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LES URTICAIRES

Pr Nada ZIZI

2023-2024
PLAN
I-INTRODUCTION
II-EPIDEMIOLOGIE
III-PHYSIOPATHOLOGIE
IV-CLINIQUE : ASPECT TYPIQUE
FORMES CLINIQUES
V-PARACLINIQUE
VI-DIAGNOSTIC POSITIF
VII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VIII-ETIOLOGIE
IX-TRAITEMENT
CONCLUSION
Objectifs:

-Connaître les tableaux cliniques des urticaires.

-Identifier les signes de gravité et les complications.

-Connaître les causes des urticaires aigues et


chroniques.

-Savoir les principes thérapeutiques.


I-INTRODUCTION:
Du latin urtica ortie

Dermatose inflammatoire fréquente

Papule érythémateuse, œdémateuse,


prurigineuse++ , fugace et migratrice et/ou
induration douloureuse.

Diagnostic facile: interrogatoire + examen clinique

Causes multiples.
INTERET
Fréquence

Difficulté du diagnostic étiologique

U. aigue : risque potentiel choc anaphylactique

U. chronique : difficulté prise en charge impact


sur qualité de vie

Retentissement psychologique, socio professionnel


important
II-EPIDEMIOLOGIE:
U. AIGUE:

Incidence: 15 %

Sex-ratio ≈1 avec légère prédominance féminine

U. CHRONIQUE:

Taux d'urticaire dite idiopathique: 10 à 50 %


Service de dermatologie CHU Med VI
Oujda:
• Fréquence de consultation 8,6%

• En 2022: 28 cas.

• Moyenne d'âge 38,6 +/- 19 ans avec des


extrêmes entre 3 et 81 ans

• Sexe Femme 94,5% versus hommes 5,5%


III-PHYSIOPATHOLOGIE:

• Phénomène clé: dégranulation des mastocytes avec libération de

leur contenu (Histamine: médiateur vasoactif..)→ Lésions cutanées.


III-PHYSIOPATHOLOGIE:
IV-CLINIQUE:
A-TDD : aspect typique : urticaire superficielle:
Éruption monomorphe, fugace, migratrice et prurigineuse.

Papules confluants en plaques bien délimitées, érythémato-


oedémateuses, à contours arrondis ou polycycliques.

Taille variable

Nombre variable
IV-CLINIQUE:
Palpation: surface lisse, de consistance élastique

Prurit: constant.

Chaque élément apparaît soudainement, persiste qqs min ou


qqs h (<24h) et disparaît sans laisser de cicatrices.

Age différent: lésions affaissées, nouvelles dans d’autres régions.


IV-CLINIQUE:
B-Formes cliniques:
1-Œdème de Quincke ou Angiœdème:

Dans les zones où le tissu sous-cutané est lâche, œdème superficiel


dermique et hypodermique.

Tuméfaction ferme, pâle, blanc rosé souvent importante, persistante

Sensation de tension davantage que de prurit

Angiœdème de l'extrémité céphalique: craindre et rechercher une


participation pharyngo-laryngée, potentiellement létale.
IV-CLINIQUE:

2-Formes graves: réaction anaphylactique:

Troubles cardio-vasculaires

Troubles respiratoires

Troubles digestifs

Troubles neurologiques
IV-CLINIQUE:
3- Vascularites urticariennes (urticaire + vascularite)

Caractéristiques inhabituelles de l'éruption:


Fixité des plaques (> 24 heures),
Aspect purpurique,
Lésions douloureuses plus que prurigineuses,
Association à un état fébrile, symptomatologie articulaire ou
digestive.
IV-CLINIQUE:
4-F. selon l’évolution:
U. aigue: Une ou plusieurs crises d’urticaire durant quelques
minutes à quelques heures, ne dépassent pas 6 sem.

U. aigue récidivante : U. aigue se répétant avec des intervalles


libres de quelques semaines à plusieurs mois.

U. chronique : U. évoluant >6 semaines, avec poussées


quotidiennes ou quasi- quotidiennes.
IV-CLINIQUE:
• Individualisation de 2 types d’urticaires
chroniques, parfois associés :
— urticaires chroniques inductibles (10—15 %),
provoquées par un stimulus, reproductibles et ne
se produisant qu’en présence de celui-ci.
— urticaire chronique spontanée (85—90 %),
apparition « spontanée » ou favorisée par stimulus
différents en fonction des poussées : médicaments,
infections, stress, . .
V-PARACLINIQUE:
• Urticaire aigue:
Pas de bilan systématique.
En cas de suspicion d’une cause allergique, bilan allergologique
orienté par l’interrogatoire.

• Urticaire chronique:
Pas de bilan systématique.
→En fonctions des signes cliniques d’orientation:
-Explorations allergologiques.
-Tests physiques : dermographisme, à la pression, à la chaleur, à
la vibration, au froid, phototests…
VI-DIAGNOSTIC POSITIF:
Habituellement facile si éruption typique: papule
érythémato-oedémateuse, fugace, migratrice
et prurigineuse ou angioedème.

Atypique : biopsie cutanée: œdème dermique,


dilatation vasculaire, discret infiltrat
péricapillaire sans vascularite.
VII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
A-URTICAIRE SUPERFICIELLE:

Pemphigoïde bulleuse.

Érysipèle.

Exanthème maculo-papuleux.

Érythème pudique.

Flushs.
VII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

B-OEDEME DE QUINCKE:

Eczéma de contact du visage : Œdème important, prurit,


vésicules, suintement.

Dermite d’irritation
VIII-ETIOLOGIE:
A-Causes fréquentes:
1- U. alimentaire:

• Poissons, coquillages, crustacés


• Charcuterie
• Blanc d’oeuf
• Légumes: tomate, épinard, petits pois, choux
• Fruits : banane, fraises, agrumes, noix, noisettes,
cacahuètes
• Fromages fermentés
• Chocolat et cacao
• Boissons alcoolisées.
VIII-ETIOLOGIE:
2-U. Médicamenteuse :

ATB (pénicillines, sulfamides),


Analgésiques et antipyrétiques (aspirine),
Anesthésiques,
AINS,
Sérums,
Vaccins…
Excipients ou conservateurs (sulfites).
VIII-ETIOLOGIE:
3-U. et pneumallergènes :
Pollens et allergènes non polliniques
(acariens, poils d’animaux..) rarement
responsables.
VIII-ETIOLOGIE:
4- U. après piqûre d’hyménoptères :

Venins d’abeilles, de guêpes


VIII-ETIOLOGIE:
5- U. et Maladies Infectieuses :

Infection virale : hépatite A,B,C , rougeole, varicelle, rubéole,


infections à Coxsackie.

Infection bactérienne: syphilis IIaire, Mycoplasma pneumoniae,


streptocoque

Infection fongique : dermatophytie, candidose ou moisissures

Infection parasitaire: Toutes parasitoses.


VIII-ETIOLOGIE:
6- U. de contact :

Éruption urticarienne survenant < 30 min après mise en contact

peau/muqueuses avec agent organique ou chimique.


VIII-ETIOLOGIE:
B-U. Physiques: Urticaires chroniques inductibles
a-Dermographisme:
Apparition d’un érythème prurigineux, centré par un œdème blanc,
sur les sites de pression, de stimulation mécanique et de
frottement appuyé ou de grattage de la peau.
VIII-ETIOLOGIE:
b-Urticaire retardée à la pression:

Œdème ferme, douloureux, localisé au site d’application d’une


pression forte et prolongée.

Plantes des pieds, épaules, fesses ...


VIII-ETIOLOGIE:
c- U. cholinergique:

Papules punctiformes, 1 à 5 mm, entourées


d’un halo érythémateux.
- Après un effort physique.
VIII-ETIOLOGIE:
d- U. à la chaleur:

Source de chaleur (eau, objet, aliment)


VIII-ETIOLOGIE:
e- U. au froid:
Contact avec un objet froid, exposition à l’air froid,

ingestion de boissons ou d’aliments froids


VIII-ETIOLOGIE:
f- U. aquagénique:

Rare, se déclenche lors du contact avec l’eau.


VIII-ETIOLOGIE:
g-Urticaire solaire:

Régions exposées aux UV.

Prurit dans les secondes qui suivent l’exposition puis urticaire


dans les 3 min.
VIII-ETIOLOGIE:
C-Causes rares:

Dysthyroïdies

U. Adrénergique :

Après un stress émotionnel.


VIII-ETIOLOGIE:

D- U. IDIOPATHIQUE: 30 à 70%.
IX-TRAITEMENT:
A- BUTS:

-Pallier à l’urgence vitale.

-Traiter la poussée.

-Supprimer le facteur déclenchant ou aggravant.

-Améliorer la qualité de vie.


IX-TRAITEMENT:
B- Moyens :
Antihistaminiques anti-H1 (1ère , 2ème et 3 ème génération)

Antihistaminiques anti-H2

Adrénaline

Corticoïdes

Anti leucotriènes

Biothérapie: Omalizumab

Autres

+ PEC psychologique
IX-TRAITEMENT:
1- Antihistaminiques anti-H1 (1èregénération):
- Hydroxyzine: ATARAX®

2- Antihistaminiques anti-H1 (2èmegénération):


- Cétirizine : ZYRTEC®/ VIRLIX®

3- Antihistaminiques anti-H1 (3èmegénération):


- Desloratadine: Aérius®
IX-TRAITEMENT:
• CI des anti H1 :

-Hypersensibilité connue

-Glaucome.

-Adénome de prostate.
IX-TRAITEMENT:
2- Antihistaminiques anti-H2 : n’ont plus de
place.

Ranitidine: AZANTAC*

Cimétidine: TAGAMET*

CI :Hypersensibilité, Grossesse 1er


trimestre, Allaitement
IX-TRAITEMENT:
3- Adrénaline :
Injectable ou en inhalation

4- Corticoïdes :

Leur utilisation dans l’urticaire est


toujours discutée.
IX-TRAITEMENT:
5- Antidépresseurs: Doxépine (quitaxon*)

Action positive sur l’urticaire chronique, à fortiori,


lorsqu’il existe une composante anxio-dépressive.
IX-TRAITEMENT:
6-Autres:

• Anti-leucotriènes: Montelukast

• Biothérapie: Omalizumab
IX-TRAITEMENT:

Prise en charge psychologique


IX-TRAITEMENT:
C- Indications:
1-U. aigue:
a-Choc anaphylactique ou œdème de Quincke dyspnéisant:

Hospitalisation
Mise en condition
Libération des VAS, masque à O2
Intubation ou trachéotomie
Surélévation des membres, Remplissage

Adrénaline
Anti-H1 injectables.
IX-TRAITEMENT:
Corticothérapie discutée

Ventoline : si bronchospasme

Carte d’allergie avec mention du choc remise au patient


IX-TRAITEMENT:
b-Œdème de Quincke sans signes de gravité:

-Corticoïdes par voie orale ou injectable--


-Anti-H1 inj ou per os

-Supprimer la cause déclenchante

c-Urticaire superficielle :
-Supprimer la cause déclenchante

-Anti H1
IX-TRAITEMENT:
2-U. chronique :
-Supprimer la cause déclenchante.

-Prise en charge psychologique.

-Antihistaminiques anti-H1: jusqu’à 4 cp. Erlus par exemple.

- U liée au stress: Antidépresseurs.


IX-TRAITEMENT:
3- Urticaire chronique résistante aux
traitements:

Biothérapie: Omalizumab
CONCLUSION
-Motif fréquent de consultation

-Lésion élémentaire : papule œdémateuse,


prurigineuse, fugace et migratrice.

- L'urticaire aiguë: épisode unique, ne nécessite


aucune exploration biologique complémentaire.

-Urticaire aigue : Œdème de Quincke et pronostic


vital.

-Urticaire chronique : Diagnostic étiologique difficile.

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