Vous êtes sur la page 1sur 4

Toxidermies :

I- Introduction :
1- Définition ++ : Manifestations cutanées résultant de l'administration d'un produit pharmaceutique (pas
que les médic) dans un but thérapeutique, préventif ou diagnostic.
2- Généralités :
- Fréquence: 10% hospitalisés  Hôpital cheikh Zaid: 31 cas ( Janv 2015- 2022); 55 % DRESS / allopurinol
++, 1 Lyell /nigelle;
- Les toxidermies représentent 25 à 35% des effets secondaires généraux. Dont 1/4 à 1/3 = sévères
- En cas de toxidermie, il faut notifier le CMPV  Rabat 35% notification au CMPV en 10ans
- Touche plus l'adulte que l'enfant ++
- Diversité clinique, pouvant aller d'un simple prurit à un Sd de Lyell  d’où une identification difficile
II- Classification des toxidermies :
1- Hypersensibilités immédiates :
a- Non graves : Urticaire qui dure quelques minutes ou heures, avec b- Graves : urticaire profonde ou
risque d'angio œdème de Quinke et choc anaphylactique. Œdème de Quincke et choc
anaphylactique
Urticaire AIGUE «banale »: pénicilline, aspirine, AINS ,produits de
contraste iodés;

2- Hypersensibilité retardée :
a- Non graves : b- Graves :
 T. érythémateuses (exanthème maculo-  DRESS : Sd d'hypersensibilité médicamenteuse
papuleux) Forme habituelle (bénigne) (Drug Reaction with
Eosinophilia and Systemic Symptoms)
à retenir car très freq +++
formes graves et rares ++
prb dc differentiel ac les viroses surtt chez l enfant,
Début : 2 à 6 semaines (tardif)
mais aussi adulte (VIH syphilis)
Clinique :
Durée : de 4 à 14 j, avec survenue des macules ou papules
* Eruption étendue, à type d'érythrodermie infiltrée
érythémateuse le J9 . érythème du 9 ème J +++
et œdème du visage
* Prurit féroce
Siège : Tronc ou racine, mais peut s'étendre
* Fièvre et ADP diffuses
* Atteinte viscérale (foie, poumon, rein, cœur)
Polymorphes : +++ QE
Biologie : Hyperéosinophilie (> 1500) ++ et lymphocytose
 Morbiliforme = macules nettement visibles isolées Evolution : Régression lente (pls semaines), avec un risque
ac intervalles de peau saine, de 5 à 10 % de décès  Hospitalisation obligatoire
 Scaralatiniforme = vastes nappes d'érythème Médicaments causaux : allopurinol, Anti-comitiaux, AINS,
continu confluant sans intervalles de peau saine sulfamides, IEC, minocycline, antibacillaires, dapsone,
 infection bact streptococcique qui cx une angine mal terbinafine …
traitée freq chez enfant ac erytheme descendant fébrile
SANS intervalle de peau saine ++ ac langue framboisée = ---------------------------------------------------------------------------------
RARE
 PEAG : Pustulose exanthématique aigue
 et Roséoliforme = macules très pales
généralisée
Clinique :
Début : Brutal et fébrile
* Macules ou papules oedémateuses, arciformes,
Clinique : Survenue en 1 à 4j, d'un érythème diffus (aspect
purpuriques …
de nappe scarlatiniforme), couvert de pustules superficielles
* Prurit ++ et Fièvre (1/3)
stériles amicrobiennes dont la taille est < 1-2 mm, et à
* Chéilite squameuse ou fissures scrotales
contenu lactescent (= desquamation diffuse) .
* Jamais d'atteinte muqueuse
Dc différentiel : psoriasis pustuleux
* Fine desquamation au bout d'une semaine
Diagnostics différentiels : Maladies infectieuses ++
* Eléments en faveur de l'infection : notion de  Sd de Stevens Johnson et Sd de Lyell (=
contage, Sd infectieux, atteinte muqueuse nécrolyse épidermique toxique NET)
(énanthème) et une éruption monomorphe Formes de toxidermies les plus graves ++
* Causes infectieuses les + frqte chez enfant : Distinction entre SJS et Sd Lyell : la surface nécrosée ++
Rougeole, rubéole, exanthème subit, scarlatine S< 10% : SSJ ––– S> 30% : SD Lyell ––– Entre 10 et 30 % :
mégalérythème et Kawasaki Transition entre SSJ et Lyell
Chez l'adulte : MNI, ricketsioses, syphilis Clinique :
secondaire (grde simulatrice : roseoliforme ou * Bulles disséminées par nécrose épidermique
morbilliforme mais jamais scarlanitiforme), Primo * Signes généraux : AEG, polypnée, hypoxémie,
infection VIH (morbiliforme), CMV et HB leucopénie, anémie et Tr. électrolytiques
 Photosensibilité : Nb : Dans le Lyell, présence de décollements en vastes
Définition : Réactions cutanées exagérées et/ou anormales lambeaux qui mettent à nu le derme rouge vif et suintant
à la lumière (aspect de linge mouillé fripé) ++
Risque vital <1%
Début : quelques heures à quelques jours après exposition Evolution : nécrose épidermique ac décollement expose au
solaire, même minime risque de déperdition + infection
Distinguer ++ : Photo-toxicité et Photo-allergie Mort par sepsis et défaillance multi-viscérale dans 5% pour
Photo-toxicité Photo-allergie SSJ; et 30% pour Lyell
Siège : zones découvertes, par Séquelles : Dyschromie et Troubles oculaires
effet direct de l'absorption de Réaction : 10 J après par survenue de température, brulures
l'énergie lumineuse par les Eczéma aux zones oculaires, pharyngite et éruption érythémateuse.
médicaments découvertes puis
couvertes (par Signes caractéristiques ++ : Erosions muqueuses + Bulles +
Clinique : Aspect de super coups réactions Nikolski (+) + Lambeaux épidermiques
de soleil + Bulles étendues immunitaires) Nb : Signe de Nikolsky = décollement provoqué par le
(mains et jambes) + Onycholyse frottement cutané en peau saine  oriente vers une
distale composante intra-épidermique (pemphigus, syndrome de
Médicaments causaux : Cyclines (surtt minocycline), Lyell).
amiodarone, Phénothiaizne, thiazidiques, sulfamides, Diagnostic différentiel :
griséofulvine et quinolones SJS Sd Lyell/ NET
Diagnostic différentiel : impasse
* Photosensibilité endogène : métabolique Erythème polymorphe - Epidermolyse
(porphyries) , lupus érythémateux, et idiopathiques majeur ++ : staphylococcique
(allergies solaires ) - Cocardes cutanées - Dermatose bulleuse auto-
* Photosensibilité de contact : plantes, parfums et atypiques arcales immune
topiques - Erosions muqueuses - Brûlures
 Erythème pigmenté fixe : Cause exclusivement - Caractère récidivant +++
médicamenteuse +++ 100% - Cause : herpès et
Délai : < ou = à 48h mycoplasme
Clinique :
* 1 à 10 plaques érythémateuses, arrondies,
doulourueses et infiltrées (érythème)
* Bulle +/-
* Plaques pigmentées, de couleur brune ardoise
NB : Réintroduction de l'agent causal  récidive au niveau
du même site (d'où appellation Fixe)
3- Autres toxidermies : Impasse
Notamment : Purpura, l'exacerbation d'une dermatose commune, les maladies induites et les toxidermies
du sujet VIH+
Déclenchement ou exacerbation d'une dermatose :
- Acné : B6, B12, corticoïdes, androgènes, izoniazide, rifampicine, phénobarbital, ciclosporine
- Psoriasis : ALIBIS Corticoïdes, IEC, APS, lithium, sels d'or, AINS et B-bloquants
- porphyries
Maladies auto-immunes induites (déclenchement en des mois voire années) : Pemphigus, lupus
érythémateux, dermatomyosite, sclérodermie
Toxidermie chez les séropositifs pr VIH : Accidents cutanés 60-70% = VIH favorise réactions  tt les viroses
favorisent les toxidermies
Troubles de la pigmentation : Hyperchromie (APS, busulfan et contraceptifs) et Hypochromie (Hyquinone et
phénol )
Troubles phanères :
Alopécies Hypertrichose Onycholyse
Héparine, anti-mitotique, Ciclosporine, androgènes et Cyclines, quinolone et anti-
œstrogène et rétinoides minoxydil mitotique

III- Diagnostic de gravité :


Les facteurs de gravité sémiologiques sont : angio Œdème de Quinke, PEAG, SSJ, Lyell, diffusion de
l'érythème, dissémination cutanéo-muqueuse
Erosions muq et Nikolski +  ns orientent vers SSJ, LYELL
-Parfois Toxi. Initialement bénigne (L* ERYTHEM.) évolue vers➔F. grave
 Hospitaliser et arrêt du médicament causal

IV- Diagnostic étiologique : imputabilité


1- Investigation chronologique : 2 critères
Délai évocateur +++ :
Urticaire Quelques minutes ou heures
Photosensibilité En terme d'heures et notion d'exposition aux UV
EP fixe 48 h
PEAG 48 h
Exanthème 4 à 12 J (classiquement le 9ème J)
SSJ et Lyell 7 à 21 J
DRESS 2 à 6 semaines

Evolution :
* Amélioration après arrêt ou Aggravation si poursuite
* Réintroduction : donne une récidive (rarement réalisée ++)
2- Investigation sémiologique :
Clinique caractéristique : EPF, SSJ, Lyell et PEAG
Facteurs favorisants : Connectivites, viroses (VIH++), Sd grippal et l'automédication (surtout au maroc)

3- Investigation extrinsèque : Connaître les médicaments inducteurs les plus fréquents ++


- B-lactamine - Sulfamides - Sels d'or
- AINS, anti comitiaux - IEC - Produit de contraste iodés
- Allopurinol - Sérums - Vaccins
V- Traitement :
1- Arrêt des médicaments suspects ++ : seul ttt efficace, leur réintroduction est alors interdite ++
2- Anti-H1 : si Urticaire ou Prurit
3- Corticoïdes : rôle préventif en association, notamment si : produits iodés, DRESS, urticaire aigu surtt
Œdème de Quinke
4- Désensibilisation :
- Per os ou IV doses faibles
doublés (15-20mn) = dose thérapeutique
- Risques : Urticaire et choc anaphylactique
5- Prévention des réactions aux produits de contraste : Corticoides + Anti-H1 + Anti-H2
6- Déclaration : instance de pharmacovigilance

Conclusion
-Effets II fréquents
-Divers aspects cliniques
-signes de gravité d.é recherchés ++
- Une fois diagnostiquées, toxidermies déclarées et médicaments interdits

Vous aimerez peut-être aussi