Vous êtes sur la page 1sur 6

Les urticaires :

I- Introduction :

1- Définition : Dermatose inflammatoire érythémato-papuleuse prurigineuse, fugace.

2- Généralités :

- Fréquente ++ : 20% de la population mondiale fera un épisode dans sa vie; souvent bénigne

- Diagnostic + facile, mais étiologique compliqué (causes multiples et intriquées) ++

- Peut être superficiel ou profond :

Urticaire superficiel Urticaire profond

- Clinique : Œdème dermique + Prurit Clinique :


- Peut-être aigu ou chronique :
Œdème de Quincke + Dermo-hypodermique
Urticaire aigue (majorité des cas, durée <6sem) : éruption + Tension douloureuse
persiste de quelques heures à quelques jours ;
Urticaire chronique (rare, durée >6 sem) : présente au
moins 6 semaines d'affilée.

II- Physiopathologie :

Urticaire = œdème dermique ou dermo-hypodermique du à des médiateurs (libérés par des cellules,
le plasma, les structures nerveuses ou certains aliments) :

- Histamine +++ principalement

- Autres : prostaglandines, leucotriènes, sérotonine, tyramine….

NB: histamine et tyramine = aliments)

2 mécanismes :

Immunologique: Activation mastocytes  HS type I (IgE allergène )  dégranulation Mastocytaire


 HS II  Libération anaphylatoxines (C3a; C5a)

Non immunologique ou Pharmacologique (par libération d’histamine, cholinergique) : Fraise, blanc


œuf, curare, opiacés, AINS, PCI; physique ()

III- Diagnostic positif :

1- Clinique : Plusieurs formes cliniques ++

a- Formes topographique :
Urticaire superficiel Urticaire profond

- Clinique : Papules, plaques érythémateuses / rosées, à Clinique :


bords nets + Prurit + Œdème * Angio-œdème hypodermique (Œdème de Quinke)
* Peau, muqueuses, devenant plus boursouflées ou
- Sont fugaces < 24h, migratrices, et prurigineuses œdémateuses et la rougeur est estompée
* Tuméfaction ferme, ni érythémateuse ni
- Nombre, taille, et forme variables prurigineuse
* Tension douloureuse
* Signes de gravité : Dysphonie, hyper salivation 
Nb : Si absentes  interrogatoire pose le diagnostic asphyxie voire choc anaphylactique
rétrospectif.

EV° : + longue, conditionnée par l'atteinte oro-laryngée


(pronostic mis en jeu ++)

b- Formes morphologiques :

- Figurées: guérison centrale , extension centrifuge

- Arciformes ,cercles ,arabesques…..

- Vésiculo-bulleuses : rares si œdème intense

- Micropapuleuses

c- Formes évolutives :

Urticaire aigue (90% cas) Urticaire chronique (10%)

- Durée <6sem : éruption persiste de quelques heures à - Présente au moins 6 semaines d'affilée
quelques jours - Réaliser systématiquement : NFS et CRP
- Eruption unique, rapide , résolutif médicaments, - Si Urticaire chronique avec Sd inflammatoire persistant
aliments +++ ou avec vasculite (urticaire fixe)  Doser
secondairement protéinurie, hématurie, TSH, AC anti-
thyroidiens, EPP, compléemnt, sérologie HVB et HVC

Nb : Urticaire peut être aussi récidivante = interv. libre long avec une évolution en poussées

d- Formes avec manifestations associées : Fièvre, douleurs abdominales, et arthralgies (si


étendues)

2- Examens complémentaires :

Tests in vitro: IgE spécifiques


Tests in vivo : Épi cutanés, prick tests ou de réintroduction en milieu hospitalier

IV- Diagnostic différentiel :

1- Œdème de Quinke :

- Eczéma aigu : prurit - Dermatomyosite : faiblesse musculaire

- Erysipèle : syndrome infectieux(s i) - Staphylococcie maligne de la face : Fur.(s i)

- Piqûre d’insecte : prurit - Zona ophtalmique : douleur ; front

2- Urticaire commune :

- Pemphigoïde : placards fixes - Exanthème maculo-papuleux : toxidermie ,


viroses …
- Érythème polymorphe: cocardes
V- Etiologies :

A suspecter surtout chez le jeune adulte. Procéder à la méthode des 5 i :

Produits Ingérés (courants): aliments, add, Infections


ATB
Troubles Internes: thyroïde, LES…..
Produits Inhalés : poussière, plume, pollen

Produits Injectés : médicaments ; piqûre ;


morsure
1- Iatrogène :

- Urticaire aigue +++

- Tout, quelque soit la voie d’administration, mais les principaux restent : B-lactamines,
Anesthésiques (curare) , AINS, Acide acétylsalicylique; IEC, Produits de contraste iodés, Sérums, et
Vaccins

2- Aliments :

Qui contiennent Histamine : poissons, fromage fermenté, tomates choucroute, boissons


fermentées

Histamino-libérateurs : crustacés, chocolat, alcool, œufs ,céleri, kiwi, fraises,

Autres : Additif, conservateurs, conserves, charcuterie, arachide, soja, sésame, lait, blé, noisettes…

 Doser IgE, Prick-tests, réintroduction

Nb : Les aliments les plus fréquemment en cause chez le nourrisson et le jeune enfant sont ++ :
arachide, fruits à coques, œufs, et lait de vache

Chez l'adulte, c'est plutôt : fruits de mer, poissons, fruits à coques et fruits à noyaux.
3- Urticaire de contact : Fréquente

Immunologique : latex, aliments, médicaments (professionnels)

Non immunologique : orties, méduses, chenilles processionnaires

4- Urticaire physique :

- Le dermographisme - Urticaire au froid

- Urticaire retardé à la pression - Urticaire aquagénique : -- » hydrocution+++

- Urticaire cholinergique : chaleur, sudation, - Urticaire solaire : rare


émotion, effort

5- Urticaires infectieuses :

- Viroses : HVB , MNI , CMV…

- Parasitaires : giardiase , ascaridiase…

- Foyer infectieux : dentaire, sinus…

6- Urticaires d'environnement :

- Hyménoptères (abeilles+++) : fréquente ++

- Pneumallergènes (poussières, plumes, poils, pollens) souvent avec des signes oculaires et
respiratoires

 IgE spécifique+ Prick-test pour poser le diag +

7- Idiopathique : Plus de 50% des urticaires chroniques ++

VI- Traitement :

1- Moyens thérapeutiques :

a- Traitement étiologique : Eviction de l'agent causal

b- Tt symptomatique :
Médicaments qui
diminuent la synthèse Anti- G1 Exples : Dexchlorphéniramine ou Hydroxyzine
de l'histamine ou histaminiques CI : Gmaucome et Adénome de la prostate
bloquent ses effets
(Anti-H1) Exples: Cétirizine ou Lévocétirizine
G2 CI : Enfant de moins de 2 ans et Grossesse
(antihistaminique sédatifs sont déconseillés lors du
premier trimestre, mais les anti-H1 non sédatifs tel que la
cétirizine ne sont pas CI)

Anti-H2 En association avec anti-H1, pour traiter l'urticaire chronique rebelle

Anti-
dépresseurs Urticaire psychiques
tricycliques
- Kétotifène
Médicaments qui - Cromoglicate disodique
bloquent la libération - Corticoïdes + anti-H1 pendant qlq jours
des mastocytes Nb : régime alim. + éviter les médicaments suspects , et les conserves
NB : JAMAIS Corticoïdes au cours des U. Chroniques

Nb : La quantité d'anti-H1 ingérée via le lait, est le plus souvent très faible  allaitement sans
danger

2- Indications :

 Urticaire aigue superficielle isolée :

- Anti H1 per os ou parentérale, pendant 1 à 2 semaine

- Arrêt de l’allergène présumé.

 Urticaire chronique ou récidivante idiopathique :

- Anti-H1: < 3mois

- Si échec (4 sem) : augmenter posologie ou associer antiH1 + antiH2

- Hydroxyzine: Urticaire cholinergique

- Dermographisme ++ : Anti-H1 +/- anti-H2 + années

 Œdème de Quincke: ++++

 Adrénaline : pour les formes graves

- Gêne laryngée : adrénaline aérosol

- Dyspnée (Œdème glottique): Adrénaline en s/c toutes les 15 min ( 0,25 à 1mg) sous surveillance(
TA , ECG) + Oxygénothérapie
NB : hospitalisation en réanimation ++++

 Corticoïdes injectables : Célestène ou Solumédrol


 Anti H1

 Choc anaphylactique :

- Adrénaline : s/c: (0,25- 1mg) ; ou IV lente: (0,25 -1 mg) dans 10 cc de sérum physiologique

- Remplissage vasculaire, O2, intubation

Vous aimerez peut-être aussi