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H Sahel
I. Définition
II. Physiopathologie
La physiopathologie du prurit est complexe. L’histamine est souvent impliquée mais pas
toujours. Cela explique pourquoi les antihistaminiques ne sont pas toujours efficaces. La
substance P, la sérotonine et les prostaglandines (surtout la prostaglandine E2) sont aussi des
médiateurs importants du prurit
III.Diagnostic positif
Le diagnostic de prurit repose sur l’interrogatoire. Il peut être conforté par l’existence de
lésions cutanées non spécifiques secondaires au grattage :
V. Diagnostic étiologique
— le métier
— un dermographisme
Un prurit peut être observé dans de nombreuses dermatoses dont les caractéristiques cliniques
et/ou histologiques des lésions élémentaires font le diagnostic (Tableau 1).
1-Urticaire et dermographisme
L’urticaire est caractérisée par des papules oedémateuses rosées, fugaces, migratrices et
récidivantes. Le dermographisme est une strie urticarienne induite par le grattage. Il est mis en
évidence par le frottement de la peau avec une pointe mousse.
2-Eczéma
3-Ectoparasitoses
Il est classique de dire que le psoriasis n’induit pas de prurit. Cette notion est erronée : le
prurit est présent dans environ 80% des cas.
5-Lichen plan
Il est caractérisé par des papules de couleur brunâtre ou violine, recouvertes de petites stries
blanchâtres en réseau. Ces papules prédominent à la face antérieure des poignets, des avant-
bras, des coudes, des genoux, de la région lombaire, de façon symétrique. L’association à des
lésions muqueuses est possible, en particulier buccales (plaques réticulées endojugales).
La pemphigoïde bulleuse du sujet âgé est caractérisée par un prurit fréquent, souvent sévère,
qui peut précéder les lésions cutanées pseudo-urticariennes et bulleuses.
À l’examen clinique, il n’existe que des lésions cutanées provoquées par le grattage.
1-Affections générales
Les prurits dus à des affections générales sont plus rares que les prurits dermatologiques.
Lorsque le prurit est nu (sans lésion dermatologique étiologique), il est nécessaire de
rechercher une affection générale pouvant être causale (tableau 2). En l’absence de cause
évidente, des examens complémentaires d’orientation seront demandés (Tableau 3).
Cholestase
Prurit possible dans les cholestases intrahépatiques ou extra-hépatiques, avec ou sans ictère.
Les causes de prurit cholestatique les plus fréquemment rencontrées sont l’hépatite C, les
hépatites médicamenteuses et la grossesse.
Prurit rarement révélateur, mais très fréquent chez les malades hémodialysés (l’insuffisance
rénale aiguë ne provoque pas de prurit). Il disparaît après la transplantation rénale et,
occasionnellement, après la dialyse.
Maladies hématologiques
• Lymphomes: tout prurit nu et chronique chez un adulte jeune doit faire évoquer une maladie
de Hodgkin; le prurit y est fréquent, de pronostic défavorable et parallèle à l’évolution de la
maladie.
• Polyglobulie de Vaquez: prurit après un contact avec de l’eau surtout en bain chaud.
• Causes plus rares: leucémie lymphoïde chronique, anémie ferriprive.
Le diabète, la goutte et l’hyperuricémie ne sont pas des causes de prurit diffus. Le diabète est
en revanche volontiers à l’origine de paresthésies.
Médicaments
Face à un prurit isolé, le premier réflexe doit être de rechercher une cause médicamenteuse.
Les mécanismes physiopathologiques sont assez mal connus : cholestase, activation des
mastocytes ou des fibres nerveuses.
Infections
Le prurit est très exceptionnellement d’origine paranéoplasique. Cette cause est trop rare pour
justifier la recherche systématique d’un cancer profond s’il n’y a pas de signes cliniques
d’orientation.
2-Prurit aquagénique
Il survient immédiatement après un contact avec de l’eau quelle que soit sa température, sans
aucune autre manifestation cutanée que le prurit.
3-Autres causes
De nombreuses dermatoses peuvent être responsables d’un prurit localisé, au moins au début
de leur évolution.
Mycoses : Les candidoses ou les dermatophytoses sont habituellement responsables d’un
prurit qui est associé aux lésions spécifiques.
Ectoparasitoses :
o Gale
C-Prurit psychogène
D-Situations particulières
Grossesse
— confirmé par une augmentation des transaminases et/ou des sels biliaires sanguins.
Le prurit « sénile » est fréquent. Ce diagnostic est posé chez un sujet de plus de 70 ans, après
avoir éliminé toutes les autres causes. Il est dû aux modifications physiologiques liées au
vieillissement de la peau et des terminaisons nerveuses. Ce prurit est particulier par son
intensité et son caractère parfois insomniant qui contrastent classiquement avec la discrétion
des lésions cutanées. Il peut être à l’origine d’un retentissement psychique important.
VI. Traitement
A- Traitement étiologique
B- Mesures générales
• Conseils hygiéno-diététiques: limiter les facteurs irritants, les savons parfumés ou acides, le
contact avec la laine (préférer le coton), ne pas porter de vêtements trop serrés; couper les
ongles courts pour réduire les lésions de grattage. Maintenir une bonne hygrométrie ambiante.
C- Traitements locaux
• Les dermocorticoïdes seront utiles pour les lésions provoquées par le grattage mais ne sont
pas recommandés en cas de prurit isolé.
• Les émollients et les savons surgras ou les syndets seront les plus efficaces pour traiter la
xérose (sècheresse) cutanée.
D- Traitements généraux
• L’histamine étant un des principaux médiateurs du prurit, les antihistaminiques sont les
médicaments les plus utilisés. Néanmoins, ils sont partiellement ou totalement inefficaces sur
certains prurits.
Les anti-H1 de première génération sont sédatifs, alors que ceux de deuxième génération ne
le sont pas. Ainsi, ceux de première génération sont particulièrement indiqués en cas de
composante psychogène.
Conclusion Le prurit est le principal signe fonctionnel en dermatologie. Il peut être diffus ou
localisé, dermatologique ou nu. Sa prise en charge doit commencer par la recherche d’une
étiologie, le bilan paraclinique devant être orienté par la clinique. Ensuite, le traitement doit
être étiologique si possible, et sinon symptomatique.
‒ Urticaire et dermographisme
‒ Dermatite atopique
‒ Psoriasis
‒ Lichen plan
‒ Pemphigoide bulleuse
‒ Dermatophytoses
1. Médicaments
2. Cholestase
4. Hémopathie malignes
5. Dysthyroïdies
6. SIDA
7. Carences:
o Martiales
o Vitamines
8. Parasitoses
9. Prurit aquagénique
Tableau 3. Examens complémentaires nécessaires en 1ére intention devant un prurit sans cause
évidente
1. NFS, plaquettes
3. Créatininémie
4. TSH
6. Radiographie du thorax
7. Échographie abdominale