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SOINS INFIRMIERS EN DERMATOLOGIE EIDE3:

OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE :

A la fin de cet enseignement, l’apprenant doit être capable de :

Objectif général :

Administrer les soins aux clients atteints des pathologies de la peau.

Objectifs spécifiques :

-Définir les dermatoses, leurs signes et symptômes ;

-Différencier les pathologies dermatologiques courantes ;

- Appliquer les thérapeutiques inhérentes à chaque dermatose en tenant compte de la


pharmacologie clinique.

 Dermatologie :

Spécialité médicale consacrée aux maladies de la peau et à leurs traitements.

RAPPEL SUR LA STRUCTURE ET LES ROLES DE LA PEAU

La peau constitue l’organe le plus grand du corps humain : elle représente 16% de son poids
total. Composée de plusieurs couches de tissus, elle forme une barrière de protection de
l’organisme contre le milieu extérieur, c’est notre première et meilleure défense contre le
froid, la chaleur, la déshydratation et le rayonnement, pressions, chocs et égratignures . La
peau joue d’autres rôles essentiels pour notre santé et notre bien être :

Régulation de la température ; contrôle des sensations ; régénération (cicatrisation) ; source


d’énergie

Du point de vue chimique, la peau comprend en moyenne :

70% d’eau ; 27.5% de protéines ; 2% de matières grasses ; 0.5% de sels minéraux et oligo
éléments.

Elle est constituée de trois couches de tissus :

L’épiderme, la couche superficielle, le derme, couche intermédiaire et l’hypoderme, couche


profonde

I-SEMIOLOGIE :

Eruption : Modification soudaine de la peau et des muqueuses. Le plus souvent sous forme
d’érythème (rougeur), de vésicules, de bulles, les éruptions sont le signe d’une maladie
infectieuse, d’une allergie ou d’intoxication.

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Fièvre : Elévation de la température du corps au- dessus de la normale (hyperthermie),
accompagnée d’un malaise général et de divers symptômes.

Douleur : Souffrance perçue dans une partie quelconque du corps et ressentie de façon
pénible.

Œdème : Infiltration de liquide dans les tissus de l’organisme, et particulièrement dans les
tissus conjonctifs.

Ecoulement : Issue anormale d’un liquide hors d’une cavité naturelle.

Ulcération : Lésion superficielle intéressant le revêtement cutané ou muqueux, dont elle


interrompt la continuité.

II-PATHOLOGIES :

2-1 La gale :

C’est une affection de la peau, due à un parasite acarien : sarcoptes scabiei, la gale humaine
est très contagieuse ; sa transmission est interhumaine, mais peut se faire par la literie et les
vêtements.

Le traitement sera tout d’abord celui des surinfections, puis, après un bain et un savonnage
soigneux. Toute la famille sera traitée. Une hygiène ultérieure scrupuleuse sera recommandée,
tant corporelle que pour le linge.

2-2 L’eczéma :

Dermatose la plus fréquente, qui représente un cinquième des affections cutanées .L’eczéma
est une affection érythématovésiculeuse (rougeurs et petites vésicules).

Sémiologiquement, la lésion d’eczéma évolue en 4 phases :

-phase érythémateuse : nappe rouge et prurigineuse ;

-phase vésiculeuse à contenu clair ;

-phase de suintement, formant des croûtes et menacée de surinfection ;

-phase de desquamation où les lésions deviennent épaisses, l’hyperpigmentation résiduelle


risque alors d’être majeure.

Le traitement local comprend des applications aqueuses de violet de gentiane. A la phase


d’érythème, la crème à base d’huile d’amandes douces est efficace. Le traitement général
comprend l’administration de vitamine PP, en cas de photosensibilisation, et la corticothérapie
générale à petites doses, pour lutter contre l’élément inflammatoire.

2-3 La pyodermite :

Lésion cutanée infectieuse formant du pus et des croûtes.

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L’impétigo, pyodermite, est une infection cutanée superficielle, très contagieuse, due le plus
souvent à un streptocoque ß hémolytique, parfois à un staphylocoque doré .Son incidence est
élevée en Afrique, expliquée par l’absence d’hygiène, la fréquence des plaies, la sous-
médicalisation, le surpeuplement urbain, les climats tropicaux chauds et humides. Les
antiseptiques et antibiotiques ont prouvé leur efficacité dans le traitement des pyodermites.

2-4 La myosite :

Affection inflammatoire et destructrice du muscle. Elle est d’origine infectieuse ou


parasitaire. Certaines myosites ont une étiologie inconnue : ainsi en est-il de la
dermatomyosite, où l’atteinte musculaire est associée à une atteinte cutanée, et de la poly
myosite, affection diffuse des muscles.

2-5 L’ulcère cutané :

Plaie due à une perte de substance localisée de la peau, ayant pour particularité de ne pas
cicatriser de façon spontanée.

Les ulcères cutanés peuvent être liés à de nombreuses pathologies telles qu’un diabète mal
contrôlé, certains cancers de la peau (épithéliomas), l’herpès génital, etc. La cause la plus
fréquente est cependant une pathologie circulatoire provoquant l’apparition d’ulcères localisés
sur les jambes. L’ulcère de la jambe est principalement lié à une insuffisance veineuse
(blocage du retour veineux entrainant l’accumulation de sang dans les veines des membres
inferieurs) associée à une prédisposition au développement des varices (on parle alors
d’ulcère variqueux) ou de phlébites. , les escarres qui peuvent se développer chez des
personnes alitées de manière prolongée sont également des ulcères de la peau.

2-6 l’abcès :

Collection de pus dans une cavité créée par le développement de l’infection et dont les parois
sont faites du tissu voisin refoulé et modifié. L’abcès se différencie ainsi des épanchements
purulents dans les cavités préformées ou des séreuses (kystes infectées, pleurésies purulentes,
etc.).

2-6-1 L’abcès chaud. La cause la plus fréquente en est la piqûre septique, mais le germe peut
pénétrer par voie lymphatique ou sanguine ; les germes les plus fréquemment rencontrés sont
le staphylocoque et le streptocoque.

Symptomatologie : Dans un premier stade congestif, les signes locaux sont ceux de
l’inflammation : douleur, chaleur, rougeur, gonflement ; des signes généraux les
accompagnent : fièvre, frissons, insomnie ; une adénopathie peut apparaitre dans le territoire
lymphatique correspondant. La suppuration amène des modifications locales : augmentation
de volume, modification de la douleur, qui devient pulsatile, si l’abcès est superficiel,
apparition de la fluctuation ; l’hémogramme montre une hyperleucocytose et surtout des
polynucléaires.

Traitement : Incisé et correctement drainé, l’abcès chaud évolue rapidement vers la guérison.

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2-6-2L’abcès froid .On désigne sous ce nom, les abcès dus au bacille de Koch que l’on
observe au cours de la tuberculose osseuse ou ostéoarticulaire et certains abcès dus à des
champignons (mycoses).Ils se constituent de façon lente, sans réaction inflammatoire
apparente.

2-7 Le furoncle :

Infection d’un follicule pileux par le staphylocoque doré. Le furoncle se manifeste au début
par une petite tuméfaction rouge, douloureuse, centrée sur un poil ; puis se forme une
gouttelette de pus qui s’écoule pour laisser apparaitre un bourbillon, petite escarre qui
s’élimine en laissant un cratère, lequel se comblera en laissant une cicatrice .Les furoncles
peuvent être graves chez des sujets fragiles, en particulier chez les diabétiques. Fréquentes
sont les extensions locales (anthrax).

Traitement : Il faut s’assurer avant tout de l’absence de diabète, qu’il faut traiter d’urgence.
Le traitement local comporte des applications des antiseptiques ou d’antibiotiques (solutions
et pommades).Le furoncle ne doit jamais être pressé ni manipulé pour faire sourdre le pus
(risque de dissémination du microbe), le traitement antibiotique par voie générale est
nécessaire lorsque le sujet est déficient. Institué précocement avec des antibiotiques adaptés, il
permet souvent d’éviter la suppuration. Le traitement chirurgical est nécessaire si un
bourbillon se forme.

2-8 Le panaris :

Infection du doigt. Le panaris est une affection grave qui ne doit jamais être traitée à la légère,
car elle peut aboutir à la perte du doigt. Le traitement reste chirurgical, mais les séquelles sont
toujours à craindre (raideur plus ou moins grave du doigt).

2.9 Erysipèle :

Définition :

Un érysipèle ou érésipèle (du grec, « peau rouge »), est une infection de la peau due à une
bactérie, le streptocoque ou le staphylocoque. Il se présente comme une zone inflammatoire
de la peau, le plus souvent au niveau d'un membre inférieur, et associée à une fièvre.

Causes :

L'érysipèle est dû à une famille de bactéries, les streptocoques dits « bêta hémolytiques ». Ce
type de bactérie, parfois présent sur la peau, y pénètre à la faveur d'une plaie. ... Elles sont
souvent dues à plusieurs types de bactéries qui se multiplient et provoquent des ulcères.

Symptômes.

L'érysipèle apparaît brutalement, sous la forme d'un érythème (rougeur), accompagné d'un œdème local et d'une
forte fièvre (39°C-40°C). La zone concernée, limitée par un bourrelet, est chaude et douloureuse au toucher et
s'étend progressivement. La peau devient rouge et luisante

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Diagnostic

Le diagnostic de l’érysipèle le plus souvent est fait à partir des symptômes qui sont
caractéristiques de la maladie, sans avoir besoin d’examen complémentaire. Dans environ 75
% des cas, il parvient également à identifier la plaie qui a joué le rôle de porte d’entrée pour le
streptocoque.

Traitement :

Le traitement de l’érysipèle repose sur la prescription d’antibiotiques. De plus, le traitement


comporte du repos au lit, ainsi que des médicaments contre la fièvre et la douleur
(paracétamol). Attention, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS, comme
l’ibuprofène par exemple), suspectés de favoriser l'évolution vers des formes graves (fasciites
nécrosantes), sont formellement contre-indiqués en cas d’érysipèle.
Avec un traitement adapté, la fièvre disparaît en moins de trois jours. Ensuite, la zone de peau
touchée retrouve progressivement son aspect normal et redevient normale en dix à quinze
jours.

Le traitement repose également sur les soins apportés à la plaie qui a servi de porte
d’entrée au streptocoque. Le praticien vérifie toujours que la vaccination antitétanique du
patient est à jour.
La nécessité d’une prise en charge en milieu hospitalier est rare, elle n’a lieu qu’en cas de
complications.

Les antibiotiques prescrits contre l'érysipèle

Les bêtalactamines (famille de la pénicilline), actives sur le streptocoque, constituent le


traitement habituel de l’érysipèle : pénicilline G (benzylpénicilline) et amoxicilline. Le plus
souvent, ce traitement est pris par voie orale. Dans certains cas, une administration par
perfusion intraveineuse peut être nécessaire. En cas d’allergie connue aux antibiotiques de
la famille des pénicillines, d’autres antibiotiques peuvent être prescrits : pristinamycine,
macrolides ou lincosamides.
Le traitement antibiotique dure de dix jours à deux semaines et doit être pris jusqu’au bout,
même si les symptômes ont disparu. En cas de récidives multiples, un traitement antibiotique
de longue durée (de quatre à dix-huit mois) peut être nécessaire pour les prévenir.

Les autres médicaments parfois prescrits lors d'érysipèle

Chez les personnes qui ont un risque thromboembolique élevé (formation de caillots de sang
dans les veines profondes), le médecin peut décider de prescrire des médicaments
anticoagulants (« fluidifiants du sang ») pour prévenir cette complication de l’érysipèle.
Il peut également prescrire des traitements contre le lymphœdème (gonflement entre la
lésion et les ganglions lymphatiques voisins), ou contre l’insuffisance veineuse (bas de
contention).
Prévention :
La prévention de l’érysipèle consiste à éviter l’apparition de plaies qui pourraient servir de
porte d’entrée pour les bactéries. Par exemple :
 désinfecter toute plaie le plus rapidement possible ;
 surveiller l’intégrité de la peau entre les orteils et traiter les mycoses rapidement ;

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 adopter les mesures de prévention des mycoses du pied (bien sécher la peau entre les orteils
après la toilette, porter des chaussettes en coton, laisser aérer ses chaussures, etc.), en
particulier chez les personnes qui souffrent d’insuffisance veineuse chronique ;
 hydrater la peau des jambes avec une lotion ou une crème après la toilette.
Chez les personnes qui ont les jambes enflées du fait d’une insuffisance veineuse chronique,
le port de bas de contention réduit les gonflements et contribue à prévenir l’érysipèle.
Chez les personnes qui ont souffert de plusieurs récidives d’érysipèle, un traitement
antibiotique préventif peut être proposé.
2-10Brûlures :

Définition :

La brûlure est une lésion tissulaire provoquée par la chaleur ou par d’autres agents physiques
ou chimiques (66% des brûlures sont domestiques et pourraient être évitées au prix de
quelques précautions simples ; 50% des brûlés sont des enfants victimes d’un défaut de
surveillance).

Causes :

Elles sont diverses : agents thermiques (liquides bouillants, solides chauds, vapeurs) ; agents
chimiques (acides, phosphore) particulièrement dangereux ; électricité, provoquant des
brûlures profondes avec risque de syncope respiratoire et arrêt cardiaque ; agents ionisants :
rayons X.

Signes cliniques :

Selon l’étendue, on distingue des brûlures bénignes, atteignant moins de 15% de la surface
du corps, des brûlures graves (de 15 à 60%) et des brûlures au dessus des ressources
thérapeutiques actuelles, touchant plus de 60% de la surface corporelle.

Selon la profondeur, on distingue les brûlures du 1er degré, caractérisées par une rougeur
diffuse avec gonflement local et douleur : la guérison se fait en quelques jours (coup de
soleil).Dans les brûlures du 2e degré, la douleur est très vive, le derme est mis à nu, parsemé
de phlyctènes (ampoules ou « cloques ») .Les brûlures du 3e degré constituent une atteinte
cutanée totale : perte complète de la sensibilité. Mais les différents degrés sont souvent
associés, et il faut parfois quelques jours d’attente pour préciser la profondeur exacte des
lésions. La gravité des brûlures tient également à leur siège : problèmes esthétiques à la face,
au cou, séquelles fonctionnelles au niveau des mains et des plis de flexion. Le terrain est
également un terrain de pronostic : à surface égale, la gravité est plus grande chez l’enfant, le
vieillard, le diabétique.

Evaluation de la gravité d’une brûlure et pronostic vital

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La gravité d’une brûlure s’évalue en fonction d’un certain nombre de paramètres comme
l’étendue de la zone brûlée, sa profondeur, l’âge du patient, les problèmes métaboliques
déjà présents lors du phénomène, ainsi que les différentes lésions associées à la brûlure.

Selon l’examen de ces points, la gravité de la brûlure peut être évaluée ainsi que le pronostic vital du
patient.

L’étendue de la zone brûlée


Afin de calculer de manière la plus précise possible l’étendue de la zone brûlée, la règle de Wallace
fait autorité en la matière. Cette règle attribue à diverses parties du corps un pourcentage multiple de 9
pour identifier l’étendue des zones lésées.

Ainsi, chez l’adulte, nous obtenons grossièrement :

 9% de la surface corporelle pour la tête et le cou ;


 9% pour chaque bras (dont la main ; la paume de main représentant à elle seule 1%) ;
 18% pour la face avant du tronc ;
 18% pour la face arrière du tronc ;
 18% pour chaque jambe ;
 1% pour les organes génitaux externes.
Soit un total de 100% de surface corporelle.

Pour un enfant, la table diffère :

 17% pour la tète et le cou ;


 9% pour chaque bras ;
 18% pour la face avant du tronc ;
 18% pour la face arrière du tronc ;
 14% pour chaque jambe ;
 1% pour le périnée.

Cette règle des 9 de Wallace reste très approximative, mais permet toutefois, grâce à sa facilité de
mémorisation, d’évaluer rapidement la surface corporelle brulée (SCB) et de procéder à la
meilleure prise en charge du patient.

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Règle de Wallace permettant d’évaluer facilement la gravité d’une brulure (seules les lésions à partir
du 2ème degré superficiel sont prises en compte)

Dès lors que plus de 15% de la surface du corps est brûlée profondément, il existe un risque de choc
hypovolémique potentiel (baisse de la pression artérielle pouvant rapidement entraîner le décès du
patient si aucun soin adapté n’est prodigué). Ce pourcentage tombe à 10% chez les nourrissons et à 5 à
10% pour les personnes âgées (au-delà de 70 ans environ).

2-9-1 Petites brûlures :

Elles guérissent spontanément, mais nécessitent cependant une surveillance stricte : s’assurer
d’ abord de la profondeur réelle de la lésion .Les brûlures du 1er degré (simple rougeur sans
effraction de la peau) sont soulagées par des crèmes adoucissantes. Les brûlures du 2e degré,
avec ampoules, doivent être désinfectées avec une solution antiseptique ; les ampoules sont
excisées, ce qui forme une plaie qui doit être pansée de façon aseptique. Les corps gras (tulle
gras) peuvent être appliqués s’il n’ ya pas de risque d’infection, sinon, il faut appliquer une
pommade antiseptique. Une compresse stérile et une bande protègent la brûlure dont,
cicatrisation s’accomplit en 10 à 20 jours. Les pansements sont refaits tous les jours ou tous
les deux jours, pour s’assurer qu’il n’y a pas d’infection.

2-9-2 Brûlures graves :

Elles doivent être traitées en milieu chirurgical : aucun acte ne doit être effectué sur les lieux
de l’accident, sauf évidemment en cas de brûlure par l’électricité où l’on s’assurera de
l’interruption du contact électrique. A l’arrivée au centre chirurgical, la priorité doit être
donnée à la prévention du choc : classiquement, ce choc ne se voit que pour les brûlures
supérieures à 20% du corps de l’adulte, à 15% chez l’enfant ; en fait, il est variable avec la
profondeur de l’atteinte et la constitution du blessé. Biologiquement, il existe un syndrome d’
hémoconcentration par fuite de l’eau et des électrolytes dans l’espace interstitiel.

Le traitement consiste à calmer la douleur, à perfuser le blessé autant qu’il est nécessaire
(plasma sanguin, solutions d’électrolytes). La prévention des infections par les antibiotiques

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est également indispensable, sans oublier la sérothérapie antitétanique. Le traitement
chirurgical proprement dit ne sera entrepris qu’une fois l’état général nettement amélioré. Il
vise à apprécier le siège, l’étendue, la profondeur de la brûlure, à déterger les surfaces
atteintes et à exciser les débris voués à la nécrose : ce « parage » est une véritable intervention
chirurgicale qui doit s’effectuer de manière aseptique. Après parage, selon les cas, on
installera un pansement occlusif ou, au contraire, les lésions seront laissées exposées à l’air
libre. Les baignoires pour brûlures de grande surface permettent de maintenir le corps dans
un liquide de pression osmotique convenable et légèrement antiseptique : cette technique
demande des installations et un personnel très spécialisés.

Dans la période secondaire, qui s’étend de la première semaine au premier mois, il faut éviter
l’infection, remplacer la perte de substance cutanée, lutter contre la tendance aux attitudes
vicieuses, c’est à cette période que peut apparaître la « maladie des brûlés », qui se manifeste
par un déficit de l’état général, avec asthénie, anorexie, amaigrissement ;une alimentation
hypercalorique, un régime diététique particulièrement suivi sont alors indispensables; l’
homogreffe ( peau prélevée sur un donneur ) est en fait un pansement biologique qui
enveloppe provisoirement la surface brûlée , permettant à l’ état général de s’ améliorer. A
cette période secondaire, des complications peuvent encore apparaître : générales
(septicémies) ou locorégionales (hémorragie secondaire, thromboses veineuses).

La kinésithérapie est un élément essentiel du traitement ; au début, mobilisation douce et


prudente, puis de plus active pour éviter les rétractions, surtout chez l’enfant ; massage des
tissus lésés dès la période de cicatrisation.

Les séquelles sont variables : troubles trophiques fréquents, cicatrices chéloïdes, brides
rétractiles ; la dégénérescence cancéreuse est très rare.

Selon la localisation : les brûlures de la face doivent toujours faire craindre une brûlure des
voies respiratoires supérieures par inhalation des gaz à haute température, voire des brûlures
oculaires, qu’il faut rechercher systématiquement. Les brûlures orificielles (nez, anus, vagin..)
sont d’ autant plus graves qu’elles ont une tendance spontanée à l’évolution vers la sténose
(rétrécissement) cicatricielle. Les brûlures du tube digestif par ingestion d’acides ou de bases
(soude caustique) posent des problèmes chirurgicaux complexes ; elles entraînent également
des rétrécissements.

2-10 Plaies :

La plaie est une solution de continuité de revêtement cutané.

Les plaies intéressent les plans de couverture (peau, aponévrose), mais aussi peuvent
s’accompagner de lésions d’autres organes : les risques propres à ces atteintes surajoutées, les
dangers qu’elles présentent, les mesures thérapeutiques qu’elles imposent sont très particuliers
à chaque lésion (plaie de l’abdomen, des viscères, des artères, fractures ouvertes etc.). Les
plaies contuses sont produites par un agent contondant (qui blesse, sans couper ni percer) qui
broie les tissus, dévitalisent les parties molles plus ou moins profondément.

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Toute plaie implique un examen clinique méthodique et complet : circonstances de l’accident,
nature de l’agent vulnérant, temps écoulé depuis la blessure. L’aspect des orifices cutanés est
très variable. ; La recherche des lésions ostéo- articulaires, vasculo-nerveuses, viscérales est
un temps essentiel de l’examen : abondance de l’hémorragie externe, tension d’un hématome
profond, sensibilité des téguments, état du pouls en aval, état général du blessé (signes de
choc traumatique).

Traitement des plaies:

L’ablation chirurgicale des zones dévitalisées, suspectes de souillure microbienne, et celle


des corps étrangers inclus sont les actes thérapeutiques essentiels : le « parage chirurgical »
excise méthodiquement plan par plan, tous les tissus contus, avec une hémostase rigoureuse.
La suture cutanée primitive entraine une cicatrisation rapide, mais lorsque le danger de
l’infection est particulièrement à redouter, il ne faut pas hésiter à laisser la plaie ouverte, sous
couvert d’une surveillance clinique et bactériologique rigoureuse, les modalités du pansement
étant adaptées à chaque circonstance. Cette méthode doit être la règle devant toute plaie de
datant de plus de 12 heures ou lorsque l’état général interdit une exploration chirurgicale
réglée. La thérapeutique anti-infectieuse moderne a considérablement amélioré le pronostic
(antibiothérapie, sérothérapie antitétanique).

2-11 Le chancre :

Le chancre est une ulcération de la peau ou des muqueuses, le plus souvent vénérienne.

Le chancre syphilitique est une lésion initiale de la syphilis. Il siège aux organes génitaux
dans 98% des cas ; il apparait au point d’inoculation, après une incubation silencieuse de 10 à
20 jours. C’est une érosion superficielle, régulière, rosée, à surface lisse. Elle repose sur une
base indurée. Parfois le chancre est ulcéré et recouvert d’une croûte (verge, bourses, grandes
lèvres).Non traité, il se cicatrise en 4 à 6 semaines en laissant une petite marque. Le chancre
est accompagné de gonflement des ganglions (adénopathies satellites) du territoire
correspondant. Survenant du 6e au 8e jour après le chancre, ces ganglions sont indolores et
mobiles.

L’association du chancre et de l’adénopathie caractérise la syphilis primaire. Le diagnostic


est fondé sur la découverte du tréponème dans le chancre ou dans le suc ganglionnaire.

2-11-1 Le chancre mou ou chancrelle :

C’est une affection vénérienne due au bacille de Ducrey. Elle associe des ulcérations et une
adénopathie .L’ ulcération irrégulière, unique ou multiple, sale, douloureuse, siège le plus
souvent sur le prépuce.

L’ulcération apparaît quelques jours après la contamination .L’adénopathie unique est très
inflammatoire.

Le diagnostic repose sur la recherche du bacille.

Le traitement est à base de streptomycine et de sulfamides.

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Le chancre peut être associé à la syphilis.

2-11-2 Le chancre tuberculeux :

On donne ce nom à la lésion de début de la primo-infection. Au poumon, c’est une opacité


visible à la radiographie ; à la peau, une petite ulcération traînante accompagnée d’un
ganglion.

2-12 Les tumeurs :

Présentation :

La tumeur est une structure anormale apparaissant dans le corps, provenant d’une
multiplication de cellules, insensible aux contrôles de l’ organisme et ressemblant plus ou
moins au tissu normal dont elle dérive.

Caractères spécifiques des tumeurs :

La propriété la plus typique des tumeurs est le fait qu’elles sont autonomes et ne répondent
plus aux mécanismes de l’organisme qui limitent la prolifération des cellules .Une tumeur, ou
néoplasme, ressemble plus ou moins au tissu sain qui lui a donné naissance .Certaines
anomalies ne doivent pas être confondues avec les tumeurs. Une tuméfaction est une
augmentation de volume d’une partie du corps, qu’elle soit diffuse ou nettement délimitée, et
quelque soit sa cause (traumatique, inflammatoire, tumorale.. etc.) Un nodule est une petite
tuméfaction bien délimitée, arrondie et ferme, qui peut être notamment kystique ou tumorale.
Un kyste est une tuméfaction, souvent un nodule qui n’est pas tumorale : il n’est pas formé
d’une prolifération anarchique des cellules dérivées de cellules tumorales, mais contient en
général du liquide, et sa cause est variable (infectieuse ou hormonale).

Tumeurs bénignes et tumeurs malignes :

Les tumeurs sont divisées en deux catégories, les tumeurs bénignes et les tumeurs malignes
(ou cancéreuses). Les tumeurs bénignes sont bien différenciées, grossissent peu, évoluent
lentement, envahissent peu ou pas les tissus voisins. Les tumeurs malignes, en général, sont
peu différenciées, grossissent beaucoup, évoluent rapidement. La propriété la plus importante
d’une tumeur maligne est sa capacité, d’ une part, à envahir les tissus proches, d’autre part à
se disséminer dans les organes éloignés ; cette dissémination à distance, par la circulation
sanguine ou lymphatique, est appelée métastase, la nouvelle tumeur qui en résulte, se met à
évoluer à son propre compte.

Traitement :

Il est tout à fait possible de s’abstenir de traiter certaines tumeurs bénignes. Sinon, l’ablation
chirurgicale est le traitement de référence. Si la tumeur est maligne, on peut également avoir
recours à la radiothérapie et à la chimiothérapie anticancéreuse.

ROLE DE L’INFIRMIER EN DERMATOLOGIE :

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Il revêt plusieurs facettes, l’infirmier suit des protocoles de soins et développe une grande
faculté d’observation. Il contribue à l’atténuation de la douleur et du prurit sur prescription
médicale, amélioration de l’intégrité du revêtement cutané par les soins d’hygiène et les
traitements locaux, détersion des plaies et réfection des pansements, prise en charge
psychologique et éducation thérapeutique ou dans le cadre de sa fonction autonome.

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