont apyrogènes et normalement rendues isotoniques au sang.
Elles sont destinées à être administrées en grands volumes (plus de 100mL en général)
et ne doivent pas contenir de conservateurs antimicrobiens.
 Préparations à diluer pour injections ou pour perfusion : certaines préparations peuvent
se présenter sous la forme d’une solution concentrée stérile qui doit être diluée de façon
appropriée avant usage.
 Poudres pour injection ou pour perfusion : Elles peuvent être obtenues par
cryodessiccation. Ce sont des substances solides réparties dans leurs récipients
définitifs. Elles donnent rapidement, après agitation avec le volume prescrit d’un liquide
approprié et stérile, soit une solution limpide et pratiquement exempte de particules ou
une suspension uniforme. Après dissolution ou suspension, elles satisfont aux normes
applicables aux préparations injectables ou aux préparations pour perfusion, selon le
cas.

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Propriétés des préparation pour voies parentérales : Au possible, elles doivent être
indolores au moment de l’administration. Les solutions doivent être obligatoirement être
limpides. Les préparations doivent être neutre, également dans la mesure du possible, mais il
est possible d’injecter des préparations basiques et acides (et cela est vraie aussi pour la voie
intraveineuse) car le sang possède un certain pouvoir tampon. Elles doivent être apyrogènes et
particulièrement pour des volumes supérieures à 15mL. Elles doivent également être stériles.

La stérilisation a pour but de purger une préparation des microorganismes. On utilise


par exemple la filtration stérilisante par des filtres stériles et stérilisants et le filtrat doit être
recueilli dans une enceinte stérile. On peut tuer les microorganismes en utilisant des agents
chimiques particuliers, des rayonnements particuliers ou par la chaleur sèche ou humide. Par la
chaleur humide, l’opération se réalise dans un autoclave : cette méthode est recommandée par
la pharmacopée et dans ce cas on doit chauffer la préparation à 121°C pendant au moins
15min. Sachant que l’élimination des microorganismes se fait selon une loi exponentielle, il est
important de partir d’un milieu le moins pollué possible.

La mise en forme des préparations injectables se fait de trois façons différentes en


fonction de la stabilité du principe actif à la chaleur et de la stabilité du principe actif en
solution aqueuse :

 principe actif stable en solution et stable à la chaleur : dissout dans un solvant >
filtration clarifiante > répartition dans des ampoules ou des flacons type pénicilline >
fermeture étanche (scellage des ampoules et bouchage et sertissage des flacons) >
stérilisation par la chaleur humide en autoclave > étiquetage et conditionnement
secondaire.
 principe actif stable en solution mais instable à la chaleur : dissout dans un solvant >
filtration clarifiante > répartition de la solution en enceinte stérile > fermeture étanche
en enceinte stérile > étiquetage et conditionnement secondaire.
 principe actif instable en solution et instable à la chaleur : dissout dans un solvant >
filtration clarifiante > répartition en enceinte stérile uniquement dans des flacons type
pénicilline > lyophilisation en enceinte stérile > fermeture étanche en enceinte stérile >
étiquetage et conditionnement secondaire en ajoutant des ampoules de solvant stérile.

Conditionnements et fermetures : Les récipients sont donc soit des ampoules ou des
flacons de verre et des flacons ou des poches en matières plastiques ou des seringues pré-
remplies qui sont colorés lorsque le contenu est sensible à la lumière. Sinon, ces récipients sont
constitués de matériaux suffisamment transparents pour permettre la vérification visuelle de
l’aspect du contenu (sauf dans le cas des implants). La fermeture des récipients de préparations
injectables de faible volume doit assurer l’étanchéité, empêcher la pénétration de
microorganismes et de tout autre agent de contamination et permettre habituellement, sans être
enlevée, le prélèvement de tout ou d’une partie du contenu. La fermeture plastique ou en
élastomère présente une résistance et une élasticité adaptée à la pénétration d’une aiguille, en
entrainant aussi peu que possible de fragments. Les fermetures des récipients multidoses sont

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suffisamment élastiques pour garantir l’obturation du passage de l’aiguille dés le retrait de celle-
ci et empêcher la pénétration de contaminants présents dans l’atmosphère.

III. Les formes semi-solides et dispersions :

III.1. Les préparations pour application cutanée :

Elles peuvent avoir une action hémoliante ou protectrice, ce qui dépend du principe
actif et de l’excipient hydrophile ou hydrophobe, mono ou multiphasique. Elles doivent être
stériles sur une peau gravement lésée.

Les additifs :

 conservateurs antimicrobiens lorsque la phase externe est aqueuse ou hydrophile.


 conservateurs antioxydants lorsque la phase externe est huileuse ou lipophile en
particulier pour les huiles végétales.
 agents stabilisants de deux types : tensioactifs ou épaississants.
 agents de pénétration qui favorisent ou qui accélère le passage à travers la peau.

7 catégories définies par la pharmacopée :

 Pommades (une phase unique) :

Hydrophobes :

 excipients : hydrocarbures d’origine minérale, huiles végétales, graisses animales, cires


(on parle de cérats si forte proportion), polyalkylsiloxanes liquides (silicones).
 avantages : forme un revêtement occlusif qui favorise le passage transcutané du
principe actif ; protège la peau en la lubrifiant ; établit l’état d’équilibre du tégument.
 inconvénients : rend la peau grasse et luisante, tache le linge ce qui peut gêner le
patient

Hydrophiles :

 excipients : macrogols qui peuvent ou non être additionnés d’eau ; se liquéfient à la


surface de la peau et absorber les exsudats ; aucun effet occlusif ; effet rafraichissent ;
facilement éliminé par lavage.

Hydrophobes mais absorbants l’eau : même excipients que les hydrophobes mais on leur
ajoute des tensioactifs ou de la lanoline (graisse de laine). Ils sont plus facilement lavables.

 Crèmes : au moins deux phases (émulsions) dont une est dispersés dans l’autre sous
forme de globules – utilisées pour leur capacité à l’étalement :

Lipophiles : laisse à la surface de la peau un film plus ou moins occlusif et lubrifiant, hydratant,
protecteur après évaporation des substances volatiles ; faiblement lavables.

Hydrophiles : évaporation rapide des substances volatiles ; laisse à la surface de la peau un film
plus ou moins occlusif ; plus utilisée ; quand elles ont une consistance liquide, on parle de lait.

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 Gels : liquides gélifiés avec des produits gélifiants appropriés ; transparents ou


translucides ; stériles pour ceux parentérales :

Lipophiles : oléogels : à partir de solutions huileuses de base de paraffine liquide. Il va donc


falloir augmenter la viscosité avec de la silice colloïdale ou des savons d’aluminium ou de
zinc ; non lavable ; film occlusif ; même avantage et même inconvénients que les pommades
hydrophobes.

Hydrophiles : hydrogels : addition de polymères hydrophiles et d’eau et de propylèneglycols ;


rafraichissants ; résidu plus ou moins adhésif non occlusif et lavable qui permet la diffusion du
principe actif à travers le tégument.

 Pâtes : on incorpore aux préparations précédentes une forte proportion de poudre


finement dispersés dans l’excipient.

 Cataplasmes : constitués d’un excipient hydrophile mais rétenteur de chaleur dans


lequel on disperse le principe actif. Ils sont chauffés et étalés en couches épaisses puis
recouvertes d’un pansement.

 Emplâtres médicamenteux et dispositifs cutanées : préparations souples qui contiennent


un ou plusieurs principes actifs collées sur la peau par une bande adhésive, support du
principe actif, étalée en couches minces. Le contact entre les préparations et la peau est
très étroit. Elles doivent être non irritantes. Elles ne doivent pas lésées la peau et la colle
doit être enlevée entièrement. Différences entre les deux : les principes actifs des
emplâtres sont absorbés lentement et ils peuvent être kératolytiques ou protecteurs et
ceux des dispositifs cutanés agissent localement (antiseptiques). De plus, les emplâtres
peuvent être coupés alors que les dispositifs cutanés sont exclusivement utilisés
directement.

Conditionnement (crèmes, gels, pâtes) : dans des tubes en aluminium vernis


intérieurement ou en matières plastiques, pots en officine (mauvaise conservation du fait de la
large ouverture donc fort contact avec l’extérieur). Ils existent des conditionnements unitaires
(sachets).

III.2. Les dispersions :

 Emulsions :

Ce sont des mélanges de deux liquides dont l’un est finement dispersé en globules dans
l’autre (phase interne ou discontinue). L’autre phase est dite continue ou externe. Préparations
eau/huile ou hydrophile/lipophile dont certaines peuvent donner des crèmes hydrophiles ;
Préparations huile/eau ou lipophile/hydrophile dont certaines peuvent donner des crèmes
hydrophiles.

Le problème majeur de l’émulsion, c’est que c’est une préparation


thermodynamiquement instable : le produit final dépend du mode de fabrication, on les
fabrique généralement à chaud grâce au mélangeur. Cela veut dire aussi que l’émulsion est une

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préparation non stable dans le temps, elle va pouvoir se rompre : les globules vont se
regrouper, fusionner et sédimenter et on obtiendra une émulsion déphasée.

Pour la stabiliser, on peut utiliser des agents de surfaces (double polarité qui diminue la
tension entre les deux phases ce qui favorise la mise en émulsion et la stabilise) ou des
épaississants de la phase externe (ils vont retarder la sédimentation des globules).

Loi de stokes : vitesse de sédimentation des globules v = (2/9)gr² d/n : on peut


l’augmenter par l’augmentation de l’accélération donc par centrifugation.

 Suspensions :

Ce sont des mélanges d’un solide finement dispersé dans un liquide (solide insoluble
dans le liquide).

Ils ont le même problème concernant la sédimentation : il faudra donc réduire le rayon
des particules, augmenter la viscosité de la phase continue ou ajouter des électrolytes pour
diminuer la vitesse de sédimentation.

 Aérosols

 Mousses

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